"Pour
simple information"
« On se
demande qui a l'esprit" boutiquier »?
L'éditorial
du Supérieur du District de France dans le Bulletin Officiel de
Tiré du
Forum Catholique
A deux reprises maintenant, le cardinal Castrillón
Hoyos, préfet de
Ces déclarations ont une importance véritable.
A nos yeux, elles ne changent rien car nous n’avons jamais cru aux épouvantails
qui furent agités par tous les bien-pensants pour déclencher une hémorragie
des fidèles d’Ecône.
Mais, pour ceux qui se laissèrent effrayer et pour beaucoup qui, au sein des
structures ecclésiadéistes, ont été convaincus par
l’évidence qui semblait leur être présentée, le discours du cardinal Hoyos vient brusquement ouvrir des portes que l’on croyait
irrémédiablement condamnées.
Il est opportun que leur parviennent ces paroles du cardinal chargé de « la
mouvance à sensibilité traditionnelle. »
Voici donc ces deux déclarations.
La première est extraite d’un entretien que le cardinal Hoyos
a donné au journal italien Trente jours du mois de septembre 2005 [1]:
« - Eminence, quelle est la valeur de l’audience accordée par le pape au supérieur
général de
- L’audience fait partie d’un processus qui a commencé par une intervention
très importante de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, qui a signé
avec Monseigneur Lefebvre un protocole d’entente avant que ce dernier ne décide
de procéder aux consécrations épiscopales de 1988.
- Monseigneur Lefevbre n’est pas revenu en arrière…
- Malheureusement, Monseigneur Lefebvre a maintenu sa décision de consacrer
des évêques et cela a donc créé cette situation de détachement, même s’il
ne s’agit pas formellement d’un schisme ».
Le cardinal Hoyos a repris la même idée le 13 nov.
2005 alors qu’il se trouvait interrogé par la télévision italienne TV Canal
5[2] :
« Nous ne sommes pas face à une hérésie. On ne peut pas dire en termes corrects,
exacts, précis qu’il y ait un schisme. Il y a, dans le fait de consacrer des
évêques sans le mandat pontifical, une attitude schismatique. Ils sont à l’intérieur
de l’Eglise. Il y a seulement ce fait qu’il manque une pleine, une plus parfaite
– comme cela a été dit durant la rencontre avec Monseigneur Fellay
– une plus pleine communion, parce que la communion existe.»
Il nous semble pouvoir résumer ainsi le raisonnement du président de
Il faut donc savoir confesser désormais que ces sacres épiscopaux n’ont, en
réalité, pas engendré de schisme.
En conséquence, les évêques, les prêtres et les fidèles de
Nous remercions le cardinal Hoyos de l’honnêteté
intellectuelle manifestée sur ce point et nous nous tournons maintenant vers
les responsables des structures ecclésiadéistes
pour leur demander d’apporter leur soutien franc et enthousiaste aux propos
du président de
Loin de nous l’idée de leur demander des excuses pour avoir accusé Monseigneur
Lefevbre d’avoir initié un schisme, et à ses successeurs de
l’avoir perpétré ! Nous ne sommes même pas guidés par quelque amertume qui
nous ferait désirer nous entendre donner raison. L’Eglise se prononcera à
son heure. Nous pensons qu’il existe seulement un devoir de justice élémentaire
à répercuter cette position sérieuse, officielle, publique prise par le Cardinal
de l’Eglise le mieux habilité à traiter de cette question.
Nous refusons à l’avance une dialectique qui chercherait à opposer le cardinal
Hoyos au pape Benoît XVI. Il est évident que, sur un sujet
d’une telle importance, le cardinal Hoyos n’a pu
se prononcer sans l’approbation de celui qui, lors de l’audience du 29 août,
parlait déjà du « vénéré Monseigneur Lefebvre ».
Nous n’admettons pas non plus la formule offensante à l’adresse du cardinal
Hoyos consistant à dire qu’il ne penserait pas ce qu’il a
dit et répété, et n’aurait tenu de tels propos que par une gentillesse de
surface ou par ruse diplomatique.
L’accueil que les responsables des structures ecclésiadéistes
réserveront aux paroles du cardinal Hoyos ne révèlera-t-il
pas le fond des cœurs ?
Si une erreur de jugement dans les circonstances difficiles de l’année 1988
est bien compréhensible, l’entêtement sur une telle position deviendrait odieux
et constituerait la marque d’un esprit boutiquier.
