« Les Nouvelles

de

Chrétienté »

n° 14

Le 21 juillet

Sommaire :

A- A l’écoute du Pape.

a- l’allocution du pape le dimanche 17  juillet

b- Les activités de « vacances » du Pape  à Combes, dans la vallée d’Aoste : prière, marche, piano, étude. 

c- Benoît XVI se repose mais prépare un livre

d-  Publication du programme officiel du Voyage pontifical de Benoît XVI à Cologne

 

e-Le sixième volume des aventures d' « Harry Potter »

 

f- Bientôt la version française du compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique

 

g- A propos de la Communion du frère Roger Schutz  des mains du pape Benoît XVI, alors encore cardinal Ratzinger,

B- Aux Indes: L’archevêque de New Delhi crée neuf paroisses pour les catholiques de rite oriental

  

C- Des nouvelles de l’Eglise en France

 

a- Mgr Daucourt, évêque de Nanterre, permet  la messe saint Pie V dans son diocèse

 

b- La Lettre de Paix liturgique 92

 

c- les chiffres des ordinations sacerdotales en France : en 2005

 

d- Vers un retour au lundi de Pentecôte férié

 

e- Les résultats pour la FSSPX du baccalauréat 2005.

D- Aux Etats-Unis :  Bush nomme un conservateur à la Cour suprême :  John G. Roberts

E- Problèmes de démographie

a- Les démographes réunis à Tours en France

b- Le responsable de la démographie à la direction générale de l'emploi à Bruxelles prévoit un choc social à l'horizon 2030

F- Au Liban : L'amnistie de Samir Geagea

G- Nouvelles politiques en France

a- Les élections en France

 

b- Les « Régions et l’augmentation des impots locaux.

 

H-La Turquie: une "christianophobie" institutionnelle

 

A- A l’écoute du Pape.  

a- l’allocution du pape le dimanche 17  juillet.

Nous publions ci-dessous le texte de l’allocution que Benoît XVI a prononcée lors de l’Angélus, dimanche 17 juillet.

Chers frères et sœurs,

Depuis quelques jours, je me trouve ici, au milieu des merveilleuses montagnes du Val d'Aoste, où est encore vif le souvenir de mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, qui pendant plusieurs années y a fait de brefs séjours reposants et tonifiants. Cette pause estivale est un don de Dieu véritablement providentiel, après les premiers mois du service pastoral exigeant que la Providence divine m'a confié. Je remercie de tout cœur l'évêque d'Aoste, le cher Mgr Giuseppe Anfossi, et également l'archevêque métropolitain, le cher cardinal Poletto, de Turin, et ceux qui l'ont rendue possible, ainsi que ceux qui avec discrétion et une généreuse abnégation, veillent afin que tout se déroule avec sérénité. Je suis en outre reconnaissant à la population locale et aux touristes pour leur accueil cordial.

Dans le monde où nous vivons, cela devient presque une nécessité de pouvoir se régénérer dans le corps et dans l'esprit, en particulier pour ceux qui habitent en ville, où les conditions de vie, souvent frénétiques, laissent peu de place au silence, à la réflexion et au contact reposant avec la nature. Les vacances sont, en outre, des jours pendant lesquels on peut se consacrer plus longuement à la prière, à la lecture et à la méditation sur les significations profondes de la vie, dans le cadre serein de sa famille et de ses proches. Le temps des vacances offre des opportunités uniques de s'arrêter devant les spectacles suggestifs de la nature, merveilleux «livre» à la portée de tous, grands et petits. Au contact de la nature, la personne retrouve sa juste dimension, elle redécouvre qu'elle est une créature, petite mais dans le même temps unique, « capable de Dieu » car intérieurement ouverte à l'infini. Poussée par la demande de sens, qui est pressante dans son cœur, celle-ci perçoit dans le monde environnant l'empreinte de la bonté, de la beauté et de la providence divine et elle s'ouvre presque naturellement à la louange et à la prière.

En récitant ensemble l'Angélus depuis cette agréable localité alpine, demandons à la Vierge Marie de nous enseigner le secret du silence qui devient louange, du recueillement qui dispose à la méditation, de l'amour pour la nature qui fleurit en action de grâce à Dieu. Nous pourrons ainsi plus facilement accueillir dans le cœur la lumière de la Vérité et la pratiquer dans la liberté et dans l'amour.

b- Les activités de « vacances » du Pape  à Combes, dans la vallée d’Aoste : prière, marche, piano, étude. 

 « Au cours d'un entretien informel avec les journalistes venus aux Combes (Vallée d'Aoste), le directeur de la Salle-de- Presse du Saint-Siège a confirmé que le séjour de Benoît XVI (11-28 juillet) constituait "vraiment des vacances, mais des vacances de travail".

Joaquín Navarro-Valls a précisé qu'après sa Messe matinale et le petit- déjeuner, le Pape lisait le bréviaire puis se retirait pour écrire. "Je ne dirais pas qu'il prépare une Encyclique", a-t-il ajouté, laissant ainsi entendre que Benoît XVI rédigeait plutôt un livre. L'après-midi, le Pape se promène aux alentours, et samedi il a salué ses voisins au retour de la sortie.

Le chalet qui accueille le Pape, propriété des Salésiens, est celui qui logeait déjà Jean-Paul II et "tout semble comme avant -a confié M.Navarro- Valls- sauf le piano" que le Saint-Père a fait installer dans le bureau. "C'est un amateur de piano, et ces jours-ci on l'a surtout entendu jouer du Mozart".

c- Benoît XVI se repose mais prépare un livre

 La nouvelle est confirmée par le cardinal Bertone.

 « Le pape est en vacances mais il continue de travailler: il examine des documents, étudie et est en train d’écrire un livre », a expliqué le cardinal Tarcisio Bertone, archevêque de Gênes, à l’issue de sa visite auprès du pape Benoît XVI aux Combes, où le pape se repose jusqu’au 28 juillet.

Le pape a en effet reçu le cardinal Bertone, naguère secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi dont le cardinal Joseph Ratzinger était le préfet, et l’a retenu à déjeuner.

Le cardinal a souligné qu’il a trouvé le pape « reposé et détendu », et s’il n’est pas un « sportif » il n’en est pas moins un « bon marcheur » et pourrait faire quelques excursions la semaine prochaine.


d-  Publication du programme officiel du Voyage pontifical de Benoît XVI à Cologne

« Les jeunes catholiques se rassembleront donc à Cologne du 16 au 21 août autour du thème: "Nous sommes venus pour l'adorer" (paroles des Mages rapportée par Marc).

Cologne sera le premier déplacement de Benoît XVI hors d'Italie.

Il y rencontrera le million de jeunes attendu par les organisateurs  des JMJ,  le 18 août.

On sait que cette Journée de Cologne répond au voeu exprimé par Jean-Paul II à l'attention du Cardinal Joachim Meisner lors de la JMJ de 1997 à Paris. " Le Pape m'avait dit qu'il serait bon -a raconté l'Archevêque de Cologne- que l'une des premières JMJ du nouveau millénaire se déroule en Allemagne, pays qui avait engendré au XX siècle une catastrophe pour l'humanité. Ce serait bon qu'en vienne cette fois un signe d'espérance".

Aujourd'hui, 20 juillet, a été publié le Programme officiel du Voyage apostolique de Benoît XVI en Allemagne, à l'occasion de la XX Journée mondiale de la Jeunesse (18-21 août).

Le Pape quittera Rome par avion jeudi 18 août à 10 h pour atterrir à midi sur l'aéroport international de Köln-Bonn. Après la cérémonie d'accueil il gagnera par la route sa résidence, l'archevêché de Cologne, où il déjeunera. Ensuite il se rendra à l'embarcadère Du Rodenkirchenbrücke pour prendre place sur un bateau. Un bref voyage sur le Rhin le conduira face au Quai du Rheinwiesen pour le premier contact avec les jeunes. Après le discours, revenant au point d'embarquement, Benoît XVI gagnera la cathédrale.

