Lettre « Quattuor abhinc annos »
  - 3 Octobre 1984

 

Il y a quatre ans, à la demande du pape Jean-Paul II, les évêques de toute l'Eglise furent invités à faire une enquête :

- sur la manière dont, dans leur diocèse, prêtres et fidèles avaient reçu le missel promulgué par le pape Paul VI en vertu des décisions du concile Vatican II ;

- sur les difficultés rencontrées ;

- sur les résistances qu'il avait éventuellement fallu surmonter.

Le résultat de cette enquête fut communiqué à tous les évêques (cf. Notitiae, numéro 185 de décembre 1981). D'après leurs réponses, on semblait avoir presque complètement résolu le problème des prêtres et des fidèles qui demeuraient attachés au rite dit « tridentin ».

Mais puisque ce problème subsiste, le souverain pontife en personne, désirant se montrer favorable à ces groupes, accorde aux évêques des diocèses, la faculté de consentir par indult que les prêtres et les fidèles qui en feront nommément la demande à leur évêque puissent célébrer la messe en utilisant le missel romain dans son édition officielle de 1962, mais en respectant les règles suivantes :

a) Qu'il soit établi sans ambiguïté et même publiquement que ce prêtre et ces fidèles se tiennent à l'écart de ceux  qui mettent en doute la légitimité et l'orthodoxie du missel romain promulgué en 1970 par le pape Paul VI.

b) Que cette célébration se fasse seulement pour les groupes qui la demandent ; qu'elle ait lieu dans les églises et oratoires désignés par l'évêque du diocèse (mais non point dans les églises paroissiales, à moins que l'évêque ne le permette pour des occasions exceptionnelles) ; et seulement les jours et dans les conditions que l'évêque lui-même aura approuvés soit en laissant se développer une coutume, soit par décret.

c) Que cette célébration soit faite selon le missel de 1962 et en latin.

d) Qu'il n'y ait aucun mélange des deux missels quant au texte ou au rite.

e) Que chaque évêque fasse connaître à la congrégation du culte les autorisations qu'il aura données et, un an après cet indult, les résultats qu'il aura ainsi obtenus.

Une telle concession est le signe de la sollicitude du Père commun pour tous ses enfants.  Elle devra être utilisée sans causer aucun préjudice au renouvellement liturgique qui doit être respecté par chaque communauté ecclésiale.

Je suis heureux de profiter de cette circonstance pour exprimer à Votre Eminence mon extrême dévouement dans le Seigneur.