" Les Nouvelles
de
Chrétienté "
n° 28
Le 12 novembre
2005
Sommaire
1- L’enseignement
de benoît XVI
a-l’importance de la constitution du Concile
Vatican II « Dei Verbum ».
b-Le pape nomme le père Lombardi nouveau directeur
général de Radio Vatican
c-
Le président irakien rencontre le pape au Vatican
d-
Un jugement de Henri Tincq du journal Le
Monde sur Benoît XVI
2- Conseil oecuménique des Églises
3-Authentification
d’un miracle survenu à Lourdes
A- un scandale
de plus
B- Le soulèvement des quartiers à grande majorité immigrée, le plus souvent musulmane.Comment qualifier ces… « événements »
1-L’appréciation d’Amir taheri (Journaliste iranien)
2-L’appréciation du bulletin d’André Noël.
3- Diverses appréciations.
a-Déclaration
de Mgr Jean-Pierre Ricard
b-Discours de clôture
de Mgr Ricard
c-Réflexions
de Mgr Williamson
d-Réactions
de l’AGRIF
4-
Les sites islamistes jouent la surenchère
5- D’autres faits passés sous
silence dans la grande presse française
5- Encore au sujet de la messe traditionnelle…
7-
Un entretien exclusif avec Mgr Fellay, supérieur
de
1- L’enseignement
de Benoît XVI
a- l’importance de la constitution du Concile Vatican II «
Dei Verbum ».
Le Dimanche 6 novembre
2005, Benoît XVI a prononcée avant la prière de l’Angélus, l’allocation
suivante dans laquelle il rappelle l’importance de la constitution du Concile
Vatican II « Dei Verbum ».
Chers frères et soeurs!
Le 18 novembre 1965 le Concile Œcuménique Vatican II approuva
En effet, le Seigneur Jésus, Verbe fait chair, mort et ressuscité, a porté à
son accomplissement l’œuvre de salut, faite de gestes et de paroles, et a
manifesté pleinement le visage et la volonté de Dieu, si bien que jusqu’à son
retour glorieux il ne faut attendre aucune nouvelle révélation publique (cf. n.
3). Les apôtres et leurs successeurs, les évêques, sont les dépositaires du
message que le Christ a confié à son Eglise, afin qu’il soit transmis de
manière intégrale à toutes les générations. Les Saintes Ecritures de l’ancien
et du nouveau Testament et
L’Eglise ne vit pas d’elle-même mais de l’Evangile et tire toujours de ce même
Evangile l’orientation pour son chemin.
Parmi les multiples fruits de ce
printemps biblique il me plaît de mentionner la diffusion de l’ancienne
pratique de la « lectio divina », ou « lecture spirituelle » des Saintes
Ecritures. Celle-ci consiste à s’attarder longuement sur un texte biblique, en
le lisant et le relisant, presque « en le ruminant » comme disent les Pères, et
en en pressant, si l’on peut dire, tout le « jus », afin qu’il nourrisse la
méditation et la contemplation et parvienne à irriguer, comme la sève, la vie
concrète. Une condition de la « lectio divina » est que l’esprit et le cœur
soient éclairés par l’Esprit Saint, c’est-à-dire par l’Inspirateur lui-même des
Ecritures, et qu’ils se placent par conséquent dans une attitude « d’écoute
religieuse ».
Il s’agit de l’attitude typique de
b- Le pape
nomme le père Lombardi nouveau directeur général de Radio Vatican
Il remplace le père.
Pasquale Borgomeo
Le
pape Benoît XVI a nommé le père Federico Lombardi directeur général de Radio
Vatican, annonçait la salle de presse du Saint-Siège ce samedi.
Le père Lombardi, jusqu’ici directeur des programmes de la radio, succède au
père Pasquale Borgomeo qui occupait ce poste depuis 20 ans et que le pape
remercie, selon le communiqué de la salle de presse, « pour le long et généreux
service rendu jusqu’ici comme directeur de Radio Vatican ».
Le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano a nommé le père Andrzej Koprowski,
jusqu’à présent vice-directeur des programmes, nouveau directeur des programmes
de
Le
Il obtient une maîtrise de mathématiques à l’université de Turin et en 1972 il
est ordonné prêtre. En 1973 il obtient une licence de théologie à la faculté de
théologie St Georgen des Jésuites à Francfort.
La même année, le père Lombardi devient membre du collège des écrivains de la «
Civiltà cattolica » et en 1977, vice-directeur de la revue.
De 1984 à 1990 il est Supérieur provincial de
Le père Andrzej Koprowski, nouveau directeur des programmes de
De 1989 à 1997 le père Koprowski est responsable des programmes religieux de la
télévision polonaise. Supérieur provincial de
c- Le président
irakien rencontre le pape au Vatican
CITE
DU VATICAN (AP) -- Le président irakien Jalal Talabani a rencontré le pape
Benoît XVI au Vatican jeudi. Il lui a donné des assurances de ce que les
chrétiens et autres minorités religieuses verraient leurs droits garantis dans
son pays.
"J'ai expliqué à sa sainteté que
L'évêque irakien présent à la conférence de presse du président, Mgr Louis
Sako, en poste à Kirkouk (nord), a pour sa part estimé "très dangereux de
dire que (la loi) doit être compatible avec la loi islamique". "L'islam ou la démocratie, il faut
choisir", a-t-il ajouté. Pourtant, selon M. Talabani, le pape
"était satisfait" quand il lui a expliqué la place de la loi
coranique en Irak. AP
Nouvelle Obs
AP | 10.11.05 |
d- Un jugement de Henri Tincq du journal Le Monde sur Benoît XVI
Henri Tincq (10
novembre 2005)
BENOÎT XVI ne présidera pas, dimanche 13 novembre,
à la basilique Saint-Pierre de Rome, la béatification de Charles de Foucauld
(1858-1916), l'ermite de Tamanrasset. Comme pour celle de l'évêque antinazi
Clemens von Galen, il fera une brève apparition à la fin de la cérémonie et
adressera quelques mots à la famille spirituelle de Foucauld et à
Près de sept mois après avoir été élu, Benoît XVI reste une énigme.
Voudrait-il souligner sa différence avec son prédécesseur, cultiver la
discrétion, montrer qu'il aime se hâter lentement qu'il ne s'y prendrait pas
autrement. Rome est dans l'attente de décisions qui sont l'ordinaire de tout
nouveau pape : la nomination d'un secrétaire d'Etat (numéro 2), une profonde
réforme de
Mais tout se passe comme si Benoît XVI prenait un malin plaisir à
faire régner le doute sur ses intentions, à laisser spéculer les observateurs,
qui avaient hâtivement tracé de lui l'image d'un pape conservateur. Rien ne filtre
plus et les "vaticanistes" s'ennuient.
Le nouveau pape ne fait plus table ouverte, comme Jean Paul II. Il ne
reçoit même plus dans sa chapelle privée pour la messe du matin, cérémonie qui
était devenue le moyen privilégié d'accès à son prédécesseur, ainsi qu'une
source de trafic pour des pèlerins polonais ! Le nouveau pape reçoit peu, sauf
les évêques en visite à Rome, qu'il écoute longuement. Il réfléchit, écrit,
travaille, assurent ses proches, mais de manière solitaire.
Il ne reçoit plus ces groupes d'orientation plus ou moins douteuse
qui, du temps de Jean Paul II, venaient au Vatican chercher une caution. "On
respire mieux", disent ainsi les fonctionnaires de la secrétairerie
d'Etat, qui ne sont plus sous pression. Il lui est arrivé d'éconduire courtoisement
des "conseilleurs" venus l'entretenir de l'urgence d'une
réforme de
LES PÈLERINS SONT CONQUIS
Alors, dans cette période d'attente, les spéculations vont bon train.
Les noms circulent pour la succession du secrétaire d'Etat, le cardinal Angelo
Sodano, 78 ans, en fonction depuis quinze ans. La personnalité du cardinal
Giovanni-Battista Ré, longtemps substitut de Jean Paul II, qui connaît
Y aura t-il bientôt une encyclique fondatrice ? Même les plus proches
disent l'ignorer. Ils savent seulement que le 8 décembre, jour du 40e
anniversaire du concile Vatican II (1962-1965), l'ex-cardinal Ratzinger
pourrait publier un "texte fort" sur le Christ, la vérité et
la foi. Mais à la télévision polonaise, le 16 octobre, Benoît XVI avait indiqué
que, plutôt que d'attendre de nouveaux documents, les fidèles devaient d'abord
absorber tous ceux de Jean Paul II.
Quant aux voyages, ils seront plus rares et brefs. Benoît XVI a nommé
un nouvel organisateur des déplacements pontificaux, Alberto Gasparri un
laïc, pour la première fois, qui succède à Mgr Renato Boccardo qui s'est
empressé de dire que la fonction serait plus "légère" que sous
Jean Paul II : "Les voyages d'une dizaine de jours, c'est fini !"
