Mgr Angelo Amato présente le nouveau document du Vatican
CITE
DU VATICAN, Jeudi 31 juillet 2003 (ZENIT.org) – Mgr Angelo Amato, secrétaire de la congrégation
de la Doctrine de la Foi, présente le nouveau document dont il est le
co-signataire avec le préfet de la congrégation, le cardinal Joseph Ratzinger,
à Radio Vatican : Ne risque-t-on pas des discriminations envers les personnes
homosexuelles?
RV
– Quels sont les points essentiels du document?
R.
– Ils sont trois. Tout d’abord, on rappelle les caractéristiques essentielles
du mariage, qui est fondé sur la complémentarité des sexes. Il s’agit d’une
vérité naturelle, confirmée par la révélation: l’homme et la femme réalisent
cette communion des personnes grâce à laquelle ils participent de façon
spéciale à l’œuvre créatrice de Dieu en accueillant et en éduquant de nouvelles
vies. Il n’existe aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies entre
les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. Le
mariage est saint, tandis que les relations homosexuelles sont en opposition
avec la loi morale naturelle et sont intrinsèquement désordonnées.
RV
– Ne risque-t-on pas des discriminations envers les personnes homosexuelles?
R.
– L’Eglise respecte les hommes et les femmes avec les tendances homosexuelles
et les invite à vivre selon la loi du Seigneur dans la chasteté. On doit
rappeler qu’en soi l’inclination homosexuelle est objectivement désordonnée et
les pratiques homosexuelles sont des péchés gravement contraires à la chasteté.
RV
– Quels sont les deux autres points?
R.
– Le second point concerne les attitudes à assumer vis-à-vis de ces unions
homosexuelles. Vis à vis d’elles, les autorités civiles, adoptent une triple
attitude: ou de tolérance ou de reconnaissance légale ou de vraie équivalence
au mariage proprement dit, aussi avec la possibilité d’adoption. Face à une
politique de tolérance, le fidèle catholique est appelé à affirmer le caractère
immoral de ce phénomène, rappelant à l’Etat de les contenir à l’intérieur des
limites qui ne mettent pas en danger le tissu de la société et n’exposent pas
les jeunes à une conception erronée de la sexualité et du mariage. Au
contraire, face à la reconnaissance légale ou à la vraie équivalence avec le
mariage hétérosexuel, c’est un devoir de s’opposer de façon claire et motivée,
en revendiquant aussi le droit à l’objection de conscience.
RV
– Comment motiver cette attitude de refus décisif?
R.
– C’est là le troisième point du document, qui traite justement des
argumentations de différents types – de droite raison, et d’ordre
bio-anthropologique, social et juridique – qui justifient le refus des
catholiques. La droite raison ne peut justifier une loi non conforme à la loi
morale naturelle: de cette façon, l’Etat manquerait à son devoir de protection
d’une institution essentielle pour le bien commun, comme le mariage. Une chose
est, en effet, l’union homosexuelle, en tant que phénomène privé, et une autre
en revanche sa reconnaissance légale, comme modèle de vie sociale, qui
dévaluerait l’institution matrimoniale et ferait perdre la perception de
certaines valeurs morales fondamentales. Dans les unions homosexuelle, en outre,
manquent les conditions biologiques et anthropologiques du mariage et de la
famille. Dans l’hypothèse de l’insertion d’enfants, cette adoption ferait
violence à ces enfants, parce qu’il leur manquerait un environnement adéquat
pour leur plein développement humain. Du point de vue social, cela changerait
le concept de mariage, avec son devoir de procréation et d’éducation, et ce
serait gravement nuisible au bien commun, surtout si on augmentait leur
incidence sur le tissu social. Juridiquement parlant, enfin, les couples mariés
garantissent l’ordre des générations et donc sont d’un intérêt public éminent.
Il n’en est pas ainsi des couples homosexuels.
RV
– Concrètement, quel devrait être l’attitude des hommes politiques à cet égard?
R.
– Si l’on se trouve devant un premier projet de loi favorable à une telle
reconnaissance, le parlementaire catholique a le devoir d’exprimer clairement
et publiquement son désaccord, en votant contre. Le vote favorable serait un
acte gravement immoral. Si au contraire il se trouve en présence d’une loi déjà
en vigueur, il doit faire connaître son opposition. Si l’abrogation de la loi
n’est pas possible, il pourrait s’employer à soutenir des propositions visant à
limiter les dommages d’une telle loi et à en diminuer les effets négatifs au
plan de la culture et de la moralité publique, à condition que son opposition
personnelle à de telles lois soit connue de tous et qu’on évite le danger de
scandale. Il s’agit d’un principe exprimé par l’encyclique Evangelium vitae
(1995). Les grandes cultures du monde ont toujours donné une grande
reconnaissance institutionnelle non à l’amitié entre les personnes, mais au
mariage et à la famille, en tant que condition de vie stable en faveur d’un
bien commun comme la génération, la survie de la société, l’éducation et la
socialisation des enfants.