" Les Nouvelles
de
Chrétienté "
n° 27
Le 4 novembre 2005
Spécial Synode.
Sommaire
1-
Les 50 propositions du Synode sur l’Eucharistie
4-
Les nouvelles religieuses de France
A-annonce de la béatification de Charles de
Foucauld
B- Biographie
de Charles de Foucauld
C-- Un autel bi-messe à Angers, et de la grogne
D- Communiqué de Bernard Antony,
Président de l’AGRIF
E- Communiqué
de Mgr Olivier de Berranger, Evêque de Saint Denis
F-
L’affaire de l’abbé Pierre.
G- Assemblée évêques: Mgr Ricard évoque "le devoir" de lutte
contre l'injustice
5- Les
nouvelles politiques de France.
1- Les 50 propositions
du Synode sur l’Eucharistie
Je donnerai
aujourd’hui la parole aux pères synodaux en publiant une grande partie des
« propositions » présentées, par les pères synodaux au Souverain
Pontife, Benoît XVI,à l’issue du Synode, qui s’est achevé le 23 octobre
dernier. Zénith, à petite dose, nous en donne
la traduction française de la version non officielle italienne.
Vous trouverez
dans ce numéro, les propositions 6 à 25. Les six premières ont été publiées dans
les LNDC de la semaine dernière.
Proposition 6
L’adoration eucharistique
Le
Synode des Evêques, reconnaissant les multiples fruits de l’adoration
eucharistique dans la vie du peuple de Dieu dans de si nombreuses parties du
monde, encourage fortement le maintien et la promotion, selon les traditions,
aussi bien de l’Eglise latine que des Eglises orientales, de cette forme de
prière, recommandée si souvent par le vénérable serviteur de Dieu, le pape
Jean-Paul II. Il reconnaît que cette pratique naît de l’action eucharistique –
qui est en soi le plus grand acte d’adoration de l’Eglise, qui permet aux
fidèles de participer pleinement, consciemment, activement et de manière
fructueuse au sacrifice du Christ selon le désir du Concile Vatican II – et y reconduit.
Ainsi vécue, l’adoration eucharistique soutient les fidèles dans leur amour et
le service chrétien envers les autres et promeut une plus grande sainteté
personnelle et des communautés chrétiennes. En ce sens, le renaissance de
l’adoration eucharistique, y compris parmi les jeunes, apparaît aujourd’hui
comme une caractéristique prometteuse de nombreuses communautés. Pour cette
raison, afin de favoriser la visite au Très Saint Sacrement, veillons à ce que,
dans la limite du possible, les églises dans lesquelles est présent le Saint
Sacrement restent ouvertes.
Que la pastorale aide les communautés et les mouvements à connaître la juste
place de l’adoration eucharistique pour nourrir une attitude d’émerveillement
face au grand don de la présence réelle du Christ. En ce sens, l’adoration
eucharistique est encouragée également dans l’itinéraire de préparation à la
première communion.
Pour promouvoir l’adoration, il convient de donner une reconnaissance
particulière aux instituts de vie consacrée et aux associations de fidèles qui
s’y consacrent de façon spéciale et sous différentes formes, les aidant afin
que la dévotion eucharistique devienne plus biblique, liturgique et
missionnaire.
Eucharistie et sacrements
Proposition 7
Eucharistie et sacrement de la réconciliation
L’amour pour l’Eucharistie conduit à apprécier toujours davantage le
sacrement de
L’évêque a la tâche, d’une grande importance pastorale, de promouvoir dans le
diocèse une récupération décisive de la pédagogie de la conversion qui naît de
l’Eucharistie et de favoriser pour cela la confession individuelle fréquente.
Les prêtres quant à eux, doivent se consacrer généreusement à l’administration
du sacrement de la pénitence.
Le Synode recommande vivement aux évêques de ne pas permettre dans leurs
diocèses le recours aux absolutions collectives, sauf dans les situations
objectivement exceptionnelles établies par le Motu Proprio Misericordia Dei du
pape Jean-Paul II le 7 avril 2002. Que les évêques veillent par ailleurs à ce
qu’il y ait dans chaque église des lieux adaptés aux confessions (cf. CIC 964 §
2). Il est recommandé à l’évêque de nommer le pénitencier.
Dans cette perspective il faudrait également approfondir les dimensions de la
réconciliation déjà présentes dans la célébration eucharistique (cf. CCC 1436),
en particulier le rite pénitentiel, afin que l’on puisse y vivre de vrais
moment de réconciliation.
Les célébrations pénitentielles non sacramentelles mentionnées dans le rituel
du sacrement de
Proposition 8
Eucharistie et sacrement du mariage
Dans l’Eucharistie s’exprime l’amour de Jésus Christ qui aime l’Eglise
comme son épouse, jusqu’à donner Sa vie pour elle. L’Eucharistie corrobore
inlassablement l’unité et l’amour indissoluble de tout mariage chrétien.
Nous voulons faire sentir notre proximité spirituelle particulière à tous ceux
qui ont fondé leur famille sur le sacrement du mariage. Le Synode reconnaît la
mission unique de la femme dans la famille et dans la société et encourage les
conjoints afin que, bien intégrés dans leur paroisse et parfois insérés dans de
petites communautés, mouvements et associations ecclésiaux, ils accomplissent
des cheminements de spiritualité matrimoniale nourrie par l’Eucharistie.
La sanctification du dimanche se fait également dans la vie familiale. Pour
cette raison la famille, comme « Eglise domestique » doit être considérée comme
un domaine fondamental par la communauté chrétienne. C’est la famille qui
initie les enfants à la foi ecclésiale et à la liturgie, surtout à
Proposition
Eucharistie et polygamie
La nature du mariage exige que l’homme soit lié de manière définitive à une
seule femme et inversement. Dans ce contexte, il convient d’aider les polygames
qui s’ouvrent à la foi chrétienne à intégrer leur projet humain dans la
nouveauté et la radicalité du message du Christ. En tant que catéchumènes, le
Christ les rejoint dans leur situation spécifique et les appelle aux
renoncements et aux ruptures nécessaires à la communion, qu’un jour ils
pourront célébrer à travers plusieurs sacrements, surtout à travers
l’Eucharistie.
L’Eglise les accompagnera entre temps avec une pastorale empreinte de douceur
et de fermeté.
Proposition 10
Modalité des Assemblées dominicales dans l’attente d’un prêtre
Dans les pays dans lesquels la pénurie de prêtres et les grandes distances
rendent pratiquement impossible la participation à l’Eucharistie dominicale, il
est important que les communautés chrétiennes se rassemblent pour louer le
Seigneur et faire mémoire du Jour qui Lui est consacré en communion avec
l’Evêque, avec toute l’Eglise particulière et l’Eglise universelle. Il est
également très important de préciser la nature de l’engagement des fidèles à
participer à ces assemblées dominicales.
Que l’on veille à ce que la liturgie de
Il faudra éviter toute confusion entre célébration de
Que les Conférences épiscopales veillent à mettre à disposition du matériel
approprié expliquant le sens de la célébration de
Proposition 11
Pénurie de prêtres
La caractère central de l’Eucharistie pour la vie de l’Eglise fait ressentir
avec une souffrance aiguë le grave problème du manque de prêtres dans certaines
parties du monde. De nombreux fidèles sont ainsi privés du Pain de vie. Pour
répondre à la faim eucharistique du peuple de Dieu qui, souvent doit se passer
de la célébration eucharistique pendant une longue période, il est nécessaire
de recourir à des initiatives pastorales efficaces. Dans ce contexte les Pères
synodaux ont affirmé l’importance du don inestimable du célibat eucharistique
dans la pratique de l’Eglise latine. En faisant référence au Magistère, en
particulier au Concile Vatican II et au magistère des derniers souverains
pontifes, les Pères ont demandé que soient expliquées de façon adéquate aux
fidèles les raisons de la relation entre le célibat et l’ordination
sacerdotale, dans le respect total de la tradition des Eglises orientales.
