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de

 

Chrétienté "

n° 28

 

 

Le 12 novembre   2005

Sommaire

1- L’enseignement de benoît XVI

      a-l’importance de la constitution du Concile Vatican II « Dei Verbum ».

      b-Le pape nomme le père Lombardi nouveau directeur général de Radio Vatican

      c- Le président irakien rencontre le pape au Vatican

      d- Un jugement de Henri Tincq du journal Le Monde sur Benoît XVI

 

2- Conseil oecuménique des Églises

3-Authentification d’un miracle survenu à Lourdes

4- Nouvelles de France 

      A- un scandale de plus

    B- Le soulèvement des quartiers à grande majorité immigrée, le plus souvent musulmane.Comment qualifier ces… « événements »

1-L’appréciation d’Amir taheri (Journaliste iranien)

2-L’appréciation du bulletin d’André Noël.

3- Diverses appréciations.

    a-Déclaration de Mgr Jean-Pierre Ricard

     b-Discours de clôture de Mgr Ricard

     c-Réflexions de Mgr Williamson    

    d-Réactions de l’AGRIF

 

4- Les sites islamistes jouent la surenchère

5- D’autres faits passés sous silence dans la grande presse française

 

5- Encore au sujet de la messe traditionnelle…

6- Des nouvelles d’Alger

7- Un entretien exclusif avec Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X

 

1- L’enseignement de Benoît XVI

a- l’importance de la constitution du Concile Vatican II « Dei Verbum ».

Le Dimanche 6 novembre 2005, Benoît XVI a prononcée avant la prière de l’Angélus, l’allocation suivante dans laquelle il rappelle l’importance de la constitution du Concile Vatican II « Dei Verbum ».

Chers frères et soeurs!

Le 18 novembre 1965 le Concile Œcuménique Vatican II approuva la Constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum, qui constitue l’un des piliers de tout l’édifice conciliaire. Ce document traite de la Révélation et de sa transmission, de l’inspiration et de l’interprétation des Saintes Ecritures et de leur importance fondamentale dans la vie de l’Eglise. Recueillant les fruits du renouveau théologique précédent, Vatican II met le Christ au centre, en le présentant comme « médiateur et plénitude de la révélation tout entière » (n. 2).

En effet, le Seigneur Jésus, Verbe fait chair, mort et ressuscité, a porté à son accomplissement l’œuvre de salut, faite de gestes et de paroles, et a manifesté pleinement le visage et la volonté de Dieu, si bien que jusqu’à son retour glorieux il ne faut attendre aucune nouvelle révélation publique (cf. n. 3). Les apôtres et leurs successeurs, les évêques, sont les dépositaires du message que le Christ a confié à son Eglise, afin qu’il soit transmis de manière intégrale à toutes les générations. Les Saintes Ecritures de l’ancien et du nouveau Testament et la Tradition sacrée contiennent ce message dont la compréhension progresse dans l’Eglise sous la conduite de l’Esprit Saint. Cette même Tradition fait connaître le canon intégral des Livres sacrés et en favorise une compréhension correcte ainsi que leur application concrète, si bien que Dieu, qui a parlé aux Patriarches et aux Prophètes, ne cesse de parler à l’Eglise et, par son intermédiaire, au monde (cf. n. 8).

L’Eglise ne vit pas d’elle-même mais de l’Evangile et tire toujours de ce même Evangile l’orientation pour son chemin. La Constitution conciliaire « Dei Verbum » a fortement relancé la valorisation de la Parole de Dieu, ce qui a entraîné un profond renouveau de la vie de la Communauté ecclésiale, surtout dans la prédication, la catéchèse, la théologie, la spiritualité et les relations œcuméniques. C’est en effet la Parole de Dieu qui, par l’action de l’Esprit Saint guide les croyants vers la plénitude de la vérité (cf. Jn 16, 13).

Parmi les multiples fruits de ce printemps biblique il me plaît de mentionner la diffusion de l’ancienne pratique de la « lectio divina », ou « lecture spirituelle » des Saintes Ecritures. Celle-ci consiste à s’attarder longuement sur un texte biblique, en le lisant et le relisant, presque « en le ruminant » comme disent les Pères, et en en pressant, si l’on peut dire, tout le « jus », afin qu’il nourrisse la méditation et la contemplation et parvienne à irriguer, comme la sève, la vie concrète. Une condition de la « lectio divina » est que l’esprit et le cœur soient éclairés par l’Esprit Saint, c’est-à-dire par l’Inspirateur lui-même des Ecritures, et qu’ils se placent par conséquent dans une attitude « d’écoute religieuse ».

Il s’agit de l’attitude typique de la Très Sainte Vierge Marie, comme le montre de façon emblématique l’icône de l’Annonciation : la Vierge accueille le Messager céleste alors qu’elle médite attentivement les Saintes Ecritures, représentées généralement par un livre que Marie tient dans la main, sur les genoux ou placé sur un pupitre. C’est également l’image de l’Eglise offerte par le Concile, dans la Constitution « Dei Verbum » : l’écoute religieuse de la Parole de Dieu (cf. n. 1). Prions afin que, comme Marie, l’Eglise soit une servante docile de la Parole divine et la proclame toujours avec une confiance ferme, afin que « le monde entier croie en écoutant, espère en croyant, aime en espérant » (ibid.).

b- Le pape nomme le père Lombardi nouveau directeur général de Radio Vatican

Il remplace le père. Pasquale Borgomeo

Le pape Benoît XVI a nommé le père Federico Lombardi directeur général de Radio Vatican, annonçait la salle de presse du Saint-Siège ce samedi.
Le père Lombardi, jusqu’ici directeur des programmes de la radio, succède au père Pasquale Borgomeo qui occupait ce poste depuis 20 ans et que le pape remercie, selon le communiqué de la salle de presse, « pour le long et généreux service rendu jusqu’ici comme directeur de Radio Vatican ».
Le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano a nommé le père Andrzej Koprowski, jusqu’à présent vice-directeur des programmes, nouveau directeur des programmes de la Radio.
Le
père Federico Lombardi est né le 20 août 1942 à Saluzzo (Italie). Il entre au noviciat de la Province de Turin de la Compagnie de Jésus à Avigliana, en 1960.
Il obtient une maîtrise de mathématiques à l’université de Turin et en 1972 il est ordonné prêtre. En 1973 il obtient une licence de théologie à la faculté de théologie St Georgen des Jésuites à Francfort.
La même année, le père Lombardi devient membre du collège des écrivains de la « Civiltà cattolica » et en 1977, vice-directeur de la revue.
De 1984 à 1990 il est Supérieur provincial de la Province d’Italie de la Compagnie de Jésus. En 1991 il est nommé directeur des Programmes de Radio Vatican et en 2001, directeur général du « Centro Televisivo Vaticano ».
Le père Andrzej Koprowski, nouveau directeur des programmes de la Radio, est né à Lodz en Pologne, le 11 mars 1940. Il entre dans la Compagnie de Jésus en 1961 et est ordonné prêtre en 1969. De 1971 à 1979 il est aumônier des étudiants universitaires à Lublin, puis recteur du collège de théologie des Jésuites à Varsovie.
De 1989 à 1997 le père Koprowski est responsable des programmes religieux de la télévision polonaise. Supérieur provincial de la Province du nord de la Pologne de la Compagnie de Jésus jusqu’en 2003, il était assistant du directeur des Programmes de Radio Vatican depuis deux ans.

 

c- Le président irakien rencontre le pape au Vatican

CITE DU VATICAN (AP) -- Le président irakien Jalal Talabani a rencontré le pape Benoît XVI au Vatican jeudi. Il lui a donné des assurances de ce que les chrétiens et autres minorités religieuses verraient leurs droits garantis dans son pays.
"J'ai expliqué à sa sainteté que la Constitution irakienne considérerait tous les Irakiens, chrétiens inclus, comme étant égaux, et qu'elle respecterait toutes les religions. Toutes sortes de libertés seront garanties pour tous", a déclaré M. Talabani.
L'évêque irakien présent à la conférence de presse du président, Mgr Louis Sako, en poste à Kirkouk (nord), a pour sa part estimé "très dangereux de dire que (la loi) doit être compatible avec la loi islamique". "L'islam ou la démocratie, il faut choisir", a-t-il ajouté. Pourtant, selon M. Talabani, le pape "était satisfait" quand il lui a expliqué la place de la loi coranique en Irak. AP

Nouvelle  Obs
AP | 10.11.05 |

 

d- Un jugement de Henri Tincq du journal Le Monde sur Benoît XVI

 

 « L'effacement de Benoît XVI intrigue de plus en plus le Vatican »

 Henri Tincq (10 novembre 2005)

 

 

BENOÎT XVI ne présidera pas, dimanche 13 novembre, à la basilique Saint-Pierre de Rome, la béatification de Charles de Foucauld (1858-1916), l'ermite de Tamanrasset. Comme pour celle de l'évêque antinazi Clemens von Galen, il fera une brève apparition à la fin de la cérémonie et adressera quelques mots à la famille spirituelle de Foucauld et à la France, représentée par l'épouse du premier ministre, Marie-Laure de Villepin, et Pascal Clément, ministre de la justice.

Près de sept mois après avoir été élu, Benoît XVI reste une énigme. Voudrait-il souligner sa différence avec son prédécesseur, cultiver la discrétion, montrer qu'il aime se hâter lentement qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Rome est dans l'attente de décisions qui sont l'ordinaire de tout nouveau pape : la nomination d'un secrétaire d'Etat (numéro 2), une profonde réforme de la Curie, des changements d'hommes au sommet de l'Eglise, une lettre-encyclique traçant les axes du pontificat, des créations de cardinaux, etc.

Mais tout se passe comme si Benoît XVI prenait un malin plaisir à faire régner le doute sur ses intentions, à laisser spéculer les observateurs, qui avaient hâtivement tracé de lui l'image d'un pape conservateur. Rien ne filtre plus et les "vaticanistes" s'ennuient.

Le nouveau pape ne fait plus table ouverte, comme Jean Paul II. Il ne reçoit même plus dans sa chapelle privée pour la messe du matin, cérémonie qui était devenue le moyen privilégié d'accès à son prédécesseur, ainsi qu'une source de trafic pour des pèlerins polonais ! Le nouveau pape reçoit peu, sauf les évêques en visite à Rome, qu'il écoute longuement. Il réfléchit, écrit, travaille, assurent ses proches, mais de manière solitaire.

