ITEM

 

Lettre confidentielle

 

D’Entraide et Tradition

 

Le 30 décembre 2002

 

Chers lecteurs

 

ITEM tient à faire savoir qu’en dépit de certains bruits, Honoré Barry n’est pas l’abbé Aulagnier. Celui-ci n’est plus ni directeur, ni collaborateur du bulletin.

 

Pour couper court à ces rumeurs, Honoré Barry a décidé de prendre, personnellement, la plume dans ce numéro. On y remarquera que son style n’est pas du tout celui de l’abbé Aulagnier, mais encore qu’il exprime, sur certains points, des positions nettement différentes de celles du fougueux Auvergnat. C’est qu’ITEM ne pratique pas le caporalisme. Notre publication est conçue par une équipe de fidèles du rang qui estiment qu’on peut exprimer des points de vue divers sur des questions non doctrinales. ITEM n’est donc dirigé contre personne et n’a jamais attaqué qui que ce soit (le contraire n’étant pas vrai). Nous sommes attachés à la ligne doctrinale de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X et pensons que, pour ce qui n’est pas doctrinal, il est inévitable que les avis divergent. Ce qu’il faut éviter, c’est que la diversité des appréciations sur les problèmes circonstanciés aboutisse à des polarisations, voire à des divisions.

 

Le travail de nos prêtres et de nos évêques est difficile. Ils ont à faire, ces temps-ci, des choix délicats. Nous pensons que nos analyses peuvent leur être utiles et seules ceux qui le veulent bien, considéreront cela comme de l’opposition. Nous suggérons à nos lecteurs de saisir l’occasion qu’offre le calendrier pour remercier « leur » prêtres pour les secours sacramentels et spirituels qu’ils ont prodigué pendant ces 12 mois. Ceux qui connaissent Monsieur l’Abbé Aulagnier auront, sans doute, à cœur de ne pas l’oublier à cette occasion.

 

Dans le même temps, nous présentons tous nos vœux de sainte et heureuse année. Il est top tard pour vous souhaiter un saint Noël mais nous prions l’Enfant de la crèche répande sur vous, en 2003, les grâces que nous a values son Incarnation.

 

 

                                                                                                             Honoré Barry

 

 

 

Décembre 2002                                                                                                      N° 6

 

 

 

 

 

 

 

…un temps pour reconstruire

 

Item Vous avez écrit plusieurs livres sur Vatican II : Trouvera-t-il encore la foi sur la terre ?, Reconstruire la liturgie, Quel avenir pour Vatican II ? Quarante ans après l’ouverture du concile Vatican II, comment caractériseriez-vous l’état de l’Église aujourd’hui, en 2002 ?

 

L’abbé Claude Barthe Si vous parlez de l’Église de France et de l’Église dans le monde occidental en général, je la caractériserais par un fait, terriblement significatif, et dont viennent de parler encore une fois les évêques de France à Lourdes : c’est l’effondrement du nombre des enfants catéchisés depuis une dizaine d’années. Le catéchisme a longtemps concerné la presque totalité de la population même non pratiquante. Après le Concile, le public dominical a considérablement diminué (il a fondu en moyenne des deux tiers) et a beaucoup vieilli. Mais les enfants passaient encore presque tous par le catéchisme. Aujourd’hui, c’est la désertion des cours de catéchisme. Des jeunes de plus en plus nombreux accèdent au mariage sans jamais avoir été catéchisés. Il est vrai que la catéchèse s’adresse aussi aujourd’hui de manière habituelle à des adultes qui demandent le baptême ou qui, baptisés, découvrent les choses de la foi comme « recommençants ». Cela pourrait être réconfortant, mais malheureusement le taux de persévérance de ces adultes, surtout des nouveaux baptisés, est faible. Quant au contenu de l’enseignement, il est plus que déficient. On se trouve devant un fait massif : la transmission de la foi catholique n’est plus assurée normalement aujourd’hui. Ce qui est la conséquence logique de l’ébranlement des fondements mêmes de l’enseignement. Le moins qu’on puisse dire est que quelque chose a mal fonctionné dans le fameux « renouveau » de Vatican II…

 

Item La diminution du nombre de prêtres n’est-elle pas encore plus grave ?

 

 C.B. C’est malheureusement un cercle fatal : quelle que soit la bonne volonté des laïcs qui assurent des fonctions d’instruction religieuse, sans formateurs sacerdotaux, le nombre des enfants formés s’épuise ; et si les enfants ne sont pas, ou sont très mal catéchisés, il n’y a plus de vocations.