Certains ont évoqué les « viri probati », mais cette hypothèse a été jugée
comme voie à ne pas emprunter.
Il faut par ailleurs tenir compte du fait que pour offrir le don eucharistique
à tous les fidèles, la qualité chrétienne de la communauté et sa force
d’attraction ont un poids décisif. Il s’agit en particulier :
- d’encourager les pasteurs à promouvoir les vocations sacerdotales ; à les
découvrir et à en devenir les « annonciateurs », en commençant déjà avec les
enfants, et en prenant soin des « servants de messe » ;
- de ne pas avoir peur de proposer aux jeunes la radicalité de l’engagement à
la suite du Christ ;
- de sensibiliser les familles qui dans certains cas sont indifférentes, voire
même contraires ;
- d’entretenir la prière pour les vocations dans toutes les communautés et dans
tous les domaines de l’Eglise ;
- de veiller – cela à l’attention des évêques – en associant également les
familles religieuses et en respectant leur charisme propre, à une distribution
plus équitable des prêtres et de demander au clergé lui-même une grande
disponibilité pour servir l’Eglise là où le besoin existe, même au prix de
quelque sacrifice.
Proposition 12
Pastorale des vocations
Comme réponse au devoir urgent de l’Eglise d’offrir le don de l’Eucharistie de
façon habituelle à tous les fidèles, et étant donnée la pénurie de prêtres en
différents lieux, notre regard se tourne vers le Seigneur et nous lui demandons
avec insistance d’envoyer des ouvriers à Sa moisson.
De notre côté nous proposons de renforcer la pastorale des vocations et la
dimension vocationnelle de toute la pastorale, spécialement de la pastorale de
la jeunesse et de la famille. Nous demandons pour cela :
- de constituer des groupes de servants de messe et de leur fournir
l’accompagnement spirituel ;
- de diffuser l’adoration eucharistique pour les vocations, dans les paroisses,
dans les collèges et dans les mouvements ecclésiaux ;
- d’encourager les curés et tous les prêtres à l’accompagnement spirituel et à
la formation des jeunes, en les invitant à suivre le Christ dans le sacerdoce,
par leur témoignage ;
- d’organiser, selon les possibilités, un centre des vocations ou un petit
séminaire dans les Eglises particulières.
Nous, évêques et prêtres, voulons nous engager personnellement dans ce type de
pastorale, en donnant un exemple d’enthousiasme et de piété.
Catéchèses et mystagogie
Proposition 13
La séquence des sacrements de
l’initiation chrétienne
Le lien étroit existant entre le baptême, la confirmation et l’eucharistie
n’est pas suffisamment perçu. Il est par conséquent opportun d’expliquer que
nous sommes baptisés et confirmés en relation à l’Eucharistie. Il convient donc
de favoriser une meilleure intégration du lien entre les trois sacrements de
l’initiation chrétienne dans la célébration de chacun de ces sacrements, quel
que soit l’ordre chronologique ou l’âge de la confirmation et de la première
communion. Un approfondissement théologique et pastoral de la confirmation
pourrait en ce sens être de grande valeur. Tout cela aurait par ailleurs une
valeur positive dans le dialogue œcuménique.
L’âge approprié pour la confirmation pourrait être repensé. Il faudrait
également voir si dans l’Eglise latine la séquence baptême, confirmation,
première communion doit être observée uniquement pour les adultes ou également
pour les enfants. La tradition latine, qui se différencie de la tradition
orientale en ce qui concerne la séparation de la célébration de la confirmation
et de celle du baptême, possède son droit propre et sa charge propre. Par
ailleurs, les différences entre les deux traditions ne sont pas de nature
dogmatique. Les deux traditions donnent en réalité une réponse pratique
différente à la situation identique du grand nombre de baptêmes d’enfants.
Proposition 14
Eucharistie, catéchèses et formation
L’Eucharistie, mysterium fidei, inscrit dans l’alliance de Dieu avec Son
peuple, est la source d’inspiration de toute proposition de formation
pastorale. Celle-ci doit manifester l’Eucharistie dans sa relation intime avec
tous les autres sacrements, en conduisant les hommes et les femmes de notre
temps vers une vie nouvelle dans le Christ.
A cet effet il faudra développer des itinéraires catéchuménaux bien inculturés,
dans lesquels la présentation du contenu doctrinal, l’introduction à la vie
spirituelle et morale et l’engagement social trouveront leur place.
Tout le peuple de Dieu – les évêques et les curés selon leur responsabilité
spécifique – doit s’engager dans cette formation permanente promue dans chaque
Eglise particulière, spécialement les fidèles engagés dans les paroisses et les
communautés, comme les catéchistes et les évangélisateurs.
Une formation solide sera donnée en particulier aux séminaristes sur les
fondements théologiques, liturgiques, pastoraux d’une authentique spiritualité
eucharistique. Ceux-ci doivent comprendre au mieux le sens de toute règle
liturgique.
Les paroisses et les petites communautés qui en font partie doivent être des
écoles de mystagogie eucharistique. Dans ce contexte on cherchera la
coopération des communautés de vie consacrée, des mouvements et des groupes qui
revalorisent, selon leurs propres charismes, la formation chrétienne.
Dans le cadre de la nouvelle évangélisation nous reconnaissons le besoin de
développer des nouvelles formes de catéchèses adaptées aux diverses situations
et cultures. Dans ce contexte, le Catéchisme de l’Eglise catholique et les
récents enseignements du magistère devront être des références privilégiées.
Proposition 15
Famille et initiation aux sacrements
Il convient d’associer la famille chrétienne à l’initiation sacramentelle des
enfants. Il ne faut pas limiter sans raison l’accès des enfants à la table
eucharistique. La première communion, notamment, est un pas très important pour
une vie engagée sur les voies de la sainteté, emplie de charité, de joie et de
paix. Toute famille, soutenue par la paroisse, les prêtres, les personnes
consacrées, des collaborateurs laïcs et, de façon spéciale, par l’école
catholique, doit favoriser un processus d’éducation à l’Eucharistie.
L’Eglise, famille de Dieu, grandit et se nourrit à la table de
Proposition 16
Catéchèse mystagogique
La tradition la plus ancienne de l’Eglise rappelle que le cheminement chrétien,
sans négliger l’intelligence systématique des contenus de la foi, est une
expérience qui naît de l’annonce, qui s’approfondit dans la catéchèse et trouve
sa source et son sommet dans la célébration liturgique. Foi et sacrements sont
deux aspects complémentaires de l’activité sanctificatrice de l’Eglise.
Suscitée par l’annonce de
De là l’exigence d’un itinéraire mystagogique à vivre dans la communauté et
avec son aide et qui se base sur trois éléments essentiels : l’interprétation
des rites à la lumière des événements bibliques conformément à la tradition de
l’Eglise ; la valorisation des signes sacramentaux ; la signification des rites
en vue de l’engagement chrétien dans la vie.
Il serait souhaitable de développer la méthode mystagogique surtout avec les
enfants de
Proposition 17
Compendium sur l’Eucharistie
Les bureaux compétents du Saint-Siège et/ou les Conférences épiscopales
devraient envisager l’élaboration d’un projet de Compendium eucharistique ou
d’un instrument d’aide pastorale qui regrouperait à la fois des éléments liturgiques,
doctrinaux, catéchistiques et liés à la dévotion sur l’Eucharistie, pour aider
à développer la foi et la piété eucharistique.
Ce Compendium pourrait proposer le meilleur de l’enseignement patristique,
l’expérience de l’Eglise latine et des Eglises orientales et des prières de
dévotion. Il devrait comporter une catéchèse appropriée sur la nature et sur la
structure des prières eucharistiques.
