Le 3 Décembre 2002 ( O R n° 49)

 

Le Pape et la  paroisse

 

 

Le 23  Novembre 2002 le Pape Jean Paul II à reçu en audience, dans la salle Clémentine, les participants de la  20ème assemblée plénière du Conseil Pontifical pour les laïcs.

Il a insisté en particulier sur l’importance de la paroisse dans la situation actuelle dans l’Eglise.

 

Dans la paroisse s’accomplit l’itinéraire de l’initiation et de la formation pour tous les chrétiens. Comme il est important de redécouvrir la valeur et l’importance de la paroisse comme lieu dans lequel sont transmis les enseignements de la tradition catholique.

 

De nombreux baptisés, notamment à cause des profonds courants de déchristianisation, semblent avoir perdu le contact avec ce patrimoine religieux .La foi est souvent limité à des épisodes et à des fragments de vie. Un certain relativisme tend à éliminer des comportements discriminatoires à l’égard des contenus de la doctrine et de la morale catholique, acceptés ou rejetés sur la base de préférences subjectives et arbitraires. La foi reçue cesse ainsi d’être vécue comme un don divin, comme une opportunité extraordinaire de croissance et chrétienne, comme un événement de sens et de conversions de vie. Seule une foi qui puise ses racines dans la structure sacramentelle de l’église qui s’abreuve à la source de la Parole de Dieu et de la Tradition qui devient vie nouvelle et compréhension renouvelée de la réalité, peut rendre les baptisés effectivement capables de soutenir l’impact de la culture sécularisée dominante..

 

 

Le Pape Jean-Paul II et le Cardinal Gantin

 

Le Pape, le 19 mars 2002, a accueilli favorablement bien qu’avec peine, la requête de SE le Cardinal Bernardin Gantin d’ être relevé de sa charge de Doyen du Collège cardinalice lorsqu’il atteindrait l’âge de 80 ans pour retourner enfin au Bernin, son pays natal. Il était préfet de la Congrégation des Evêques, c’est lui qui a signé le document d’excommunication

de Mgr Lefebvre à la suite des sacres de 88.

Il est remplacé dans sa fonction de doyen du collège cardinalice par le Cardinal Ratzinger.

 

 

Le Pape Jean-Paul II et le sacerdoce.

 

C’est sur le thème du « serviteur » que le Pape a prononcé son message pour la 40ème journée mondiale de prière pour les vocations qui sera célébrée dans toute l’église le 11 mai 2003 4ème dimanche de Pâques.

S’inspirant de la parole de Dieu « voici mon serviteur que j’ai choisi, Mon Bien Aimé qui a toute ma faveur ».

Il contemple le Christ à la lumière de cette notion de serviteurs.

Il conclut ce beau message dans un beau poème sur Marie.

 

« Marie, humble servante du très haut

le fils que tu as engendré

t’a établie servante de l’humanité

ta vie a été un service humble et généreux

tu as été servante de la Parole

tu as été servante du fils

tu as été servante de la Rédemption et de l’agneau souffrant qui s’immolait par amour pour nous

tu as été servante de l’Eglise…

que les jeunes se tournent avec confiance vers toi…

rends-les capables d’accueillir l’invitation de ton fils

à faire de leur vie un don total pour la gloire de Dieu

fais leur comprendre que le service de Dieu comble le cœur, et que ce n’est que dans le service de Dieu et de son royaume que l’on se réalise selon le dessein divin et que la vie devient alors un hymne de gloire à la Très Sainte Trinité.

            AMEN »

Et il dit aux jeunes de ne pas craindre d’entendre cet appel : « N’ayez pas peur de l’accueillir vous rencontrerez certainement des difficultés et des sacrifices, mais vous serez heureux de servir, vous serez témoins de cette joie que le monde ne peut donner . Vous serez les flammes vivantes d’un amour infini et éternel ; vous connaîtrez les richesses spirituelles du sacerdoce ».

