ITEM

Lettre Confidentielle

 

 

d’Entraide et Tradition

 

 

 

Le 1er Mars 2003

 

Chers Lecteurs,

 

Dans ce numéro, vous pourrez lire, en entier, le message pastoral de Mgr Rifan, de Campos.

Vous allez dire encore !

Oui, encore. Car il y a toujours du nouveau avec l'Administration Apostolique Personnelle Saint Jean Marie Vianney et qu'il est intéressant de les "suivre à la trace" et de voir comment la situation évolue et se développe. D'autant que, contrairement à ce que l'on a pu entendre chez certains, l'Administration Apostolique Personnelle Saint Jean Marie Vianney n'est pas limitée au se~l diocèse de Campos (cf. lettre du Cal. Castrillon Hoyos du 16.11.2002)

Il faut bien admettre qu'après 30 ans de combats, c'est l'évènement le plus important dans cette lutte pour le retour de la Tradition dans l'Eglise.

Bien sûr, obtenir la reconnaissance du rit tridentin comme le rite de l'Eglise même s'il est, pour le moment, celui d'une Eglise particulière, est une victoire sur "les fumées de Satan qui ont envahi l'Eglise" comme disait le pape Paul VI. Mais ce n'est pas suffisant.

Notre position n'a pas changé.

Notre opposition à toutes les dérives nées du Concile Vatican II est toujours aussi absolue.

Vous lirez aussi la réaction de l'un de nos rédacteurs à un discours sur la liberté religieuse selon Mgr Tauran. Et nous publierons d'autres textes stigmatisant ces hérésies.

Mais nous maintenons aussi notre position sur la nécessité de garder des contacts avec Rome même s'ils ne sont pas fructueux pour le moment.

Bonne lecture.

 

Le Comité de Rédaction

 

MARS 2003, NUMERO 8

 

 

MESSAGE PASTORAL

 

au clergé et aux fidèles

de l'Administration apostolique personnelle

Saint Jean Marie Vianney

au commencement du ministère épiscopal

du nouvel Administrateur apostolique

« Ecce venio ut faciam, Deus voluntatem tuam » (Heb. 10,7

 

Mgr Fernando Aréas RIFAN

par la grâce de Dieu et du Saint Siège Apostolique,

Evêque titulaire de Cedamusa,

Administrateur Apostolique

de l'Administration Apostolique Personnelle Saint Jean Marie Vianney,

 

Au très Révérend Clergé, aux Révérendes Religieuses,

au Vénérable Tiers Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel,

aux Associations Religieuses, Caritatives et d' Apostolat;

aux Entités Sociales

et aux autres fidèles de cette même Administration Apostolique,

 

Salut, Paix et Bénédictions en Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

 

 

Très Chers Coopérateurs et Fils bien-aimés,

 

En prenant en charge, malgré notre indignité, le soin pastoral du troupeau, parcelle du troupeau du Christ qu'est l'Eglise catholique, pour le gouverner en tant qu'Administrateur Apostolique, au nom du Souverain Pontife (CIC, canon 371, § 2 et décret Animarum Bonum IV), nous nous adressons à vous tous au nom de Dieu, pour la gloire de qui nous travaillons et au nom de notre Sainte Mère l'Eglise, à laquelle nous avons le bonheur d'appartenir par la grâce de Dieu, à propos de notre salut éternel.

Avant d'entrer dans la matière de ce message, nous aimerions exprimer, encore une fois, nos remerciements pour votre précieuse collaboration, votre aide et vos prières jusqu'à pré- sent; elles sont le fruit de votre Foi et de votre esprit catholique, et nous espérons qu'elles continueront toujours, pour nous et pour notre petite et pauvre Administration Apostolique.

 

1-Notre nomination et possession, source de notre autorité :

 

Après le décès de notre très cher évêque, Mgr Licinio Rangel, le siège épiscopal de l'Administration Apostolique étant vacant, en application du canon 409, § 1 du Code de Droit Canonique, nous devenons immédiatement, malgré notre indignité, votre Administrateur Apostolique, ayant déjà été installé dans la charge d'Evêque- coadjuteur depuis notre sacre épiscopal, le 18 août 2002, nommé pour cela par le Saint Père, le pape Jean-Paul II, par une bulle papale avec le mandat pontifical dont nous vous faisons connaître la teneur, comme cela nous a été commandé :

« Jean-Paul II, Evêque, Serviteur des serviteurs de Dieu,

« A mon fils bien-aimé, Fernando Aréas Rifan, actuellement Vicaire général de l'Administration Apostolique Saint Jean-Marie Vianney, dans le territoire de Campos, établi Coadjuteur de cette même Administration Apostolique et, en même temps, élu Evêque titulaire de Cedamusa, salut et bénédiction apostolique.

