" Les Nouvelles

de

Chrétienté "

n° 21

Le 23 septembre 2005

 

 

Sommaire.

A- Les Nouvelles de Rome
1-Le Pape et la célébration de la messe.
2-Rencontre du pape avec les enfants de la première communion
3-Le pape, les homosexuels et le sacerdoce
4-Le Pape, le prêtre et la sainte Eucharistie
5-Actes du Siège apostolique : Les derniers jours de Jean-Paul II
6-Le Vatican et la Croatie


B Les accords avec Rome

1-Rome et la Fraternité Saint Pie X. Les chemins d'un accord possible.

C-Les nouvelles religieuses de France
1-Le cardinal Barbarin et l'unité. La Lettre de Paix liturgique 92
2-Mgr Vingt-Trois : "L'Église est missionnaire ou elle n'existe pas"

3-Le pèlerinage de l'UNEC en Suède.

D-Nouvelles politiques de France
1- Sarkosy, l'intégrisme et le fondamentalisme.
2-La réalité de l'Islam.

3-Le " conflit " Sarkozy-Vellepin ".
E-Des nouvelles de Belgique
1- " Papa, maman et moi "


A- Les Nouvelles de Rome
1- Le Pape et la célébration de la messe.
Le pape Benoît XVI a demandé aux 110 évêques qui ont reçu l'ordination épiscopale au cours de l'année, venus accomplir un " pèlerinage sur la tombe de saint Pierre " du 13 au 21 septembre et qu'ils recevait à Castel Gondolfo, de réprimer les abus dans la Messe. Lors de cette audience, il leur a dit que leur tâche était de veiller à la " célébration digne et convenable de la Messe ". La manière de célébrer la Messe de chaque évêque nourrit la piété des prêtres et des croyants.
Il doit également " veiller avec soin à la participation des fidèles à la messe du dimanche dans laquelle retentit la Parole de vie et dans laquelle le Christ lui-même est présent sous les espèces du pain et du vin ".
2- Rencontre du pape avec les enfants de la première communion
La rencontre du pape avec les jeunes de son diocèse - Rome et le Latium - qui ont fait leur première communion cette année aura pour thème : " L'Eucharistie est notre fête ", et elle est prévue pour le samedi 15 octobre, place Saint-Pierre, entre 17 et 19 heures, pour un temps de fête, de catéchèse et de prière.

Benoît XVI a annoncé cette rencontre lors de l'angélus du 12 juin dernier. Il y voit une occasion de " répéter le rôle essentiel du sacrement de l'Eucharistie dans la formation et la croissance spirituelle des enfants ".

Il souhaite que cette rencontre aide les jeunes à redécouvrir la " perle précieuse " de l'Eucharistie, " qui donne un sens véritable et plénier à la vie ".

Cet événement, affirme Mgr Parmeggiani, responsable de la pastorale des jeunes, dans les colonnes de " Avvenire ", aura lieu au cours du synode des évêques sur le thème de l'Eucharistie, ce qui est une façon de proclamer que " le Corps et le Sang de Jésus sont le sommet et la source de l'existence chrétienne dès l'âge des jeunes et que les enfants sont eux-mêmes invités à grandir avec cette conviction dans la communion de l'Eglise ".

3- Le pape, les homosexuels et le sacerdoce.
Le pape donne son accord à la lettre sur les homosexuels et le sacerdoce : " des hommes aux tendances homosexuelles ne peuvent pas devenir prêtres ".
Le pape Benoît XVI a donné son accord à un nouveau document du Vatican qui stipule que des hommes avec des tendances homosexuelles ne peuvent pas devenir prêtres. Cette information vient de l'agence de presse des USA CWNews, ce lundi 19 septembre. Le nouveau document qui était préparé par la Congrégation pour l'enseignement catholique, doit être publiée sous peu comme Instruction. La lettre sera signée, selon CWNews, par le cardinal Zenon Grocholewski, le préfet de la Congrégation pour l'enseignement catholique et par l'archevêque Michael Miller, secrétaire de la même Congrégation. (kath.net/CWNews)
4- Le Pape, le prêtre et la sainte Eucharistie

Le prêtre doit être " avant tout un adorateur qui contemple l'eucharistie ", a rappelé Benoît XVI avant l'angélus de midi, ce dimanche 18 septembre.
Voici le discours qu'il prononça avant l'Angelus. On notera encore son insistance sur la Sainte Eucharistie.

" Alors que l'année de l'Eucharistie touche à son terme, je voudrais reprendre un thème particulièrement important qui était tellement à cœur à mon vénéré prédécesseur, Jean-Paul II : la relation entre la sainteté, chemin et but de la marche de l'Eglise et de tout chrétien, et l'Eucharistie. En particulier, ma pensée se tourne aujourd'hui vers les prêtres pour souligner que c'est justement dans l'Eucharistie que réside le secret de leur sanctification.

En vertu de l'ordination, le prêtre reçoit le don et l'engagement de répéter sacramentellement les gestes et les paroles par lesquelles Jésus, à la Dernière Cène, a institué le mémorial de sa Pâque. Entre ses mains se renouvelle ce grand miracle d'amour, dont il est appelé à devenir un témoin et un annonceur toujours plus fidèle (cf. Lettre apostolique " reste avec nous, Seigneur ", " Mane nobiscum Domine ", 30).

Voici pourquoi le prêtre doit être avant tout un adorateur qui contemple l'Eucharistie, à partir du moment même où il la célèbre. Nous savons bien que la validité du sacrement ne dépend pas de la sainteté du célébrant, mais son efficacité, pour lui-même, et pour les autres, est d'autant plus grande qu'il le vit avec une foi profonde, un amour ardent, un esprit de prière fervent.

Au cours de l'année, la liturgie nous présente comme exemples les saints ministres de l'autel, qui ont puisé leur force dans l'imitation du Christ par l'intimité quotidienne avec lui dans la célébration et dans l'adoration eucharistique.

Il y a quelques jours, nous avons fait mémoire de saint Jean Chrysostome, patriarche de Constantinople, à la fin du IVe siècle. Il a été défini " bouche d'or " pour son extraordinaire éloquence mais il a également été appelé " docteur eucharistique " pour l'ampleur et la profondeur de sa doctrine sur le très saint Sacrement.

La " divine liturgie " qui est la plus célébrée dans les Eglises orientales porte son nom, et sa devise : " il suffit d'un homme plein de zèle pour transformer un peuple ", met en évidence combien l'action du Christ à travers ses ministres est efficace.

