Flash-Info au 28 mars
Sur le blog de Jeanne Smits, on peut lire la traduction
d’une lettre de l’évêque d’Almeria en Espagne sur l’avortement
28 mars, 2008
Espagne : l'évêque d'Almeria parle clair à propos de
l'avortement
L'évêque espagnol d'Almería, Mgr Adolfo González Montes, a
voulu marquer particulièrement
C'est moi qui mets en exergue certains passages.
« La fête de l'Annonciation du Seigneur, le 25 mars,
nous met devant le mystère de l'humanité du Fils de Dieu. La chair de
Jésus-Christ est l'humanité que Dieu a voulue pour son Fils, qui s'est incarné
dans les entrailles de Marie et qui est né comme n'importe quel homme. Dès lors
Dieu est notre prochain et chacun de nous est proche de Dieu.
Cette fête, qui est honorée dans le nom de tant de cathédrales et d'églises,
nous donne l'occasion de réfléchir sur le mystère de la vie et le prodige de sa
transmission, précisément en ce temps où tant de menaces pèsent sur la vie
humaine. Il est certain que le développement des sociétés modernes a réussi à
freiner la mortalité infantile d'autrefois, et qu'aujourd'hui la femme ne
risque plus sa vie pour donner le jour à l'enfant qu'elle porte en son sein.
Cela est très différent de ce qui se passe dans les sociétés maintenues dans le
sous-développement, ou encore dans un lent processus de développement. Ils sont
des millions, les êtres humains mal portants et sans défense qui succombent à la malnutrition, faute de médicaments et
d'assainissement, sans compter les multiples infections, parmi lesquelles le
fléau du sida contracté par les parents.
Le contraste ne se trouve pas seulement entre le « premier monde » et celui du
sous-développement. Ce contraste est également caractéristique du premier
monde. Les êtres humains qui naissent sous le signe de la protection viennent
au monde tandis que d'autres sont supprimés dans le ventre de leurs mères. La
plaie brutale de l'avortement a causé dans notre pays, en un peu plus d'une
douzaine d'années, le chiffre horrifiant de trois millions de victimes, les
enfants qui nous manquent. Ce qui s'est passé ces dernières années devrait
servir à ne pas laisser les choses empirer au-delà du niveau déjà atteint, mais
il semble qu'il est des gens à vouloir faire évoluer la législation jusqu'à la
pratique libre de l'avortement, projet qui, pour le moment et grâce à Dieu, ne
reçoit pas l'attention réclamée par ses défenseurs.
Rien ne s'est amélioré avec le plan laïc de supposée éducation sexuelle des
adolescents et des jeunes, estampillée comme initiation à la « pratique du sexe
en toute sécurité ». Bien au contraire, ce plan a réussi à banaliser la
sexualité, et à augmenter la gravité morale de l'état de la jeunesse. On a dit
que cela allait permettre de réduire le nombre des avortements, mais ils ont au
contraire augmenté, conférant au phénomène une gravité, invisible seulement
pour ceux qui souffrent d'aveuglement.
Comme si cela ne suffisait pas, on a élaboré une loi sur la manipulation des
embryons qui n'arrive pas à cacher les vrais intérêts que l'on recouvre d'une
prétendue finalité thérapeutique. Il y a eu des scientifiques assez sincères
pour dire qu'il s'agit d'une pratique peu fiable dans ses résultats, et même ainsi,
on n'hésite pas à légaliser la manipulation des embryons qui porte atteinte à
la dignité humaine, car personne ne doit venir au monde dans le but de servir
d'instrument thérapeutique pour quelqu'un d'autre. Chaque être humain a été
voulu par Dieu pour lui-même, même lorsque l'amour humain y a manqué.
L'aspect le plus grave de ce texte de loi, c'est le mépris où l'on y tient les
embryons surnuméraires, une pratique qui nous permet de constater à quel point
en est arrivé le défaut de protection de toute vie, alors même qu'en réalité, «
nous avons tous été des embryons ». Les législateurs catholiques, s'ils
doivent être fidèles à leur conscience morale, ont le devoir de faire tout ce
qui est en leur pouvoir pour garantir la protection de l'embryon, en s'opposant
à ce type de loi anti-humaniste.
Si on laisse de côté le fait que le lieu naturel de la procréation est le
mariage, et que celui-ci se constitue sur la base de la différence entre les
sexes et leur complémentarité, alors, comme l'ont dit les évêques avec sagesse,
on « construit une culture qui obscurcit des données anthropologiques
fondamentales », une culture qui s'attaque de fait aux évidences les plus
nettes et les plus universelles de l'humanité. Toutes les cultures connaissent
la signification des mots « père » et « mère », qui surgit du concours des
sexes pour la procréation de la vie, pour son soin et pour sa protection, qui
se prolonge par l'œuvre de la famille, giron naturel de l'être humain, dans
l'éducation de l'enfance et de la jeunesse.
L'Eglise, quoi qu'en disent les accusations de ses ennemis, banales, usées
jusqu'à la corde, ne s'oppose pas au développement scientifique. L'Eglise
s'oppose à ce que l'on recouvre du manteau de la science ce qui est
manipulation de l'homme pure et simple : de l'être humain le plus faible et
sans défense au mains de ce qu'on appelle « l'ingénierie génétique ». L'Eglise
ne s'oppose pas aux recherches sur les cellules souches : elle s'oppose à ce
que ces cellules soient embryonnaires si l'expérimentation auxquelles on les
soumet suppose de fait la destruction de l'embryon humain. L'Eglise défend les
faibles, et c'est bien dans un état de faiblesse que se trouve l'être humain
conçu et à l'état d'embryon, tout comme l'est le malade et le vieillard.
L'Eglise se préoccupe des victimes de guerre et du terrorisme, elle soigne les
malades du sida. Son engagement en faveur de la paix et du développement de
ceux qui en ont le plus besoin n'a pas besoin d'être démontré. La
disqualification de la voix libre et prophétique de l'Eglise en faveur de
l'être huamin et de sa dignité n'est ni innocente, ni désintéressée.
Pour toutes ces raisons, l'Eglise nous rappelle que l'Incarnation du Fils de
Dieu nous dévoile le fondement divin de l'humanité de l'homme. Il convient
de rappeler les paroles de Vatican II qui affirment : « Le mystère de l'homme
ne s'éclaircit qu'à la lumière du Verbe incarné. » L'Incarnation du Verbe de
Dieu nous dévoile la dimension sacrée de la vie et nous avertit de ce tout
attentat à son encontre va directement contre son Créateur parce qu'il va
contre l'homme créé par Dieu ».