« Les Nouvelles

de

Chrétienté »

n° 19

Le 8 septembre 2005

Sommaire :

A- Benoît XVI et le prochain synode des évêques sur la Sainte Eucharistie
B- Benoît XVI est officiellement invité pour la rencontre des Familles à Valence (Espagne) , du 4 au 9 juillet 2006
C- Le " Rendez-vous " des Familles du monde entier autour du pape, les 4 et 9 juillet 2006
D- Les prochains " rendez-vous " de Benoît XVI
E- Congrès au Vatican : 40e anniversaire de " Dei Verbum " : La Sainte Bible dans la vie de l'Eglise
F- Etats-Unis : John Roberts président de la Cour suprême
G- Irak : Les déclarations " tragiques " de Mgr Jean-Benjamin Sleiman, ocd, évêque latin de Bagdad au micro de Radio Vatican.
H- Irak : Protéger davantage les droits des chrétiens.
I- Irak : " Le christianisme en Irak est au bord de l'extinction "
J- La Médaille miraculeuse ouvre son jubilé

K- Chine: Nomination épiscopale approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège
L- Le Catéchisme abrégé de l'Eglise catholique est paru le 1 septembre 2005, en français
a- Jugement du Pape Benoît XVI

b- Jugement du cardinal Honoré
c- La position de la FSSPX

M- Communiqué des évêques belges : La Marche pour la famille, le 10 septembre 2005:

N- Le pseudo " mariage " gay déjà légal en France ?

O- Belgique, toujours : Le frère du Pape attaque Mgr Danneels
P- Un article dans " Valeurs Actuels " de Laurent Dandrieu sur la rencontre de Benoît XVI et de Mgr Fellay
Q- Gènéthique : la revue de Presse de la Fondation Jérome Lejeune : la question du " statut juridique de " l'être prénatal ".

 

 

 

a- Benoît XVI et le prochain synode des évêques sur la Sainte Eucharistie


Nous publions ci-dessous les paroles que le pape Benoît XVI a prononcées ce dimanche, 4 septembre, avant la prière de l'Angélus, depuis la résidence pontificale de Castel Gandolfo.

Elles ont trait à la prochaine Assemblée Synodale du mois d'octobre à Rome.
Il faut noter la particulière importance que le pape donne non seulement à cette Assemblée, mais surtout à son objet : l'Eucharistie. Il veut attirer l'attention de la chrétienté sur ce sacrement, au cœur de l'Eglise et de notre foi. Il veut faire de cet événement, manifestement, un événement important pour l'Eglise. Ce sera très certainement un temps fort pour son propre pontificat. N'oublions pas, également, qu'il a invité aussi les enfants qui ont fait leur communion, à la Basilique Saint Pierre quelques jours avant le Synode…


" Chers frères et soeurs,


L'Année de l'Eucharistie touche désormais à sa fin. Elle se terminera au mois d'octobre prochain, par la célébration de l'Assemblée ordinaire du Synode des évêques au Vatican, qui aura pour thème : " L'Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise ".

Cette Année spéciale consacrée au Mystère eucharistique a été voulue par le bien-aimé pape Jean-Paul II pour réveiller dans le peuple chrétien, la foi, l'émerveillement et l'amour pour ce grand Sacrement qui constitue le vrai trésor de l'Eglise. Avec quelle dévotion il célébrait la sainte messe, centre de chacune de ses journées ! Et que de temps il passait en adoration, prière silencieuse devant le tabernacle ! Les derniers mois, la maladie l'a identifié de plus en plus au Christ souffrant. Il est frappant de penser qu'à l'heure de sa mort, il s'est retrouvé à unir l'offrande de sa propre vie à celle du Christ dans la messe qui était célébrée près de son lit. Son existence terrestre s'est conclue pendant l'Octave de Pâques, précisément au cœur de cette Année de l'Eucharistie, au cours de laquelle a eu lieu le passage de son grand pontificat au mien. C'est avec joie par conséquent, depuis le début de ce service que le Seigneur m'a demandé, que je réaffirme la centralité du Sacrement de la présence réelle du Christ dans la vie de l'Eglise et dans celle de tout chrétien.

En vue de l'Assemblée synodale d'octobre, les évêques qui en seront membres sont en train d'examiner l'" instrument de travail " préparé pour cette Assemblée. Je demande cependant que toute la communauté ecclésiale se sente impliquée dans cette phase de préparation immédiate et qu'elle y participe par la prière et la réflexion, en valorisant toute occasion, événement, rencontre. Lors de la récente Journée mondiale de la Jeunesse également, les références au mystère de l'Eucharistie ont été très nombreuses. Je repense par exemple à la veillée suggestive de samedi soir, 20 août, à Marienfeld, dont le point culminant a été l'adoration eucharistique : un choix courageux qui a fait converger les regards et les cœurs des jeunes vers Jésus présent dans le Saint Sacrement. Je me souviens par ailleurs qu'au cours de ces journées mémorables, l'adoration perpétuelle, jour et nuit, a eu lieu dans certaines églises de Cologne, Bonn et Düsseldorf, avec la participation de nombreux jeunes qui ont ainsi pu découvrir ensemble la beauté de la prière contemplative !

J'espère que, grâce à l'engagement de pasteurs et de fidèles, la participation à l'Eucharistie sera de plus en plus assidue et fervente dans chaque communauté. Je voudrais aujourd'hui en particulier exhorter à sanctifier avec joie le " jour du Seigneur ", le dimanche, jour sacré pour les chrétiens. Je suis heureux dans ce contexte de rappeler la figure de saint Grégoire le Grand, dont nous avons célébré hier la mémoire liturgique. Ce grand pape a apporté une contribution de portée historique à la promotion de la liturgie dans ses différents aspects et en particulier à une célébration appropriée de l'Eucharistie. Que son intercession, ainsi que celle de la très Sainte Vierge Marie nous aide à vivre pleinement chaque dimanche la joie de Pâques et de la rencontre avec le Seigneur ressuscité "

b- Benoît XVI est officiellement invité pour la rencontre des Familles à Valence (Espagne), du 4 au 9 juillet 2006
Le roi Juan Carlos et la reine Sophie ont en effet été reçus pour la première fois en audience, privée, ce lundi matin par Benoît XVI à Castel Gandolfo, où le pape réside jusqu'au 28

septembre.
Au cours de cette audience qui a duré un demi heure, le roi a invité le pape Benoît XVI à se rendre en Espagne., a Valence, à l'occasion de la journée des familles.

La salle de presse n'a pas publié de communiqué

Mais lors d'une conférence de presse à l'issue de sa visite, le roi Juan Carlos l'a annoncé li-même: " J'ai invité le pape a venir en Espagne, à l'occasion de la rencontre mondiale des familles à Valence ".