A notre époque, se dresse ensuite la figure de saint Pie de Pietrelcina, dont nous ferons mémoire vendredi prochain. En célébrant la messe, il revivait avec une telle ferveur le mystère du Calvaire qu'il édifiait la foi et la dévotion de tous. Les stigmates que Dieu lui a donnés étaient aussi une expression d'une conformation intime à Jésus crucifié.

En outre, en pensant aux prêtres amoureux de l'Eucharistie, on ne peut pas oublier saint Jean Marie Vianney, l'humble curé d'Ars, à l'époque de la Révolution française. Par la sainteté de sa vie, et son zèle pastoral, il réussit à faire de ce petit village un modèle de communauté chrétienne, animée par la parole de Dieu, et par les sacrements.

Nous nous adressons maintenant à Marie, en la priant de façon spéciale pour les prêtres du monde entier, afin qu'ils tirent de cette année de l'Eucharistie le fruit d'un amour renouvelé pour le sacrement qu'ils célèbrent. Par l'intercession de la Vierge Mère de Dieu, puissent-ils toujours vivre et témoigner du mystère qui est placé dans leurs mains pour le salut du monde ".

5- Actes du Siège apostolique : Les derniers jours de Jean-Paul II
Un récit des derniers jours de Jean-Paul II a été publié hier, lundi, 19 septembre, dans les " Actes du Siège apostolique " (AAS).
La publication de ce texte dans les Acta lui donne un caractère officiel et historique. Ce récit est émouvant.

En voici la traduction.

" Le jour de Pâques, 27 mars, disent les AAS, le pape s'est tenu pendant 13 minutes à la fenêtre ouverte place Saint-Pierre, devant la foule des fidèles qui attendaient le message pascal, lu d'une voix émue par le cardinal Sodano sur le parvis de la basilique. Le pape a tenté de lire les paroles de la bénédiction apostolique, sans succès, et en silence, de la main droite, il a béni la Ville et le Monde.

" Le 30 mars, on communiquait qu'on avait entrepris l'alimentation par la mise en place d'une sonde gastrique permanente. Le même jour, mercredi, le Saint-Père se présentait à la fenêtre de son bureau et sans parler, il bénissait la foule qui, stupéfaite et souffrante, l'attendait place Saint-Pierre. Ce fut la dernière "station" publique de son douloureux Chemin de Croix.

" Jeudi 31 mars, un peu avant 11 heures, le Saint-Père qui s'était rendu à la chapelle pour la célébration de la sainte messe a été secoué d'un frisson suivi par une forte montée de la température à 39,6°. Il s'ensuivit un choc septique très grave, avec malaise cardio-circulatoire, dû à une infection des voies urinaires. Les mesures thérapeutiques et d'assistance respiratoire appropriées furent prises immédiatement. On a respecté explicitement la volonté du Saint-Père de rester dans sa chambre, où une assistance complète et efficace lui était d'ailleurs assurée. En fin d'après-midi, la sainte messe a été célébrée au pied du lit du pape. Celui-ci a concélébré les yeux mi-clos, mais au moment de la consécration, il a soulevé faiblement le bras droit à deux reprises, sur le pain et le vin. Il a également fait le geste de se battre la poitrine au cours de la récitation de l'Agnus Dei. Le cardinal de Lviv des Latins (le cardinal Marian Jaworski, ndlr) lui a administré l'onction des malades. A 19 h 17, le pape a reçu la sainte communion. Le Saint-Père a ensuite demandé à célébrer "l'heure eucharistique" de méditation et de prière.

" Vendredi 1er avril, à 6 heures du matin, le pape, conscient et serein, a concélébré la sainte messe. Vers 7 heures 15, il a écouté la lecture des 14 stations du Chemin de Croix, et il a fait le signe de la croix à chaque station. Il a ensuite désiré écouter la lecteur de l'heure de tierce, de l'office divin, et de passages de la Sainte-Ecriture. La situation était d'une gravité notable, caractérisée par la compromission alarmante des paramètres biologiques et vitaux. Le cadre clinique s'aggravait avec une insuffisance cardio-circulatoire, respiratoire et rénale. Le patient, avec une participation visible, s'associait à la prière continuelle de ceux qui l'assistaient.

" A 7 heures 30, le samedi 2 avril, était célébrée la sainte messe en présence du Saint-Père, qui commençait à présenter un début de compromission de la conscience. En fin de matinée, il a reçu pour la dernière fois le cardinal secrétaire d'Etat Angelo Sodano, et ensuite a commencé une brusque hausse de température. Vers 15 heures 30, avec une voix très faible, et une parole hachée, en langue polonaise, le Saint-Père demandait: "laissez moi partir à la maison du Père". Un peu avant 19 heures, il est tombé dans le coma. Le moniteur indiquait l'épuisement progressif des fonctions vitales. Selon la tradition polonaise, un petit cierge allumé éclairait la pénombre de la chambre, où le pape était en train de s'éteindre. A 20 heures a commencé la célébration de la saine messe de la fête de la Miséricorde divine, au pied du lit du pape mourant. Le rite était présidé par Son Excellence Mgr Stanislas Dziwisz (secrétaire de Jean-Paul II, et aujourd'hui archevêque de Cracovie, ndlr), avec la participation du cardinal Marian Jaworski, de Son Excellence Mgr Stanislas Rylko (président du Conseil pontifical pour les Laïcs, ndlr) et de Mgr Mieczyslaw Mokrzycki (autre secrétaire de Jean-Paul II, ndlr). Les chants religieux polonais accompagnaient la célébration et se fondaient à ceux des jeunes et de la multitude des fidèles, en prière place Saint-Pierre.

" A 21 heures 37, Jean-Paul II s'endormait dans le Seigneur ".
6- Le Vatican et la Croatie
Le Vatican est accusé par un journal anglais de protéger des criminels de guerre : Rome a demandé des explications sans en recevoir.

Le Saint-Siège ne dispose d'aucun élément pouvant corroborer la rumeur d'une présence de criminel de guerre croate dans un édifice religieux, a en effet déclaré ce mardi le directeur de la salle de presse du Vatican.

M. Joaquin Navarro Valls répondait ainsi à des accusations parues dans le Telegraph du 20 septembre, intitulé " Le Vatican accusé de protéger des criminels de guerre ", " Vatican accused of shielding 'war criminal' ".

Le Saint-Siège fait donc savoir que le " ministre des Affaires étrangères " du Vatican a déjà demandé des précisions sur ces accusations à Mme Del Ponte, qui a été jusqu'ici incapable de présenter des indices pouvant étayer de telles accusations.