Ce nouveau pape, qui rompt avec les usages de son prédécesseur, attire
pourtant les foules. Tout Rome fait observer qu'il y a beaucoup plus de monde
aux audiences générales du mercredi ou lors de l'angelus du dimanche que sous
la fin du règne de Jean Paul II. Vingt mille personnes descendent chaque jour à
la crypte de la basilique Saint-Pierre, où est enterré le pape polonais. Mais
cela ne suffit pas à expliquer l'afflux. Les pèlerins se disent conquis par la "simplicité"
du nouveau pape. Benoît XVI se fait attendre, mais il a déjà trouvé un
style ».
2- Conseil oecuménique des Églises
Communiqué
Contact: + 41 22 791 6153 +41
79 507 6363 media@wcc-coe.org
Pour publication immédiate: 9
novembre 2005
40 années de collaboration
entre le COE et l'Eglise catholique romaine:
le catholicos Aram Ier et le
cardinal Kasper se penchent sur le renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle
Quarante ans après s'être
engagés sur la voie de l'œcuménisme, le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et
le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens (CPPUC)
célèbrent ensemble cet anniversaire en organisant le 17 novembre une
manifestation publique au Centre œcuménique de Genève, qui sera l'occasion de
réfléchir au renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle.
Cette manifestation publique
débutera à 16 h et sera précédée d'une conférence de presse (voir ci-dessous).
Le pasteur Samuel Kobia,
secrétaire général du COE, accueillera les invités et les participants, tandis
que l'archevêque Mario Conti, coprésident du Groupe mixte de travail (GMT) de
l'Eglise catholique romaine et du COE, évoquera le chemin de foi accompli en
commun par ces deux institutions.
Le catholicos Aram Ier
(Eglise apostolique arménienne, siège de Cilicie), président du Comité central
du COE, et le cardinal Walter Kasper, président du CPPUC, livreront chacun leur
analyse et leurs vues sur le rôle et le mandat du GMT, et la manière dont il
peut promouvoir le renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle.
Dans son exposé, le
catholicos Aram Ier affirmera que la collaboration face à ces nouveaux défis
doit passer du stade de la réflexion théorique au stade de sa réception par les
Eglises locales. Le cardinal Kasper, pour sa part, donnera sa vision des
nouveaux défis que doivent affronter ensemble l'Eglise catholique romaine et le
Conseil œcuménique des Eglises, s'ils veulent être plus efficaces.
Créé en 1965 à la suite du
Concile Vatican II, le GMT est un organe consultatif chargé de mettre en place,
d'évaluer et de promouvoir les multiples formes de collaboration existant entre
les deux institutions qui l'ont fondé.
Les 18 et 19 novembre, des
responsables oecuméniques et des Eglises se réuniront à l'Institut oecuménique
de Bossey pour un colloque qui aura pour thème l'apport du GMT à l'oecuménisme
au cours des décennies à venir.
> Conférence de presse
Avant la manifestation
publique, le catholicos Aram Ier et le cardinal Kasper rencontreront des
représentants des médias lors d'une conférence de presse qui débutera à 15 h.
Les journalistes souhaitant y assister sont priés de prendre contact
préalablement avec le Bureau des relations avec les médias (adresses
ci-dessous).
On trouvera des
renseignements supplémentaires sur les activités du GMT de 1999 à 2005 ainsi
que sur les efforts de collaboration entre les bureaux et programmes du COE et
le CPPUC durant la même période sur le site du COE:
http://wcc-coe.org/wcc/what/ecumenical/8th-jwg-f.pdf
Informations complémentaires:
Juan Michel,+41 22 791 6153 +41 79 507 6363 media@wcc-coe.org
3-Authentification d’un miracle
survenu à Lourdes
Une pathologie cardiaque
L’archevêque de Salerne, en Italie du sud,
Mgr Gerardo Pierro proclamera officiellement le 11 novembre la « guérison
miraculeuse » d’une femme, aujourd’hui âgée de 94 ans, survenue à Lourdes, il y
a 50 ans. L’événement est annoncé par «
La Città », le quotidien local.
Ce sera le 67e « miracle » survenu à Lourdes officiellement reconnu par
l’Eglise catholique.
La malade, Anna Santaniello, souffrait depuis l’enfance d’une malformation
cardiaque déclarée incurable par les médecins et le pronostic vital était
faible.
Enfant, Anna Santaniello vécut dans les privations et les sacrifices. A
quarante ans, son état de santé s’aggrava, et en dépit des avis contraires des
médecins et de son entourage, elle décida de se rendre à Lourdes.
Elle confie à «
Elle y arriva sur un brancard et fut emmenée aux piscines où elle fut plongée
dans l’eau de la source: « L’eau était glacée, se souvient Anna Santaniello,
mais j’ai aussitôt senti quelque chose qui brûlait dans ma poitrine, comme si
on me rendait la vie. Quelques secondes après, alors que je ne pouvais plus
jusque là faire un seul pas, je me suis levée toute seule et je me suis mise à
marcher, en refusant l’aide des brancardiers, qui me regardaient avec
incrédulité ».
A son retour chez elle, elle alla consulter un fameux cardiologue de l’époque.
« Il m’a dit, raconte-elle, que je n’avais rien. Que j’étais en très bonne
santé et qu’il ne s’expliquait pas tous les certificats et les examens faits
auparavant ».
Il a fallu bien d’autres certificats et de multiples examens, avant que la
commission médicale n’établisse que cette transformation n’avait aucune
explication scientifique et que l’Eglise locale y reconnaisse une guérison
miraculeuse. (Zenit)
PARIS, 4 nov 2005
(AFP) -
Le tribunal correctionnel de Paris a débouté l'assocation Agrif, proche des
catholiques traditionalistes, qui souhaitait obtenir une condamnation du
quotidien Libération pour un dessin présentant le Christ arborant pour tout
vêtement un préservatif, a-t-on appris vendredi auprès du tribunal.
L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité
française et chrétienne (Agrif), présidée par Bernard Antony, membre du FN,
considérait comme injurieux à l'égard des chrétiens un dessin de Willem paru le
25 avril dernier dans Libération et représentant "un Christ en gloire, les
bras largement ouverts, nu et le sexe enveloppé d'un préservatif",
rapporte le tribunal.
En dessous du Christ, était dessinée "une assemblée de cardinaux
manifestant un mouvement d'effroi, tandis que deux d'entre eux continuent de
discuter, l'un, blanc, disant à l'autre, qui est noir: "Lui-même aurait
sans doute utilisé un préservatif" ", note le jugement rendu par la
17e chambre du tribunal, présidé par Joël Boyer.
Pour le tribunal, "en dépit de le grossièreté qui s'attache à une telle
représentation du Dieu des chrétiens", le dessin litigieux relève de
l'opinion.
"Son auteur entend dénoncer, aux premiers jours du pontificat de Benoît
XVI, les prises de positions du pape précédent ou d'une partie du clergé
catholique sur l'utilisation du préservatif comme moyen de prévention du fléau
du Sida, en se situant volontairement sur le registre de la provocation et du
scandale", souligne le jugement.
"Le propos d'ensemble (du dessin, ndlr) ne saurait être regardé comme
visant à blesser l'ensemble des chrétiens (...) lesquels ne paraissent pas tous
partager la doctrine du pape sur l'usage du préservatif, certaines conférences
épiscopales nationales n'ayant d'ailleurs jamais repris à leur compte, en tout
cas sous cette forme, les positions communément prêtées à Jean-Paul II sur le
sujet", relève par ailleurs le tribunal.
B- Le soulèvement
des quartiers à grande majorité immigrée, le plus souvent musulmane.
Comment qualifier ces… « événements » ?
Sous cette rubrique, nous vous donnons d’abord des éléments
d’appréciation. Vous trouverez ensuite différentes opinions ou prises de
position.
1- L’appréciation d’Amir taheri (Journaliste iranien)
« Pourquoi Paris brûle-t-il ?' »
Un
journaliste iranien parle de l'Intifada qui vise à chasser les autorités
françaises des quartiers islamisés.
Source :
05/11/2005 |
par
Amir Taheri (journaliste iranien)
Quand la nuit tombe, les «
incidents » commencent -- et le scénario est toujours le même.
Des bandes de jeunes en passe-montagne commencent par mettre le feu à des
voitures en stationnement, ils cassent les vitres des devantures à coups de
battes de base-ball, ils vandalisent les cabines téléphoniques et mettent à sac
les cinémas, les bibliothèques et les écoles. Quand la police arrive sur les
lieux, les émeutiers attaquent à coups de cailloux, de couteaux, de battes de
base-ball.
La police réagit en tirant des grenades lacrymogènes et, à l'occasion, des
coups de feu à blanc en l'air. Parfois les jeunes ripostent -- avec de vraies
balles.