Déjà fin mai, l'archevêque de Valence, Mgr Agustín García-Gasco, avait annoncé que la rencontre des Familles, qui doit avoir lieu du 4 au 9 juillet 2006, et qui avait été convoquée par Jean-Paul II, avait été confirmée par Benoît XVI dans une lettre adressée au cardinal Alfonso López Trujillo, président du conseil pontifical pour la Famille, en date du 17 mai 2005.


c- Le " Rendez-vous " des Familles du monde entier autour du pape, les 4 et 9 juillet 2006

Le card. Trujillo est à Valence
Le cardinal colombien Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical de la Famille, est actuellement à Valence, en Espagne, dans le cadre de la préparation de la Ve Rencontre mondiale des Familles qui aura lieu, comme l'a annoncé en mai l'archevêque de Valence, Mgr Agustín García-Gasco, du 4 au 9 juillet 2006.

C'est en mai dernier que la pape Benoît XVI a confirmé, dans une lettre au cardinal Trujillo, la convocation de ce rassemblement lancé par Jean-Paul II en 2003. Il en a aussi confirmé le thème : " La transmission de la foi dans les familles ".

Au cours de cette visite, le cardinal Trujillo doit rencontrer les commissions créées pour organiser l'événement. C'est la seconde visite du cardinal Trujillo dans ce même but, rappelle aujourd'hui Radio Vatican. A l'issue de sa visite du 14 juin dernier, consacrée en particulier aux sites de la rencontre, il avait déclaré que l'espace proposé pour l'installation de l'autel était " imposant et très beau ".

Il avait également souligné que la rencontre de Valence en 2006 constitue " un énorme défi, mais est énorme aussi la confiance que nous plaçons dans Valence et dans l'Espagne ". Des propos à replacer dans le contexte de l'adoption par l'Espagne de M. Zapatero de lois défavorisant la famille, et de protestations de l'Eglise.

Plus de cent mille tracts et opuscules présentant l'événement ont été distribués surtout par les deux mille jeunes de Valence qui ont participé à la JMJ de Cologne, y compris dans une vingtaine de villes de France et d'Allemagne.(Zenit)


d- Les prochains " rendez-vous " de Benoît XVI

Le pape devrait recevoir dans les semaines à venir d'autres souverains ou chefs de gouvernement, à l'occasion de leur première visite du pontificat, en particulier le roi Abdallah II de Jordanie, la semaine prochaine.

Abdallah II avait reçu le pape Jean-Paul II en Jordanie, à l'occasion de son pèlerinage jubilaire sur les pas de Moïse, en l'an 2000. Et le souverain s'était rendu au Vatican pour assister aux funérailles de Jean-Paul II le 8 avril dernier.

Le pape pourrait également recevoir à Castel Gandolfo le 15 septembre les deux grands rabbins d'Israël, Ashkénaze et Sépharade.

Le 2 octobre, le pape ouvrira solennellement, par une eucharistie, à 9 h, en la basilique Saint-Pierre, le synode des évêques sur l'Eucharistie, sur le thème : " L'Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise ". Ce sont 250 évêques du monde entier qui sont attendus au Vatican pour cet événement.

On sait que d'ores et déjà l'évêque de Rome a rendez-vous le 15 octobre avec les enfants de son diocèse qui ont fait leur première communion dans l'année.

Le synode s'achèvera le dimanche 23 octobre, soit une semaine plus tôt que les autres synodes, par une messe au cours de laquelle il canonisera cinq bienheureux : l'archevêque de Lvov des Latins, Joseph Bilczewski, polonais, Gaétan Catanoso, italien, Sigismond Gorazdowski, polonais, Albert Hurtado Cruchaga, jésuite chilien, et Félix de Nicosie, capucin italien, à 10h place Saint-Pierre.

e- Congrès au Vatican : 40e anniversaire de " Dei Verbum " : La Sainte Bible dans la vie de l'Eglise

" La Sainte Ecriture dans la vie de l'Eglise " : c'est le thème d'une congrès organisé à Rome (à l'" Aurelia Convention Center "), du 14 au 18 septembre, à l'occasion du 40e anniversaire de la publication de la constitution conciliaire sur la Révélation divine ( " Dei Verbum " ).

Le document conciliaire se présente en six chapitres :
-La Révélation elle-même
-La transmission de la Révélation divine
-L'inspiration divine et son interprétation divine
-L'Ancien Testament
-Le Nouveau Testament
-La Sainte Écriture dans la vie de l'Église

C'est ce dernier chapitre qui donne son nom au congrès.

Ce congrès est promu par le conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des chrétiens, présidé par le cardinal allemand Walter Kasper, et par la Fédération biblique catholique.

Les organisateurs attendent quelque 400 cardinaux, évêques et experts venant d'une centaine

de pays, dont, aux côtés du cardinal Kasper, le cardinal italien Carlo Maria Martini, bibliste, ancien archevêque de Milan retiré à Jérusalem, et Mgr John Onaiyekan, archevêque d'Abuja, au Nigeria.

Ce congrès abordera aussi des questions touchant au défi représenté par " les nouveaux mouvements religieux ", " les problèmes causés par la montée du fondamentalisme ", et aux défis de la mondialisation (" la justice et la paix dans un monde marqué par la mondialisation ") ou aux rapports avec le judaïsme - le président du Conseil pontifical est aussi président de la Commission pour les rapports religieux avec le Judaïsme - et avec les autres religions. Une exposition sur ces thèmes de la pastorale biblique accompagnera le congrès.

La constitution dogmatique " Dei Verbum " (" Parole de Dieu "), a été promulguée par Paul VI le 18 novembre 1965.

Le pape Benoît XVI recevra les participants en audience privée le 16 septembre, après une célébration eucharistique solennelle en la basilique Saint-Pierre.

Son message est très attendu, d'autant qu'un certain jeune professeur allemand, le P. Joseph Ratzinger, théologien au concile Vatican II, figurait parmi les rédacteurs de cette constitution " Dei Verbum ". Il était alors l'un des théologiens du cardinal Joseph Frings, archevêque de Cologne, et Benoît XVI est allé se recueillir sur sa tombe - dans la crypte de la cathédrale - lors de son pèlerinage à Cologne en août dernier.

" Dei Verbum " a fait l'objet de commentaires, en particulier de l'un des théologiens du Concile, le cardinal Henri de Lubac (1896-1991), nommé consulteur, par Jean XXIII, puis comme expert, par Paul VI. On lui doit un long commentaire du préambule et du chapitre premier de la Constitution, publié aux éditions du Cerf : " La Révélation divine " (1968, puis 1983).

f- Etats-Unis : John Roberts président de la Cour suprême

Après le décès du président Rehnquist
Le juge John Roberts vient d'être nommé par le chef de l'État américain comme président de cette même Cour, après la mort du président Rehnquist samedi dernier, souligne la revue de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

Il avait été précédemment nommé par G. W. Bush comme juge à la Cour suprême des Etats-Unis, en remplacement de la juge O'Connor (cf. revue de presse du 20 juillet 2005).