« Il y a peu, notre Vénérable Frère, Mgr Licinio rangel, Evêque titulaire de Zarna et Administrateur Apostolique de l'Administration Apostolique Personnelle Saint Jean- Marie Vianney, dans le territoire de Campos, a demandé à ce Siège Apostolique, pour raison de santé, un coadjuteur pour mieux veiller au bien spirituel des âmes qui lui sont confiées.

« Et nous, dans l'accomplissement du très lourd ministère de Souverain Pontife, désirant répondre positivement à la demande de cet Evêque, nous te jugeons, Fils bien-aimé, capable de remplir cet office.

« Suivant donc le conseil de la Congrégation pour les Evêques, en vertu de notre pou- voir suprême, nous te nommons Coadjuteur de l'Administration Apostolique Personnelle Saint Jean-Marie Vianney, du territoire de Campos, et en même temps, nous te proclamons Evêque titulaire de Cedamusa, avec tous les droits attribués et les obligations imposées qui sont liées à la dignité épiscopale et avec cet office, selon la norme du droit.

« Nous permettons que tu reçoives l'ordination (épiscopale) de la part de tout évêque catholique en-dehors de la ville de Rome, conformément aux lois liturgiques; auparavant, tu dois cependant faire la profession de foi catholique et prêter serment de fidélité, à nous et à nos successeurs.

« Nous ordonnons, en outre, que tu fasses part de cette lettre aux fidèles de cette même Administration Apostolique: ils nous sont très chers et nous les exhortons à te respecter. « Cher Fils, efforce-toi finalement de travailler ici même, étroitement uni au Vénérable Evêque susnommé, en gardant surtout la charité, patiente et bénigne (cf. I Cor. 13, 4), et reine de toutes les vertus. Que les dons de l'Esprit Paraclet, sous les auspices de la Vierge Marie, te soutiennent toujours.

« Donné à Rome, près de Saint Pierre, le 28 juin 2002 du Seigneur, 24ème de notre Pontificat ».

 

 

Ce Mandat apostolique, la mission canonique, qui fait la légitimité du sacre épiscopal, est d'une telle importance que le Concile de Trente anathémise celui qui prétend être légitime prédicateur de la Parole de Dieu et ministre des sacrements sans le posséder (D. 1777).

Votre esprit de foi et votre connaissance suffisante de la doctrine catholique me dispense- raient de toutes recommandations pour que, n'ayant garde à l'indignité personnelle, vous acceptiez ce nouvel Evêque Administrateur Apostolique en tant que successeur des Apôtres, «placé par le Saint-Esprit pour gouverner l'Eglise de Dieu » (Actes, 20, 28) (D. 1768), avec toute la soumission et l'obéissance qui sont dues à Jésus lui-même et au Père Eternel: « Qui vous reçoit, me reçoit " et qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé » (Mt. 10,40) ; « Qui vous écoute, m'écoute et qui vous méprise, me méprise. Et qui me méprise, méprise Celui qui m'a envoyé » (Lc. 10, 16).

Il ne serait pas non plus nécessaire de vous rappeler les terribles menaces avec lesquelles Jésus a voulu protéger la mission de ses Apôtres et de leurs successeurs: « S'ils ne vous reçoivent pas, ni n'écoutent vos paroles, au sortir de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds. En vérité je vous le dis: moindre sera la peine, au jour du jugement, de la terre de Sodome et de Gomorrhe, que celle de cette ville » (Mt, 10, 14-15).

Et nous avons tous entendu, dans la cérémonIe du sacre, pour défendre l'évêque, le grave avertissement de l'Eglise envers les médisants: « Que soit maudit qui médit de lui ,. que soit comblé de bénédictions celui qui dit du bien de lui » (Pontifical romain -Rite du Sacre épiscopal).

 

2 -MGR LICINIO RANGEL :

 

Je dois rendre ici un hommage marqué par notre nostalgie à notre très cher Evêque, guide et père; malgré la tristesse de son décès, nous nous réjouissons de la manière édifiante dont il a fini ses jours, signe de sa prédestination. D'ailleurs, il est parti pour un monde meilleur, de la même façon qu'il avait toujours vécu: avec humilité, simplicité et piété. Et il a livré sa belle âme à Dieu, offrant ses douleurs pour la Sainte Eglise et surtout notre Administration Apostolique. Nous recommandons vivement à tous de faire des suffrages pour son âme.

Le principal legs de Mgr Licinio, outre l'exemple de vertus dont nous venons de parler, est sa fidélité à la Sainte Eglise. Ayant été sacré évêque dans une situation extraordinaire, pour s'occuper des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle, Mgr Licinio désirait toujours la normalisation de la situation irrégulière dans laquelle nous nous trouvions ; il avait donc conscience que ce qui est normal pour un catholique c'est d'être uni et soumis à la hiérarchie de l'Eglise. De la sorte, dès que le Saint Siège nous a offert une chance de régularisation, Mgr Licinio a affirmé: « C'en est fini de l'état de nécessité ». Et il a tout fait pour que les conversations avec le Saint Siège arrivent à bon terme malgré les pressions dont il a souffert de la part de ceux qui voulaient continuer dans la marginalité.