Ce ne sont pas des scènes venues de la bande de Gaza, mais de 20 villes
françaises, la plupart proches de Paris, qui ont été plongées dans une version européenne de l'Intifada
qui semble incontrôlable au moment où j'écris ces lignes.
Les incidents ont commencé d'abord à Clichy-sous-Bois, une banlieue défavorisée
à l'est de Paris, il y a une semaine. Nicolas Sarkozy, le grandiloquent
ministre français de l'Intérieur, a réagi en envoyant plus de 400 CRS
"faire régner les lois de
Le lundi suivant tout le monde à Paris parlait d'une "crise sans
précédents". Sarkozy et son patron, le premier ministre Dominique de
Villepin, se sont vus obligés d'annuler leurs visites à l'étranger pour faire
face aux émeutes.
Comment tout cela a-t-il commencé ? On s'accorde à dire que, la semaine
dernière, un groupe de jeunes gens de Clichy se sont adonnés à un de leurs
sports favoris : voler des pièces sur les voitures en stationnement.
Normalement, rien de dramatique ne se serait passé, car cela fait des années
que la police ne met plus les pieds dans cette banlieue.
Le problème est advenu quand une des habitantes, une femme qui se mêlait de ce
qui ne la regardait pas, a téléphoné à la police pour signaler cette joyeuse
cavalcade de voleurs juste en face de chez elle. La police s'est donc trouvée
contrainte à faire quelque chose -- ce qui voulait dire qu'elle devait pénétrer
dans une ville qui, comme on l'a vu, avait été hors-limites pour elle.
Une fois la police arrivée sur les lieux, les jeunes -- qui avaient régné à
Clichy pendant des années sans grande obstruction -- ont vraiment mal pris la
chose. Une brève poursuite eut lieu dans la rue, et deux d'entre eux, que la
police ne pourchassait même pas, cherchèrent refuge à l'intérieur d'une clôture
défendant l'accès à un transformateur électrique. Tous deux furent
électrocutés.
Une fois répandue la nouvelle de leurs morts, tout Clichy était aux armes.
Aux cris de "Allah Akbar", des bandes de jeunes armés de tout ce sur
quoi ils avaient pu faire main basse se déchaînèrent et forcèrent la police à
fuir.
Les autorités françaises, ne pouvant permettre à une bande de jeunes de bouter
la police hors le territoire français, ripostèrent en envoyant des CRS en
camions blindés.
Dans les heures qui suivirent la raison première des incidents fut
oubliée et la question se cristallisa autour de l'exigence faite par les
représentants des émeutiers que la police française se retire des
"territoires occupés". Dès le milieu de la semaine, les émeutes s'étaient étendues à trois
des départements autour de Paris, totalisant cinq millions et demi d'habitants.
Mais qui sont les gens qui habitent
là-bas ? A Clichy même, plus de 80% des habitants sont des immigrants musulmans
et leurs enfants, la plupart venant d'Afrique Noire et d'Afrique Arabe. Dans
les autres villes touchées, la communauté musulmane immigrée compte pour 30 à
60% de la population. Mais ce ne sont pas les seuls chiffres importants. Le
taux de chômage moyen est estimé aux alentours de 30%, et, pour ce qui est des
jeunes en âge de travailler, il atteint 60%.
Dans ces villes de banlieue construites dans les années 50 sur le modèle des
logements sociaux soviétiques sous Staline, les gens vivent entassés les uns
sur les autres, parfois plusieurs générations dans un appartement minuscule, et
ne voient la "vraie vie française" que sur leur écran de télévision.
Les Français s'enorgueillissaient jadis du succès de leur politique
d'intégration, censée transformer en une génération au plus les immigrants de
toutes parts en "Français bon teint".
Cette politique a marché tant que les
immigrants arrivaient en France au compte-gouttes et se fondaient ainsi dans le
courant dominant. Mais l'intégration est impossible lorsque, comme dans la
plupart des écoles des banlieues concernées, moins de 20% des élèves sont
francophones de naissance.
A mesure que le nombre d'immigrants avec
leurs enfants augmente à un endroit donné, de plus en plus de résidents
français de longue date le quittent pour des "endroits plus calmes",
rendant ainsi l'intégration encore plus difficile.
En certains endroits, il est possible pour un immigrant de passer sa vie
entière sans jamais avoir besoin de parler français, et encore moins de se
familiariser avec la culture française tant vantée.
Il en résulte souvent un sentiment
d'exclusion. Et cela, à son tour, fournit aux radicaux islamistes l'occasion de
disséminer leur message de ségrégation religieuse et culturelle.
Certains d'entre eux réclament même que
les zones où les musulmans forment la majorité soient réorganisées sur le
modèle du système des "millet" de l'empire ottoman : chaque
"millet" (c'est-à-dire communauté religieuse) aurait alors de droit
d'organiser sa vie sociale, culturelle et éducative d'après ses croyances
religieuses.
En certains endroits en France ce
système est effectivement déjà en place. Là, les femmes sont forcées de porter
le "hidjab" islamiste standard, cependant que la majorité des hommes
portent la barbe à la longueur requise par les cheiks.
Les radicaux sont parvenus à expulser
les commerçants français qui vendaient des boissons alcoolisées et des produits
à base de porc, ils ont contraint à fermer les "lieux de péché" comme
les dancings, les cinémas et les théâtres, et ils ont pris sous leur contrôle
les administrations locales.
Un reporter qui a passé le week-end dernier à Clichy et dans les villes
limitrophes de Bondy, Aulnay-sous-Bois et Bobigny a entendu cet unique message
écrasant : les autorités françaises
n'ont rien à faire ici.
"Tout ce que nous exigeons, c'est
qu'on nous laisse tranquilles", a
déclaré Mouloud Dahmani, un des "émirs" locaux engagé dans les
négociations destinées à persuader les Français de retirer les forces de police
et à permettre à un comité de cheiks, pour la plupart issus des "Frères
Musulmans", de négocier une fin aux hostilités.
Le président Jacques Chirac et son premier ministre de Villepin sont
particulièrement ulcérés car ils avaient cru que leur opposition au
renversement de Saddam Hussein en 2003 aurait pourvu
Ce miroir aux alouettes est désormais en morceaux -- et l'administration Chirac,
qui passe d'ores et déjà par une crise politique de plus en plus profonde,
semble n'avoir pas la moindre idée comment faire face à ce que le quotidien
parisien France-Soir appelle "une bombe à retardement".
Traduit par le site France Echos
Article original: http://www.nypost.com/commentary/53917.htm
Eclairant !
Intéressant ! Non.
2- L’appréciation du bulletin d’André
Noël.
a- « La guerre ethnique ; cela
devait arriver »
Cela devait arriver. Le soulèvement des
quartiers à grande majorité immigrée, le plus souvent musulmane.
Comment
qualifier ces… « événements » ?
Des troubles, une agitation, un soulèvement, une révolte ou une
émeute, certes, mais quand le mouvement se
généralise et s’étend, telle une traînée de poudre, c’est bien d’une
guérilla urbaine qu’il s’agit à caractère ethnique
voire religieuse. Ceux qui l’annonçaient, évoquant la
« libanisation »
du pays, ceux qui parlaient
d’une « cinquième colonne immigrée »,
n’étaient-ils pas traités de
prophètes de malheur, d’agitateurs, de
démagogues ou de fauteurs de haine, quand ils n’étaient pas poursuivis
pour ce chef devant les tribunaux, tel,
hier Jean-Marie Le Pen et, récemment encore, Philippe de Villiers ? Et,
pourtant, les faits prédits par les
cassandres de malheur sont là et ils sont têtus !
Peut-être qu’en y mettant des milliers de
policiers, voire la troupe ou ce qu’il en reste après la disparition du
contingent, on finira par calmer un peu
les émeutiers. A cette fin, on ne saurait se contenter de demi-mesure.
Nicolas Sarkozy ferait bien de s’inspirer
de ce que propose Marine Le Pen :
« Il est temps de faire cesser les saccages, les incendies criminels,
les tirs à balles réelles ainsi que les agressions contre les personnes. Pour
ce faire, j'émets une proposition claire : l'instauration de l'état
d'urgence sur tous les territoires concernés », déclare la présidente du
groupe FN au conseil régional d'Ile-de-France dans un communiqué. La fille de
Jean-Marie Le Pen veut notamment organiser le dépôt dans les commissariats de
toutes les armes et munitions, « le tout sous peine d'un emprisonnement immédiat
». Elle demande l'interdiction de circuler sur certaines voies,
l'assignation à résidence de certaines personnes ainsi que l'autorisation des
perquisitions administratives jour et nuit. On va dire – bien sûr – que ce sont
là des mesures typiques de « l’extrême
droite » voire gaulliennes d’une certaine époque, c’est pourquoi, elle précise
: « Ces mesures restrictives de liberté ont été utilisées en 1985 par
François Mitterrand en vue de rétablir l'ordre républicain en
Nouvelle-Calédonie, pour des troubles infiniment moins graves que ceux
d'aujourd'hui », souligne-t-elle.