Les chiffres de l’effondrement sacerdotal sont bien connus : après le Concile, signe qu’on le veuille ou non de l’ouverture d’une faille très profonde, les vocations ont chuté en vingt ans de 80%. Puis dans les années quatre-vingt, elles se sont stabilisées, de sorte que les ordinations annuelles en France se sont maintenues au chiffre de misère d’une centaine. Mais c’était une fausse pause : la courbe recommence maintenant à redescendre, et seulement cent onze prêtres ont été ordonnés cette année en France, dont treize religieux, soit quatorze de moins que l’an passé et trente et un de moins qu’en 2000. La moitié des diocèses français n’ont eu aucune ordination cette année. Le plus inquiétant pour l’avenir reste la baisse continue du nombre des séminaristes. Jusqu’ici, les vocations étaient encore nombreuses dans un certain nombre de communautés et de séminaires relativement florissants, qui tacitement ou expressément récusent « l’esprit du Concile ». Mais aujourd’hui, il y a toujours des vocations, mais une baisse très sensible s’y fait aussi sentir, comme par exemple dans les séminaires de la Fraternité Saint-Pie-X.

Compte tenu du nombre et de la moyenne d’âge des membres du clergé diocésain, proche de soixante-dix ans, et du nombre des « départs », qui sont encore une bonne quinzaine par an et qui concernent une proportion importante de jeunes prêtres, un certain nombre de diocèses français n’auront, on peut dire, plus de prêtres en exercice dans dix, quinze ans. Certains s’en réjouissent, sous prétexte que les jeunes prêtres sont, comme on dit, plus « identitaires », et que, mathématiquement, leur petit troupeau constituera bientôt la grande majorité du personnel en exercice. Mais il reste que, dans la majorité des pays occidentaux, on assiste à la mort sociale du sacerdoce.

Il est clair que le Concile n’est pas le seul responsable de la crise des catéchismes et de la crise du sacerdoce. Mais la crise de la société, qui débouche aujourd’hui sur un paroxysme individualiste qui frappe toutes les institutions, tous les groupes, toutes les tendances, n’aurait jamais été ce qu’elle a été sans Vatican II et ce qui a suivi. On avait des fondations de roc, qu’il fallait certes « nettoyer » au moyen d’une vraie réforme. On les a remplacées par des fondations de sable. D’où les conséquences : la disparition du sacerdoce, l’ignorance religieuse massive des moins de quarante ans… Qu’on le veuille ou non, voilà ce qui marque le quarantième anniversaire de Vatican II.

 

Item On pourrait vous reprocher de trop charger Vatican II et de ne pas prendre en compte les mauvaises interprétations du Concile…

 

 C.B. Depuis quarante ans que le Concile est mal interprété, on aurait tout de même pu nous donner cette fameuse « bonne interprétation » qui éliminerait enfin la « mauvaise ». Remarquez bien que je ne suis pas un adversaire obtus de Vatican II : il contient de fort beaux passages, des avancées et des précisions notables (sur les fondements de la sacramentalité de l’épiscopat, sur les conditions d’exercice du magistère ordinaire). J’aime beaucoup Verbum Dei, sur la Révélation, et Ad gentes, sur les missions.

Je reproche à Vatican II trois choses : un esprit général ; des bavures magistérielles qui en découlent ; et un nouveau mode d’exercer le magistère qui a permis ces bavures.

L’esprit général, le fameux « esprit du Concile », c’est, pour le dire trivialement une volonté de faire « ami-ami » avec le monde moderne : ne rien dire qui puisse le heurter de front ; récupérer des thèmes qui lui sont chers (liberté de conscience, autonomie de la politique, tolérance religieuse), adoucir les arrêtes en tous domaines (on évite de parler de « dogme », de « sacrifice de la messe », de « mariage ordonné à la procréation »).

Les bavures doctrinales touchent principalement la liberté religieuse (qui remplace purement et simplement la doctrine classique de la tolérance), les fondements du dialogue interreligieux (du fait qu’il y a de bonnes choses dans les religions non chrétiennes, le Concile dit qu’elles sont en elles-mêmes dignes de « respect ») et l’œcuménisme (une véritable ecclésialité « imparfaite » est accordée aux Églises séparées comme telles).

Mais ce qui est le plus grave, c’est la nouvelle manière d’exercer le magistère, ou plutôt de ne pas l’exercer, qui a été inaugurée pour faire passer cela : le magistère dogmatique a été remplacé par un magistère « pastoral », qui édicte du nouveau, mais sans se placer sur le terrain de l’infaillibilité. À ce propos, Alain Besançon disait, il y a peu, sur France Culture, dans une émission à propos de mai 68, qu’un des aspects les plus importants de la crise de société avait été la « démission magistérielle » de l’Église. La recette avait été donnée par le P. Congar dans Vraie et fausse réforme dans l’Église, en 1950 : remplacer le dogmatique par le pastoral. C’est en effet une véritable démission magistérielle qui est l’essence de la fameuse « révolution copernicienne » de Vatican II. On enseigne, mais en dessous de l’enseignement de foi. C’est d’ailleurs ce que demande la modernité : ni dogme, ni condamnation !    