" Lors de la rencontre que l'archevêque Lajolo, secrétaire pour les Relations avec les Etats, a eu avec Mme Carla Del Ponte, procurateur en chef du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, en réponse à la demande d'information et d'intervention de celle-ci, Mgr Lajolo a fait remarquer ", tout d'abord " que la Secrétairerie d'Etat n'est pas un organe du Saint-Siège pouvant collaborer de façon institutionnelle avec les tribunaux ".

" L'archevêque Lajolo a demandé en outre à Mme Del Ponte d'indiquer avec une certaine précision les indices sur lesquels elle se basait pour considérer que le général Ante Gotovina s'était réfugié dans des édifices religieux déterminés en Croatie, afin de pouvoir entrer en contact avec l'autorité ecclésiastique compétente. Des sondages précédents avaient en effet eu une issue négative. Mme Del Ponte n'a pas encore répondu de quelque façon que ce soit à cette demande de Mgr Lajolo ", a précisé M. Navarro Valls.

B- Les accords avec Rome

1- Rome et la Fraternité Saint Pie X. Les chemins d'un accord possible.

Beaucoup de regards se portent aujourd'hui sur cette fameuse rencontre de Benoît XVI avec Mgr Fellay, le lundi 29 août 2005. C'est le cas du Bulletin d'André Noël.

" A la suite de l'audience accordée par Benoît XVI à Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité S.Pie X, les deux parties se sont engagées à poursuivre le dialogue afin d'arriver à une réconciliation qui ne lèse ni les personnes, ni la foi catholique (voir notre précédent Bulletin). Nous ignorons où en sont ces entretiens, ni même si ils ont commencé. Néanmoins, les bases d'un accord ne sauraient être fondamentalement différentes de celles figurant dans le protocole du 4 mai 1988 entre le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, et Mgr Lefebvre, frappé à l'époque d'une suspensio a divinis pour avoir ordonné des prêtres sans l'accord du pape. Les sacres qui devaient entraîner l'excommunication de Mgr Lefebvre et des évêques ordonnés
par lui sont intervenus près de deux mois plus tard, le 30 juin.
Cet accord avalisé par les deux parties, était rédigé en ces termes, pour son aspect doctrinal :
" Moi, Marcel Lefebvre, archevêque-évêque émérite de Tulle, ainsi que les membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par moi fondée :

1) Nous promettons d'être toujours fidèles à l'Église catholique et au Pontife romain, son Pasteur Suprême,
Vicaire du Christ, Successeur du Bienheureux Pierre dans sa primauté et Chef du corps des évêques.
2) Nous déclarons accepter la doctrine contenue dans le n. 25 de la Constitution dogmatique Lumen Gentium du concile Vatican II sur le Magistère ecclésiastique et l'adhésion qui lui est due.
3) A propos de certains points enseignés par le concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui nous paraissent difficilement conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d'étude et de communication avec le Siège apostolique, en évitant toute polémique.
4) Nous déclarons en outre reconnaître la validité du Sacrifice de la messe et des sacrements célébrés avec l'intention de faire ce que fait l'Église et selon les rites indiqués dans les éditions typiques du missel romain et des rituels des sacrements promulgués par les papes Paul VI et Jean-Paul II.
5) Enfin nous promettons de respecter la discipline commune de l'Église et les lois ecclésiastiques, spécialement celles contenues dans le Code de Droit canonique promulgué par le pape Jean-Paul II, restant sauve la discipline spéciale concédée à la Fraternité par une loi particulière. "
Tout cela semblait raisonnable et mesuré. Cela l'est encore aujourd'hui. Si un accord devait intervenir il est peu probable qu'il s'éloignerait beaucoup de celui-là. Ce même texte, abordant les conséquences pratiques et canoniques de cet accord, stipulait :

" Tenant compte du fait que la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X a été conçue depuis 18 ans comme une société de vie commune - et à partir de l'étude des propositions formulées par S. Exc. Mgr M. Lefebvre et des conclusions de la Visite apostolique effectuée par Son Eminence le cardinal Gagnon -, la figure canonique la mieux adaptée est celle d'une Société de vie apostolique. C'est une solution canoniquement possible, avec l'avantage d'insérer éventuellement dans la Société cléricale de vie apostolique également des laïcs (par exemple des Frères coadjuteurs).
Selon le Code de Droit canonique promulgué en 1983, canons 731-746, cette Société jouit d'une pleine autonomie, peut former ses membres, peut incardiner les clercs, et assure la vie commune de ses membres. "

A l'évidence, la séparation entre Rome et la Fraternité n'a que trop duré, les deux parties semblent en être convaincues, d'autant que la fermeté doctrinale de Benoît XVI, que lui reprochent progressistes et modernistes, peut sans doute combler peu à peu le fossé entre elles. Mgr Lefebvre, qui voua toute sa vie à l'Eglise, est mort excommunié, des familles sont déchirées, il n'est que temps de mettre fin à toutes ces douleurs.
En 1965, Paul VI et le patriarche Athénagoras, levèrent les excommunications réciproques datant de 1054. On ne saurait attendre mille ans pour la réconciliation entre Rome et la Fraternité ! On notera que, malgré la levée des excommunications, l'Eglise orthodoxe reste objectivement schismatique, puisque refusant de reconnaître l'autorité de juridiction de l'évêque de Rome, le pape. Faut-il être plus exigeant avec les amis de Mgr Lefebvre qu'avec les orthodoxes ? La déclaration commune de 1965 entre catholiques et orthodoxes disait :

" Parmi les obstacles qui se trouvent sur le chemin du développement de ces rapports fraternels de confiance et d'estime, figure le souvenir des décisions, actes et incidents pénibles, qui ont abouti en 1054 à la sentence d'excommunication portée contre le patriarche Michel Cérulaire et deux autres personnalités par les légats du siège romain, conduits par le cardinal Humbert, légats qui furent eux-mêmes ensuite l'objet d'une sentence analogue de la part du patriarche et du synode constantinopolitain. On ne peut faire que ces événements n'aient pas été ce qu'ils ont été dans cette période particulièrement troublée de l'histoire. Mais aujourd'hui qu'un jugement plus serein et plus équitable a été porté sur eux, il importe de reconnaître les excès dont ils ont été entachés et qui ont amené ultérieurement des conséquences dépassant, autant que nous pouvons en juger, les intentions et les prévisions de leurs auteurs dont les censures portaient sur les personnes visées et non sur les Églises et n'entendaient pas rompre la communion ecclésiastique " Voilà qui pourrait aussi inspirer le futur accord ! P.R.