Il ne reçoit plus ces groupes d'orientation plus ou moins douteuse qui, du temps de Jean Paul II, venaient au Vatican chercher une caution. "On respire mieux", disent ainsi les fonctionnaires de la secrétairerie d'Etat, qui ne sont plus sous pression. Il lui est arrivé d'éconduire courtoisement des "conseilleurs" venus l'entretenir de l'urgence d'une réforme de la Curie ou d'un consistoire de cardinaux. Les observateurs comparent ce début de règne à celui de Jean XXIII (1958-1963), également secret et insensible, sous sa jovialité naturelle, aux groupes de pression, avant d'annoncer, à la surprise de tous, la tenue d'un concile.

LES PÈLERINS SONT CONQUIS

Alors, dans cette période d'attente, les spéculations vont bon train. Les noms circulent pour la succession du secrétaire d'Etat, le cardinal Angelo Sodano, 78 ans, en fonction depuis quinze ans. La personnalité du cardinal Giovanni-Battista Ré, longtemps substitut de Jean Paul II, qui connaît la Curie comme sa poche, s'impose naturellement. Mais on n'exclut pas le choix du cardinal indien Ivan Dias, actuel archevêque de Bombay, ancien diplomate. Sa désignation serait une surprise et un signe au tiers-monde.

Y aura t-il bientôt une encyclique fondatrice ? Même les plus proches disent l'ignorer. Ils savent seulement que le 8 décembre, jour du 40e anniversaire du concile Vatican II (1962-1965), l'ex-cardinal Ratzinger pourrait publier un "texte fort" sur le Christ, la vérité et la foi. Mais à la télévision polonaise, le 16 octobre, Benoît XVI avait indiqué que, plutôt que d'attendre de nouveaux documents, les fidèles devaient d'abord absorber tous ceux de Jean Paul II.

Quant aux voyages, ils seront plus rares et brefs. Benoît XVI a nommé un nouvel organisateur des déplacements pontificaux, Alberto Gasparri ­ un laïc, pour la première fois, qui succède à Mgr Renato Boccardo ­ qui s'est empressé de dire que la fonction serait plus "légère" que sous Jean Paul II : "Les voyages d'une dizaine de jours, c'est fini !"

Ce nouveau pape, qui rompt avec les usages de son prédécesseur, attire pourtant les foules. Tout Rome fait observer qu'il y a beaucoup plus de monde aux audiences générales du mercredi ou lors de l'angelus du dimanche que sous la fin du règne de Jean Paul II. Vingt mille personnes descendent chaque jour à la crypte de la basilique Saint-Pierre, où est enterré le pape polonais. Mais cela ne suffit pas à expliquer l'afflux. Les pèlerins se disent conquis par la "simplicité" du nouveau pape. Benoît XVI se fait attendre, mais il a déjà trouvé un style ».

2- Conseil oecuménique des Églises

Communiqué

Contact: + 41 22 791 6153 +41 79 507 6363 media@wcc-coe.org

 

Pour publication immédiate: 9 novembre 2005

 

40 années de collaboration entre le COE et l'Eglise catholique romaine:

le catholicos Aram Ier et le cardinal Kasper se penchent sur le renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle

 

Quarante ans après s'être engagés sur la voie de l'œcuménisme, le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens (CPPUC) célèbrent ensemble cet anniversaire en organisant le 17 novembre une manifestation publique au Centre œcuménique de Genève, qui sera l'occasion de réfléchir au renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle.

 

Cette manifestation publique débutera à 16 h et sera précédée d'une conférence de presse (voir ci-dessous).

 

Le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, accueillera les invités et les participants, tandis que l'archevêque Mario Conti, coprésident du Groupe mixte de travail (GMT) de l'Eglise catholique romaine et du COE, évoquera le chemin de foi accompli en commun par ces deux institutions.

 

Le catholicos Aram Ier (Eglise apostolique arménienne, siège de Cilicie), président du Comité central du COE, et le cardinal Walter Kasper, président du CPPUC, livreront chacun leur analyse et leurs vues sur le rôle et le mandat du GMT, et la manière dont il peut promouvoir le renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle.

 

Dans son exposé, le catholicos Aram Ier affirmera que la collaboration face à ces nouveaux défis doit passer du stade de la réflexion théorique au stade de sa réception par les Eglises locales. Le cardinal Kasper, pour sa part, donnera sa vision des nouveaux défis que doivent affronter ensemble l'Eglise catholique romaine et le Conseil œcuménique des Eglises, s'ils veulent être plus efficaces.

 

Créé en 1965 à la suite du Concile Vatican II, le GMT est un organe consultatif chargé de mettre en place, d'évaluer et de promouvoir les multiples formes de collaboration existant entre les deux institutions qui l'ont fondé.

 

Les 18 et 19 novembre, des responsables oecuméniques et des Eglises se réuniront à l'Institut oecuménique de Bossey pour un colloque qui aura pour thème l'apport du GMT à l'oecuménisme au cours des décennies à venir.

 

> Conférence de presse

 

Avant la manifestation publique, le catholicos Aram Ier et le cardinal Kasper rencontreront des représentants des médias lors d'une conférence de presse qui débutera à 15 h. Les journalistes souhaitant y assister sont priés de prendre contact préalablement avec le Bureau des relations avec les médias (adresses ci-dessous).

 

On trouvera des renseignements supplémentaires sur les activités du GMT de 1999 à 2005 ainsi que sur les efforts de collaboration entre les bureaux et programmes du COE et le CPPUC durant la même période sur le site du COE:

http://wcc-coe.org/wcc/what/ecumenical/8th-jwg-f.pdf

 

Informations complémentaires: Juan Michel,+41 22 791 6153 +41 79 507 6363 media@wcc-coe.org

 

 

 

3-Authentification d’un miracle survenu à Lourdes

Une pathologie cardiaque

L’archevêque de Salerne, en Italie du sud, Mgr Gerardo Pierro proclamera officiellement le 11 novembre la « guérison miraculeuse » d’une femme, aujourd’hui âgée de 94 ans, survenue à Lourdes, il y a 50 ans. L’événement est annoncé par « La Città », le quotidien local.

Ce sera le 67e « miracle » survenu à Lourdes officiellement reconnu par l’Eglise catholique.

La malade, Anna Santaniello, souffrait depuis l’enfance d’une malformation cardiaque déclarée incurable par les médecins et le pronostic vital était faible.

Enfant, Anna Santaniello vécut dans les privations et les sacrifices. A quarante ans, son état de santé s’aggrava, et en dépit des avis contraires des médecins et de son entourage, elle décida de se rendre à Lourdes.

Elle confie à « La Città » : « Je ne réussissais plus à respirer, et j’ai dit à mon frère que mon dernier désir était d’aller à Lourdes ».

Elle y arriva sur un brancard et fut emmenée aux piscines où elle fut plongée dans l’eau de la source: « L’eau était glacée, se souvient Anna Santaniello, mais j’ai aussitôt senti quelque chose qui brûlait dans ma poitrine, comme si on me rendait la vie. Quelques secondes après, alors que je ne pouvais plus jusque là faire un seul pas, je me suis levée toute seule et je me suis mise à marcher, en refusant l’aide des brancardiers, qui me regardaient avec incrédulité ».

A son retour chez elle, elle alla consulter un fameux cardiologue de l’époque. « Il m’a dit, raconte-elle, que je n’avais rien. Que j’étais en très bonne santé et qu’il ne s’expliquait pas tous les certificats et les examens faits auparavant ».

Il a fallu bien d’autres certificats et de multiples examens, avant que la commission médicale n’établisse que cette transformation n’avait aucune explication scientifique et que l’Eglise locale y reconnaisse une guérison miraculeuse. (Zenit)

 4- Nouvelles de France

A- un scandale de plus

Le Christ affublé d'un préservatif: pas délictuel, selon le tribunal de Paris

PARIS, 4 nov 2005 (AFP) -

Le tribunal correctionnel de Paris a débouté l'assocation Agrif, proche des catholiques traditionalistes, qui souhaitait obtenir une condamnation du quotidien Libération pour un dessin présentant le Christ arborant pour tout vêtement un préservatif, a-t-on appris vendredi auprès du tribunal.

L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif), présidée par Bernard Antony, membre du FN, considérait comme injurieux à l'égard des chrétiens un dessin de Willem paru le 25 avril dernier dans Libération et représentant "un Christ en gloire, les bras largement ouverts, nu et le sexe enveloppé d'un préservatif", rapporte le tribunal.

En dessous du Christ, était dessinée "une assemblée de cardinaux manifestant un mouvement d'effroi, tandis que deux d'entre eux continuent de discuter, l'un, blanc, disant à l'autre, qui est noir: "Lui-même aurait sans doute utilisé un préservatif" ", note le jugement rendu par la 17e chambre du tribunal, présidé par Joël Boyer.

Pour le tribunal, "en dépit de le grossièreté qui s'attache à une telle représentation du Dieu des chrétiens", le dessin litigieux relève de l'opinion.

"Son auteur entend dénoncer, aux premiers jours du pontificat de Benoît XVI, les prises de positions du pape précédent ou d'une partie du clergé catholique sur l'utilisation du préservatif comme moyen de prévention du fléau du Sida, en se situant volontairement sur le registre de la provocation et du scandale", souligne le jugement.

"Le propos d'ensemble (du dessin, ndlr) ne saurait être regardé comme visant à blesser l'ensemble des chrétiens (...) lesquels ne paraissent pas tous partager la doctrine du pape sur l'usage du préservatif, certaines conférences épiscopales nationales n'ayant d'ailleurs jamais repris à leur compte, en tout cas sous cette forme, les positions communément prêtées à Jean-Paul II sur le sujet", relève par ailleurs le tribunal.

B- Le soulèvement des quartiers à grande majorité immigrée, le plus souvent musulmane.

Comment qualifier ces… « événements » ?

 

Sous cette rubrique, nous vous donnons d’abord des éléments d’appréciation. Vous trouverez ensuite différentes opinions ou prises de position.

 

1- L’appréciation d’Amir taheri (Journaliste iranien)

 

« Pourquoi Paris brûle-t-il ?' »

Un journaliste iranien parle de l'Intifada qui vise à chasser les autorités françaises des quartiers islamisés.