 

Item La nouvelle liturgie, pour vous, c’est secondaire ?

 

 C.B. Bien au contraire ! La liturgie, et très spécialement la nouvelle messe, est la traduction concrète, palpable de l’esprit du Concile. Elle est la nouvelle « loi de prière » qui correspond à cette nouvelle « loi de la foi », c’est-à-dire qui correspond, en fait, à cette absence de « loi » proprement dite de la foi. Les caractères de la nouvelle liturgie sont analogiquement les mêmes que celles du Concile. On a gommé ce qui pourrait mal sonner aux oreilles modernes (savez-vous que jusqu’à la dernière édition du missel de Paul VI, l’an passé, le mot « âme » avait disparu des oraisons ?). On constate des dérapages importants dans le message liturgique proprement dit (voyez, par exemple, ce que représente du point de vue de la modification du sens de l’action sacrée, le retournement de l’autel « vers le peuple », ou encore la mise au panier de l’offertoire sacrificiel). Et, ici encore, il y a « démission » (liturgie à la carte, effacement du sacerdoce hiérarchique). 

La nouvelle messe est concrètement ce par quoi le Concile a été diffusé dans le peuple chrétien, c’est Vatican II dans la vie. Quelle réussite d’ailleurs : les églises vidées, pendant que les concerts de musique sacrée font le plein ! La messe de Paul VI traduit bien, y compris dans le style, et surtout lorsqu’elle se garde de tout excès, ce qu’a été Vatican II : l’instauration d’une idéologie « bourgeoise » dans l’Église, au sens fort d’idéologie libérale et au sens, si l’on veut esthétique, de style de vie, de pensée, de la modernité fin XXe, début XXIe siècle. Pour tous ceux qui ont des yeux pour voir, la nouvelle liturgie, comparée à la liturgie traditionnelle et comparée à ce que sont restées les liturgies orientales, est une liturgie désacralisée. C’est une liturgie « profanée », je veux dire une liturgie que le style profane et la pensée profane ont envahi, au détriment de l’accès à la transcendance. Ce qui est un dommage spirituel immense, non seulement pour les fidèles, mais aussi pour toute une civilisation.

 

Item Alors, vous êtes d’accord avec ceux qui pensent qu’il est bien plus important de rétablir la messe traditionnelle que de discuter sur le Concile ?

 

 C.B. Oui et non. Non en ce sens que la crise est d’abord doctrinale, et qu’il est bien regrettable que les adversaires de Vatican II s’en tiennent souvent en cette matière à des slogans et à des attaques caricaturales qui ne visent à convaincre que les convaincus. Oui, en ce sens que la liturgie nouvelle contient, en quelque sorte, la nouvelle légitimité. La messe de Paul VI contient l’« esprit du Concile », un peu comme on dit qu’un sacrement « contient » la grâce. Et donc attaquer la nouvelle liturgie, tout le monde le sait ou le sent, c’est attaquer le Concile. Lorsque le cardinal Ratzinger et ses amis critiquent les « excès » de la « messe de Bugnini », tout le monde comprend qu’ils attaquent de biais les fondements du nouvel ordre. Lorsqu’un jeune prêtre enlève l’autel face au peuple de son église, il provoque une levée de boucliers de la part des laïcs engagés de sa paroisse au motif qu’il est « anti-conciliaire ». Lorsqu’un évêque accorde la permission de célébrer la messe de Saint-Pie-V pour un groupe qui le lui demande, il sait bien qu’il crée une enclave de pratique non conciliaire dans son diocèse.

 

Item Mais les évêques ne font-il pas plutôt de la « récupération » ? Ils stérilisent la résistance liturgique en l’intégrant dans le cadre conciliaire officiel. 

 

 C.B. En êtes-vous si sûre ? Les indults accordés depuis 1988 ont aussi permis à nombre de prêtres et même d’évêques qui sans cela ne l’auraient pas fait, de célébrer à nouveau la messe traditionnelle. De même, symétriquement, que la célébration « sauvage » de la liturgie traditionnelle, aussi faibles que soient souvent les justifications avancées, exerce une évidente pression sur la hiérarchie.

