« Les Nouvelles

de

Chrétienté »

n° 10

Le 15 juin

 

Sommaire

1-PROFANATION À NOTRE-DAME DE PARIS

L’intervention d’Act Up à la cathédrale Notre-Dame

1-Les faits.

2-Réaction de France 3

3-L’absence totale, à ce jour, de réaction du gouvernement

4-Réaction de Bernard Antony.

2- Un des sujets du Bac 2005 des classes littéraires.

             1-Monsieur Jean-Marie Méné,

             2-« Renaissance Catholique »

3- L’IMMIGRATION DE NOUVEAU AUTORISEE EN France

4- L’EUROPE QUE NOUS VOULONS

5- Un islamolâtre à Matignon.

6- La Franc-Maçonnerie annonce  ses prochaines

 

Document : .Discours du pape Benoît XVI sur la famille prononcé le 6 juin

 

 

1-PROFANATION À NOTRE-DAME DE PARIS

 

L’intervention d’Act Up à la cathédrale Notre-Dame

Les réactions indignées sont nombreuses. Elles se multiplient. Et c’est heureux !

1-Les faits.

On se souvient des faits. L’archevéché de Paris nous en informait dans un communiqué ainsi libellé :

« Suite aux événements du dimanche 5 juin à Notre-Dame de Paris, l'archevêché a fait parvenir à la presse le communiqué suivant :

“Hier, dimanche 5 juin 2005, après la messe célébrée par l'archevêque de Paris à Notre-Dame devant des milliers de fidèles portugais à l'occasion de leur fête nationale, un groupe de militants d'ACT'UP a parodié, au cœur de Notre-Dame, la célébration d'un “mariage” entre deux femmes.

« Un tel acte est d'une extrême gravité puisqu'il porte atteinte d'une manière intolérable au caractère sacré du lieu et qu'il ridiculise et tourne en dérision la foi de millions de Français.

Les auteurs de ce “coup médiatique”, secondés par la télévision et la radio publiques, visent à imposer leurs opinions par des voies de faits.

Une église est un lieu de culte et ne peut en aucune manière être ainsi utilisée.
Les lois de la République postulent le principe fondamental de la liberté du culte et de son exercice.
Le recteur affectataire de la cathédrale, agressé, a porté plainte pour violences volontaires en réunion.
Il appartiendra à l'enquête d'établir les faits et de dénoncer les allégations mensongères ».

2-Réaction de France 3

Dans le communiqué, vous avez pu lire que « Les auteurs de ce « coup médiatique » furent , « secondés par la télévision et la radio publiques ».

France 3 ne le nie pas mais a donné l’explication suivante : 

Paris, le 10 juin 2005

Monsieur,

J’ai bien reçu votre message concernant l’intervention d’Act Up à la cathédrale Notre-Dame. Je peux comprendre votre réaction et votre émotion.

D’autres téléspectateurs, comme vous, se sont interrogés sur la présence de France 3 à l’intérieur de la cathédrale.

Pour vous répondre, j’ai bien évidemment visionné le sujet et j’ai interrogé la rédaction.

Je peux vous apporter les éléments suivants.

Dans l’agenda de la journée du 5 juin, communiqué par l’Agence France Presse à l’ensemble des rédactions, était signalé un rassemblement « pour l’égalité des droits », à l’appel de plusieurs associations de défense des homosexuels dont Act Up. Ce rassemblement était prévu devant toutes les mairies de France.

Une équipe de France 3 s’est donc rendue à 11h, la place de l’Hôtel de Ville de Paris, pour couvrir cette actualité. Il n’était, alors, absolument pas question d’une action à Notre-Dame. L’équipe de France 3 a continué à suivre le déroulement de cette manifestation et les membres d’Act Up. Au moment de leur entrée intempestive dans la cathédrale, notre équipe n’a pas eu le sentiment que cet acte était anodin, bien au contraire. Elle a décidé de les suivre. Il y avait une profanation d’un lieu de culte dont elle était témoin. Nos journalistes étaient eux aussi choqués et surpris. Ils ont jugé important de montrer l’action blasphématoire d’une parodie de sacrement de mariage. Dans le commentaire le côté attentatoire a été souligné et le recteur archiprêtre a fait part de son indignation. La rédaction assure avoir voulu rendre compte de cette action avec l’intention de ne pas en être complice.

Voici les éléments qui m’ont été communiqués. Pour ma part, je me permettrais l’observation suivante : nous pouvons nous demander si cette action coup de poing méritait un titre dans notre édition du 19 /20 et le lancement du sujet aurait pu être plus nuancé et plus sobre. Merci d’avoir pris le temps de nous écrire. Vos remarques ont été bien sûr transmises à la rédaction. Sachez que nous restons attentifs à vos réactions et qu’elles contribuent à notre réflexion.

Cordialement.

Marie-Laure AUGRY

Médiatrice des rédactions de France 3.

7, esplanade Henri de France 75907 PARIS CEDEX 15

 

 

Nous savons aussi que l’archevêché de Paris est bien décidé à agir. Nous nous en réjouissons. Dans le communiqué, on pouvait lire : « le diocèse de Paris – sans tomber dans la surenchère médiatique – est déterminé à ce que soit respecté la foi des catholiques ».

 

Beaucoup se sont légitimement émus de cette situation et ont manifesté leur soutien et leur prière à Mgr Patrick Jacquin, recteur de Notre Dame.

Pour manifester votre soutien à Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris : p.jacquin@cathedraledeparis.com

 

3-L’absence totale, à ce jour, de réaction du gouvernement

Mais ce qui aujourd'hui provoque le plus notre indignation est l'absence totale, à ce jour, de réaction du gouvernement devant une telle insulte faite à la face du monde catholique, et de la France dont le monument de Notre-Dame de Paris est un emblème mondialement connu.

 Act-Up est une association subventionnée par nos impôts. Il est temps que cesse cette comédie !

C’est pourquoi nous vous invitons à manifester votre indignation auprès des responsables politiques, en demandant notamment la dissolution de cette association. Nous vous proposons une pétition à signer qui sera envoyée dans les plus brefs délais au ministre de l’intérieur (également ministre des cultes) et au premier ministre. Vous pouvez aussi plus simplement envoyer votre propre courrier, inspiré de cette lettre ou non, à nos responsables politiques.

 

Monsieur le ministre,

 Voilà plusieurs jours que nous avons appris avec émotion la profanation de la cathédrale Notre-Dame par des militants d'une association subventionnée par le gouvernement, Act-Up, qui a odieusement singé une cérémonie de mariage catholique entre deux personnes homosexuelles, un dimanche jour de culte et de grande affluence dans ce lieu sacré de la religion catholique.


Aucune réaction gouvernementale face à un tel acte ne s'est encore fait entendre !
Qu'en tant que ministre des cultes, vous dédaigniez une affaire aussi grave nous choque.
Qu'en tant que personnalité politique toujours prompte à condamner les profanations de cimetières juifs par des adolescents irresponsables, vous ne vous sentiez pas interpellé par une profanation d'un lieu saint, et la mascarade ridiculisant la religion, nous consterne davantage encore.

