La vérité sur l’islam à
l’école
Voici les principaux extraits du rapport de l’Inspection
générale de l’Éducation nationale remis à François Fillon.
Les régressions de la condition féminine
C’est sans doute le côté le plus grave, le plus scandaleux et en même temps
le plus spectaculaire de l’évolution de certains quartiers…
Alors que l’on observe de plus en plus de fillettes voilées, les adolescentes
font l’objet d’une surveillance rigoureuse, d’ailleurs exercée davantage par
les garçons que par les parents. Un frère, même plus jeune, peut être à la fois
surveillant et protecteur de ses sœurs. Ne pas avoir de frère peut rendre une
jeune fille particulièrement vulnérable. À côté des fréquentations et des
comportements, le vêtement est souvent l’objet de prescriptions rigoureuses :
comme le maquillage, la jupe et la robe sont interdites, le pantalon est
sombre, ample, style “jogging”, la tunique doit descendre suffisamment bas pour
masquer toute rondeur. Dans telle cité, on nous dit que les filles doivent
rester le week-end en pyjama afin de ne pouvoir ne serait-ce que sortir au pied
de l’immeuble. Dans tel lycée, elles enfilent leur manteau avant d’aller au
tableau afin de n’éveiller aucune concupiscence. Presque partout la mixité est
dénoncée, pourchassée, et les lieux mixtes comme les cinémas, les centres
sociaux et les équipements sportifs sont interdits. À plusieurs reprises, on
nous a parlé de la recrudescence des mariages traditionnels, “forcés” ou
“arrangés”, dès 14 ou 15 ans. Beaucoup de jeunes filles se plaignent de l’ordre
moral imposé par les “grands frères”, peu osent parler des punitions qu’on leur
inflige en cas de transgression et qui peuvent revêtir les formes les plus
brutales.
Les écoles primaires.
Les inspecteurs d’académie ne signalent que peu de cas concernant le
comportement des élèves. Il semble en revanche que les tensions avec des
parents deviennent plus fréquentes…
La plupart concernent la tenue vestimentaire “religieuse” des mamans. Le
conflit s’envenime dans le cas, de plus en plus fréquent, où la personne voilée
n’est plus du tout identifiable. Ainsi, une école a dû organiser un “sas”, sans
fenêtre, où la directrice peut deux fois par jour reconnaître les mères avant
de leur rendre leurs enfants. Les pères viennent plus rarement à l’école mais
ce peut être l’occasion d’autres types d’incidents comme le refus de serrer la
main des femmes ou même de leur adresser la parole…
L’obsession de la pureté est sans limite : exemple, ces élèves d’une école primaire
qui avaient institué l’usage exclusif des deux robinets des toilettes, l’un
réservé aux “musulmans”, l’autre aux “Français”.
Les signes et tenues vestimentaires.
On peut espérer de l’application de la loi sur le voile qu’elle fasse cesser
confusions et rumeurs, et surtout qu’elle mette un terme aux marchandages
auxquels certains se sont livrés, et qui n’ont guère contribué à faire
comprendre et accepter par les populations issues de l’immigration l’un des
principes fondateurs de
La nourriture.
Les cuisiniers et les gestionnaires des établissements se trouvent depuis peu
devant une nouvelle difficulté : le refus par un nombre croissant d’élèves de
consommer toute viande non abattue selon le rituel religieux. Ce mouvement est
apparu il y a peu de temps mais s’est très vite répandu, souvent sous
l’impulsion des garçons les plus jeunes, arrivant en sixième au collège, en
seconde au lycée…
Les chefs d’établissement et les gestionnaires réagissent de
façon différente. Ceux qui n’ont encore rien modifié à l’organisation
antérieure jettent la viande non consommée. Certains confectionnent
quotidiennement un menu végétarien et d’autres proposent systématiquement du
poisson. Un proviseur a cru bon aussi d’imposer la viande halal à l’ensemble
des rationnaires, provoquant d’ailleurs la démission de son gestionnaire.
Enfin, dans d’autres établissements scolaires, on a institué une
ségrégation entre “musulmans” et “non-musulmans” en
composant des tables distinctes ou en imposant un menu à chaque catégorie :
ici, par exemple, l’agneau est “interdit aux non-musulmans”,
là les tomates sont “réservées aux musulmans”.
Le calendrier et les fêtes.