Vendredi 19, le Pape célébrera une Messe privée à l'archevêché. A 10 h 30' il se rendra à Bonn pour y rencontrer à la Villa Hammerschmidt le Président fédéral Horst Köhler. De retour à Cologne, il visitera la synagogue, après quoi il déjeunera à sa résidence avec un groupe de jeunes. A 17 h le Saint- Père rencontrera les séminaristes en l'église St.Pantaléon, puis regagnera l'archevêché pour une rencontre oecuménique.

Le lendemain, après sa Messe, Benoît XVI recevra à sa résidence le Chancelier fédéral Gerhard Schröder, le Président du Parlement fédéral Wolfgang Thierse, la Présidente de la CDU Angela Merkel, le Ministre Président du Land de Nord Rhénanie-Westphalie Jürgen Rüttgers. A 18 h se sera le tour des représentants de communautés musulmanes. En début de soirée il gagnera l'esplanade de Marienfeld où se déroulera jusqu'à 23 h la veillée des jeunes.

Dimanche 21 août, le Pape célébrera la Messe sur la même esplanade à 10 h, suivie de l'Angélus. Après le déjeuner, il se rendra à la Piussaal du séminaire diocésain pour une rencontre avec l'épiscopat allemand. Il saluera ensuite le Comité d'organisation de la JMJ et gagnera par la route l'aéroport. La cérémonie de congé aura lieu à 18 h 45' et l'atterrissage à Roma-Ciampino est prévu à 21 h 15'.

Voici quelques statistiques sur l'Allemagne et l'Eglise catholique allemande:

L'Allemagne compte 82.520.000 habitants dont 27.411.000 catholiques (33,2%). L'Eglise catholique dispose de 105 évêques, 18.826 prêtres, 36.323 religieux et 3.561 séminaristes.

En Allemagne, l'Eglise catholique gère 10.307 institutions d'enseignement, de l'école maternelle à l'université pour un total de près de 960.000 élèves et étudiants. Elle gère également 536 hôpitaux, 1.359 dispensaires, 2.588 maisons de retraite ou de soins, 1.298 orphelinats ou garderies, 2.030 centres de consultation familiale et protection de la vie, 1.331 structures d'éducation spécialisée ou de rééducation sociale.

e--Le sixième volume des aventures d' « Harry Potter »

Le sixième volume des aventures d'Harry Potter est sorti en librairie dans la nuit du 15 juillet au 16 juillet.

En 2003 déjà, le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, avait estimé que Harry Potter "désagrège l'esprit du christianisme" en contant les aventures d'un jeune magicien, selon des propos rapportés par une sociologue et fervente catholique allemande, Gabriele Kuby.

Auteur d'un livre critique "Harry Potter, le bien ou le mal", Gabriele Kuby publie sur son site internet personnel des extraits d'une lettre du cardinal Josef Ratzinger adressée le 7 mars 2003, quand il n'était pas encore pape, à qui elle avait envoyé son ouvrage. Des extraits de ces deux lettres écrites par le futur pape son d'ailleurs publiés dans l'édition de jeudi du quotidien italien "Avvenire", édité par la Conférence des évêques italiens.

"Merci pour votre livre instructif", écrit-il. "Il est bon que vous fassiez la lumière sur Harry Potter, dont le subtil pouvoir d'attraction a un impact profond sans que l'on s'en rende compte et désagrège l'esprit du christianisme", peut-on lire

 

f- Bientôt la version française du compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique

 

Il sera publié au lendemain des JMJ de Cologne, le 22 août prochain : un remède à l’ignorance, commente le cardinal Cottier.

L’édition française est due conjointement aux éditions du Cerf (http://www.editionsducerf.fr/home.asp), Bayard (http://www.bayardpresse.com), et Fleurus-Mame (http://www.edifa.com). Le volume sera vendu en France au prix de 17 E (230 pages).

Le cardinal Georges-Marie Cottier, op, reconnaît que cette édition résumée du « Catéchisme de l’Eglise catholique » entend répondre à une « ignorance préoccupante des catholiques », non seulement en raison de la « sécularisation », mais aussi peut-être en raison d’un « défaut de pédagogie ». Il souligne qu’on « ne mémorise plus », ce qui représente « une grande erreur pédagogique faite un peu partout ».

Il précise : « On a beaucoup critiqué les catéchismes anciens comme le catéchisme de Pie X qui procédait par demandes et réponses, mais il avait une grande qualité que l’on n’a plus, à savoir de permettre de mémoriser les réponses. Expliquer bien les choses n’est pas donné à tout le monde. Il manque souvent la précision, chose essentielle aujourd’hui. Ce catéchisme qui est un résumé procède donc par demandes et réponses ».

La présentation en français de cet abrégé du catéchisme a été confiée à l’un des rédacteurs de l’édition de 1992, le cardinal Jean Honoré, archevêque émérite de Tours.


g- A propos de la Communion du frère Roger Schutz  des mains du pape Benoît XVI, alors encore cardinal Ratzinger,

. Le Vatican a produit samedi [9/07/05] une clarification concernant la commuion de frère Roger Schutz lors des obsèques de Jean Paul II comme l’a rapporté le “Basler Zeitung”. Le porte parole Navarro Valls a déclaré aux média que la réception de la sainte Communion par le fondateur de la communauté de Taizé n’était pas prévue et que cela « venait de circonstances inopinées ». Frère Roger se serait « trouvé malgré lui dans la file qui s’était formée pour recevoir la Communion du Cardinal Ratzinger et il lui aurait été impossible de se dégager », également parce que « sa foi catholique est mieux connue »

Navarro Valls estime que Roger Schutz serait fermement opposé à une Cène [célébrée] en commun. « Ceci est un cas inhabituel qui ne doit pas être généralisé »

Cet article se trouve sur http://www.kath.net/detail.php?id=10958.

Voici l’annonce en allemand.

Kommunion für Frère Roger - Vatikan trifft Klarstellung

Vatikansprecher: Empfang der hl. Eucharistie für den Gründer der Gemeinschaft von Taizé nicht vorgesehen - Roger Schutz streng gegen ein gemeinsames Abendmahl

Vatikan (www.kath.net)

Der Vatikan hat am Samstag eine Klarstellung zum Kommunionempfang von Frère Roger Schutz bei der Begräbnisfeier von Johannes Paul II. getroffen wie die "Basler Zeitung" berichtet. Vatikansprecher Joaquín Navarro-Valls teilte laut dem Medienbericht mit, dass der Empfang der hl. Eucharistie für den Gründer der Gemeinschaft von Taizé nicht vorgesehen war und dies auf "zufällige Umstände" beruhte. Frére Roger habe sich "ungewollt in der Schlange befunden, die sich vor Kardinal Joseph Ratzinger für den Empfang der Kommunion gebildet habe, und es sei unmöglich gewesen, ihn zurückzuweisen, "auch weil sein katholischer Glaube bestens bekannt ist".

Navarro-Valls betonte, dass Roger Schutz streng gegen ein gemeinsames Abendmahl sei. "Dies ist ein völlig aussergewöhnlicher Fall, der nicht verallgemeinert werden darf."

Diesen Artikel finden Sie unter http://www.kath.net/detail.php?id=10958

La communion de Frère Roger. Explication du Vatican.

Du porte parole du Vatican : la réception de la Ste Communion par le fondateur de la communauté de Taizé n’était pas prévue. – Roger Schutz fermement oppsé à la Cène en commun.