 Qu'en tant que ministre de la France, vous ne réagissiez pas à l'utilisation grotesque qui est faite d'un monument français d'envergure internationale nous stupéfie.

On peut donc en France insulter un pape devant des caméras de télévision, décorer sauvagement un monument historique de banderoles diverses pour n'importe quelle cause, ridiculiser devant des milliers de témoins la mémoire nationale d'un pays qui a eu la grandeur de bâtir Notre-Dame de Paris, et bafouer une religion sans que nul responsable politique ne sente qu'il serait de son devoir d'intervenir et de condamner sévèrement de tels actes ?

 Nous n'osons y croire, voyant la promptitude générale à voler au secours - avec raison - d'un musulman ou d'un juif malmené par quelque personne qui ignore ce que le respect de la religion de l'autre signifie.
A moins qu'il n'y ait en France deux poids, deux mesures.

 Par pitié, prouvez-nous le contraire !
 Act-Up cette fois-ci est allé trop loin, et ils n'ont pas l'excuse de la bêtise ou de l'ignorance. Ils vont jusqu'à se vanter d'être prêts à recommencer. C'est pourquoi nous vous demandons non seulement de supprimer les subventions de cette association, mais de la dissoudre. D'autres moyens de lutte contre le SIDA n'utiliseront que mieux ces moyens financiers.

  Veuillez croire, monsieur le ministre, à l'expression de nos sentiments respectueux.

 

4-Réaction de Bernard Antony.

Communiqué.

« L’ignoble provocation des prosélytes du « mariage » des paires homosexuelles et du préservatif laïque et obligatoire d’Act-Up le dimanche 5 juin à Notre Dame de Paris, et l’agression contre son recteur, monseigneur Patrick Jacquin, s’inscrit dans un climat toujours plus purulent de haine et de racisme antichrétiens. De tels actes rappellent les mascarades et les violences terroristes organisées contre les chrétiens avant toutes les grandes persécutions, païennes, jacobines, nazies et communistes. L’AGRIF qui,  sans cesse, riposte judiciairement aux ignominies de certains médias, appelle maintenant, face aux agressions physiques, ses jeunes adhérents et ceux des cercles et mouvements amis, à se rencontrer et se concerter pour mettre en place la  nécessaire organisation de protection et de défense qui s’impose. Une première réunion sera organisée à cette fin très prochainement ».

 

2- Un des sujets du Bac 2005 des classes littéraires.

Voici un des sujets sur lequel les élèves  du Bac - série L-  ont dû « plancher »

Sujets L des épreuves Enseignement Scientifique
Session 2005

Document 4 : IVG : la stabilité des chiffres cache de nouveaux comportements.

Trente ans après l'entrée en vigueur de Ia loi Veil, "la contraception et, en cas d'échec, le recours à l'IVG ont permis le passage d'un modèle de maternité sous contrainte à celui de maternité choisie, contribuant ainsi à redéfinir la parentalité au féminin, comme au masculin" estime "Population et Sociétés". Et, contrairement à ce qu'affirmaient les opposants à l'avortement lors de l'adoption de la loi, la légalisation de l'IVG n'a pas eu d'impact démographique. "Une IVG ne constitue pas une naissance en moins mais une naissance reportée à plus tard dans un contexte plus favorable" explique Mme Bayes. La fécondité française, qui avait fortement baissé de 1964 à 1976, est stabilisée : depuis trente ans, le nombre d'enfants souhaités par les français est inchangé et les femmes en ont toujours autant.

Source : Extrait du Monde du Jeudi 9 décembre 2004

Question 4  
Saisir des informations et mobiliser des connaissances pour argumenter

a) À l'aide du document 4, dégager des arguments en faveur de l'autorisation légale de l'IVG en France.
b) Argumenter l'idée selon laquelle l'avortement n'est pas considéré comme un moyen de
contraception.

 1-Monsieur Jean-Marie Méné, président de la Fondation  Jerome Lejeune, a très heureusement réagi.

Il écrit :  

« Pour l'honneur de rater son bac
Jean-Marie Le Méné*

Il faut décerner un double zéro au ministère de l'Éducation nationale. Non pas au ministre lui-même, bien sûr. Sa volatilité structurelle ne lui permet pas - hélas - de laisser la moindre trace. Non, le double zéro vise les responsables irresponsables qui ont imposé aux candidats du bac de première L une épreuve de SVT (science de la vie et de la terre) objectivement totalitaire. En leur demandant de dégager des arguments unilatéraux en faveur de l'avortement en France.

Double zéro parce que l'épreuve est d'abord nulle juridiquement. Il y a eu rupture du principe d'égalité entre les candidats. Les candidats n'ont pas eu la liberté de choisir également entre plusieurs sujets susceptibles d'être traités. En effet, la justification de l'avortement est un sujet irrecevable, impossible à soutenir pour beaucoup, croyants ou non d'ailleurs. Imagine-t-on qu'on puisse choisir de justifier la torture ou la peine de mort, de dégager des arguments en faveur de l'esclavage ou de la déportation ?

L'épreuve est encore nulle juridiquement parce que le sujet n'était pas présenté de manière neutre. Le parti a été pris de considérer l'avortement comme un bien à défendre, indubitablement, indiscutablement, incontestablement. A-t-on le droit d'oser penser un peu en dehors du cadre ? Si, encore, l'épreuve avait au moins permis aux élèves de dresser la liste des prétendus " avantages " et inconvénients de l'avortement… L'épreuve eut tout de même été parfaitement détestable, mais les apparences du relativisme moral – qui constitue la charte du pacte républicain - eussent été sauvegardées. Ce n'est même pas le cas, la discussion n'est plus ouverte, la cause est entendue et les élèves, en rang par deux, sous la férule d'idéologues sourcilleux, doivent ânonner un catéchisme de la terreur.

Zéro intellectuel

Mais il faut décerner un autre zéro parce que l'épreuve est nulle intellectuellement. Elle conduit à une déstructuration des cerveaux de ceux qui sont mis à l'épreuve. Car le sujet à traiter était accompagné de documents. Or ces documents, sur lesquels les candidats étaient censés s'appuyer étaient faux, scientifiquement faux.

Par exemple, un extrait du journal le Monde était fourni qui apportait cette citation : " […] contrairement à ce qu'affirmaient les opposants à l'avortement lors de l'adoption de la loi, la légalisation de l'IVG n'a pas eu d'impact démographique. Une IVG ne constitue pas une naissance en moins mais une naissance reportée à plus tard dans un contexte plus favorable […] ". Autrement dit l'exercice a consisté à donner aux élèves un postulat erroné à défendre avec des arguments ineptes. Les candidats ont été, en quelque sorte, jetés dans un bain de mensonges d'où ils ne pouvaient sortir que par le mensonge. Sauf à rater l'épreuve.

