Lettre
ouverte
au pape
Jean-Paul Il
Manifeste
épiscopal
de Mgr
Marcel Lefebvre
et de
Mgr Antonio de Castro Mayer
Le 9 décembre 1983, en des conférences de presse
tenues par eux-mêmes ou par leurs émissaires dans plusieurs villes
d'Europe et d'Amérique, Mgr Lefebvre
et Mgr de Castro Mayer ont rendu publique leur lettre ouverte à Jean-Paul
11.
En voici le texte complet, que PRÉSENT
a été le seul quotidien parisien à
publier intégralement.
Très
Saint Père,
Que Votre Sainteté nous
permette, avec une franchise toute filiale, de lui soumettre les réflexions
suivantes.
La situation de l'Eglise est
telle, depuis vingt ans, qu'elle apparaît comme une cité occupée.
Des milliers de membres du
clergé et des millions de fidèles vivent dans l'angoisse et la perplexité, en
raison de « l'auto-destruction de l'Eglise ». Les erreurs contenues dans
les documents du concile Vatican II, les réformes post-conciliaires et
spécialement la réforme liturgique, les fausses conceptions diffusées par des
documents officiels, les abus de pouvoir accomplis par la hiérarchie, les
jettent dans le trouble et le désarroi.
En ces circonstances
douloureuses, beaucoup perdent la foi, la charité se refroidit, le concept de
la véritable unité de l'Eglise dans le temps et dans l'espace disparaît.
En notre qualité d'Evêques de
la Sainte Eglise catholique, successeurs des Apôtres, nos coeurs sont
bouleversés à la vue de tant d'âmes, dans le monde entier, désorientées et
désireuses pourtant de demeurer dans la foi et la morale qui ont été définies
par le magistère de l'Eglise et qui par elle ont été enseignées d'une manière
constante et universelle.
Nous taire dans cette
occurrence nous semblerait devenir complices de ces mauvaises oeuvres (cf. 2 In
11).
C'est pourquoi, considérant que
toutes les démarches que nous avons faites en privé depuis quinze ans sont
demeurées vaines, nous nous voyons obligés d'intervenir publiquement auprès de
Votre Sainteté, afin de dénoncer les causes principales de cette situation
dramatique et de La supplier d'user de son pouvoir de Successeur de Pierre pour
« confirmer ses frères dans la foi » (Luc XXII, 32) qui nous a été fidèlement
transmise par la Tradition apostolique.
A cet effet nous nous
permettons de joindre à cette lettre une annexe contenant les erreurs
principales qui sont à l'origine de cette situation tragique et qui,
d'ailleurs, ont déjà été condamnées
par vos prédécesseurs.
La liste qui suit en donne
l'énoncé, mais n'est pas exhaustive
1 - Une conception «
latitudinariste » et oecuménique de l'Eglise, divisée dans sa foi, condamnée
particulièrement par le Syllabus, n° 18.
2 - Un gouvernement
collégial et une orientation démocratique de l'Eglise, condamnée
particulièrement par le concile Vatican I.
3 - Une fausse conception
des droits naturels de l'homme qui apparaît clairement dans le document sur la
Liberté Religieuse, condamnée particulièrement par Quanta Cura (Pie IX) et Libertas
praestantissimum (Léon XIII).
4 - Une conception
erronée du pouvoir du pape.
5 - La conception
protestante du saint sacrifice de la messe et des sacrements, condamnée par le
concile de Trente, sess. XXII.
6 - Enfin, d'une manière
générale, la libre diffusion des hérésies caractérisée par la suppression du
Saint-Office.
Les documents contenant ces
erreurs causent un malaise et un désarroi d'autant plus profonds qu'ils
viennent d'une source plus élevée. Les clercs et les fidèles les plus émus par
cette situation sont d'ailleurs ceux qui sont les plus attachés à l'Eglise, à
l'autorité du Successeur de Pierre, au magistère traditionnel de l'Eglise.
Très Saint Père, il est urgent
que ce malaise disparaisse, car le troupeau se disperse et les brebis
abandonnées suivent des mercenaires. Nous vous conjurons, pour le bien de la
foi catholique et du salut des âmes, de réaffirmer les vérités contraires à ces
erreurs, vérités qui ont été enseignées pendant vingt. siècles par la sainte
Eglise.