Et Dieu dans sa bonté et sa providence, lui a donné la grâce de pouvoir assister, uni avec Mgr Roberto Gomes Guimarâes, notre évêque diocésain, à la mémorable cérémonie de la reconnaissance, à la cathédrale diocésaine le 18 janvier 2002.

En sentant sa fin prochaine, Mgr Licinio a demandé au Saint Siège un évêque auxiliaire; on lui répondit de demander un évêque coadjuteur, puisque seul ce dernier a droit de succession automatique, exactement pour accomplir la promesse que lui avait faite le Saint Père, garantissant sa succession. Et le 18 août 2002, Dieu lui a donné cette grâce supplémentaire de pouvoir participer, comme co-consécrateur, au sacre épiscopal de celui qui serait son successeur. A la fin de la cérémonie, dans son étreinte de félicitations, Mgr Licinio nous parla avec émotion à l'oreille: « Grâce à Dieu! ».

En se maintenant fidèle aux caractéristiques de l'Administration Apostolique, à savoir la conservation de la liturgie et de la discipline traditionnelle telles que le Saint Père le Pape nous les a 'accordées, Mgr Licinio a toujours cherché à maintenir de bonnes relations, respectueuses et cordiales, avec le diocèse de Campos et surtout son évêque, Mgr Roberto, entretenant des visites mutuelles et des échanges épistolaires.

 

La dernière manifestation de sa cordialité envers le diocèse de Campos fut, le 8 décembre, lorsque le diocèse commémora ses 80 ans. Mgr Licinio manifesta un grand désir de participer à la cérémonie mais son état de santé ne le lui permit pas. Avec son consentement, nous fûmes présents avec quelques prêtres pour représenter l'Administration Apostolique. En lui faisant part de notre crainte que quelques-uns puissent trouver étrange notre présence, Mgr Licinio nous dit que nos fidèles comprendraient, qu'il suffisait de leur expliquer la raison de notre présence, c'est-à-dire, la nécessité de vivre cordialement avec le diocèse sans que cela implique de renoncer aux caractéristiques de l'Administration Apostolique, telles qu' accordées par le Saint Père. Nous lui assurâmes que le bons sens et le bon esprit le leur feraient comprendre, ce que nous espérons sincèrement.

Le jour suivant la cérémonie, le 9 décembre, Mgr Roberto, accompagné de Mgr Carlos Alberto Navarrais, est allé visiter Mgr Licinio qui l'a félicité, lui disant sa joie que tout se soit déroulé pour le mieux lors de la cérémonie des quatre-vingts ans du diocèse. Ensuite, il demanda la bénédiction de ces deux évêques visiteurs; ils le bénirent donc, à son grand bon- heur.

Un tel exemple de fidélité à la Sainte Eglise et d'adhésion à son Magistère, de maintien de la liturgie et de la discipline traditionnelle, caractéristique de notre Administration Apostolique, l'union avec le Saint Père le Pape et avec l'Eglise universelle, le combat pour la sainte doctrine et pour les principes catholiques, la cordialité et la bonne entente avec le diocèse de Campos et les autres membres de la hiérarchie de l'Eglise, telle doit être notre norme d'agir dans l'Administration Apostolique.

 

3- La fonction de l'Evêque :

 

Il vaut la peine de se rappeler, sur ce point, les enseignements de notre cher évêque, Mgr Antonio de Castro Mayer, écho fidèle des enseignements du Magistère de l'Eglise :

« A chaque circonscription ecclésiastique qui constitue un Diocèse (dans notre cas, une Administration Apostolique, qui équivaut à un diocèse selon le Droit canonique), préside comme chef un Evêque en communion avec les autres évêques catholiques de la terre et surtout, en communion avec le Pontife romain et sous sa dépendance-

« Les évêques ainsi répartis, n'exercent que dans la circonscription ecclésiastique elle- même leur pouvoir de paître les brebis du Seigneur, n'ayant pas faculté sur d'autres diocèses, ni sur l'Eglise universelle.

« Dans son propre diocèse, l'Evêque est principe visible et fondement de l'unité de l'Eglise formée à l'image de l'Eglise universelle qui résulte comme une et unique de l'ensemble des églises particulières... C'est le devoir des fidèles que de respecter, avec religieuse soumission, l'enseignement de leur Evêque propre, en adhérant à sa doctrine, chaque fois qu'il enseigne au nom de Jésus-Christ, les vérités de Foi ou de mœurs. C'est pourquoi les Pasteurs de l'Eglise, le Pape et les Evêques, n'arrivent pas à un enseigne- ment authentique, au nom du Christ, avant de faire les recherches appropriées requises par la prudence que demandent la gravité et les conséquences de leur action... Comme vicaires et légats de Jésus Christ, les évêques gouvernent les églises particulières qui leur ont été confiées... En vertu de ce pouvoir, les Evêques ont le droit et le devoir sacré, devant le Seigneur, de légiférer, de juger et de gouverner, en tout ce qui a trait au bien de leurs brebis, au culte et à l'apostolat... Comme pasteurs et modérateurs de l'Eglise, les Evêques doivent être honorés par le peuple fidèle, avec obéissance, amour et révérence. La situation singulière qu'ils occupent dans l'Eglise justifie tout l'apparat externe qui entoure leurs personnes, surtout dans les cérémonies sacrées (Instruction Pastorale sur l'Eglise).