Ceux qui ont connu Monseigneur Lefebvre, qui lui doivent tout et n’existeraient
pas sans lui, doivent être aujourd’hui les premiers à se réjouir de la déclaration
cardinalice, même si elle met sans doute un peu à mal leur légitimité toute
fondée sur l’existence de ce schisme, qu’un cardinal a désormais relégué dans
les oubliettes de l’Histoire de l’Eglise.
Abbé Régis de Cacqueray-Valménier †
Supérieur du district de France
Les divers entretiens dont il est fait mention supra
Interview de Monseigneur Bernard Fellay
par Gianni Cardinale à 30 Giorni -Septembre 2005
Monseigneur Fellay, quelle est la signification
de cette audience?
Mgr Fellay : Il s’est agi d’une rencontre qui s’est
insérée, j’oserais dire normalement, dans le cadre d’un dialogue entre nous
et Rome qui a commencé en 2000 et qui a connu un développement peut-être lent,
mais bien orienté vers ce que nous désirons et ce que désire le Saint-Siège:
une relation normale de Rome avec sa Tradition et par conséquent de
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à demander cette audience?
Mgr Fellay : Avant tout, l’amour de l’Église. Et
ensuite, le fait qu’il y a un nouveau pontife, et qu’il a été naturel pour
nous de demander une audience pour révérer le nouveau successeur de Pierre,
notre pape, et lui rendre hommage. C’est la première raison. Et puis, dans
le sillage du dialogue de ces cinq dernières années, nous désirions aussi
essayer de comprendre ce qu’on peut attendre pour l’avenir, et présenter au
pape ce qui est selon nous le status quæstionis...
Le problème posé par
Vous avez donc eu l’occasion de réaffirmer vos conditions pour accélérer les
étapes d’une totale réconciliation?
Mgr Fellay : Nous ne voulons pas poser de conditions
préalables au Saint-Siège. Nous ne voulons imposer aucun diktat. Ce n’est
pas notre position. Nous disons seulement que si on veut construire un pont,
on doit penser avant tout aux piles qui doivent le soutenir.
La première serait la libéralisation de l’usage de ce qu’on appelle la messe
tridentine.
Mgr Fellay : Ce qui nous intéresse, c’est que l’Église
change ce climat d’hostilité généralisée, qui tourne parfois à la persécution,
envers tout ce qui est considéré comme traditionnel, envers tout ce qui est
lié à
Et puis la deuxième pile du pont serait la révocation des excommunications
prononcées par le Saint-Siège en 1988.
Mgr Fellay : Dans notre milieu, on ne se fie pas
aux autorités ecclésiastiques, à cause des souffrances subies par le passé
et jusqu’à aujourd’hui; et pour surmonter cette défiance, la révocation de
la soi-disant excommunication serait une solution très opportune, d’autant
plus qu’elle se fonde sur un prétendu schisme qui, en réalité, n’existe pas.
Vous êtes satisfait de la façon dont s’est passée l’audience?
Mgr Fellay : Elle s’est bien passée. Bien sûr, il
reste un peu de désappointement parce qu’il n’y a pas eu assez de temps pour
tout dire. C’était d’ailleurs impossible en trente minutes d’audience. On
ne pouvait rien attendre de plus que ce qui a eu lieu. Il est important que
le pape nous ait reçus et c’est bon signe qu’il nous ait donné tout ce temps
avec bienveillance. L’atmosphère a été sereine, même si les problèmes existants
n’ont pas été passés sous silence.
Lorsque le cardinal Joseph Ratzinger a été élu pape, vous n’avez pas caché
votre satisfaction parce qu’au fond, il s’agissait de votre “candidat préféré”
parmi les “papabili” du Sacré Collège.
Mgr Fellay : C’est vrai, et je le pense toujours
après l’audience. Le pape actuel a de nombreux points en sa faveur. Il connaît
très bien notre cas, plus que tout autre peut-être, et il le connaît depuis
le début. Il connaît très bien aussi la curie romaine, et c’est très important
pour le pontificat. Le caractère sacré de la liturgie lui tient à cœur, et
il est conscient de l’importance de la doctrine; cela joue aussi en sa faveur.
Et enfin, il semble vouloir gouverner la curie, et cela nous fait plaisir.
Quel pourra être, à votre avis, l’obstacle principal pour arriver à une réconciliation
totale?
Mgr Fellay : La compréhension du Concile Vatican
II. Le simple fait qu’on dise qu’il faut lire Vatican II à la lumière de
Ne vous suffirait-il pas de rappeler que le Concile Vatican II a été un concile
pastoral et non dogmatique?
