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n° 29

 

 

Le 19 novembre   2005

Sommaire

Les Nouvelles de Rome

Benoît XVI et le bienheureux Charles de Foucauld

Benoît XVI et le décret du Concile Vatican II sur le rôle des laïcs 

Benoît XVI et  la coopération entre les peuples et les religions

Benoît XVI invite le chef orthodoxe grecque

Benoît XVI et la session publique des Académies Pontificales  

Le Vatican bannit les homosexuels des séminaires

Un jugement de Claude Barthe sur les premiers mois du Pontificat de  Benoît XVI

Les Nouvelles d’Italie

Les Nouvelles religieuses de France

La Révolution des banlieues

Paroles anti-françaises.

Un projet de mosquée à Nice suscite l'hostilité des riverains et du maire

Des nouvelles de Russie

Les nouvelles d’Espagne

Les nouvelles du Portugal 

Nouvelles de Terre Sainte.

Les interviews de la semaine.

a-    le cardinal Castrillon Hoyos

b-    le cardianl Médina dans Présent.

 

Benoît XVI et le bienheureux Charles de Foucauld

Benoît XVI est venu vénérer les reliques des nouveaux bienheureux à l’issue de la célébration eucharistique présidée par le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les Causes des saints, en la basilique Saint-Pierre, le dimanche matin, 13 novembre.

Dans son allocution,  le pape a souligné tout d’abord la spiritualité de l’Incarnation chez Frère Charles : « Chers frères et sœurs dans le Christ. Rendons grâce pour le témoignage donné par Charles de Foucauld. Par sa vie contemplative et cachée à Nazareth, il a rencontré la vérité de l’humanité de Jésus, nous invitant à contempler le mystère de l’Incarnation; en ce lieu, il a appris beaucoup sur le Seigneur, qu’il voulait suivre avec humilité et pauvreté ».

Le pape soulignait cette « fraternité universelle » qui découle de cette spiritualité: « Il a découvert que Jésus, venu nous rejoindre dans notre humanité, nous invite à la fraternité universelle, qu’il a vécue plus tard au Sahara, à l’amour dont le Christ nous a donné l’exemple. Comme prêtre, il a mis l’Eucharistie et l’Évangile au centre de son existence, les deux tables de la Parole et du Pain, source de la vie chrétienne et de la mission ».

Depuis la fenêtre de son bureau, place Saint-Pierre, le pape a également souligné, en français, après l’angélus, l’aspect eucharistique de la spiritualité du nouveau bienheureux: « Je vous salue, chers pèlerins francophones. Charles de Foucauld, qui vient d’être béatifié, nous invite à suivre spirituellement le chemin de Nazareth et le silence qu’il vécut au désert. En effet, c’est de là, avec Marie, que nous pouvons découvrir le mystère du Christ, qui s’est fait humble et pauvre pour nous sauver, pour faire de nous des fils d’un même Père et des frères en humanité. Comme le Frère Charles, puisons dans le mystère eucharistique et dans la contemplation la force pour l’existence et pour le témoignage par lequel nous contribuons à l’évangélisation ».

Après son allocution, le pape a salué personnellement les évêques présents, mais aussi un groupe de Touaregs, ces « Hommes bleus » – djellabas bleue, ou blanche, ou sombre, chèches blancs -, des tribus à l’hospitalité légendaire, et auprès desquels frère Charles de Foucauld a vécu, dans le désert du Sahara); parmi eux, deux femmes dans leur plus beaux atours. Des mains serrées, des mots échangés: une rencontre particulièrement chaleureuse. Ils avaient participé à la célébration au plus près de l’autel de la confession.

Benoît XVI et le décret du Concile Vatican II sur le rôle des laïcs

Le dimanche 13  novembre , Benoît XVI, avant l’Angelus,  a prononcées ces paroles

Chers frères et sœurs!