« Ne jamais perdre l'occasion d'inculquer la vraie dévotion au Saint Père le Pape et, à un moindre degré, à l'Evêque...» (Lettre pastorale sur les problèmes de l'apostolat moderne -directives).

 

Ils sont donc hors du droit chemin ceux qui critiquent, qui essayent de discréditer l'Evêque, d'attenter à sa réputation ou de diminuer son autorité.

Ce sens de l'Eglise (sentire cum Ecclesia -St Ignace de Loyola), cet esprit de respect pour les autorité hiérarchiques, Mgr Antonio nous les a légués au cours de notre formation. Quand on demanda à Mgr Licinio, dans des entrevues, quels étaient les motifs qui lui avaient fait chercher la régularisation de la situation, il répondit: « Notre amour pour Rome et pour le Pape, notre sens catholique, fruit de la formation que nous avions reçu de Mgr Antonio de Castro Mayel; nous ont toujours portés à désirer l'union avec la hiérarchie de la Sainte Eglise».

 

5- Deux graves dangers actuels: l'hérésie et le schisme :

 

Dans la crise actuelle de l'Eglise, que le Pape Paul VI n'a pas hésité à qualifier d'auto démolition», deux graves erreurs atteignent les milieux catholiques: l'hérésie: les erreurs contre la Foi et le schisme: les atteintes à l'unité de gouvernement de l'Eglise.

L'ignorance religieuse, le manque d'étude sérieuse du catéchisme, un endoctrinement erroné, l'adhésion seulement sentimentale à l'Eglise, sans base doctrinale, conduisent souvent à l'hérésie. Combien d'hérésies sont proférées par des catholiques, propagées dans les moyens de communication et même enseignées en chaire! Combien d'hérésies trinitaires, christologiques, mariales, ecclésiologiques et liturgiques! De là vient la nécessité de la bonne formation catholique et d'un apprentissage sérieux du catéchisme et de l'apologétique, la défense de la religion. Et, vu que, comme le dit le cardinal Joseph Ratzinger, l'actuel Préfet de la devons rendre continuellement grâce à Dieu, Notre Seigneur, et tout faire pour la conservation et la croissance spirituelle de notre Administration Apostolique, ce qui aura pour effet de sauver beaucoup d' âmes et d' encourager tous les catholiques du monde qui désirent conserver la liturgie romaine traditionnelle et renforcer la Sainte Eglise catholique.

Malheureusement, des personnes dépourvues du sens de l'Eglise, de l'esprit de Foi et d'une saine connaissance théologique, attaquent l'existence de l'Administration Apostolique et elles s'efforcent de lui extirper son unité, visant à la détruire. Ils laissent entendre qu'ils se réjouiraient si elle échouait. Inspirés certainement par l' auteur de la première tentation, ils cherchent à lancer parmi les fidèles le venin de la méfiance et du soupçon, du jugement des intentions; de la médisance et même de la calomnie, dans le but de discréditer et de faire perdre sa réputation à l' Administration Apostolique, à son évêque, à son séminaire et à ses prêtres.

Chers Coopérateurs et fils bien-aimés, vous ne permettrez pas à de tels semeurs de schismes de propager parmi vous ce poison de la discorde, de la méfiance et du soupçon, destruction de la vraie charité, caractéristique des vrais disciples du Seigneur. Ubi caritas et amor, Deus ibi est ( Où sont amour et charité, Dieu est présent).

 

6 -La fonction apostolique de l'Administration :

 

Le cardinal Dario Castrillon Royos, Préfet de la Congrégation pour le Clergé, a toujours insisté sur le grand rôle de l'Administration Apostolique envers le monde catholique. Elle devrait être comme un modèle pour la régularisation d'autres groupes catholiques traditionnels dans le monde entier.

Comme notre Administration Apostolique est une entité officielle de l'Eglise catholique, une circonscription ecclésiastique normale, une Eglise particulière comme les autres à l'intérieur de l'unique et seule Eglise catholique ( CIC canon 368 -Décret Animarum bonum, VI, § 1 ), il est évident qu'elle doit avoir de bonnes relations avec le diocèse de Campos et avec tous les autres diocèses, tout en conservant, c'est clair, sa caractéristique propre telle qu'elle lui a été accordée par le Saint Père le Pape. A travers ces bonnes relations, beaucoup de prêtres et de fidèles, qui méconnaissaient auparavant la grande richesse de la liturgie traditionnelle, ont fini par la connaître et par l'aimer avec beaucoup de fruits spirituels.