Cette nomination permet à la fois de rassurer les chrétiens conservateurs qui avaient peur de la nomination à ce poste de la juge Sandra O'Connor, récemment démissionnaire, qui ne s'était pas opposée à loi sur l'avortement, et de calmer les démocrates qui redoutaient la nomination

d'un ultra conservateur. La nomination en urgence de John Roberts empêche ainsi John Paul Stevens, trop progressiste aux yeux de G. W. Bush, d'assumer la vice-présidence en tant que doyen des juges.

Le début de la nouvelle session de la Cour suprême s'ouvre le 3 octobre. "Il est dans l'intérêt de la Cour et du pays qu'un président siège dès le premier jour de la session d'automne" a affirmé le Président américain. "Le Sénat est bien avancé dans le processus d'examen des compétences de Roberts. Les sénateurs connaissent sa carrière et sa fidélité envers la loi. J'ai bon espoir que le Sénat termine ses audiences et le confirme au poste de président dans le courant du mois".

La nomination de John Roberts en tant que remplaçant de la juge O'Connor étant bien passée aux yeux de toute, cette nomination comme président ne devrait pas poser de problème. Il reste maintenant à trouver à G.W. Bush un autre juge pour pourvoir le poste de Sandra Day O'Connor, à nouveau libre. (Zenit)
.
g- Irak : Les déclarations " tragiques " de Mgr Jean-Benjamin Sleiman, ocd, évêque latin de Bagdad au micro de Radio Vatican.

L'évêque a déclaré : " Substantiellement, depuis la fin de la guerre et jusqu'à aujourd'hui, nous sommes dans une grande confusion. Nous sommes dans un pays vraiment sans règles. Sont réapparues, très fortes, des réalités que l'on croyait mortes, comme le tribalisme, le fatalisme. Ce sont vraiment des réalités fortes aujourd'hui. Nous sommes donc encore dans une grande confusion, mais la parole confusion n'exprime peut-être pas le quotidien tragique de cette situation. La confusion, en effet, est alimentée par une violence, je ne voudrais pas dire " aveugle ", parce qu'elle semble au contraire bien planifiée et donc perverse ".

Pour ce qui est du risque d'une guerre civile, Mgr Sleiman répond: " J'espère que non. Qu'il y ait des risques, certainement, ils sont sérieux, mais je pense que de nombreux responsables sont au courant de cela et sont en train de faire tout leur possible pour éviter une guerre civile ".

En ce qui concerne la résolution des divisions entre sunnites et chiites, Mgr Sleiman fait remarquer que " jusqu'ici, on s'est mis en route pour résoudre ces problèmes profonds, historiques. La situation actuelle a aussi sa nouveauté. Tant de conflits sont vraiment enracinés dans une culture et une histoire assez conflictuelle et violente. Pour assainir tout cela, il faut un effort supplémentaire, pour aider cette population à se réconcilier avec elle-même, avec son passé, avec ses problèmes, à encourager une nouvelle culture et une nouvelle mentalité ".

Enfin, pour ce qui est du chemin de la démocratie, Mgr Sleiman déclare: " Elle peut arriver vite ou ne jamais arriver. Je pense que le problème de la démocratie est un problème qui va

au-delà d'un texte constitutionnel, qui va au-delà du scrutin lui-même. La démocratie est l'expression politique d'une philosophie, d'une anthropologie, d'une culture et je pense qu'il faudra faire encore beaucoup d'efforts. Ce sont des difficultés qui ne sont pas visibles, mais réelles, en plus du problème politique: il y a ceux qui ne veulent pas la démocratie, non pour la démocratie en tant que telle, mais parce que ce sont les autres qui sont en train de la construire. Donc il y a aussi des conflits politiques internes, internationaux, en superficie, mais l'arrière-fond social anthropologique est vraiment à réviser ".
Le projet de constitution devrait être soumis à un referendum populaire dans un mois et demi, le 15 octobre prochain.

h- Irak : Protéger davantage les droits des chrétiens

L'archevêque de Westminster, le cardinal Cormac Murphy O'Connor, demande une protection majeure des droits des chrétiens en Irak.

L'archevêque anglais a en effet adressé, vendredi dernier, 2 septembre, une lettre dans ce sens au Ministre anglais des Affaires étrangères, M. Jack Straw, annonce un communiqué du diocèse (cf. http://www.rcdow.org.uk).

" Il est interdit d'approuver une loi qui contredit les règles de l'Islam " : l'archevêque attire l'attention de son interlocuteur sur cet article du projet de constitution de l'Irak qui sera soumis à un référendum le 15 octobre prochain.

Il souligne que cette clause pourrait priver les chrétiens et les autres minorités religieuses de leurs droits fondamentaux.

Le maintien de l'article pourrait avoir des " conséquences dévastatrices " pour la minorité chrétienne, proteste l'archevêque, et constituer une menace pour la liberté religieuse.

Le cardinal anglais souligne qu'il est nécessaire de construire une société fondée sur l'égalité entre toutes les communautés.

Il avertit que si les droits de tous les Irakiens ne sont pas garantis, la tentative de la Grande Bretagne d'établir une démocratie en Irak est vouée à l'échec.

Il souligne par ailleurs que les chrétiens d'Irak craignent que la constitution puisse prévoir dans le Sud du pays, en majorité chiite, l'introduction de la loi islamique, la " charia ".

Le texte constitutionnel a été approuvé le 28 août dernier à la fois par les Chiites et les Kurdes, mais pas par les Sunnites.

Lors d'une récente visite en Grand Bretagne, l'archevêque de Kirkouk, Mgr Louis Sako, a déclaré que le manque de défense des droits des minorités par cette constitution pourrait relancer l'exode des chrétiens.

Sur plus de 26 millions d'habitants, les chrétiens d'Irak représentent environ 3% de la population, soit quelque 800.000 personnes. Les catholiques sont à peu près 300.000, et à 80%, de rite chaldéen catholique. (Zenit)

i- Irak : " Le christianisme en Irak est au bord de l'extinction "

Les chrétiens craignent que la Constitution irakienne adopte la loi islamique
" Le christianisme en Irak est au bord de l'extinction et de nouvelles craintes apparaissent du fait que la Constitution proposée pourrait nier aux minorités religieuses leurs droits ", constate un rapport publié par " l'Aide à l'Eglise en détresse "

Dans des déclarations données à cette Oeuvre de droit pontifical, l'archevêque de Kirkuk, au nord de l'Irak, a affirmé que si le projet de Constitution du pays ne réussit pas à défendre les libertés civiles pour les minorités religieuses, cela pourra entraîner un exode de masse des chrétiens.

Mgr Louis Sako a fait ces observations, après un intense débat sur l'hypothèse que la Constitution reconnaisse la charia comme " source principale " de la législation irakienne.

Le premier projet du texte constitutionnel présenté stipule que " l'islam est la religion officielle de l'Etat. Qu'il est la source principale de la législation. Qu'il est interdit d'approuver une loi qui contredit ses règles ".