Voilà qui en dit long sur la machinerie anti-éducative placée en amont du bac et sur ses effets. Et qui révèle la sinistre mission du corps enseignant en certaines matières. Il ne s'agit pas d'apprendre, les réponses sont imposées. Il ne s'agit pas de chercher à comprendre, l'article de foi est assené. Il ne s'agit pas de discerner, il s'agit de débiter du dogme.

L'affaire n'est pas futile. Elle est grave car elle touche des millions d'adolescents qui ont subi un double viol, celui de leurs consciences d'abord, celui de leurs intelligences ensuite.

Le sujet non plus n'est pas anodin, il concerne la vie et la mort du plus jeune des membres de la société, l'enfant à naître. Les associations de parents d'élèves et les autorités morales du pays devraient demander des comptes au ministère. Ils réagiront peut être. Le père de famille que je suis considère désormais qu'il peut y avoir de l'honneur à rater son bac. En posant un acte de résistance.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune.

 

2-« Renaissance Catholique » a également réagi dans ce communiqué :

Communiqué

Engagée depuis 15 ans dans la lutte contre la "culture de mort" l’association Renaissance Catholique observe qu’une nouvelle étape vient d’être franchie. En effet, le sujet de biologie du baccalauréat des séries littéraires en Première contient des contre-vérités présentées comme document de travail : "Contrairement à ce qu’affirmaient les opposants à l’avortement lors de l’adoption de la loi, la légalisation de l’IVG n’a pas eu d’impact démographique. Une IVG ne constitue pas une naissance en moins mais une naissance reportée…" et les élèves doivent argumenter en faveur de l’avortement :

" a – A l’aide du document 4, dégager des arguments en faveur de l’autorisation légale de l’IVG en France.

b – Argumenter l’idée selon laquelle l’avortement n’est pas considéré comme un moyen de contraception ".

Peut-on aller plus loin dans le viol des consciences et le terrorisme intellectuel pour imposer la Pensée unique à des jeunes de 17-18 ans ?

Renaissance Catholique appelle les évêques de France, les responsables de l’enseignement catholique et les représentants des familles (en particulier les Associations Familiales Catholiques) à une réaction de protestation proportionnée auprès du Ministère de l’Education Nationale.

Renaissance Catholique fixe déjà rendez-vous à tous ceux qui souhaitent manifester publiquement leur opposition à la culture de mort, le samedi 15 octobre, à l’occasion de sa 15e Marche pour la Vie dans les rues de Paris.

Si nous ne sommes sans doute pas encore appelés au témoignage par le sang (ou martyre) nous sommes certainement déjà appelés au témoignage de la parole et de l’exemple !

89, rue Pierre Brossolette 92130 Issy-les-Moulineaux

Tél. 01 46 62 97 04 - Fax : 01 46 62 95 19 - Site : www.renaissancecatholique.org 

 

3- L’IMMIGRATION DE NOUVEAU AUTORISEE EN FRANCE

 

 

Ce fut une des premières décisions du conseil interministériel du nouveau gouvernement Villepin : après une immigration subie nous aurons une immigration choisie, a annoncé Nicolas Sarkozy, avec l’approbation du premier ministre. Lequel, à l’unisson du chef de l’Etat, avait déjà expliqué qu’il avait entendu le message des Français le 29 mai. Ont-ils donc demandé qu’on légalise à nouveau l’immigration ? Il n’y a que Villepin pour avoir entendu

ce « message » ! La décision du pouvoir revient en effet à rendre légale une immigration que Valéry Giscard d’Estaing avait arrêtée en 1974. Même les socialistes n’avaient pas osé revenir sur le principe ! Sans doute, le flux des immigrés n’a pas cessé depuis lors, les clandestins certes, mais aussi ceux qui pouvaient prétendre à venir en France au nom du regroupement familial ou en détournant de son sens le droit d’asile.

 

C’est évidemment une illusion de croire que l’immigration légale empêchera l’illégale : elle s’y ajoutera. L’Espagne et l’Italie ont déjà mis en place un tel système : ils ont néanmoins été « obligés » de régulariser, l’une 700 000 clandestins, l’autre 500 000.

 

Le signe envoyé aux pays africains, notamment, est celui-ci : la France a besoin d’une main d’œuvre étrangère; et les candidats au départ, croyant qu’ils trouveront un emploi, se précipiteront chez nous en rangs serrés.

 

La France n’accepterait sur son sol que les étrangers extra européens dont son économie aurait besoin, tel métier, pas tel autre, nous a-t-on dit. Immigration choisie ? Mais par qui ? Par le gouvernement. A-t-on demandé leur avis aux Français ? Cette « promesse » ne figurait ni dans le programme présidentiel de Jacques Chirac, ni dans celui de l’UMP lors des législatives.

 

C’est comme pour la construction européenne : les dirigeants décident, les peuples doivent suivre. Ils n’ont pas entendu le message du 29 mai : selon un sondage effectué à la sortie des urnes, 67% des votants estiment « qu’il y a trop d’étrangers en France ».

Si on autorise la venue d’un travailleur, son permis lui ouvrira droit automatiquement au regroupement familial. On n’aura donc pas un seul individu, mais une famille tout entière dont les membres chercheront aussi un emploi, fût-il au noir. Le Code du travail s’appliquant à tous les salariés, quelle que soit leur nationalité, rien n’oblige un travailleur, même étranger, à conserver ad vitam eternam, le même emploi dans le même secteur, au final, ce sont

les immigrés qui choisiront leur emploi et non le gouvernement. Au Canada, on a autorisé des informaticiens et des ingénieurs à s’établir, mais comme il n’y avait pas assez de postes à pourvoir, certains se retrouvent chauffeurs de taxi !

Evoquant la décision gouvernementale, un homme de gauche, Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS assure que « la méthode des quotas est la plus mauvaise qui soit », ajoutant : « Les quotas de non qualifiés sont toujours dépassés et les quotas de qualifiés jamais atteints » en outre : « ce type de système crée des effets d’appels » – (Le Monde du 11 juin).

Ce qui a conduit le gouvernement à prendre cette mesure, c’est l’existence de 500 000 emplois qui restent vacants alors que nous avons trois millions de chômeurs. Mais c’est une mauvaise réponse à une bonne question, c’est choisir la facilité. Ces emplois disponibles sont essentiellement dans le bâtiment et l’hôtellerie, ils sont souvent mal payés pour des horaires démesurés, il n’est pas étonnant que les plus jeunes, notamment, hésitent à y travailler. La solution, bien sûr, n’est pas d’importer des travailleurs qui y seront aussi mal rémunérés et qui n’auront qu’un désir : en changer. Il s‘agit de revaloriser financièrement ces emplois, encore faut-il que les chefs d’entreprise le puissent ! Depuis trois ans maintenant l’on promet aux restaurateurs une TVA abaissée à 5,5%, sans qu’ils la voient venir. Il convient – encore une fois – de baisser les charges sociales et les impôts pour pouvoir augmenter les salaires, or, le gouvernement ne le fait qu’à la marge car il croule sous la masse des déficits.

