Le libéralisme est une hérésie
CHEMIN VERS L'APOSTASIE

par M. l'abbé Basilio MERAMO
(Santa Fe de Bogota, 27 juin 1996,
en la Fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours;
10e anniversaire d'ordination)

Traiter le libéralisme d'hérésie peut paraître surprenant. Il est en effet plus courant dans les milieux de la tradition de le qualifier d'erreur, de péché, d'incongruité, etc., mais il est très rare qu'on le désigne comme une véritable hérésie, condamné de ce fait en tant que tel par l'Église.

Il faut donc signaler que le libéralisme n'est pas une simple erreur de caractère philosophique, mais qu'il est dans l'ordre théologique une hérésie, synthèse d'autres erreurs et hérésies comme le Naturalisme, le Rationalisme, le Sécularisme et le Laïcisme, ainsi que nous le verrons plus loin..

Le libéralisme n'est pas une simple incohérence ou inconséquence, il est une très grave erreur en matière de foi, contre le dogme catholique, et c'est pour cela qu'il est une hérésie condamnée par l'Église.

Bien qu'il soit convenu de faire des distinctions dans le libéralisme il est essentiellement un, et tous ses degrés sont condamnés.

En effet, le libéralisme est un; les distinctions servent à mieux saisir son extension; mais il est radicalement un, comme une pieuvre avec de nombreux tentacules, attributs de la multiplicité de l'erreur, tandis que la vérité est une et unique, comme il n'y a qu'une position verticale.

Lorsque nous parlons du libéralisme en Colombie, nous ne nous limitons pas au domaine politique des partis mais nous nous plaçons dans l'ordre philosophique et théologique.

Il est clair qu'en Colombie, au début, le courant politique en faveur des idéaux révolutionnaires de la Révolution française (en fait judéo-maçonnique) se mit sous la coupe du parti libéral, tandis que le courant politique qui défendait la tradition et l'Église se groupa autour du parti conservateur. Ceci pour clarifier l'origine philosophique et théologique de ces deux partis, car tant l'un que l'autre sont aujourd'hui libéraux dans leurs concepts, et il ne reste qu'une lutte au service du profit personnel tant des libéraux que des conservateurs, faisant de la politique une joute entre clans politiques qui n'a rien à voir avec la polis (= cité), le bien commun du peuple et de la Nation. Il est évident que la pire des mafias en Colombie est la politique, qui fait d'un art et d'une fonction si nobles le plus vil et inefficace instrument de désordre et de corruption; elle détourne le gouvernement (de la polis ou cité) en moyen d'enrichissement et de pouvoir personnel, loin de sa finalité qui est de diriger les gouvernés vers leur fin. La politique en Colombie est le plus grand des commerces, convertie en un trafic de richesse et de pouvoir, d'où vient son mal, au lieu de procurer le bien commun du pays.

Cet essai n'a rien à voir avec une dispute politique, et encore moins avec la mauvaise politique qui détruit le pays au profit du bénéfice personnel et au détriment du bien commun qui est l'objectif spécifique de la justice.

C'est la source de la grande injustice qui frappe la Colombie. Et, si nous voulions parler de politique, nous le ferions avec la politique catholique, c'est-à-dire le gouvernement des peuples et des nations selon la loi de l'Évangile, sans entrer dans des divisions et intérêts partisans qui, comme les partis, se combattent au lieu d'être unis pour l'obtention du bien commun de tous et de chacun.

Il est donc clair qu'en faisant référence au libéralisme, nous sommes loin des implications politiques qu'il peut y avoir aujourd'hui en Colombie. Nous nous situons seulement dans le cadre philosophique et théologique que cette notion de Libéralisme implique.