Jeudi dernier, Benoît XVI a rencontré le Ministre des Affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari. Il lui a demandé que la Constitution, dont le projet est actuellement en discussion, respecte la liberté religieuse.

Dans une interview à la " Catholic charity for persecuted Christians ", Mgr Sako a affirmé que si la Constitution adopte la loi islamique ses fidèles risquent de perdre leur propre liberté.

" Nous sommes très préoccupés - a-t-il révélé. Si rien n'assure aux chrétiens leurs droits, ils partiront dans d'autres pays ".

" Nous sommes en train de demander aux fidèles de rester dans ce pays, mais le problème est que nous ne pouvons pas leur donner une perspective d'avenir. Aucun de nous ne sait ce qu'il adviendra ".
Pendant ce temps, alors que se poursuit le débat sur le projet de Constitution, la tension monte. Mgr Sako affirme que les chrétiens ont de grandes difficultés à faire entendre leur voix.

Le problème ne peut pas être affronté sous un angle théorique, vu que les chrétiens constituent moins d'un million des habitants de l'Irak, dont la population est de près de 24 millions de personnes - dont 90% sont de religion musulmane.


" Quels seront nos droits ? " s'interroge l'archevêque. " Les chrétiens étaient là bien avant l'arrivée de l'islam et des arabes. Nous sommes une population locale - nous ne sommes pas des étrangers. Où est la démocratie que nous avons tant souhaitée ? ".

Une Constitution qui reconnaîtrait le primat de la charia rendrait la vie des chrétiens extrêmement difficile.

Le prélat affirme que les chrétiens feraient l'objet de nombreuses formes de pression : de l'obligation pour les femmes chrétiennes de porter l'hijab (le voile) jusqu'aux restrictions dans la construction ou la restructuration des églises. Les chrétiens ne bénéficieraient que d'une faible protection juridique, contrairement aux musulmans.

Mgr Sako, membre de la communauté chrétienne la plus nombreuse d'Irak, la communauté chaldéenne, a ensuite souligné ses préoccupations face à la proposition de créer en Irak une fédération, répondant notamment aux plans des musulmans chiites de contrôler le sud du pays, incluant la capitale Bagdad, où vit la grande majorité des chrétiens d'Irak.

Exposant l'approche inflexible des chiites à l'égard des minorités, il a ajouté : " De nombreux chrétiens quittent Bagdad pour se rendre au nord ou dans d'autres pays. Nous ne savons pas quel est l'avenir des chrétiens d'Irak. Tout ce que nous pouvons faire est espérer et prier pour que les choses s'améliorent ".

Mgr Sako a fait ces déclarations plus d'un mois après la signature, par Mgr Andreas Abouna, évêque auxiliaire chaldéen de Bagdad, et des chefs des autres communautés chrétiennes, d'une lettre conjointe dans laquelle ils demandaient la reconnaissance des droits des minorités religieuses dans la Constitution.

La lettre présentée au cardinal Cormac Murphy-O'Connor, archevêque de Westminster, exhortait les leaders irakiens à abandonner la référence à la charia comme clé de la Constitution.

Mgr Sako demande à l'Occident de prier pour l'Irak au cours des prochains mois et des prochaines semaines, qui seront particulièrement critiques. Une fois que les négociateurs, qui représentent les principaux groupes religieux, auront trouvé un accord sur la Constitution, le projet sera présenté au Parlement.

Les leaders irakiens approuveront donc le document et le soumettront au referendum ou reverront certaines parties du texte, établissant une nouvelle échéance, au terme de laquelle ils se prononceront à nouveau sur le texte.(Zénit)


j- La Médaille miraculeuse ouvre son jubilé

La chapelle de la Médaille miraculeuse fête, à partir du 8 septembre, les 175 ans des apparitions de la Vierge. Le sanctuaire a un rayonnement international que les Parisiens ne soupçonnent pas
Passer le porche du 140, rue du Bac, c'est entrer dans un univers à part. À deux pas des rues commerçantes du quartier de Sèvres-Babylone, c'est un lieu de paix et de recueillement en plein cœur de Paris. Même aux heures de grande affluence - et ils sont en moyenne 5.000 à 6.000 à se succéder tous les jours - une grande quiétude baigne cet endroit. Siège de la communauté des Filles de la Charité, le lieu a connu une rapide notoriété sous le nom de chapelle de la Médaille miraculeuse après que la Vierge y fut apparue à deux reprises en 1830 devant Sœur Catherine Labouré. Jean-Paul II s'y était rendu le 31 mai 1980.
Aujourd'hui encore, les fidèles de toute la planète viennent demander à l'intercession de la Vierge des grâces de toutes sortes. Preuve de cette ferveur, les innombrables ex-voto qui, avec des mots simples, remercient la Vierge pour son aide. Si la popularité de la chapelle est assurée à l'échelle internationale, elle reste relativement peu fréquentée par les Parisiens. " Ils n'ont pas conscience que leur ville est l'équivalent de Lourdes ", regrette le chapelain, le P. Bernard Ponsard. D'où l'idée de célébrer ce jubilé. " C'est une invitation à redécouvrir ce lieu et le message de la Vierge, tout en étant une occasion de renouveler notre foi et de sortir du quotidien. "
….
Sur un mur près de la chapelle, un panneau recense les nombreux pèlerinages à venir. Américains, Canadiens, Sud-Africains, Brésiliens, Chinois, Indonésiens et Australiens sont parmi d'autres attendus pour ce mois de septembre. " C'est un monde en condensé ", s'enthousiasme Sœur Antoinette. Pour gérer les arrivées massives, les pèlerinages et les groupes sont programmés. " Mais il y a aussi les arrivées imprévues. Cela crée une joyeuse agitation ", commente Sœur Xavier. D'origine japonaise, elle s'occupe avec quatre autres Sœurs et quatre bénévoles de la " vente " des médailles
….
Chaque année, ce sont près de cinq millions de médailles qui sont ainsi distribuées de par le monde par les pèlerins venus à la chapelle. Les prix indiqués ne le sont qu'à " titre indicatif ", insiste Bertrand Ponsard, le chapelain : " La médaille est gratuite, chacun donne ce qu'il veut, ce qu'il peut. "
Pendant deux mois, de nombreuses manifestations sont prévues
Pendant deux mois, de nombreuses manifestations vont permettre de diffuser le message auprès du plus grand nombre. " On a longtemps défini ces apparitions comme celles "de la rue du Bac", mais ce sont aussi celles de Paris. Elles font de cette ville une cité mariale, insiste le P. Ponsard. Ce n'est pas une histoire qui remonte à deux mille ans. Cela s'est produit tout près de nous, en 1830. Si Marie s'est manifestée ici, c'est qu'il y a une raison. " Chaque année, près de 2,5 millions de pèlerins y trouvent encore un réconfort moral et spirituel.