Deuxième partie
La participation du peuple de Dieu à la célébration eucharistique
La structure de la célébration
eucharistique
Proposition 18
Des deux tables de
Il convient de donner sa juste valeur à la liturgie de
Pour apprécier, célébrer et mieux vivre l’Eucharistie, une profonde
connaissance des Saints Ecritures proclamées est nécessaire. « Ignorer les
Ecritures, c’est ignorer le Christ » (cf. DV 25). Il faut aider le fidèle à
apprécier les trésors des Ecritures dans le lectionnaire, en développant
l’apostolat biblique, en encourageant des groupes paroissiaux à préparer la
messe du dimanche à travers une étude priante des lectures et des pratiques
liturgiques comme le silence ou éventuellement quelques brèves paroles
d’introduction qui favorisent une meilleure compréhension. Le peuple de Dieu
doit par ailleurs être éduqué à travers une catéchèse fondée sur
La prière des fidèles doit trouver une expression qui la relie mieux à
Proposition 19
L’homélie
La meilleure catéchèse sur l’Eucharistie est l’Eucharistie elle-même, bien
célébrée. On demande pour cela aux ministres ordonnés de considérer la
célébration comme leur principal devoir. Ils doivent en particulier préparer
l’homélie avec soin, en se basant sur une connaissance appropriée des Saintes
Ecritures. L’homélie doit mettre
L’homélie basée sur les enseignements des Pères de l’Eglise, est une vraie
mystagogie, c’est-à-dire une vraie initiation aux mystères célébrés et vécus.
La possibilité de recourir, en partant du lectionnaire triennal, à des homélies
« thématiques » qui, tout au long de l’année liturgique, puissent traiter les
grands thèmes de la foi chrétienne : le Credo, le Notre Père, les parties de la
messe, les dix commandements et autres thèmes, a également été suggérée. Ces
homélies thématiques correspondront à ce qui a été reproposé, de manière autorisée,
par le Magistère de l’Eglise dans les quatre « piliers » du Catéchisme de
l’Eglise catholique et dans le récent Compendium. Il a également été proposé, à
cet effet, d’élaborer une aide pastorale basée sur le lectionnaire triennal,
qui lie la proclamation des Ecritures aux doctrines de la foi qui en sont
issues.
Proposition 20
L’offrande du travail humain
Le pain et le vin, fruits de la terre et du travail de l’homme, que nous
mettons sur l’autel comme expression de l’offrande de la vie de la famille
humaine, signifient que toute la création est assumée par le Christ pour être
transformée dans son amour récapitulateur et être présentée au Père. Il
convient de mettre toujours plus en évidence comment la dignité du travail des
hommes et des femmes du monde entier est intimement unie au sacrifice
rédempteur du Christ Seigneur à travers la célébration eucharistique.
Proposition 21
Acclamations durant la prière eucharistique
Les prières eucharistiques pourraient être enrichies d’acclamations, pas
seulement après la consécration, mais à d’autres moments également, comme il
est prévu dans les prières eucharistiques pour les célébrations avec les
enfants et comme cela se fait dans différents pays.
Proposition 22
Epiclèse
Etant donné que la lex orandi exprime la lex credendi, il est essentiel de
vivre et d’approfondir la foi dans l’Eucharistie à partir de la prière avec
laquelle l’Eglise la célèbre depuis toujours, c’est-à-dire la prière
eucharistique.
En particulier, la spiritualité eucharistique gagne à reconnaître l’importance
de l’Esprit Saint qui transforme les oblats et fait que la communauté tout
entière devienne toujours davantage corps du Christ. Le Synode souhaiterait que
le lien entre l’épiclèse et le récit de l’institution apparaisse plus
clairement. Il deviendrait ainsi plus évident que toute la vie des fidèles est,
dans l’Esprit Saint et le sacrifice du Christ, une offrande spirituelle
agréable au Père.
Dans ce contexte le Synode souligne la nécessité que soit mieux précisée la nature
des différentes significations exprimées dans la formule : « L’Eglise fait
l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Eglise ».
Proposition 23
Le signe de paix
Le salut de paix au cours de la messe est un signe expressif, de grande valeur
et de grande profondeur (cf. Jn 14, 27). Toutefois, dans certains cas, il prend
un poids qui peut devenir problématique, lorsqu’il se prolonge trop ou suscite
même de la confusion précisément avant de recevoir la communion. Il serait
peut-être utile d’envisager de placer le signe de paix à un autre moment de la
célébration, en tenant compte également d’habitudes anciennes et vénérables.
Proposition 24
Ite missa est
Pour rendre plus explicite le rapport entre Eucharistie et mission, qui est au
cœur de ce Synode, il conviendrait de préparer de nouvelles formules de
conclusion (bénédictions solennelles, prières sur le peuple ou autre) qui
soulignent la mission dans le monde des fidèles qui ont participé à
l’Eucharistie.
Ars celebrandi.
Proposition 25
La dignité de la célébration
Ceux qui participent à l’Eucharistie sont appelés à vivre la célébration avec
la certitude d’être le peuple de Dieu, le sacerdoce royal, la nation sainte
(cf. 1P 2, 4-5.9). Chacun d’eux y exprime sa vocation chrétienne spécifique.
Ceux qui parmi eux ont reçu un ministère ordonné l’exercent selon leur rang :
l’évêque, les prêtres et les diacres. Le rôle des diacres et le service rendu
par les lecteurs et les acolytes méritent en particulier une plus grande
attention.
Que les évêques surtout, en tant que modérateurs de la vie liturgique,
encouragent une digne célébration des sacrements dans leur diocèse, qu’ils
corrigent les abus et proposent le culte de l’église cathédrale comme exemple.
Ce Synode renouvelle son appréciation pour le soin que les prêtres accordent au
fait de célébrer la liturgie de façon digne, « attente ac devote », pour le
plus grand bénéfice du peuple de Dieu. Ils démontrent ainsi l’importance de la
foi, de la sainteté, de l’esprit de sacrifice et de la prière personnelle pour
célébrer l’Eucharistie. Il convient d’éviter l’excès d’interventions qui peut
conduire à une manipulation de la messe, comme par exemple lorsqu’on remplace
les textes liturgiques par d’autres textes, ou lorsqu’on donne à la célébration
une connotation non liturgique.
Une authentique action liturgique exprime le caractère sacré du mystère
eucharistique. Ce caractère sacré devrait apparaître dans les paroles et les
actions du prêtre célébrant, tandis qu’il intercède auprès de Dieu le Père aussi
bien avec les fidèles que pour eux.
Comme toutes les expressions artistiques le chant doit également être en
profonde harmonie avec la liturgie, participer efficacement à son but,
c’est-à-dire exprimer la foi, la prière, l’émerveillement, l’amour envers Jésus
présent dans l’Eucharistie.
Il convient de souligner la valeur, l’importance et la nécessité d’observer les
règles liturgiques. La célébration eucharistique doit respecter la sobriété et
la fidélité au rite voulu par l’Eglise, avec le sens du sacré qui aide à vivre
la rencontre avec Dieu et avec les aspects concrets qui favorisent cette
rencontre (harmonie du rite, des vêtements liturgiques, des ornements et du
lieu sacré). Il sera important que les prêtres et les responsables de la
pastorale liturgique fassent connaître les ouvrages liturgiques en vigueur
(missel, lectionnaire) et les règles qui s’y rattachent.
Pour conduire les fidèles au mystère célébré, une catéchèse préalable qui
favorise leur participation active empreinte de piété authentique, est
nécessaire. Que les ministres favorisent cette pleine participation par la
proclamation des textes, et recommandent des temps de silence, des gestes et
des attitudes appropriés.
2- Condamnation des récents actes terroristes en
Terre Sainte et de la décalvation du premier ministre d’Iran contre le droit
à l’existence d’Israël.