Le poids des prélèvements obligatoires a crû l’année dernière. Il faudrait aussi réhabiliter le travail manuel et l’apprentissage, au lieu de prendre ces simples décisions de bon sens ce nouveau gouvernement, comme les autres, maintient cette chimère démagogique de mener 80% d’une classe d’âge jusqu’au baccalauréat. Ces bacheliers iront rejoindre la cohorte des chômeurs diplômés. Au lieu de traiter le problème de ces emplois non pourvus globalement, Villepin le contourne en faisant appel à de la main d’œuvre étrangère.

N°1960 Maisons-Alfort, semaine du 13 au 19 juin 2005

 

4- L’EUROPE QUE NOUS VOULONS

 

 

Ceux qui se sont prononcés pour le « non » au referendum ont été qualifiés d’ « anti-européens », le chef de l’Etat lui-même est allé jusqu’à dire « on ne peut être pour le “non” et pour l’Europe ». D’abord, il convient de dire qu’être « anti-européen », stricto sensu, ne veut rien dire. Nous, Français, nous sommes Européens, comme les autres peuples du Vieux-Continent. Ce n’est pas un choix idéologique, c’est une constatation géographique d’abord. Mais cette première définition, géographique, implique que l’on délimite l’Europe. A l’évidence, la Turquie ne lui appartient pas, la majeure partie de son territoire est en Orient. Est-ce donc être antieuropéen que de le constater et, par conséquent, de récuser une Union européenne qui y intégrerait la Turquie ?

Avec tous ces peuples d’Europe, nous partageons plus qu’un territoire : un destin commun, une communauté culturelle et spirituelle. Dans le passé, nous nous sommes affrontés, cruellement parfois, nous avons compris fort heureusement que ce qui nous unit aujourd’hui est plus fort que ce qui nous a divisés hier, les revendications territoriales d’où sont nées les guerres appartiennent résolument au passé.

 

A l’évidence ces proximités géographiques, culturelles et spirituelles appellent des coopérations accrues. La « guerre » aujourd’hui est économique, mais elle n’oppose pas les nations européennes entre elles, mais l’Europe au reste du monde, et notamment aux USA, à la Chine, à l’Inde et bientôt au Brésil. En vérité, il faut que l’Europe développe un front commun. Là-dessus, il n’y a pas de contestation. Le débat porte sur les moyens.

 

Nous pensons qu’il n’y a pas de nation européenne et qu’il ne peut donc y avoir d’Etat européen, ce vers quoi tend l’Union européenne, la constitution qui vient d’être refusée en étant un pas décisif.

La nation, ou l’Etat-nation, est une réalité charnelle autant que territoriale, les coopérations ne

peuvent donc que s’appuyer dessus et non s’efforcer de l’effacer, et, avec elle, les traditions spécifiques des peuples européens. A partir de là, beaucoup de choses sont possibles, à condition d’appliquer le principe de subsidiarité : l’Union européenne ne peut prendre en charge que ce que les Etats ne peuvent pas faire, ou ne le veulent pas. Ces délégations de souverainetés – et non ces abandons – ne peuvent s’effectuer que sous le contrôle et avec l’assentiment des parlements nationaux. L’Union dans les négociations internationales peut défendre ainsi les intérêts européens forte du soutien de ses peuples.

 

Mais, surtout, et c’est là un élément de lutte contre la mondialisation en ce qu’elle a de fâcheux – car elle a des côtés positifs – : réinstaurer la préférence communautaire. Car les partisans du « oui » invoquaient volontiers les mânes des grands ancêtres, Robert Schumann, de Gasperi et Adenauer, mais oubliaient de dire que le Traité de Rome, en 1954, fondait l’Europe sur la préférence communautaire. C’est-à-dire que les Etats, dans leurs échanges commerciaux, devaient privilégier les membres de ce qui s’appelait alors la Communauté économique. On a abandonné cela.

 

Ceux qui proposent un tel programme pour l’Europe, certes schématique et qui mériterait d’être affiné, ne sont nullement anti-européens ! Ils veulent une Europe plus humaine, tournée vers l’avenir, riche de coopérations, mais sans abolir pour cela, fût-ce à petit feu, les Etats nationaux et leur riche passé.

 

 

5- Un islamolâtre à Matignon.

 

Intervenant au Sénat en avril 2003, à l’occasion de la journée du livre d’histoire, Dominique de Villepin, qui n’était alors que ministre des Affaires étrangères, déclarait : « … Riches de cette diversité, les mondes de l’islam et de l’Occident s’entremêlent. Les cinq millions de musulmans de France nous le montrent : la dimension islamique fait partie intégrante de l’Europe. Soucieux d’assumer pleinement,t leur appartenance nationale et de participer activement à l’avenir de leur pays, les musulmans européens, authentiques passeurs de culture, représentent une chance que nos sociétés doivent saisir pour se projeter dans l’avenir. Songeons aussi aux liens tissés au cours de l’histoire par les peuples européens, et par notre pays en particulier, avec le Liban, la Syrie, l’Egypte et, bien sûr, le Maghreb ou l’Afrique subsaharienne.
Oui l’Europe a vocation à relier entre elles les civilisations, par son expérience, ses inspirations multiples, sa géographie.

Oui, l’islam a toute sa place dans l’Europe, d’ores et déjà et davantage encore à l’avenir, pensons à la Turquie ou encore à la Bosnie qui a su, dans la pire des épreuves maintenir vivant son double héritage, européen et musulman… »

 

On reste confondu d’entendre un ministre se prétendant féru d’histoire, proférer de tells contrevérités puisque aussi bien la « dimension islamique » censée faire « partie intégrante de l’Europe » n’a jamais été que le résultat de rezzous et d’agressions militaires de la part des puissances musulmanes, mais on comprend mieux pourquoi, arrivé Place Beauvau, le même Villepin n’a fait exécuter en 2004 que 10672 arrêtés de reconduite à la frontière sur les 47000 prononcés contre des immigrés clandestins.

Et l’on comprend aussi que, même si le rejet de la Turquie a été primordial dans le succès du non le 29 mai, le Premier ministre  mettra tout en œuvre pour favoriser l’association d’Ankara au Vingt-cinq. D’ailleurs, optimiste, le premier ministre Erdogan déclarait dès le 30 mai : « Rien ne change » et annonçait qu’il « continuerait à tout faire en vue de l’adhésion » de son pays . Simultanément, le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gul, faisait savoir  que le vote des Français « n’était pas un inquiétude  pour la Turquie » car «  l’ouverture des négociations ne sera affectée par aucun changement politique ou juridique dans aucun  des pays de l’UNION ». Conviction partagée par le président de la Commission José manuel Barroso qui expliquait quant à lui que le rejet en France de la Constitution européenne ne signifiait « bien sûr » pas la remise en cause de l’ouverture des négociations avec la Turquie, qui débuteront « comme prévu » le 3 octobre.