Sevag TACHDJIAN (La Croix du 6 septembre)

k- Chine: Nomination épiscopale approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège

Mgr Anthony Dang, avant-dernier d'une famille de neuf enfants
Dans la province chinoise du Shaanxi, la nomination d'un évêque auxiliaire pour le diocèse de Xi'an a été approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège, souligne " Eglises d'Asie ", l'agence des Missions étrangères de Paris dans son édition du 1er septembre 2005 (eglasie.mepasie.org, EDA n° 424).

Le 26 juillet dernier, en la cathédrale St. François de Xi'an, dans la province du Shaanxi, le P. Anthony Dang Mingyan, âgé de 38 ans, a été ordonné évêque auxiliaire du diocèse de Xi'an par Mgr Anthony Li Du'an, âgé de 78 ans et titulaire du siège épiscopal de Xi'an. Tout comme l'ordination de Mgr Joseph Xing Wenzhi au titre d'évêque auxiliaire de Shanghai, un mois auparavant (1), cette ordination épiscopale a été reconnue par le Saint-Siège et approuvée par le gouvernement chinois.

Avant-dernier d'une famille de neuf enfants, Mgr Anthony Dang est né le 12 juillet 1967 au sein d'une famille catholique. Entré au grand séminaire de Xi'an à l'âge de 18 ans, il a poursuivi ses études au séminaire de Sheshan, près de Shanghai. Ordonné à la prêtrise en 1991, il a été curé de paroisse et directeur de la commission financière de son diocèse. De 2000 à 2002, il a suivi une formation en psychologie à l'Université normale de Xi'an. Parmi les défis auxquels doit faire face le diocèse de Xi'an, le nouvel évêque a cité la nécessité de motiver le clergé et les laïcs quant à l'urgence de l'évangélisation.

A la différence de celle de Shanghai, l'ordination de Mgr Anthony Dang n'a pas suscité une importante couverture des médias internationaux. Selon les observateurs, cette ordination témoigne d'une certaine " banalisation " des ordinations d'évêques au sein de l'Eglise " officielle " de Chine, le Saint-Siège reconnaissant le choix des candidats proposés par les diocèses en question et Pékin approuvant ce choix, le tout s'effectuant dans une relative discrétion. Ces nominations avec accord du gouvernement chinois et de Rome se font pourtant sans entente préalable entre les deux parties. La Chine préserve son indépendance en faisant nommer le candidat par la Conférence épiscopale chinoise. Ce qui est nouveau, c'est que la Chine tolère maintenant que le candidat soit nommé en même temps par Rome. Le problème devient d'ordre liturgique : comment annoncer la nomination ?

Ce 26 juillet, la cathédrale de Xi'an était pleine à craquer. Deux mille fidèles et plus de cent prêtres avaient pris place dans l'édifice. Outre Mgr Li Du'an, qui présidait la cérémonie d'ordination, plusieurs autres évêques étaient présents : Mgr Francis Tong Hui, de Yan'an, et Mgr Joseph Zong Huaide, de Sanyuan, deux diocèses du Shaanxi, assistaient Mgr Li Du'an ; plusieurs autres évêques du Shaanxi, du Gansu et du Shanxi étaient là. Du côté des autorités chinoises, deux responsables de l'Administration d'Etat des Affaires religieuses avaient pris place dans l'assistance. Les secrétaires généraux de l'Association patriotique des catholiques

chinois et de la Conférence des évêques catholiques de Chine étaient eux aussi présents. Du côté du Saint-Siège, aucun représentant n'était bien entendu présent, mais, Mgr Li Du'an, en tant qu'évêque " officiel " de Xi'an, étant reconnu par Rome, la nomination d'un auxiliaire, sans doute appelé ultérieurement à lui succéder, n'avait pu se faire qu'avec l'accord du pape.

Agé de 78 ans, Mgr Li Du'an souffre depuis un an d'un cancer du foie. Il est connu dans la communauté catholique pour sa détermination et sa grande intelligence dans l'exercice de la mission de l'Eglise. Vice-président de la Conférence des évêques " officiels ", il est de ceux qui ont contribué à développer l'Eglise tout en cherchant à contenir au maximum le contrôle que les autorités communistes cherchent à exercer sur les religions. Dans un entretien récemment accordé à Xinde ('La foi'), bulletin catholique publié à Shijiazhuang, dans le Hebei, il avait résumé ses priorités dans les points suivants : formation des prêtres et des religieuses, évangélisation, autonomie administrative et financière, adaptation de la pastorale au développement de la société. Selon lui, les communautés catholiques aujourd'hui en Chine, pour affronter les défis des temps présents, tels que, par exemple, le divorce ou la pastorale des travailleurs migrants, devaient travailler sans relâche à se former. " L'insuffisance de la formation des catholiques signifie la carence de notre travail pastoral ", expliquait-il. Dans cette perspective, Mgr Li Du'an a multiplié les initiatives, en ouvrant, par exemple, une section pour les religieuses au sein du séminaire régional placé sous sa responsabilité ou bien encore en créant un service d'aide sociale.

A l'issue de son ordination, Mgr Anthony Dang a confié se sentir " peu préparé " à assumer le poids de ses nouvelles responsabilités. Les événements sont allés très vite depuis que les prêtres, les religieuses et les délégués laïcs du diocèse l'ont élu le 14 juin dernier. " Ce qui représente pour moi une grande pression est que je suis désormais l'assistant de Mgr Li, une personnalité connue pour son envergure et sa sagesse ", a-t-il déclaré à l'agence Ucanews (2). Mgr Li s'est dit pour sa part heureux d'avoir un jeune évêque à ses côtés. Il y a un an, en août 2004, il confiait à la même agence Ucanews qu'il lui était difficile de choisir lequel de ses prêtres serait appelé à l'assister. Chacun des candidats possibles avait ses forces et ses faiblesses, disait-il alors. (Zénit)
(1) Voir EDA 422, 423
(2) Ucanews, 27 juillet 2005
J'ai du mal, personnellement, à comprendre ces nominations épiscopales avec l'agrément de Rome. Que pense les membres de la hiérarchie de l'Eglise " clandestine ". Ne se considèrent-ils pas " abandonnés par Rome " ?


l- Le Catéchisme abrégé de l'Eglise catholique est paru le 1 septembre 2005, en français


Le best-seller italien paraît en français
Les 600 questions-réponses de la foi catholique


Le best-seller de l'été en Italie, avec 450.000 exemplaires vendus en deux mois, le Catéchisme de l'Eglise catholique abrégé est publié aujourd'hui, le jeudi 1 septembre, en français (288 pp, Cerf/Fleurus-Mame/Bayard éditions, 18 euro). Il a été tiré à 100.000 exemplaires.

Cet abrégé présente la foi catholique en 600 questions-réponses, depuis la question : " Quel est le dessein de Dieu sur l'homme ? ", et jusqu'à cette interrogation " Que signifie l'Amen de la fin ? "

Le pape a voulu que cet abrégé soit illustré, étant donné la force catéchétique de l'image, et le riche patrimoine, occidental et oriental, de l'iconographie chrétienne.

