Flash-Info au 28 février 2009

 

De l’eugénisme.

Nouvelle condamnation de Benoît XVI

 

Benoît XVI a reçu en audience, le 21 février 2009, les  participants à l'assemblée plénière de l'Académie pontificale pour la vie. Dans son discours il a fait une nette codamnation de l’eugénisme. Voici le passage du discours  de Benoît XVI :

 

« Il est nécessaire de répéter que l'homme sera toujours plus grand que tout ce qui forme son corps ; en effet, il porte en lui la force de sa pensée, qui tend toujours vers la vérité sur soi et sur le monde. On repense ainsi aux paroles, chargées de signification, du grand penseur qui fut également un scientifique émérite, Blaise Pascal : « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers entier l'écraserait l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui ; l'univers n'en sait rien » (Pensées, 347).

Chaque être humain est donc beaucoup plus qu'une simple combinaison d'informations génétiques qui lui sont transmises par les parents. La génération d'homme ne pourra jamais être réduite à une simple reproduction d'un nouvel individu de l'espèce humaine, comme c'est le cas avec n'importe quel animal. Chaque apparition d'une personne dans le monde est toujours une nouvelle création. C'est ce que rappelle avec une profonde sagesse la parole du Psaume : « C'est toi qui m'as formé les reins, qui m'as tissé au ventre de ma mère (...) mes os n'étaient point cachés de toi quand je fus façonné dans le secret » (Ps 139, 13.15). Si l'on veut entrer dans le mystère de la vie humaine, il est donc nécessaire qu'aucune science ne s'isole, en prétendant avoir le dernier mot. Il faut en revanche partager la vocation commune pour atteindre la vérité, même dans la différence des méthodologies et des contenus propres à chaque science.

 

Votre congrès, quoi qu'il en soit, n'analyse pas seulement les grands défis que la génétique est tenue d'affronter ; mais il s'étend également aux risques de l'eugénisme, une pratique qui n'est pas nouvelle, et qui a vu par le passé l'apparition de formes inouïes de véritable discrimination et violence. La désapprobation de l'eugénisme utilisée avec la violence par un régime d'Etat, ou encore fruit de la haine envers une race ou une population, est tellement enracinée dans les consciences qu'elle a trouvé une expression officielle dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. En dépit de cela apparaissent encore de nos jours des manifestations préoccupantes de cette pratique odieuse qui se présente sous des aspects divers. Certes, on ne repropose pas des idéologies eugénistes et raciales, qui par le passé ont humilié l'homme et provoqué d'immenses souffrances, mais une nouvelle mentalité s'insinue, qui tend à justifier une considération différente de la vie et de la dignité personnelle fondée sur son propre désir et sur le droit individuel. On tend donc à privilégier les capacités opératives, l'efficacité, la perfection et la beauté physique au détriment d'autres dimensions de l'existence, considérées comme non dignes. C'est ainsi qu'est affaibli le respect qui est dû à chaque être humain, même en présence d'un défaut dans son développement ou d'une maladie génétique qui pourra se manifester au cours de sa vie, et que sont pénalisés dès leur conception les enfants dont la vie est jugée comme n'étant pas digne d'être vécue.

Il est nécessaire de répéter que toute discrimination exercée par n'importe quel pouvoir à l'égard de personnes, de peuples ou d'ethnies sur la base de différences pouvant être ramenées à des facteurs génétiques présumés ou réels, est un attentat contre l'humanité tout entière.

 

Ce qui doit être répété avec force est l'égale dignité de tout être humain, en vertu du fait même d'être venu au monde. Le développement biologique, psychologique, culturel ou l'état de santé ne doivent jamais devenir un élément discriminant. Il est au contraire nécessaire de consolider la culture de l'accueil et de l'amour qui témoignent de façon concrète de la solidarité à l'égard de ceux qui souffrent, en abattant les barrières que la société élève souvent en discriminant ceux qui sont porteurs de handicap et atteints de pathologies, ou pire, en allant jusqu'à la sélection et au refus de la vie au nom d'un idéal abstrait de santé et de perfection physique. Si l'homme est réduit à un objet de manipulations expérimentales dès les premiers stades de son développement, cela signifie que les biotechnologies médicales s'inclinent devant la volonté du plus fort. La confiance dans la science ne peut faire oublier le primat de l'éthique lorsque c'est la vie humaine qui est en jeu. »