C'est dans les sentiments de
saint Paul vis-à-vis de saint Pierre lorsqu'il lui reprochait de ne
pas suivre « la vérité de l'Evangile » (Gal 2, 11-14) que nous nous
adressons à Vous. Son but n'était autre que de protéger la foi des fidèles.
Saint Robert Bellarmin,
exprimant à cette occasion un principe de morale générale, affirme que l'on
doit résister au pontife dont l'action serait nuisible au salut des âmes (De Rom. Pon. 1. 2, c. 29).
C'est donc dans le but de venir
en aide à Votre Sainteté que nous jetons ce cri d'alarme, rendu plus véhément
encore par les erreurs du Nouveau Droit Canon, pour ne pas dire les hérésies,
et par les cérémonies et discours à l'occasion du cinquième centenaire de la
naissance de Luther. Vraiment, la mesure est comble.
Que Dieu Vous vienne en aide,
Très Saint Père, nous prions sans cesse, à votre intention, la Bienheureuse
Vierge Marie.
Daignez agréer les sentiments
de dévouement filial qui sont les nôtres.
Rio
de Janeiro, le 21 novembre 1983
Fête de la Présentation de la Très Sainte Vierge
Marcel Lefebvre
ancien
archevêque. évêque de Tulle
Antonio de Castro Mayer
ex bispo de Campos
Annexe
: bref résumé des principales erreurs
de
l'ecclésiologie conciliaire
I.
Conception « latitudinariste »
et
oecuménique de l'Eglise.
La conception de l'Eglise comme
« peuple de Dieu » se rencontre désormais dans de nombreux documents
officiels
les actes du concile Unitatis Redintegratio, Lumen Gentium, -
le nouveau Droit Canon (C. 204.1), - la lettre du pape Jean-Paul II Catechesi tradendae et l'allocution
dans l'église anglicane de Canterbury, - le Directoire oecuménique Ad totam Ecclesiam du Secrétariat pour
l'Unité des Chrétiens.
Elle respire un sens
latitudinariste et un faux oecuménisme.
Des faits manifestent avec
évidence cette conception hétérodoxe : les autorisations pour la construction
de salles destinées au pluralisme religieux, - l'édition de bibles œcuméniques
qui ne sont plus conformes à l'exégèse catholique, - les cérémonies
oecuméniques comme celles- de Canterbury.
Dans Unitatis Redintegratio on enseigne que la division des chrétiens «
est pour le monde un objet de scandale et fait obstacle à la prédication de
l'Evangile à toute créature... que l'Esprit Saint ne refuse pas de se servir
des autres religions comme troyens de salut » . Cette même erreur est
répétée dans le document Catechesi
tradendae de Jean-Paul Il. C'est dans le même esprit, et avec des
affirmations contraires à la foi traditionnelle, que Jean-Paul II déclare
à la Cathédrale de Canterbury, le 25 mai 1982, « que la promesse du Christ nous
inspire la confiance que le Saint-Esprit guérira les divisions
introduites dans l'Eglise dès les premiers temps après la Pentecôte », comme si
l'unité du Credo n'avait jamais existé dans l'Eglise.
Le concept de « peuple de Dieu
» porte à croire que le protestantisme n'est pas autre chose qu'une forme
particulière de la même religion chrétienne.
Le concile Vatican II enseigne « une véritable union dans l'Esprit
Saint » avec les sectes hérétiques (Lumen
Gentium, 14), « une certaine communion, encore imparfaite avec elles » (Unitatis Fedintegratio, 3).
Cette unité oecuménique
contredit l'encyclique Satis Cognitum de
Léon XIII qui enseigne que « Jésus n'a pas fondé une Eglise qui embrasse
plusieurs communautés qui se ressemblent génériquernent, mais qui sont
distinctes et qui ne sont pas liées par un lien qui forme une Eglise
individuelle et unique ». De même, cette unité oecuménique est contraire à
l'encyclique Humani Generis de Pie
XII qui condamne l'idée de réduire à une formule quelconque la nécessité de
l'appartenance à l'Eglise catholique, contraire aussi à l'encyclique Mystici Corporis du rnême pape qui
condamne la conception d'une Eglise « pneumatique " qui serait un lien
invisible des communautés séparées dans la foi.