On imagine donc quelle intense satisfaction a suscitée à Bruxelles comme à Ankara la nomination de l’islamolâtre Villepin à Matignon. ». (CM. G. Rivarol 10 juin 2005)

 

 

6- La Franc-Maçonnerie annonce  ses prochaines attaques

 

On peut lire dans « Le  Monde » du 11 juin 2005, un article  signé par   Gérard Pappalardo, Alain Bauer, Jacques Lafouge et Jean-Robert Ragache

 

Gérard Pappalardo est président du conseil de l'ordre du Grand Orient de
France.
Alain Bauer, Jacques Lafouge, Jean-Robert Ragache sont anciens présidents.
 

Point de vue
Pour une Constituante des peuples d'Europe
LE MONDE | 11.06.05 |


En quelques jours, le débat sur l'Europe a changé de dimensions, la crise politique française, latente depuis avril 2002, est devenue une crise de régime, les hiérarchies des Eglises ont révélé leur vrai visage.

Le non a gagné en France et aux Pays-Bas ; il va gagner dans d'autres pays d'Europe. La crise de la représentation politique nécessite de penser une autre République.

L'Europe qui nous était proposée a cessé de faire rêver. Europe de l'acier devenue Europe des marchands, elle peine à trouver son statut d'Europe des citoyens. Les Etats ont un sens, une histoire, un contenu. A nous de mettre en place les coopérations nationales qui permettront de faire avancer les Europe aux dimensions variables qui marquent la volonté des peuples d'avancer ensemble pour g arantir un espace de liberté, de paix,
de progrès social et de laïcité.

L'Europe puissance était morte depuis l'échec de la Communauté européenne de défense en 1954. Son deuxième décès fut enregistré lors des négociations concernant l'entrée du Royaume-Uni, en 1973. Ses obsèques ont eu lieu le 29 mai.

Le temps est donc venu de procéder à l'élection au suffrage universel d'une Assemblée constituante des peuples d'Europe, pour procéder à la nouvelle étape et sortir du funeste traité de Nice, qui en bloque le fonctionnement.

Aussi grave, et encore plus préoccupant, le réveil de l'ordre moral se fait sentir. La publication du Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille par le Vatican montre le travail de régression entrepris et la nature du combat qu'il faut mener.

Issu de la conférence de 1994 du PNUD sur la population, qui avait vu le rapprochement des intégristes de toutes les religions contre les libertés individuelles, ce texte, nouvea u catéchisme moral, révèle enfin ce que la situation américain e avait révélé lors des derniers scrutins présidentiels : l'Eglise reprend le contrôle des appareils politiques pour mener son propre programme. Contre la liberté des femmes de choisir, des couples de s'unir, contre le droit de mourir dans la dignité, la contraception, la procréation assistée, le progrès médical, la recherche. Il ne s'agit plus d'un lexique, mais d'un nouveau syllabus.

Les francs-maçons, au-delà de leurs convictions politiques ou de leurs engagements personnels, doivent reprendre la parole, ouvrir le débat, rassembler les femmes et les hommes qui souhaitent la liberté et le progrès. Contre le nouveau désordre du monde et les zélotes d'une morale révolue, il est largement temps de reprendre l'initiative ».

 

Nos auteurs s’en prennent au livre « le Lexique ». Le titre exact est « le Lexique sur la famille, la vie, les questions éthiques » Ce livre de près de 1000 pages fut publié au début du mois de mai 2005 aux éditions Téqui. C’est un compendium de textes sur ces sujets provenant du Vatican.  Il donne les positions de Rome sur tous les sujets modernes de bioéthique.


Documents.

Discours du pape Benoît XVI sur la famille prononcé le 6 juin

Texte intégral

Dans la série « documents », nous publions le texte intégral du discours que le pape Benoît XVI a prononcé pour introduire les travaux du congrès ecclésial du diocèse de Rome, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, le lundi 6 juin. Cette lecture est d’autant plus nécessaire après la lecture de l’article précédent.  Je crois au combat des idées ! La preuve ! Vous l’avez ici.

Qu’il me soit également permis de relever l’enseignement de Benoît XVI sur le relativisme philosophique, la marque du monde contemporain, le propre de la philosophie « maçonnique », le grand ennemi de l’intelligence humaine, le grand obstacle de toute éducation. Cet enseignement sur le « relativisme » se trouve à la fin  du document. Je résume sa pensée

 L’obstacle majeur à la bonne éducation est  le relativisme philosophique actuel. En raison de ce qu’il est.  Très belle définition du « relativisme doctrinal ». Pas d’éducation possible dans un tel « relativisme ». Il faut donc le surmonter : nous sommes également appelés à nous opposer à sa domination destructrice dans la société et dans la culture.

 

« Aujourd'hui, un obstacle particulièrement menaçant pour l'œuvre d'éducation est constitué par la présence massive, dans notre société et notre culture, de ce relativisme qui, en ne reconnaissant rien comme définitif, ne laisse comme ultime mesure que son propre moi avec ses désirs, et sous l'apparence de la liberté devient une prison pour chacun, séparant l'un de l'autre et réduisant chacun à se retrouver enfermé dans son propre « Moi ». Dans un tel horizon relativiste une véritable éducation n'est donc pas possible: en effet, sans la lumière de la vérité toute personne est condamnée, à un moment ou à un autre, à douter de la bonté de sa vie même et des relations qui la constituent, de la valeur de son engagement pour construire quelque chose en commun avec les autres.
Il est donc clair que nous devons non seulement chercher à surmonter le relativisme dans notre travail de formation des personnes, mais que nous sommes également appelés à nous opposer à sa domination destructrice dans la société et dans la culture. A côté de la parole de l'Eglise, le témoignage et l'engagement public des familles chrétiennes est donc très important, en particulier pour réaffirmer le caractère inviolable de la vie humaine de sa conception jusqu'à son terme naturel, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives et administratives qui soutiennent les familles dans leur tâche d'engendrer et d'éduquer les enfants, tâche essentielle pour notre avenir commun. Je vous remercie cordialement également pour cet engagement ».

M’est avis que ce sera le thème de la première et prochaine Encyclique de Benoît XVI.

Voici le texte intégral du discours. Pour en faciliter la lecture, je résume en quelques mots la pensée du pape dans chaque paragraphe.

 

« Chers frères et sœurs,

J'ai accueilli bien volontiers l'invitation à inaugurer par une réflexion notre Congrès diocésain, avant tout parce que cela me permet de vous rencontrer, et d'avoir un contact direct avec vous, mais également parce que je peux vous aider à approfondir le sens et le but du chemin pastoral que l'Eglise de Rome parcourt actuellement.

Les salutations et compliments du pape au sujet de cette réunion synodale.

Je salue avec affection chacun de vous, évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses et en particulier vous, laïcs et familles qui assumez de façon consciente ces devoirs d'engagement et de témoignage chrétien qui trouvent leur racine dans le sacrement du baptême et, pour ceux qui sont mariés, dans celui du mariage. Je remercie de tout cœur le cardinal-vicaire et les époux Luca et Adriana Pasquale pour les paroles qu'ils m'ont adressées au nom de tous.