Le volume se divise en quatre parties, comme le Catéchisme : " La profession de la foi ", " La célébration du mystère chrétien ", " La vie dans le Christ ", et " La prière chrétienne ".

Il inclut en outre les textes des grandes prières chrétiennes, en français et en latin, pour favoriser la participation aux grands rassemblements internationaux.

Enfin, il propose les " formules de la doctrine catholique " comme " les quatre vertus cardinales ", " les sept péchés capitaux ", " les œuvres de miséricorde ", etc.
a- Jugement du Pape Benoît XVI

 

b- Jugement du cardinal Honoré

c- La position de la FSSPX

Le 3 septembre 2005, dans un communiqué publié par le site " La porte Latine ", le supérieur du District de France, Monsieur l'abbé de Caqueray, a précisé " sa " position. Elle est simple et complexe tout à la fois. En un mot, c'est un refus du texte…Mais il reconnaît qu'il va, peut-être, dans le bon sens.

" Quel jugement final porter sur ce Compendium ?

" Si l'on regarde ce qu'il combat, le bilan est plutôt positif. Par rapport aux excès, aux erreurs, aux déviations des super-progressistes, il précise, il clarifie, il élimine et même il lui arrive de condamner. En ce sens, il réalise un travail utile, et l'on peut penser à tous ceux qui, dans l'Église, se serviront de ce Compendium pour faire barrage aux erreurs et promouvoir des valeurs plus traditionnelles.

Mais ceci n'est pas l'unique considération à avoir sur cet ouvrage, ni même la principale : c'est du côté de ce que prône positivement le Compendium qu'il faut se tourner pour le juger en toute vérité. Or, par rapport à la véritable Tradition de l'Église, le Compendium enracine, il stabilise, il fortifie les idées et les erreurs du Concile.

On peut reprendre pour ce Compendium ce que Jean-Paul II disait de façon extrêmement claire le 7 décembre 1992 à propos du Catéchisme dont il est le résumé :

" [Je vous remercie pour] le soin que vous avez apporté à la présentation du contenu de la foi de façon conforme à la vérité biblique, à la tradition authentique de l'Église et en particulier aux enseignements du concile Vatican II (…). C'est un don prophétique, et il expose cette vérité à la lumière du concile Vatican II. "

Et le lendemain :

" Ce catéchisme postconciliaire qui constitue un compendium de la vérité annoncée par l'Église dans le monde entier, est le fruit le plus mûr et le plus complet de l'enseignement conciliaire. "

Il est donc clair que le Compendium, s'il est utilisé tel qu'il est rédigé et dans l'esprit selon lequel il a été rédigé, contribuera à imprégner les esprits de la doctrine de Vatican II.

La vérité nous contraint donc à dire que le Compendium du Catéchisme de l'Église catholique, considéré selon sa nature propre, n'est pas un bon ouvrage, même s'il peut avoir des conséquences accidentellement et occasionnellement positives (en ce qu'il sera sans doute utilisé, ad hominem, pour contrecarrer certaines erreurs encore plus graves) ".


Il précise encore sa position :

" Toutefois, un phénomène inscrit dans l'histoire ne doit pas être évalué exclusivement par ses causes intrinsèques : sa position dans le déroulement du temps est un élément non négligeable du jugement à porter sur lui. Par exemple, la portée et le sens d'une loi limitant la vitesse à 100 km/h sur une route, même si cette loi possède sa nature propre, sont modifiés selon qu'il s'agit d'une augmentation de la vitesse par rapport à une vitesse de 90 km/h autorisée précédemment ou d'une réduction de cette vitesse par rapport à une vitesse de 110 km/h autorisée précédemment.

L'avenir seul, à travers le déroulement du pontificat tout juste commencé de Benoît XVI, pourra nous révéler la place qu'aura occupée ce Compendium dans l'évolution de l'Église. Si l'esprit conciliaire continue de se répandre de plus en plus loin et de plus en plus profond, notamment par le biais de ce Compendium, il se sera agi d'une nouvelle étape, et pas de la moindre, de l'auto-destruction de l'Église. Mais si, au contraire, l'esprit conciliaire a atteint son point le plus haut dans le passé, et que ce Compendium constitue un pas dans le retour vers la Tradition, il pourra s'être agi d'un événement heureux, même s'il est de soi insuffisant.

Toutefois, si la parution de ce Compendium entraîne une certaine amélioration de la situation, ce sera parce que ce texte sera moins mauvais que ceux qu'il est appelé à remplacer dans l'enseignement postconciliaire. Aux véritables catholiques, en revanche, qui peuvent avoir accès à la doctrine sûre et authentique de l'Église, ce Compendium est tout à fait inutile.

Nous nous abstiendrons donc d'utiliser ce Compendium, comme d'ailleurs le Catéchisme de l'Église catholique, nous attachant fidèlement au catéchisme de toujours, fondé sur le

Catéchisme du concile de Trente, et l'étudiant avec zèle et esprit surnaturel, afin de garder la foi au milieu de cette crise terrible que nous traversons ".

Maison Saint-Pie X de Suresnes
Le 3 septembre 2005

Vous trouvez le texte intégral de ce " communiqué " sur le site : " La porte Latine ". cliquez ici


m- Communiqué des évêques belges : La Marche pour la famille, le 10 septembre 2005:


Une " marche pour la famille " est organisée le 10 septembre 2005 en Belgique, rappelle l'agence catholique belge " cathoBel " (www.cathobel.be), et la conférence épiscopale belge a publié un communiqué à ce sujet.

On sait aussi que l'association " Papa Maman, et moi " avait appelé bien avant ce communiqué, les chrétiens à se réunir, le samedi 17 septembre…. ?

Voici le texte complet du communiqué publié le 2 septembre 2005 par la conférence épiscopale de Belgique :

" Le samedi 10 septembre est organisée une " marche pour la famille ". Cette marche est l'initiative d'un collectif ne se réclamant d'aucune obédience religieuse ou politique. Son appel est une réaction à la proposition de loi tendant à ouvrir l'adoption aux couples homosexuels.
" Dans notre déclaration du 31 mai (voir ci-dessous), nous avions également exprimé notre profonde préoccupation face à pareille proposition de loi. Nous y soulignions l'importance de
garder la différence sexuelle comme repère fondateur du mariage et de la famille.

" Les objectifs de la manifestation du 10 septembre rejoignent en ce sens notre déclaration.
" Nous remercions et encourageons tous ceux qui s'engagent pour les valeurs familiales dans l'esprit de notre déclaration. Nous invitons les participants à la marche du 10 septembre à vivre cette initiative comme une démarche paisible pour la famille, qui est un des piliers de notre société ".