Le Directeur de
"Les graves
évènements survenus ces derniers jours en Terre Sainte préoccupent beaucoup le
Saint-Siège qui, unie à toute la communauté internationale, condamne fermement
les actes de violence -l'attaque terroriste de Hadera et les successives
représailles- quelle qu'en soit la provenance, et condamne aussi certaines
déclarations faites, particulièrement graves et inacceptables, par lesquelles
le droit d'exister d'Israël a été nié".
"Le
Saint-Siège réaffirme à cette occasion le droit des israéliens comme des
palestiniens à vivre en paix et sécurité, chacun dans un état souverain. Le
Saint-Siège sent le devoir de renouveler l'appel aux responsables de tous les
peuples du Moyen Orient afin qu'ils écoutent le souffle de paix et de justice
qui monte des populations et qu'ils évitent d'accomplir des gestes ou choix de
division et de mort et qu'ils s'engagent avec courage et détermination à créer
les conditions minimums nécessaires pour reprendre le dialogue, la seule voie
qui assurera un avenir de paix et de prospérité aux enfants de cette terre".
Un «
conservateur » à
Le président des
Etats-Unis, George Bush, a désigné, lundi 31 octobre, un nouveau candidat à
Juge à
En 1991 par exemple, il avait défendu une loi de Pennsylvanie dans laquelle
était spécifiée qu'une femme devait prévenir son mari avant d'interrompre une
grossesse (
Diplômé de Princeton et de Yale, il a travaillé au département de la justice
sous Reagan, où il a représenté à 12 reprises le gouvernement devant
Sa confirmation au Sénat devrait donner lieu à de vifs débats entre Démocrates
et Républicains. Les conservateurs, qui avaient obtenu le retrait du premier
choix de M. Bush, l'avocate texane Harriet Miers, ont remercié M. Bush et
promis leur soutien.
Avec cette nomination, la majorité de
Selon l\'Institut Guttmacher, un organisme spécialisé dans la « santé
reproductive », le nombre d\'avortements est aux Etats-Unis l\'un des plus
élevés des pays développés, comme le nombre de grossesses non désirées. En
2002, 1.29 million de femmes ont subi un avortement.
En 1992,
Ces mesures font dire à certains spécialistes que si la décision de 1973 de
4- Les nouvelles
religieuses de France
A-annonce de la
béatification de Charles de Foucauld.
Frère Charles de
Foucauld sera béatifié à Rome le 13 novembre
–Voici l’annonce
de la béatification de Frère Charles de Foucauld faite par le postulateur de sa
cause, Mgr Maurice Bouvier, le 23 septembre dernier, comme l’indique le site de
la conférence des évêques de France (www.cef.fr).
Annonce de la béatification de
Charles de Foucauld .
23 septembre 2005
Le 17 février 2005, deux mois après le décret de reconnaissance d’un miracle
attribué à l’intercession du vénérable Charles de Foucauld, un message de
La proximité entre la décision du décret ouvrant la voie à la prochaine
béatification et la date de l’événement lui-même nous surprenait, nous
obligeant à des préparatifs plus rapides que prévu. Mais il fallait sans doute
y voir un indice du vif désir, plusieurs fois exprimé, du Souverain Pontife
Jean Paul II de proclamer combien la vie et le message de Charles de Foucauld
sont un signe pour notre temps, une voie de sainteté évangélique offerte aux
chrétiens du 3e millénaire, une grâce manifeste de Dieu faite à toute l’Eglise
et à chacun de ses membres.
Amis et disciples de frère Charles, nous avions accueilli dans la joie et
l’action de grâces cette proposition du Saint-Père. Ne venait-elle pas
confirmer ce que nous sentions, depuis que nous fréquentons frère Charles et
depuis qu’il nous accompagne les uns et les autres dans cette communion qui
relie mystérieusement l’Eglise du ciel et celle de la terre ?
Jean Paul II, rappelé à Dieu le 2 avril, aura fêté tout autrement sa rencontre
avec Charles de Foucauld. Dès le 5 avril, un message téléphonique de
En ce qui concerne la béatification de Charles de Foucauld, le postulateur
présentait une requête pour qu’elle soit maintenue à Rome. Le 11 juillet, un
message de
Nous remercions le Seigneur qui nous fera vivre cet événement de la
béatification de Charles de Foucauld le dimanche où la liturgie invite les
chrétiens à porter leurs regards vers le Retour du Seigneur. Lors de cette cérémonie
de béatification, c’est en notre nom à tous que l’évêque de Laghouat
(Ghardaïa), Mgr Claude Rault, demandera au représentant du Saint-Père de bien
vouloir mettre Charles de Foucauld dans la liste des Bienheureux et de
permettre qu’il soit vénéré comme tel en certains lieux et par certains groupes
de fidèles. La réponse à cette demande du peuple de Dieu sera précisément cette
reconnaissance par l’Autorité suprême de l’Eglise, reconnaissance qui nous
permettra de vénérer le Bienheureux Charles de Foucauld. Son prénom et son nom
seront suivis de la mention : prêtre diocésain, et aussi de cet autre nom :
frère Charles de Jésus qu’il s’était donné pour vivre dans
Monseigneur Maurice BOUVIER, postulateur
Cause de canonisation de Charles de Foucauld
B-
Biographie de Charles de Foucauld
Cette biographie
est publiée par le site de la conférence des évêques de France (www.cef.fr).
Charles de Foucauld est né à Strasbourg le 15 septembre 1858. Il a une sœur
Marie, de 3 ans plus jeune que lui, qui épousera en 1884 Raymond de Blic. Les
deux enfants deviennent orphelins en 1864. Charles a alors six ans. Son grand-père
maternel le recueille avec sa sœur et se charge de leur éducation. Après la
guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, il choisit pour eux
la nationalité française et vient habiter à Nancy.
Charles continue ses études au lycée de cette ville. La formation chrétienne de
son enfance lui permet de faire une fervente Première Communion en 1872, mais
elle ne va pas être assez solide pour l’aider dans son adolescence et, à partir
de 1874, il perd la foi.
Il prépare son entrée à l’Ecole de Saint-Cyr pour devenir militaire et y est
admis en 1876. Sous-lieutenant de cavalerie, il mène une vie assez désordonnée,
ce qui ne l’empêche pas de se montrer courageux dans les opérations militaires
auxquelles il participe dans l’ouest de l’Algérie.
En 1882, il donne sa démission de l’Armée et entreprend un voyage d’exploration
dans le Maroc. La réussite de cette périlleuse expédition lui vaut honneurs et
estime, lui ouvrant les portes du monde des géographes et des explorateurs.
Mais il est habité alors par une quête religieuse. Sous l’influence discrète de
sa famille qu’il a retrouvée à Paris, il cherche à avoir des cours de religion
et demande l’aide d’un prêtre pour être éclairé sur la religion catholique. Il
parle à ce prêtre, l’abbé Huvelin, à la fin octobre 1886, à l’église
Saint-Augustin à Paris. Au lieu de lui donner un cours de religion, le prêtre
l’invite à se confesser et à communier : pour Charles c’est la conversion, une
grâce qui va le transformer pour la vie. Résolu de ne plus vivre désormais que
pour ce Dieu de Jésus-Christ qui est venu à sa rencontre, il fait le pèlerinage
de Terre sainte. Il y découvre quelle fut la vie humble et cachée du Fils de
Dieu incarné en devenant cet homme Jésus, pauvre ouvrier à Nazareth. Attiré par
le désir de l’aimer et de l’imiter de toutes ses forces, il décide de se faire
moine trappiste.
Entré en 1890 au monastère de Notre-Dame-des-Neiges, en vue d’aller s’enfouir
pour toujours dans une pauvre Trappe de Syrie, il cherche à avancer de plus en
plus dans l’imitation de la vie de Jésus à Nazareth. Six ans plus tard, il
demande à quitter
Suivant le conseil de l’abbé Huvelin, il se rend à Nazareth, demande à loger à
la porte du couvent des Clarisses et se fait leur domestique. Il vit ainsi en
ermite dans la prière, la pauvreté et la recherche de la volonté de Dieu sur
lui. Au bout de trois ans, son désir d’imiter Jésus dans sa Charité universelle
lui fait accepter la perspective du sacerdoce. Il s’y prépare à
Pour faire rayonner
Il meurt dans un guet-apens devant son ermitage, victime d’un coup de feu, le
1er décembre 1916.