Ce matin, dans la Basilique Saint-Pierre, ont été proclamés bienheureux les serviteurs de Dieu Charles de Foucauld, prêtre; Maria Pia Mastena, fondatrice des Sœurs de la Sainte-Face, et Maria Crocifissa Curcio, Fondatrice de la Congrégation des Sœurs carmélites missionnaires de Sainte-Thérèse de l\'Enfant-Jésus. Ils s\'ajoutent à la longue liste de bienheureux qui, au cours du pontificat de Jean-Paul II, ont été proposés à la vénération des communautés ecclésiales dans lesquelles ils ont vécu, dans la conscience de ce que le Concile œcuménique Vatican a fortement souligné, c\'est-à-dire que tous les baptisés sont appelés à la perfection de la vie chrétienne : prêtres, religieux et laïcs, chacun selon son propre charisme et sa vocation spécifique.

En effet, le Concile a accordé une grande attention au rôle des fidèles laïcs, en leur consacrant un chapitre entier – le quatrième – de la constitution Lumen gentium sur l\'Eglise, pour définir leur vocation et leur mission, enracinées dans le Baptême et la Confirmation, et visant à « chercher le Royaume de Dieu en traitant des choses temporelles et en les ordonnant à Dieu » (n. 31). Le 18 novembre 1965, les Pères approuvèrent un Décret spécifique sur l\'apostolat des laïcs, Apostolicam actuositatem. Celui-ci souligne avant tout que « la fécondité de l\'apostolat des laïcs dépend de leur union vitale avec le Christ » (ibid., n. 4), c\'est-à-dire d\'une solide spiritualité, nourrie par une participation active à la Liturgie et exprimée dans le style des béatitudes évangéliques. En outre, pour les laïcs, la compétence professionnelle, le sens de la famille, le sens civique et les vertus sociales sont d\'une grande importance. S\'il est vrai qu\'ils sont appelés individuellement à rendre leur témoignage personnel, particulièrement précieux là où la liberté de l\'Eglise rencontre des obstacles, le Concile insiste toutefois sur l\'importance de l\'apostolat organisé, nécessaire pour influencer la mentalité générale, les conditions sociales et les Institutions (cf. ibid., n. 18). A ce propos, les Pères ont encouragé les multiples associations de laïcs, en insistant également sur leur formation à l\'apostolat. C\'est au thème de la vocation et de la mission des laïcs que le bien-aimé Pape Jean-Paul II a voulu consacrer l\'Assemblée du Synode de 1987, au terme de laquelle a été publiée l\'Exhortation apostolique Christifideles laici.

En conclusion, je voudrais rappeler que dimanche dernier, dans la Cathédrale de Vicenza, a été béatifiée une mère de famille, Eurosia Fabris, appelée « Mamma Rosa », modèle de vie chrétienne dans l\'état laïc. A tous ceux qui sont déjà dans la patrie céleste, à tous nos saints et en premier lieu à la Très Sainte Vierge Marie et à son Epoux Joseph, nous confions le Peuple de Dieu tout entier, afin que grandisse en chaque baptisé la conscience d\'être appelé à travailler avec zèle et efficacité dans la vigne du Seigneur.

Benoît XVI et  la coopération entre les peuples et les religions
 
CITE DU VATICAN, 8 nov 2005 (AFP) - Le pape Benoît XVI a exhorté mardi les peuples du monde à "placer leur héritage culturel et spirituel et leurs valeurs spirituelles au service de la famille humaine partout dans
le monde".
Dans une lettre adressée à la "Deuxième Conférence sur le Dialogue et la Compréhension dans le sud-est de l'Europe" réunie à Istanbul, le pape écrit que "ce n'est qu'à travers le dialogue que peut vivre l'espoir que
le monde devienne une place de paix et de fraternité".
"Sans une base morale objective, même la démocratie n'est pas capable d'entretenir une paix durable", estime Benoît XVI qui condamne une nouvelle fois "le relativisme moral qui mine les effets de la
démocratie".
Le pape réaffirme en conclusion l'engagement de l'Eglise "à travailler sans relâche à la coopération entre les peuples, les cultures et les religions".
La conférence organisée à l'initiative du patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier et du rabbin Arthur Schneier, président de la Fondation américaine "Appel à la conscience", était  réunie en Turquie du 7 au 9
novembre pour promouvoir le dialogue et la compréhension entre les peuples du sud-est de l'Europe, du Caucase et de l'Asie Centrale.
 

Benoît XVI invite le chef orthodoxe grecque

 

CITE DU VATICAN, 17 NOV 2005 (VIS). Hier à Athènes (Grèce), le Cardinal Jean-Louis Tauran, Archiviste Bibliothécaire de la Sainte Eglise Romaine, a présenté la publication du fac-similé du Ménologe de Basile II, dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque apostolique vaticane. Il s'agit d'un texte liturgique de rite grec composé en 985.