Fondamentalement, je ne pense pas que le problème se situe au niveau des « permissions » et des « reconnaissances », mais les choses étant ce qu’elles sont, les pressions sauvages aussi bien que les reconnaissances officielles ébranlent la réforme. Par exemple, la création d’une administration apostolique sur mesure, avec un évêque puis un coadjuteur, pour les prêtres et les fidèles de l’Union sacerdotale Saint-Jean-Marie-Vianney, dans le diocèse de Campos, au Brésil, peut s’interpréter comme la légitimation, ou l’amorce de la légitimation, par les autorités de rite Paul VI, d’un « rite Saint-Pie-V ». Est-ce une avancée décisive de la critique de la réforme, ou au contraire est-ce une victoire de la réforme qui intègre en son sein la liturgie antérieure ? Si, comme je le crois, « l’esprit du Concile » est très affaibli, en même temps, malheureusement, que l’Église du Christ qu’il parasite, l’affaire de Campos a un intérêt stratégique non négligeable : dans un système idéologique, et le système conciliaire est un système idéologique, il ne peut pas y avoir de pluralisme entre partisans de l’édifice ancien et les diverses tendances de la construction nouvelle. Je pense que la « reconnaissance » de Campos contribue à créer un équilibre instable favorable à l’ébranlement de l’ensemble conciliaire. Et d’autres Campos pourraient suivre.

 

Item Comment cela ? Rome pourrait donner d’autres permissions ? 

 

 C.B. Qu’appelez-vous « Rome » ? Rome aujourd’hui est un monde fort diversifié, pour ne pas dire éclaté. Il est bien des responsables romains qui s’inquiètent à l’extrême de la situation de l’Église et qui, à des degrés divers, sont d’une hostilité toujours plus ouverte vis-à-vis de la réforme liturgique. Comme à chaque fin de pontificat depuis Vatican II, l’héritage conciliaire est en quelque sorte remis en question, mais cette fois plus dangereusement pour lui. Qui l’emportera ? À coup sûr des « modérés », puisque les nominations épiscopales et cardinalices du présent pontificat ont été faites globalement dans ce sens. Mais sera-ce une ligne modérée libérale et très conciliaire dans le principe ? Ou bien une tendance modérée, en fait très proche de la nébuleuse traditionnelle. La critique traditionnelle, bien que souvent très déficiente dans son expression, n’a cependant jamais été aussi bien entendue. En matière liturgique, les représentants de cette tendance modérée traditionnelle, disons pour faire bref ratzinguérienne, sont prêts aujourd’hui à accorder beaucoup de choses, non seulement pour avoir des alliés « à droite », mais pour préparer l’avenir de l’Église.

 

Item Mais on dit justement que la Fraternité Saint Pie X a interrompu toute négociation avec Rome. N’est-ce pas laisser passer une chance ?

 

 C.B. De parler, certainement. Personne n’a le droit d’en laisser passer aucune. Étant entendu que le problème est bien plus large. Il est évident qu’il faut aujourd’hui parler entre tous les catholiques de bonne volonté, à Rome, dans les diocèses et à tous niveaux. « Négocier » ? L’Eglise s’est démocratisée et est livrée au jeu des groupes de pressions. En fait, il faut « négocier » un cran au-dessus, c'est-à-dire préparer les transitions d’avenir. C’est de la liturgie de l’Église, telle qu’elle se célèbre dans les paroisses, qu’il faut essentiellement traiter. Je pense que, pour tous ceux qui s’opposent à l’« esprit du Concile », et qui débordent de loin le monde des traditionalistes de toutes obédiences, le moment approche de demander aux responsables romains anxieux de la faillite de la pastorale, aux évêques « de terrain » qui veulent être vraiment les pasteurs du troupeau, ou encore aux supérieurs de communautés, beaucoup plus que des « permissions » ou tout autre chose que des « reconnaissances ». Quant aux Communautés, Fraternités, Unions sacerdotales, qui demandent des « autorisations » et « indults », il devient urgent qu’elles se disposent pour leur part à accorder très vite bien autre chose qu’une activité pastorale pour des publics, disons enclavés.

 

Item Mais comment ?

 

 C.B. S’agissant de liturgie, il faut marteler que ce n’est pas à propos des lieux préservés (qu’il faut continuer à préserver et multiplier, bien entendu), mais à propos des paroisses ordinaires qu’on doit délibérer. Qu’il soit reconnu que tout prêtre a le droit de dire la messe d’avant la révolution liturgique, que l’on crée, de ci de là, des « diocèses » Saint-Pie-V, soit : cela fera sauter des verrous. Mais il faut surtout que tous les pasteurs aient la possibilité de réintroduire un esprit traditionnel dans la liturgie ordinaire : offertoire sacrificiel, célébration vers l’abside, pour commencer. Et parallèlement, il faut obtenir que soit programmée une « remise à plat » des principes doctrinaux qui déstabilisent l’édifice depuis quarante ans. On pourrait se concentrer d’ailleurs sur un examen des principes de l’œcuménisme, qui empêchent un dialogue en vérité, et donc réellement fécond, avec les séparés. J’évoquais l’ecclésialité « imparfaite » accordée aux Églises séparées par le décret sur l’œcuménisme : très précisément, à cause de la présence d’éléments salvifiques dans ces Églises (baptême, ordre), le décret Unitatis redintegratio conclut que ces communautés ont comme telles – comme séparées par conséquent – une « signification dans le mystère du salut », et que le Saint-Esprit use d’elles comme de « moyens de salut ». En réalité, ce qu’il y a dans les Églises séparées de beau et bon, et qui est éventuellement salutaire pour les baptisés de bonne foi qui s’y trouvent, appartient au Christ et à son Épouse sans tache et immaculée, l’Église catholique. Le Christ n’a pas plusieurs Épouses, une Épouse « première » et des Épouses « imparfaites » ! Il faut, certes, beaucoup plus que par le passé, expliquer et s’expliquer, dans un grand respect des personnes, avec les protestants, avec les anglicans, avec les orthodoxes, avec les membres de sectes, mais le premier respect qu’on doit à tous est de dialoguer sur des bases saines et solides.

