Item : Avez-vous eu connaissance de l’interview donnée par Mgr Fellay à un journal italien « il giornale » le 25 avril 2003 ?
Oui un ami canadien m’en a
donné le texte français qu’il avait trouvé sur votre site Item
Item :
qu’en pensez-vous ?
Je me réjouis de la bonne réaction de Mgr Fellay. « Les
négociations continuent, dit-il, elles ne sont pas mortes ». C’est une
bonne chose. Je suis toujours très favorable à ces contacts avec Rome. Il ne
faut pas se « séparer » de Rome,
« oublier » Rome.
Alors la meilleure des choses
c’est de garder des choses, c’est de garder des contacts fréquents… Autrement
notre « combat » perdrait sa raison d’être. Notre but, au delà du
salut des âmes, est de voir refleurir à Rome – et de Rome à toute l’Eglise – la Tradition apostolique.
Tout isolement est dangereux,
le notre en particulier.
Si
on ne se tournait pas vers Rome, on pourrait avec le temps créer « une
petite église ».
Là alors, le schisme serait
bel et bien consommé. C’est notre danger… C’est pourquoi je me suis réjouis des
propos de Mgr Fellay …
C’est pourquoi je me suis réjouis aussi des
« accords » que Mgr Rangel a mené à bonne fin avec Rome par la
création d’une administration apostolique personnelle avec
droit exclusif à la messe tridentine.
J’espère que nous y arriverons nous aussi… Cette interview va dans le bon sens.
Item : Vous devez donc être satisfait de l’annonce faite de la célébration de la messe dite de Saint Pie V par le cardinal Castrillon à Sainte Marie Majeure le 24 mai 2003.
Oui
je m’en suis réjouis,
Je suis heureux de voir que
Notre Supérieur Général y trouve un « signe
positif ».
Il y a du reste longtemps
qu’on demande ce geste de Rome, ce geste est un signe de vérité…
Cette messe célébrée à Rome,
dans une Basilique Majeure sur un autel papal, à l’initiative d’Ecclesia Dei » est très importante.
Rome demande aux Evêques
depuis longtemps de se montrer généreux, de plus en plus généreux pour cette
messe tridentine en faveur des catholiques « de
tradition »…Ils traînent les pieds… refusent même. « Pas de
biritualisme dans mon diocèse ».
La
volonté papale est cependant claire : il l’a exprimée au fil du
temps de plus en plus clairement, déjà en 1984 avec
la lettre « quattor abbinc annos » mais surtout en 1988 avec le
Motu proprio Ecclésia Dei adflincta. Les évêques pourtant
hésitent encore. Alors le Pape donne l’exemple par
cette messe célébrée dans son diocèse…
Les Evêques pourront difficilement dire
que cette messe est interdite… C’est très important…
Et puis c’est «
bouleverser » le droit… Le droit commun, depuis la Constitution Missale
romano était une faveur exclusive de la messe nouvelle. Ce ne sera plus le cas…
Ce temps est fini.
La messe de toujours n’est ni « abrogée » ni « prohibé » Mgr fellay a raison de rappeler cela très fortement.
Je crois plus aux faits qu’aux
« dires ».
Le fait que la messe de
toujours soit célébrée à Rome c’est très important. Même si l’acte est aussi
politique …il aura des conséquences formidables non seulement sur le plan
juridique mais aussi psychologique.
Mgr
Fellay a bien raison de le noter. Cette messe célébrée à Rome devrait
diminuer les oppositions des progressistes contre la messe dite de Saint Pie V.
Item :
vous croyez plus aux « faits » qu’aux « dires » alors vous
pensez que l’encyclique du pape sur l’Eucharistie n’a pas d’importance.
Non point.
Cette encyclique est très
importante. La doctrine catholique sur l’Eucharistie est bien rappelée.
Les
trois vérités que l’on peut résumer ainsi :
Un
sacrifice, une victime (présence réelle) un prêtre sont évoquées avec
force.
Ces trois vérités étaient
exprimées d’une manière équivoque dans le rite nouveau de la messe… et c’est la
raison de notre « Non possumus ».
Rome
répare ces imprécisions qui ont eu des conséquences graves sur la vie
religieuse et la piété des fidèles… On ne peut que s’en réjouir. On est
heureux de voir le Concile de trente cité, pas seulement une fois mais
plusieurs fois. On est heureux de voir l’enseignement de St Thomas cité, les
pères de l’Eglise aussi, St Augustin, St Ambroise, St Jean Chrisostome… On est
heureux de voir les noms de Léon XIII, Pie XII et son encyclique « Mirari
Vos ».
Le concile Vatican II n’est
plus la seule référence même s’il est encore très présent.
Mgr
Fellay fait bien d’en remercier le Pape… Toutefois je serais peut-être
un peu moins louangeux car il faut remarquer que le
Pape ne parle que d’un « missel romain » et c’est celui de Paul VI, celui de la nouvelle messe, comme si le Missel romain dit de St Pie V n’existait
plus.
Il y a là une équivoque une imprécision… peut-être une contradiction avec, par exemple, la messe
célébrée par le cardinal Castrillon le 24 mai prochain.
Le cardinal Ratzinger qui aurait, au dire même du Pape, participé à la rédaction de cette encyclique, a voulu peut-être aussi préparer le terrain – doctrinale –à sa réforme de la réforme qui lui tient à cœur.
C’est aussi que cette
encyclique est susceptible de plusieurs lectures…
Mais quoi qu’il en soit les choses bougent du côté de Rome… et c’est bon.