Dans un message adressé au Cardinal pour l'occasion, Benoît XVI dit avoir "pris connaissance avec intérêt de la collaboration instaurée entre la Bibliothèque vaticane et l'Église orthodoxe de Grèce" pour cette publication.

Le Saint-Père charge le Cardinal Tauran d'exprimer à SB Christodoulos, Archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, ses sentiments cordiaux et fraternels, ainsi que sa "pleine satisfaction pour cet événement important, fruit des relations nouvelles qui se sont tissées après la visite inoubliable de Jean-Paul II à Athènes, à l'occasion de son pèlerinage jubilaire sur les pas de l'Apôtre saint Paul. Je me réjouis vivement -écrit encore le Pape- de constater qu'une coopération plus active se développe toujours davantage entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe de Grèce".

"Je vous charge de faire savoir à SB Christodoulos -ajoute le Pape à l'attention du Cardinal- la joie qui serait la mienne de l'accueillir à Rome, afin de signifier ensemble qu'une nouvelle étape est franchie sur ce chemin de réconciliation et de coopération. Témoignez-lui mon vif désir de développer avec plus d'intensité des rapports confiants et fraternels entre-nous, afin d'œuvrer ensemble aux nombreux chantiers de l'évangélisation. Nous pourrons notamment aider avec plus de force les nations européennes à réaffirmer leurs racines chrétiennes, afin d'en retrouver la sève nourricière et féconde, pour leur propre avenir, pour le bien des personnes et de la société tout entière. Ce sera une manière d'annoncer ensemble la Bonne Nouvelle du Christ au monde contemporain, qui en a tant besoin". "Ainsi répondrons-nous toujours davantage à l'ardent désir exprimé par le Seigneur lui-même: 'Que tous soient un!'", quand "nous pourrons célébrer la pleine communion retrouvée".

Benoît XVI et la session publique des Académies Pontificales 

CITE DU VATICAN, 17 NOV 2005 (VIS). Mardi 15 novembre s'est déroulée au Vatican la dixième session publique annuelle des Académies pontificales, une manifestation organisée par le Conseil de coordination créé en 1995 par Jean-Paul II. Le thème de cette année, dont était chargé l'Académie de St.Thomas-d'Aquin et l'Académie de théologie, était: "Le Christ, fils de Dieu et homme parfait, mesure de l'humanisme véritable". La session a compris la remise des prix des Académies pontificales. Benoît XVI, qui a adressé un message aux participants, a attribué le prix 2005 à Giovanni Catapano (Italie) pour: "Le concept de philosophie dans les premiers écrits de saint Augustin". Une médaille d'honneur a été décernée à Santiago Sanz Sánchez (Espagne) pour: "Rapports entre création et alliance dans la théologie contemporaine", une autre à Mariano Marianelli (Italie) pour: "La métaphore retrouvée. Mythes et symboles dans la philosophie de Simone Weil".

Dans son message, le Pape dit apprécier le thème choisi à cause "de son caractère central et essentiel pour la réflexion théologique comme pour l'expérience de foi de tout chrétien. Profondément marquée par une subjectivité qui touche souvent à l'individualisme extrême ou au relativisme, la culture actuelle pousse les hommes à n'être qu'à la mesure d'eux-mêmes, perdant de vue ainsi les objectifs non référents à un moi devenu le seul critère d'évaluation de la réalité et des choix"."Ainsi l'homme tend-il a se replier de plus ne plus sur lui-même, à s'enfermer dans un microcosme essentiel suffoquant, sans plus d'idéaux ouverts à la transcendance et à Dieu. A l'inverse, lorsqu'il se dépasse sans se laisser enfermer dans l'égoïsme, l'homme est-il capable d'un juste regard sur autrui comme sur la création". "De telles tendances et de tels courants culturels tendent à maintenir les hommes dans un état infantile alors que la Parole de Dieu nous encourage à aller vers la maturité. Elle nous invite à tendre toutes nos forces vers un humanisme élevé". Le Christ, "envoyé pour redresser l'image de l'humanité défigurée par le péché, est bien l'homme parfait, la mesure de l'humanisme authentique. Tout homme doit être à son aune car c'est vers lui que chacun doit tendre avec l'aide de la grâce, avec tout son cœur, son esprit et sa force, pour se réaliser pleinement".