C-- Un autel
bi-messe à Angers, et de la grogne
C’est, du
moins, le titre de la « nouvelle » du journal Libération, du mercredi
02 novembre 2005
Des paroissiens
de Notre-Dame-des-Victoires ne sont pas ravis de devoir cohabiter avec les
traditionalistes.
par Nicolas
de la CASINIERE
L'église
catholique Notre Dame des Victoires devra désormais aménager dans son choeur un
autel «bi-messe». Ses fidèles sont en train de réfléchir aux moyens techniques
qui permettront à la table de célébration de se retourner pour accueillir
concomitamment deux rites. L'ordinaire, avec un prêtre qui continue de faire
face au public pendant la messe, et à lui parler en français. Et le nouveau
venu, avec un curé qui tournera le dos aux fidèles pour entonner pater, ave
et autres prières, comme dans l'ancien temps. Les paroissiens de Notre-Dame ont
jusqu'à Noël pour mettre en place l'autel tournant. En attendant, ça fronde
dans les rangs.
Plusieurs
votes. D'habitude, les
traditionalistes célèbrent leurs cérémonies dans leurs propres lieux de culte.
A Angers, c'est la chapelle de
Selon elle, la
fusion ne peut qu'être profitable à Notre-Dame : «L'Eglise n'a jamais
vraiment abandonné ni interdit le latin. La nouveauté, c'est de faire
travailler sur un même territoire des chrétiens qui s'ignoraient.» Car, à
Angers comme ailleurs, les traditionalistes refusent généralement l'intégrisme.
Ils ont seulement conservé le rite en latin de Pie V, malgré les réformes de
Vatican II entre 1962 et 1965. Le pape Jean Paul II a réintégré ces fidèles
tournés vers le passé dans la communauté catholique, en 1988, il y a plus de
quinze ans.
La décision de
l'évêque jette pourtant le trouble parmi les fidèles laïcs de la paroisse.
Monique Le Lirzin vient ainsi de démissionner de l'équipe liturgique et du
portage du bulletin paroissial. Elle affirme publiquement son écoeurement d'une
cohabitation forcée : «Après l'élection de Benoît XVI qui a choqué bien des
chrétiens, ce choix exacerbe nos inquiétudes sur le repli de l'Eglise vers ceux
qui prônent une certaine rigidité et le refus de l'oecuménisme. Nos
réticences de paroissiens de base ont été niées. Nous ne sommes plus des
moutons ! Mgr Bruguès a manqué de sagesse, même si c'est difficile de dire ça
d'un évêque.» Une de ses amies menace carrément : «Arrêtons là le
psychodrame, lance-t-elle. Les tradis vont trouver place nette, ils
n'entendront plus parler de nous !»
Flottement. Dimanche, à la chapelle de
De l'autre côté,
on ne désarme pas : «Pas sûr que la communauté qui arrive, plutôt de droite
et riche, soit en accord avec le quartier populaire autour de Notre-Dame, le
seul du centre où il y a des HLM», avertit Monique Le Lirzin.
D-
Communiqué de Bernard Antony, Président de l’AGRIF
Par jugement du 3
novembre 2005, la 17ème chambre du Tribunal de Paris constituée par
Madame Sauterand, Messieurs Boyer et Jean –Maeher, a débouté notre association
de sa plainte contre le journal Libération à la suite de la publication de
l’immonde caricature du Christ affublé d’un préservatif.
Pour ce Tribunal,
finalement, l’image du Christ peut être dégradée sous le prétexte que le
message à faire passer est acceptable, en l’occurrence la lutte contre le sida.
En fait, contre les chrétiens, on peut tout se permettre !
D’évidence, on ne
jugerait pas de la même façon un dessin semblable, aussi injurieux pour les
juifs ou les musulmans.
« Selon que
vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cours vous feront blanc ou
noir ». Cette phrase de
Tant que les
chrétiens demeureront aussi passifs face aux injures les plus outrageantes pour
leur foi et l’honneur de Dieu, il ne faudra pas s’attendre à d’autres
jugements.
Au moment où en
Indonésie, on décapite des petites filles parce qu’elles sont chrétiennes, au
moment où en Egypte, on massacre les Coptes pour les mêmes raisons, il serait
temps que les chrétiens de France prennent conscience que justice ne leur sera
rendue que s’ils acceptent le combat pour leur survie qui leur est imposé.
C’est ce à quoi l’AGRIF les convie.
Le 3 novembre 2005
E- Communiqué de Mgr Olivier de Berranger,
Evêque de Saint Denis
Comme suite aux
agitations révolutionnaires de Saint Denis, l’évêque du diocèse fait ce
communiqué :
Chers Amis,
Ces derniers jours, notre département a connu des événements dramatiques qui
ont endeuillé des familles et fait craindre pour la paix sociale. Eglise en
Seine-Saint-Denis, nous nous sentons particulièrement proches de ceux qui, à
Clichy-sous-Bois, à Montfermeil, à Epinay-sur-Seine, ont été directement
touchés, spécialement dans des cités montrées du doigt. Nous souffrons avec
eux. Nous prions pour eux.
En souhaitant que les enquêtes en cours permettent de faire la clarté sur les
événements eux-mêmes, nous voulons surtout témoigner, à cause du Christ livré
par amour de tous, de notre espérance pour l’homme, pour la jeunesse, pour le
vivre ensemble dans la dignité. Nous saluons le travail inlassable de tous les
hommes et femmes de bonne volonté qui, dans les municipalités, les
établissements scolaires ou les associations, ne baissent pas les bras. Nous
remercions les pompiers et les membres des forces de l’ordre qui vivent le plus
souvent leur rude tâche comme un service du bien commun. « Heureux les artisans
de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Evangile de ce Jour)
+Olivier de Berranger, Evêque de Saint-Denis
F- L’affaire de l’abbé Pierre.
a-« Le
grand naufrage de l’abbé Pierre » selon le Bulletin d’André Noël.
Dans un nouvel
ouvrage où, pour une énième fois, il fait des adieux qui n’en finissent pas
depuis au moins dix
ans, l’abbé
Pierre a avoué avoir eu des relations sexuelles. Ainsi va notre société où
les confessionnaux sont
désertés mais où
ce qui devrait en relever est publié à tous vents par les media. Voilà qui va
encore faire bondir
la côte du plus
populaire des Français ! Pensez : un prêtre, passant pour un saint homme, qui
dit et fait ce que le
monde pense ! Le
célibat consacré, tout comme la chasteté volontaire, sont des réalités qui
paraissent absurdes,
voire
scandaleuses, en un siècle « hyperérotisé » qui a perdu ses références
chrétiennes, y compris, hélas ! chez certains catholiques. L’abbé, fort de
son autorité morale, aurait pu œuvrer comme le pape à les faire comprendre à
défaut de les faire admettre, même s’il devait crier dans le désert et être
pour cela moins plébiscité par les sondages de popularité. Or, au contraire, il
caresse le populo dans le sens du poil.
Ce qu’il a fait,
et aurait dû relever de ce que les moralistes appellent le « for interne,» ne
concerne que Dieu,
son confesseur,
celles qu’il a... séduites et lui-même. S’il en reçu l’absolution, nous n’avons
aucun commentaire
à formuler sur
ses actes. En revanche, ses déclarations et ses prises de position publiques
où il conteste ouvertement la doctrine de l’Eglise, appellent des
protestations.