Saluons aussi le courage de Philippe de Villiers qui évoque une « guerre
civile ethnique» s'expliquant par « la faillite d'une politique
d'immigration massive et incontrôlée ». « Nous sommes dans une situation non
seulement de guérilla urbaine, avec les voitures qui brûlent et maintenant les
tirs à balles réelles, (mais)
de guerre civile ethnique. » Il demande que « les forces militaires
puissent fouiller les caves ou les appartements pour récupérer les armes
utilisées pour tirer sur les forces de l’ordre ».
Mais
même avec de telles mesures évidemment nécessaires, ce ne sera que partie
remise, car le mal est profonde et mine
la société française depuis plusieurs
décennies. Ce mal, c’est l’immigration inconsidérée alors même que notre
pays, en pleine crise économique, ne pouvait procurer ni un emploi, ni un toit
à chacun de ses enfants dans ce contexte déjà difficile. Là dessus, l’Islam s’est radicalisé et a recruté parmi
les jeunes des banlieues des
fantassins prêts à combattre.
Le
plus inquiétant, c’est la cécité de nos dirigeants face à la gravité de la
situation laquelle ne relève pas exclusivement du maintien de l’ordre. « Il faut que les esprits s'apaisent.
Il faut que la loi s'applique fermement et dans un esprit de dialogue et
de respect. Car l'absence de dialogue et
l'escalade de l'irrespect mèneraient à une
situation dangereuse. » Ainsi
a parlé Jacques Chirac, la semaine dernière quand les banlieues flambaient.
Au-delà des phrases aussi ritualisées
qu’inefficaces sur le respect de la loi, constatons que, pour le chef de l’Etat, la situation n’était
pas encore « dangereuse » mais qu’elle risquait seulement de le
devenir ! L’Elysée serait-il une tour d’ivoire du sommet de laquelle il ne voit
rien de ce que ses concitoyens constatent chaque jour ? Car enfin, ces émeutes
qui se répandent comme une traînée de poudre, – sous l’œil ironique des caméras
du monde entier qui enregistrent et diffusent l’embrasement du modèle
d’intégration social(iste) français – c’est
pire que l’Intifada à laquelle on songe spontanément. Celle-là, c’est «
la guerre des pierres ». Or, ce ne sont plus des pierres ou des boulons que les
émeutiers maghrébins lancent sur les forces de l’ordre : ils tirent à balles réelles contre les CRS,
lancent des cocktails Molotov sur les édifices publics, privés ou religieux et
incendient des milliers de véhicules. Si
ce n’est pas là une situation « dangereuse » qu’est-ce donc ? Une grande
répétition générale ? Un avertissement ? Une punition ?
« Des blessures et des frustrations
profondes se sont accumulées. Mais la violence n'est pas une réponse », a
insisté, le président de
Intégration ? Mais les émeutiers sont, pour la plupart,
les petits-enfants de ceux qui s’établirent chez nous
dans les années 60. Ils constituent la troisième génération, mais ne sont
français qu’administrativement ! Intégrés, ils le sont ! Mais à quoi ? Quelles
sont leurs « frustrations » ? Dans un reportage sur l’une de ces cités, publié
dans le journal « Le Point », un des
caïds résume les ambitions du quartier « sensible » : « La seule chose qui compte, c’est la tune, le sexe et
la loi du plus fort. » Et d’ajouter : « On peut te tuer
simplement parce que tu refuses de donner une cigarette. » Pour leur
répondre, Jacques Chirac prône – comme les socialistes – le « dialogue » dont
ces chérubins seraient frustrés ! Ce qui
les frustre réellement, c’est de voir la police sur « leur » territoire les
empêchant de continuer paisiblement le trafic de drogue, le racket des plus
faibles, le travail au noir, les boutiques et autres ateliers clandestins, le
stockage et la vente du produit de leurs rapines diverses… bref d’exercer une
véritable économie autarcique souterraine. Dans certaines cités « étrangères »
la vie sociale, culturelle et religieuse est même organisée d’après leur
croyance : pas de porc, pas d’alcool…
Sans doute, Nicolas Sarkozy fait-il entendre un son différent : « Quand on
tire à balles réelles sur des
fonctionnaires de police, on n’est pas un “ jeune”, on est un voyou », a-t-il déclaré au journal le Parisien.
Mais, précisément, l’Elysée et Matignon profitent de la crise pour attaquer l’action policière
du ministre
de l’Intérieur dont les propos auraient été
contre-productifs dans les banlieues. Chez Sarkozy on est convaincu
que c’est avec le feu vert du premier
ministre que, dans une interview publiée par « Libération », le ministre
délégué à
par une sémantique guerrière, imprécise »,
en réaction aux termes «
voyous et racaille » utilisés par
Nicolas Sarkozy à Argenteuil. Il eut certainement préféré l’expression de
« jeunes sauvageons » utilisés en
1998
par J.P. Chevènement alors ministre de l’intérieur. Mais notre « nettoyeur à
haute pression » n’est pas innocent d’un autre aspect de l’Intifada, qui n’est
pas le moins inquiétant.
Le
Bulletin d’André Noël
N° 1977
b- Les islamistes à la manœuvre
Si la police – et pourquoi pas bientôt
l’armée – sont nécessaires pour réprimer, comme il se doit, les émeutiers, il y
a aussi d’autres personnages qui entendent établir l’ordre, leur ordre. Ce sont
les « frères » musulmans,
islamistes qui étaient aussi au
cœur de l’émeute comme ils sont au cœur des cités. On a pu les voir
crier « Allah Akbar ! » au pied des barres de Clichy-sous-Bois,
en invitant leurs « frères » à « rester tranquilles ». «
Le Monde » qui rapporte la scène, note : «
à quelques mètres, les CRS se protègent avec leurs boucliers et apprécient
l'intervention. Cette scène, constatée dans la soirée du lundi 31
octobre, confirme de façon spectaculaire le rôle de médiation, voire de
maintien de l'ordre, que prennent et revendiquent les représentants de l'islam
dans les quartiers sensibles, surtout à l'occasion de tels accès de
violences. Ces initiatives ont été bien accueillies par les autorités. »
C’est évidemment le piège dans lequel tombent non seulement les élus locaux dépassés
par les événements, et
qui ne voyant pas plus loin que le bout de
leur nez, sont reconnaissants pour « l’aide » qui leur est apportée.
Mais c’est la même démarche qui a conduit
Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs à créer de toute pièce une structure
prétendument représentative de l’Islam en France. A charge pour cette
institution de gérer la communauté musulmane.
Maintenant,
c’est l’ordre public qui est
sous-traité ! Une réunion entre plusieurs organisateurs du service
d'ordre musulman et le préfet de Seine-Saint-Denis a ainsi eu lieu au Raincy,
l’autre lundi. «Dans ces quartiers, les maires ne peuvent plus rien
faire sans les représentants de la communauté musulmane», souligne un cadre
des Renseignements généraux de Seine-Saint-Denis.
Mais
ce faisant, les autorités renforcent, par cette reconnaissance, le poids et
l’influence des « frères » en même temps qu’ils confessent l’impuissance des
autorités légales à maîtriser la situation sans eux. Surtout, dans un premier
temps, les frères musulmans s’efforceront de calmer le jeu, à la satisfaction
des maires, des préfets et de nos ministres qui pousseront un « ouf » de
soulagement. Par la suite, ils se serviront de ces jeunes aguerris aux combats
de rues pour mener la guerre sainte contre les « infidèles » que nous sommes.
Mais cet avertissement-là ne sera pas plus entendu que les autres. Nous sommes
gouvernés par des imprévoyants et des apprentis-sorciers. En bref,
reconnaissons-le : nous sommes à notre tour colonisés !
Le
Bulletin d’André Noël
N° 1977
3- Diverses
appréciations.
a-Déclaration de Mgr Jean-Pierre Ricard
Archevêque de Bordeaux Président de
Mgr Jean-Pierre Ricard s’est exprimé officiellement
deux fois sur ce sujet…Un jugement à la hauteur de la situation !
« Réunis à Lourdes en Assemblée plénière, les évêques de France
expriment leur vive préoccupation devant les actes de violence et de
destruction que connaissent depuis quelques jours plusieurs de nos grandes
agglomérations. Des groupes de jeunes
s’affrontent durant la nuit aux forces de l’ordre et provoquent des peurs dans
les esprits. Les images des médias donnent à ces événements un fort
retentissement dans l’opinion publique et créent des méfiances entre les
différentes composantes de la population.
Nous devons nous interroger sur ce qui peut engendrer de telles spirales de
violence dans nos grands ensembles.
L’urbanisation récente, les difficultés de l’emploi pour les jeunes,
l’instabilité dans la vie familiale sont souvent évoquées.