 

Le Vatican bannit les homosexuels des séminaires

Du Figaro au 12 novembre 2005

« L'église ne peut pas admettre au sacerdoce «ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées» ou soutiennent «la susdite culture gay». Une situation qui «fait obstacle à une relation correcte avec les hommes et les femmes».

Ces phrases sont les points clefs de l'instruction sur «les critères de discernement des vocations au regard des personnes à tendance homosexuelle» que le Vatican devrait publier le 29 novembre pour leur interdire l'accès à la prêtrise. Selon des indiscrétions de la presse italienne, le document de huit pages approuvé par Benoît XVI le 31 août et signé le 4 novembre par le cardinal polonais Zenon Grocholewski, «ministre de l'Education» du Vatican en charge des séminaires, rappelle qu'il n'existe «pas un droit à recevoir l'ordination».

Il revient à l'Eglise de discerner l'«aptitude» et les «facultés» des futurs prêtres. Les évêques, les directeurs de séminaires ou les supérieurs d'ordres religieux devront ainsi vérifier que les candidats au sacerdoce ont rejoint «la maturité affective» et donner «un jugement moral assuré sur leurs qualités». En cas de «doute sérieux», le candidat sera recalé. Les tendances qui ne seraient que des «impressions d'un problème transitoire», par exemple «d'une adolescence pas encore achevée», devront être «clairement dépassées» au moins trois ans avant de devenir diacre, première étape vers la prêtrise.

Dans cette enquête, un grand rôle reviendrait au directeur spirituel du futur prêtre, qui bien que lié par le secret de la confession, serait appelé à vérifier que son pénitent est chaste et qu'il ne connaît pas «de désordres sexuels» incompatibles avec le ministère sacerdotal. Dans le cas contraire, il aura «le devoir de conscience» de dissuader le séminariste de devenir prêtre.

Après son dernier document publié sur le sujet en 1961, le Vatican rappelle cependant qu'en général les personnes homosexuelles doivent être accueillies avec «respect et délicatesse» et qu'il faut éviter «toute marque de discrimination» envers elles. H. Y. (au Vatican)


 
Un jugement de Claude Barthe sur les premiers mois du Pontificat de  Benoît XVI

« On se demandait de quelle manière commenceraient les grandes manœuvres contre Benoît XVI. Le signal des hostilités a pris la forme d’une opération savamment montée.

Un cardinal anonyme – peut-être le cardinal Pompedda – censé avoir rédigé un Journal secret du conclave des 18 et 19 avril, n’a pas craint de braver l’excommunication ipso facto qui tombe sur qui viole le secret juré sur l’Évangile : il a communiqué ce Journal à Lucio Brunelli (ou plutôt a longuement conversé avec lui). Brunelli, vaticaniste des notices télévisées de TG2, qui écrit tout aussi bien dans 30 Giorni que pour La Reppublica, l’équivalent du Monde, a choisi l’honorable revue de géopolitique Limes – groupe de gauche de L’Espresso –, pour publier son article-bombe, un commentaire du Journal secret, avec larges citations : « Voilà comment nous avons élu le Pape Ratzinger ».