Le Bulletin d'André Noël Synthèse Hebdomadaire
N° 1970 4

C- Les nouvelles religieuses de France
1- Le cardinal Barbarin et l'unité. La Lettre de Paix liturgique 92
Dans son numéro 43 du 21 septembre 2005, l'auteur de la " lettre de Paix liturgique 92 ", Sylvie Minpontel, attire l'attention de ses lecteurs sur les importantes paroles du cardinal prononcées le 11 septembre dans le cadre de la journée " scandaleuse " de Sant'Igidio à Lyon
Pour que vive la paix liturgique !
Elle remarque tout d'abord qu' :
" une application " large et généreuse " du Motu Proprio " Ecclesia Dei " implique finalement l´instauration d´un lieu de culte dans chaque arrondissement où une demande se manifeste. Cela nous semble la seule solution charitable pour que cessent les irritations réciproques et que puisse se mettre en oeuvre une véritable unité des chrétiens autour de leurs pasteurs.
Elle cherche ensuite les " appuis " pour justifier sa demande d'une grande réconciliation. Il la trouve finalement essentiellement dans la personne éminente du cardinal Barbarin et les propos qu'il tînt lors de cette reunion. Nous l'en remercions. Ces paroles nous auraient échappées.
" Cette réconciliation est possible et le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, lors de son homélie prononcée le 11 septembre dernier au cours de la célébration eucharistique inaugurale de la rencontre de Sant´Egidio, nous a montré la voie en expliquant ce que doit être une véritable réconciliation " … la clé des retrouvailles que désirent si ardemment tous les baptisés se trouve dans le pardon […] Il n´y a pas là matière à option. Les cent deniers, ces blessures que nous nous sommes infligées au long de l´histoire, doivent évidemment disparaître quand nous pensons aux dix mille talents de la Rédemption, où Jésus nous a aimés jusqu´à l´extrême, jusqu´à la folie [...] La rencontre que nous allons vivre ces jours-ci à Lyon, avec nos frères aînés, les juifs, avec les musulmans et les artisans de paix des grandes religions du monde nous en fait un devoir encore plus impérieux. C´est à l´amour que nous aurons les uns pour les autres que tous nous reconnaîtront pour ses disciples. Il faut que nous revenions et demeurions dans l´unité du Père et du Fils, pour que le monde croie que Jésus est l´envoyé du Père... " Comment ne pas être saisi par ce magnifique programme ? Ce programme, s´il est honnête, s´il est authentique, ne doit-il pas commencer à être appliqué vis-à-vis des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle de l´Eglise qui supplient leurs évêques de respecter leur sensibilité ? Ne pourrait-il pas s´appliquer aussi à nos frères de la Fraternité Saint Pie X ? Ce qui est possible avec nos frères séparés et ceux des religions non chrétiennes ne peut-il pas l´être à l´intérieur même de l´Eglise catholique ?

Il est temps de répondre à l´appel du Saint-Père. Pour notre part, voici notre seul souhait, voici pourquoi nous allons continuer à oeuvrer pour qu´enfin triomphe l´authentique paix liturgique au sein de nos églises ".
Sylvie Minpontel au nom de tous les membres de Paix liturgique des Hauts-de-Seine et d'ailleurs.

Monseigneur Daucourt a annoncé au milieu du mois de juillet qu´il autorisait la célébration d´une messe traditionnelle à compter du premier dimanche de l´Avent chaque dimanche et fêtes à 9h 30 à Sainte-Marie de Fontenelle (30, avenue Felix Faure à Nanterre).

2- Mgr Vingt-Trois : "L'Église est missionnaire ou elle n'existe pas"


Le Figaro, en la personne de Sophie de Ravinel a interrogé Mgr Vingt-Trois sur les questions d'actualité…. Elle lui pose aussi la question sur la visite de Mgr Fellay à Catsel Gondolfo.
Voici l'interview datée du 22 septembre.

Mgr André Ving-Trois est né à Paris. Après avoir passé les trente premières années de son ministère dans la capitale, il en est devenu l'archevêque en février dernier. Traditionnel interlocuteur catholique du gouvernement, avec peu d'autres évêques, cet observateur de la société française n'est pas de ceux qui manient la langue de bois. A l'heure de la célébration de la laïcité, "un concept moderne" et "qui n'avait pas le même sens en 1905", il observe à Paris des "signes de manifestations identitaires en forte hausse ces quinze dernières années". A cet égard, il souligne la "vocation culturelle importante" de la capitale et prévient que "bien vivre cette mixité sera le signe de la capacité de la France à mettre en oeuvre ses intentions "droit-de-l'hommistes" et universalistes dans l'accueil des étrangers".
Propos recueillis par Sophie de Ravinel
[22 septembre 2005]