Déclaration des évêques de Belgique, en vue du débat sur l'adoption d'enfants par des couples homosexuels (publiée le 31 mai 2005)

" L'actualité politique va mettre à l'ordre du jour un débat parlementaire sur la question de l'adoption d'enfants par des couples homosexuels. Cette perspective nous préoccupe profondément. Nous ne mettons pas en doute la sincérité du désir des couples homosexuels souhaitant adopter. Nous n'entrons pas, non plus, dans le débat sur les conséquences qu'une telle adoption pourrait avoir sur l'évolution psychologique des enfants concernés, car cette question, aussi importante soit-elle, est loin d'être tranchée. Notre position s'appuie avant tout sur la préoccupation suivante : dans le contexte actuel, une telle mesure accrédite davantage encore l'idée que les couples homosexuels sont une simple variante par rapport au couple formé d'un homme et d'une femme.

" Avoir permis d'appeler " mariage " l'union de deux hommes ou de deux femmes est déjà un détournement du sens des mots et, surtout, de la réalité fondamentale qu'ils désignent. Légaliser de surcroît l'adoption dans un tel contexte augmenterait encore la confusion par rapport à la différence sexuelle qui est le repère fondateur de la famille ".
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n- Le pseudo " mariage " gay déjà légal en France ?

Nous le pressentons tous : un jour ou l'autre, après la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne, le pseudo" mariage gay " sera instauré en France, sauf si une formidable mobilisation de ceux qui le repoussent l'empêche. Il y a une pression médiatique constante sur les politiques qui ne veulent pas faire de peine au lobby homosexuel. Au demeurant, le Parti socialiste a déjà fait savoir que, lorsqu'il reviendra au pouvoir, il l'autorisera et son retour aux affaires, tôt ou

tard, est inscrit dans le mécanisme de l'alternance. Et, plus tard, la droite libérale ne reviendra pas là-dessus de même qu'après avoir combattu le Pacs, non seulement elle ne l'a pas abrogé, mais elle a étendu les droits des pacsés. Toutefois, le pire n'est jamais sûr, souvenons- nous qu'en 1984, l'insurrection pacifique des catholiques a mis en échec le projet mitterrandien
de nationalisation de l'enseignement libre.

Mais là, c'est mal parti car, déjà, la légalisation rampante de ce " mariage " est en marche. Il se fait à la faveur (la défaveur !) de funestes lois européennes. Pas principalement celle qui porte sur la non discrimination en fonction de " l'orientation sexuelle ", mais au nom du principe de la
liberté d'établissement, impliquant, pour le garantir, le droit pour chaque citoyen de l'Union de voir son statut matrimonial reconnu par tous les autres pays.

La loi des socialistes espagnols a été précisée le 4 juillet par une circulaire du ministère de la Justice : le mariage entre deux étrangers du même sexe résidant en Espagne sera désormais possible, même si leur pays d'origine n'autorise pas le mariage homosexuel. Seront également valables le mariage entre un (e) Espagnol(e) et un(e) non-Espagnol(e) et celui de deux Espagnol(e)s à l'étranger. Aux Pays-Bas et en Belgique, la loi, pour l'instant, est un peu plus restrictive puisque le mariage entre homosexuels étrangers est seulement autorisé à condition que l'un des deux soit belge ou néerlandais.

A partir de là, Caroline Mecary, avocate des " mariés " homosexuels de Bègles, a exposé, dans une interview à Libération, comment, en France, les autorités seront obligées de reconnaître le " mariage " homosexuel. Le scénario de cette reconnaissance est déjà écrit, elle y travaille. La loi espagnole, expliquet- elle, " permet à un couple de Français résidant en Espagne (donc ayant une carte de ressortissant communautaire) de s'y marier et d'y bénéficier des droits et devoirs d'un couple marié. Une fois marié, notre couple de Français doit, s'il veut voir son mariage célébré en Espagne reconnu en France, demander que le mariage soit transcrit sur les registres de l'état civil de Nantes. On peut penser que le procureur de la République refusera cette transcription puisque l'ordre public français n'autorise toujours pas le mariage entre personnes de même sexe. Ce refus de transcription fera vraisemblablement l'objet d'un recours devant
le tribunal, puis il y aura appel et ainsi de suite jusque devant la Cour européenne des droits de
l'homme. Là, nos deux Français(es) pourront développer les arguments relatifs à la discrimination, l'atteinte à la vie privée et familiale et l'attente au droit fondamental de se marier. "

Ce n'est pas tout ! " Je crois que ce qui est intéressant aussi, c'est la situation inverse : celle de deux homosexuels espagnols mariés qui décident de venir résider en France. Nos deux Espagnols vont vouloir demander la reconnaissance de leur union devant l'administration fiscale, par exemple. Celle-ci va, compte tenu de la jurisprudence, leur refuser le bénéfice des effets de leur mariage ; nos Espagnols devront alors saisir le juge français et lui demander de reconnaître leur mariage, possible selon la loi espagnole. Ils pourront soutenir devant le juge français qu'un refus de reconnaissance de leur mariage est une entrave directe au principe communautaire de libre établissement et demander à ce que le juge saisisse la Cour de
justice des communautés européenne d'une question préjudicielle. "

Et ensuite, si la Cour des communautés leur donne raison, ce qui est probable, eu égard à sa jurisprudence laxiste dans ce domaine : " Si la Cour de justice européenne rend un avis selon


lequel le refus français de reconnaître le mariage de deux homosexuels espagnols est une entrave au principe de libre établissement, la France sera obligée dans un premier temps de reconnaître le mariage de ces Espagnols et dans un second temps d'ouvrir le mariage civil à tous les Français, quelle que soit l'orientation sexuelle, si elle ne veut pas que ses ressortissants subissent une discrimination à rebours... "

Tout cela est d'une extrême gravité et d'autant plus que cette entreprise de contournement de la loi française s'opère dans l'indifférence générale. Même le lobby gay, si prompt à pousser des cris triomphalistes, est d'une discrétion de violette, sans doute pour ne pas effaroucher ses
adversaires et empêcher leur mobilisation, de telle façon qu'ils ne se réveillent que lorsqu'il sera trop tard. Rendons cette justice au député UMP Thierry Mariani qui a interpellé le garde des Sceaux, Pascal Clément, sur cette question, mais, hélas, la réponse qu'il a obtenue est rien moins qu'inquiétante et va dans le sens de Maître Caroline Macary : " Une union homosexuelle, a répondu le ministre de la Justice, pourra produire des effets juridiques en France du moment que la loi nationale des deux époux admet ce mode d'union. " Ce qui revient à légaliser, de fait, le " mariage " gay en France et, au nom de l'égalité, on nous expliquera ensuite qu'il n'est pas juste que les Français en France aient moins de droits " matrimoniaux " que des étrangers résidant sur notre sol. Ajoutons que ce principe vaudrait aussi pour la Turquie, si elle rejoignait l'Union européenne, pour ce qui est de la polygamie musulmane ".
(du Bulletin d'André Noël Synthèse Hebdomadaire, n°1966)

o- Belgique, toujours : Le frère du Pape attaque Mgr Danneels

Un article dans " Libre Belgique " de Christian Laporte.


Dans une interview à un hebdomadaire allemand ultra-conservateur, le frère du Pape s'en prend au Belge.
Une nouvelle attaque contre son esprit d'ouverture.