Source : New York Post/

05/11/2005  |

par Amir Taheri (journaliste iranien)

Quand la nuit tombe, les « incidents » commencent -- et le scénario est toujours le même.

Des bandes de jeunes en passe-montagne commencent par mettre le feu à des voitures en stationnement, ils cassent les vitres des devantures à coups de battes de base-ball, ils vandalisent les cabines téléphoniques et mettent à sac les cinémas, les bibliothèques et les écoles. Quand la police arrive sur les lieux, les émeutiers attaquent à coups de cailloux, de couteaux, de battes de base-ball.
La police réagit en tirant des grenades lacrymogènes et, à l'occasion, des coups de feu à blanc en l'air. Parfois les jeunes ripostent -- avec de vraies balles.

Ce ne sont pas des scènes venues de la bande de Gaza, mais de 20 villes françaises, la plupart proches de Paris, qui ont été plongées dans une version européenne de l'Intifada qui semble incontrôlable au moment où j'écris ces lignes.

Les incidents ont commencé d'abord à Clichy-sous-Bois, une banlieue défavorisée à l'est de Paris, il y a une semaine. Nicolas Sarkozy, le grandiloquent ministre français de l'Intérieur, a réagi en envoyant plus de 400 CRS "faire régner les lois de la République" et a promis d'écraser le jour même les "racailles" et les "hooligans". Mais en l'espace de quelques jours, tous ceux qui voulaient bien comprendre ont compris qu'il ne s'agissait pas d'une "explosion d'éléments criminels" que l'on pouvait traiter par un mélange de rodomontades et de matraques.
Le lundi suivant tout le monde à Paris parlait d'une "crise sans précédents". Sarkozy et son patron, le premier ministre Dominique de Villepin, se sont vus obligés d'annuler leurs visites à l'étranger pour faire face aux émeutes.

Comment tout cela a-t-il commencé ? On s'accorde à dire que, la semaine dernière, un groupe de jeunes gens de Clichy se sont adonnés à un de leurs sports favoris : voler des pièces sur les voitures en stationnement.
Normalement, rien de dramatique ne se serait passé, car cela fait des années que la police ne met plus les pieds dans cette banlieue.

Le problème est advenu quand une des habitantes, une femme qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas, a téléphoné à la police pour signaler cette joyeuse cavalcade de voleurs juste en face de chez elle. La police s'est donc trouvée contrainte à faire quelque chose -- ce qui voulait dire qu'elle devait pénétrer dans une ville qui, comme on l'a vu, avait été hors-limites pour elle.

Une fois la police arrivée sur les lieux, les jeunes -- qui avaient régné à Clichy pendant des années sans grande obstruction -- ont vraiment mal pris la chose. Une brève poursuite eut lieu dans la rue, et deux d'entre eux, que la police ne pourchassait même pas, cherchèrent refuge à l'intérieur d'une clôture défendant l'accès à un transformateur électrique. Tous deux furent électrocutés.
Une fois répandue la nouvelle de leurs morts, tout Clichy était aux armes.
Aux cris de "Allah Akbar", des bandes de jeunes armés de tout ce sur quoi ils avaient pu faire main basse se déchaînèrent et forcèrent la police à fuir.

Les autorités françaises, ne pouvant permettre à une bande de jeunes de bouter la police hors le territoire français, ripostèrent en envoyant des CRS en camions blindés.

Dans les heures qui suivirent la raison première des incidents fut oubliée et la question se cristallisa autour de l'exigence faite par les représentants des émeutiers que la police française se retire des "territoires occupés". Dès le milieu de la semaine, les émeutes s'étaient étendues à trois des départements autour de Paris, totalisant cinq millions et demi d'habitants.

Mais qui sont les gens qui habitent là-bas ? A Clichy même, plus de 80% des habitants sont des immigrants musulmans et leurs enfants, la plupart venant d'Afrique Noire et d'Afrique Arabe. Dans les autres villes touchées, la communauté musulmane immigrée compte pour 30 à 60% de la population. Mais ce ne sont pas les seuls chiffres importants. Le taux de chômage moyen est estimé aux alentours de 30%, et, pour ce qui est des jeunes en âge de travailler, il atteint 60%.

Dans ces villes de banlieue construites dans les années 50 sur le modèle des logements sociaux soviétiques sous Staline, les gens vivent entassés les uns sur les autres, parfois plusieurs générations dans un appartement minuscule, et ne voient la "vraie vie française" que sur leur écran de télévision.
Les Français s'enorgueillissaient jadis du succès de leur politique d'intégration, censée transformer en une génération au plus les immigrants de toutes parts en "Français bon teint".

Cette politique a marché tant que les immigrants arrivaient en France au compte-gouttes et se fondaient ainsi dans le courant dominant. Mais l'intégration est impossible lorsque, comme dans la plupart des écoles des banlieues concernées, moins de 20% des élèves sont francophones de naissance.

La France a aussi perdu un autre puissant outil d'intégration : le service militaire obligatoire, aboli dans les années 1990.

A mesure que le nombre d'immigrants avec leurs enfants augmente à un endroit donné, de plus en plus de résidents français de longue date le quittent pour des "endroits plus calmes", rendant ainsi l'intégration encore plus difficile.
En certains endroits, il est possible pour un immigrant de passer sa vie entière sans jamais avoir besoin de parler français, et encore moins de se familiariser avec la culture française tant vantée.
Il en résulte souvent un sentiment d'exclusion. Et cela, à son tour, fournit aux radicaux islamistes l'occasion de disséminer leur message de ségrégation religieuse et culturelle.

Certains d'entre eux réclament même que les zones où les musulmans forment la majorité soient réorganisées sur le modèle du système des "millet" de l'empire ottoman : chaque "millet" (c'est-à-dire communauté religieuse) aurait alors de droit d'organiser sa vie sociale, culturelle et éducative d'après ses croyances religieuses.

En certains endroits en France ce système est effectivement déjà en place. Là, les femmes sont forcées de porter le "hidjab" islamiste standard, cependant que la majorité des hommes portent la barbe à la longueur requise par les cheiks.

Les radicaux sont parvenus à expulser les commerçants français qui vendaient des boissons alcoolisées et des produits à base de porc, ils ont contraint à fermer les "lieux de péché" comme les dancings, les cinémas et les théâtres, et ils ont pris sous leur contrôle les administrations locales.

Un reporter qui a passé le week-end dernier à Clichy et dans les villes limitrophes de Bondy, Aulnay-sous-Bois et Bobigny a entendu cet unique message écrasant : les autorités françaises n'ont rien à faire ici.
"Tout ce que nous exigeons, c'est qu'on nous laisse tranquilles", a déclaré Mouloud Dahmani, un des "émirs" locaux engagé dans les négociations destinées à persuader les Français de retirer les forces de police et à permettre à un comité de cheiks, pour la plupart issus des "Frères Musulmans", de négocier une fin aux hostilités.

Le président Jacques Chirac et son premier ministre de Villepin sont particulièrement ulcérés car ils avaient cru que leur opposition au renversement de Saddam Hussein en 2003 aurait pourvu la France d'une image héroïque au sein de la communauté musulmane.


Ce miroir aux alouettes est désormais en morceaux -- et l'administration Chirac, qui passe d'ores et déjà par une crise politique de plus en plus profonde, semble n'avoir pas la moindre idée comment faire face à ce que le quotidien parisien France-Soir appelle "une bombe à retardement".

Traduit par le site France Echos
Article original: http://www.nypost.com/commentary/53917.htm

Eclairant !

Intéressant ! Non.

 

2- L’appréciation du bulletin d’André Noël. 

 

a- «  La guerre ethnique ; cela devait arriver »

 

Cela devait arriver. Le soulèvement des quartiers à grande majorité immigrée, le plus souvent musulmane.

Comment qualifier ces… « événements » ? Des troubles, une agitation, un soulèvement, une révolte ou une

émeute, certes, mais quand le mouvement se généralise et s’étend, telle une traînée de poudre, c’est bien d’une

guérilla urbaine qu’il s’agit à caractère ethnique voire religieuse. Ceux qui l’annonçaient, évoquant la

« libanisation » du pays, ceux qui parlaient d’une « cinquième colonne immigrée », n’étaient-ils pas traités de

prophètes de malheur, d’agitateurs, de démagogues ou de fauteurs de haine, quand ils n’étaient pas poursuivis

pour ce chef devant les tribunaux, tel, hier Jean-Marie Le Pen et, récemment encore, Philippe de Villiers ? Et,

pourtant, les faits prédits par les cassandres de malheur sont là et ils sont têtus !

 

Peut-être qu’en y mettant des milliers de policiers, voire la troupe ou ce qu’il en reste après la disparition du

contingent, on finira par calmer un peu les émeutiers. A cette fin, on ne saurait se contenter de demi-mesure.

 

Nicolas Sarkozy ferait bien de s’inspirer de ce que propose Marine Le Pen : « Il est temps de faire cesser les saccages, les incendies criminels, les tirs à balles réelles ainsi que les agressions contre les personnes. Pour ce faire, j'émets une proposition claire : l'instauration de l'état d'urgence sur tous les territoires concernés », déclare la présidente du groupe FN au conseil régional d'Ile-de-France dans un communiqué. La fille de Jean-Marie Le Pen veut notamment organiser le dépôt dans les commissariats de toutes les armes et munitions, « le tout sous peine d'un emprisonnement immédiat ». Elle demande l'interdiction de circuler sur certaines voies, l'assignation à résidence de certaines personnes ainsi que l'autorisation des perquisitions administratives jour et nuit. On va dire – bien sûr – que ce sont là  des mesures typiques de « l’extrême droite » voire gaulliennes d’une certaine époque, c’est pourquoi, elle précise : « Ces mesures restrictives de liberté ont été utilisées en 1985 par François Mitterrand en vue de rétablir l'ordre républicain en Nouvelle-Calédonie, pour des troubles infiniment moins graves que ceux d'aujourd'hui », souligne-t-elle.

 

Saluons aussi le courage de Philippe de Villiers qui évoque une « guerre civile ethnique» s'expliquant par « la faillite d'une politique d'immigration massive et incontrôlée ». « Nous sommes dans une situation non seulement de guérilla urbaine, avec les voitures qui brûlent et maintenant les tirs à balles réelles, (mais)

de guerre civile ethnique. » Il demande que « les forces militaires puissent fouiller les caves ou les appartements pour récupérer les armes utilisées pour tirer sur les forces de l’ordre ».