Mais nous estimons que la répression et
l’incitation à la peur collective ne sont pas une réponse à la hauteur de ces
tensions dramatiques de notre société.
Nous tenons à souligner tout le travail qui est fait au quotidien par bien des
associations et des institutions afin de créer des liens de solidarité pour un
vivre ensemble fraternel. Beaucoup ne baissent pas les bras. Les écoles, les
diverses instances de formation, les éducateurs, les animateurs sociaux doivent
se sentir soutenus par nous tous. Nous
savons aussi combien peut être précieuse la présence de petites communautés de
religieuses dans les cités. Il est
vital d’ouvrir à ces nouvelles générations, souvent en mal d’espoir, un avenir
de liberté, de dignité et de respect de l’autre.
Lourdes, le samedi 5 novembre 2005
b- Discours de clôture de Mgr Ricard
Assemblée des évêques de France.
Le mercredi 9 novembre 2005
Le 8 décembre prochain, nous
fêterons le 40e anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. A quarante
ans de distance, nous pouvons rendre grâce à Dieu pour tout le dynamisme
apostolique qu’il a suscité dans notre Eglise. Son enseignement reste une
lumière sur notre route. La veille de la célébration finale, le 7 décembre,
était promulguée
Une actualité préoccupante
La déclaration que j’ai
publiée samedi dernier au nom de notre Assemblée a exprimé la vive
préoccupation qui est la nôtre devant la multiplication des actes de violence
et de destruction que connaissent nombre de grandes agglomérations. Deux
d’entre nous ont regagné dès lundi leur diocèse, manifestant ainsi le souci de
l’ensemble des évêques devant cette situation.
Nous ne pouvons, une nouvelle
fois, que condamner l’usage de la violence et marquer notre compassion auprès
de ceux qui en sont les victimes, en particulier les plus modestes qui ont
perdu leur outil de travail ou leur moyen de déplacement. Nous voulons aussi
souligner la difficulté du travail des forces de l’ordre, des pompiers, des
services publics et des élus locaux pour accomplir leur mission avec le sang froid
nécessaire dans ces circonstances.
L’ordre doit être rétabli.
Mais nous avons aussi rappelé que la seule répression et l’incitation à la peur
collective n’étaient pas une « réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques
de notre société » et qu’il « était vital d’ouvrir à ces nouvelles générations,
souvent en mal d’espoir, un avenir de liberté, de dignité et de respect de
l’autre ». Si « beaucoup ne baissent pas les bras », nous avons un devoir
impérieux de soutenir tous ceux - parents, éducateurs, enseignants, animateurs
sociaux, associations, prêtres, religieux et religieuses - qui œuvrent,
patiemment et souvent dans la discrétion, pour un vivre ensemble fraternel.
Il n’en demeure pas moins que
les événements de ces jours-ci doivent tous nous interroger. Nos choix,
individuels et collectifs, concernant l’organisation de la vie en société,
peuvent nous conduire, de fait, à créer ou entériner des situations d’exclusion
ou de ghetto. La responsabilité collective est du ressort des décideurs
politiques et économiques. Mais elle interpelle aussi la conscience de chacun.
L’égalité et la fraternité,
conditions effectives de la
liberté, sont dans les mains de tous ».
c- Réflexions de Mgr Williamson.
« Au risque d’être
qualifié de raciste, de Nazi, d’anti-sémite et je ne sais quoi encore, que
j’essaie d’exprimer un peu de bon sens catholique à propos des troubles qui ont
éclaté ces dernières semaines dans plusieurs grandes villes de France.
Au moment où j’électronise –c’est autre chose qu’écrire !– il semble que
le couvre-feu apaisera le problème à court terme et que l’argent du
contribuable français –quoi d’autre ?– est prévu pour l’adoucir à
moyen terme. Mais à long terme, si la guerre civile n’éclate pas cette fois-ci,
elle est inévitable en quelques années, et cela non seulement en France, mais
dans plusieurs grandes nations européennes, autrefois chrétiennes mais
maintenant libérales, qui de par leur libéralisme ont importé du dehors une
grande population inassimilée et apparemment inassimilable.
Cette importation a eu lieu en France, en Grande Bretagne, en Allemagne et aux
Etats Unis entre autres, surtout depuis la deuxième guerre mondiale, pour deux
raisons principales. D’abord les Européens de ces pays ont voulu le confort du
matérialisme sans l’inconfort des bébés. Donc la main d’œuvre a manqué pour
leurs usines, et pour tous les travaux dont leurs diplômes universitaires
–devenus aussi communs que les pâquerettes– les rendaient désormais indignes.
La deuxième raison, c’est que les ennemis de Dieu, comme d’habitude plus
clairvoyants que ses amis, prévoyaient en cette importation d’une population
hétérogène un grand moyen de diluer l’identité nationale de ces pays qui de par
leur longue et fière histoire risquaient de résister à leur absorption dans le
Nouvel Ordre Mondial de l’Antichrist.
Mais ni l’une ni l’autre de ces deux raisons n’aurait pu jouer si le
libéralisme n’avait pas dissous le bon sens de ces nations. En effet, le bon
sens s’exprime dans le proverbe, « Qui se ressemble, s’assemble », et
normalement on ne cherchera pas à assembler ceux qui ne se ressemblent pas.
Mais le libéralisme avec son faux-semblant d’égalité et de charité s’affirmera
supérieur à ce bon sens et se fera fort de passer outre à ses réserves, en
diluant le plus possible la fierté nationale. Encore une fois, c’est un
châtiment que ces nations n’ont pas volé.
Car si elles avaient gardé
Remarquez comment dans chacune de ces citations c’est dans le Christ que
St Paul encadre l’égalité des divers êtres humains. Autrement dit, notre
égalité est devant Dieu, et ne s’épanouira pleinement qu’au ciel. Pour
rien au monde St Paul n’aurait nié ou effacé notre diversité et inégalité devant
les hommes. Pour l’inégalité sur terre de Juif et Grec, voir Romains et
Galates ; d’esclave et homme libre, Philémon ; d’homme et de femme,
Ephésiens et Colossiens. Voilà la volonté de Dieu pour la vie des hommes sur
terre : que le Catholique sauve le Juif, que l’homme libre soit père pour
son esclave et que l’homme soit le chef de la femme. Et c’est parce que les
hommes blancs ont cessé de sauver les Juifs, d’être pères pour les autres races
et d’être les chefs de leurs femmes qu’ils sont punis respectivement par la
domination de la finance, par le refus de suivre des autres races et par le féminisme
déchaîné.
Car ces blancs, en refusant le Christ, ne comprennent plus la dimension divine
de la vraie égalité des hommes, mais par orgueil ils retiennent le sens de la
valeur de tout homme, et alors toute cette égalité d’éternité est à caser dans
cette petite vie humaine, où elle écrase les hiérarchies voulues par Dieu entre
les gens, les classes et les sexes. Aussi en affirmant l’égalité des hommes
sans le Christ et sans la vie éternelle, ces blancs trahissent-ils et les
Juifs, et les esclaves, et les femmes.
Avant le Christ, personne de sensé ne pensait à nier les différences entre les
races, les classes et les sexes. Avec le Christ, personne de sensé n’imaginait
que l’égalité des hommes dans le Christ effaçait ces différences, elle les
transcendait. Mais l’homme moderne, après le Christ pour ainsi dire, en
refusant toute transcendance ne comprend plus rien, et il faudra probablement
que beaucoup plus que seulement ses voitures soit livré aux flammes pour qu’il
commence à comprendre.
Et alors ? Et alors prions pour que les grandes catastrophes à venir dans
un futur sans doute proche ouvrent le plus grand nombre possible d’yeux pour le
salut du plus grand nombre d’âmes, et si la race blanche ne voudra toujours pas
se convertir, prions pour de grandes conversions de juifs et musulmans et
noirs, pour qu’ils prennent la relève des blancs sur le chemin du ciel. Dieu
premier servi ! Tout honneur à ses serviteurs, d’où qu’ils viennent !
+ Richard Williamson
d- Réactions de l’AGRIF.
« Les incendies et
saccages d’églises parmi bien d’autres faits terroristes témoignent de ce que
les émeutiers de la guérilla urbaine sont non seulement des racistes
anti-français mais aussi anti-chrétiens.
Les media du monde entier
voient bien dans cette première étape de guerre civile l’importance du fait
islamiste. Le gouvernement français ne s’y trompe d’ailleurs pas puisqu’il
négocie avec les organisations de cet islamisme la trêve subventionnée qui leur
sera bien avantageuse avant une nouvelle avancée. Il va payer des salles de
sport et de réunion aux émeutiers et financer les éducateurs formés par les
frères Ramadan, on peut leurs faire confiance… Ce gouvernement est tragiquement
lâche.
Comment ne pas noter aussi
l’extrême discrétion pour l’instant de certains sur les origines
idéologico-religieuses du soulèvement ?