LE FIGARO. - Que pensez-vous de l'écart qui ne cesse de se creuser entre ce que vit la société française et ce que propose l'Église catholique ?
Mgr André VINGT-TROIS. - Je ne suis pas là pour faire un hold-up sur la société, pour rassembler tout le monde sous une même bannière ! Je suis là pour annoncer l'Évangile. La véritable conversion repose sur la liberté. Nous devons aider les gens à grandir dans leur liberté, à se dégager de ce qui les conditionne et les empêche de rencontrer le Christ. Depuis les premières générations apostoliques, au coeur de l'Empire romain, on constate que la proclamation de la bonne nouvelle suscite des clivages et des réactions bien différentes !
Ne sommes-nous pas en train d'assister à un retour des manifestations extérieures de la foi chrétienne ?
Nos communautés sont peut-être moins complexées. A l'occasion, elles sortent pour des célébrations. L'an dernier, Paris Toussaint 2004 a permis aux catholiques de prendre conscience que la perception de leur foi chez beaucoup de ceux qu'ils rencontrent n'était plus aussi automatique qu'elle pouvait l'être et que la foi intéresse de nouveau. Il faut que nous allions au-devant de la société, que nous prenions conscience de ce que disait le concile il y a quarante ans : l'Église est missionnaire ou elle n'existe pas ! Revenant à Paris, je constate que les communautés chrétiennes sont vivantes, se renouvellent et se diversifient aussi dans leur composition culturelle et ethnique. Elles doivent faire la démonstration de leur capacité évangélique à accueillir ceux qui sont différents et étrangers.
Quelles relations entretenez-vous avec la communauté musulmane à Paris ?
La question déborde la situation parisienne ou française. J'ai d'excellentes relations avec le recteur de la Mosquée de Paris que je rencontre toujours avec plaisir et intérêt, ou avec d'autres représentants de la communauté musulmane. Est-ce le même islam qu'au Soudan ou en Iran ? Aux musulmans de le dire. Les catholiques du Soudan appartiennent bien à mon Église. Lorsque l'un d'eux est maltraité, c'est mon Église qui est touchée. Si l'islam est une religion universelle, il lui faut répondre aussi de ce qui se passe ailleurs qu'en France. J'affirme qu'il est indigne que des musulmans soient contraints de prier dans la rue dans la France des droits de l'homme. Je dis aussi qu'il est indigne que des chrétiens soient empêchés de prier dans des pays d'islam.
Nicolas Sarkozy affirme que l'organisation de l'islam en France pourrait donner de bonnes idées aux pays musulmans...
Pour l'instant, le CFCM a tenu dans la mesure où les ministres de l'Intérieur ont suffisamment fait sentir leur pression pour que ce conseil comprenne la nécessité de se rallier à la vision unificatrice du ministère !
Jugez-vous excessive l'implication du "ministre des Cultes" ?
Il n'existe pas de "ministre des Cultes" dans la République non confessionnelle. Il existe un ministre de l'Intérieur chargé de l'ordre public et qui, à ce titre, veille au respect de l'ordre public dans les cultes. La République ne se préoccupe pas de la confession des citoyens, ni d'ailleurs de l'organisation des cultes, même si, parfois, un coup de pouce peut être nécessaire pour aider à la vie collective. Bonaparte l'a donné pour les juifs, au moment du Concordat.
Pensez-vous qu'il faille retoucher la loi sur la laïcité de 1905 ?
La République a organisé la séparation. C'est à elle de savoir si cela lui plaît ou non, même si nous pouvons donner notre avis. Il ne s'agit pas d'abord d'une loi sur la laïcité, mais d'une loi de séparation des Églises et de l'État. La laïcité est un concept plus moderne qui n'avait pas le même sens en 1905.
Le supérieur de la communauté lefebvriste saint Pie X, Mgr Fellay, a récemment rencontré Benoît XVI et lui a, entre autres, demandé un accès simplifié à la liturgie antéconciliaire. Où en est cette question à Paris ?
On sait bien que le dialogue avec la Fraternité saint Pie X n'est pas d'abord conditionné par la liturgie. Cette question est un simple drapeau agité pour mobiliser des braves gens et leur faire croire qu'il s'agit du véritable enjeu. A Paris, l'autorisation de célébrer selon la liturgie tridentine existe depuis près de vingt ans. La pratique en est large et généreuse, sans que cela fasse pourtant bouger grand monde de la Fraternité saint Pie X. Le problème est bien ailleurs... Il réside dans leur refus du concile Vatican II, du dialogue interreligieux et du respect dû par tous à la conscience personnelle, respect dont ils se réclament pourtant pour contester la position de l'Église.
Pensez-vous que le dialogue puisse aboutir ?
Nous devons tous travailler à l'unité de l'Église. Encore faut-il que les interlocuteurs soient représentatifs, que Mgr Fellay soit suivi. Il serait triste d'aboutir à un fractionnement supplémentaire... Il faut dialoguer, mais on ne peut pas faire le chemin à leur place ".
3- Le pèlerinage de l'UNEC en Suède.
- SUEDE: Pour un pèlerinage, c'était un pèlerinage. Les 40 Français, Belges et Allemands participant au "Pèlerinage en Suède catholique" du 2 au 11 septembre 2005 organisé par l'UNEC, ont pu prier dans 6 cathédrales - St Ansgar à Copenhague, Sancta Maria à Visby sur l'île de Gotland, les cathédrales d'Upsala, Linköping et Lund en Suède, ainsi que celles de Cologne et d'Aix-la-Chapelle - et assister à la Sainte Messe de toujours (rite dit "Pie V") célébrée dans 5 églises actuellement luthériennes, mais construites avant la Réformation par les Catholiques: l'église royale de Lyngby près de Copenhague, l'église paroissiale d'Oskarshamn, l'église Skederids où Ste Brigitte a été baptisée, celle d'Orberg près de Vadstena où elle a fondé l'abbaye des Brigittines, et finalement l'église Klosterkyrkan à Lund dans le sud de la Suède. En plus, deux Saintes Messes solennelles furent célébrées par l'aumônier de ce pèlerinage (l'abbé Peignot de la FSSPX) dans deux vénérables ruines du 12e siècle en Suède: celle de l'abbaye cistercienne de Guthnalia à Roma sur Gotland, et celle de l'abbaye cistercienne Alvastra, deux "filiales" de Clairvaux en France. Des moments émouvants de retrouvailles! Les pèlerins étaient fort surpris de découvrir que les églises et chapelles luthériennes en Suède sont restées très proches du culte catholique d'antan: banc de communion, messe célébrée vers l'autel et non pas vers le peuple, reliques, statues de la Sainte Vierge, chaire baroque, niche pour vin et pain, pour ne parler que des choses extérieures. L'ambiance générale apparaît au premier abord plus catholique que dans beaucoup d'églises catholiques 'modernes' en Europe. Dans une paroisse luthérienne les pèlerins furent reçus par le pasteur qui leur annonça dès le premier contact: "Nous sommes catholiques dans l'église luthérienne; mais nous éprouvons que c'est plus facile d'être catholique dans l'Eglise catholique; nous voudrions revenir à l'Eglise catholique; nulla salus extra Ecclesiam (sic!)". Ils assistaient à genoux à la Sainte Messe des pèlerins catholiques et affirmaient qu'ils croyaient à la transsubstantiation réelle du pain et du vin dans le Corps et le Sang de N.S. Jésus-Christ. Mais, dirent-ils, en s'approchant de l'unique évêque catholique en Suède, celui de Stockholm, pour lui demander, pour commencer, l'ancien missel latin d'avant la Réformation, celui-ci leur aurait répondu qu'il n'en aurait point et qu'il ne saurait même pas où en trouver un exemplaire. Il serait par ailleurs mieux qu'il restaient dans leur 'Eglise soeur' en cheminant, parallèlement avec l'Eglise Catholique, vers l'Eglise Unique du Christ (?). Ils étaient fort déçus de la position de l'archevêque. Selon ce pasteur, environ 200 pasteurs luthériens, avec leurs paroisses, la plupart appartenant à la 'High Church' en Suède, auraient des dispositions intérieures similaires. Les pèlerins lui ont répondu que, même si cela peut être parfois difficile, il serait sûrement plus facile d'être catholique dans l'Eglise Catholique que dans l'Eglise luthérienne, et qu'ils leur trouveraient des contacts plus conséquents que ceux avec l'archevêque catholique de Stockholm. Lors de la visite de la grande 'Eglise bleue' de pèlerinage à Vadstena, un guide expliqua aux pèlerins que l'autel principal est utilisé par les Luthériens, et en montrant sur un autel en forme de cube au milieu de l'église il expliqua qu'il était uniquement utilisé par les Catholiques lors de leur pèlerinage annuel. Le comble du paradoxe: dans cette église luthérienne les Luthériens utilisent donc l'autel principal, tourné vers Dieu, et les Catholiques modernistes utilisent 'la table de Luther' dégarnie et tournée vers le peuple. On voit à quelles contradictions les délires oecuménistes de nos jours peuvent aboutir. Le pèlerinage de l'UNEC avait pour sous-titre "Sur les traces de Sainte Brigitte". Les pèlerins ont découvert non seulement les lieux où cette grande Sainte suédoise à vécu, mais également ses messages et surtout ses 15 'oraisons'. Ils ont confié à Sainte Brigitte, pendant une neuvaine spéciale récitée tout au long de ce pèlerinage, le retour de la Suède à la foi catholique, la conversion de la France de son apostasie et la naissance d'une nouvelle Europe Chrétienne. Inoubliable la célèbre petite prière de Sainte Brigitte, co-patronne de l'Europe et pèlerine à Saint Jacques de Compostelle, à Rome et à Jérusalem: "Seigneur, montrez-moi Votre chemin et rendez-moi prêt à le suivre !" -