 

 

Audience aux élèves des grands séminaires de Sicile

Porter une attention constante à la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale des jeunes séminaristes.

Dans la matinée du samedi 16 novembre 2002, le Pape Jean-Paul II a reçu en audience, dans la Salle Clémentine, les élèves des grands séminaires de Sicile, venus en pèlerinage à Rome avec le Cardinal Salvatore De Giorgi, Archevêque de Palerme; les Pasteurs des dix-huit diocèses de l'île; les Recteurs, les professeurs et les éducateurs des grands Séminaires. Etait également présent le Cardinal Salvatore Pappalardo, Archevêque émérite de Palerme. Au cours de la rencontre, le Saint-Père a prononcé le discours suivant :

 

Messieurs les Cardinaux, vénérés frères dans l'épiscopat et le sacerdoce, très chers séminaristes !

 

1. C'est avec une grande joie que je vous accueille et que je vous salue tous cordialement. Je salue en premier lieu le Cardinal Salvatore De Giorgi, Archevêque de Palerme, et je le remercie des paroles cordiales à travers lesquelles il s'est fait l'interprète des sentiments communs. Je salue les prélats des dix-huit diocèses de votre Ile, dans lesquels est présent le grand séminaire. Je salue les recteurs, les professeurs et les éducateurs et en particulier vous, chers séminaristes, qui représentez une grande espérance pour la Communauté ecclésiale de sicile.

Au cours des dernières années, la Conférence épiscopale de Sicile. a porté Une attention plus directe et intense aux séminaires. A ce propos, la rencontre des Evêques avec les Supérieurs des séminaires et les Prélats de la Faculté de théologie et des Instituts qui y sont liés, en vue d'étudier ensemble les résultats d'un examen attentif sur la vie des séminaires, a été particulièrement significative.

Cette collaboration des Evêques, des Supérieurs et des Professeurs des séminaires, répond à une instance fondamentale de la formation des futurs ministres de l'autel. En effet, « le premier représentant du Christ dans la formation sacerdotale est l’évêque, auquel il est demandé de reconnaître l'authenticité de l'appel intérieur de l'Esprit » (cf. Exhort. apost. Pastores dabo vobis, n. 65). C'est pourquoi, à l'image du Maître, qui «appelle à lui ceux qu'il voulait [et] en institua Douze pour être ses compagnons" (Mc 3, 13-14), il est bon que l'Evêque cherche à connaître personnellement ses séminaristes, les écoute et, en quelque sorte, «soit leur compagnon», comme eux sont à ses côtés (cf. ibid).

 

2. Si les collaborateurs directs de l'Evêque dans cet important devoir sont les Supérieurs et les Professeurs du séminaire, le candidat au sacerdoce cependant, doit devenir le véritable acteur de sa formation. Dans ce contexte, l'organisation des Congrès annuels qui, sous le nom de « Dialogue », sont gérés directement par vous, chers séminaristes, avec l'approbation et sous la direction de vos pasteurs, revêt une importance particulière. En outre, le Centre régional de Formation permanente du Clergé, qui porte le titre de «Mère du Bon Pasteur », ayant son siège à Palerme ; met en évidence et renforce «le lien intrinsèque» de la formation permanente des prêtres avec celle du séminaire, dont elle est un prolongement important. Il est important que les prêtres participent aux initiatives promues, que ce soit dans les diocèses ou au niveau régional, en particulier au cours des premières années de l'Ordination. Il ne faut pas non plus oublier que «si un certain sentiment de « satiété » est compréhensible chez le jeune prêtre à peine sorti du séminaire face à de nouveaux temps d'étude et de rencontre, il faut écarter comme absolument fausse et dangereuse l'idée que la formation sacerdotale se termine en quittant le séminaire» (pastores dabo vobis, n. 76).