Il dit : « Je
n'ai jamais compris pourquoi Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger avaient
affirmé que jamais
l'Eglise
n'ordonnerait des femmes. Une telle affirmation suppose que cette pratique
serait non conforme à la
substance même
de la foi chrétienne. Or ceux qui prennent de telles positions, quelles que
soient leurs éminentes
fonctions,
n'ont jamais avancé un seul argument théologique décisif qui démontre que
l'accès des femmes au
sacerdoce
serait contraire à la foi. » On se demande si, en écrivant cela, l’abbé est de bonne foi ! Car
enfin prétendre qu’il n’y pas « un seul argument théologique décisif » pour
refuser le sacerdoce aux femmes, c’est
avouer que
l’on n’a jamais pris connaissance des textes de Jean-Paul II et de Benoît XVI, pour ne citer que les plus récents, où
les arguments, fondés sur l’Ecriture et
eux l’autorité de
l’Eglise qu’il devrait servir en tant que prêtre, mais il ne peut déclarer
qu’ils n’existent pas !
Pour ce qui est
de l’homosexualité, il confie : « Je comprends le désir sincère de nombreux
couples homosexuels, qui ont souvent vécu leur amour dans l'exclusion et la
clandestinité, de faire reconnaître celui-ci par la société. Jusqu'à son décès,
j'ai eu comme secrétaire le père Peretti, qui ne faisait pas mystère de son
homosexualité et qui est l'un des fondateurs d'une association chrétienne pour
la reconnaissance de l'homosexualité : David et Jonathan. J'ai récemment
rencontré les membres de cette association. Je leur ai dit que le mot « mariage
» était trop profondément enraciné dans la conscience collective comme l'union d'un
homme et d'une femme pour qu'on puisse comme cela, du jour au lendemain,
utiliser le même mot pour un couple de même sexe. Cela créerait un traumatisme
et une déstabilisation sociale forte. Pourquoi ne pas utiliser le mot d’
“alliance”.» Pas de « mariage » mais une alliance ! Ce qui, de toute
façon, vaut reconnaissance par la loi de l’union homosexuelle contre laquelle
l’Eglise et en première ligne Benoît XVI ne cesse de protester. Le
mot « alliance » est pour le moins malheureux.
L’abbé n’ignore
pas que c’est ce terme-là qui, dans l’Ecriture, désigne le lien entre le Dieu
sauveur et l’homme sauvé.
On le trouve
aussi dans la liturgie de la messe lorsqu’elle évoque la « nouvelle alliance »
dans le sang du Christ.
User de ce mot
pour cautionner la pseudo « alliance » homosexuelle touche au blasphème.
Il ajoute : « Je
connais des prêtres qui vivent en concubinage avec une femme qu'ils aiment
depuis des années et
qui acceptent
bien cette situation. Ils continuent d'être de bons prêtres. Cela pose la
question cruciale pour
l'Eglise du
mariage des prêtres et de l'ordination d'hommes mariés. Je suis convaincu qu'il
est nécessaire qu'existent dans l'Eglise des prêtres mariés et des prêtres
célibataires qui puissent se consacrer totalement à la prière et aux autres. » Cette question a été tranchée, et toujours dans le même sens par
l’Eglise et encore récemment au synode sur l’Eucharistie où le pape a rappelé que le célibat
sacerdotal est « un don précieux » pour l’Eglise. L’Abbé Pierre au sujet de « l’hypothèse » que Jésus
se serait marié avec Marie-Madeleine, cela « ne troublerait nullement ma foi
», dit-il. Ce
blasphème est évidemment en deçà de toute réfutation et on ne peut qu’éprouver de la compassion devant le grand
naufrage, à 93 ans, de l’abbé Pierre et un profond dégoût pour ceux qui
l’exploitent. On comprend que les media télévisuels ou radiophoniques
tout comme la presse écrite s’arrachent un tel prêtre qui se livre avec
complaisance à leurs demandes d’entretien. Feraient-ils la même chose avec une
autre religion ? Pouvons-nous suggérer à l’abbé Pierre de méditer cet
avertissement de Notre Seigneur : « Malheur à vous quand tous les hommes
diront du bien de vous » ?
P.R.
Du Bulletin d’André Noël N°
1976
b- Mgr Hippolyte Simon, archevêque de
Clermont, donne, dans le Monde, du 2 novembre, son « point de vue ».
Point de vue
Peut-on dévoiler l'intimité d'un vieillard, fût-il l'abbé Pierre ?, par
Hippolyte Simon
A lire les commentaires relatifs au dernier livre concernant l'abbé Pierre, Mon
Dieu... pourquoi ? (Ed. Plon, 112 p., 13 €, Le Monde du samedi 29 octobre),
publié par son "confident", Frédéric Lenoir, j'ai été et je reste
profondément choqué.
Ce qui me met mal à l'aise, ce n'est pas tant le contenu de ces prétendues
révélations. Depuis l'épisode évangélique dit "de la femme adultère",
nous sommes, et heureusement pour nous, délivrés d'avoir à jeter la première
pierre [Jean, 8, 3-11]. Alors, en dehors des personnes engagées, qui est
concerné ? Que chacun s'examine donc en conscience et s'en remette, s'il le
peut, à la tendresse de Dieu.
D'ailleurs, quand on lit la conclusion que l'abbé tire de son expérience,
plutôt malheureuse, selon son propre aveu, on retrouve la doctrine la plus
classique de la tradition chrétienne : pour être humaine et gratifiante, la
sexualité demande à être vécue dans un projet global qui engage durablement les
deux partenaires. Il n'y a pas de quoi faire un scoop ! Si, à l'inverse, on
nous avait appris que l'abbé Pierre n'a jamais couché avec personne, cela eût
été, en un sens, aussi choquant. C'est donc que le problème est ailleurs que
dans le contenu de l'information. Dans les deux cas, cela signifie qu'un
"ami" de l'abbé Pierre s'est senti autorisé à mettre sur la place
publique l'intimité de ce vieil homme.
Que l'abbé Pierre me pardonne ici d'évoquer son âge. L'auteur du livre et
l'éditeur dévoilent l'intimité d'un vieillard. Qu'il soit consentant, comme ils
le prétendent, ne change rien à la gravité de l'affaire. De toute façon, en
faisant cela, ils savent bien que l'opinion publique va se focaliser sur un
seul point, et que tout le reste du message spirituel de l'abbé va en être
"dévoyé". Car il est triste de voir quelqu'un qui a tant lutté pour
défendre l'intimité des pauvres servir aujourd'hui de caution à l'exhibitionnisme
et au voyeurisme médiatiques. L'intimité commence, justement, par le fait de
disposer d'un toit et d'une chambre à soi... Faudra-t-il maintenant y mettre
une caméra ?
C'est donc cela qui me scandalise : le voyeurisme. A quoi sert de construire des
maisons, à quoi sert d'invoquer le droit au logement, si on fait passer tous
les Français devant le trou de la serrure ? Jusqu'à une date récente, on disait
que même les personnages publics ont droit au respect de leur vie privée. Et
pourquoi l'abbé Pierre n'y aurait-il pas droit ? Parce qu'il est prêtre ? Parce
qu'il est vieux ? Certains médias n'ont pas eu de mots assez durs pour
qualifier le procureur américain qui prétendait enquêter sur l'intimité de Bill
Clinton et de la trop fameuse Monica.
Aujourd'hui, les mêmes sont les premiers à se servir des révélations de l'abbé
Pierre pour vendre du papier ou du temps d'antenne. Ce procureur américain
était, disait-on, un fondamentaliste de l'ordre moral. Le rédacteur du livre de
l'abbé Pierre agit-il autrement ? Ignore-t-il que l'un des principes
fondamentaux de la liberté, dans toute société, c'est la distinction entre le
for "interne" et le for "externe" ? Cette pseudo-exigence
de "transparence" conduit souvent à la dictature. Ou, en version
ridicule, à un gros mensonge d'Etat, comme on l'a vu à propos de la santé du
président Mitterrand.