D- Nouvelles politiques de France
1- Sarkosy, l'intégrisme et le fondamentalisme.
Nous avons fait quelques remarques sur le discours de Sarkosy à Lyon, le 11 septembre dernier dans le " Regard sur le monde " de cette semaine. L'importance de ce discours n'a pas échappé à l'attention des rédacteurs du Bulletin d'André Noël. Dans son n° 1970, nous trouvons ce commentaire :


" Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et des cultes, n'en démord pas : il faut donner une plus large place à l'Islam en France. Il l'a répété l'autre semaine, dans un long discours à Lyon, capitale des Gaules : " Dans un ouvrage récent, et à la lumière de mon expérience de ministre des cultes, j'ai plaidé pour que la place de l'islam en France soit davantage reconnue. Lorsque la loi de 1905 a été adoptée, il n'y avait pas de musulmans en France. Il y en a aujourd'hui cinq millions. L'Etat a le devoir de permettre à ces croyants de prier et de pratiquer leur culte dans les mêmes conditions de dignité et de droit que les croyants des religions plus anciennes, qui bénéficient par exemple des édifices cultuels dont la France s'est couverte tout au long de son histoire. "

Rappelons à Nicolas Sarkozy, piètre historien, qu'il oublie ou feint d'oublier que si la France s'est couverte " d'édifices culturels tout au long de son histoire ", elle le doit aux compagnons-bâtisseurs, aux nobles et aux manants, aux moines, bref à tous ceux qui ont donné leur temps, leur savoir, leur argent, leurs prières et très souvent leur vie pour construire des lieux de culte digne du Dieu auquel ils croyaient. Personne n'empêche les musulmans de France de faire aujourd'hui ce que les catholiques ont fait hier ! Qu'ils retroussent leurs manches, qu'ils mettent la main au portefeuille au lieu d'envoyer leurs économies au " pays " !

Le ministre oublie aussi que ces édifices, fruits de la sueur et du sang des croyants, l'Etat, en 1905, les en a spoliés, comme il a volé les biens des congrégations ; sans indemnité pour rupture unilatérale des engagement contractuels pris par le concordat pour ne leur en attribuer ensuite que la jouissance, les églises restant propriétés de l'Etat. Dès lors, il était bien normal que cet Etat les entretienne ! Ce n'est pas un cadeau mais un dû. Si Sarkozy veut entretenir les mosquées aux frais du contribuable, qu'il commence par les nationaliser et en exproprier les titulaires : ainsi il y aura égalité de traitement entre les musulmans et les catholiques. Autre propos sarkozien qui vaut le détour : " Dans le Conseil français du culte musulman, tous les courants de l'islam de France sont représentés, y compris ceux dont les positions sont fondamentalistes, sans être pour autant
intégristes. Les fondamentalistes sont à mon sens ceux qui veulent vivre leur foi de manière fondamentale, c'est-à-dire en pratiquant de la manière la plus rigoureuse possible les prescriptions de leur religion. C'est un désir naturel tant il est vrai que les convictions religieuses touchent le cœur de la personne humaine. Il n'y a rien de plus normal, pour celui qui croit, de mettre toute sa vie en adéquation avec sa foi, en tout cas d'essayer. Vivre dans un monastère catholique est une forme de fondamentalisme. L'intégrisme consiste en revanche à imposer les prescriptions de sa croyance aux autres, ce qui est différent. Il doit être condamné. "

Voilà notre ministre qui se fait théologien qui définit les termes, condamne l'intégrisme et absout le fondamentalisme ! Ses définitions sont fantaisistes et inconsistantes, il ferait mieux de parler d'autre chose car, à l'évidence, il ne comprend rien à la religion. Ses définitions sont politiques. Comme il a voulu intégrer les fondamentalistes islamistes au Conseil français
du culte musulman, il en déduit logiquement que le fondamentalisme n'est plus qu'une manière plus rigoureuse de pratiquer sa religion. Il n'y a pas si longtemps pourtant " fondamentalistes ", " intégristes " et même " terroristes " étaient synonymes dans sa bouche et dans celle d'autres hommes politiques. Et l'intégrisme, alors ? Là, ce n'est pas bien, car cela consisterait à imposer ses croyances aux autres, alors que, étymologiquement, on aurait pu penser qu'il s'agit surtout de vivre intégralement sa foi. Or, dans ce cas-là, nous rejoindrions le concept sarkozien de fondamentalisme que le ministre ne pourrait pas condamner ex cathedra du haut de son
magistère ministériel. Tous les croyants des religions dites " de salut " veulent non pas " imposer " leurs croyances - on ne saurait forcer les consciences - mais, en effet, convertir l'autre à sa foi. Les plus ardents sont les… fondamentalistes protestants aux Etats-Unis, mais aussi en France, qui interpellent vigoureusement chaque homme : " Es-tu sauvé, mon frère ? " Les musulmans, même " modérés " le font également. Il en va de même pour les catholiques. Surtout ceux qui vivent dans un " monastère catholique ". Lesquels paraissent aux yeux du ministre dénués de
tout esprit de prosélytisme ! Or c'est tout le contraire, les moines ne prient pas seulement pour que la terre soit féconde et le ciel clément, mais surtout et d'abord, pour que les hommes du monde entier se tournent vers Dieu et son Eglise. Fondamentalisme que cela assure Sarkozy ! Les définitions et les ministres changent. Un jour viendra peut-être où un autre pouvoir voudra, comme en 1905, fermer les monastères, en chasser les moines, sous prétexte qu'ils sont fondamentalistes, ou intégristes - on n'ergotera plus sur le mot - et qu'ils veulent convertir l'humanité entière. Ce jour-là Sarkozy aura bien mérité de ceux qui haïssent la foi.

