Lors de l’angélus du 3 novembre 2002 le Souverain Pontife a déclaré, après avoir cité le beau texte de St Paul sur la résurrection des morts, « prémice de ceux qui se sont endormis » (1 cor 15.20).
« Le monde d’aujourd’hui a plus que jamais besoin de redécouvrir le sens de la vie et de la mort dans la perspective de la vie éternelle. En dehors de celle-ci, la culture moderne née trouve comme prisonnière du Monde, s’effraye et donne malheureusement lieu à de multiples pathologies personnelles et collectives » (O R n 45 p 1 5 novembre 2002).
- L’ Europe
- L’éducation de la jeunesse et la famille
- L’euthanasie
Le Pape, recevant le 31 octobre dernier, le nouvel ambassadeur de Belgique près le St Siège, a attiré son attention et celui de son gouvernement sur ces trois sujets. Trois préoccupations du Saint Siège.
A – sur l’Europe
Le Pape insiste dur « les racines chrétiennes de l’Europe ».
« Vous le savez , Monsieur l’Ambassadeur, la construction européenne, qui se réalise peu à peu sous nos yeux, a besoin de la volonté et de la détermination des autorités, avec le désir de fonder l’Union sur des valeurs communes prenant acte des racines chrétiennes des différents peuples, qui sont une réalité incontournable de l’histoire et de la culture européenne. En effet, l’apport décisif du christianisme et de la vision chrétienne de l’homme à l’histoire et à la culture de différents pays fait partie du trésor commun, et il apparaitrait pourtant logique que cela soit inscrit dans le projet de la Convention européenne. De plus, il est important que soit reconnu l’existence et la liberté d’action des Eglises et des confessions religieuses comme c’est d’ailleurs déjà le cas dans les constitutions de beaucoup de pays européens ».
- on se réjouit du rappel par le Souverain Pontife des racines chrétiennes de l’Europe : cela doit être inscrit dans « le projet de la convention européenne ».
- on s’attriste de la dernière phrase relevée ici sur la reconnaissance constitutionnelle de la liberté d’action des Eglises et des confessions religieuses.
Dans cette dernière phrase se trouve tout le problème de la liberté religieuse voulue au Concile Vatican II, droit ou simple tolérance ! voilà un des litiges entre Rome et la FSPX. Il faudra bien un jour une révision du Concile sur ce point !
B - L a famille et l’éducation
« L’actualité
récente a montré d’une manière souvent dramatique la nécessité dans nos
sociétés développés, de protéger les enfants et de s’assurer que l’éducation
était bien au service du développement intégral de leurs personnes que ce soit
dans les familles où à l’école. Il importe pour cela de condamner avec la plus
grande vigueur les abus sexuels à l’égard des jeunes. Il faut aussi
poursuivre une politique audacieuse de soutien auprès des familles,
pour les aider dans leur tache éducative, notamment en soutenant
l’institution du Mariage.
En tant que lien fondamental entre un homme et une femme, le mariage permet à la famille d’être le lien stable et équilibré de l’épanouissement des enfants, qui se construisent à partir des liens affectifs, une référence aux figures paternelles et maternelle ».
C – La vie humaine.
« L’homme crée par Dieu et appelé à partager sa vie divine, a toujours été au centre de la vision chrétienne du Monde, et c’est pourquoi l’Eglise respecte et défend le don de la vie. Comment pourrait-elle taire sa vive inquiétude et sa réprobation devant les lois votées récemment dans différents pays (l’Europe) qui rendent légale l’euthanasie active, se faisant ainsi les maîtres de la vie et de la mort ? . Dans une société où trop souvent seule la bonne santé et la rentabilité semblent compter, il importe de porter un autre regard sur les personnes faibles ou en fin de vie.
… La reconnaissance du caractère sacré et inviolable de toute personne humaine, qui lui est donné par le Créateur, est en effet le seul véritable rempart contre les violations toujours possibles de sa dignité et de ses droits. Une société qui prendrait le risque de remettre en cause de tels fondements s’exposerait à de bien graves dangers, notamment celui de faire dépendre du seul consensus, toujours sujet à évolution, le droit des personnes et les valeurs fondamentales. Le respect de tout être humain, à chaque étapes de son existence, est d’ailleurs un élément essentiel dans l’éducation à la paix et à la justice (n d l r. c’est une nette allusion au radio-message de Pie XII du 14 dec 1942), et je souhaite que les responsables politiques, mais aussi les éducateurs et tous ceux qui sont chargés d’éveiller la responsabilité des citoyens, mesurent la profondeur des enjeux et se mobilisent pour la cause de la vie.
L’Eglise, quant à elle, ressent le devoir impérieux d’intervenir, à temps et à contretemps, comme dit l’apôtre, pour faire entendre la parole de l’Evangile de la vie et pour éclaire les consciences ». (O R n 45 p 3 et 7 5 nov 2002).