On me rétorquera que c'est l'abbé lui-même qui a fait ses confidences au
rédacteur. Et alors ? Est-ce une raison suffisante pour les mettre sur la place
publique ? Tout le monde a le droit de faire des confidences, mais celui qui
les reçoit a le devoir de les garder pour lui.
Si l'abbé Pierre avait réellement voulu nous faire des confidences sur sa
sexualité, il aurait pu le faire, il y a trente ou cinquante ans, à une époque
où il rédigeait lui-même ses livres. Il y a dix ans, quand il avait, disait-on,
"dérapé" dans l'antisémitisme par sa lettre d'encouragement à Roger
Garaudy, des journalistes nous avaient expliqué que l'abbé Pierre n'avait
peut-être plus assez d'autonomie personnelle pour résister aux sollicitations
de ses amis. Et personne ne l'aurait, cette fois, sollicité ?
Pour le reste, on habille ces révélations d'un prétendu débat autour de
l'ordination d'hommes mariés ou de femmes. Mais, s'il s'agissait vraiment de
ces débats, ils pouvaient être menés pour eux-mêmes. Et je n'aurais pas été
scandalisé par le fait qu'un journaliste sollicite et utilise les idées bien
connues de l'abbé Pierre sur ces points. Après tout, c'est de bonne guerre, et
on aurait pu, en effet, en discuter.
Pour ma part, je ne refuse pas d'en parler, mais sur le fond. Simplement, je
croirais davantage à la bonne foi de ceux qui prétendent en débattre s'ils
prenaient la peine de signaler un point de vue différent du leur. Je constate qu'il
est impossible de faire entendre un avis divergent. Alors qu'on ne vienne pas
me dire que les prétendues "révélations" de l'abbé Pierre sont là
pour faire avancer le dossier.
En réalité, ce débat est, ici, un alibi au voyeurisme et à l'utilisation marchande
du rayonnement exceptionnel de l'abbé Pierre. Son oeuvre, et l'admiration que
nous lui portons tous, méritaient mieux, et autre chose, que ce racolage.
par Hippolyte Simon
c- Frédéric
Lenoir lui répond dans le Monde du 4 novembre .
« L'abbé Pierre
a-t-il perdu la tête » ?, par Frédéric Lenoir
Dans Le Monde daté du
3 novembre, Mgr Hippolyte Simon réagit avec véhémence à la publication du livre
d'entretiens que j'ai réalisé avec l'abbé Pierre, Mon Dieu... Pourquoi ?
(Plon) et dans lequel le fondateur d'Emmaüs reconnaît "avoir cédé de
manière passagère" à la force du désir sexuel.
|
L'archevêque de
Clermont-Ferrand se dit "profondément choqué" par le fait
qu'un ami de l'abbé Pierre (moi-même en l'occurrence) se soit "senti
autorisé à mettre sur la place publique l'intimité de ce vieil homme".
Il parle de "voyeurisme" et m'accuse de ne pas avoir
respecté "le droit à la vie privée" de l'abbé Pierre. Dans
quel but ? Par mercantilisme, évidemment.
Même si ces propos ont un
caractère insultant pour l'abbé Pierre ( un vieillard sénile, tout compte fait
) et pour moi-même ( un faux ami et un irresponsable cupide ), ils entendent
lancer un vrai débat. Je partage au moins le point de vue du prélat sur un
point : comme lui, je déplore le voyeurisme ambiant et le déballage public de
l'intimité des stars à longueur de livres-confessions. Mais s'agit-il de cela
en ce qui concerne l'ouvrage de l'abbé Pierre ?
Mgr Simon n'a visiblement pas
lu le livre et s'appuie sur "les commentaires" qui en
sont faits dans la presse. Or l'aveu de l'abbé tient une place infime dans
l'ouvrage et s'inscrit, non dans le cadre d'une longue confession intime, mais
d'un chapitre où le prêtre explique que "le désir sexuel doit
s'exprimer dans une relation amoureuse, tendre, confiante". Il
reconnaît alors avoir connu "l' expérience du désir sexuel et de
sa très rare satisfaction, mais cette satisfaction fut une vraie source
d'insatisfaction, car je sentais que je n'étais pas vrai".
Fallait-il censurer ces trois
lignes, comme l'affirme Mgr Simon, pour "respecter la vie privée"
de l'abbé Pierre ? Le seul problème c'est que, contrairement à ce que suggère
Mgr Simon, l'abbé Pierre, même malade et épuisé, est en pleine possession de
ses moyens intellectuels. C'est en toute conscience et lucidité qu'il m'a tenu
ce propos et décidé de le maintenir à chaque étape de l'élaboration du
manuscrit qui s'est étalée sur de longs mois.
Comme je l'explique dans mon
éditorial du Monde des religions de novembre, il y a même eu un vrai
débat dans l'entourage de l'abbé Pierre sur l'opportunité de publier ou non
cette brève confidence et d'en faire à nouveau état dans un entretien télévisé.
Le fondateur d'Emmaüs a écouté les uns et les autres et a décidé de maintenir
ses propos et l'interview. Aurais-je dû censurer l'abbé malgré lui ?
Allant jusqu'au bout de ce
que Mgr Simon ne fait que suggérer, Mgr Lustiger, pour qui j'ai pourtant une
grande estime, aurait déclaré à un journal italien que "l'abbé Pierre
perdait un peu la tête". Que ceux qui douteraient encore de la santé
mentale de l'abbé se procurent une cassette du long entretien qu'il a accordé à
Marc-Olivier Fogiel et qui a été diffusé sur France 3 : tous les commentateurs
ont souligné que, malgré un épuisement physique évident, il y était incisif, déterminé,
vif, plein d'humour et de malice : bref, lui-même.
Il reprend les propos de son
livre avec conviction et demande aux lecteurs de ne pas accorder plus
d'importance qu'il n'en faut à ces passages sur la morale sexuelle, qui ont
leur place dans cet ouvrage, mais qui ne le résument pas.
C'est on ne peut plus clair
pour un vieillard prétendument sénile, et chacun peut constater que l'abbé
maîtrise parfaitement son propos, contrairement à la confusion dans laquelle il
était plongé lors de l'affaire Garaudy, épisode douloureux que Mgr Simon ne
manque pas de rappeler.
L'abbé Pierre est certes un
homme âgé, fatigué, usé, mais il a, en pleine conscience, voulu dire tout haut
ce qui se murmure tout bas sur l'extrême difficulté qu'ont la plupart des
prêtres à vivre la chasteté. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à militer
avec force pour le maintien du célibat à côté de l'ordination d'hommes mariés.
Non, Monseigneur, ce n'est
pas indigne, c'est digne. Ce n'est pas céder à la tentation du voyeurisme, mais
faire acte de vérité et d'humilité. C'est tout simplement aux antipodes de la
langue de bois ecclésiastique habituelle. Loin de discréditer l'Eglise, je
pense que de telles paroles la rendent plus vraie et plus humaine.
Restent les deux questions de
fond. Faut-il renoncer à dire quelque chose d'intime, même avec intelligence et
pudeur, sous prétexte que certains médias vont s'en emparer et le mettre en
exergue ?
N'est-ce pas finalement cela
qui effraie le plus certains membres de la hiérarchie catholique ? Que des
dizaines de milliers de Français lisent et prennent au sérieux les propos pour
le moins iconoclastes que l'abbé tient sur le célibat et le mariage des
prêtres, la place de la femme dans l'Eglise, l'homosexualité, le préservatif
face au sida ?
Aurais-je dû aussi censurer
l'abbé Pierre, cet homme libre, sur toutes ces questions dérangeantes ? Mais
que les clercs inquiets se rassurent, l'abbé Pierre parle également, et encore
plus abondamment, de l'amour, de
Mais cela, je suis
tranquille, on ne me reprochera pas de l'avoir laissé... et les misérables qui
achèteront le livre par pur voyeurisme devront plonger leurs yeux impies dans
ce qui est, pour l'essentiel, un magnifique témoignage de foi catholique.