Le Bulletin d'André Noël Synthèse Hebdomadaire
N° 1970

2- La réalité de l'Islam.

On pourrait conseiller à M Nicolas Sarkosy, pour qu'il ait une meilleure connaissance de la réalité de l'Islam, de lire cet article de "Valeurs actuelles" n° 3583 du 29 juillet :

L'islam enseigné aux enfants

Des livres pour enfants, vendus en France, n'ont d'autre but que de les préparer au djihad.

La Voie du petit musulman n'est pas un livre d'histoire, mais une collection d'ouvrages pour enfants, numérotés de 1 à 6, dont l'ambition est de présenter " d'une manière pédagogique, complète et progressive, la connaissance de base de l'islam que doit acquérir l'enfant dans les domaines de la foi, la pratique de l'islam, la morale et la vie du Prophète ", précise la quatrième de couverture. Une sorte de "catéchisme islamique", en somme.
Deux éditeurs se sont unis pour publier l'ensemble de cette série : Safir et Essalam, maison créée en 1983 " pour développer le savoir humain (.) et, surtout, servir et contribuer à la promotion de la culture arabo-musulmane ", lit-on sur son site Internet. " Son objectif ultime est de participer à la création d'une véritable harmonie entre les différentes cultures du monde ", qui garantisse la " coexistence pacifique entre les peuples ". Mais à lire la Voie du petit musulman, on se prend à douter que les mots aient le même sens des deux côtés de la Méditerranée.
Qu'il y soit question des rites que doivent accomplir les croyants, rien de plus convenu. Mais l'importance accordée par la Voie du petit musulman (tome 5) aux combats menés par Mahomet pour triompher des mécréants ne manque pas d'étonner : la grande bataille de Badr, celle d'Ohod, celle des Factions, la conquête de La Mecque, la bataille d'Hounaïne, celle de Mu'ta, celle de Tabouk. Tous ces récits, abondamment illustrés de combats, dessinent un islam conquérant, très éloigné de l'image qu'on en donne souvent. Un chapitre est intitulé "Le musulman est un combattant". On y découvre que " le combat est une obligation pour tout musulman. Le combattant s'emploie à défendre la Religion de Dieu ; s'il tombe martyr, il obtient le Paradis. Dieu nous ordonne de nous préparer au combat et de nous y tenir prêts en permanence ".
Les jeunes lecteurs apprennent également que " la force aide le musulman à servir Dieu. Dieu a ordonné aux musulmans de se doter d'une armée forte qui les protège et qui fait peur aux ennemis. (.) La force consiste aussi, pour le musulman, à maîtriser le maniement des armes ; le Prophète nous y a incités dans le récit suivant : "Dotez-vous contre eux du maximum de force que vous pouvez. Sachez que la force est dans le tir" " (cette dernière phrase est répétée trois fois). Ces propos guerriers sont heureusement compensés par l'affirmation que le musulman est indulgent.
La lecture du tome 6 de la Voie, destiné aux adolescents, n'est pas plus rassurante. Page 47 : " Dieu a garanti au combattant pour sa cause le Paradis s'il meurt et une belle récompense et un butin s'il reste vivant. Le combattant doit utiliser tous les moyens dont il dispose et se préparer sérieusement au combat même si son matériel de guerre est assez léger. (.) Dieu dit : "Préparez, pour lutter contre eux, toute la force dont vous disposez" (Coran Trad. 8/60) ". Page 49 : " Le combattant musulman s'efforce de porter des coups et de tuer l'ennemi avant d'être tué. Dieu dit dans le Coran : ". ils tuent et ils sont tués" (Coran Trad. 9/111). " Suit le récit de l'hommage rendu par Mahomet à l'un de ses valeureux fidèles mort au combat : " Le Prophète s'approcha de son corps et dit : "Il tue sept ennemis avant d'être tué, il est mien et je suis sien, il est mien et je suis sien !" Puis il prit son corps entre ses mains, lui fit creuser une tombe et l'y posa affectueusement. "
Le mérite de la mort en martyr pour la cause de Dieu.
À l'âge adulte, le lecteur de ces ouvrages pourra entamer la Voie du musulman, d'Aboubaker Djaber Eldjazaïri, et notamment le livre 5 sur les rapports sociaux, qui s'ouvre par un chapitre sur. le djihad ("la guerre sainte") : " Le mérite du djihad et de la mort en martyr pour la Cause de Dieu est exprimé en termes nets dans les annonces véridiques divines et dans les hadiths authentiques du Prophète (S. B. sur lui) qui font du djihad l'ouvre la plus méritoire et l'acte de dévotion le plus distingué. "