 

 

 

 

Commentaires De La Lettre De Mgr Ternyàk

 

 

Le statut du rit traditionnel : du nouveau ?

 

Cette lettre a été publiée, en français, dans le numéro  5 d’ITEM (novembre 2002).

 

 

La lettre de la Congrégation pour le Clergé que nous avons publiée dans notre dernier numéro surprend par la franchise de son affirmation centrale : « le rit liturgique codifié par Saint Pie V (…) est devenu le rit propre de l’Administration apostolique ».

 

Les Pères de Campos auraient-ils obtenu ce pourquoi  NN.SS de Castro Mayer et Lefebvre se sont battus si longtemps ; ce que la Fraternité Saint Pierre n’a pas pu obtenir ; ce que nombre de ses membres ne demandent même plus ?

 

Cette déclaration, émanant du dicastère dirigé par le Cardinal Castrillon hoyos, reconnaît implicitement le rit « tridentin » comme un rit à part entière. Or jusqu’ici, le Vatican avait toujours affirmé que le missel romain de 1962 et celui de « Paul VI » (dont la dernière  editio typica date de l’année dernière) sont deux formes d’un seul et même rit, à des étapes différentes de son histoire. C’est pourquoi l’art.3 des statuts de l’Administration  parle prudemment de célébration selon « la discipline liturgique de saint Pie V ».

 

Evidemment, saint pie  n’a pas crée de rit mais Paul VI, oui. Ce sont donc deux rits différents. Le refus de reconnaître la « messe de saint Pie V «  comme un rit à part entière, n’est pas sans arrière-pensée quand on sait que le concile Vatican II a proclamé le principe de l’égale dignité de tous les rits. C’est cette non-reconnaissance qui a permis aux organisateurs du jubilé de refuser que soit célébrée dans une basilique romaine, une messe dans le rit qu’on appelait jusqu’en 1570 « de la curie romaine ». On sait qu’au cours de l’Année Sainte 2000, le saint sacrifice a été célébré dans tous-les-rits-sauf-un de la catholicité (le patriarche catholique copte Stéphanos, le successeur de saint Marc est même venu d’Alexandrie à Rome pour célébrer pontificalement à Sainte-Marie-Majeure).Soit dit en passant, les responsables du jubilé auraient été plus habiles en prévoyant aussi une célébration « selon la discipline liturgique de saint Pie V », à titre de pièce de musée. Leur

Mépris  de cette liturgie aurait ainsi été moins visible. D’un côté, il faut remarquer que nos amis « Ecclesia Dei »se sont, pour la plupart, contentés de regretter le fait sans tirer les conclusions évidentes. Puissent-ils  lire ou relire L’Eglise déchirée de Monsieur l’Abbe Célier ! A vrai dire, la relecture de cet ouvrage serait utile à d’autres aussi

 

Bref, cette reconnaissance de la messe traditionnelle comme un rit à part entière est un grand progrès. En parlant du « rit codifié par saint Pie V » et en le différenciant manifestement, la sacrée Congrégation pour le Clergé signifie que la liturgie promulguée par Paul VI n’est pas une forme historique de ce rit mais un autre rit. Ce que nous avons toujours soutenu et ce qu’avait soutenu, notamment, Mgr Gamber, préfacé par quatre cardinaux (en français : la réforme liturgique en question, éd ; Sainte-Madeleine, 1992)..

 

Reconnaître ce rit comme rit propre de l’administration apostolique Saint Jean Marie Vianney constitue un autre pas dans la bonne direction. En lisant les statuts, on pouvait craindre des difficultés cachées. En effet, la « facultas celebrandi sacranis eucharistiam » selon le missel de 1962 (art.3) était ouverte à appréciations diverses. Le  terme facultas peut aller de « concession »à quelque chose de proche de « droit ». Le terme n’a sans doute pas été choisi au hasard puisqu’il laisse de la marge à la curie pour donner son interprétation le jour où elle  le jugera bond. En tout cas, une faculté n’est pas un « officium », un devoir. On était donc fondé à tenir le raisonnement suivant : personne ne peut obliger un « père de Campos »à dire la nouvelle messe mais personne ne peut  l’empêcher non plus. On a vu quels malheurs cette situation a apportés à la Fraternité Saint Pierre. En qualifiant le rit latin traditionnel de rit propre de l’administration, le cardinal Hoyos, par le truchement de son secrétaire, ferme cette voie dangereuse.