La première manière de manifester une appartenance religieuse est de contester
le calendrier ou les fêtes scolaires. La fête de Noël est de ce point de vue la
plus contestée par certains élèves et parents. En plus d’un endroit on nous a
rapporté la demande de supprimer “l’arbre de Noël” et la fête scolaire
traditionnellement organisée à cette occasion par l’école ou le collège ; ce
qui a parfois été obtenu…
Les fêtes religieuses musulmanes, principalement les deux
grandes fêtes traditionnelles du Maghreb, la “grande fête” (aïd el-kébir) célébrant le sacrifice d’Abraham, et la “petite
fête” (aïd el-seghir) marquant la fin du carême, sont
l’occasion d’un absentéisme de plus en plus massif de la part des élèves. Les
établissements, parfois presque vides, réagissent ici en ordre dispersé : certains
ne changent en rien les activités prévues, d’autres ferment en donnant congé
aux personnels…
Le mois de carême musulman est également une occasion de tension
dans beaucoup d’écoles, de collèges et de lycées. Massivement suivie, pratiquée
par des enfants de plus en plus jeunes (depuis le cours préparatoire),
l’observance du jeûne est manifestement l’objet de surenchères entre
organisations religieuses, qui aboutissent à l’émergence puis à la diffusion de prescriptions de plus en plus draconiennes, et
de pratiques de plus en plus éprouvantes pour les élèves : ainsi de
l’interdiction d’avaler le moindre liquide, y compris sa propre salive, qui
entraîne la pollution des sols par les crachats et les refus de la piscine.
Le prosélytisme.
Dans certains collèges, il est devenu impossible pour les élèves dont les
familles sont originaires de pays dits musulmans de ne pas se conformer au
rite… En témoignent ces reliefs de repas qui souillent fréquemment les
toilettes, ces démissions d’élèves et, plus dramatique, cette tentative de
suicide d’un élève soumis aux mauvais traitements de ses condisciples. Sous ce
type de pression, ou plus simplement pour se conformer aux normes du groupe,
certains élèves d’origine européenne observent aussi le jeûne sans que leur famille
en soit forcément informée. C’est pour certains,
filles et garçons, le début d’une démarche de conversion. Il est clair que les
pratiques des établissements scolaires ne permettent pas aujourd’hui de
protéger la liberté des choix spirituels des familles pour leurs enfants
mineurs…
Les personnels aussi, en particulier s’ils sont d’origine
maghrébine, sont de plus en plus souvent interpellés par des élèves sur leur
observance du jeûne et parfois, pour les surveillants et assistants
d’éducation, mis à l’écart en cas contraire. Il semble aussi que dans plus d’un
endroit, pour “acheter” la paix sociale ou scolaire, on ait imprudemment
recruté quelques “grands frères”, au zèle prosélyte notoire, comme “emplois-jeunes”. Ainsi, dans un collège, les élèves trouvés
en possession d’un document du Tabligh appelant
explicitement au châtiment corporel des femmes répondent qu’il a été distribué
par un surveillant…
L’antisémitisme et le racisme.
On observe la banalisation, parfois dès le plus jeune âge, des insultes à
caractère antisémite. Le mot “juif” lui-même et son équivalent “feuj” semblent
être devenus chez nombre d’enfants et d’adolescents une insulte indifférenciée,
pouvant être émise par quiconque à l’endroit de quiconque. Cette banalisation
ne semble en moyenne que peu émouvoir les personnels et les responsables.
Ces agressions, parfois ces persécutions, ravivent des souvenirs
particulièrement douloureux chez les familles dont les enfants en sont les
victimes. Elles ont notamment pour effet, dans certaines grandes agglomérations
où l’offre scolaire et les transports en commun le facilitent, le regroupement
des élèves d’origine juive, dont la sécurité n’est plus assurée dans nombre
d’établissements publics, dans des établissements privés.
Il est en effet, sous nos yeux, une stupéfiante et cruelle réalité : en France
les enfants juifs – et ils sont les seuls dans ce cas – ne peuvent plus de nos
jours être scolarisés dans n’importe quel établissement.
Les contestations politico-religieuses.
Beaucoup de collégiens interrogés sur leur nationalité répondent de nos jours
“musulmane”. Si on les informe qu’ils sont français, comme dans ce collège de
la banlieue parisienne, ils répliquent que c’est impossible puisqu’ils sont
musulmans !
