Liturgie: Benoît XVI rappelle à l'ordre un mouvement de l'Eglise

CITE DU VATICAN, 29 déc 2005 (AFP) - Le pape Benoît XVI a rappelé à l'ordre un mouvement de l'Eglise catholique, le Chemin néocatéchuménal, qui célèbre la messe le samedi, communie autour d'une table et va même jusqu'à confier les prédications aux laïcs.
Dans une lettre publiée cette semaine par des médias spécialisés dans l'actualité du Vatican, le préfet de la Congrégation pour le culte divin, Mgr Francis Arinze, a signifié "les décisions du Saint-Père" aux dirigeants de ce mouvement.
Le pape leur demande d'abandonner les innovations jugées non conformes aux règles liturgiques de l'Eglise si le Chemin néocatéchuménal veut être pleinement reconnu par le Vatican.
Il leur est rappelé que "le jour du Seigneur est le dimanche", et non le samedi, et qu'ils devront "au moins un dimanche par mois" participer à la messe de leur paroisses mêlés aux autres fidèles.
Le Vatican leur interdit aussi de confier à un laïc les prédications ou homélies qui doivent rester du ressort des prêtres, et demande que les éventuels commentaires prononcés par des fidèles soient "brefs".
Quant à la pratique de recevoir la communion assis autour d'une table placée au centre de l'église, s'inspirant de la "cène" (le dernier repas du Christ), le mouvement a un délai de deux ans pour l'abandonner.
Créé à la fin des années 1960 par les Espagnols Francisco (Kiko) Arguello et Carmen Hernandez dans un bidonville de Madrid, le Chemin néocatéchuménal se veut un mouvement d'initiation chrétienne et d'éducation à la foi catholique.
Particulièrement actif en Espagne, Italie et Amérique latine, également présent en France, possédant ses propres séminaires et diffusant une vision du monde très conservatrice, ce courant est critiqué jusqu'au sein de l'Eglise pour ses méthodes d'encadrement comparées par certains à des pratiques sectaires.
Le Chemin néocatéchuménal, défini en 2002 par le Vatican comme un mouvement d'éducation à la foi "au service des évêques et des paroisses", se prévalait jusqu'ici de l'assentiment du pape Jean Paul II.
Mais Benoît XVI, qui ne partage pas l'enthousiasme de son prédécesseur pour les mouvements de laïcs, est également réticent devant les innovations liturgiques considérées comme des "abus".
La lettre du cardinal Arinze, citée par Il Giornale et par le National Catholic Reporter, a été publiée intégralement par le vaticaniste italien Sandro Magister sur son site internet Chiesa.