Le temps de la Nativité
Le Jour de Noël
La Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
« Gloria in Excelsis Deo »
« Et Gloire à Dieu au plus haut des Cieux ».
Tel sera l’objet de notre méditation
en ce jour de la Nativité du Seigneur.
En ce jour saint de Noël,
Avec les Anges et les Bergers,
Accourons, nous aussi, auprès de la
crèche de Bethléem, près de l’Enfant Jésus, né de la Vierge Marie, d’une
naissance virginale.
Et chantons avec les Anges, les
bergers, Notre Dame chérie et Saint Joseph, avec le Ciel et la Terre, la mer et
les étoiles, chantons la gloire de Dieu qui a visité son peuple pour son salut,
pour sa régénération, pour son retour au Royaume éternel, la Jérusalem Céleste.
Il ne peut y avoir, à cet instant,
sur la terre, ni tristesse, ni chagrin,
ni tremblement ni crainte,
Mais une allégresse, une
acclamation : « Gloria in Excelsis
Deo ».
Laissons nous saisir – dans la
foi – par ce grand mystère de la
Nativité.
Soyons émerveillés du beau
langage de la foi.
Un Sauveur nous est né.
Le Dieu trois fois Saint s’est
incarné en cette nuit de Noël.
Le Fils de Dieu a pris, dans le sein
de la Vierge Marie, notre nature humaine.
Tel est le mystère que nous fêtons.
La Majesté s’est revêtue de
l’humilité.
La Force, de faiblesse.
L’Eternité, de caducité.
Voilà le mystère campé devant nos
yeux.
Le plus beau des mystères
« La nature inviolable s’est
unie à une nature passible, vrai Dieu et vrai Homme s’associant dans l’unité
d’un seul Seigneur pour payer la dette due pour notre commune condition de pécheur ».
C’est ainsi que s’exprime Saint Léon.
Voilà affirmer le mystère.
Voilà sa finalité.
Sa raison d’être.
Le même dit encore :
« Le Verbe de Dieu, Dieu, Fils
de Dieu, qui, au commencement était avec Dieu, par qui toutes choses ont été
faites et sans qui rien n’a été fait, est devenu Homme afin de délivrer l’homme
de la mort éternelle ».
Voilà, encore, affirmer la finalité
du mystère de Noël.
Finalité qui manifeste la bonté de
Dieu, sa miséricorde.
Finalité du mystère qui, sur la
terre, fit naître la joie et fait chanter
les Anges du Ciel.
Chantons nous-aussi, pour tant de
bonté miséricordieuse, notre « Gloria in Excelsis
Deo ».
En signe de reconnaissance, de simple
reconnaissance.
Qui que nous soyons, grand ou petit,
humble ou solennel, enfants, parents, lettré ou non lettré, savant moins
savant, devant le mystère de Noël,
chantons notre grand Dieu et Sauveur :
« Aujourd’hui, par amour pour
nous tous, le Roi des Cieux a daigné naître d’une Vierge pour rendre à l’homme
livré à sa perte, sa vocation au Royaume céleste ».
O merveilleuse profession de
foi !
Aussi ne peut-il y avoir, à cet instant, devant cette crèche, en cette nuit,
aucune larme, sinon des larmes de joie, aucune larme, mais bien plutôt, un
chant d’allégresse, une joie profonde et
surnaturelle.
« C’est la joie dans l’armée des
Anges parce que le genre humain a vu apparaître le salut éternel ».
« Exultons d’allégresse, de joie, remerçions Dieu le Père par son Fils dans l’Esprit Saint, Lui, qui, à cause de la grande miséricorde
dont il nous a aimé, a eu pitié de nous et alors que nous étions morts à cause
de nos péchés, nous a fait revivre par le Christ ». (Saint Léon
s’inspirant de Saint Jean).
Il ne peut y avoir, à cet instant,
devant cet Enfant de la crèche, ni long raisonnement, ni long discours
théologique.
Mais simple acclamation,
Mais simple affirmation de la bonté
de Dieu,
Bonté qui nous confond,
Qui doit confondre tout cœur bien né.
« Notre Sauveur est né
aujourd’hui, mes Bien aimés, dit Saint Léon, réjouissons-nous ».
« Il ne peut y avoir de place
pour la tristesse en ce jour où naît la Vie »
« Voici que se dissipe la
crainte qui s’attache à notre nature mortelle et que la joie nous inonde à la
promesse de l’Eternité ».
Surtout ici,
puisque tous, nous avons mis notre foi et
notre espérance en cet Enfant de la crèche et que nous savons que « quiconque
croit en Lui ne périt pas mais a les promesses de la Vie Eternelle » (St
Jean)
Et que notre allégresse soit commune
puisque commune en est la source.