Cet oecuménisme est également
contraire aux enseignements de Pie 3(i dans l'encyclique Mortalium animos : sur ce point il est opportun d'exposer et de
repousser une certaine opinion fausse qui est à la racine de ce problème et de
ce mouvement complexe par le moyen duquel les non-catholiques s'efforcent
de réaliser une union des
églises chrétiennes. Ceux qui adhèrent à cette opinion citent constamment ces
paroles du Christ :
« Qu'ils soient un... et que
n'existe qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur » (Jn 17,21 et 10,16)
et prétendent que par ces paroles le Christ exprime un désir ou une prière qui
n'a jamais été réalisé. Ils prétendent de fait que l'unité de foi et de
gouvernement, qui est une des notes de la véritable Eglise du Christ,
pratiquement jusqu'aujourd'hui n'a jamais existé et aujourd'hui n'existe pas.
Cet oecuménisme condamné par la
morale et le droit catholiques, en arrive à permettre de recevoir les
sacrements de pénitence, d'eucharistie et d'extrême onction de « ministres non-catholiques »
(Canon 844 N.C.) et favorise « l'hospitalité oecuménique » en autorisant les
ministres catholiques à donner le sacrement de l'eucharistie à des non-catholiques.
Toutes ces choses sont
ouvertement contraires à la Révélation divine qui prescrit la « séparation » et
repousse l'union « entre la lumière et les ténèbres, entre le fidèle et l'infidèle, entre le temple
de Dieu et celui des sectes » (II Corinth. 6, 14-18).
II.
Gouvernement collégial-démocratique de l'Eglise.
Après avoir ébranlé l'unité de
la foi, les modernistes d'aujourd'hui s'efforcent d'ébranler l'unité de
gouvernement et la structure hiérarchique de l'Eglise.
La doctrine déjà suggérée par
le document Lumen gentium du concile
Vatican II sera reprise explicitement par le nouveau Droit Canon (Car. 336) ;
doctrine selon laquelle le collège des évêques joint au pape jouit également du
pouvoir suprême dans l'Eglise et cela d'une manière habituelle et constante.
Cette doctrine du double pouvoir suprême est contraire à
l'enseignement et à la pratique du magistère de l'Eglise, spécialement dans le
concile Vatican I (Dz. 3055). et dans l'encyclique de Léon XIII Satis cognitum. Seul le pape a ce pouvoir suprême qu'il
communique dans la mesure où il le juge opportun et dans des circonstances
extraordinaires.
A cette grave erreur se
rattache l'orientation démocratique de l'Église, les pouvoirs résidant dans le
« peuple de Dieu » tel qu'il est défini dans le nouveau Droit. Cette erreur
janséniste est condamnée par la Bulle Auctorem
Fidei de Pie VI (Dz. 2602).
Cette tendance à faire
participer la « base » à l'exercice du pouvoir se retrouve dans l'institution
du Synode et des conférences épiscopales, dans les conseils presbytéraux,
pastoraux et dans la multiplication des commissions romaines et des commissions
nationales, comme au sein des congrégations religieuses (voir à ce sujet
concile Vatican I, Dz. 3061 - Nouveau Droit Canon, can. 447).
La dégradation de l'autorité
dans l'Église est la source de l'anarchie et du désordre qui y règnent partout
aujourd'hui.
III.
Les faux droits naturels de l'homme
La déclaration Dignitatis humanae du concile Vatican II
affirme l'existence d'un faux droit naturel de l'homme en matière religieuse,
contrairement aux enseignements pontificaux, qui nient formellement un pareil
blasphème.
Ainsi Pie IX dans son
encyclique Quanta Cura et dans le
Syllabus, Léon XIII dans ses encycliques Libertas
praestantissimum et Immortale Dei, Pie
XII dans son allocution Ci Riesce aux
juristes catholiques italiens, nient que la raison et la révélation fondent un
pareil droit.