Dans les documents qui ont suivi le décret de création de l'Administration Apostolique, le Saint Siège nous a accordé que n'importe quel prêtre du monde puisse célébrer dans nos églises la Sainte Messe selon le rite traditionnel qui est le propre de notre Administration, avec seulement notre accord, sans besoin de quelque autre autorisation.

Il a accordé, en outre, dans l'intention de les maintenir dans le communion de l'Eglise, l'autorisation de nous occuper des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle hors du territoire du diocèse de Campos, du moment que l'on stipule une convention avec l'Evêque du lieu. Et nous avons déjà, en dehors du diocèse de Campos, environ mille personnes inscrites dans notre Administration Apostolique, qui bénéficient de notre ministère avec la liturgie traditionnelle, grâce à notre bonne entente et à nos relations avec les évêques des autres diocèses.

 

7-Humilité et charité :

 

Ces deux éminentes vertus chrétiennes sont caractéristiques de toute oeuvre chrétienne et sont gage de bénédictions célestes. Sans elles, toute oeuvre est destinée à l'échec.

Nous recommandons donc instamment à nos Chers Coopérateurs et à nos fils bien-aimés la prédication et la pratique de ces vertus.

L'humilité nous fera tout attribué à Dieu, sans chercher à diriger vers nous la moindre gloire. Si nous sommes quelque chose, c'est par la pure bonté et miséricorde de Dieu. Jamais nous ne nous considérerons sauvés : c'est une caractéristique des sectes. Jamais nous ne nous jugerons meilleurs que les autres : c'était le propre des pharisiens, les ennemis de Jésus.

Jamais nous ne penserons que, par le biais et grâce aux valeurs traditionnelles de l'Eglise, nous sommes meilleurs ou plus saints que les autres, ou que nous sommes l'Eglise: c'est le propre des cathares, ces hérétiques qui se jugeaient les purs.

La charité pour le prochain, fruit de l' amour de Dieu, est la caractéristique des disciples de Jésus-Christ : « C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous vous aimez les uns les autres » (In. 13, 35). Les païens se convertissaient en voyant avec quelle charité se traitaient les premiers Chrétiens: « Regardez comme ils s ' aiment 1» disaient-ils admiratifs.

Et de même, c' est une offense pour Dieu et un scandale pour le prochain que le manque de charité, la médisance, la promptitude d' esprit pour juger et attaquer son frère, pour lancer des suspicions, pour critiquer, diffamer et même calomnier, le manque de tolérance et de compréhension, au bout du compte, le manque de charité.

Avec l'humilité et la charité, notre Administration Apostolique fleurira. Sans elles, elle se brisera. Que Dieu nous en garde.

Avec notre prière continuelle, une façon de vivre en présence de Dieu, l'esprit de méditation, la sanctification de nos actions habituelles et la fréquentation des sacrements, nous obtiendrons de Dieu ces vertus et de persévérer dans son amour.

 

8 -Notre programme :

 

En retournant à la vie normale de diocèse et de paroisses, comme au temps de Mgr Antonio comme évêque diocésain, après presque vingt ans d'anomalie, il nous faut organiser notre Administration Apostolique selon les normes canoniques.

Pour ce faire, nous comptons sur la sincère et généreuse collaboration de nos précieux Coopérateurs et fils bien-aimés.

Nous désirons commencer les visites pastorales de chaque paroisse et de chaque église, selon les normes du Droit canonique (CIC canon 396 et 535, § 4°), administrer le sacrement de Confirmation, examiner les livres paroissiaux, visiter les écoles, les Congrégations religieuses et les oeuvres, entendre chaque prêtre et chaque fidèle qui le désirera avec ses besoins et ses problèmes.

Nous nous souvenons que notre Administration Apostolique est personnelle et non pas territoriale, c'est-à-dire que sa juridiction se réfère aux personnes attachées à al liturgie traditionnelle et non au territoire (Décret Animarum bonum, IX). Que les Très Révérends Pères rappellent aux fidèles la nécessité de cet enregistrement. Cet inscription est libre mais qui ne la fait pas, se déclare sujet exclusif de l'Evêque diocésain, avec tous les droits afférents, sans les privilèges accordés aux sujets de l'Administration Apostolique.

 

9 -Vocations et séminaire :

 

Notre Administration Apostolique, comme nous l' accorde le Saint Père (Décret Animarum bonum VII, § 1), a son séminaire propre, le séminaire de l'Immaculée Conception, qui constitue le cœur de notre Administration, notre espoir pour l' avenir. Là, avec une formation sûre et traditionnelle, se forment les futurs prêtres de notre Administration Apostolique.