 

3. Je rends grâce au Seigneur avec vous pour la croissance des vocations que la Sicile enregistre. Celle-ci représente un encouragement en vue d'intensifier la prière au Maître de la moisson afin qu'il envoie encore plus d'ouvrier à celle-ci (cf. Mt 9, 38), ainsi que de développer une pastorale des vocations incisive, vaste et étendue, qui atteigne les paroisses, les centres éducatifs et les familles. Dans le même temps, la croissance numérique doit aller de pair avec la qualité, à travers une attention constante à la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale des jeunes aspirants.

La formation humaine est le fondement de toute la formation sacerdotale et il est important que le séminaire soit un lieu privilégié dans lequel soient cultivées les qualités humaines nécessaires à la construction de personnalités équilibrées et mûres, fortes et libres, capables de porter, en tant qui prêtres, le poids des responsabilités pastorales.

La formation humaine s'achève dans la formation spirituelle, dont j'ai analysé dans l'Exhortation Pastores dabo vobis (cf. nn. 47-50) les éléments fondamentaux, indiqués avec sagesse par le Concile Vatican II dans le Décret Optatam tatius (cf. n. 8). Il est nécessaire de cultiver une communion intime avec Dieu dans l'écoute docile de sa Parole et dans la prière, personnelle et liturgique, en particulier à travers la récitation de la Liturgie des Heures et la participation quotidienne à la célébration eucharistique, source toujours fraîche de charité pastorale.  Ainsi, le jeune se forme au «don généreux et gratuit de soi», et au «sens de l’Eglise », «à l'obéissance sacerdotale, au goût d'une vie pauvre », à «vivre le célibat comme un don précieux de Dieu» et au «choix d'un amour plus grand et sans partage pour le Christ et son Eglise » (cf. ibid., nn. 49-50). Tout cela sera rendu possible si l'on respire dans le séminaire un climat de recueillement, «atmosphère spirituelle indispensable pour percevoir la présence de Dieu et se laisser conquérir par elle » (ibid., n. 47).

 

4. Dans le contexte socio-culturel actuel, souvent marqué par une indifférence religieuse diffuse, par la méfiance dans les réelles capacités de la raison d'atteindre la vérité objective et universelle et par des interrogations ou des problèmes inédits, la formation intellectuelle exige un niveau élevé d'engagement dans l'étude, en pleine fidélité au Magistère de l’Eglise (cf. ibid., 51-55). Les prêtres doivent tenter d'être à la hauteur de la complexité des temps, afin d'être «en mesure d’affronter avec compétence, clarté et profondeur d’argumentation les questions sur le sens posées par les hommes d'aujourd'hui, questions auxquelles seul l'Evangile de Jésus-Christ apporte la réponse pleine et définitive» (ibid., n. 56).

La formation pastorale, enfin, est le but de tout le programme de formation dans le séminaire, car elle tend à former de véritables pasteurs d'âmes sur l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ maître, prêtre et pasteur» (Optatam totius, n. 4). D'où la nécessité de l'étude de la théologie pastorale, accompagnée par l’introduction à certains services pastoraux, qui constituent une «véritable initiation à la sensibilité pastorale » et à «assumer avec conscience et maturité leurs propres responsabilités» (pastores dabo vobis, n. 58).

 

5. Chers séminaristes ! Confiez votre chemin de vocation et de formation à la Sainte Vierge, vénérée en Sicile sous le titre d'Odigitria. Ayez soin d'avoir recours à Elle en permanence, de l'aimer avec une affection filiale et de l'invoquer avec une confiance illimitée. Que vous devienne familière la prière du Saint Rosaire, qui m'est si chère, prière éminemment contemplative, qui, à travers  la méditation des mystères du Christ avec les yeux et le cœur de Marie, en favorise l'«assimilation » dans notre vie, poussant à «être toujours plus pleinement conformé au Christ » (Rosarium Virginis Mariae, n. 26).

A chacun de vous et à vos familles, ainsi qu'aux responsables de votre formation et aux Communautés auxquelles vous appartenez, j'assure un souvenir constant dans la prière, tandis que je vous bénis de tout cœur.