Vatican (www.kath.net)

 

 

B- Aux Indes: L’archevêque de New Delhi crée neuf paroisses pour les catholiques de rite oriental

Tradition préservée et tensions entre communautés apaisées

L’exemple de cet archevêque de New-Delhi pourrait être imité par les évêques de France…et les inspirer…d’autant que Rome est très favorable aujourd’hui à la création de paroisses personnelles. (cf l’interview du cardinal Medina dans la Nef et l’Homme Nouveau.)

Cette nouvelle très importante nous est donnée par l’Apic du 18 juillet 2005.

Mgr Vincent Concessao, archevêque de l’archidiocèse de New Delhi, en Inde, annonce la création de neuf paroisses personnelles supplémentaires pour les fidèles de rite oriental de son diocèse, indique Eglises d'Asie.

Une mesure prise pour préserver les traditions orientales de son diocèse, mais aussi pour apaiser certaines tensions entre communautés.

Il y a deux ans, à titre expérimental, il avait créé six paroisses personnelles pour les catholiques de rite syro-malabar et trois autres pour les catholiques de rite syro-malankara.

L’archevêque, de rite latin, a déclaré que cette mesure avait été prise afin de contribuer à préserver "la richesse" des traditions orientales dans son diocèse.

Il faut savoir que Eglise catholique en Inde a 120 diocèses et 12,5 millions de fidèles, l’Eglise latine est la plus importante. L’Eglise syro-malabar compte 25 diocèses et 3,5 millions de fidèles. L’Eglise syro-malankara dispose de cinq juridictions pour environ 325'000 fidèles.

La mesure décidée par Mgr Concessao prendra effet à partir du 1er août prochain. Elle a été prise "en premier lieu pour accueillir les nouveaux arrivants dans la ville" venus des rites orientaux qui ont "le sentiment de ne pas trouver leur place" en raison de "la barrière linguistique", indique le décret. Les habitants du Kerala parlent en effet le malayalam, tandis que les services religieux dans l’archidiocèse de New Delhi, en dehors des paroisses personnelles de rite oriental érigées en 2003, sont menés en hindi ou en anglais.

Selon le Père George Manimala, vicaire épiscopal pour les catholiques de rite oriental de l’archidiocèse de New Delhi, la création de ces neuf nouvelles paroisses est "une étape logique", pour permettre aux catholiques orientaux d’être fidèles à leurs traditions religieuses.

L’aumônier des Syro-Malabar de Delhi, le Père Jose Edassery, a précisé pour sa part que les nouvelles paroisses utiliseront les infrastructures des paroisses latines, dans un esprit de coopération paisible.

Par le passé et encore récemment, cette coopération ne s’est pas toujours bien passée. En mai, des Syro-Malabar ont conduit un service de prières mariales dans la rue, devant les portes d’une paroisse de rite latin, après que le curé leur ait refusé la permission d’utiliser l’église paroissiale. Régulièrement, de tels incidents se produisent. Selon certains Syro-Malabar, au moins la moitié des quelque 90'000 catholiques de l’archidiocèse de New Delhi appartiennent à leur rite, ce que contestent les responsables de rite latin. Bien souvent, dans les familles de rite oriental, les parents souhaitent pratiquer leur foi selon leur rite originel et les enfants, nés ou grandis à Delhi, préfèrent participer au culte dans le rite latin. (18.07.2005 – Apic)

Mgr Daucourt, évêque du diocèse de Nanterre en France, n’est donc pas le seul évêque à prendre en compte les particularités de son diocèse. Vous lirez, en effet, avec plaisir la nouvelle de l’annonce de la célébration de la messe dite de Saint Pie V,  pour le premier dimanche de l’Avent, dans le diocèse de Nanterre.

 

C- Des nouvelles de l’Eglise en France

 

a- Mgr Daucourt, évêque de Nanterre, permet  la messe saint Pie V dans son diocèse

 

Voici le communiqué de Mgr Daucourt annonçant sa décision.

 

La messe selon l’ancienne forme du rite romain dans le diocèse de Nanterre
«C'est à l'évêque qu'a été confiée la charge de présenter à la Majesté divine le culte de la religion chrétienne et de le régler selon les préceptes du Seigneur et selon les lois de l'Église, auxquelles il apporte pour son diocèse, par son jugement particulier, les déterminations ultérieures.» (Concile Vatican II, Constitution Lumen Gentium n°26)
«Les fidèles doivent s'attacher à leur évêque comme l'Église à Jésus-Christ et comme Jésus-Christ à son Père, afin que toutes choses conspirent dans l'unité et soient fécondes pour la gloire de Dieu.» (id. n°27)


L’importance de la Liturgie

Ces
deux textes sont cités dans le «Cérémonial des évêques» (publié en français en 1998), dans la première partie consacrée à la place de l'évêque «fondement et signe de communion dans l'Église locale» (n°9 et 10). Ils suffisent à comprendre l'intérêt tout particulier que je porte à
la liturgie comme lieu privilégié de l'expression de la foi qui nous anime. Les évêques de France se sont largement exprimés en ce sens dans le document «Aller au cœur de la foi» (2003) : «La liturgie est, en particulier, le lieu où la communauté se laisse visiter par le Christ.» (p. 23).

Je me suis souvent exprimé publiquement sur ce sujet et je renvoie, par exemple, à mon éditorial d'Église des Hauts-de-Seine de février 2004, à l'occasion du quarantième anniversaire de la Constitution conciliaire sur la Liturgie. J'écrivais notamment : «Dans notre diocèse, je constate les fruits de la pastorale liturgique et j'en bénéficie. […] Des applications erronées de la réforme liturgique et des dérives peuvent encore se produire ici ou là, mais cette réforme est toujours mieux comprise et réalisée dans un approfondissement toujours plus intense et joyeux. […] Je rappelle le soin que nous devons donner à la préparation et à la célébration de nos liturgies. Il s'agit, de façon permanente et jusque dans le détail, de vivre la foi de l'Église et de la proposer fidèlement.»

Je redis toute ma confiance aux prêtres, aux diacres, aux responsables de la pastorale liturgique au plan du diocèse et des paroisses, ainsi qu'à tous les fidèles qui vivent heureusement la liturgie de l'Église telle que le missel et les différents livres officiels publiés à la suite de Vatican II, sous l'autorité des différents papes, nous l'offrent. Ainsi chacun de nous a pu en observer la beauté et la justesse à travers la célébration des funérailles de Jean-Paul II et celle de l'inauguration du ministère pétrinien de Benoît XVI.

Une sensibilité s’exprime

Il est, par ailleurs, normal que des sensibilités diverses animent les catholiques d'un diocèse à propos des questions liturgiques et que les personnes qui les partagent s'en ouvrent à leur évêque.

Restent à préciser les conditions dans lesquelles de telles discussions doivent se dérouler dans l'Église. A ce sujet, je dois dire une nouvelle fois que je désapprouve totalement les méthodes que certains groupes ou personnes ont cru devoir utiliser depuis de trop nombreux mois. Ils voulaient ainsi contester publiquement la position que j'avais prise, il y a deux ans, concernant les célébrations de la messe selon les anciennes formes de notre rite. Dans l'Église, un désaccord avec l'évêque ne saurait s'exprimer par une campagne d'opinion déclenchée pour faire pression sur lui et par des procédés déloyaux et blessants, dont des épisodes douloureux ont pu être l'illustration lamentable.
Il reste qu'un certain nombre de catholiques, loyalement engagés dans les paroisses, institutions et mouvements, gardent une sensibilité liturgique qui les attache à l'ancienne forme du rite romain, souvent appelé «rite de saint Pie V». Comme il est normal, ils le font savoir à leur évêque et ils lui demandent que, selon les possibilités offertes par la lettre apostolique de Jean-Paul II Ecclesia Dei (1988), soit célébrée dans le diocèse de Nanterre une messe conforme au Missel en vigueur en 1962.