Mgr Fellay : C’est justement pour cela que nous
nous permettons de faire des observations critiques sur certains documents
conciliaires. Si le concile avait proclamé des dogmes, nous ne pourrions certainement
pas nous le permettre. D’autre part, pour ce qui n’est pas déclaré de manière
infaillible par le magistère, il devrait y avoir, dans des limites raisonnables,
une liberté de critique, sans pour autant qu’on encoure des persécutions.
Vous voudriez donc en quelque sorte avoir la liberté d’exprimer des jugements
différents sur la condition historique de l’Église...
Mgr Fellay : C’est d’ailleurs ce qui arrive habituellement
dans l’Église d’aujourd’hui. Combien de prêtres, combien d’enseignants ou
d’évêques le font sans pour autant être l’objet d’inquisitions ou de soupçons?
Le paradoxe, c’est que cette possibilité nous est déniée a priori.
Y a-t-il des résistances au sein de
Mgr Fellay : Il y en a, mais c’est seulement à cause
de ce manque de confiance dans les autorités ecclésiastiques que j’ai expliqué
tout à l’heure. C’est un phénomène que je ne peux pas nier, et cela explique
la prudence avec laquelle nous avançons dans le dialogue. C’est d’ailleurs
pour cette raison que je comprends parfaitement aussi la prudence du Saint-Père.
Je comprends que si le Saint-Père fait quelque chose en notre faveur, il se
heurtera sans aucun doute à des obstacles et à des résistances énormes.
Quelle pourrait être la prochaine étape de ce dialogue avec Rome?
Mgr Fellay : Nous attendons quelque chose de Rome
en faveur de
Même parmi les personnalités ecclésiastiques qui considèrent
Mgr Fellay : Le fait qu’il n’y ait plus d’états
catholiques signifie qu’il n’y a plus de protection pour l’Église et que sont
approuvées des lois contraires à la morale chrétienne, avec des conséquences
désastreuses pour le salut des âmes. Nous ne pouvons pas nous taire à ce sujet.
Mais, comme vous le dites vous-même, il n’existe plus désormais d’états catholiques,
étant donné aussi la crise de l’Église que vous dénoncez vigoureusement...
Mgr Fellay : C’est vrai du point de vue des faits,
et il faut donc agir avec la prudence nécessaire dans ce domaine. Nous savons
très bien que la foi se communique par la grâce de Dieu. On ne peut prétendre
imposer la foi à personne par la violence. Et puis, qui pourrait le faire
aujourd’hui? Mais du point de vue des principes, on ne peut exclure la possibilité
que la foi puisse se répandre de manière telle que puisse naître, pour le
salut des âmes et pour une vie satisfaisante des hommes, une réalité politique
qui uniformiserait sa propre législation et la loi divine.
Avez-vous constaté des réactions à votre égard de la part d’évêques catholiques
après l’audience du 29 août?
Mgr Fellay : Non, il n’y en a pas eu jusqu’ici.
Ils attendent peut-être de voir ce qui va arriver.
Monseigneur Fellay, vos positions critiques à l’égard
de l’œcuménisme encouragé par le Saint-Siège après le Concile Vatican II sont
connues; mais avez-vous des contacts avec d’autres Églises ou d’autres communautés
ecclésiales?
Mgr Fellay : Il y a des contacts avec des prêtres
et des évêques orthodoxes. Il arrive parfois qu’ils s’adressent à nous avec
sympathie parce qu’ils nous considèrent comme des schismatiques anti-romains,
ce qui ne nous plaît pas du tout. Nous ne sommes pas schismatiques et nous
tenons énormément aux liens avec Rome. Il est aussi arrivé que des évêques
orthodoxes aient demandé d’adhérer à l’Église catholique à travers une adhésion
à notre Fraternité. Je leur ai toujours répondu qu’ils doivent s’adresser
à l’évêque de Rome, au pape. Nous ne sommes pas, et nous ne voulons pas être
une Église parallèle, et je ne suis pas un anti-pape!
[1] L'entretien du Cardinal Hoyos par Gianni
Cardinale à 30 Giorni - Septembre 2005
Éminence, quelle est la valeur de l’audience accordée par le pape au supérieur
général de
Cardinal Castrillon Hoyos
: L’audience fait partie d’un processus qui a commencé par une intervention
très importante de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, qui a signé
avec Monseigneur Lefèbvre un protocole d’entente
avant que ce dernier ne décide de procéder aux consécrations épiscopales de
1988.
Monseigneur Lefèbvre n’est pas revenu en arrière...
Cardinal Castrillon Hoyos
: Malheureusement, Mgr Lefèbvre a maintenu sa décision
de consacrer des évêques et cela a donc créé cette situation de détachement,
même s’il ne s’agit pas formellement d’un schisme.
