Catholic Herald : Pope prepared to lift restrictions on
Tridentine Mass
Le pape se prépare à lever les restrictions imposées à
la messe tridentine
Les évêques anglais sollicitent un rapport secret du
Latin Mass Society
Selon des sources
proches du Vatican, le pape pourrait bientôt accorder aux prêtres catholiques
du monde le droit de célébrer l’ancien rite de la messe latine le dimanche et
les jours saints sans la permission de leurs évêques. Il semble que Jean Paul II soit prêt à accorder un «indult universel » d’ici la fin de
l’année pour permettre à tous les prêtres de choisir librement entre la
célébration de la messe dans le rite dit tridentin, pratiqué jusqu’en 1962
avant les réformes disciplinaires du concile Vatican II, et la messe novus ordo
en usage après 1970. Cela signifie
qu’un prêtre qui veut célébrer la messe selon l’ancien rite n’aura plus à
demander un indult à Ecclesia Dei, une commission pontifical mise sur pied pour
étudier les implications du schisme lefebvriste, après avoir préalablement
obtenu la permission de son évêque.
Il est possible que
l’indult soit communiqué avec la publication des prochaines notes juridiques
sur Ecclesia de Eucharistia, la nouvelle encyclique sur l’Eucharistie, publiée
Jeudi Saint, dans laquelle le Pape confirme l’enseignement traditionnel de
l’Église concernant la nature sacrificielle de la Messe. Il pourrait aussi être annoncé à la
basilique Ste-Marie-Majeure à Rome le 24 mai, quand le cardinal Dario
Castrillon Hoyos, le Préfet de la Congrégation du Clergé et le président
d’Ecclesia Dei, deviendra le premier cardinal-préfet à célébrer l’ancien rite
de la messe dans une grande basilique romaine depuis 30 ans.
Organisé par le
mouvement pour la messe en latin, Una Voce, l’événement est une des multiples
indications que Rome laisse tomber les restrictions sur la célébration de
l’ancien rite.
Le mois dernier, le
Saint Père, qui a célébré la messe tridentine l’été dernier, a publié un ordre
appelé Rescriptum ex Audientia pour autoriser les prêtres possédant un indult à
célébrer l’ancien rite de la messe dans la basilique St-Pierre à Rome.
Le Vatican a aussi
demandé aux évêques écossais, en avance sur leur visite quinquennale Ad Limina
de mars, de révéler ce qu’ils ont prévu quant à la célébration de l’ancien rite
de la messe dans leur diocèse. Depuis
la réunion, les évêques écossais ont augmenté leur prévision de seulement 4 par
année pour tout le pays à au moins une par mois à Glasgow et Edinburgh.
Les mêmes requêtes ont
été faites dans un questionnaire aux évêques anglais et gallois, dont la
prochaine visite Ad Limina à Rome aura lieu à l’automne.
Les évêques ont invité
la Latin Mass Society (LMS), établie pour promouvoir la pratique de l’ancien
rite, à soumettre un rapport sur leurs dispositions concernant la messe
tridentine, avant leur réunion prévue à Londres cette semaine au cours de
laquelle ils devaient discuter de la question.
John Medlin, responsable
du développement de la LMS, a confirmé qu’on a transmis aux évêques un
« document complet », mais a refusé d’en discuter le contenu.
Mais Francis Carrey, le
trésorier de la LMS, a déclaré : « Nous approchons un point critique
dans le processus de réintégration du rite traditionnel et des sacrements au
coeur de la vie de l’Église, chose pour laquelle une génération de catholiques
traditionnels a prié. J’entrevois les
mois futurs avec grande confiance. »
Suite aux efforts de la
LMS, l’ancien rite de la messe est célébré à une fréquence variable dans la
plupart des diocèses du pays, principalement dans les archidiocèses de
Westminster, Southwark et Birmingham et dans le diocèse de Hexham et Newcastel.
La LMS déclare qu’elle
agit en conformité avec les vœux du Saint Père, qui a publié un motu proprio,
Ecclesia Dei, en 1988, demandant que les évêques du monde soient généreux dans
leur disposition vis-à-vis l’ancien rite.
