Le 23 Novembre 2002 le Pape Jean Paul II à reçu en audience, dans la salle Clémentine, les participants de la 20ème assemblée plénière du Conseil Pontifical pour les laïcs.
Il a insisté en particulier sur l’importance de la paroisse dans la situation actuelle dans l’Eglise.
Dans la paroisse s’accomplit l’itinéraire de l’initiation et de la formation pour tous les chrétiens. Comme il est important de redécouvrir la valeur et l’importance de la paroisse comme lieu dans lequel sont transmis les enseignements de la tradition catholique.
De nombreux baptisés, notamment à cause des profonds courants de déchristianisation, semblent avoir perdu le contact avec ce patrimoine religieux .La foi est souvent limité à des épisodes et à des fragments de vie. Un certain relativisme tend à éliminer des comportements discriminatoires à l’égard des contenus de la doctrine et de la morale catholique, acceptés ou rejetés sur la base de préférences subjectives et arbitraires. La foi reçue cesse ainsi d’être vécue comme un don divin, comme une opportunité extraordinaire de croissance et chrétienne, comme un événement de sens et de conversions de vie. Seule une foi qui puise ses racines dans la structure sacramentelle de l’église qui s’abreuve à la source de la Parole de Dieu et de la Tradition qui devient vie nouvelle et compréhension renouvelée de la réalité, peut rendre les baptisés effectivement capables de soutenir l’impact de la culture sécularisée dominante..
Le Pape, le 19 mars 2002, a accueilli favorablement bien qu’avec peine, la requête de SE le Cardinal Bernardin Gantin d’ être relevé de sa charge de Doyen du Collège cardinalice lorsqu’il atteindrait l’âge de 80 ans pour retourner enfin au Bernin, son pays natal. Il était préfet de la Congrégation des Evêques, c’est lui qui a signé le document d’excommunication
de Mgr Lefebvre à la suite des sacres de 88.
Il est remplacé dans sa fonction de doyen du collège cardinalice par le Cardinal Ratzinger.
Le Pape Jean-Paul II et le sacerdoce.
C’est sur le thème du « serviteur » que le Pape a prononcé son message pour la 40ème journée mondiale de prière pour les vocations qui sera célébrée dans toute l’église le 11 mai 2003 4ème dimanche de Pâques.
S’inspirant de la parole de Dieu « voici mon serviteur que j’ai choisi, Mon Bien Aimé qui a toute ma faveur ».
Il contemple le Christ à la lumière de cette notion de serviteurs.
Il conclut ce beau message dans un beau poème sur Marie.
« Marie, humble servante du très haut
le fils que tu as engendré
t’a établie servante de l’humanité
ta vie a été un service humble et généreux
tu as été servante de la Parole
tu as été servante du fils
tu as été servante de la Rédemption et de l’agneau souffrant qui s’immolait par amour pour nous
tu as été servante de l’Eglise…
que les jeunes se tournent avec confiance vers toi…
rends-les capables d’accueillir l’invitation de ton fils
à faire de leur vie un don total pour la gloire de Dieu
fais leur comprendre que le service de Dieu comble le cœur, et que ce n’est que dans le service de Dieu et de son royaume que l’on se réalise selon le dessein divin et que la vie devient alors un hymne de gloire à la Très Sainte Trinité.
AMEN »
Et il dit aux jeunes de ne pas craindre d’entendre cet appel : « N’ayez pas peur de l’accueillir vous rencontrerez certainement des difficultés et des sacrifices, mais vous serez heureux de servir, vous serez témoins de cette joie que le monde ne peut donner . Vous serez les flammes vivantes d’un amour infini et éternel ; vous connaîtrez les richesses spirituelles du sacerdoce ».
Porter une attention
constante à
la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale des jeunes
séminaristes.