Vatican II croit et professe,
d'une manière universelle, que « la Vérité ne peut s'imposer que par la force
propre de la Vérité », ce qui s'oppose formellement aux enseignements de Pie VI
contre les jansénistes du concile de Pistoie (Dz. 2604). Le concile en arrive à
cette absurdité d'affirmer le droit de ne pas adhérer et de ne pas suivre la
Vérité, d'obliger les gouvernements civils de ne plus faire de discrimination
pour des motifs religieux, établissant l'égalité juridique entre les fausses et
la vraie religion.
Ces doctrines se fondent sur
une fausse conception de la dignité humaine, provenant des pseudo-philosophes
de la Révolution française, agnostiques et matérialistes, qui ont été déjà
condamnés par saint Pie X dans le mandement pontifical Notre Charge apostolique.
Vatican II dit que de la
liberté religieuse sortira une ère de stabilité pour l'Église. Grégoire XVI au
contraire affirme que c'est une suprême impudence d'affirmer que la liberté
immodérée d'opinion serait bénéfique pour l'Église.
Le concile exprime dans Gaudium et Spes un principe faux
lorsqu'il estime que la dignité humaine et chrétienne vient du fait de
l'Incarnation, qui a restauré cette dignité pour tous les hommes. Cette même
erreur est affirmée dans l'encyclique Redemptor
hominis de Jean-Paul II.
Les conséquences de la
reconnaissance par le concile de ce faux droit de l'homme ruinent les
fondements du règne social de Notre Seigneur, ébranlent l'autorité et le
pouvoir de l'Église dans sa mission de faire régner Notre Seigneur dans les
esprits et dans les coeurs, en menant le combat contre les forces sataniques
qui subjuguent les âmes. L'esprit missionnaire sera accusé de prosélytisme
exagéré.
La neutralité des Etats en
matière religieuse est injurieuse pour Notre Seigneur et son Eglise, lorsqu'il
s'agit d'États à majorité catholique.
IV.
Pouvoir absolu du pape
Certes le pouvoir du pape dans
l'Église est un pouvoir suprême, mais il ne peut être absolu et sans limites,
étant donné qu'il est subordonné au pouvoir divin, qui s'exprime dans la
Tradition, la sainte Ecriture et les définitions déjà promulguées par le
magistère ecclésiastique (Dz. 3116).
Le pouvoir du pape est
subordonné et limité par la fin pour laquelle son pouvoir lui a été donné.
Cette fin est clairement définie par le pape Pie IX dans la Constitution Pastor aeternus du concile Vatican I
(Dz. 3070). Ce serait un abus de pouvoir intolérable de modifier la
constitution de l'Eglise et de prétendre en appeler au droit humain contre le
droit divin, comme dans la liberté religieuse, comme dans l'hospitalité
eucharistique autorisée par le nouveau Droit, comme l'affirmation des deux
pouvoirs suprêmes dans l'Eglise.
Il est clair que dans ces cas
et autres semblables, c'est un devoir pour tout clerc et fidèle catholique de
résister et de refuser l'obéissance. L'obéissance aveugle est un contre-sens
et nul n'est exempt de responsabilité pour avoir obéi aux hommes plutôt qu'à
Dieu (Dz. 3115) ; et cette résistance doit être publique si le mal est public
et est un objet de scandale pour les âmes (Somme de théologie, II, II, 33, 4).
Ce sont là des principes
élémentaires de morale, qui règlent les rapports des sujets avec toutes les
autorités légitimes.
Cette résistance trouve
d'ailleurs une confirmation dans le fait que désormais ceux-là sont
pénalisés qui s'en tiennent fermement à la Tradition et à la foi catholique, et
que ceux qui professent des doctrines hétérodoxes ou accomplissent de
véritables sacrilèges ne sont nullement inquiétés. C'est la logique de l'abus
de pouvoir.
V.
Conception protestante de la messe
La nouvelle conception de
l'Eglise telle que le pape JeanPaul II la définit dans la constitution
précédant le nouveau Droit, appelle un changement profond dans l'acte principal
de
l'Eglise qui est le sacrifice
de la messe. La définition de la
nouvelle ecclésiologie donne exactement la définition de la nouvelle messe :
c'est-à-dire un service et une communion collégiale et oecuménique.