Nous serons attentifs sur ce
point. En attendant j’appelle les délégués, les militants et les adhérents
de l’AGRIF à recueillir tous les témoignages, photos, documents et coupures de
presse dont nous aurons besoin pour les actions judiciaires ».
4- Les sites islamistes jouent la surenchère
Source : acmedias
09/11/2005 | France
| Source
: TF1
Les émeutes
urbaines en France sont exploitées à l'envi par des internautes islamistes, qui
tentent de les récupérer pour appeler au « djihad ».
"Paris brûle", titre le site al-firdaous avec, à l'appui, 57 photos
de voitures calcinées et de bâtiments éventrés. Les photos sont accompagnées de
slogans incendiaires : "Allah Akbar!", "Allah, ajuste les
frappes des moudjahidine!", "Allah, accorde-leur la victoire !"
"L'Intifada, à laquelle les responsables français ne s'attendaient pas,
va-t-elle se transformer en un front jihadiste ?", feint de s'interroger
un autre internaute. "Ces jeunes doivent s'enorgueillir d'être des
moudjahidine", répond-il lui-même.
"Les actes de violence s'intensifient en France malgré les mises en garde
des responsables et les menaces de lourdes peines de prison.
révolution islamique.
Excuses
C'est le gouvernement français qui a commencé par provoquer les musulmans dans
ce pays", estime "Mohammed Hafedh" sur al-saha. Pour éteindre
"l'Intifada", il préconise "la démission du ministre de
l'Intérieur, des excuses du Premier ministre pour les mauvais traitements
infligés aux musulmans, des négociations immédiates avec les dirigeants des
musulmans en France pour satisfaire leurs revendications et l'ouverture d'une
enquête sur les causes du déclenchement des émeutes, en vue de présenter à la
justice les responsables de la mort des deux musulmans". Mais, lance-t-il,
"les troubles vont se poursuivre et s'étendre".
Bon nombre d'internautes font assumer à Nicolas Sarkozy la responsabilité de
cette violence. "La politique sécuritaire appliquée par le ministre
l'Intérieur, fondée sur la répression tous azimuts, a échoué
mortellement", décrète l'un d'eux sur al-firdaous. "La police
française a causé la mort par électrocution de deux jeunes musulmans. Les
musulmans ont manifesté. La police a riposté violemment en lançant des grenades
lacrymogènes contre des fidèles dans une mosquée durant la prière. Et de plus,
le ministre de l'Intérieur a traité de 'racailles' les immigrés
musulmans", affirme "Ibn al-Fourat". (Source : TF1)
5-
D’autres
faits passés sous silence dans la grande presse française.
Source : AFP
a-
Deux
cocktails Molotov lancés contre le presbytère d'une église à Sète
Deux cocktails
molotov ont été lancés dans la nuit de dimanche à lundi contre le bâtiment du
presbytère de l'église de l'Ile de Thau à Sète sans faire de dégâts, a-t-on
appris de source policière et auprès du prêtre de cette paroisse.
Un des engins a atterri à l'extérieur du bâtiment et le second est entré à
l'intérieur en brisant une vitre, a-t-on indiqué de même source.
"Il n'y a rien du tout comme dégâts. Le cocktail molotov a été lancé
contre un appartement où je n'habite pas, j'habite au-dessus. Il a atterri sur
le dallage mais rien n'a brûlé, il y a eu juste une grosse fumée", a
déclaré le prêtre de la paroisse, le père Leroux, joint par téléphone par
l'AFP.
"Je ne crois
pas que l'église était visée en particulier", a-t-il ajouté en affirmant
"ne pas être choqué du tout".
"Nous avions eu des incidents bien plus graves il y a des années",
a-t-il ajouté.
Un autre incident a touché, dans la nuit de samedi à dimanche, une église à
Liévin (nord de
b-
Un
cocktail Molotov lancé vendredi sur la synagogue de Garges-lès-Gonesse
Un cocktail Molotov a été lancé vendredi soir lors des violences
urbaines dans la cour de la synagogue de Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), sans
faire de victime mais endommageant légèrement la façade de l'édifice, a-t-on
appris dimanche de sources concordantes.
L'engin incendiaire "est tombé dans la cour" vers 22H00 et a été
rapidement éteint par les pompiers, a-t-on indiqué de source policière.
A cette heure-là, les "offices étaient terminés et la synagogue était
vide", a ajouté le président du Conseil des communautés juives du Val
d'Oise, Moshé Cohen Sabban, qui a précisé que la façade de l'édifice avait été "légèrement
abîmée". Tout en regrettant l'incident, M Cohen Sabban a souhaité ne pas
le commenter davantage, pour ne pas "jeter de l'huile sur le feu en ces
périodes de troubles".
"On voudrait que la communauté juive reste étrangère aux événements. Mais
ça n'interdit pas de rester vigilant sur ce qui se passe", a-t-il précisé.
Une plainte contre X a été déposée dimanche au commissariat de
Garges-lès-Gonesse par des membres de la communauté juive de la ville, selon
une source policière.
Source :AFP
cc- Deux églises ont été attaquées lors des
émeutes d'une nuit précédente (10 11 2005).
DDe nombreux
médias étrangers s'en font l'écho mais étrangement la presse nationale -
télévisions, rrradios et journaux - reste muette.
On pourrait encore à ce niveau imaginer
qu'un correspondant étranger a monté un fait en épingle et que les journalistes
hexagonaux sont plus au courant de la réalité, mais nous avons fait un deuxième
constat édifiant.
En fin de matinée, utilisant le service Google Actualité qui scrute
automatiquement de nombreuses sources d'informations, nous trouvons enfin la
trace d'un article de Libération parlant de ces attentats. Mais surprise,
l'article avait déjà été modifié et ne contenait plus aucune trace de ces deux
attaques contre des lieux de culte.
5- Encore au sujet de la messe traditionnelle….
Voici le script de ce qu'Europe
La bande son est accessible au
lien ci-dessous. Le reportage a été diffusé dimanche matin un peu avant 8 h40.http://www.europe1.fr/antenne/touteslesreferences.jsp?periode=0&dajej=06/11/2005&ddj=2&hr=8#
A Angers le retour de la messe en
latin suscite la polémique. Sans doute l’une des conséquences du rapprochement
opéré par le Pape benoît XVI avec les catholiques traditionalistes. En tous les
cas la décision prise par l’évêque d’Angers d’organiser des messes en latin à
partir du mois de janvier n’est vraiment pas vue d’un bon œil. Elle est
vivement critiquée par certains paroissiens de l’église NotreDame.
Reportage de notre correspondant dans l’ouest,
François Coulon.: « A 9 h 30 ce sera la messe en français avec un prêtre face au
public, à 11 h on passera au latin avec un célébrant qui tournera le dos aux
fidèles façon saint Pie V. Le cocktail prescrit par l’évêque d’Angers se révèle
détonnant. Plusieurs dizaines de paroissiens de l’église Notre Dame refusent la
cohabitation avec les cathos traditionalistes. Certains ont présenté leur
démission à Monseigneur Bruguès. Patrick est l’un d’entre eux.
Patrick : «
Ca choque énormément de personnes âgées. Il y a eu des lettres de personnes
âgées qui ont modifié leurs testaments. A leurs morts, ils léguaient une partie
de leurs biens à l’Eglise. Or là, ils ont modifié leurs testaments à cause de
cette décision parce qu’ils la trouvent choquante et ils trouvent que c’est un
retour en arrière invraisemblable. J’ai peur que ce soit un peu du clientélisme
si vous voulez »
François Coulon : « C’est à dire ? »
Patrick : «
C’est à dire que bon ils s’aperçoivent que les églises sur Angers sont en train
de se vider etpourquoi pas s’ouvrir à d’autres pratiques si vous voulez. Quand
ces gens là seront installés, progressivement on va leur céder la place. »
Après l’élection de Benoît XVI, notre évêque nous impose les tradis sans droit
réel à la discussion moi je préfère mettre les voiles lâche une vieille
paroissienne désabusée.
Nantes, François Coulon pour
Europe 1
Une loi contre l’évangélisation des Algériens
Le gouvernement algérien approuve une loi
contre l’évangélisation des algériens…
Le
conseil de gouvernement a examiné hier le projet
Le
texte prévoit des dispositions visant à mettre un terme aux activités anarchiques
d’associations ainsi que des personnes étrangères, et à contenir par la force
de la loi les entreprises de prosélytisme menées à l’endroit des musulmans en
Algérie.
Le Conseil de gouvernement a examiné et
endossé hier un avant-projet de loi fixant les conditions et règles d'exercice
des cultes autres que musulman, présenté par le ministre de
7- Un entretien
exclusif avec Mgr Fellay, supérieur de
Le Journal Présent a obtenu de Mgr Fellay un entretien le 5
novembre. En voici le
texte.
—
Monseigneur, vous avez rencontré Benoît XVI fin août. Dans quelles
circonstances cette entrevue a-t-elle eu lieu ?