Leurs héros sont à la fois les adolescents palestiniens qui
affrontent à mains nues les blindés israéliens, et dont les images des corps
ensanglantés passent en boucle sur les chaînes satellitaires des pays arabes,
et les chefs “djihadistes” responsables des attentats
de New York et de Madrid.
Dans la plupart des établissements visités, les instants de
recueillement national organisés à la suite de ces événements tragiques ont été
contestés ou perturbés de l’intérieur, parfois de l’extérieur, ou bien n’ont pu
avoir lieu, ou encore ont été détournés de leur objet officiel par des chefs
d’établissement soucieux qu’ils puissent se dérouler dans le calme (par exemple
en invitant les élèves à se recueillir sur “tous les morts de toutes les
guerres”). Comme dans la plupart des pays musulmans, Oussama
ben Laden est en train de devenir, chez les jeunes de nos “quartiers d’exil”,
la figure emblématique d’un Islam conquérant, rejetant en bloc les valeurs de
notre civilisation.
Les lettres et la philosophie.
Il y a d’abord le refus ou la contestation, assez fréquents, de certaines
œuvres et de certains auteurs. Les philosophes des Lumières, surtout Voltaire
et Rousseau, et les textes qui soumettent la religion à l’examen de la raison
sont particulièrement visés : « Rousseau est contraire à ma religion »,
explique par exemple à son professeur cet élève d’un lycée professionnel en
quittant le cours. Molière, et en particulier Tartuffe, sont également des
cibles de choix : refus d’étudier ou de jouer la pièce, boycott ou perturbation
d’une représentation. Il y a ensuite les œuvres jugées licencieuses (exemple :
Cyrano de Bergerac), “libertines” ou favorables à la liberté de la femme, comme
Madame Bovary, ou encore les auteurs dont on pense qu’ils sont étudiés pour
promouvoir la religion chrétienne (Chrétien de Troyes…).
Il y a enfin la difficulté à enseigner le fait religieux et
notamment les textes fondateurs des grandes religions du Livre. Certains
contestent cette faculté au collège et aux professeurs (« Je vous interdis de
parler de Jésus à mon fils », vient dire un père à un professeur…). D’autres
difficultés surgissent autour du caractère sacré du Livre : nombreux refus, que
le professeur touche ou lise le Coran, refus de lire soi-même
L’histoire est l’objet d’une accusation d’ensemble de la part de
certains élèves et de ceux qui les influencent : elle serait globalement
mensongère et partiale, elle exprime une vision “judéo-chrétienne” et déformée
du monde. Tout ce qui a trait à l’histoire du christianisme, du judaïsme, de la
chrétienté ou du peuple juif peut être l’occasion de contestations. Les
exemples abondent, comme le refus d’étudier l’édification des cathédrales ou
encore d’admettre l’existence de religions préislamiques en Égypte ou l’origine
sumérienne de l’écriture. Cette contestation devient presque la norme et peut
même se radicaliser et se politiser dès qu’on aborde des questions plus
sensibles, notamment les croisades, le génocide des juifs (les propos
négationnistes sont fréquents), la guerre d’Algérie, les guerres israélo-arabes
et la question palestinienne. En éducation civique, la laïcité est également
contestée comme antireligieuse.
La réaction la plus répandue des enseignants est sans doute
l’autocensure. Une mauvaise expérience d’une première année d’enseignement, et
on décide de ne pas aborder telle question sensible du programme. Cette
attitude est sans doute largement sous-estimée, car les intéressés n’en parlent
qu’avec réticence ; mais elle ne constitue pas vraiment une surprise. Il n’en
est pas de même du second type de réactions, qui consiste, devant l’abondance
des contestations d’élèves s’appuyant sur le Coran, à recourir au livre sacré
pour tenter de légitimer l’enseignement. Ainsi ce professeur qui déclare en
toute candeur s’appuyer sur les élèves inscrits à l’école coranique (« Mes bons
élèves », dit-il), garants de l’orthodoxie musulmane, afin d’invalider les
contestations venant d’autres élèves. Le comble est sans doute atteint avec ce
professeur enseignant avec le Coran sur son bureau.
Les mathématiques.
La seule difficulté mentionnée par des professeurs de cette discipline, en des
endroits fort éloignés, qui dénote la même obsession ou le même endoctrinement,
est le refus d’utiliser tout symbole ou de tracer toute figure (angle droit,
etc.) ressemblant de près ou de loin à une croix.
Christine Clerc
Article paru dans Valeurs Actuelles n° 3558 du 4 Février 2005