 

C’est qu’un prêtre ayant un rite propre n’a pas le droit de célébrer un autre. Ainsi un dominicain doit toujours célébrer dans le rit dominicain même s’il est en dehors de son couvent. Un prêtre catholique oriental : copte, syriaques, etc. ne peut célébrer dans aucun rit ni occidental, ni oriental autre  que le sien. on prend ainsi la mesure de ce que  viennent  d’obtenir nos amis brésiliens.

 

On peut  approuver ou non « l’entente » qu’ils sont signée ; on peut aimer ou non la façon dont ils l’ont justifiee ; on peut avoir de l’admiration ou non pour ce qu’ils ont ou n’ont pas fait depuis un an ; on peut estimer que Campos est tombé ou non mais les faits sont les faits. En obtenant cette lettre de la Congrégation pour le Clergé, nos amis ont fait progresser considérablement le statut de la messe « tridentine » au sein de l’Eglise. Ceux qui anticipant sur la séparation du bon grain et de l’ivraie à la fin des temps, ne veulent voir que des bons  d’un côté et des mauvais de l’autre, seraient bien inspirés d’en prendre de la graine. Cette lettre est probablement historique au sens strict et non emphatique du terme. A terme, elle profitera indubitablement à ceux qui croient loisible d’accabler leurs amis d’hier au sujet d’un choix prudentiel où les opinions divergent nécessairement. Elles les aidera à parvenir à la victoire que nous souhaitons comme eux.

 

Sur un plan plus concret, il faut évidemment remarquer que cette lettre aurait dû émaner de la Sacre Congrégation pour le culte divin. Mgr Csaba Ternyàk dit que sa Congrégation l’a consultée. Ce qui est difficile à saisir c’est pourquoi le secrétaire du cardinal Castrillon Hoyos n’a pas simplement fait suivre à Campos la réponse de  ce dicastère. Il aura évidemment agi sur ordre du Cardinal. Qu’a donc voulu faire ce dernier ? Peut –être a-t-il voulu « améliorer » l’interprétation de son confrère du Culte divin qu’il trouvait trop restrictive ? Cela signifierait que le cardinal Arinze aurait une analyse de l’art.3 semblable à celle que j’ai exposée ci-dessus. Si cela est exact, Mgr Hoyos aurait, en ne publiant pas cette lettre mais en donnant discrètement une interprétation maximaliste, donné un généreux coup de pouce à nos amis d’Outre-Atlantique et , répétons-le, à travers eux, au statut de la messe traditionnelle. Qui pourrait balayer cette hypothèse d’un revers de main ?

 

En sens contraire, cela signifierait aussi que nous ne tiendront pas ici, la position officielle du dicastère romain compétent. Or, en cas de conflit, c’est lui qui tranchera, évidemment. On a vu comment Rome a réussi à interpréter dans le sens du biritualisme, la garantie de « l’exclusivité du missel romain de 1962 ». Avec un peu de mauvaise foi, tout est possible. Par ailleurs, il faut se souvenir que celui qui avait forcé les instituts « Ecclesia Dei » à se soumettre sur ce point était précisément le cardinal Castrillon Hoyos. Il ne faut pas nécessairement prêter un tempérament scrupuleux à un homme qui, pour arracher un accord à Mgr Fellay, est capable de faire attendre le Souverain Pontife un quart d’heure.

 

Mon point de vue est plus pragmatique : cette lettre, émanant officiellement d’un dicastère romain, a d’abord le mérite d’exister.Elle a ensuite le mérite d’être publiée puisqu’ITEM est, à notre connaissance, le premier à l’offrir à la réflexion du public francophone…[1]Même avec les documents les plus clairs, ceux qui à Rome sont ennemis de la Tradition pourront continuer à vivre dans la contradiction. Ils pourront écrire par exemple que « la loi générale demeure l’usage du rit rénovée » et qu’il ne convient pas de « pérenniser les formes liturgiques antérieures ». Ce temps n’est sans doute pas fini. Ce qui compte, c’est que nous ayons, ici, un argument de poids pour convaincre les personnes de bonne foi. Ce document, ce sont les prêtres de Campos, leur situation nouvelle, qui l’ont obtenue. La décence demande de leur en savoir gré .On ne gagne rien à nier les faits.

 

Pour le reste, si certains en haut lieu tentent d’interpréter ce document contre son sens obvie, il importera de ne pas se contenter de rappeler les choses et de s’incliner ensuite en gémissant. La vertu de force est un des dons du Saint- Esprit. Dans ce genre de cas, le rappel du bon droit doit évidemment fonder une résistance sans compromission : « cui resistite fortes in fide ».