Le pape fut consterné que l’archevêque suisse Mgr Marcel Lefebvre, qui a
rejeté la réforme des années soixante comme « marxiste » et
« néo-protestante », encourut l’excommunication cette même année après avoir sacré 4 évêques
à l’encontre du désir de Rome.
Environ 400 prêtres ont
suivi Lefebvre hors de la communion complète avec l’Église pour former la
Fraternité St-Pie X. Le pape, qui a
activement cherché l’unité de toute l’Église durant son pontificat, tient
toujours à amener une réconciliation avec les schismatiques. « De toutes parts, nous
apprenons que le Souverain Pontife voudrait régler cette affaire avant de
mourir», a déclaré l’évêque
suisse Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale St-Pie X, en
janvier dans une lettre à ses fidèles.
Mgr Fellay, sacré par Mgr Lefebvre et excommunié avec lui, a déclaré que Rome avait offert de lui
donner une « administration apostolique personnelle » similaire à un
diocèse, comme elle a fait en 2002 avec l’Union Sacerdotale St-Jean Vianney, un
groupe de traditionalistes schismatiques à Campos au Brésil. Mais il a déclaré : « Nous
répondons que la considération abstraite, in abstracto, de la
proposition d’Administration apostolique est aussi magnifique que le plan d’une
très belle maison proposé par un architecte. La vraie question et le vrai
problème ne se situe pas là mais dans le concret : sur quel terrain la maison
sera-t-elle construite ? Sur les sables mouvants de Vatican II ou sur cette
pierre de Tradition qui remonte au premier des Apôtres ? »
Dans une entrevue avec Il
Giorno vendredi dernier, Mgr accueillit l’Ecclesia de Eucharistia comme un
« signe positif ». Il a aussi
dit qu’il y avait une chance de réconciliation avec Rome, mais qu’il voulait,
avant tout accord, une déclaration comme quoi l’ancien rite n’a jamais été
abrogé et l’annulation du décret de l’excommunication sur Lefebvre et ses
fidèles.
Il a déclaré :
« Les négociations continuent; elles ne sont pas mortes. Elles avancent avec prudence des deux
côtés. Je n’envisage pas, pour le
moment, la possibilité d’un accord immédiat.
Nous avons besoin d’un processus lent.
Mais nous avons confiance en Dieu, qui peut changer les plans des hommes. Nous croyons en l’Église, nous croyons en
l’Esprit Saint qui peut permettre la réalisation de ce qui n’est pas prévisible
aujourd’hui. »
Le pape croit que
l’ancien rite ne représente pas une menace pour l’unité de l’Église, ni pour
les véritables réformes du Concile Vatican II.
En effet, il était prêt
à au moins deux reprises à accorder un indult universel, une fois en 1982 et
une fois en 1985, mais en a été dissuadé par des évêques influents, comme entre
autres le Cardinal Basil Hume, dont on a dit qu’il a été irrité par les actions
de certaines personnes promouvant la messe de l’ancien rite.
Aujourd’hui, cependant,
le LMS tient à démontrer son obéissance et aux évêques locaux et au
Saint-Siège. L’année dernière, il a
suspendu Dr Carol Byrne, vice-présidente, à cause de son appui public à la
Fraternité St-Pie X.
Le pape a fait avancer
sa cause en nommant à la commission Ecclesia Dei des gens qui partagent ses
vues, dont le Cardinal Joseph Ratzinger, le Préfet de la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi, qui est devenu un membre il y a 2 ans. Le cardinal partage les inquiétudes du pape
du fait que les abus du nouveau rite, figurant dans la dernière encyclique, ont
conduit à la dépréciation de l’Eucharistie et à la perte d’un certain respect
du mystère de la messe. Un thème
constant chez les deux a été « réforme de la réforme », plutôt que
« restauration », et quelques observateurs du Vatican ont soutenu
qu’une pratique plus étendue de l’ancien rite de la messe apporterait une norme
par rapport à laquelle la nouvelle messe pourrait être considérée. «Personne ne
serait capable de nier la nature sacrificielle de la messe», a dit une source.