 

Mais même avec de telles mesures évidemment nécessaires, ce ne sera que partie remise, car le mal est profonde et mine la société française depuis plusieurs décennies. Ce mal, c’est l’immigration inconsidérée alors même que notre pays, en pleine crise économique, ne pouvait procurer ni un emploi, ni un toit à chacun de ses enfants dans ce contexte déjà difficile. Là dessus, l’Islam s’est radicalisé et a recruté parmi les jeunes des banlieues des fantassins prêts à combattre.

 

Le plus inquiétant, c’est la cécité de nos dirigeants face à la gravité de la situation laquelle ne relève pas exclusivement du maintien de l’ordre. « Il faut que les esprits s'apaisent. Il faut que la loi s'applique fermement et dans un esprit de dialogue et de respect. Car l'absence de dialogue et

l'escalade de l'irrespect mèneraient à une situation dangereuse. » Ainsi a parlé Jacques Chirac, la semaine dernière quand les banlieues flambaient.

 

 Au-delà des phrases aussi ritualisées qu’inefficaces sur le respect de la loi, constatons que, pour le chef de l’Etat, la situation n’était pas encore « dangereuse » mais qu’elle risquait seulement de le devenir ! L’Elysée serait-il une tour d’ivoire du sommet de laquelle il ne voit rien de ce que ses concitoyens constatent chaque jour ? Car enfin, ces émeutes qui se répandent comme une traînée de poudre, – sous l’œil ironique des caméras du monde entier qui enregistrent et diffusent l’embrasement du modèle d’intégration social(iste) français – c’est pire que l’Intifada à laquelle on songe spontanément. Celle-là, c’est « la guerre des pierres ». Or, ce ne sont plus des pierres ou des boulons que les émeutiers maghrébins lancent sur les forces de l’ordre : ils tirent à balles réelles contre les CRS, lancent des cocktails Molotov sur les édifices publics, privés ou religieux et incendient des milliers de véhicules. Si ce n’est pas là une situation « dangereuse » qu’est-ce donc ? Une grande répétition générale ? Un avertissement ? Une punition ?

 

« Des blessures et des frustrations profondes se sont accumulées. Mais la violence n'est pas une réponse », a

insisté, le président de la République, en ajoutant « Nous nous sommes donnés de puissants moyens d'agir pour assurer l'égalité des chances, avec la loi de cohésion sociale, avec le plan de rénovation urbaine, avec la Haute autorité de lutte contre les discriminations, avec notre politique d'intégration. Mais – nous le voyons bien – il faut aller plus vite encore en associant action immédiate sur le terrain et développement du dialogue.» Et, dans la foulée, Dominique de Villepin d’annoncer un énième « plan banlieue ». Combien y en-t-il eu depuis un quart de siècle de ces plans-là, bricolés un jour par la gauche, un autre par la droite ? Combien de dizaines de milliards déversés ainsi sur ces banlieues ? En vain ! Ce qui a conduit à cette situation, c’est l’analyse que réitère Jacques Chirac : les jeunes des banlieues souffriraient de « blessures », de « frustrations », de « discriminations » dont les remèdes seraient l’ « intégration » et le « dialogue ». Or, ce traitement social de la délinquance n’aboutit qu’à la renforcer, en considérant les voyous comme des victimes de la société, seule coupable. D’où le refrain encore entonné dimanche par Jacques Chirac sur « l’égalité des chances » dont la prétendue absence expliquerait la révolte banlieusarde. La vérité est que, à ces jeunes-là comme aux autres, on ne cesse de donner toutes les chances mais qu’ils ne les saisissent pas, préférant la facilité de la délinquance à la difficulté quotidienne de se lever le matin pour aller à l’école ou au boulot.

 

Intégration ? Mais les émeutiers sont, pour la plupart, les petits-enfants de ceux qui s’établirent chez nous

dans les années 60. Ils constituent la troisième génération, mais ne sont français qu’administrativement ! Intégrés, ils le sont ! Mais à quoi ? Quelles sont leurs « frustrations » ? Dans un reportage sur l’une de ces cités, publié dans le journal « Le Point », un des caïds résume les ambitions du quartier « sensible » : « La seule chose qui compte, c’est la tune, le sexe et la loi du plus fort. » Et d’ajouter : « On peut te tuer simplement parce que tu refuses de donner une cigarette. » Pour leur répondre, Jacques Chirac prône – comme les socialistes – le « dialogue » dont ces chérubins seraient frustrés ! Ce qui les frustre réellement, c’est de voir la police sur « leur » territoire les empêchant de continuer paisiblement le trafic de drogue, le racket des plus faibles, le travail au noir, les boutiques et autres ateliers clandestins, le stockage et la vente du produit de leurs rapines diverses… bref d’exercer une véritable économie autarcique souterraine. Dans certaines cités « étrangères » la vie sociale, culturelle et religieuse est même organisée d’après leur croyance : pas de porc, pas d’alcool…

 

Sans doute, Nicolas Sarkozy fait-il entendre un son différent : « Quand on tire à balles réelles sur des

fonctionnaires de police, on n’est pas un “ jeune”, on est un voyou », a-t-il déclaré au journal le Parisien.

Mais, précisément, l’Elysée et Matignon profitent de la crise pour attaquer l’action policière du ministre

de l’Intérieur dont les propos auraient été contre-productifs dans les banlieues. Chez Sarkozy on est convaincu

que c’est avec le feu vert du premier ministre que, dans une interview publiée par « Libération », le ministre

délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, « conteste cette méthode de se laisser déborder

par une sémantique guerrière, imprécise », en réaction aux termes « voyous et racaille » utilisés par

Nicolas Sarkozy à Argenteuil. Il eut certainement préféré l’expression de « jeunes sauvageons » utilisés en

1998 par J.P. Chevènement alors ministre de l’intérieur. Mais notre « nettoyeur à haute pression » n’est pas innocent d’un autre aspect de l’Intifada, qui n’est pas le moins inquiétant.

 

Le Bulletin d’André Noël

N° 1977

 

b- Les islamistes à la manœuvre

 

Si la police – et pourquoi pas bientôt l’armée – sont nécessaires pour réprimer, comme il se doit, les émeutiers, il y a aussi d’autres personnages qui entendent établir l’ordre, leur ordre. Ce sont les « frères » musulmans, islamistes qui étaient aussi au cœur de l’émeute comme ils sont au cœur des cités. On a pu les voir crier « Allah Akbar ! » au pied des barres de Clichy-sous-Bois, en invitant leurs « frères » à « rester tranquilles ». «

 

Le Monde » qui rapporte la scène, note : « à quelques mètres, les CRS se protègent avec leurs boucliers et apprécient l'intervention. Cette scène, constatée dans la soirée du lundi 31 octobre, confirme de façon spectaculaire le rôle de médiation, voire de maintien de l'ordre, que prennent et revendiquent les représentants de l'islam dans les quartiers sensibles, surtout à l'occasion de tels accès de violences. Ces initiatives ont été bien accueillies par les autorités. »

 

C’est évidemment le piège dans lequel tombent non seulement les élus locaux dépassés par les événements, et

qui ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, sont reconnaissants pour « l’aide » qui leur est apportée.

 

Mais c’est la même démarche qui a conduit Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs à créer de toute pièce une structure prétendument représentative de l’Islam en France. A charge pour cette institution de gérer la communauté musulmane.

 

La République, dont M. de Villepin assure qu’elle ne cédera pas, sous-traite ainsi aux imams la direction d’une partie de la population qui vit en France. Cette gestion n’est pas seulement spirituelle car l’Islam ne reconnaît pas la distinction du spirituel et du temporel mais concerne tous les problèmes communautaires, en l’occurrence ceux des citoyens et résidents musulmans. Lesquels obtiennent des municipalités et des administrations des dispositions spécifiques, ne serait-ce que le droit de prier en pleine rue !

Maintenant, c’est l’ordre public qui est sous-traité ! Une réunion entre plusieurs organisateurs du service d'ordre musulman et le préfet de Seine-Saint-Denis a ainsi eu lieu au Raincy, l’autre lundi. «Dans ces quartiers, les maires ne peuvent plus rien faire sans les représentants de la communauté musulmane», souligne un cadre des Renseignements généraux de Seine-Saint-Denis.

 

Mais ce faisant, les autorités renforcent, par cette reconnaissance, le poids et l’influence des « frères » en même temps qu’ils confessent l’impuissance des autorités légales à maîtriser la situation sans eux. Surtout, dans un premier temps, les frères musulmans s’efforceront de calmer le jeu, à la satisfaction des maires, des préfets et de nos ministres qui pousseront un « ouf » de soulagement. Par la suite, ils se serviront de ces jeunes aguerris aux combats de rues pour mener la guerre sainte contre les « infidèles » que nous sommes. Mais cet avertissement-là ne sera pas plus entendu que les autres. Nous sommes gouvernés par des imprévoyants et des apprentis-sorciers. En bref, reconnaissons-le : nous sommes à notre tour colonisés !

 

Le Bulletin d’André Noël

N° 1977

 

3- Diverses appréciations.

 

a-Déclaration de Mgr Jean-Pierre Ricard
Archevêque de Bordeaux Président de la Conférence des évêques de France.

 

Mgr Jean-Pierre Ricard s’est exprimé officiellement deux fois sur ce sujet…Un jugement à la hauteur de la situation !




 « Réunis à Lourdes en Assemblée plénière, les évêques de France expriment leur vive préoccupation devant les actes de violence et de destruction que connaissent depuis quelques jours plusieurs de nos grandes agglomérations. Des groupes de jeunes s’affrontent durant la nuit aux forces de l’ordre et provoquent des peurs dans les esprits. Les images des médias donnent à ces événements un fort retentissement dans l’opinion publique et créent des méfiances entre les différentes composantes de la population.

Nous devons nous interroger sur ce qui peut engendrer de telles spirales de violence dans nos grands ensembles. L’urbanisation récente, les difficultés de l’emploi pour les jeunes, l’instabilité dans la vie familiale sont souvent évoquées.

Mais nous estimons que la répression et l’incitation à la peur collective ne sont pas une réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques de notre société.
Nous tenons à souligner tout le travail qui est fait au quotidien par bien des associations et des institutions afin de créer des liens de solidarité pour un vivre ensemble fraternel. Beaucoup ne baissent pas les bras. Les écoles, les diverses instances de formation, les éducateurs, les animateurs sociaux doivent se sentir soutenus par nous tous. Nous savons aussi combien peut être précieuse la présence de petites communautés de religieuses dans les cités. Il est vital d’ouvrir à ces nouvelles générations, souvent en mal d’espoir, un avenir de liberté, de dignité et de respect de l’autre.