Devant cette attente respectueusement exprimée, je n'ai pas voulu prendre une décision dans la précipitation ou sous le coup de l'émotion : les implications en sont trop graves. J'ai donc tenu à écouter, à prendre des avis (en particulier auprès des prêtres, qui sont mes premiers collaborateurs et qui sont en charge, en communion avec moi, de la vie sacramentelle de leurs frères).

La décision prise

Après avoir entendu les prêtres réunis en assemblée du presbyterium, après avoir sollicité, par vote, l'avis des membres du Conseil presbytéral et après avoir étudié cette question avec les membres de mon Conseil épiscopal, j'ai pu décider dans la sérénité ce qui serait le plus convenable pour la communauté diocésaine.

Ainsi, au nom de la charité pastorale à laquelle le Pape invitait, j'ai décidé de permettre la célébration d'une messe dominicale selon l'ancienne forme du rite romain, conformément aux termes de la lettre E c c l e s i a D e i et des précisions données par les instances romaines en charge de son application.

Elle sera célébrée à partir du 1er dimanche de l'Avent, à une heure à préciser, en l'église Sainte - Marie des Fontenelles à Nanterre, mise à disposition, sur ma demande, par les prêtres et les laïcs responsables de la paroisse, les célébrations et autres activités de cette paroisse restant évidemment inchangées.

Des prêtres du diocèse, que j'aurai nommément désignés et auxquels j'aurai accordé l'indult nécessaire, célébreront à tour de rôle cette messe selon les anciennes formes.

Les règles à observer quant à cette célébration seront établies clairement.

Dans cette perspective, je nomme, à partir du 1er septembre 2005, le Père Yvon Aybram comme mon vicaire épiscopal chargé de l'application de la lettre Ecclesia Dei.

Toutes ces mesures sont prises «ad experimentum» pour la durée d'une année au terme de laquelle une évaluation sera faite.

Je souhaite répondre à l'attente de certains fidèles et favoriser ainsi l'unité de l'Église qui est dans le diocèse de Nanterre, espérant que ces mesures seront reçues par tous dans la confiance.

 

Je souhaite également que nul ne puisse lire ce texte comme une remise en cause quelconque de la pratique liturgique commune de l'Église catholique en Occident, telle qu'elle est communément célébrée dans les paroisses et à laquelle je demeure personnellement fermement attaché.

Que l'Esprit Saint nous vienne en aide et nous éclaire !
le 22 juin 2005

Gérard Daucourt,
évêque de Nanterre

N. B. Sont disponibles à l'évêché une note d'information intitulée «Le missel du rite romain» et la lettre Ecclesia Dei.

 

b- La Lettre de Paix liturgique 92

Numéro 41 - 19 juillet 2005

Les responsables de « Paix liturgie 92 » ont immédiatement réagi à cette bonne nouvelle, dans leur « Lettre » n° 41, du 19 juillet 2005. En voici le texte sous le titre : « Un dimanche pas comme les autres à Sainte-Marie des Fontenelles dans le diocèse de Nanterre »

« Il y a quelques jours des rumeurs pleines d'espoir ont couru : « Quelque chose pourrait se passer à l'église Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre pour les familles du diocèse attachées à la liturgie traditionnelle de l'Eglise. »

C'est donc bien naturellement que nous avons choisi, le dimanche 10 juillet, juste après avoir eu vent de cette rumeur, aller à la rencontre des fidèles de cette paroisse afin d'obtenir des nouvelles que le refus de dialogue opposé par notre évêque ne nous permet pas d’obtenir normalement…

Compte rendu d’un dimanche pas ordinaire…

Nous sommes à 10 h 30 devant cette petite église d’un quartier pavillonnaire de Nanterre, où nous rencontrons d’emblée le père curé avec qui nous engageons la conversation.

Nous : « Monsieur le curé bonjour, nous sommes des fidèles de Paix liturgique, nous avons entendu des rumeurs à propos d’une célébration prochaine de la liturgie traditionnelle dans votre église. Pouvez-vous nous éclairer ? »

Le père curé : « C’est exact, notre évêque a pris une décision qui est maintenant publique puisqu’elle a été publiée dans le journal du diocèse. »

Nous : « Nous l’ignorons car le journal du diocèse n’étant pas encore parvenu à ses abonnés, nous n’avons donc toujours aucune information précise ! Nous ignorons tout de ce qui est officiel mais aussi de ce qui appartient à la rumeur ou à la désinformation malveillante. »

Le curé : « Notre évêque a chargé le père Aybram (curé de Saint-Cloud) de s’occuper de votre demande et une messe devrait être célébrée ici à partir du premier dimanche de l’Avent. »

Nous : « Cette messe sera–t-elle célébrée tous les dimanches ? »

Le curé : « Oui mais nous ne savons pas encore à quelle heure, le matin ou à 18 h 30, je ne sais pas… Ces adaptations devront être réglées par le père Aybram et mon successeur car je quitte la direction de cette paroisse cet été…»

Nous : « Savez-vous ce que pensent les fidèles de la paroisse de cette décision ? »

Le curé : « Nous sommes en train de les informer. »

Nous : « Pensez-vous que cette mise en place va se faire en bonne intelligence avec les paroissiens ? »

Le curé : « Il y a quelques réticences. Vous savez, ici, dans la paroisse, on n'a pas d’expérience du latin… alors une célébration de la liturgie ancienne… Ce que je peux vous dire, c’est que notre évêque accepte uniquement la célébration d'une messe mais qu'il ne permet, dans ce cadre, ni catéchèse, ni sacrements (baptême ou mariage) qui resteront l’affaire des paroisses du diocèse. Ce qui importe, c’est de ne pas méconnaître ce qui a été fait depuis le concile ni de méconnaître le nouveau rite. »

Nous : « Nous ne voyons vraiment pas le rapport. Nous sommes des chrétiens comme les autres, ce n’est pas parce que nous préférons prier au rythme de la liturgie traditionnelle que nous devons être considérés comme des pestiférés. En quoi notre attachement à cette liturgie ferait-il de nous des opposants au concile et au nouveau rite ? »

Le curé : « Si vous ne contestez pas la validité de la messe actuelle, certains le font, comme ceux qui suivent monseigneur Lefebvre. »

Nous : « Mais ce n’est pas du tout le problème et ce n'est pas de notre responsabilité. Nous connaissons bien la nouvelle liturgie, nous avons été bercés en son sein et n'avons découvert l'ancienne qu'ensuite, à l'instar de nombreux jeunes de notre génération. Nous préférons l’ancienne, voilà tout. »

Le curé : « Je sais que cette permission est faite « Ad experimentum », pour un an. Après, le diocèse fera une évaluation. »

Nous : « Les fidèles concernés par cette messe et qui n'ont pourtant toujours pas été consultés, participeront-ils à cette évaluation ? Quoi qu'il en soit, l’« expérience » doit se dérouler dans les meilleures conditions possibles et être assurée du soutien de tous, laïcs, prêtres et évêque… »

La conversation très aimable et courtoise se termine, les paroissiens arrivent.

Une signataire de la lettre de Paix Liturgique, paroissienne de Sainte-Marie, accompagnée de ses enfants, s’approche : « Bonjour, quelle bonne surprise ! Quel bon vent vous amène ? »

Nous : « Nous venons d’apprendre du père curé que notre évêque envisagerait une célébration de la liturgie traditionnelle dans cette église. »

La dame : « C’est bien car c’est ma paroisse, même si nous allons le plus souvent à Port-Marly, pour la messe et aussi pour le catéchisme des enfants. »

Nous : « Justement à propos du catéchisme le père curé vient de nous dire qu’il ne serait de toute façon pas enseigné en dehors des paroisses car ce qui nous serait donné ne concernerait que la messe… »

La dame : « Eh bien, nous continuerons d’aller à notre paroisse de Port-Marly. Là où nous sommes vraiment accueillis. »

Une dame s’approche : « Je vous ai entendu, c’est incroyable ; je suis une vieille paroissienne de Sainte-Marie et je ne suis au courant de rien. »

Nous assistons à la messe qui réunit un petit groupe de fidèles.