Donc, nous demandons instamment à nos chers Coopérateurs et fils bien-aimés, l' aide spirituelle et matérielle pour notre séminaire. Les besoins sont grands. La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux (Mt. 9,37). Que tous s'unissent à la Croisade de Prières pour les vocations sacerdotales. Que tous fassent de la réclame à notre séminaire. Que les paroisses et les familles cultivent les vocations des enfants et des jeunes. Que lors des réunions de jeunes et d'enfants, on ne manque jamais de parler de la vocation sacerdotale. Que toutes nos écoles envoient des élèves pour le séminaire. Que chaque prêtre se trouve un successeur. Que chaque famille puisse s'honorer d'un fils appelé à la prêtrise. Et que l'on n'oublie pas l'aide matérielle pour l'entretien de nos enseignants et de nos séminaristes.

La Conférence nationale des Evêques du Brésil a proclamé cette année Année des Vocations, à partir du 12 janvier, fête du Baptême de Jésus. Par conséquent, l’œuvre des Vocations sacerdotales de notre Administration Apostolique organisera notre Année des Vocations avec des commémorations, des expositions, des prières et des campagnes, à partir de la Fête de saint Joseph, le 19 mars. Nous attendons l'aide et les propositions de tous, prêtres et fidèles.

 

10 -Année du Rosaire :

 

En commémorant les cent vingt ans de l' encyclique Supremi apostolatus officio du pape Léon XIII sur le Rosaire, le Saint Père, le pape Jean Paul Il, dans sa lettre apostolique Rosarium Virginis Maria', a proclamé cette année (octobre 2002 à octobre 2003) année du Rosaire, désirant: « que cette prière soit spécialement proposée et mise en valeur dans les diverses communautés chrétiennes pendant l'année ». Dans cette lettre apostolique, le Pape leur rappelle « réciter le Rosaire, ce n'est rien d'autre que de contempler avec Marie, le visage du Christ ». Et il suggère, à titre d'insertion opportune, de méditer aussi les mystères de la vie publique de Jésus entre le Baptême et la Passion: ce sont les mystères de la lumière ou mystères lumineux:

 1° le Baptême de Jésus dans le Jourdain –

2° Son auto révélation aux noces de Cana

-3° Sa proclamation du Royaume de Dieu avec l'invitation à la conversion

-4° Sa Transfiguration

-5° L'institution de la très Sainte Eucharistie.

En répondant à l' appel du Saint Père, nous confions au zèle de nos chers Coopérateurs la meilleure manière de promouvoir, de stimuler et de propager dans nos églises, dans nos familles et auprès de chacun, le Rosaire de Notre-Dame. Nous recommandons spécialement que l'on fasse des campagnes du Rosaire, de petites missions pour propager cette dévotion, des expositions illustrant les mystères, des distributions de chapelet dans les hôpitaux, les écoles et les zones rurales, et la prière du chapelet avec l' explication des mystères, devant le très Saint Sacrement.

Et profitons de l'année du Rosaire instituée par le Pape et de l'année des Vocations insti- tuée par les évêques du Brésil pour prier le chapelet en faveur des vocations sacerdotales et de

notre séminaire.

 

I0 -Nominations: nouveau Vicaire général :

 

En prenant possession comme Administrateur Apostolique, la charge de Vicaire général que nous occupions reste vacante. Le Vicaire général est l'assistant de l'Evêque dans le gouvernement de l'Administration et est nommé librement par lui (CIC canon 475 et ss). Selon le code de Droit canonique (Canon 478, § 1), le Vicaire général doit être un prêtre « recommandé par sa saine doctrine, sa probité, sa prudence et son expérience ». Nous choisissons donc pour cette charge le Révérend Père Emmanuel José Possidente, directeur spirituel de notre séminaire.

L'Administration Apostolique a un Conseil de gouvernement composé de six prêtres pour aider l'Evêque dans le gouvernement de l'Administration (Décret Animarum bonum X, § 1). Avec notre prise de possession comme Administrateur, un poste devient vacant pour lequel nous nommons le très Révérend Père José Gualandi, curé de la paroisse personnelle de Notre- Dame du Rosaire. Le Conseil de gouvernement de l'Administration Apostolique est donc constitué ainsi: Père Emmanuel José Possidente, Père José Moacir Pessanha, Père Eduardo Athayde, Père Hélio Marcos Da Silva Rosa, Père Jonas dos Santos Lisboa et Père José Gualandi.

Comme la charge de curé de la paroisse personnelle du Cœur Immaculé de Notre-Dame du Rosaire de Fatima, à Campos, jusqu'alors occupée par nous, devient aussi vacante avec notre prise de possession comme Administrateur Apostolique, nous nommons à cette charge, le Père Claudiomar Silva Souza, jusqu'alors vicaire de cette même paroisse (CIC can. 523-524).

Nous confions au Cœur Immaculée de Notre-Dame du Rosaire de Fatima, patronne de notre Eglise principale, nos préoccupations, notre avenir, notre ministère, nos oeuvres et notre persévérance. A elle, nous consacrons notre petite, pauvre et fragile Administration Apostolique Personnelle Saint Jean Marie Vianney, pour qu'elle s'en occupe comme sa chose et sa propriété. Sous sa protection, nous nous réfugions tous, l'Evêque, les prêtres, les séminaristes, les religieuses et les fidèles.