3- Le " conflit " Sarkozy-Vellepin ".
La rivalité Sarkozy-Villepin a pour enjeu l'électorat de droite. Lequel d'entre eux captera l'héritage chiraquien pour les présidentielles ? Apparemment, c'est Nicolas Sarkozy, si l'on en croit les sondages, qui fait la course en tête. Mais, jusqu'à la veille de l'élection de 1995, Edouard Balladur aussi était donné gagnant. Cette concurrence des candidats libéraux, pour séduire les électeurs de l'UMP notamment, fait oublier qu'à eux seuls, ils ne maîtrise pas l'élection présidentielle. Rappelons-nous qu'en 2002 Jacques Chirac, au premier tour, ne rassembla qu'un peu plus de 19% des suffrages exprimés.
Il est donc nécessaire, pour franchir la barre des 50% au deuxième tour, d'aller piocher ailleurs. La logique politique, si ce n'est la morale, voudrait que nos deux candidats tentent de rassembler toute la droite, y compris la droite nationale. Il n'en est rien même si la gauche, usant d'une tactique usée jusqu'à la corde, ne cesse de prétendre que Nicolas Sarkozy s'efforce de séduire le Front national. Quant à Dominique de Villepin, en fidèle disciple de Jacques Chirac auquel - dit-il - il s'est voué, il y a vingt ans, il partage son ostracisme sectaire à l'égard de Jean-Marie Le Pen.
C'est donc grâce à la gauche que Nicolas Sarkozy compte atteindre au second tour la majorité absolue. Cela paraîtra surprenant à ceux qui oublient facilement son action en tant que ministre de l'Intérieur... et des cultes et surtout ses propos explicites. D'une longue interview au " Monde " (du 8 septembre) les observateurs n'ont voulu retenir que ses " piques " à l'égard du Président et de son féal Villepin. Mais il y avait autre chose, notamment ces deux phrases qui se présentent comme des reproches à l'égard du Parti socialiste. On aurait pu s'attendre à ce qu'un homme " de droite " formulât des critiques sur la conception socialiste d'une économie administrée ou la propension du PS à distribuer les deniers publics, etc. Il n'en est rien. Voici ce que Sarkozy en dit : " Si le PS était encore une force de progrès, il aurait défendu la discrimination positive depuis longtemps. S'il avait un minimum de colonne vertébrale, il aurait eu le courage de supprimer la double peine avant que je ne le fasse. Il y a longtemps qu 'un homme de gauche aurait dû se lever pour dire que la France n 'est pas catholique mais multiple. "
II reproche aux socialistes ne n'être pas assez... progressistes. Car, pour lui, la " discrimination positive ", c'est-à-dire la préférence étrangère débouchant sur le communautarisme, est un progrès et non une régression au sein de la communauté nationale. Pour un politique " éclairé ", pour un homme de " progrès ", l'abolition de la double peine témoignerait, non de sa faiblesse, mais de la solidité de sa " colonne vertébrale ". Or, la fin de la double peine signifie que nos hôtes étrangers, après avoir usé de notre hospitalité pour commettre crimes et délits, ont le droit de demeurer sur notre sol et d'y poursuivre leurs activités délinquantes au lieu d'être renvoyés - manu militari - dans leur pays d'origine. Et comme les socialistes, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ne l'ont pas fait, c'est lui, Sarkozy, qui a dû s'y coller. Peu importe ce qu'en pense son électoral, puisqu'il cible celui de ses adversaires.
La gauche en général, et les socialistes en particulier, manifeste un vieil et tenace anticléricalisme et même un antichristianisme. C'est au nom de cette funeste tradition que Sarkozy déplore qu'aucun socialiste ne se soit levé pour proclamer haut et fort que la France n'est pas catholique,- ou ne l'est plus,- mais qu'elle est devenue " multiple ", toutes les religions pratiquées dans l'Hexagone se valant ! Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur a dû suppléer à la défaillance de la gauche en organisant, subventionnant et légiférant en faveur de l'Islam, déplorant que la loi ne lui permette pas encore de bâtir des mosquées avec l'argent du contribuable. Mais, s'il devient président, Sarkozy nous changera tout cela ! On voit la confusion dans l'esprit du ministre entre deux réalités, confusion qui était bien celle de la constitution européenne : sous prétexte que notre pays abrite des croyants de diverses religions et que le nombre de pratiquants catholiques diminue, il en conclut que la France n'est plus terre chrétienne. Or, c'est le christianisme qui a modelé son âme, sa culture et ses monuments ; le calendrier profane est toujours tributaire - à ce que l'on sache - des grandes fêtes chrétiennes : Noël, Pâques, l'Ascension, etc. Français et étrangers chôment le dimanche, qui est le jour de la résurrection du Seigneur, et non le vendredi ou le samedi. La France n'est donc pas " multiple ". Au demeurant, il y a toujours eu d'autres croyants que les chrétiens, juifs puis musulmans ont trouvé un accueil en France, terre chrétienne, sans que cette pluralité cultuelle modifie son histoire, son passé, sa culture, son essence et sa vocation dans le concert des nations.
Si, sous certains aspects, on peut se féliciter des prises de position de Nicolas Sarkozy, on aurait tort de considérer comme négligeable cet autre visage, rien moins qu'inquiétant du ministre de l'Intérieur.
(Bulletin d'André Noël Synthèse hebdomadaire des problèmes politiques français et internationaux - 23, rue Vaillant-Couturier - 94700 Maisons-Alfort. N° 1069)

E- Des nouvelles de Belgique
1- " Papa, maman et moi "
Communiqué
1.200 personnes à la manifestation européenne contre l'adoption par les couples homosexuels le 17 septembre à Bruxelles

Ce samedi 17 septembre se déroulait à Bruxelles une manifestation européenne et chrétienne contre les projets de loi visant à permettre l'adoption d'enfants par les homosexuels.
Environ 1.200 (*) personnes ont manifesté du Palais de Justice au square Jean Rey aux pieds des institutions européennes, en passant par les grands boulevards du centre de Bruxelles.

Parmi les manifestants, on remarquait notamment une forte délégation de France, ainsi qu'une importante représentation italienne, mais également quelques Anglais, Autrichiens, Suisses, Espagnols, Portugais et Irlandais.

On pouvait également noter dans la manifestation des prêtres, des religieuses, des militants des mouvements pro-vie...

Cette manifestation s'est terminée devant une assistance composée d'encore environ 530 personnes (chiffres de la police !) par trois discours : celui de Laura Molteni, la présidente de la Commission des Affaires sociales et familliales de la ville de Milan, celui du Professeur Olaf Baron van Boetselaere (Pays-Bas) et celui du coordinateur de la manifestation, Alain Escada.

Un appel pressant a été lancé pour structurer le réseau associatif chrétien européen afin de s'opposer dans tous les pays de l'Union européenne à ces dérives morales auxquelles nous assistons.

Ensuite, un rapport cinglant contre l'homoparentalité publié conjointement par l'Institut Politique Familial (France) et le Forum de la Famille (Espagne) a été distribué aux participants.

Ce rapport reste à disposition sur notre site ou peut être envoyé contre versement de 5 euros sur notre cpte 001-2322584-92 (frais d'envoi compris).

La VRT (télévision flamande de Belgique) a consacré le deuxième titre de son journal télévisé à cette manifestation. Même chose pour la radio flamande. Une séquence plus courte était également visible au journal télévisé de la RTBF (télévision francophone de Belgique).

Au total plus de 25 articles de presse ont été consacrés à cette manifestation.
Elle a également fait l'objet de divers flash d'information radio.
En italie, une émission radio de 40 minutes y a été spécialement consacrée ainsi qu'une séquence à la télévision et quelques articles de presse.
Près de 300 sites internet ont évoqué cette manifestation.

(*) Les organisateurs ne cachent pas qu'ils espéraient rassembler plus de monde mais une manifestation concurrente a été organisée une semaine auparavant avec l'appui des médias et du Cardinal Danneels, tout content de déclarer à la presse qu'il soutenait cette manifestation-là parce qu'elle n'était pas religieuse !
Une manifestation concurrente au message dilué et où l'on demandait aux catholiques de ne pas s'afficher comme tels alors qu'une association musulmane dépendant de Tarik Ramadan y avait pignon sur rue !

Collectif "Papa, Maman et Moi"
Rue de la Cible 48 - 1030 Bruxelles
Tél : 02.503.55.21 - Fax : 02.734.80.55 - GSM : 0477.80.40.51
http://users.belgacom.net/pmmvmi/