Dans la matinée
du samedi 16 novembre 2002, le Pape Jean-Paul II a reçu en audience, dans la
Salle Clémentine, les élèves des grands séminaires de Sicile, venus en pèlerinage
à Rome avec le Cardinal Salvatore De Giorgi, Archevêque de Palerme; les
Pasteurs des dix-huit diocèses de l'île; les Recteurs, les professeurs et les
éducateurs des grands Séminaires. Etait également présent le Cardinal Salvatore
Pappalardo, Archevêque émérite de Palerme. Au cours de la rencontre, le
Saint-Père a prononcé le discours suivant :
Messieurs les Cardinaux, vénérés frères dans l'épiscopat et le sacerdoce, très chers séminaristes !
1. C'est
avec une grande joie que je vous accueille et que je vous salue tous
cordialement. Je salue en premier lieu le Cardinal Salvatore De Giorgi,
Archevêque de Palerme, et je le remercie des paroles cordiales à travers
lesquelles il s'est fait l'interprète des sentiments communs. Je salue les
prélats des dix-huit diocèses de votre Ile, dans lesquels est présent le grand
séminaire. Je salue les recteurs, les professeurs et les éducateurs et en
particulier vous, chers séminaristes, qui représentez une grande espérance pour
la Communauté ecclésiale de sicile.
Au
cours des dernières années, la Conférence épiscopale de Sicile. a porté Une
attention plus directe et intense aux séminaires. A ce propos, la rencontre des
Evêques avec les Supérieurs des séminaires et les Prélats de la Faculté de
théologie et des Instituts qui y sont liés, en vue d'étudier ensemble les
résultats d'un examen attentif sur la vie des séminaires, a été
particulièrement significative.
Cette
collaboration des Evêques, des Supérieurs et des Professeurs des séminaires,
répond à une instance fondamentale de la formation des futurs ministres de
l'autel. En effet, « le premier représentant du Christ dans la formation
sacerdotale est l’évêque, auquel il est demandé de reconnaître l'authenticité
de l'appel intérieur de l'Esprit » (cf. Exhort. apost. Pastores dabo
vobis, n. 65). C'est
pourquoi, à l'image du Maître, qui «appelle à lui ceux qu'il voulait [et] en
institua Douze pour être ses compagnons" (Mc 3, 13-14), il est bon que l'Evêque cherche
à connaître personnellement ses séminaristes, les écoute et, en quelque sorte,
«soit leur compagnon», comme eux sont à ses côtés (cf. ibid).
2. Si les collaborateurs directs de
l'Evêque dans cet important devoir sont les Supérieurs et les Professeurs du
séminaire, le candidat au sacerdoce cependant, doit devenir le véritable acteur
de sa formation. Dans ce contexte, l'organisation des Congrès annuels qui, sous
le nom de « Dialogue », sont gérés directement par vous, chers
séminaristes, avec l'approbation et sous la direction de vos pasteurs, revêt
une importance particulière. En outre, le Centre régional de Formation
permanente du Clergé, qui porte le titre de «Mère du Bon Pasteur »,
ayant son siège à Palerme ; met en évidence et renforce «le lien
intrinsèque» de la formation permanente des prêtres avec celle du séminaire,
dont elle est un prolongement important. Il est important que les prêtres
participent aux initiatives promues, que ce soit dans les diocèses ou au niveau
régional, en particulier au cours des premières années de l'Ordination. Il ne
faut pas non plus oublier que «si un certain sentiment de « satiété »
est compréhensible chez le jeune prêtre à peine sorti du séminaire face à de
nouveaux temps d'étude et de rencontre, il faut écarter comme absolument fausse
et dangereuse l'idée que la formation sacerdotale se termine en quittant le
séminaire» (pastores dabo vobis, n. 76).
3. Je rends grâce au Seigneur avec vous
pour la croissance des vocations que la Sicile enregistre. Celle-ci
représente un encouragement en vue d'intensifier la prière au Maître de la
moisson afin qu'il envoie encore plus d'ouvrier à celle-ci (cf. Mt 9, 38), ainsi
que de développer une pastorale des vocations incisive, vaste et étendue, qui
atteigne les paroisses, les centres éducatifs et les familles. Dans le même
temps, la croissance numérique doit aller de pair avec la qualité, à travers
une attention constante à la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et
pastorale des jeunes aspirants.