La Paroisse, son élan missionnaire  d’autant plus nécessaire dans « un cadre socioculturel dans lequel sont à l'œuvre de multiples forces qui tendent à nous éloigner de la foi et de la vie chrétienne ».

Ce congrès, ainsi que l'année pastorale dont il fournira les lignes directrices, constituent une nouvelle étape du parcours que l'Eglise de Rome a commencé, sur la base du synode diocésain, avec la mission dans la ville voulue par notre bien-aimé pape Jean-Paul II, en préparation au grand Jubilé de l'An 2000. Dans cette mission, toutes les réalités de notre diocèse, — paroisses, communautés religieuses, associations et mouvements — se sont mobilisées, non seulement pour une mission s’adressant au peuple de Rome, mais pour être elles-mêmes un « peuple de Dieu en mission », appliquant de façon concrète l'heureuse expression de Jean-Paul II, « paroisse, cherche-toi, et trouve-toi hors de toi-même »: c'est-à-dire dans les lieux où vivent les personnes. Ainsi, au cours de cette mission dans la ville, plusieurs milliers de chrétiens de Rome, en grande partie des laïcs, sont devenus missionnaires et ont apporté la parole de la foi d'abord dans les familles des divers quartiers de la ville, puis dans les divers lieux de travail, dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les Universités, dans les domaines de la culture et du temps libre.

Après l'Année Sainte, mon bien-aimé prédécesseur vous a demandé de ne pas interrompre ce chemin et de ne pas disperser les énergies apostoliques suscitées et les fruits de grâce recueillis. C'est pourquoi, depuis 2001, l'objectif pastoral fondamental du diocèse a été celui de donner une forme permanente à la mission, en conférant un sens missionnaire plus fort à la vie et aux activités de la paroisse et de toute autre activité ecclésiale. Je voudrais vous dire avant tout que j'entends confirmer pleinement ce choix: en effet, celui-ci se révèle toujours plus nécessaire et sans alternative, dans un cadre socioculturel dans lequel sont à l'œuvre de multiples forces qui tendent à nous éloigner de la foi et de la vie chrétienne ».


L’engagement missionnaire de l'Eglise de Rome s'est concentré surtout sur la famille.Les raisons de cette  attention particulière sur la famille sont ic développées par le pape.

« Depuis désormais deux ans, l'engagement missionnaire de l'Eglise de Rome s'est concentré surtout sur la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale est aujourd'hui confrontée à de multiples difficultés et menaces, et a donc particulièrement besoin d'être évangélisée et soutenue de façon concrète, mais également parce que les familles chrétiennes constituent une ressource décisive pour l'éducation à la foi, l'édification de l'Eglise comme communion et sa capacité de présence missionnaire dans les situations de vie les plus diverses, ainsi que pour apporter un ferment chrétien à la culture diffuse et aux structures sociales. Nous poursuivrons également ces orientations au cours de la prochaine année pastorale, c'est pourquoi le thème de notre congrès est: « Famille et communauté chrétienne: formation de la personne et transmission de la foi ».

Le présupposé dont il faut partir, pour pouvoir comprendre la mission de la famille dans la communauté chrétienne et ses devoirs de formation de la personne et de transmission de la foi, reste toujours celui de la signification que le mariage et la famille revêtent dans le dessein de Dieu, créateur et sauveur. Cela constituera donc le noyau de ma réflexion de ce soir, en me référant à l'enseignement de l'Exhortation apostolique « Familiaris consortio » (deuxième partie, nn. 12-16).

Le fondement divin  de la famille : l’homme est créé à l’image de Dieu. Or Dieu est amour. Ainsi l’homme devient-il  semblable à Dieu dans la mesure où il devient quelqu'un qui aime.

Mariage et famille ne sont pas en réalité une construction sociologique due au hasard, et fruit de situations historiques et économiques particulières. Au contraire, la question du juste rapport entre l'homme et la femme puise ses racines dans l'essence la plus profonde de l'être humain et ne peut trouver sa réponse qu'à partir de là. C'est-à-dire qu'elle ne peut être séparée de la question ancienne et toujours nouvelle de l'homme sur lui-même: qui suis-je? Qu'est-ce que l'homme? Et cette question, à son tour, ne peut être séparée de l'interrogation sur Dieu: Dieu existe-t-il? Et qui est Dieu? Quel est son visage véritable? La réponse de la Bible à ces deux questions a valeur d'unité et de conséquence: l'homme est créé à l'image de Dieu, et Dieu lui-même est amour. C'est pourquoi la vocation à l'amour est ce qui fait de l'homme l'authentique image de Dieu: il devient semblable à Dieu dans la mesure où il devient quelqu'un qui aime.

L’homme est esprit et corps. Il est une personne. Ce qui donne un sens nouveau et unique à l’amour humain

De ce lien fondamental entre Dieu et l'homme en découle un autre: le lien indissoluble entre esprit et corps: l'homme est en effet une âme qui s'exprime dans le corps et un corps qui est vivifié par un esprit immortel. Le corps de l'homme et de la femme revêt donc également, pour ainsi dire, un caractère théologique; ce n'est pas uniquement un corps, et ce qui est biologique chez l'homme n'est pas seulement biologique, mais est l'expression et la réalisation de notre humanité. De même, la sexualité humaine n'est pas séparée de notre nature de personne, mais lui appartient. Ce n'est que lorsque la sexualité est intégrée dans la personne qu'elle réussit à acquérir un sens.

La personne et l’institution familiale : bien nécessaire de la société temporelle.

Ainsi, des deux liens, celui de l'homme avec Dieu et, dans l'homme, celui du corps avec l'esprit, en découle un troisième: celui entre personne et institution. La totalité de l'homme inclut en effet la dimension du temps, et le « oui » de l'homme est un dépassement du moment présent: dans son intégrité, le « oui » signifie « toujours », et constitue l'espace de la fidélité. Ce n'est qu'au sein de celui-ci que peut croître la foi qui donne un avenir et qui permet que les enfants, fruits de l'amour, croient en l'homme et en son avenir en des temps difficiles. La liberté du « oui » se révèle donc comme une liberté capable d'assumer ce qui est définitif: la plus grande expression de la liberté n'est alors pas la recherche du plaisir, sans jamais parvenir à une véritable décision. Apparemment, cette ouverture permanente semble être la réalisation de la liberté, mais ce n'est pas vrai: la véritable expression de la liberté est la capacité à se décider pour un don définitif, dans lequel la liberté, en se donnant, se retrouve pleinement soi-même.