A la fin de la cérémonie, le prêtre s’adresse à ses ouailles pour les rassurer à propos de leurs craintes de voir disparaître leur messe dominicale, il explique en substance :

« Voilà, il existe dans le diocèse une demande qui émane de fidèles qui souhaitent la célébration de l’ancienne forme liturgique. Vous savez que le concile avait réfléchi à une réforme, mais il avait prévu que l’on permette de garder les anciennes formes pour ceux qui auraient du mal à suivre ces réformes… L’évêque a beaucoup de travail, mais il faut faire quelque chose et Sainte-Marie est un lieu possible pour satisfaire la demande de ces fidèles. Il y aura donc une célébration eucharistique dans cette église à partir du 1er dimanche de l’Avent, mais pas de catéchèse ni de sacrements (baptême ou mariages). C’est une expérience qui est faite pour un an et qui sera suivie d’une évaluation. Mais c’est mon successeur qui réglera tout cela. Mais pour vous, rien ne changera pour la paroisse… »

A la sortie certains fidèles sont surpris.

Une dame s’adresse à nous : « Alors nous aurons une messe avec les anciennes formes ? »

Nous : « C’est ce que j’ai entendu comme vous mais je n’en sais pas plus. »

La dame : « Mais c’est très bien cela, c’est ce que je souhaite depuis longtemps. »

Un couple d’Africains s’approche de nous : « Nous n’avons pas très bien compris ce qui allait se passer ni qui vous êtes. En fait on n'a rien dit aux fidèles ici… »

Nous : « Nous sommes des familles qui demandons depuis des années à notre évêque l’autorisation de prier selon les formes liturgiques anciennes, c'est-à-dire pour simplifier : une célébration "tournée vers le Seigneur" en silence, en latin et en grégorien, avec la communion sur les lèvres… »

Le couple : « C'est-à-dire comme avant ? »

Nous : « Oui, si vous voulez, bien que pour nous "comme avant", c'est la messe de Paul VI ; l’évêque vient semble-t-il d’accorder pour les fidèles du nord et de l’ouest de son diocèse ce privilège d’une célébration traditionnelle dans cette église. »

Le couple : « Nous y viendrons assurément, bon courage et union de prière. »

Plusieurs fidèles prennent nos lettres et nous n’avons aucune réaction négative.

Un monsieur sort : « Je viens de discuter de la nouvelle ; cela va exiger de gros travaux, comme la construction d’un autel adapté car actuellement il est impossible de célébrer la messe traditionnelle, la créations de marches et la suppression de l’installation actuelle mais il paraît que tout est prévu, c’est super mais nous n’en savions rien ! On ne nous a rien dit ! »

Les réflexions de Paix liturgique à la suite de cette bonne nouvelle qui va dans le bon sens :

1 – Confiants, mais prudents.

Nous avons toujours déclaré que le moment viendrait où la réconciliation se mettrait en marche avec ou sans nous dans le diocèse de Nanterre. En effet, notre association n’a jamais œuvré pour elle-même, mais pour tous ces fidèles anonymes qui, depuis plus de trente ans, se sentent rejetés et qui peut-être demain seront accueillis comme des frères dans leur propre diocèse. Les indices recueillis à Sainte-Marie des Fontenelles vont dans ce sens. Il reste maintenant aux fidèles à vérifier la réalité de ces déclarations et l’esprit dans lequel elles seront mises en place.

Nous avons en effet trop souvent été déçus par des déclarations qui n’avaient pas d’autre objectif que d’être des effets d’annonce, ou par des autorisations torpillées avant même qu’elles ne soient mises en place en raison de conditions d’application qui les rendaient inacceptables dès avant qu’elles ne fonctionnent (un exemple : quel avenir aurait une messe qui attirera surtout des familles avec enfants venant d’assez loin et qui serait célébrée avant 10 h ou dans l’après-midi ?)

2 – Une Paix réelle

Attendons de voir dans quelle mesure la paix est en marche à Sainte-Marie des Fontenelles.

Il est urgent de rappeler que si cette messe à Nanterre peut satisfaire de nombreux catholiques des secteurs nord et centre du diocèse qui sont attachés à la liturgie traditionnelle, cette église ne peut pas répondre aux besoins des fidèles du secteur sud qui de Montrouge à Châtenay-Malabry et de Sceaux à Clamart, demandent eux aussi l’application des bienfaits privilèges du motu proprio Ecclesia Dei pour leurs familles.

3 – Une véritable réconciliation

Il ne s’agit pas seulement de répondre à une demande liturgique, mais d’entamer au sein du diocèse une véritable réconciliation. Or cette réconciliation passe obligatoirement par l’instauration du dialogue de la charité, cher à Paul VI, c’est à ce prix et à lui seul que se restaureront la confiance et l’unité fondamentale du diocèse, de toutes les composantes du diocèse autour de leur évêque. Que ce dialogue se fasse avec ou sans Paix liturgique n’est pas la vraie question…La vraie question est que les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle puisent dialoguer naturellement avec leur évêque – fondement et signe de communion dans l’église locale. Prions donc au cours de cet été pour que ce dialogue avec notre évêque s’instaure enfin pour la plus grande gloire de Dieu et la paix du diocèse.

Mais qui sont ces « fidèles » qui demandent « justice » à leur évêque ?

Ils se présentent eux-mêmes :

Ce que nous sommes ?

- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.- Des fidèles attachés au Saint-Père.- Des diocésains qui respectent leur évêque et qui attendent beaucoup de lui comme des enfants de leur père.- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans l’Eglise au rythme de la liturgie traditionnelle comme le pape l'autorise, notamment depuis la promulgation du motu proprio Ecclesia Dei en 1988.

 Ce que nous désirons ?

- Une application « large et généreuse » des privilèges accordés par l'Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.- C’est-à-dire la mise en place au sein de notre grand diocèse de trois églises (la surenchère ne nous intéresse pas), qui correspondent aux trois secteurs de la pastorale diocésaine. - Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fêtes la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.- L’accès pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise.- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.

Pourquoi nous le désirons ?

- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en œuvre une réconciliation entre tous les fidèles : les fidèles des paroisses, les catholiques qui vivent leur foi au sein des communautés « Ecclesia Dei » en dehors du diocèse et ceux qui, pour des raisons diverses, ont préféré suivre le mouvement de Monseigneur Lefebvre.- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l'Eglise.

c- les chiffres des ordinations sacerdotales en France : en 2005

Résumé : Selon une enquête réalisée par La Croix du 29 juin, à partir des chiffres fournis par l’ensemble des diocèses, 105 prêtres ont été ou seront ordonnés pour l’année 2005..

Selon une enquête réalisée par La Croix du 29 juin, à partir des chiffres fournis par l’ensemble des diocèses, 105 prêtres ont été ou seront ordonnés pour l’année 2005. Ce chiffre confirme la tendance à la lente diminution des ordinations presbytérales depuis vingt ans, malgré un léger mieux en 2000 où 145 ordinations avaient eu lieu. Dans les années 1950, plus de mille prêtres étaient ordonnés chaque année.

Les entrées au séminaire ne sont guère encourageantes : en dix ans, elles ont chuté de moitié. Aujourd’hui, l’Eglise en France compte 13.510 prêtres en activité. Mais 3.637 seulement ont moins de 55 ans, et dans dix ans, certains diocèses devront fonctionner avec moins de dix prêtres. Sur l’ensemble du territoire français, la baisse est sensible partout. Les grandes villes universitaires, où les jeunes sont plus nombreux, restent logiquement avantagées : Paris, Strasbourg, Toulouse, Nantes, Evry, avec une exception, Lyon où aucun prêtre ne sera ordonné cette année. A Paris, en 2002, 17 ordinations, contre 11 seulement cette année.