« C’est à la même source commune
et unique que nous puisons cette
ivresse », en ce seul et unique Médiateur.
Unique Médiateur !
En effet « Notre Seigneur
voulant détruire le péché et la mort, mais ne trouvant personne indemne de
faute, vient Lui-même, nous libérer tous ».(Saint
Léon).
O bonté ineffable ! O délice
céleste ! O Enfant de la crèche !
A votre vue, comme les Anges, comme
les bergers, comme la Vierge bénie, Saint Joseph, les étoiles radieuses, nous
tous, justes, nous bondissons de joie.(Saint Léon).
« Le triomphe n’est pas
loin »…tant est proche le Triomphateur.
Vous êtes O Enfant de la crèche !
Le Verbe de Dieu.
Le Verbe de Vie.
Qu’ avec les Apôtres,
Grâce aux Apôtres,
Nous voyons des yeux de la foi,
Nous entendons.
Que
nous contemplons,
Que nos mains peuvent toucher.
« Car La Vie a été manifestée et
nous l’avons vue et nous lui rendons témoignages et nous vous annonçons la Vie
Eternelle qui était dans le sein du Père et qui nous a été manifesté – ce que
nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi vous soyez
en communion avec nous et que notre communion soit avec le Père et avec son
Fils Jésus-Christ ».
Et nous écrivons ces choses, et nous
vous disons ces choses, en cette Nuit Sainte de Noël, afin que votre joie soit
parfaite (In 1 Jn 1,4)
Car « Il est Lui-même venu comme victime de propitiation pour nos péchés, non
seulement pour les notres, mais pour ceux du monde entier »(1 Jn 2,)
Le « Triomphe n’est plus
loin ».
Il est « parmi nous ». Il
est en cet « Enfant de la crèche ».
Et
Nous voyons et nous attestons « que le Père a envoyé le Fils
comme Sauveur du monde » (1Jn 4,14)
Et nous nous confessons, en cette
Nuit de Noël, que « Dieu nous a donné la
Vie Eternelle et que cette Vie est dans son Fils »(1Jn
5,12).
« Celui qui a le Fils, a la vie . Celui qui n’a pas le Fils de Dieu, n’a pas la
vie ». (1Jn 5,12)
Et moi, en cette Nuit de Noël, en
tant qu’ « intendant des mystères de Dieu », je vous dis tout
cela, afin que vous sachiez que vous avez la Vie Eternelle, vous qui croyez –
ou – pour autant que vous croyez - au nom du Fils de Dieu présent dans cette
crèche.
« Il est l’Agneau
de Dieu qui efface le péché du monde ».
A Lui, tout honneur et toute gloire
A Lui, grâce à Lui, nous bondissons
de joie, comme la biche aux sources rafraîchissantes.
Car, il nous offre le pardon et nous
appelle à la Vie.
Car, voici que le Fils de Dieu, à la
plénitude des temps, à l’heure suprême, inscrite dans le plan de la Sagesse
divine, voici que le Fils de Dieu a pris sur Lui tout le poids de la nature
humaine pour la réconcilier avec son créateur. (Saint Léon)
O étonnant Mystère !
O « magnum mysterium » !
O intention merveilleusement
miséricordieuse !
O « admirabile
sacramentum » !
Qui, seul, est capable d’arracher de
notre cœur,
Ce cri de joie :
« Gloire à Dieu au plus haut des
cieux ».
« Et paix sur la terre aux hommes de bonne
volonté ».
C’est l’écho céleste à notre chant de
gloire.
Vous qui êtes notre salut, nous vous
louons.
Vous qui êtes notre vie, nous vous
bénissons, nous vous adorons, nous vous glorifions.
Vous qui êtes l’Emmanuel, nous vous rendons grâce, pour votre immense gloire.
Pour votre immense Amour qui est
toute votre gloire.
Oui ! Chantons à jamais les
bontés du Seigneur.
Aujourd’hui nous est venu du Ciel la
paix authentique.
Aujourd’hui, sur le monde entier
coule, a coulé du Ciel comme « un Rayon de Miel ».
Vous êtes – O Seigneur- ce « Rayon
de Miel ».
Vous êtes –alors- contemplé et aimé
comme toute « bénignité », toute « suavité ».
Vous êtes cette bonté de Dieu
manifestée dans le temps, dans notre histoire.
C’est ainsi, O Seigneur, que Saint
Paul vous contemple dans votre solennelle mission :
« Mais lorsque la bonté de Dieu,
Notre Sauveur, et son amour pour les hommes sont apparus, il nous a sauvé, non
à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa
miséricorde par un bain de régénération et de renouvellement opéré par le Saint-Esprit qu’il a répandu sur nous avec abondance par
Jésus-Christ notre Sauveur afin que justifiés par sa grâce, nous devenions, en
espérance, héritiers de la Vie Eternelle » (Tit
3,4).