Lourdes, le samedi 5 novembre 2005

 

 

b- Discours de clôture de Mgr Ricard

 Assemblée des évêques de France. 

Le mercredi 9 novembre 2005

 

Le 8 décembre prochain, nous fêterons le 40e anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. A quarante ans de distance, nous pouvons rendre grâce à Dieu pour tout le dynamisme apostolique qu’il a suscité dans notre Eglise. Son enseignement reste une lumière sur notre route. La veille de la célébration finale, le 7 décembre, était promulguée la Constitution pastorale Gaudium et spes dont nous connaissons bien les premières lignes : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » (n. 1). Cette conviction reste profondément la nôtre aujourd’hui. C’est parce que nous nous sentons pleinement solidaires des hommes de ce temps que nous avons voulu donner toute leur place dans la prière et la réflexion de notre Assemblée aux événements qui marquent dramatiquement, ces jours-ci, la vie sociale de notre pays.

 

Une actualité préoccupante

 

La déclaration que j’ai publiée samedi dernier au nom de notre Assemblée a exprimé la vive préoccupation qui est la nôtre devant la multiplication des actes de violence et de destruction que connaissent nombre de grandes agglomérations. Deux d’entre nous ont regagné dès lundi leur diocèse, manifestant ainsi le souci de l’ensemble des évêques devant cette situation.

 

Nous ne pouvons, une nouvelle fois, que condamner l’usage de la violence et marquer notre compassion auprès de ceux qui en sont les victimes, en particulier les plus modestes qui ont perdu leur outil de travail ou leur moyen de déplacement. Nous voulons aussi souligner la difficulté du travail des forces de l’ordre, des pompiers, des services publics et des élus locaux pour accomplir leur mission avec le sang froid nécessaire dans ces circonstances.

 

L’ordre doit être rétabli. Mais nous avons aussi rappelé que la seule répression et l’incitation à la peur collective n’étaient pas une « réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques de notre société » et qu’il « était vital d’ouvrir à ces nouvelles générations, souvent en mal d’espoir, un avenir de liberté, de dignité et de respect de l’autre ». Si « beaucoup ne baissent pas les bras », nous avons un devoir impérieux de soutenir tous ceux - parents, éducateurs, enseignants, animateurs sociaux, associations, prêtres, religieux et religieuses - qui œuvrent, patiemment et souvent dans la discrétion, pour un vivre ensemble fraternel.

 

Il n’en demeure pas moins que les événements de ces jours-ci doivent tous nous interroger. Nos choix, individuels et collectifs, concernant l’organisation de la vie en société, peuvent nous conduire, de fait, à créer ou entériner des situations d’exclusion ou de ghetto. La responsabilité collective est du ressort des décideurs politiques et économiques. Mais elle interpelle aussi la conscience de chacun. L’égalité et la fraternité,

conditions effectives de la liberté, sont dans les mains de tous ».

   

c-  Réflexions de Mgr Williamson.    La Reja, le 9 Novembre 2005

 

« Au risque d’être qualifié de raciste, de Nazi, d’anti-sémite et je ne sais quoi encore, que j’essaie d’exprimer un peu de bon sens catholique à propos des troubles qui ont éclaté ces dernières semaines dans plusieurs grandes villes de France.

         Au moment où j’électronise –c’est autre chose qu’écrire !– il semble que le couvre-feu apaisera le problème à court terme et que l’argent du contribuable français –quoi d’autre ?–  est prévu pour l’adoucir à moyen terme. Mais à long terme, si la guerre civile n’éclate pas cette fois-ci, elle est inévitable en quelques années, et cela non seulement en France, mais dans plusieurs grandes nations européennes, autrefois chrétiennes mais maintenant libérales, qui de par leur libéralisme ont importé du dehors une grande population inassimilée et apparemment inassimilable.

         Cette importation a eu lieu en France, en Grande Bretagne, en Allemagne et aux Etats Unis entre autres, surtout depuis la deuxième guerre mondiale, pour deux raisons principales. D’abord les Européens de ces pays ont voulu le confort du matérialisme sans l’inconfort des bébés. Donc la main d’œuvre a manqué pour leurs usines, et pour tous les travaux dont leurs diplômes universitaires –devenus aussi communs que les pâquerettes– les rendaient désormais indignes. La deuxième raison, c’est que les ennemis de Dieu, comme d’habitude plus clairvoyants que ses amis, prévoyaient en cette importation d’une population hétérogène un grand moyen de diluer l’identité nationale de ces pays qui de par leur longue et fière histoire risquaient de résister à leur absorption dans le Nouvel Ordre Mondial de l’Antichrist.

         Mais ni l’une ni l’autre de ces deux raisons n’aurait pu jouer si le libéralisme n’avait pas dissous le bon sens de ces nations. En effet, le bon sens s’exprime dans le proverbe, « Qui se ressemble, s’assemble », et normalement on ne cherchera pas à assembler ceux qui ne se ressemblent pas. Mais le libéralisme avec son faux-semblant d’égalité et de charité s’affirmera supérieur à ce bon sens et se fera fort de passer outre à ses réserves, en diluant le plus possible la fierté nationale. Encore une fois, c’est un châtiment que ces nations n’ont pas volé.

         Car si elles avaient gardé la Foi de St Paul, elles ne se seraient jamais laissé duper par la fausse charité et égalité des libéraux, lesquelles ne sont qu’une mauvaise imitation de la vraie égalité et charité chrétiennes. Car St Paul dit : « Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus homme ni femme, car vous n’êtes tous qu’une personne dans le Christ Jésus » (Gal. III, 27,28). De même, « Dans ce renouvellement » (dans le Christ) « il n’y a plus ni Grec ou Juif, ni circoncis ou incirconcis, ni barbare ou Scythe, ni esclave ou homme libre, mais le Christ est tout en tous » (Col. III, 11).

         Remarquez comment dans chacune de ces citations c’est dans le Christ que St Paul encadre l’égalité des divers êtres humains. Autrement dit, notre égalité est devant Dieu, et ne s’épanouira pleinement qu’au ciel. Pour rien au monde St Paul n’aurait nié ou effacé notre diversité et inégalité devant les hommes. Pour l’inégalité sur terre de Juif et Grec, voir Romains et Galates ; d’esclave et homme libre, Philémon ; d’homme et de femme, Ephésiens et Colossiens. Voilà la volonté de Dieu pour la vie des hommes sur terre : que le Catholique sauve le Juif, que l’homme libre soit père pour son esclave et que l’homme soit le chef de la femme. Et c’est parce que les hommes blancs ont cessé de sauver les Juifs, d’être pères pour les autres races et d’être les chefs de leurs femmes qu’ils sont punis respectivement par la domination de la finance, par le refus de suivre des autres races et par le féminisme déchaîné.

         Car ces blancs, en refusant le Christ, ne comprennent plus la dimension divine de la vraie égalité des hommes, mais par orgueil ils retiennent le sens de la valeur de tout homme, et alors toute cette égalité d’éternité est à caser dans cette petite vie humaine, où elle écrase les hiérarchies voulues par Dieu entre les gens, les classes et les sexes. Aussi en affirmant l’égalité des hommes sans le Christ et sans la vie éternelle, ces blancs trahissent-ils et les Juifs, et les esclaves, et les femmes.

         Avant le Christ, personne de sensé ne pensait à nier les différences entre les races, les classes et les sexes. Avec le Christ, personne de sensé n’imaginait que l’égalité des hommes dans le Christ effaçait ces différences, elle les transcendait. Mais l’homme moderne, après le Christ pour ainsi dire, en refusant toute transcendance ne comprend plus rien, et il faudra probablement que beaucoup plus que seulement ses voitures soit livré aux flammes pour qu’il commence à comprendre.

         Et alors ? Et alors prions pour que les grandes catastrophes à venir dans un futur sans doute proche ouvrent le plus grand nombre possible d’yeux pour le salut du plus grand nombre d’âmes, et si la race blanche ne voudra toujours pas se convertir, prions pour de grandes conversions de juifs et musulmans et noirs, pour qu’ils prennent la relève des blancs sur le chemin du ciel. Dieu premier servi ! Tout honneur à ses serviteurs, d’où qu’ils viennent !

 

+ Richard Williamson

 

d- Réactions de l’AGRIF.

 

« Les incendies et saccages d’églises parmi bien d’autres faits terroristes témoignent de ce que les émeutiers de la guérilla urbaine sont non seulement des racistes anti-français mais aussi anti-chrétiens.

Les media du monde entier voient bien dans cette première étape de guerre civile l’importance du fait islamiste. Le gouvernement français ne s’y trompe d’ailleurs pas puisqu’il négocie avec les organisations de cet islamisme la trêve subventionnée qui leur sera bien avantageuse avant une nouvelle avancée. Il va payer des salles de sport et de réunion aux émeutiers et financer les éducateurs formés par les frères Ramadan, on peut leurs faire confiance… Ce gouvernement est tragiquement lâche.

Comment ne pas noter aussi l’extrême discrétion pour l’instant de certains sur les origines idéologico-religieuses du soulèvement ?

Nous serons attentifs sur ce point. En attendant j’appelle les délégués, les militants et les adhérents de l’AGRIF à recueillir tous les témoignages, photos, documents et coupures de presse dont nous aurons besoin pour les actions judiciaires ».

 

4- Les sites islamistes jouent la surenchère

 

Source : acmedias

09/11/2005  |  France   |  Source : TF1 

 

Les émeutes urbaines en France sont exploitées à l'envi par des internautes islamistes, qui tentent de les récupérer pour appeler au « djihad ».

"Paris brûle", titre le site al-firdaous avec, à l'appui, 57 photos de voitures calcinées et de bâtiments éventrés. Les photos sont accompagnées de slogans incendiaires : "Allah Akbar!", "Allah, ajuste les frappes des moudjahidine!", "Allah, accorde-leur la victoire !" "L'Intifada, à laquelle les responsables français ne s'attendaient pas, va-t-elle se transformer en un front jihadiste ?", feint de s'interroger un autre internaute. "Ces jeunes doivent s'enorgueillir d'être des moudjahidine", répond-il lui-même.