 Certains séminaires diocésains ont dû fermer faute d’étudiants : celui de Bayonne par exemple, il y a un mois. D’autres rouvrent. C’est le cas de Nice, mais grâce à des regroupements avec les diocèses voisins.

d- Vers un retour au lundi de Pentecôte férié

Un rapport remis ce matin, 19 juillet 2005, au premier ministre recommande la plus grande souplesse dans le choix de la « journée de solidarité »

Sophie Huet du Figaro
[19 juillet 2005]


Le rapport du «comité d'évaluation» présidé par Jean Leonetti dresse un bilan assez noir de la suppression du lundi de Pentecôte en 2005. (Photo AFP.)
 

Le lundi de Pentecôte a toutes les chances de redevenir férié dès 2006. C'est en tout cas l'orientation préconisée par le «comité d'évaluation» de la journée nationale de solidarité en faveur des personnes âgées et handicapées, présidé par Jean Leonetti. Le premier vice-président du groupe des députés UMP, qui rend son rapport à Dominique de Villepin ce matin, a procédé avec ses collègues parlementaires à quarante-six auditions de représentants des syndicats, des enseignants, des fédérations de parents d'élèves, des cultes catholiques et protestants, ou encore de chefs d'entreprise dans l'hôtellerie et la restauration... Ce qui leur a permis de dresser un bilan assez noir de la suppression du lundi de Pentecôte en 2005.

Pour l'Education nationale, qui était le principal «verrou» à la réforme, en raison des réticences des parents d'élèves à envoyer leurs enfants en classe ce jour-là, le député maire d'Antibes propose deux possibilités, qui ne concerneraient que les seuls enseignants, pas les enfants : la suppression d'un jour de congé pour permettre aux professeurs de travailler à l'élaboration d'un «projet d'établissement» dans le cadre de la loi Fillon (voir ci-dessous). Ou sept heures de soutien pédagogique, échelonnées sur l'année, au profit des élèves en difficulté.

En ce qui concerne les services publics et le secteur privé, la plus grande souplesse est préconisée. Au nom de «l'efficacité», le député maire d'Antibes préconise que les fonctionnaires des services publics travaillent «sept heures par an de plus au service du public», par exemple aux heures de forte affluence. A chaque centre postal ou de sécurité sociale de s'organiser.

Au nom de la «rentabilité» pour l'entreprise, le président du comité d'évaluation suggère là encore que la journée de solidarité soit un jour de congé ou de RTT, par accord avec les salariés, ou tronçonnée par heure sur l'année, comme l'ont demandé les très petites entreprises et les entreprises de services, en raison d'horaires de main-d'oeuvre spécifiques.

«Nous revenons ainsi à l'esprit de la loi votée par le Parlement, qui ne prévoyait la suppression du lundi de Pentecôte qu'à défaut d'accord dans le secteur public ou privé», explique Jean Leonetti. Ses propositions en vue d'une «meilleure application» du texte ont en outre le mérite de présenter deux avantages pour Dominique de Villepin : le rapport s'inscrit pleinement dans le cadre de la loi instituant la journée de solidarité, il n'est donc pas nécessaire de légiférer à nouveau. Et il ne désavoue en rien le choix de Jean-Pierre Raffarin, prédécesseur de Villepin à Matignon, qui avait lui-même tranché en faveur de la suppression du lundi de Pentecôte, tout en demandant «l'évaluation» de cette mesure. Devant le groupe UMP de l'Assemblée, le premier ministre avait fait savoir début juillet qu'il «s'inspirerait de manière forte» du rapport Leonetti.

Le bilan du 16 mai dernier – premier lundi de Pentecôte «travaillé» – est, selon Jean Leonetti, «un fiasco» dans l'Education nationale et le tourisme. 50% des élèves ne sont pas venus en classe ce jour-là, ce qui a coûté cher aux collectivités locales en transports scolaires désertés et en cantines vides. Et, dans l'hôtellerie et la restauration, les baisses de fréquentation ont été significatives : moins 40% au Mont-Saint-Michel, entre moins 20% et moins 40% dans toutes les villes touristiques (en dehors de la Côte d'Azur), car 50% des salariés du public et du privé ont travaillé ce jour-là. «Dans les points positifs, il faut toutefois noter que les 2 milliards d'euros escomptés de la journée de solidarité, 0,3% sur les salaires, et 0,3% sur les revenus boursiers et de l'épargne, hors livret A, ont été versés à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie», relève Jean Leonetti. Mais il reconnaît que la mesure a été «mal expliquée et mal ressentie par les Français, qui l'ont jugée autoritaire et parfois injuste, d'autant que le 1er mai et le 8 mai tombaient cette année un dimanche». «D'ailleurs, les courbes de sondages au profit du non au référendum se sont recroisées la semaine précédant le week-end de Pentecôte», note le député des Alpes-Maritimes. Ce qui prouve bien, selon lui, que cette mesure a participé à la victoire du non à la Constitution européenne.

Pour l'avenir, Jean Leonetti souhaite qu'un «effort pédagogique» soit fait pour «expliquer aux Français que l'argent de la journée de solidarité va bien aux personnes âgées et handicapées». Il propose même «une autre journée de solidarité» sur la base du volontariat pour sensibiliser les Français aux problèmes de la dépendance et mobiliser le monde associatif pour des actions de «solidarité de proximité».

e- Les résultats pour la FSSPX du baccalauréat 2005.

Les chiffres sont édifiants :- 68 candidats présenté- 67 lauréats, soit 98,5% de réussite- Deux mentions "Très Bien" en série S : une à l'école Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle (Arras) et une à l'école Saint-Joseph-des-Carmes -Carcassonne).-Cinq mentions "Bien"- Vingt cinq mentions "Assez Bien"

Les résultats par école de la FSSPX :

Ecole Saint-Joseph-des-Carmes (Aude) :17 présentés, 17 reçus. Dont une mention "Très Bien" et six mentions "Assez Bien".

Ecole Saint-Michel (Indre) : 23 présentés, 22 reçus. Dont deux mentions "Bien" et sept mentions "Assez Bien". Le seul non reçu a obtenu la note de 9,20.

Ecole l'Etoile du Matin (Moselle : 5 présentés, 5 reçus. Dont une mention "Bien" et trois mentions "Assez Bien".

Ecole Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle (Pas-de-Calais) :11 présentés, 11 reçus. Dont une mention "Très Bien", deux mentions "Bien" et deux mentions "Assez Bien".

Ecole Saint-Bernard (Hauts-de-Seine) :12 présentés, 12 reçus. Dont cinq mentions "Assez Bien".

 

 

 

 D-Aux Etats-Unis :  Bush nomme un conservateur à la Cour suprême :  John G. Roberts

 Agé de 50 ans, John G. Roberts est nommé par Bush à la Cour suprême

Le Figaro donne ce commentaire.

 

Washington : de notre correspondant Philippe Gélie
[21 juillet 2005]

George W. Bush a réjoui ses partisans et désarçonné ses adversaires dans la sélection du prochain juge à la Cour suprême. John Glover Roberts, 50 ans, a toutes les qualités que recherchaient le président et ses alliés républicains, sans les inconvénients qui pourraient profiter à l'opposition démocrate.


Depuis la démission de Sandra O'Connor le 1er juillet, le sport le plus en vogue à Washington consistait à deviner qui serait choisi pour succéder à cette juriste indépendante, nommée par Ronald Reagan en 1981. On pariait sur une femme, puisqu'il n'en reste qu'une parmi les neuf «sages» et que même Laura Bush en avait exprimé le souhait. On croyait aux chances d'un Latino, sachant le désir du président de refléter la diversité du pays et de s'attacher cet électorat en pleine croissance.