Ensuite, il n’y a pas eu de contacts officiels jusqu’au grand Jubilé de l’an
2000.
Cardinal Castrillon Hoyos
: Comme j’ai vu qu’ils étaient en pèlerinage à Rome et en ma qualité de président
de
Le pape était-il au courant de ces contacts?
Cardinal Castrillon Hoyos
:: Non seulement Jean Paul II était toujours mis au courant de tout, et le
Saint-Père en personne a même accordé une brève rencontre dans sa chapelle
privée à Monseigneur Fellay et au père Michel Simoulin, supérieur à l’époque de la communauté de
Vous avez dit tout à l’heure que vous avez pensé que la réconciliation était
imminente; qu’est-il donc arrivé?
Cardinal Castrillon Hoyos
:: J’ai eu la sensation que Monseigneur Fellay
et ses collaborateurs éprouvaient une sorte de peur, comme si Rome était en
train de leur tendre un piège. Comme si le Saint-Siège avait l’intention de
les absorber pour empêcher ensuite toute possibilité de célébrer la messe
de saint Pie V et pour réduire au silence leurs critiques bien connues par
rapport à certains développements et à certaines interprétations qui ont succédé
au Concile Vatican II. Il n’y a donc pas eu de réconciliation, mais le dialogue
a continué.
Et pourtant, dans ce contexte, il y a eu en 2001 la réconciliation avec le
groupe brésilien proche de
Cardinal Castrillon Hoyos
: Dans ce cas-là, la situation était très différente. Tandis que
Pensez-vous que la solution adoptée par Campos a réussi?
Cardinal Castrillon Hoyos
:: Les faits le confirment. Grâce à Dieu les fidèles et les
prêtres du diocèse et de l’administration coexistent fraternellement, les
deux évêques se rencontrent fréquemment pour la coordination nécessaire et
en plus, une dizaine d’évêques brésiliens ont déjà signé des conventions avec
l’administration pour assister les fidèles de leurs diocèses qui aiment l’ancienne
liturgie.
Mais il s’est agi d’une solution qui n’a pas plu aux dirigeants de
Cardinal
Comment a-t-elle été organisée?
Cardinal Castrillon Hoyos
: L’audience a été demandée par Monseigneur Fellay
par les voies normales, à travers ma personne en qualité de Préfet de
Que pouvez-vous raconter de l’audience?
Cardinal Castrillon Hoyos
: Il s’est agi d’une rencontre sous le signe de la charité au sens théologique
du terme, d’amour de Dieu et de son Église; d’un entretien entre frères qui
désirent, avec l’aide de Dieu, raccommoder le tissu de la pleine unité. Le
pape a laissé parler les participants: Monseigneur Fellay,
le père Schmidberger et moi-même. Ensuite le Saint-Père
a parlé, en lançant un appel vigoureux en faveur de l’unité et en exprimant
le vœu que le rapprochement puisse advenir par étapes ni trop précipitées,
ni trop lentes.
Quelles ont été les observations du supérieur de
Cardinal Castrillon Hoyos
: Monseigneur Fellay – mais c’est une chose qu’on
savait déjà – a eu la possibilité d’exposer ses craintes quant à l’état de
l’Église catholique à la lumière des abus, pas seulement liturgiques, qui
ont eu lieu après le Concile Vatican II. Je crois que les contributions critiques
qui pourront venir en ce sens de
Après l’audience, un cardinal qui fait autorité a enjoint à
Cardinal Castrillon Hoyos
: Ceci prouve malheureusement qu’à l’intérieur de l’Église, y compris à des
niveaux élevés, on n’a pas toujours une connaissance complète de la réalité
de
On sait que
Cardinal Castrillon Hoyos
: La messe de saint Pie V n’a jamais été abolie. En ce qui concerne la libéralisation,
je vous rappelle que s’est tenue, sous le pontificat de Jean Paul II, une
réunion de tous les chefs de dicastères de
Y a-t-il de nombreux évêques qui résistent à la libéralisation?
Cardinal Castrillon Hoyos
: Il arrive que le souci pastoral d’un évêque l’amène à penser qu’en accordant
la permission de célébrer la messe tridentine dans son propre diocèse, il
pourrait faire naître la confusion dans le peuple de Dieu. Et lorsque les
fidèles qui demandent ce type de célébration sont en très petit nombre, on
peut comprendre cette perplexité. En revanche, quand ceux qui demandent cette
messe sont plus nombreux, il revient à
Vous connaissez bien le monde traditionaliste. Comment jugez-vous la piété
personnelle des prêtres qui en font partie?