"Les actes de violence s'intensifient en France malgré les mises en garde des responsables et les menaces de lourdes peines de prison. La France fait face aux plus graves actes de violence de son histoire. Allah Akbar", se félicite al-saf.net. "Une lecture attentive des informations en provenance de Paris laisse penser qu'il s'agit d'une
révolution islamique.

Excuses

C'est le gouvernement français qui a commencé par provoquer les musulmans dans ce pays", estime "Mohammed Hafedh" sur al-saha. Pour éteindre "l'Intifada", il préconise "la démission du ministre de l'Intérieur, des excuses du Premier ministre pour les mauvais traitements infligés aux musulmans, des négociations immédiates avec les dirigeants des musulmans en France pour satisfaire leurs revendications et l'ouverture d'une enquête sur les causes du déclenchement des émeutes, en vue de présenter à la justice les responsables de la mort des deux musulmans". Mais, lance-t-il, "les troubles vont se poursuivre et s'étendre".

Bon nombre d'internautes font assumer à Nicolas Sarkozy la responsabilité de cette violence. "La politique sécuritaire appliquée par le ministre l'Intérieur, fondée sur la répression tous azimuts, a échoué mortellement", décrète l'un d'eux sur al-firdaous. "La police française a causé la mort par électrocution de deux jeunes musulmans. Les musulmans ont manifesté. La police a riposté violemment en lançant des grenades lacrymogènes contre des fidèles dans une mosquée durant la prière. Et de plus, le ministre de l'Intérieur a traité de 'racailles' les immigrés musulmans", affirme "Ibn al-Fourat".
(Source : TF1)

 

5-      D’autres faits passés sous silence dans la grande presse française. 

Source : AFP

 

a-     Deux cocktails Molotov lancés contre le presbytère d'une église à Sète

 

Deux cocktails molotov ont été lancés dans la nuit de dimanche à lundi contre le bâtiment du presbytère de l'église de l'Ile de Thau à Sète sans faire de dégâts, a-t-on appris de source policière et auprès du prêtre de cette paroisse.
Un des engins a atterri à l'extérieur du bâtiment et le second est entré à l'intérieur en brisant une vitre, a-t-on indiqué de même source.
"Il n'y a rien du tout comme dégâts. Le cocktail molotov a été lancé contre un appartement où je n'habite pas, j'habite au-dessus. Il a atterri sur le dallage mais rien n'a brûlé, il y a eu juste une grosse fumée", a déclaré le prêtre de la paroisse, le père Leroux, joint par téléphone par l'AFP.

 

"Je ne crois pas que l'église était visée en particulier", a-t-il ajouté en affirmant "ne pas être choqué du tout".
"Nous avions eu des incidents bien plus graves il y a des années", a-t-il ajouté.

Un autre incident a touché, dans la nuit de samedi à dimanche, une église à Liévin (nord de la France) où un cocktail molotov a éclaté devant la porte du lieu de culte, selon des informations obtenues par l'AFP.

 

b-    Un cocktail Molotov lancé vendredi sur la synagogue de Garges-lès-Gonesse

Un cocktail Molotov a été lancé vendredi soir lors des violences urbaines dans la cour de la synagogue de Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), sans faire de victime mais endommageant légèrement la façade de l'édifice, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
L'engin incendiaire "est tombé dans la cour" vers 22H00 et a été rapidement éteint par les pompiers, a-t-on indiqué de source policière.
A cette heure-là, les "offices étaient terminés et la synagogue était vide", a ajouté le président du Conseil des communautés juives du Val d'Oise, Moshé Cohen Sabban, qui a précisé que la façade  de l'édifice avait été "légèrement abîmée". Tout en regrettant l'incident, M Cohen Sabban a souhaité ne pas le commenter davantage, pour ne pas "jeter de l'huile sur le feu en ces périodes de troubles".
"On voudrait que la communauté juive reste étrangère aux événements. Mais ça n'interdit pas de rester vigilant sur ce qui se passe", a-t-il précisé.

Une plainte contre X a été déposée dimanche au commissariat de Garges-lès-Gonesse par des membres de la communauté juive de la ville, selon une source policière.

Source :AFP

cc- Deux églises ont été attaquées lors des émeutes d'une nuit précédente (10 11 2005).

 

DDe nombreux médias étrangers s'en font l'écho mais étrangement la presse nationale - télévisions, rrradios et journaux - reste muette.

On  pourrait encore à ce niveau imaginer qu'un correspondant étranger a monté un fait en épingle et que les journalistes hexagonaux sont plus au courant de la réalité, mais nous avons fait un deuxième constat édifiant.

En fin de matinée, utilisant le service Google Actualité qui scrute automatiquement de nombreuses sources d'informations, nous trouvons enfin la trace d'un article de Libération parlant de ces attentats. Mais surprise, l'article avait déjà été modifié et ne contenait plus aucune trace de ces deux attaques contre des lieux de culte.

France   |  Source : acmedias

 

 

5- Encore au sujet de la messe traditionnelle….

Voici le script de ce qu'Europe 1 a diffusé dimanche matin au sujet de la messe traditionnelle d'Angers.

La bande son est accessible au lien ci-dessous. Le reportage a été diffusé dimanche matin un peu avant 8 h40.http://www.europe1.fr/antenne/touteslesreferences.jsp?periode=0&dajej=06/11/2005&ddj=2&hr=8#

 

A Angers le retour de la messe en latin suscite la polémique. Sans doute l’une des conséquences du rapprochement opéré par le Pape benoît XVI avec les catholiques traditionalistes. En tous les cas la décision prise par l’évêque d’Angers d’organiser des messes en latin à partir du mois de janvier n’est vraiment pas vue d’un bon œil. Elle est vivement critiquée par certains paroissiens de l’église NotreDame.

Reportage de notre correspondant dans l’ouest,

François Coulon.: « A 9 h 30 ce sera la messe en français avec un prêtre face au public, à 11 h on passera au latin avec un célébrant qui tournera le dos aux fidèles façon saint Pie V. Le cocktail prescrit par l’évêque d’Angers se révèle détonnant. Plusieurs dizaines de paroissiens de l’église Notre Dame refusent la cohabitation avec les cathos traditionalistes. Certains ont présenté leur démission à Monseigneur Bruguès. Patrick est l’un d’entre eux.

Patrick : « Ca choque énormément de personnes âgées. Il y a eu des lettres de personnes âgées qui ont modifié leurs testaments. A leurs morts, ils léguaient une partie de leurs biens à l’Eglise. Or là, ils ont modifié leurs testaments à cause de cette décision parce qu’ils la trouvent choquante et ils trouvent que c’est un retour en arrière invraisemblable. J’ai peur que ce soit un peu du clientélisme si vous voulez »

François Coulon : « C’est à dire ? »

Patrick : « C’est à dire que bon ils s’aperçoivent que les églises sur Angers sont en train de se vider etpourquoi pas s’ouvrir à d’autres pratiques si vous voulez. Quand ces gens là seront installés, progressivement on va leur céder la place. » Après l’élection de Benoît XVI, notre évêque nous impose les tradis sans droit réel à la discussion moi je préfère mettre les voiles lâche une vieille paroissienne désabusée.

Nantes, François Coulon pour Europe 1

 

6- Des nouvelles d’Alger

Une loi contre l’évangélisation des Algériens

Le gouvernement algérien approuve une loi contre l’évangélisation des algériens…

Le conseil de gouvernement a examiné hier le projet

 Le texte prévoit des dispositions visant à mettre un terme aux activités anarchiques d’associations ainsi que des personnes étrangères, et à contenir par la force de la loi les entreprises de prosélytisme menées à l’endroit des musulmans en Algérie.

Le Conseil de gouvernement a examiné et endossé hier un avant-projet de loi fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulman, présenté par le ministre de la Justice. L'avant-projet de loi vise à combler un vide juridique quant au cadre d'exercice de toute activité ou manifestation religieuse autre que musulmane. Pris sur la base des dispositions constitutionnelles et des lois en vigueur, le texte fixe les conditions d'exercice des cultes tant au plan des principes que des procédures, tout comme il conforte la portée de l'article 2 de la Constitution qui proclame l'Islam religion de l'État. À cet effet, l'avant-projet de loi énonce que la pratique de culte autre que musulman doit se faire dans un cadre associatif au sein d'associations à caractère religieux, qui seront constituées conformément aux lois et règlements en vigueur régissant ce domaine d'activité. De même, le texte recèle des dispositions visant à mettre un terme aux activités anarchiques d'associations ainsi que de personnes étrangères en Algérie et à contenir par la force de la loi les entreprises de prosélytisme menées à l’endroit des musulmans dans notre pays ». Source : Liberté Algerie 10/11/2005 

 

7- Un entretien exclusif avec Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X

Le Journal Présent a obtenu de Mgr Fellay un entretien le 5 novembre. En voici le texte.