C'est finalement un homme, blanc et catholique, né dans l'Etat de New York, diplômé de Harvard summa cum laude (la plus haute mention), un conservateur bon teint ayant ses entrées à Washington, qu'a retenu Bush. Il a passé en revue une douzaine de candidats, en a reçu cinq à la Maison-Blanche, mais l'évidence était sous ses yeux : deux jours plus tôt, John G. Roberts lui avait tiré une grosse épine du pied en jugeant que les procès militaires de détenus à Guantanamo pouvaient se poursuivre, malgré les entraves aux droits de la défense. «Il a les qualités que les Américains attendent d'un juge, a déclaré le président : expérience, sagesse, équité et courtoisie. Je suis convaincu que démocrates et républicains reconnaîtront les grandes qualifications de cet excellent juge.»


L'un de ses principaux atouts aux yeux du président est de n'être magistrat que depuis... deux ans. George Bush père l'avait choisi pour siéger à la Cour fédérale du district de Columbia vers la fin de son mandat, mais il n'avait jamais été confirmé par le Sénat. Le fils a réparé l'outrage en 2003. Le caractère récent de cette promotion n'est pas un handicap, puisque s'y ajoutent onze ans passés au ministère de la Justice et dix ans comme avocat dans un cabinet privé. Accessoirement, l'impétrant est ainsi devenu millionnaire (sa fortune est estimée à un montant compris entre 3 et 7 millions de dollars). Mais surtout, le nombre de ses arrêts est suffisamment limité pour donner très peu de grain à moudre à ses adversaires. «Le nominé dont on ne sait rien», s'inquiétait hier l'American Progress, un groupe de pression démocrate.


Car le juge Roberts n'a encore franchi que la première étape. Ce qui l'attend, d'ici à la rentrée judiciaire, le 3 octobre, c'est un processus de confirmation devant le Sénat, qui va passer au crible chacune de ses décisions, opinions et déclarations. En 1987, le juge Robert Bork, choisi par Ronald Reagan, avait été recalé pour des commentaires favorables à la ségrégation raciale. Les experts ont commencé à éplucher le dossier de Roberts, mais ils n'y ont trouvé pour l'instant que des postures d'avocat. Il a plaidé trente-neuf affaires devant la Cour suprême et en a gagné vingt-cinq. «Il est crucial qu'il réponde à un large éventail de questions sur sa philosophie judiciaire», a déjà prévenu le sénateur de New York Charles Schumer.


Cumulant les rôles dévolus en France au Conseil constitutionnel, au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, la plus haute juridiction américaine pèse d'un poids considérable sur la vie du pays. C'est elle qui a amorcé l'abandon de la ségrégation en 1954, entériné le droit à l'avortement en 1973 et donné la Maison-Blanche à Bush en 2000. De ses décisions dépendent le maintien de la discrimination positive, le champ d'application de la peine de mort ou la séparation de l'Eglise et de l'Etat. En tant qu'adjoint du ministre de la Justice sous Bush père, Roberts avait plaidé que l'arrêt sur l'avortement était «erroné et devrait être cassé». Mais, comme juge, il a estimé que «c'est la loi établie» et que rien dans ses opinions personnelles ne l'empêcherait de l'appliquer.


Ces postures devraient rassurer les démocrates. Les républicains, eux, sont enchantés, y compris les groupes de pression chrétiens, attentifs aux positions «morales» du futur juge suprême. Vétéran des Administrations Reagan et Bush père, John G. Roberts affiche des références politiques impeccables : il est membre de la Federalist Society et du National Legal Center for Public Interest, qui défendent la libre entreprise, la limitation des pouvoirs fédéraux et «une justice efficace». Il possède aussi une vertu cardinale : la jeunesse. Le Justice Roberts sera là pour des décennies, bien après le président qui l'a nommé.

 

E- Problèmes de démographie

 

a- Les démographes réunis à Tours en France.

Des spécialistes venus du monde entier se réunissent en congrès à Tours, à partir d'aujourd'hui

Le 25e Congrès international de la population s'ouvre aujourd'hui (18 juillet 2005) à Tours pour cinq jours. Des démographes du monde entier profitent de ce rendez-vous, tous les quatre ans, pour divulguer leurs derniers travaux et ouvrir des pistes de recherche. Les spécialistes avaient annoncé il y a cinquante ans que nous serions 6,5 milliards d'habitants en 2000. C'est chose faite. En revanche, la croissance ralentit maintenant plus vite que prévu. La moitié de l'humanité vit dans un pays où la fécondité est faible. Nous serons probablement 8 à 9 milliards en 2050, confrontés à un vieillissement accéléré. Cette année, les démographes examineront plus spécifiquement la montée en puissance des «tempes grises», l'évolution de la famille, de la fécondité, les questions de l'immigration et de l'urbanisation. Des enjeux majeurs pour le devenir de la planète, que chaque pays affronte avec ses spécificités.

 

 

 

b- Le responsable de la démographie à la direction générale de l'emploi à Bruxelles prévoit un choc social à l'horizon 2030

Jérôme Vignon : «Un vieillissement européen sans précédent»
L'Europe dans son ensemble connaît des changements démographiques sans précédent. Son accroissement naturel s'est révélé presque nul cette année. Elle doit anticiper ce vieillissement rapide, si elle veut éviter un choc social, estime Jérôme Vignon, responsable, entre autres, de la démographie à la direction générale de l'emploi à Bruxelles.

[18 juillet 2005]


LE FIGARO. – Faut-il craindre l'avenir ?

Jérôme VIGNON. – Il faut se préparer à affronter une accélération du vieillissement sans précédent. Pour l'instant, les ressources de la protection sociale représentent entre 20 et 30% du PIB des Etats membres, dont la moitié consacrée aux retraités. Le taux de dépendance démographique passera de 22% en 2000 à 40% en 2030. Seul un taux d'emploi de 70% pourra compenser la baisse attendue de la population d'âge actif.

Le vieillissement va-t-il appauvrir l'Europe ?

Il pourrait faire passer la «croissance potentielle» annuelle du PNB en Europe de 2-2,25% aujourd'hui, à 1,25% en 2040. Mais l'allongement de la durée de la vie en bonne santé va permettre de rester actif plus longtemps. Pour l'instant, le taux d'activité des 65-74 ans est de 5,6% dans l'Union (en 2003), contre 18,5% aux Etats-Unis. Peut-être faudra-t-il aller vers un système plus souple, sans fixer un âge légal de départ à la retraite. Des personnes âgées maintenant plus aisées représentent aussi un marché important, avec le développement de nouveaux services.

La population de l'Europe va-t-elle décroître inéluctablement ?



Elle devrait encore progresser faiblement jusqu'en 2025 grâce à l'apport de l'immigration, avant de commencer à décliner : 458 millions d'habitants en 2005, 469,5 millions en 2025 (+ 2%), puis 468,7 millions en 2030. Ce déclin va essentiellement toucher la population active, qui perdra 20,8 millions d'individus entre 2005 et 2030. Les populations britannique et française devraient, elles, augmenter entre 2005 et 2050 (+ 8% et + 9,6%). Mais les projections concernant la Bulgarie et la Roumanie révèlent des évolutions négatives (- 21% et - 11% d'ici 2030). Quant à la population turque, elle devrait augmenter de plus de 19 millions d'individus entre 2005 et 2030.  Propos recueillis par C. G.