— C’est depuis l’an 2000 que nous avons quelques discussions avec Rome pour
essayer de voir comment on peut améliorer nos relations avec l’Eglise
officielle. Mais il faut dire que le premier pas est venu de Rome. Nous avons
toujours affirmé que nous étions catholiques, et nous l’avons manifesté par le
pèlerinage de l’Année Sainte à Rome – ce pèlerinage a beaucoup marqué les
esprits, y compris dans
— Le Pape a l’avantage de bien connaître le dossier. Vous avez souligné
dans DICI trois points notamment que le Saint-Père a évoqués pour améliorer la
situation : l’état de nécessité que vous invoquez, par rapport à votre lien
avec le Pape ; la perception du Concile à la lumière de
— Il y a bien évidemment des points communs. Ce n’est pas un dialogue de
sourds. Il y a des points de rencontre où l’on parvient à s’expliquer. Sinon,
toute discussion serait absolument inutile. Cependant, et c’est notre drame
depuis le début, nous nous heurtons à une incompréhension de la part de Rome
sur notre position. Néanmoins je pense que l’on arrive, petit à petit, à se
faire mieux comprendre sur ce que nous faisons. Ce n’est pas encore une
compréhension complète, mais il y a manifestement un progrès. Et pour que ce
progrès se poursuive, il n’y a pas, humainement parlant, d’autre solution que
de se parler – ou alors il faut qu’une grâce infuse du Bon Dieu soit accordée à
nos interlocuteurs. D’où, et c’est pour nous une raison fondamentale, cette
volonté d’aborder le problème avec le Saint- Siège pour le résoudre. Ce qui ne
veut pas dire : résoudre le problème comme peut l’entendre l’opinion commune, à
savoir : on fait un accord et tout est réglé. Car on peut se dire
le cardinal Ratzinger est proche du dossier depuis longtemps. En ce sens-là,
c’est un de ceux qui est, peutêtre, le plus susceptible de percevoir le
problème.
— Cette avancée a-t-elle connu un saut qualitatif avec le changement de
pontificat, ou n’est-ce que la suite d’une progression commencée depuis
longtemps ?
— Un peu des deux. Je pense qu’il y a une progression avec le nouveau Pape.
Est-elle qualitative ? Je l’espère… Je n’en suis pas absolument certain. Mais
je l’espère quand même. Le journaliste italien Messori raconte une petite histoire
: « Un jour, dit-il, j’ai essayé de faire avouer à Jean- Paul II que, quand
même, il y avait des choses qui n’allaient pas dans l’Eglise. Et le Pape a tapé
du poing sur la table comme pour dire que tout allait bien. » Alors qu’un
cardinal Ratzinger, de son côté, reconnaissait que tout n’allait pas bien. Je
pense vraiment qu’il y a une volonté chez Benoît XVI de freiner certaines
avancées du Concile. Faut-il dire les arrêter ? Je le pense. Les supprimer ? Je
l’espère. Mais jusqu’où cela va-t-il ? C’est là que j’hésite à parler d’un saut
qualitatif, parce que je crois que, au fond, ce sont les mêmes principes qui
animent Benoît XVI et Jean-Paul II. Mais effectivement il me semble que Benoît
XVI veut aller moins loin.
— Jusqu’où, pour vous, va l’état de nécessité – quand on voit Campos,
pour lequel on sait vos réserves, ou, plus généralement, les lieux de culte
accordés ici ou là, plus fréquemment ces derniers temps ? Où placez-vous la
barre ?
— L’état de nécessité est un état dans lequel on est obligé de faire appel à
des moyens qui sortent de l’ordinaire pour survivre. Autrement dit, si en
suivant les ordres qui nous seront donnés dans la structure canonique qu’on
voudra bien nous offrir, on nuit au bien des âmes au niveau de la foi ou de la
liturgie, etc., cela s’appellera un état de nécessité. Il n’y aura plus d’état
de nécessité au moment où les prêtres et les fidèles attachés à
— Mais si vous acceptez les discussions actuelles, la solution, à vue
humaine, peut-elle ne pas passer par une cohabitation ? Il semble difficile
d’obtenir d’un seul coup une inversion… Et, dans une même maison, la règle doit
être commune. Ou alors ce sont deux maisons parallèles. — Tout à fait.
Je distingue deux choses : le principe et ses conséquences courantes. Par
exemple, dans une maison, vous avez une fuite de gaz qui alimente un incendie.
Du moment que vous avez coupé le gaz, l’incendie va encore durer un peu, mais
il finira par s’éteindre. C’est ce que nous demandons : que l’on s’attaque à la
cause, que l’on coupe le gaz. Même s’il y a encore du feu à ce moment-là, nous
serons d’accord pour coopérer ; mais il faut que le principe destructeur soit
identifié et que le gaz soit effectivement coupé.
— Mais ce n’est qu’une analogie…
— Ah non, non… C’est beaucoup plus qu’une analogie. Les principes de
— C’est au moins une énorme différence de perspective. Ces principes
que vous dénoncez, sont ceux qu’ils considèrent comme habituels ; et non comme
une fuite de gaz…
— Justement. Il faut profiter de ces discussions pour amener les autorités
romaines à une évaluation de la situation différente. La différence de
perspective n’est pas totale ; il y a déjà des personnalités, à Rome et parmi
les évêques, qui ont parfaitement compris cette situation et ses causes.
Concrètement : ça va mal dans l’Eglise, il n’y a plus de vocations, on fait
n’importe quoi en liturgie, le catéchisme n’existe plus, les écoles catholiques
on peut les chercher… Tout cela veut dire que la vie catholique d’aujourd’hui
est moribonde. Il y a des causes. Et nous disons : tant que vous laissez en vigueur
ces causes, cela ne sert à rien de coopérer. Mettons-nous d’accord. Travaillons
à supprimer ces causes. Si nous sentions du côté de Rome cette volonté, nous
répondrions présent tout de suite. Tant que Rome nous dira : venez travailler,
mais laissez-vous couper des principes de
— La question de la messe, qui est le point le plus simple de vos
demandes, vous paraît pouvoir être libéralisée de façon partielle. Pourquoi
êtes-vous aussi optimiste, que vous pensiez qu’il y en ait une ? Et aussi
pessimiste que vous pensiez qu’elle ne soit pas complète ? Et qu’est-ce qu’une
libéralisation partielle ?
— Je me fonde sur ce qui s’est passé jusqu’ici. On voit très bien que Rome – le
Pape et certains prélats – a parfaitement compris que l’ancienne messe ne peut
pas être interdite, qu’il n’y a pas d’arguments théologiques, pas d’arguments
canoniques qui permettent d’interdire cette messe. C’est une question de droit.
Et comme Rome sait cela, nous concluons qu’un jour ou l’autre il y aura une
libéralisation. Ne pas permettre cette situation de droit, c’est une injustice.
Alors pourquoi pas une libéralisation totale ? Parce que ces mêmes autorités,
qui d’un côté reconnaissent ce principe, d’un autre côté se voient extrêmement
gênées par l’attitude des progressistes, et craignent une réaction qui leur
ferait perdre peut-être jusqu’au contrôle de l’Eglise. Ce sont leurs propres
paroles. D’où, une permission plus ample que celle d’aujourd’hui, parce qu’ils
voient bien que l’indult est actuellement beaucoup trop dépendant de la
mauvaise volonté des évêques pour qu’on puisse même parler d’une permission. Il
faut davantage de liberté, mais pas trop de liberté pour ne pas trop exciter
les progressistes. C’est un compromis.
— Comment pourrait s’exprimer cette libéralisation partielle dans la
pratique ?
— Très simplement. Nous demandons que soit reconnu le droit de l’Eglise.
Puisque c’est une question de droit, reconnaissez le droit. Dites simplement :
cette messe n’est pas interdite. C’est tout ; et puis après voyez ce qui va se
passer. Laissez faire l’expérience de
— Et qu’est-ce qui ferait qu’elle ne serait que partielle ?
— L’opposition des ordinaires qui, pour une part, se dressent contre cette
messe, parce qu’ils y voient la négation du Concile et des réformes et, pour
une autre part, peut-être plus pragmatique, qui voient dans cette
libéralisation un possible chaos dans les diocèses. Ce que je ne crois pas
personnellement, mais certains semblent le percevoir ainsi. Pour nous, il n’est
pas question de gagner ou de perdre. C’est beaucoup plus profond. Nous voyons
dans cette messe un principe de solution pour sortir de la crise. Ce n’est pas
une simple question liturgique : c’est le sacrifice de Notre Seigneur dans une
liturgie sainte, c’est un remède extrêmement puissant pour rétablir la vie de
la grâce, pour restaurer les principes catholiques, la foi, les exigences
morales, qui en relativement peu de temps changeraient ce climat délétère, cet
esprit moderne dans l’Eglise qui démolit tout. C’est pour cela que nous
demandons la messe. Pas pour nous puisque nous l’avons déjà, mais pour
l’Eglise, pour toutes ces âmes qui souffrent, assoiffées, asphyxiées, afin
qu’elles puissent respirer à nouveau. Bien sûr, cela nous fera du bien à nous
aussi, mais d’abord cela fera du bien à l’Eglise. Encore une fois nous ne
sommes pas le problème. Mais nous pourrions apporter une partie de la solution
au problème majeur de l’Eglise.