De façon concrète, le « oui » personnel et réciproque de l'homme et de la femme ouvre les portes à l'avenir, à l'authentique humanité de chacun, et, dans le même temps, est destiné au don d'une nouvelle vie. C'est pourquoi ce « oui » personnel ne peut être qu'un « oui » publiquement responsable, à travers lequel les conjoints assument la responsabilité publique de la fidélité qui garantit également l'avenir de la communauté. En effet, aucun de nous n'appartient exclusivement à soi-même: c'est pourquoi chacun est appelé à assumer au plus profond de soi sa responsabilité publique. Le mariage comme institution n'est donc pas une ingérence indue de la société ou de l'autorité, l'imposition d'une forme extérieure dans la réalité la plus privée de la vie; il s'agit au contraire d'une exigence intrinsèque du pacte de l'amour conjugal et de la profondeur de la personne humaine.

Très forte critique contre les « unions libres et les « speudo-mariages entre personnes du même sexe ».

Les diverses formes actuelles de dissolution du mariage, comme les unions libres et le « mariage à l'essai », jusqu'au pseudo-mariage entre personnes du même sexe, sont au contraire l'expression d'une liberté anarchique, qui se fait passer à tort pour la véritable liberté de l'homme. Une telle pseudo-liberté repose sur une banalisation du corps, qui inclut inévitablement la banalisation de l'homme. Son présupposé est que l'homme peut faire ce qu'il veut de lui-même: son corps devient ainsi une chose secondaire, manipulable du point de vue humain, qui peut être utilisé comme bon lui semble. Le libertinage, qui se fait passer pour la découverte du corps et de sa valeur, est en réalité un dualisme qui rend le corps méprisable, le plaçant pour ainsi dire en dehors de l'être authentique et de la dignité de la personne.

L’amour de Dieu pour l’homme, manifesté dans l’histoire du salut
  est aussi la  « forme » de l’amour conjugal et de l’institution matrimoniale.

La vérité du mariage et de la famille, qui puise ses racines dans la vérité de l'homme, a trouvé sa réalisation dans l'histoire du salut, qui a en son centre la parole: « Dieu aime son peuple ». La révélation biblique, en effet, est avant tout l'expression d'une histoire d'amour, l'histoire de l'Alliance de Dieu avec les hommes: c'est pourquoi l'histoire de l'amour et de l'union d'un homme et d'une femme dans l'alliance du mariage a pu être assumée par Dieu comme symbole de l'histoire du salut. Le caractère inexprimable, le mystère de l'amour de Dieu pour les hommes, reçoit sa forme linguistique du vocabulaire du mariage et de la famille, dans le sens positif et négatif: le rapprochement de Dieu de son peuple est en effet présenté à travers le langage de l'amour sponsal, tandis que l'infidélité d'Israël, son idolâtrie, est désignée comme l'adultère et la prostitution.

Dans le Nouveau Testament, Dieu radicalise son amour jusqu'à devenir Lui-même, dans son Fils, chair de notre chair, vrai homme. De cette façon, l'union de Dieu avec l'homme a assumé sa forme suprême, irréversible et définitive. Et ainsi, la forme définitive de l'amour humain également, est tracée, ce « oui » réciproque qui ne peut être révoqué: cette forme n'aliène pas l'homme, mais le libère des aliénations de l'histoire pour le ramener à la vérité de la création. Le caractère sacramentel que le mariage revêt dans le Christ signifie donc que le don de la création a été élevé au niveau de la grâce de la rédemption. La grâce du Christ ne vient pas s'ajouter de l'extérieur à la nature de l'homme, elle ne lui fait pas violence, mais la libère et la restaure, précisément en l'élevant au-delà de ses propres limites. Et, de même que l'incarnation du Fils de Dieu révèle sa véritable signification dans la croix, ainsi, l'authentique amour humain est don de soi, il ne peut exister s'il veut se soustraire à la croix.

Chers frères et sœurs, ce lien profond entre Dieu et l'homme, entre l'amour de Dieu et l'amour humain, trouve une confirmation également dans certaines tendances et développements négatifs, dont nous ressentons le poids. L'avilissement de l'amour humain, la suppression de l'authentique capacité d'aimer se révèle en effet, à notre époque, l'arme la plus adaptée et la plus efficace pour chasser Dieu de l'homme, pour éloigner Dieu du regard et du cœur de l'homme. De façon analogue, la volonté de « libérer » la nature de Dieu conduit à perdre de vue la réalité même de la nature, y compris la nature de l'homme, en la réduisant à un ensemble de fonctions dont on peut disposer à souhait pour édifier un monde supposé meilleur et une humanité supposée plus heureuse; au contraire, on détruit le dessein du Créateur et, ainsi, la vérité de notre nature.

Il en est ainsi également du fruit normal du mariage : les enfants : « en ce qui concerne la procréation des enfants, le mariage reflète également son modèle divin, l'amour de Dieu pour l'homme »

En ce qui concerne la procréation des enfants, le mariage reflète également son modèle divin, l'amour de Dieu pour l'homme. Chez l'homme et chez la femme, la paternité et la maternité, comme le corps et comme l'amour, ne se laissent pas cerner par la biologie: la vie n'est donnée entièrement que lorsqu'à la naissance sont également donnés l'amour et le sens qui permettent de dire oui à cette vie. C'est précisément de ce fait qu'apparaît tout à fait clairement combien il est contraire à l'amour humain, à la vocation profonde de l'homme et de la femme, de fermer systématiquement sa propre union au don de la vie, et plus encore de supprimer ou de manipuler la vie qui naît.

Cependant, aucun homme et aucune femme ne peuvent à eux seuls et uniquement avec leurs propres forces donner aux enfants de manière adaptée l'amour et le sens de la vie. En effet, pour pouvoir dire à quelqu'un « ta vie est bonne, bien que je ne connaisse pas ton avenir », une autorité et une crédibilité supérieures à celles que l'individu peut se donner lui-même sont nécessaires. Le chrétien sait que cette autorité est conférée à cette famille plus vaste que Dieu, à travers son Fils Jésus Christ et le don de l'Esprit Saint, a créée dans l'histoire des hommes, c'est-à-dire à l'Eglise. Il reconnaît ici à l'œuvre cet amour éternel et indestructible qui assure à la vie de chacun de nous son sens permanent, même si nous ne connaissons pas l'avenir. C'est pour cette raison que l'édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l'Eglise, qui la soutient et l’emmène avec elle et qui garantit le fait qu'elle a un sens et qu'à l'avenir également le « oui » du Créateur sera présent sur elle. Et, réciproquement, l'Eglise est édifiée par les familles, « petites Eglises domestiques », comme les a appelées le Concile Vatican II (Lumen gentium, n. 11; Apostolicam actuositatem, n. 11), en redécouvrant une antique expression patristique (Saint Jean Chrysostome, In Genesim serm. VI, 2; VII, 1). Dans la même optique, Familiaris consortio affirme que «le mariage chrétien... constitue le lieu naturel où s'accomplit l'insertion de la personne humaine dans la grande famille de l'Eglise» (n. 15).

La famille, la paroisse, les œuvres paroissiales et l’Eglise : en ces communautés, se transmet aussi la foi.  