 

 

 

 

Honoré Barry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PELERINAGE DE LISIEUX 2002

 

 

 

« le 12 Octobre 2002, le traditionnel pèlerinage de Lisieux s’est vu autoriser l’accès de la Basilique . Mieux que cela, les pèlerins ont été accueillis par Mgr Lagoutte, Recteur de la dite Basilique, qui a , par ailleurs, assisté à la messe et s’est démené durant la communion pour que tout se passe au mieux » (extrait d’Exaudiat).

 

 

Mgr Lagoutte non seulement s’est démené mais il a dû même discuter avec le célébrant car celui-ci n’avait pas apporté assez d’hosties. Et comme le prêtre hésitait à accepter celles de la Basilique, Mgr Lagoutte lui a dit :

 

-        je vous prête la Basilique

-        je vous prête l’autel

-        vous devez donc prendre mes hosties… !

 

En présence de Monsieur l’abbé Duverger qui représentait le District de France et qui avait pris place dans le chœur en face du recteur, celui-ci  a indiqué ses raisons d’accueillir les pèlerins :

 

« Depuis le 14 Avril dernier, j’ai eu de nombreux contacts avec l’abbé Renaus Joubert de La Motte, responsable de la F.S.S.P.X en Normandie.

 

« Il m’ a exposé le projet du pèlerinage de Lisieux, effectué depuis quelques années (NDLR ;depuis Octobre 1997).

 

« Il m’a dit la volonté de venir prier sainte Thérèse dans un esprit de paix.

 

« Nous sommes tombés d’accord tous les deux pour dire que Lisieux n’est pas un endroit pour venir exposer ce qui nous sépare, ni un moment pour dire nos différences de vue, ni pour résoudre les difficultés actuelles.

 

« C’est pourquoi, en tant que recteur de cette Basilique, je vous accueille pour la prière que nous faisons passer par l’intercession de sainte Thérèse, en lui demandant de nous convertir  tous à la Parole du Seigneur

 

« Le témoignage de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face, nous invite, les uns et les autres, à l’humilité et au respect réciproque. Il n’y a aucun avantage à tirer de votre présence dans la Basilique, ni pour vous ni pour moi »

 

C’est dans un esprit d’œcuménisme qu e l’ancien secrétaire de la Conférence de Evêque de France a accueilli les traditionalistes venus prier sainte Thérèse pour que l’Eglise retrouve le chemin de la Tradition.

 

Il a indiqué qu’il recommencera l’an prochain et qu’il le faisait sous sa propre responsabilité, sans avoir l’accord de Mgr Pican, évêque de Bayeux.

 

Notre confrère d’Exaudiat poursuit ainsi son compte-rendu :

 

« rappelons que ce pèlerinage a été institué, en son temps

 

, par l’abbé Paul Aulagnier, pur que soit reconnus les droits de la messe tridentine, la vraie messe catholique. C’est donc une victoire « posthume » pour l’ancien assistant de Mgr Lefebvre et supérieur du district de France, puisque aujourd’hui, son infatigable zèle est

 

sanctionné par une mise à l’écart.

 

« L’abbé Aulagnier, à qui la Tradition catholique doit tant, a été muté, de Belgique au Canada, dans une Maison de retraite, nous dit-on. L’an dernier, il avait été nommé à la t^te du prieuré de Bruxelles, ce qui avait déjà été considéré par beaucoup, comme une mesure d’intimidation. Il paye aujourd’hui ses prises de position concernant les accord de Campos qui, selon lui, sont une avancée essentielle dans la reconnaissance et les droits de la messe traditionnelle ».

 

 

 

 

 

 

 

ACTUALITES RELIGIEUSES

 

 

In memoriam

 

   On nous annonce le décès, le 17 décembre 2002, de Monseigneur Licino RANGEL ; évêque, supérieur de l’Union Saint Jean-Marie Vianney, du diocèse de Campos . Déjà très malade au moment du sacre de son coadjuteur, Mgr Fernando Aréas Rifan, il avait tenu à participer à cette cérémonie avec un courage admirable. Rappelons qu’il avait été consacré par un évêque de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X , ce  qui ne posa pas de problème lors de la reconnaissance de l’Union par le Vatican.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons reçu  d’un collectif de fidèles qui vient de se créer, la lettre présentée ci-dessous. Ces fidèles désirent la poursuite des discussions avec les autorités romaines…

 

 

 

COLLECTIF Saint Athanase

 

 

 

Le 12 Décembre 2002

 

 

à Monseigneur Bernard Fellay

 

Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X

 

 

 

 

Monseigneur,

 

Permettez aux fidèles que je représente, qui assistent aux messes célébrées par les prêtres de votre Fraternité sacerdotale, de faire part à  Votre Eminence par cette lettre ouverte, de nos réflexions concernant l’interruption de vos discussions avec les autorités romaines.