Frédéric Lenoir, écrivain et
sociologue, est directeur de la rédaction du Monde des religions.
G-
Assemblée évêques: Mgr Ricard évoque "le devoir" de lutte contre
l'injustice
AFP - Le
président de
Mgr Ricard a fait part de sa préoccupation face aux conditions de
l'immigration, soulignant que les évêques du Maghreb avaient depuis longtemps
alerté sur l'afflux de réfugiés d'Afrique subsaharienne aux frontières de
l'Union européenne.
"Ce n'est pas en érigeant des murs autour de l'Union européenne que nous
résoudrons les questions migratoires", a-t-il poursuivi, "seul
l'engagement pour un développement solidaire entre les peuples et une
conversion nécessaire de nos modes de vie pourront aider à trouver des
solutions justes et humaines".
Il s'est félicité que "les opinions publiques de nos pays européens
s'émeuvent" et qu'en France "des solidarités se manifestent au sein
de la population pour soutenir des familles de migrants, des étudiants et des
lycéens menacés d'expulsion".
L'Eglise catholique doit "éduquer à la +mondialisation de la
solidarité+", a-t-il dit, reprenant une expression de Jean Paul II. Il a
salué la venue à Lourdes du président de la Conférence épiscopale de la
République démocratique du Congo (RDC), l'archevêque de Kisangani Mgr Laurent
Monsengwo Pasinya, ainsi que du président de l'Association des conférences
épiscopales de l'Afrique centrale (ACEAC), l'évêque de Tshumbe (RDC) Mgr
Nicolas Djomo Lola.
Mgr Ricard a également appelé à redécouvrir l'importance de la messe
dominicale, dans la foulée de l'appel du pape Benoît XVI, et défendu le célibat
des prêtres, mis en cause dans le récent livre de l'abbé Pierre "Mon
Dieu...pourquoi?".
"Une Eglise qui se sent appelée comme chez nous en France à devenir de plus
en plus une Eglise de première évangélisation appelle tout particulièrement
cette forme de disponibilité", a-t-il dit, estimant que le propos de
l'abbé Pierre avait été "instrumentalisé pour alimenter le procès contre
l'Eglise et en faire une arme de plus contre le célibat des prêtres".
"Tout est bon pour nourrir un tel combat : que ce soit un scandale, des
cas de pédophilie, des prêtres qui ont des enfants ou qui se marient",
a-t-il assuré, "quand après tel ou tel incendie on arrête un pompier
pyromane, on prend toujours soin de souligner que c'est vraiment une exception
par rapport à l'ensemble du corps des pompiers. On ne le fait jamais pour les
prêtres".
L'assemblée, qui se réunit jusqu'à mercredi à la mi-journée, rassemble 142
évêques, dont 113 en exercice. Elle doit notamment finaliser un Texte national
pour l'orientation de la catéchèse en France, en discussion depuis 2001, et
mettre en oeuvre la refonte interne de la Conférence des évêques.
5- Les
nouvelles politiques de France.
Le droit de vote
aux émigrés : la double erreur de Sarkozy.
Dans une
interview au « Monde » (25 octobre) Nicolas Sarkozy a cru devoir déclarer : «
A titre personnel, je
considère
qu’il ne serait pas anormal qu’un étranger en situation régulière, qui
travaille, paie des impôts et résidedepuis au moins dix ans en France, puisse voter aux
élections municipales. » Cette déclaration a aussitôt, ouvert un nouveau front dans la guerre fratricide quasi
quotidienne entre lui et Dominique de Villepin qui lui a répondu qu’il y était
opposé. Peu importe car le ministre de l’Intérieur n’entend pas imposer sa
mesure au gouvernement Villepin mais l’adopter s’il est élu président en
2007. Prenons donc conscience, dès maintenant, que l’ouverture du
droit de vote aux étrangers fait partie de la plate-forme présidentielle du
candidat Sarkozy.
Ne soyons ni
indignés, ni même étonnés, s’il la met en œuvre un jour : il nous aura
prévenus.
La campagne de
Sarkozy est commencée, nous le savons. Il tempère ses positions jugées
répressives, propres –
pense-t-il – à
satisfaire l’électorat de droite par des ouvertures vers la gauche pour
élargir son électorat (d’où
l’abolition de la
« double peine», la « discrimination positive », son action en faveur du
communautarisme islamique). Indépendamment du fond du débat – que nous allons
examiner – il s’agit d’une erreur stratégique. La plupart de ceux qui
ont accédé à l’Elysée ont commencé par rassembler leur camp au premier tour et
attendu le second pour s’ouvrir à leurs adversaires. Sarkozy entend faire les
deux en même temps avec le risque de s’aliéner une partie des électeurs de
droite sans séduire ceux de gauche. Il perd sur les deux tableaux, sans
compter qu’à souffler ainsi le chaud et le froid, il brouille son image,
laquelle est importante pour être élu. Peu lui importe apparemment de choquer
son parti et ses électeurs. Il précise en effet : « Je ne demande pas
à mon parti d’être d’accord avec moi sur tout. Et j’ai la liberté de ne
pas être d’accord avec lui sur tout. » Sauf que ses électeurs, s’ils ne
sont pas d’accord avec ses prises de positions, peuvent ne pas lui
accorder leurs
suffrages…
Certes, il met un
certain nombre de conditions à l’octroi du droit de vote. Il faut, c’est bien
le moins, que l’immigré soit « en situation régulière ». Omettant de
préciser que beaucoup de ceux qui sont dans ce cas ont commencé par être en
situation irrégulière, obtenant la légalisation de leur présence sur notre sol
à la faveur de régularisations successives. On notera qu’il n’exige
pas dix ans de présence légale chez nous, mais simplement que
l’immigré réside en France depuis dix ans, incluant donc la période
de présence clandestine. Autrement dit, il propose que ceux qui sont venus chez
nous en violant notre loi participent à l’élection des
conseillers
municipaux, ce qui est choquant. En outre, ajoute le ministre, ils doivent
travailler et payer des impôts. Travailler ? Cela signifie-t-il que les
chômeurs, français ou étrangers, doivent être privés du droit de vote ?
Quant aux impôts,
les immigrés, à une écrasante majorité, font partie des 50% de contribuables
potentiels exemptés de l’impôt sur le revenu, comme des impôts locaux. Mais le
fond du problème n’est pas là. Les immigrés auxquels songe naturellement Nicolas
Sarkozy ne sont pas les quelques citoyens communautaires,
britanniques ou
hollandais, dans un village paisible du Gers, mais des Maghrébins ou des
Africains qui, dans certaines banlieues et de nombreux bureaux de vote,
constitueraient la majorité des votants appuyés par des
Français
musulmans ou d’origine maghrébine. Si bien que le danger n’est pas illusoire de
voir des municipalités dirigées par des étrangers, même si on devait leur
interdire l’accès au fauteuil du maire (mais au nom de quoi l’édicterait-on ?) leur
poids au sein du conseil municipal ferait du maire une marionnette entre
leurs mains. De toute façon, si ce droit nouveau était restreint aux scrutins
municipaux, les immigrés pèseraient d’un poids politique plus lourd dans notre
vie politique et nos institutions. Négliger cela, c’est la seconde erreur de
Sarkozy. Car il « oublie » que non seulement les maires, mais aussi, dans
les moyennes et grandes villes, les conseillers municipaux sont Grands
Electeurs pour les élections sénatoriales. C’est ainsi qu’au fil
des années – cela prendrait peut-être des décennies – nous pourrions avoir un
président du Sénat qui devrait son élection à des sénateurs tributaires du vote
immigré. Rappelons que le président du Sénat est le deuxième personnage de
l’Etat appelé à assurer l’intérim du président de
Du
Bulletin d’André Noël. N° I976.
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