Quoi de plus consolant pour des
pécheurs !
Et l’Ange,
alors, peut affirmer et chanter – avec la milice céleste toute entière : « Paix
sur terre aux hommes de bonne volonté ».
Consolez-vous ! Consolez-vous !
par ces paroles
Par cet Enfant de la crèche, la faute
est expiée. Le temps de l’exclusion d’avec Dieu, le temps de l’épreuve est
fini :
« La peuple qui marchait, dit
Isaïe, le prophète, dans les ténèbres, a vu une grande lumière et sur les
habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi ».
« Alors, Tu as multiplié
l’allégresse, tu as fait croître la joie. On est joyeux devant Toi, de la joie
de la moisson, de l’allégresse lors du partage du butin. Car le joug qui pesait
sur lui, la verge qui frappait son épaule, le bâton de son oppresseur, Tu les
as brisés : O Enfant de la crèche ! Les sandales du
guerrier dans la mêlée, les mentaux souillés de sang, tout est brûlé.
Tout est dévoré par le feu : O Enfant de la crèche ! Par le feu de la
charité. De ta charité qui est la force divine.
« Car un Enfant nous est né, un
Fils nous est donné. L’Empire repose sur ses épaules
et il a pour nom :conseiller merveilleux. Dieu
fort, Père éternel. Prince de la Paix ».
Que Dieu, alors allume en nos cœurs
le feu de son amour.
Comment, en effet, rester sans vie,
sans amour de reconnaissance quand nous savons que Jésus-Christ s’est donné
lui-même pour nous afin de payer la rançon de toute iniquité et de purifier un
peuple qui lui appartienne en propre, zélé pour les bonnes et belles œuvres.
Le Fils unique de Dieu est venu pour
nous racheter, nous enseigner la voie du salut et nous rendre la vie de la
grâce. Il nous comble ainsi de ses bienfaits. Il nous manifeste l’excès de sa
bonté.
« Je suis venu jeter le feu sur
la terre ».
Et de fait, après l’Incarnation du
Verbe de Dieu, quel admirable incendie d’amour a-t-on pu contempler dans un grand nombre d’âmes
généreuses. En effet depuis que Jésus-Christ
vécut parmi nous, Dieu fut plus aimé. Combien de jeunes gens, combien de
nobles, combien de Rois même ont abandonné richesses, honneurs, royaumes,
femmes, épouses, pour se retirer du monde et suivre Notre Seigneur de plus près ou dans le sacerdoce ou dans la
vie religieuse. Combien, dans le monde, dans les foyers chrétiens, enfants,
parents ont cherché à vivre l’idéal de leur saint baptême. Combien d’âmes, dans
les cloîtres, à l’autel du Seigneur, dans les foyers chrétiens ont mené une vie
digne du Seigneur, morts au monde et à ses convoitises, se détachant des plaisirs
du monde pour vivre de Jésus-Christ, heureux de rendre amour pour amour au Dieu
qui s’est incarné dans le dessein de nous faire un jour participants de sa
Gloire et ici-bas de sa grâce, dans la filiation divine.
Alors, vous qui me lisez et qui êtes
-ou qui désirez le devenir- « une race élue, comme le dit Saint Pierre, un
sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, vous qui êtes bâtis sur
la pierre inébranlable du Christ, greffés par votre baptême sur le Seigneur
lui-même, notre Sauveur, demeurez fermes dans cette foi, dans cette charité.
N’allez pas donner à des inventions
impies la place qui revient à l’éclatante vérité.
Ne vous laissez pas séduire par le
malin. Gardez la foi intègre. Celle que je viens de vous rappeler.
A cette foi, à son unité, attachez-vous de tout votre cœur sans vous laissez
ébranler.
En elle recherchez toute sainteté. En elle, obéissez aux commandements du
Seigneur.
N’oubliez pas que sans cette foi
catholique et apostolique, « il est impossible de plaire à Dieu » (Hb 11,6).
Et sans elle, rien n’est saint, rien
n’est chaste, rien n’est vivant.
N’oubliez pas non plus que si la
justice vient par la foi, la vie éternelle aussi s’obtient par la vraie foi,
selon la parole de Notre Seigneur Jésus-Christ : « La Vie Eternelle,
c’est qu’Il te connaisse, Toi, le seul véritable Dieu
et ton envoyé, Jésus-Christ ».
« Qu’il nous fasse tous avancer
et persévérer jusqu’à la fin en cette foi et cette charité reconnaissante, Lui
qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit dans les siècles des siècles.
Amen.