— Monseigneur, vous avez rencontré Benoît XVI fin août. Dans quelles circonstances cette entrevue a-t-elle eu lieu ?
— C’est depuis l’an 2000 que nous avons quelques discussions avec Rome pour essayer de voir comment on peut améliorer nos relations avec l’Eglise officielle. Mais il faut dire que le premier pas est venu de Rome. Nous avons toujours affirmé que nous étions catholiques, et nous l’avons manifesté par le pèlerinage de l’Année Sainte à Rome – ce pèlerinage a beaucoup marqué les esprits, y compris dans la Curie. Je pense qu’il a été un élément déterminant dans la démarche des autorités romaines. Cependant il est certain que notre analyse de la situation actuelle de l’Eglise est différente de la leur. C’est bien là le nœud du problème. Mais, dans ce contexte, nous avons estimé utile, et même nécessaire, de manifester publiquement que nous étions catholiques, et que nous reconnaissions le Saint-Père, en lui témoignant notre déférence. Egalement nous avons essayé, en constatant son souci face à la crise de l’Eglise, de lui suggérer que la Tradition pourrait être la solution à cette crise – ce dont nous sommes pour notre part intimement persuadés.
— Le Pape a l’avantage de bien connaître le dossier. Vous avez souligné dans DICI trois points notamment que le Saint-Père a évoqués pour améliorer la situation : l’état de nécessité que vous invoquez, par rapport à votre lien avec le Pape ; la perception du Concile à la lumière de la Tradition ; et la question, plus pratique, de la façon structurelle dont cela pourrait se dessiner. Cet entretien a-t-il apporté un premier élément de réponse à votre demande ?
— Il y a bien évidemment des points communs. Ce n’est pas un dialogue de sourds. Il y a des points de rencontre où l’on parvient à s’expliquer. Sinon, toute discussion serait absolument inutile. Cependant, et c’est notre drame depuis le début, nous nous heurtons à une incompréhension de la part de Rome sur notre position. Néanmoins je pense que l’on arrive, petit à petit, à se faire mieux comprendre sur ce que nous faisons. Ce n’est pas encore une compréhension complète, mais il y a manifestement un progrès. Et pour que ce progrès se poursuive, il n’y a pas, humainement parlant, d’autre solution que de se parler – ou alors il faut qu’une grâce infuse du Bon Dieu soit accordée à nos interlocuteurs. D’où, et c’est pour nous une raison fondamentale, cette volonté d’aborder le problème avec le Saint- Siège pour le résoudre. Ce qui ne veut pas dire : résoudre le problème comme peut l’entendre l’opinion commune, à savoir : on fait un accord et tout est réglé. Car on peut se dire la Fraternité Saint Pie X est en dispute avec l’autorité romaine, or cette autorité romaine maintenant est disposée à entrer en négociation pour faire un accord, donc faites un accord et tout est réglé. Ce raisonnement présuppose que nous posons un problème à Rome, un problème certes, mais nous ne sommes pas le problème. Nous ne sommes qu’un indicateur. Notre situation n’est que la conséquence du problème majeur dans l’Eglise. Et, jusqu’ici, on avait l’impression que les autorités dans l’Eglise – la hiérarchie en général, pas seulement Rome, mais aussi les évêques diocésains – ne voulaient pas voir ce problème qui pour nous est une évidence : il y a un problème dans l’Eglise, et un problème majeur. Alors quand on entend le Pape actuel, et, dans les années récentes, le cardinal Ratzinger, reconnaître qu’il y a une grave crise dans l’Eglise, d’une certaine manière cela nous conforte et nous redonne espoir. Parce que évidemment si on veut chercher les solutions, il faut d’abord reconnaître qu’il y a un problème. C’est pourquoi je pense qu’on avance. Et c’est sur ce chemin-là qu’il faut continuer pour arriver à la vraie solution. Il est vrai que
le cardinal Ratzinger est proche du dossier depuis longtemps. En ce sens-là, c’est un de ceux qui est, peutêtre, le plus susceptible de percevoir le problème.
— Cette avancée a-t-elle connu un saut qualitatif avec le changement de pontificat, ou n’est-ce que la suite d’une progression commencée depuis longtemps ?
— Un peu des deux. Je pense qu’il y a une progression avec le nouveau Pape. Est-elle qualitative ? Je l’espère… Je n’en suis pas absolument certain. Mais je l’espère quand même. Le journaliste italien Messori raconte une petite histoire : « Un jour, dit-il, j’ai essayé de faire avouer à Jean- Paul II que, quand même, il y avait des choses qui n’allaient pas dans l’Eglise. Et le Pape a tapé du poing sur la table comme pour dire que tout allait bien. » Alors qu’un cardinal Ratzinger, de son côté, reconnaissait que tout n’allait pas bien. Je pense vraiment qu’il y a une volonté chez Benoît XVI de freiner certaines avancées du Concile. Faut-il dire les arrêter ? Je le pense. Les supprimer ? Je l’espère. Mais jusqu’où cela va-t-il ? C’est là que j’hésite à parler d’un saut qualitatif, parce que je crois que, au fond, ce sont les mêmes principes qui animent Benoît XVI et Jean-Paul II. Mais effectivement il me semble que Benoît XVI veut aller moins loin.
— Jusqu’où, pour vous, va l’état de nécessité – quand on voit Campos, pour lequel on sait vos réserves, ou, plus généralement, les lieux de culte accordés ici ou là, plus fréquemment ces derniers temps ? Où placez-vous la barre ?
— L’état de nécessité est un état dans lequel on est obligé de faire appel à des moyens qui sortent de l’ordinaire pour survivre. Autrement dit, si en suivant les ordres qui nous seront donnés dans la structure canonique qu’on voudra bien nous offrir, on nuit au bien des âmes au niveau de la foi ou de la liturgie, etc., cela s’appellera un état de nécessité. Il n’y aura plus d’état de nécessité au moment où les prêtres et les fidèles attachés à la Tradition pourront vivre d’une manière normale, et avoir un développement normal de leur vie catholique. Cela ne veut pas dire qu’alors il n’y aura plus aucun désordre dans l’Eglise. Mais c’est d’abord une question de droit : si les principes sont établis clairement dans l’Eglise – si par exemple le Pape dit : la Tradition a le droit de vivre –, en ce cas on ne pourra plus parler d’état de nécessité. Est-ce qu’un statut canonique comme celui de Campos supprime l’état de nécessité ? Je n’en suis pas sûr… Parce que ce statut est soumis à des conditions et les conditions sont toujours les mêmes : l’acceptation de la nouvelle messe et du Concile… C’est là qu’est le problème. Car disons-le franchement : pourquoi tant de fidèles viennent-ils vers nous ? La plupart parce qu’ils ont été heurtés par la liturgie conciliaire. Ils ont fait alors un pas qui leur a coûté énormément, parce qu’on les a choqués. Maintenant, ils ont retrouvé la paix grâce à la liturgie traditionnelle, et on leur dirait : nous allons normaliser votre situation, vous pourrez avoir cette messe tridentine, mais il faudra que vous acceptiez l’autre qui vous a fait mal. Autrement dit, si vous voulez avoir une situation normalisée, vous êtes obligés d’accepter comme norme qu’on puisse vous heurter. C’est dur à accepter.
— Mais si vous acceptez les discussions actuelles, la solution, à vue humaine, peut-elle ne pas passer par une cohabitation ? Il semble difficile d’obtenir d’un seul coup une inversion… Et, dans une même maison, la règle doit être commune. Ou alors ce sont deux maisons parallèles. — Tout à fait. Je distingue deux choses : le principe et ses conséquences courantes. Par exemple, dans une maison, vous avez une fuite de gaz qui alimente un incendie. Du moment que vous avez coupé le gaz, l’incendie va encore durer un peu, mais il finira par s’éteindre. C’est ce que nous demandons : que l’on s’attaque à la cause, que l’on coupe le gaz. Même s’il y a encore du feu à ce moment-là, nous serons d’accord pour coopérer ; mais il faut que le principe destructeur soit identifié et que le gaz soit effectivement coupé.
— Mais ce n’est qu’une analogie…
— Ah non, non… C’est beaucoup plus qu’une analogie. Les principes de la Tradition doivent être rétablis. Tant que ces principes ne sont pas rétablis, nous ne pouvons pas coopérer. Ce serait coopérer à l’incendie en laissant intacts les principes de destruction.
— C’est au moins une énorme différence de perspective. Ces principes que vous dénoncez, sont ceux qu’ils considèrent comme habituels ; et non comme une fuite de gaz…
— Justement. Il faut profiter de ces discussions pour amener les autorités romaines à une évaluation de la situation différente. La différence de perspective n’est pas totale ; il y a déjà des personnalités, à Rome et parmi les évêques, qui ont parfaitement compris cette situation et ses causes. Concrètement : ça va mal dans l’Eglise, il n’y a plus de vocations, on fait n’importe quoi en liturgie, le catéchisme n’existe plus, les écoles catholiques on peut les chercher… Tout cela veut dire que la vie catholique d’aujourd’hui est moribonde. Il y a des causes. Et nous disons : tant que vous laissez en vigueur ces causes, cela ne sert à rien de coopérer. Mettons-nous d’accord. Travaillons à supprimer ces causes. Si nous sentions du côté de Rome cette volonté, nous répondrions présent tout de suite. Tant que Rome nous dira : venez travailler, mais laissez-vous couper des principes de la Tradition, c’est impossible.
— La question de la messe, qui est le point le plus simple de vos demandes, vous paraît pouvoir être libéralisée de façon partielle. Pourquoi êtes-vous aussi optimiste, que vous pensiez qu’il y en ait une ? Et aussi pessimiste que vous pensiez qu’elle ne soit pas complète ? Et qu’est-ce qu’une libéralisation partielle ?
— Je me fonde sur ce qui s’est passé jusqu’ici. On voit très bien que Rome – le Pape et certains prélats – a parfaitement compris que l’ancienne messe ne peut pas être interdite, qu’il n’y a pas d’arguments théologiques, pas d’arguments canoniques qui permettent d’interdire cette messe. C’est une question de droit. Et comme Rome sait cela, nous concluons qu’un jour ou l’autre il y aura une libéralisation. Ne pas permettre cette situation de droit, c’est une injustice. Alors pourquoi pas une libéralisation totale ? Parce que ces mêmes autorités, qui d’un côté reconnaissent ce principe, d’un autre côté se voient extrêmement gênées par l’attitude des progressistes, et craignent une réaction qui leur ferait perdre peut-être jusqu’au contrôle de l’Eglise. Ce sont leurs propres paroles. D’où, une permission plus ample que celle d’aujourd’hui, parce qu’ils voient bien que l’indult est actuellement beaucoup trop dépendant de la mauvaise volonté des évêques pour qu’on puisse même parler d’une permission. Il faut davantage de liberté, mais pas trop de liberté pour ne pas trop exciter les progressistes. C’est un compromis.
— Comment pourrait s’exprimer cette libéralisation partielle dans la pratique ?
— Très simplement. Nous demandons que soit reconnu le droit de l’Eglise. Puisque c’est une question de droit, reconnaissez le droit. Dites simplement : cette messe n’est pas interdite. C’est tout ; et puis après voyez ce qui va se passer. Laissez faire l’expérience de la Tradition.
— Et qu’est-ce qui ferait qu’elle ne serait que partielle ?
— L’opposition des ordinaires qui, pour une part, se dressent contre cette messe, parce qu’ils y voient la négation du Concile et des réformes et, pour une autre part, peut-être plus pragmatique, qui voient dans cette libéralisation un possible chaos dans les diocèses. Ce que je ne crois pas personnellement, mais certains semblent le percevoir ainsi. Pour nous, il n’est pas question de gagner ou de perdre. C’est beaucoup plus profond. Nous voyons dans cette messe un principe de solution pour sortir de la crise. Ce n’est pas une simple question liturgique : c’est le sacrifice de Notre Seigneur dans une liturgie sainte, c’est un remède extrêmement puissant pour rétablir la vie de la grâce, pour restaurer les principes catholiques, la foi, les exigences morales, qui en relativement peu de temps changeraient ce climat délétère, cet esprit moderne dans l’Eglise qui démolit tout. C’est pour cela que nous demandons la messe. Pas pour nous puisque nous l’avons déjà, mais pour l’Eglise, pour toutes ces âmes qui souffrent, assoiffées, asphyxiées, afin qu’elles puissent respirer à nouveau. Bien sûr, cela nous fera du bien à nous aussi, mais d’abord cela fera du bien à l’Eglise. Encore une fois nous ne sommes pas le problème. Mais nous pourrions apporter une partie de la solution au problème majeur de l’Eglise.
— Si la Fraternité était perçue comme une pierre d’achoppement, est-ce que vous iriez, pour cela, jusqu’à la dissoudre, pour apaiser les esprits, si vous obteniez ce que vous recherchez ?
— Je ne pense pas que ce soit la solution. Comme Mgr Lefebvre nous le disait, une fois le Pape revenu, nous déposerons entre ses mains notre épiscopat. Nous sommes tout à fait disposés à le faire. Mais on voit très bien que Rome essaye de nous favoriser, parce qu’elle perçoit en nous un bien potentiel pour l’Eglise. Ce serait donc contre-productif de dire : on va détruire ce bien potentiel pour le bien de l’Eglise. C’est même contradictoire.
— Mais cette solution ne se réduirait pas à la stricte position de la Fraternité. Il y a les communautés Ecclesia Dei, même si on peut discuter sur certains points…