— Si
— Je ne pense pas que ce soit la solution. Comme Mgr Lefebvre nous le disait,
une fois le Pape revenu, nous déposerons entre ses mains notre épiscopat. Nous
sommes tout à fait disposés à le faire. Mais on voit très bien que Rome essaye
de nous favoriser, parce qu’elle perçoit en nous un bien potentiel pour
l’Eglise. Ce serait donc contre-productif de dire : on va détruire ce bien potentiel
pour le bien de l’Eglise. C’est même contradictoire.
— Mais cette solution ne se réduirait pas à la stricte position de
— Quand nous traitons avec Rome, nous ne traitons jamais dans une perspective
limitée à
— Vous dites qu’il n’y a pas de « négociations » avec Rome…
— Il n’y a pas de négociations dans le sens où nous n’avons rien à négocier. La
foi est simple, on ne peut pas la découper en morceaux, c’est tout ou rien.
Nous, nous voulons tout. Et ce tout, nous avons le droit de le recevoir de
l’Eglise, et c’est ce que nous réclamons. Rien de plus, mais rien de moins.
— C’est là les « sérieuses restrictions » que vous avez déjà évoquées à
propos de vos discussions avec Rome ?
— Oui. A tout ce qui sera comme un amoindrissement de notre foi, nous sommes
obligés de dire non.
— Il y a donc au moins le point de la perception du Concile qui achoppe
?
— Il n’y a aucun doute, c’est la pierre d’achoppement.
— Et le Pape le perçoit comme tel ?
— Il le perçoit comme une sérieuse pierre d’achoppement, oui !
— Mais un point sur lequel il accepterait de négocier ?
— Je pense que oui. Dans le sens où le concile Vatican II est reconnu comme
n’étant pas du domaine du définitif. C’est un concile qui s’est voulu pastoral,
qui jamais ne s’est dit infaillible, et qui par là même peut être sujet à
discussion. Et puisqu’il est ainsi discutable – un peu comme pour l’ancienne
messe qui n’a jamais été supprimée, et dont nous demandons le droit de la
célébrer librement –, eh bien, pour ce concile nous demandons la liberté de le
discuter. En précisant que c’est lui-même qui s’est voulu pastoral et non
dogmatique, donc lié à des circonstances particulières, concrètes. Il est
historiquement dépassable, par sa nature même. On peut en discuter, il ne faut
pas en faire un dogme.
— A terme, on ne peut pas faire comme si le Concile n’avait pas existé.
On ne peut pas se retrouver à 1958…
— Non. On se retrouvera en 2006, 2007, 2008… On se retrouvera aujourd’hui.
L’Eglise doit se relever de l’état pitoyable dans lequel elle se trouve, à
l’époque qui est la nôtre.
— Et que pourra-t-elle retirer de cette expérience ?
— Elle en retirera d’une part que la fidélité au passé est fructueuse et
d’autre part que l’amour du monde est stérile… Le Bon Dieu va-t-il intervenir
pour faire la leçon ? Ce n’est pas impossible. Je ne l’exclus pas. Mais avec
tremblement.
— Et les bonnes choses, les développements qui ont pu être faits dans
ce cadre général que vous n’acceptez pas…
— Eh bien, les développements heureux seront conservés. L’Eglise est
suffisamment sage, elle est guidée par l’Esprit-Saint, elle saura garder les
bonnes choses.
— Pourriez-vous maintenant nous donner votre sentiment sur les
événements qui ont secoué
— Cela a fait du bruit, c’est évident. Et je vous réponds volontiers. D’une
part, d’une manière globale, la situation de
— Et il n’y a rien qui puisse justifier leur position ? Est-ce qu’on
peut s’interroger au sein d’une société comme la vôtre – même si, à la rigueur,
cette question n’a pas lieu d’être – sans que cela provoque pareille affaire ?
— Evidemment ! cela se produit tous les jours. Seulement, dans n’importe quelle
société, il y a des règles. Du club de football à l’entreprise, dans n’importe
quelle société, vous avez un certain nombre de lois qu’il faut respecter, même
quand il y a des problèmes. Mais lorsqu’il s’agit d’exposer ces problèmes, si
l’on veut jouer au franc-tireur, si l’on veut « casser la baraque », cela
oblige l’autorité à protéger le bien commun, le bien de la société contre ces
attaques. Il ne s’agissait pas d’une simple contestation : les actes étaient,
en soi, graves. Et c’est ce qui a provoqué des mesures graves de la part de
l’autorité.
— Mais ne pourrait-on pas dire que
— C’est un danger inhérent à notre situation. Jamais nous ne prétendrons que
notre situation actuelle est une situation normale par rapport à Rome. Il est
vrai que cette situation dans laquelle nous nous trouvons ouvre la porte à de
telles comparaisons, même si elles ne sont pas justifiées. Je voudrais
simplement dire qu’il ne faut pas considérer uniquement les actes posés, il y a
aussi le motif qui inspire ces actes. Nous pensons que, dans ce qui s’est fait
et dit, il y a suffisamment d’éléments pour qu’un fidèle puisse se faire un
jugement.
— Vous donnez l’impression d’être, en général, optimiste. Qu’est-ce
qui, en dehors de votre naturel peut- être, vous donne cet optimisme ?
— La foi ! La foi me donne des certitudes. Dieu ayant promis son assistance à
l’Eglise, ne l’abandonnera pas. Je vois l’Eglise dans la peine, je vois
l’Eglise qui souffre, et je sais, par la foi, que cet état ne durera pas, que
cette crise qui fait mal aux âmes, sera surmontée. Il y en aura d’autres parce
que je sais aussi que l’Eglise est militante, qu’elle est au milieu d’un monde
qui ne l’aime guère ; il y aura donc d’autres souffrances qui seront aussi
surmontées. Mon optimisme est vraiment dans le Seigneur. C’est toute notre
religion qui nous l’apprend en nous faisant chanter que notre joie est dans le
Nom du Seigneur, notre force, notre aide est dans le Nom du Seigneur. La raison
de mon optimisme est là.
— Et cela se renforce-t-il pratiquement ?
— Je vois une ligne générale. Depuis plusieurs années, on constate qu’on arrive
au creux de la vague. Je pense même qu’on est déjà en train de remonter. Tout
d’abord, la génération des hommes du Concile est en train de disparaître. Le
Bon Dieu les rappelle à lui. La génération suivante, qui n’a pas connu le
Concile ou de façon indirecte seulement, n’y est pas attachée comme celle qui
l’a précédée. Ces jeunes prêtres ressentent un vide ; ils cherchent. Et ils se
rendent compte aussi que nous ne connaissons pas ce sentiment de vide, parce
que nous avons une solution.
C’est une donnée objective. On le constate tous les jours : le nombre de
prêtres, religieux, religieuses, qui s’adressent à nous augmente. Tout comme le
nombre d’évêques qui nous manifestent leur sympathie. Pour l’heure, ces évêques
restent silencieux ; certains sont français… On reçoit des témoignages de
prêtres et de fidèles qui montrent bien que, sans que nous y soyons pour
grandchose, nous sommes pour eux un espoir. Pas nous bien sûr, mais notre mode
de vie, ce que nous faisons, ce à quoi nous tenons… Il y a même des vicaires
généraux qui nous disent : tenez bon, vous êtes notre seul espoir… C’est assez
nouveau… Et c’est en augmentation ; c’est un peu comme les premières herbes
dans le désert. Pas encore la prairie, mais il y a les brindilles qui commencent
à sortir. Pas tout à fait le printemps, il n’y a pas encore assez
d’hirondelles. Mais on devine que ça vient !
— Il y a donc une certaine satisfaction ?
— Si nous manifestons pour une part encore un enthousiasme assez réservé, c’est
que nous ne voudrions pas que des prêtres et des fidèles, après un enthousiasme
excessif, tombent dans la déception. C’est un processus lent, il va du bon
côté. Mais si on a soudain un enthousiasme exagéré et qu’il est déçu, il
difficile de se relever.
— Il en faut tout de même un peu…
— Bien sûr… Encore une fois on va dans la bonne direction. Il y a un an à peu
près le cardinal Castrillon Hoyos me disait son découragement. Je lui répondais
: je ne suis pas découragé. Je constate que cela avance du bon côté. C’est
lent, mais c’est dans les mains du Bon Dieu.
Propos recueillis par Olivier Figueras
Présent —
Samedi 5 novembre 2005 - pp. 1 et 8