F-Au Liban : L'amnistie de Samir Geagea

 

Le chef de milice était détenu depuis onze ans
Cette amnistie symbolise la fin de la tutelle syrienne

Le Figaro : Beyrouth : Sibylle Rizk
[19 juillet 2005]

Pour sa première réunion depuis son renouvellement, en juin, le Parlement libanais a adopté hier une loi qui symbolise par excellence la fin de la tutelle syrienne sur le pays du Cèdre : 100 députés sur 128 ont voté à main levée l'amnistie de Samir Geagea. Le chef des Forces libanaises, une milice chrétienne dissoute au début des années 90, purgeait depuis onze ans plusieurs peines de prison à vie. Il était devenu, ainsi que le général Michel Aoun, retourné au Liban début mai après quinze ans d'exil forcé en France, l'emblème de la marginalisation des chrétiens qui avaient refusé la pax syriana imposée au lendemain de la première guerre du Golfe, avec l'aval de la communauté internationale.

Samir Geagea a été accusé en 1994 d'avoir fomenté un attentat contre une église qui s'était soldé par 11 morts. Bien qu'il ait été innocenté de ce crime, l'affaire a servi de prétexte à la justice libanaise pour lever l'amnistie dont il bénéficiait, au titre d'une loi générale votée à la fin de la guerre. C'est ainsi qu'il a été jugé pour des crimes commis entre 1975 et 1990 et condamné quatre fois à la peine de mort, commuée en prison à perpétuité. Le hakim («docteur»), comme l'appellent ses partisans, pour les études de médecine inachevées qu'il avait entreprises avant de prendre les armes, a croupi dans un sous-sol insalubre pendant des années, alors que les autres chefs de guerre devenaient députés et ministres.

Récemment déménagé dans une cellule dotée d'une fenêtre, le chef des Forces libanaises n'attend plus, pour en sortir, que la signature de l'amnistie par le président de la République et sa publication au Journal officiel.

Politiquement, sa libération a déjà été anticipée, puisque les Forces libanaises font à nouveau partie du jeu. Grâce à des alliances avec le Courant du futur de Saad Hariri, héritier politique du premier ministre assassiné le 14 février dernier, et avec le chef druze, Walid Joumblatt, le parti est représenté par six députés à la Chambre, dont l'épouse du chef, Sethrida Geagea.

Ces alliances ont été présentées comme la concrétisation de la réconciliation nationale en cours depuis le départ des Syriens : Druzes et Forces libanaises s'étaient massacrés dans la montagne, tandis que les sunnites déploraient l'assassinat d'un de leurs premiers ministres en 1987, Rachid Karamé. Il est toutefois difficile de savoir si elles tiendront longtemps après la libération de Samir Geagea.

Les Forces libanaises ont marqué une première fois leur souci d'autonomie en refusant la reconduction du président de la Chambre, Nabih Berri, puis, lors des tractations pour la formation d'un nouveau gouvernement, en se prononçant pour la participation des partisans de Michel Aoun à un cabinet d'union nationale. Cette formule a le plus grand mal à voir le jour et, quinze jours après sa nomination, le premier ministre, Fouad Siniora, n'est toujours pas parvenu à un accord avec le président de la République, Emile Lahoud, qui insiste, de même que le patriarche maronite, sur la participation de représentants «légitimes» des chrétiens c'est-à-dire de ministres issus du courant aouniste.

Dans la reconfiguration politique en cours depuis le retrait syrien, les lignes de clivages confessionnelles sont de plus en plus marquées. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'amnistie de Samir Geagea a nécessité le vote d'une loi similaire, quelques minutes plus tôt, au bénéfice d'une trentaine de détenus islamistes, arrêtés en 2000 et en 2004. Une campagne en ce sens était orchestrée depuis des semaines par les milieux fondamentalistes, au nom de l'équilibre confessionnel. Un rapprochement entre les deux principales figures chrétiennes n'est donc pas à exclure. Michel Aoun l'a initié en rendant visite en prison à son ancien ennemi, dès son retour au Liban.

G-Nouvelles politiques en France

 

a- Les élections en France

 

Conformément au souhait exprimé par le Conseil constitutionnel, le gouvernement va prochainement annoncer le report d'un an des trois scrutins
Sénatoriales, municipales et cantonales repoussées à 2008

Le gouvernement s'apprête à annoncer un report en 2008 des élections municipales, cantonales, ainsi que des sénatoriales prévues en 2007, suivant ainsi l'avis du Conseil d'Etat et du Conseil constitutionnel sur le calendrier électoral 2007 surchargé. «La décision sera prise lors d'un très prochain conseil des ministres sous la forme d'un projet de loi à la demande du premier ministre», a-t-on seulement confirmé à Matignon.

b- Les « Régions » et l’augmentation des impots locaux.

 

La commission d'enquête pointe du doigt la responsabilité des exécutifs régionaux dans la hausse spectaculaire des impôts

Fiscalité : le rapport qui accuse les régions PS

Les présidents de région PS sont seuls responsables des hausses d'impôts spectaculaires qu'ils ont décidées voilà six mois. Telle est la conclusion du rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée sur la fiscalité locale, rédigé par Hervé Mariton (UMP, Drôme), et rendu public hier.

Cette commission d'enquête avait été instituée en février à l'initiative du groupe UMP pour étudier les causes de l'explosion de la fiscalité constatée dans de nombreuses régions après les élections du printemps 2004. Depuis ce scrutin, les socialistes dirigent 20 régions sur 22.


Au terme de 400 pages d'analyses serrées, nourries d'une kyrielle de chiffres, comptes rendus d'auditions et comparaisons internationales, Hervé Mariton formule un diagnostic clair : l'emballement des impôts locaux n'a pas pour cause le désengagement de l'Etat ou des nouvelles compétences sans contrepartie financière. En somme, contrairement à ce qu'affirme la gauche, la relance de la décentralisation par Jean-Pierre Raffarin n'est pas responsable de la pression fiscale croissante décidée par les régions. Hervé Mariton l'assure : «La décentralisation n'est pas en cause.» Président du groupe UMP, Bernard Accoyer fait d'ailleurs remarquer «qu'aucune des mesures de décentralisation ne s'applique sur le budget 2005 des régions».

H-La Turquie: une "christianophobie" institutionnelle

  Dans une interwiew à l’agence italienne "Ansa", le nonce apostolique en Turquie a dénoncé une "christianophobie institutionnelle" dans ce pays laïc de culture musulmane où "la liberté religieuse "n’existe que sur le papier".

Les propos de Mgr Edmond Farhat, nonce apostolique à Ankara, font suite à la publication en Italie d’un livre reprenant des textes sur l’Europe du cardinal Joseph Ratzinger, devenu pape Benoît XVI, exprimant de fortes réticences à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.

"En Turquie, pays qui se définit comme une démocratie laïque, la liberté religieuse n’existe que sur le papier", affirme le nonce apostolique, d’origine libanaise. "Elle est consacrée par la Constitution, mais dans les faits, elle n’est pas appliquée". Mgr Farhat fait état de "réticences" et de "résistances" à la mise en oeuvre de cette liberté, "qui font penser à une stratégie pour ne pas accorder aux chrétiens la même liberté que celle dont jouissent les religions non chrétiennes en Europe".

"Il existe en Turquie une christianophobie institutionnelle pas très différente de celle qui existe dans l’autres pays musulmans", estime-t-il encore.

Le représentant du Vatican cite notamment en exemple des accusations de "prosélytisme" portées contre des missionnaires protestants accusés "de menacer l’unité de la nation turque", et rappelle que l’Eglise catholique demande depuis 1970 une reconnaissance juridique qui ne lui a toujours pas été accordée. Le patriarcat orthodoxe attend toujours que soit tenue la promesse de la réouverture de sa Faculté de théologie et les églises des paroisses se voient retarder sans date les possibilités de faire des réparations indispensables sur leurs églises. Il y a la "vitrine" européenne que sont Istanbul, et les sites "touristiques" mais il y a aussi ailleurs des communautés chrétiennes en grande difficulté.

"L’Union Européenne fait beaucoup pour la liberté religieuse en Turquie. Mais ce n’est pas assez. Il faut poser la liberté religieuse non comme une condition, mais comme un droit", déclare Mgr Farhat.