La formation humaine est le fondement de toute la formation sacerdotale
et il est important que le séminaire soit un lieu privilégié dans lequel soient
cultivées les qualités humaines nécessaires à la construction de personnalités
équilibrées et mûres, fortes et libres, capables de porter, en tant qui
prêtres, le poids des responsabilités pastorales.
La formation humaine s'achève dans la formation spirituelle, dont j'ai analysé
dans l'Exhortation Pastores dabo vobis (cf. nn. 47-50) les
éléments fondamentaux, indiqués avec sagesse par le Concile Vatican II dans
le Décret Optatam tatius (cf. n. 8). Il est nécessaire de
cultiver une communion intime avec Dieu dans l'écoute docile de sa Parole et
dans la prière, personnelle et liturgique, en particulier à travers la
récitation de la Liturgie des Heures et la participation quotidienne à la célébration
eucharistique, source toujours fraîche de charité pastorale. Ainsi, le jeune se forme au «don généreux et
gratuit de soi», et au «sens de l’Eglise », «à l'obéissance sacerdotale,
au goût d'une vie pauvre », à «vivre le célibat comme un don précieux de
Dieu» et au «choix d'un amour plus grand et sans partage pour le Christ et son
Eglise » (cf. ibid., nn. 49-50). Tout cela sera rendu
possible si l'on respire dans le séminaire un climat de recueillement,
«atmosphère spirituelle indispensable pour percevoir la présence de Dieu et se
laisser conquérir par elle » (ibid., n. 47).
4. Dans le contexte
socio-culturel actuel, souvent marqué par une indifférence religieuse diffuse,
par la méfiance dans les réelles capacités de la raison d'atteindre la vérité
objective et universelle et par des interrogations ou des problèmes inédits, la
formation intellectuelle exige un niveau élevé d'engagement dans l'étude, en
pleine fidélité au Magistère de l’Eglise (cf. ibid., 51-55). Les prêtres
doivent tenter d'être à la hauteur de la complexité des temps, afin d'être «en
mesure d’affronter avec compétence, clarté et profondeur d’argumentation les
questions sur le sens posées par les hommes d'aujourd'hui, questions auxquelles
seul l'Evangile de Jésus-Christ apporte la réponse pleine et définitive» (ibid.,
n. 56).
La formation pastorale, enfin, est le but de tout le programme de
formation dans le séminaire, car elle tend à former de véritables pasteurs
d'âmes sur l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ maître, prêtre et pasteur» (Optatam
totius, n. 4). D'où la nécessité de l'étude de la théologie
pastorale, accompagnée par l’introduction à certains services pastoraux, qui
constituent une «véritable initiation à la sensibilité pastorale »
et à «assumer avec conscience et maturité leurs propres responsabilités» (pastores
dabo vobis, n. 58).
5. Chers séminaristes ! Confiez votre
chemin de vocation et de formation à la Sainte Vierge, vénérée en Sicile sous
le titre d'Odigitria. Ayez soin d'avoir recours à Elle en permanence, de
l'aimer avec une affection filiale et de l'invoquer avec une confiance
illimitée. Que vous devienne familière la prière du Saint Rosaire, qui m'est si
chère, prière éminemment contemplative, qui, à travers la méditation des mystères du Christ avec
les yeux et le cœur de Marie, en favorise l'«assimilation » dans notre
vie, poussant à «être toujours plus pleinement conformé au Christ » (Rosarium
Virginis Mariae, n. 26).
A chacun de vous et à vos familles, ainsi
qu'aux responsables de votre formation et aux Communautés auxquelles vous
appartenez, j'assure un souvenir constant dans la prière, tandis que je vous
bénis de tout cœur.