— Quand nous traitons avec Rome, nous ne traitons jamais dans une perspective limitée à la Fraternité. Nous avons au moins en vue le bien de toutes les communautés attachées à la Tradition. Nous ne pouvons pas imaginer vouloir faire un petit accord séparé, et laisser les autres en plan.
— Vous dites qu’il n’y a pas de « négociations » avec Rome…
— Il n’y a pas de négociations dans le sens où nous n’avons rien à négocier. La foi est simple, on ne peut pas la découper en morceaux, c’est tout ou rien. Nous, nous voulons tout. Et ce tout, nous avons le droit de le recevoir de l’Eglise, et c’est ce que nous réclamons. Rien de plus, mais rien de moins.
— C’est là les « sérieuses restrictions » que vous avez déjà évoquées à propos de vos discussions avec Rome ?
— Oui. A tout ce qui sera comme un amoindrissement de notre foi, nous sommes obligés de dire non.
— Il y a donc au moins le point de la perception du Concile qui achoppe ?
— Il n’y a aucun doute, c’est la pierre d’achoppement.
— Et le Pape le perçoit comme tel ?
— Il le perçoit comme une sérieuse pierre d’achoppement, oui !
— Mais un point sur lequel il accepterait de négocier ?

— Je pense que oui. Dans le sens où le concile Vatican II est reconnu comme n’étant pas du domaine du définitif. C’est un concile qui s’est voulu pastoral, qui jamais ne s’est dit infaillible, et qui par là même peut être sujet à discussion. Et puisqu’il est ainsi discutable – un peu comme pour l’ancienne messe qui n’a jamais été supprimée, et dont nous demandons le droit de la célébrer librement –, eh bien, pour ce concile nous demandons la liberté de le discuter. En précisant que c’est lui-même qui s’est voulu pastoral et non dogmatique, donc lié à des circonstances particulières, concrètes. Il est historiquement dépassable, par sa nature même. On peut en discuter, il ne faut pas en faire un dogme.
— A terme, on ne peut pas faire comme si le Concile n’avait pas existé. On ne peut pas se retrouver à 1958…
— Non. On se retrouvera en 2006, 2007, 2008… On se retrouvera aujourd’hui. L’Eglise doit se relever de l’état pitoyable dans lequel elle se trouve, à l’époque qui est la nôtre.
— Et que pourra-t-elle retirer de cette expérience ?
— Elle en retirera d’une part que la fidélité au passé est fructueuse et d’autre part que l’amour du monde est stérile… Le Bon Dieu va-t-il intervenir pour faire la leçon ? Ce n’est pas impossible. Je ne l’exclus pas. Mais avec tremblement.
— Et les bonnes choses, les développements qui ont pu être faits dans ce cadre général que vous n’acceptez pas…

— Eh bien, les développements heureux seront conservés. L’Eglise est suffisamment sage, elle est guidée par l’Esprit-Saint, elle saura garder les bonnes choses.
— Pourriez-vous maintenant nous donner votre sentiment sur les événements qui ont secoué la Fraternité, et qui, s’ils n’ont peut-être pas beaucoup d’importance pour vous, ont fait quelque bruit à l’extérieur ?
— Cela a fait du bruit, c’est évident. Et je vous réponds volontiers. D’une part, d’une manière globale, la situation de la Fraternité est saine, malgré certaines apparences localement. Il y a eu, sur des points sensibles, effectivement quelques troubles, qui, du poste qui est le mien, sont des problèmes qui ne sortent pas de l’ordinaire. Dans toute famille un peu nombreuse, de temps en temps il y a des problèmes humains. Ici le problème a été gonflé médiatiquement, parce que, précisément, les prêtres qui nous ont quittés ont une puissance médiatique remarquable. Ce sont des gens doués… Il est triste de les perdre.
— Et il n’y a rien qui puisse justifier leur position ? Est-ce qu’on peut s’interroger au sein d’une société comme la vôtre – même si, à la rigueur, cette question n’a pas lieu d’être – sans que cela provoque pareille affaire ?
— Evidemment ! cela se produit tous les jours. Seulement, dans n’importe quelle société, il y a des règles. Du club de football à l’entreprise, dans n’importe quelle société, vous avez un certain nombre de lois qu’il faut respecter, même quand il y a des problèmes. Mais lorsqu’il s’agit d’exposer ces problèmes, si l’on veut jouer au franc-tireur, si l’on veut « casser la baraque », cela oblige l’autorité à protéger le bien commun, le bien de la société contre ces attaques. Il ne s’agissait pas d’une simple contestation : les actes étaient, en soi, graves. Et c’est ce qui a provoqué des mesures graves de la part de l’autorité.
— Mais ne pourrait-on pas dire que la Fraternité, lorsqu’elle invoque l’état de nécessité vis-à-vis de Rome, a montré la voie à ceux de ses membres qui, ensuite, estiment qu’il y a une situation semblable au sein de votre société ?
— C’est un danger inhérent à notre situation. Jamais nous ne prétendrons que notre situation actuelle est une situation normale par rapport à Rome. Il est vrai que cette situation dans laquelle nous nous trouvons ouvre la porte à de telles comparaisons, même si elles ne sont pas justifiées. Je voudrais simplement dire qu’il ne faut pas considérer uniquement les actes posés, il y a aussi le motif qui inspire ces actes. Nous pensons que, dans ce qui s’est fait et dit, il y a suffisamment d’éléments pour qu’un fidèle puisse se faire un jugement.
— Vous donnez l’impression d’être, en général, optimiste. Qu’est-ce qui, en dehors de votre naturel peut- être, vous donne cet optimisme ?
— La foi ! La foi me donne des certitudes. Dieu ayant promis son assistance à l’Eglise, ne l’abandonnera pas. Je vois l’Eglise dans la peine, je vois l’Eglise qui souffre, et je sais, par la foi, que cet état ne durera pas, que cette crise qui fait mal aux âmes, sera surmontée. Il y en aura d’autres parce que je sais aussi que l’Eglise est militante, qu’elle est au milieu d’un monde qui ne l’aime guère ; il y aura donc d’autres souffrances qui seront aussi surmontées. Mon optimisme est vraiment dans le Seigneur. C’est toute notre religion qui nous l’apprend en nous faisant chanter que notre joie est dans le Nom du Seigneur, notre force, notre aide est dans le Nom du Seigneur. La raison de mon optimisme est là.
— Et cela se renforce-t-il pratiquement ?
— Je vois une ligne générale. Depuis plusieurs années, on constate qu’on arrive au creux de la vague. Je pense même qu’on est déjà en train de remonter. Tout d’abord, la génération des hommes du Concile est en train de disparaître. Le Bon Dieu les rappelle à lui. La génération suivante, qui n’a pas connu le Concile ou de façon indirecte seulement, n’y est pas attachée comme celle qui l’a précédée. Ces jeunes prêtres ressentent un vide ; ils cherchent. Et ils se rendent compte aussi que nous ne connaissons pas ce sentiment de vide, parce que nous avons une solution.
C’est une donnée objective. On le constate tous les jours : le nombre de prêtres, religieux, religieuses, qui s’adressent à nous augmente. Tout comme le nombre d’évêques qui nous manifestent leur sympathie. Pour l’heure, ces évêques restent silencieux ; certains sont français… On reçoit des témoignages de prêtres et de fidèles qui montrent bien que, sans que nous y soyons pour grandchose, nous sommes pour eux un espoir. Pas nous bien sûr, mais notre mode de vie, ce que nous faisons, ce à quoi nous tenons… Il y a même des vicaires généraux qui nous disent : tenez bon, vous êtes notre seul espoir… C’est assez nouveau… Et c’est en augmentation ; c’est un peu comme les premières herbes dans le désert. Pas encore la prairie, mais il y a les brindilles qui commencent à sortir. Pas tout à fait le printemps, il n’y a pas encore assez d’hirondelles. Mais on devine que ça vient !
— Il y a donc une certaine satisfaction ?
— Si nous manifestons pour une part encore un enthousiasme assez réservé, c’est que nous ne voudrions pas que des prêtres et des fidèles, après un enthousiasme excessif, tombent dans la déception. C’est un processus lent, il va du bon côté. Mais si on a soudain un enthousiasme exagéré et qu’il est déçu, il difficile de se relever.
— Il en faut tout de même un peu…
— Bien sûr… Encore une fois on va dans la bonne direction. Il y a un an à peu près le cardinal Castrillon Hoyos me disait son découragement. Je lui répondais : je ne suis pas découragé. Je constate que cela avance du bon côté. C’est lent, mais c’est dans les mains du Bon Dieu.
Propos recueillis par Olivier Figueras
Présent — Samedi 5 novembre 2005 - pp. 1 et 8