Avec l'espoir d'une grande moisson spirituelle pour tous et d'un grand progrès dans l'amour et le dévouement à la Sainte Eglise, nous vous adressons à tous, de cœur, notre bénédiction pastorale, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

 

Donné et transmis en notre Eglise principale du Cœur Immaculée de Notre-Dame du Rosaire de Fatima, le cinq janvier 2003, fête du Très Saint Nom de Jésus.

 

Fernando Aréas Rifan

Evêque titulaire de Cesamusa,

Administrateur Apostolique

 

 

MANDEMENT

 

Nomine Domini invocato,

Nous ordonnons que ce message pastoral soit lu et expliqué aux fidèles lors de la messe dominicale et des réunions des associations religieuses.

Nous ordonnons également qu'un résumé de ce message soit enregistré dans le livre des chroniques paroissiales et qu'un exemplaire soit archivé dans la paroisse.

Les très révérends curés et recteurs d' église rendront compte à la Curie de la fidèle exécution de ce mandement.

Donné et enregistré en notre ville de Campos du Goytacazes, le cinq janvier 2003, fête du Très Saint Nom de Jésus.

Fernando Aréas Rifan

Evêque titulaire de Cesamusa,

Administrateur Apostolique

 

 

 

Note de la Rédaction à propos de la lettre du Collectif Saint Athanase :

 

Il est curieux que le District de France ait cru bon de dénoncer un prétendu anonymat alors que le bulletin Aletheia avait publié les noms des signataires et l'adresse de ce Collectif qui figurait normalement sur la lettre adressée au Supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.

 

 

Chers Amis,

 

Nous vous avons annoncé, dans le dernier numéro d'ITEM, notre intention de regrouper tous les textes concernant Campos dans un cahier spécial.

Cette idée a intéressé un certain nombre d'entre vous qui nous ont adressé leur participation à cette publication. Nous les en remercions.

Pour le moment, le nombre des souscriptions n'est pas suffisant pour lancer l'édition.

Nous devons donc attendre mais, même si nous devons modifier la présentation, les souscripteurs recevront les documents.

Pour ceux qui intéressés, auraient retardé leur inscription, il faut qu'ils se décident rapidement.

 Merci d'avance.

 

Nous publions, ci-dessous, le texte de l'intervention de S.E. Mgr Tauran, secrétaire de la Secrétairerie d'Etat pour les Relations avec les Etats, prononcée le 6 décembre 2002 au cours de l'assemblée plénière des 55 Etats membres de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe: l'O.S.C.E.

En effet, les 6 et 7 décembre 2002, s ' est déroulée à Porto, au Portugal, pays qui assura, en 2002, la présidence de l'Organisation, la Xème réunion du Conseil des Ministres des Affaires Etrangères de l'O.S.C.E. Le Saint Siège participa aux travaux. C'est au cours de cette réunion que Mgr Tauran, représentant du Saint Siège, fit cette communication :

 

           Monsieur le président,

           En s'étant activement impliquée dans une réflexion sur des thèmes d'actualité tels que le terrorisme, le trafic des personnes humaines, la tolérance et la discrimination, l'O.S.C.E. a manifesté, une fois encore, sa vocation à former un espace de liberté, de justice et de stabilité, dans la perspective d'une compréhension globale de la sécurité spécifique de notre Organisation.

           Le Saint Siège, bien évidemment, tant au plan de la diplomatie bilatérale qu'à celui de la diplomatie multilatérale, n'a pas manqué d'encourager et d'accompagner les efforts de ceux qui tentent d'éradiquer les causes à la base de ces réalités qui défigurent la personne humaine et mettent en péril la survie même des sociétés.

           La pauvreté, le chômage, le manque de ressources culturelles, des crises politiques et sociales non résolues sont autant de domaines susceptibles de faire germer des virus de haine et de barbarie dont les effets dévastateurs sont sous nos yeux.

           Ces derniers mois, au cours de leurs travaux, nos délégations ont souvent observé qu'aucun Etat, aucune démocratie ne peuvent fonctionner sans un certain consensus sur les valeurs essentielles de l'existence humaines. Parmi elles, les convictions religieuses sont sans doute celles qui ont une force de mobilisation personnelle et collective particulièrement stimulante.

           C'est pourquoi, ayant à l'esprit le rôle des religions dans les pays ici représentés ainsi que les normes contenues dans les divers documents de l'O.S.C.E., la délégation du Saint Siège se doit de partager quelques graves préoccupations à ce sujet.

           L'année qui se termine a vu se détériorer de façon alarmante les conditions d'exercice du droit à la liberté de religion, en violation des engagements pris dans le cadre de cette Organisation.

           Dans certains pays ici représentés, des lois restrictives en matière de liberté religieuse ont été adoptées ou sont en voie de l'être. Des responsables de communautés de croyants, dont un évêque catholique, ont été expulsés du pays où ils exerçaient leur apostolat ou empêchés de rejoindre leurs fidèles.