On ne peut mieux définir la nouvelle
messe qui, comme la nouvelle Eglise conciliaire, est en rupture profonde
avec la Tradition et le magistère de l'Eglise.
C'est une conception plus
protestante que catholique qui explique tout ce qui a été indûment exalté et
tout ce qui a été diminué.
Contrairement aux enseignements
du concile de Trente dans la XXII° session, contrairement à l'encyclique Mediator Dei de Pie XII, on a exagéré la
place des fidèles dans la participation à la messe et diminué la place du
prêtre devenu simple président. On a exagéré la place de la liturgie de la
parole et diminué la place du sacrifice propitiatoire. On a exalté le repas
communautaire et on l'a laïcisé, aux dépens du respect et de la foi en la
présence réelle par la transsubstantiation.
En supprimant la langue sacrée,
on a pluralisé à l'infini les rites en les profanant par des apports mondains
ou païens et on a répandu de fausses traductions, aux dépens de la vraie foi et
de la vraie piété des fidèles.
Et cependant les conciles de
Florence et de Trente avaient prononcé des anathèmes contre tous ces
changements et affirmaient que notre messe dans son canon remontait aux temps
apostoliques.
Les papes saint Pie V et
Clément VIII ont insisté sur la nécessité d'éviter les changements et les
mutations, en gardant perpétuellement ce rite romain consacré par la Tradition.
La désacralisation de la messe, sa laïcisation entraînent
la laïcisation du sacerdoce, à la manière protestante.
La réforme liturgique de style protestant est l'une des
plus grandes erreurs de l'Eglise conciliaire et des plus ruineuses de la foi et
de la grâce.
VI. La
libre diffusion des erreurs et des hérésies
La situation de l'Eglise, mise
en état de recherche, introduit dans la pratique le libre examen protestant,
résultat de la pluralité des Credo à l'intérieur de l'Eglise.
La suppression du Saint-Office,
de l'Index, du serment antimoderniste a provoqué chez les théologiens modernes
un besoin de nouvelles théories qui désorientent les fidèles et les engagent
vers le « charismatisme » , le « pentecôtisme » , les « communautés
de base ». C'est une véritable révolution dirigée en définitive contre
l'autorité de Dieu et de l'Eglise.
Les graves erreurs modernes
toujours condamnées par les papes se développent désormais librement à
l'intérieur de l'Eglise
1 - Les philosophies
modernes anti-scolastiques, existentialistes, anti-intellectualistes
sont enseignées dans les Universités catholiques et les grands Séminaires.
2 - L'humanisme est
favorisé par ce besoin des autorités ecclésiastiques de faire écho au monde
moderne en faisant de l'homme la fin de toutes choses.
3 - Le naturalisme,
l'exaltation de l'homme et des valeurs humaines font oublier les valeurs
surnaturelles de la Rédemption et de la grâce.
4 - Le modernisme
évolutionniste cause le rejet de la Tradition, de la Révélation, du magistère
de vingt siècles. Il n'y a plus de Vérité fixe, ni de dogme.
5 - Socialisme et
communisme : le refus du concile de condamner ces erreurs a été scandaleux et
fait légitimement croire que le Vatican aujourd'hui serait favorable à un
socialisme ou un communisme plus ou moins chrétien.
L'attitude du saint-siège
durant ces quinze dernières années confirme ce jugement, tant au-delà
qu'en deçà du rideau de fer.
6 - Enfin les accords
avec la maçonnerie, avec le conseil oecuménique des Eglises et avec Moscou
réduisent l'Eglise à l'état de prisonnière, la rendent incapable de remplir sa
mission librement. Ce sont de véritables trahisons qui crient vengeance vers le
ciel, de même que les éloges décernés en ces jours à l'hérésiarque le plus
scandaleux et le plus nuisible à l'Eglise.
Il est temps que l'Eglise recouvre
sa liberté de réaliser le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ et le Règne
de Marie sans se préoccuper de ses ennemis.