ÉCLAIRAGE

A y regarder de plus près, cela ressemble furieusement à une campagne de dénigrement à
laquelle certains observateurs de chez nous sont prêts à donner un sérieux coup de pouce.

Depuis l'élection de Joseph Ratzinger à la tête de l'Eglise catholique, le cardinal Danneels est devenu le prélat à abattre de certains milieux catholiques très conservateurs -moralement bien entendu, car on ne peut pas tuer son prochain!- qui lui reprochent son ouverture au monde et son


réalisme qui l'amènent parfois à heurter de front la curie romaine. Son erreur de casting du 19 avril, à savoir d'avoir organisé trop promptement une conférence de presse dès la sortie du conclave où, très fatigué, il donna la (fausse) impression de ne pas digérer l'élection de Ratzinger, l'a mis de manière récurrente dans le collimateur. Un article du magazine "Humo" avait déjà posé cette hypothèse en mai dernier. De manière excessive, l'hebdo flamand avait parlé d'un complot, mais il en ressortait quand même que l'esprit tolérant du primat de Belgique gênait sérieusement certains cénacles qui n'apprécient guère la course centriste de l'Eglise nationale sous la houlette de Mgr Danneels.

"Perte de substance"

Voilà que "'T Scheldt", un magazine électronique anversois qui n'hésite pas à nager aussi dans ces eaux troubles tout en poursuivant une course très flamande (anti-belge et anti-monarchiste), nous apprend que dans une interview à l'hebdomadaire berlinois, "Junge Freiheit", MgrGeorg Ratzinger, le frère du Pape accuse ouvertement le cardinal Danneels de "perte de substance (chrétienne) à cause de certaines de ses déclarations qui ne sont plus conciliables avec la conscience catholique". Lesquelles? Mystère et boule d'encens... Les propos du prélat personnel ne brillent pas par leur transparence mais si l'on suit bien le commentaire qu'en a fait le site germanophone Kath.Net, il apparaît que Georg Ratzinger attribue la crise de l'Eglise à un affadissement de la foi que renforcent par leurs actions négatives -c'est lui qui le dit...- des associations de base comme "Nous sommes l'Eglise" qui déplorent le décalage entre l'Eglise et le monde. Bref, selon le frère du Pape, les fondements de la foi ne sont plus transmis comme il siérait. Une attaque d'autant plus surprenante qu'elle survient après une autre mise en cause du cardinal qui avait pourtant réfuté, depuis les Journées mondiales de la jeunesse, l'existence de tensions avec le nouveau Pape.

Un constat quand même qui devrait ramener le contenu de l'interview à de plus justes proportions: elle n'a été publiée ni dans "L'Osservatore Romano", ni dans un quotidien catholique qui fait autorité mais dans l'hebdomadaire "Junge Freiheit" dont on dira qu'il est très, très marqué à droite...

Le "syndrome Joos"

Autre hypothèse: on peut se demander si MgrRatzinger n'est pas frappé du "syndrome Joos", du nom de ce très éphémère prélat gantois, curé de campagne à Landskouter qui, parce qu'il avait été créé cardinal par Jean-Paul II, au nom de leur vieille amitié, s'était cru autorisé à faire des commentaires peu en phase avec la ligne ecclésiale belge sur les homosexuels, sur la politique, etc.
Dans le cas de Georg Ratzinger, la proximité fraternelle n'est pas qu'un avantage. Une certitude: Godfried Danneels se taira en français, en néerlandais et en allemand sur les attaques. D'abord parce qu'il y a quelque doute sur les propos réellement tenus. Et ensuite parce qu'on ne doit pas nécessairement réagir à des propos tenus par le frère du Pape.

Georg est Georg, Joseph est le Pape...

p- Un article dans " Valeurs Actuels " de Laurent Dandrieu sur la rencontre de Benoît XVI et de Mgr Fellay.

" C'est une première : s'il y a bien eu en 1999 une brève rencontre entre Mgr Fellay et Jean Paul II, aucun supérieur de la Fraternité Saint-Pie X n'avait été reçu en audience par le pape depuis le sacre "sauvage" de quatre évêques par Mgr Lefebvre, en 1988. Ce 29 août, à Castelgondolfo, l'audience accordée par Benoît XVI à Mgr Fellay, à la demande de celui-ci, s'est déroulée selon le Vatican " dans un climat d'amour de l'Eglise et de désir d'arriver à la pleine communion. " Les deux parties se sont mises d'accord sur la nécessité de résoudre les difficultés par étapes, le communiqué du Saint-Siège ajoutant pour sa part " dans des délais raisonnables ".
Les discussions à venir rencontreront bien sûr des résistances de part et d'autre : nombre d'évêques voient d'un mauvais oeil la rentrée au bercail des 450 prêtres lefebvristes, défenseurs du rite traditionnel et hostiles à Vatican II, tandis que dans les rangs d'une Fraternité récemment secouée par des divisions et où Mgr Fellay devra remettre son mandat en jeu en 2006, certains se montrent réticents sur un rapprochement où, à l'instar de la Fraternité Saint-Pierre, les lefebvristes pourraient perdre l'essentiel de leur liberté de parole. Paradoxalement, c'est parmi les prêtres qu'il a récemment exclus de la Fraternité, comme l'abbé Laguérie ou l'abbé de Tanoüarn, que l'initiative de Mgr Fellay trouve ses plus forts soutiens.
Mais quelle qu'en soit l'issue, l'audience de lundi constitue un pas important qui montre clairement que l'élection de Benoît XVI a changé le climat et que l'heure est désormais à la réconciliation.
Laurent Dandrieu

q- Gènéthique : la revue de Presse de la Fondation Jérome Lejeune : la question du " statut juridique de " l'être prénatal ".
Et si l'on reparlait de la personne humaine !
A la suite de la découverte de l'existence de 351 corps de fœtus ou enfants mort-nés, à l'hôpital Saint Vincent de Paul, à Paris (cf. revue de presse du mois d'août), le professeur Claude Sureau, ancien président de l'Académie nationale de médecine et membre du Comité consultatif national d'éthique pose la question du statut de " l'être prénatal ", annonce " Gènéthique ", la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (genethique.org).

Selon lui les remous autour de cette affaire ont été disproportionnés. Les politiques devraient plutôt s'attacher " à la reconnaissance d'un statut spécifique pour l'être prénatal à partir de la viabilité. Depuis le droit romain, le monde juridique considère deux catégories du droit : les personnes et les choses. Qu'en est-il de l'embryon? Il n'est pas considéré comme sujet de droit ni comme objet de droit : il n'est rien. Nous devons sortir de cette conception binaire ", explique t-il.

Il reconnaît que les parlementaires n'osent pas donner un statut à l'embryon " de peur de remettre en cause le droit à l'interruption volontaire de grossesse ". " Mais cela n'a rien à voir " conclut-il.
Et si l'on se souvenait que l'enfant à naître est une personne humaine.