De telles attitudes, souvent adoptées de manière arbitraire, manifestent une méfiance à l'égard du fait religieux, une méconnaissance du rôle des religions dans la société civile, un mépris des engagements internationaux librement souscrits et une discrimination envers les croyants. Il serait utile de se souvenir de ce qu'un grand juriste italien du XIXème siècle notait avec clairvoyance: «Supprimez la religion dans une société, l'homme deviendra bientôt une marchandise » (Luigi Taparelli d'Azeglio, Droit naturel, Chap. IX, 1800).

           S'il est nécessaire que les responsables prévoient un régime légal pour toutes les communautés de croyants et aménagent la convivialité religieuse des citoyens entre eux comme avec la puissance publique, ils ne peuvent toutefois le faire que dans le respect des engagements qu'ils ont assumés. Pour ceux qui sont réunis autour de cette table, tous les Documents du processus d'Helsinki et en particulier le Document final de Vienne (1989).

           En outre, quand, pour des motifs historiques, une confession est majoritaire et que certains droits et privilèges lui sont reconnus, cela ne peut advenir au détriment des libertés fondamentales des autres confessions pré. sentes sur le territoire national. C'est le cas, par exemple, quand une Eglise revendique le monopole de la vie religieuse sur le territoire national et réclame l'appui de l'Etat pour mieux se l'assurer. Les adeptes des autres confessions peuvent alors devenir victimes d'une into1érable discrimination promue par la loi, et la liberté de conscience des citoyens qui ont le droit de changer de religion ou de n'en avoir aucune, s'en trouve menacée.

           Je voudrais citer ici, Monsieur le Président, le Pape Jean-Paul Il. S'adressant au Corps diplomatique accrédité auprès du Saint Siège, le 9 janvier 1989, il déclarait: « Le droit à la liberté de religion est si étroitement lié aux autres droits fondamentaux que l'on peut soutenir; à juste titre, que le respect de la liberté religieuse est comme un «test» pour l'observance de-l: autres droits fondamentaux... Le respect par l'Etat du droit à la liberté de religion est signe du respect des autres droits fondamentaux en ce qu'il est la reconnaissance implicite de l'existence d'un ordre qui dépasse la dimension politique de l'existence » (Allocution au Corps diplomatique, cf. ORLF, n° 3, du 17 janvier 1989).

           En terminant, je voudrais remercier, à mon tour, les Autorités portugaises pour l'hospitalité qu'elles nous offrent dans cette ville de Porto si attrayante. Je désire également exprimer des vœux fervents de plein succès à la prochaine présidence des Pays-Bas qui prend la relève. Elle peut compter d'ores et déjà sur l'entière collabora- tion de la délégation du Saint Siège. Je me réjouis enfin des candidatures de la Bulgarie et de la Slovénie pour la présidence des années successives.

(d'après L 'OsservatoreRomano, n° 51,17 décembre 2002)

 

Voila un texte important à mettre au dossier du différend avec la Rome «conciliaire» sur la liberté religieuse.

Mgr Tauran défend purement et simplement la «Liberté de Culte» considérée dans ses rapports avec la société.

L'Eglise catholique n'aurait pas plus de droit dans une société politique que n'importe quelle institution humaine. ..

Le pape Léon XIII condamnait déjà ce principe en ces termes :

« La liberté du culte, considérée dans son rapport à la société, est fondée sur le principe que l'Etat même dans une nation catholique, n'est tenu de professer ou de favoriser aucun culte ,. il doit rester indifférent au regard de tous et en tenir un compte juridiquement égal.

« Il n'est pas question ici (NDLR : ni malheureusement dans le texte de Mgr Tauran) de cette tolérance de fait, qui dans des circonstances données, peut être concédée aux cultes dissidents mais bien de la reconnaissance accordée à ceux-ci, des droits mêmes, qui n'appartiennent qu'à l'unique vraie religion que Dieu a établie dans le monde et désignée par des caractères et des signes clairs et précis, pour que tous puissent la reconnaître comme telle et l' embrasser. Aussi bien une telle liberté place-t-elle sur la même ligne la vérité et l' erreur; la foi et l'hérésie, l'Eglise de Jésus-Christ et une quelconque institution humaine ,. elle établit une déplorable et funeste séparation entre la société humaine et Dieu, son Auteur ,. elle aboutit enfin aux tristes conséquences que sont l'indifférentisme de l'Etat en matière religieuse ou, ce qui revient au même, son athéisme » (Let. Ê giunta -19 juillet 1889, à l'empereur du Brésil).

De ces paroles, Mgr Lefebvre disait: « Ce sont des paroles d'or: C'est le rationalisme introduit contre la Révélation. les Etats doivent être laïcs. Nous y sommes en plein ».

Le discours de Mgr Tauran le confirme si besoin était !

 

Ludovico d'Ancônia