 

La crise amorcée par le concile Vatican II est d’une gravité doctrinale sans précédent, mais elle se manifeste concrètement aux yeux de tous par la révolution liturgique. C’est pour cette raison, qu’ à juste titre, le combat mené par Mgr Lefebvre et sa fraternité, a été celui de : «  messe d’abord ! »

 

Voilà pourquoi il nous a semblé particulièrement heureux que, lors des conversations entre le Cardinal Castrillon Hoyos et vous-même concernant des accords disciplinaires, vous ayez mis au même rang de vos revendications la  «  concession »   de la messe de saint Pie V à tout prêtre catholique. Nous savons, bien sûr, que les prêtres en général n’ont pas besoin de «  permission » pour dire la messe traditionnelle, pas plus que les prêtres de Campos n’ont besoin de «  reconnaissance » pour exercer leur ministère de prêtre catholique, mais cette «   permission »  eût représenté une belle avancée…

 

Voilà aussi pourquoi, même si le livre produit alors par la FSSPX a été diversement apprécié, le fait d’amorcer à nouveaux frais une discussion théologique sur la liturgie nouvelle et ses fondements a été une démarche importante.

 

Or aujourd’hui, on sait que le cardinal Castrillon Hoyos est disposé à accorder des «  permissions », et  «  autorisation »  de la messe toujours plus larges. N’est-ce pas l’occasion d’en discuter et pourquoi pas ? d’obtenir enfin l’aveu de la part des responsables conciliaires qu’elle n’a jamais été interdite ?

 

Aujourd’hui, également, le Cardinal Ratzinger vous propose d’ouvrir des discussions doctrinales. N’est-ce pas l’occasion de remettre spécialement sur le tapis cette question de la révolution liturgique qui, manifestement, est une épine dans la conscience du Préfet de la congrégation et de la doctrine de la foi ?

 

Malheureusement, nous venons d’apprendre que les discussions entre la FSSPX et ces cardinaux ont été totalement interrompues, ce qui nous paraît extrêmement regrettable. Nous avons d’ailleurs du mal à le croire : lorsque l’on a un message de l’importance de celui que vous avez à transmettre, peut-on laisser passer de telles occasions de parler et d’expliquer ? Mgr Lefebvre n’a-t-il pas toujours saisi les opportunités semblables qui lui étaient offertes ?

 

La discussion n’est jamais sans danger, c’est vrai. Mais elle permet aussi d’affiner les arguments, de se hausser au niveau intellectuel de ses interlocuteurs, de laisser tomber de fausses raisons, de mieux cerner la vérité. Imaginez saint Athanase, saint Hilaire ou saint Bellarmin refusant des discussions théologiques ou  liturgiques ?

 

La Fraternité Saint Pie X ne prétend pas être l’Eglise à elle seule : d’une manière générale, les contacts, discussions, explications avec d’autres catholiques, prêtres, évêques sont importants au plus haut point. A plus forte raison avec tel ou tel responsables romains de plus en plus inquiets de l’avenir de l’église. Conserver la Tradition comme le fait la FSSPX , c’est bien, mais nous savons tous qu’on ne peut le faire en étant séparé du siège de Pierre.

 

Les réactions à la Lettre aux prêtres ne montrent-elles pas que ce problème de la messe touche de nombreux jeunes  prêtres ? La pénurie sacerdotale, la fin du pontificat, la désillusion évidente à propos d’une nouvelle liturgie insipide dans sa forme et mortifère dans son fond ne constituent-elles pas des circonstances qui n’ont jamais été aussi favorables ? Et pendant que toutes les bonnes volontés cherchent des  solutions, la  FSSPX resterait hors des débats ?

 

Le responsable de la doctrine du Concile, le Cardinal Ratzinger, vous propose d’en parler, et vous refuseriez de le faire ? Le responsable du clergé conciliaire, le cardinal Castrillon Hoyos fait des propositions pour rétablir la messe traditionnelle, et vous, les fils de Mgr Lefebvre, vous refuseriez de traiter du rétablissement de la messe traditionnelle ?

 

C’est pourquoi, Monseigneur, nous voudrions rappeler respectueusement aux autorités de la FSSPX le rôle qui nous paraît être le sien, témoignage actif, d’aiguillon de la conscience, et la nécessité qui lui incombe d’exercer aujourd’hui  une intelligente «  prise de parole dans  l’église »

 

Veuillez agréer, Monseigneur,  l’expression de ma respectueuse considération.

 

 

 

                                                                                                            LE COLLECTIF

 

 

 

 



[1] - ses milliers de lecteurs lui en sauront gré, n’en doutons pas.