Cardinal Castrillon Hoyos
: Un grand nombre de prêtres traditionalistes que j’ai connus m’ont fait une
excellente impression: ils ont un amour sincère du mystère. Malheureusement,
il peut aussi y avoir quelques fanatiques qui sont lié
Pensez-vous qu’ils représentent l’héritage d’un passé qui serait de toute
façon en voie de disparition?
Cardinal Castrillon Hoyos
: Il y avait, aux JMJ de Cologne, un groupe important de jeunes liés à la
messe traditionnelle. Les échos ont été positifs, et cela montre à quel point
ceux qui considèrent le phénomène traditionaliste comme une espèce en voie
de disparition manquent de perspicacité, ne serait-ce que parce que proportionnellement,
le nombre des vocations sacerdotales est nettement supérieur à celui de nombreux
diocèses de l’Église. En septembre 2001, dans un discours à la réunion plénière
de
Et lorsque vous-même, le 24 mai 2003, vous avez célébré pour la première fois
depuis la réforme liturgique postconciliaire une messe tridentine dans une
basilique patriarcale romaine, Sainte-Marie-Majeure, l’Osservatore
romano a totalement ignoré l’événement. Que pensez-vous de ces deux “censures”?
Cardinal Castrillon Hoyos
: Je préfère juger les faits plutôt que les intentions et j’ignore la cause
de ces deux omissions, même si elles ont eu une grande répercussion.
Pensez-vous que le discours de Jean Paul II pourrait enfin être publié dans
les Acta?
Cardinal Castrillon Hoyos
: Si le Pape n’a pas exprimé sa volonté explicite de ne pas faire publier
ce discours qu’il avait pourtant prononcé lui-même, je crois qu’il est grave
que cela n’ait pas été fait.
Lorsqu’il a annoncé, trois jours auparavant, l’audience que le pape allait
accorder à
Cardinal Castrillon Hoyos
: Les journaux peuvent dire tant de choses... Heureusement, et je souligne
heureusement, les journaux ne sont pas infaillibles.
Éminence, un dernier mot pour ceux qui reprochent à
Cardinal Castrillon Hoyos
: Cela peut gêner, mais au fond je ne suis pas frappé par le fait que puissent
apparaître des mots, des articles, des lettres, y compris certaines affirmations
attribuées à Son Excellence Mgr Fellay, qui utilisent
un langage plutôt cru. Tant qu’on n’est pas dans une pleine unité, et donc
une pleine charité réciproque, on ne peut pas se scandaliser s’il y a encore
certaines intempérances verbales. Il est toujours bon de rappeler les paroles
de saint Augustin: «In necessariis unitas,
in dubiis libertas, in omnibus caritas».
[2] Entretien donnée par le Cardinal Hoyos
à TV Canal5 le 13 novembre 2005
Version française
La messe antique en latin est suggestive mais aussi source de disputes. Aujourd’hui,
pour la célébrer publiquement,il faut la permission
de l’évêque du lieu, mais depuis des mois, le bruit court que Benoit XVI pourrait en décider la libéralisation. Cette rumeur
persistante, toutefois, ne trouve pas d’écho dans les propos du Cal Castrillon, préfet de
Cardinal Castrillon Hoyos
:: "C’est la règle constante. L’évêque est le responsable.
C’est à l’évêque de juger si pour son diocèse cela convient dans un moment
précis ou si cela ne convient pas pour des raisons pastorales qu’il connaît,
et dont il devra rendre compte à l’autorité du Pape, mais spécialement à Jésus,
à Dieu."
Donc, il s’agit de la réaffirmation de l’autorité des évêques, mais en même
temps d’un appel à leur conscience pour éviter des rigidités inutiles et contribuer
au long processus de rapprochement avec les lefébvriens,
déjà entrepris sous le pontificat de Jean-paul II qui, en 1988, avait excommunié
l’évêque français pour avoir effectué de façon illicite quatre ordinations
épiscopales. Ce dialogue semble avoir reçu un nouvel élan avec la rencontre
l’été dernier à Castel Gandolfo entre Benoit XVI et le supérieur de
Cardinal Castrillon Hoyos
: "Nous ne sommes pas face à une hérésie. On ne peut pas dire en termes
corrects, exacts, précis qu’il y ait un schisme. Il y a, dans le fait de consacrer
des évêques sans le mandat pontifical, une attitude schismatique. Ils sont
à l’intérieur de l’Eglise. Il y a seulement ce fait qu’il manque une pleine,
une plus parfaite – comme cela a été dit durant la rencontre avec Mgr Fellay – une plus pleine communion, parce la communion existe."