Une conséquence évidente découle de tout cela: la famille et l'Eglise, concrètement, les paroisses et les autres formes de communautés ecclésiales, sont appelées à la plus étroite collaboration pour la tâche fondamentale qui est constituée, de manière indissociable, par la formation de la personne et par la transmission de la foi. Nous savons bien que pour une œuvre d'éducation authentique il ne suffit pas d'une théorie juste ou d'une doctrine à transmettre. Il faut quelque chose de beaucoup plus grand et humain, de la proximité, quotidiennement vécue, qui est propre à l'amour et qui trouve son milieu le plus propice avant tout dans la communauté familiale, mais ensuite également dans une paroisse, ou un mouvement ou une association ecclésiale, où se rencontrent des personnes qui prennent soin de leurs frères, en particulier des enfants et des jeunes, mais également des adultes, des personnes âgées, des malades, des familles elles-mêmes car elles les aiment dans le Christ. Le grand patron des éducateurs, saint Jean Bosco, rappelait à ses fils spirituels, que l'« éducation est une chose du cœur et que Dieu seul en est le patron » (Epistolario, 4, 209).

Au centre de l'œuvre éducative, et en particulier dans l'éducation à la foi, qui est le sommet de la formation de la personne et son horizon le plus adapté, se trouve de manière concrète la figure du témoin: il devient un point de référence précisément dans la mesure ou il sait rendre raison de l'espérance qui soutient sa vie (cf. 1 P 3, 15), il est personnellement concerné par la vérité qu'il propose. D'autre part, le témoin ne renvoie jamais à lui-même mais à quelque chose, ou mieux à Quelqu'un plus grand que lui, qu'il a rencontré et dont il a éprouvé la bonté à laquelle on peut faire confiance. Ainsi, chaque éducateur et témoin trouve son modèle inégalable en Jésus Christ, le grand témoin du Père, qui ne disait rien de lui-même, mais qui parlait comme le Père le lui avait enseigné (cf. Jn 8, 28).

C’est la raison pour laquelle à la base de la formation de la personne chrétienne et de la transmission de la foi se trouvent nécessairement la prière, l'amitié personnelle avec le Christ et la contemplation en Lui du visage du Père. Cela vaut évidemment pour tout notre engagement missionnaire, en particulier pour la pastorale de la famille: que la Famille de Nazareth soit donc pour nos familles et pour nos communautés l'objet d'une prière constante et confiante, ainsi qu'un modèle de vie.

Chers frères et sœurs, et en particulier vous, chers prêtres, je connais la générosité et le dévouement avec lesquels vous servez le Seigneur et l'Eglise. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, en lien étroit avec les sacrements de l'initiation chrétienne, ainsi que pour la préparation au mariage et pour l'accompagnement des familles dans leur chemin souvent difficile, en particulier dans la grande tâche de l'éducation des enfants, est la route fondamentale pour régénérer continuellement l'Eglise et également pour vivifier le tissu social de notre bien-aimée ville de Rome.

La foi et la liberté de l’enfant.

Continuez donc, sans vous laisser décourager par les difficultés que vous rencontrez. Le rapport éducatif est de par sa nature quelque chose de délicat: il met en effet en jeu la liberté de l'autre, que l’on provoque toujours, même si c’est avec douceur, à prendre une décision. Ni les parents, ni les prêtres ou les catéchistes, ni les autres éducateurs ne peuvent se substituer à la liberté de l'enfant, de l'adolescent ou du jeune auquel ils s'adressent. Et la proposition chrétienne interpelle de manière particulièrement profonde la liberté, l'appelant à la foi et à la conversion.

L’obstacle majeur à la bonne éducation : le relativisme philosophique actuel. Très belle définition du « relativisme doctrinal ». Pas d’éducation possible dans un tel « relativisme ».

 

Aujourd'hui, un obstacle particulièrement menaçant pour l'œuvre d'éducation est constitué par la présence massive, dans notre société et notre culture, de ce relativisme qui, en ne reconnaissant rien comme définitif, ne laisse comme ultime mesure que son propre moi avec ses désirs, et sous l'apparence de la liberté devient une prison pour chacun, séparant l'un de l'autre et réduisant chacun à se retrouver enfermé dans son propre « Moi ». Dans un tel horizon relativiste une véritable éducation n'est donc pas possible: en effet, sans la lumière de la vérité toute personne est condamnée, à un moment ou à un autre, à douter de la bonté de sa vie même et des relations qui la constituent, de la valeur de son engagement pour construire quelque chose en commun avec les autres.

Il faut donc le surmonter : nous sommes également appelés à nous opposer à sa domination destructrice dans la société et dans la culture.

Il est donc clair que nous devons non seulement chercher à surmonter le relativisme dans notre travail de formation des personnes, mais que nous sommes également appelés à nous opposer à sa domination destructrice dans la société et dans la culture. A côté de la parole de l'Eglise, le témoignage et l'engagement public des familles chrétiennes est donc très important, en particulier pour réaffirmer le caractère inviolable de la vie humaine de sa conception jusqu'à son terme naturel, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives et administratives qui soutiennent les familles dans leur tâche d'engendrer et d'éduquer les enfants, tâche essentielle pour notre avenir commun. Je vous remercie cordialement également pour cet engagement.

La  famille : lieu où doit naître les vocations sacerdotales et religieuses

Un dernier message que je voudrais vous confier concerne le soin pour les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée: nous savons tous combien l'Eglise en a besoin! Pour que ces vocations naissent et parviennent à maturation, pour que les personnes appelées restent toujours dignes de leur vocation, la prière est tout d'abord décisive, une prière qui ne doit jamais manquer dans chaque famille et communauté chrétienne. Mais le témoignage de vie des prêtres, des religieux et des religieuses, la joie qu'ils expriment pour avoir été appelés par le Seigneur sont également fondamentaux. L'exemple que les enfants reçoivent au sein de leur propre famille et la conviction des familles que, pour elles aussi, la vocation de leurs enfants est un grand don du Seigneur est également essentiel. Le choix de la virginité par amour de Dieu et des frères, qui est demandé pour le sacerdoce et la vie consacrée, accompagne en effet la valorisation du mariage chrétien: l'un et l'autre, de deux manières différentes et complémentaires, rendent d'une certaine façon visible le mystère de l'alliance entre Dieu et son peuple.

Chers frères et sœurs, je vous confie ces réflexions comme contribution à votre travail au cours des soirées du congrès et, ensuite, pendant la prochaine année pastorale. Je demande au Seigneur de vous donner du courage et de l'enthousiasme, afin que notre Eglise de Rome, chaque paroisse, chaque communauté religieuse, association ou mouvement participe plus intensément à la joie et aux efforts de la mission et, ainsi, que chaque famille et toute la communauté chrétienne redécouvre dans l'amour du Seigneur la clef qui ouvre la porte des cœurs et qui rend possible une véritable éducation à la foi et à une formation des personnes. Que mon affection et ma bénédiction vous accompagnent aujourd'hui et à l'avenir.

[Texte original : italien – Traduction réalisée par Zenit]