Personne ne doute de la véracité globale de la reconstruction de Brunelli. Ces « révélations », sauf le nombre final de voix obtenu par le cardinal Ratzinger, correspondant aux chiffres qui circulaient : 1er vote, lundi 18 : Ratzinger 47, Bergoglio 10, Martini 9 ; 2ème vote, mardi 19 : Ratzinger 65, Bergoglio 35, Martini 0 ; 3ème vote : Ratzinger 72, Bergoglio 40 ; 4ème vote : Ratzinger 84, Bergoglio 26. L’élection nécessitant les 2/3 des voix, soit 77, la crainte des ratzinguériens – et inversement l’espérance de leurs adversaires – était que la minorité de blocage (39 voix) ne se cimente sur un nom, pour les obliger ensuite à transiger. La manœuvre de sape de la légitimité de Benoît XVI consiste précisément à souligner que la minorité de blocage aurait bien pu se fixer sur le nom du cardinal argentin. Et qu’au fond, Benoît XVI n’a été élu que faiblement, avec 7 voix seulement au dessus du quorum. Les voix obtenues par Jorge Bergoglio auraient été une « surprise » ? Brunelli se moque : le nom du cardinal jésuite de Buenos Aires, opposé à la théologie de la libération mais assez « ouvert », pieux et austère mais très hostile à la célébration du rite de Saint-Pie-V, était donné comme un des meilleurs « conciliateurs » aptes à bloquer les restaurationnistes. La revue Golias lui donnait, à ce titre, ses préférences, depuis deux ans environ. La réalité, pour qui observe froidement les « révélations » de Limes, est que le premier vote, qui a donné 9 voix à Martini, 4 à Sodano, 3 à Maradiaga, 2 à Tettamanzi, a mis au tapis les libéraux : toutes leur stratégie de ratissage large des voix a volé en éclats. Faut-il rappeler que l’élection a été plus facile que celle de Paul VI et de Jean-Paul II ?
Le Journal secret ajoute perfidement : « Quand à 17h 30, a été dépassé le quorum des 77 voix, il y eut dans la Sixtine un moment de silence, suivi d’un long et cordial applaudissement ». En réalité, corrigent d’autres sources, lorsque pour la 77ème fois a retenti : « Ratzinger », l’assemblée, tendue comme un arc, a éclaté en applaudissements, qui se sont prolongés durant toute la fin du dépouillement, qui a paru interminable : « Ratzinger, Ratzinger, Bergoglio, Ratzinger, Ratzinger… »

« Cet intégriste de Ratzinger »

La principale leçon de cette stupéfiante provocation qu’est la violation totale du secret du conclave est que l’opposition à Benoît XVI veut manifester sa présence lourde de manière insolente. Ainsi voit-on Piero Marini, qui exhalait publiquement sa mauvaise humeur à l’ouverture des portes de la Sixtine (« Cet intégriste de Ratzinger ! »), refuser les postes qu’on lui propose pour quitter sa charge de cérémoniaire pontifical : il s’installera à Rome. Mgr Sorrentino, secrétaire de la Congrégation du Culte divin, expédié à Assise, a construit ouvertement jusqu’au dernier moment tous les barrages qu’il a pu contre la libération du rite tridentin. Le vieux cardinal Silvestrini a laissé publier par la petite revue d’une œuvre d’éducation qu’il patronne, la « Villa Nazareth », la photo de la réunion « secrète », avant conclave, de 8 cardinaux anti-Ratzinger : lui-même, l’enragé Danneels, Backis, Kasper, Lehmann, Martini, l’Anglais Murphy O’Connor et Tauran. Leur tactique est limpide : bloquer le plus de lieux stratégiques possibles ; jouer sur la complexité de la psychologie des nouveaux maîtres pour influer sur les nominations (pousser Mgr Nicora du Patrimoine à la Secrétairerie d’État) ; opposer plus que jamais toute la force de l’inertie aux décisions restauratrices. Et jouer la montre : l’âge de Benoît XVI et sa maladie de cœur, pensent-ils, feront le reste.
L’arme majeure du nouveau pontificat, la seule efficace dans la conjoncture actuelle, reste celle des nominations : aux évêchés, à tous les niveaux de responsabilité de la Curie, et d’abord au plus haut, à la Secrétairerie d’État. Y verra-t-on le cardinal Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne, l’homme de la « Révolution conservatrice  ? Ou le cardinal Scola, de Venise, issu de Communion et Libération ? Peut-être le solide Tarcisio Bertone, cardinal-archevêque de Gênes.

monde et vie , 7 novembre 2005. L’abbé Claude Barthe

 

Les Nouvelles d’Italie

 

Le ministre italien de la Santé veut donne un rôle aux militants anti-avortement

ROME (AP) -- Le ministre italien de la Santé propose d'envoyer des militants catholiques dans les dispensaires pour tenter de décourager les femmes enceintes désireuses d'avorter de recourir à cette extrémité, une prise de position qui lui vaut les louanges de l'Osservatore Romano, le journal du Vatican.
"La loi (sur l'interruption volontaire de grossesse) n'a pas seulement été créée pour légaliser l'avortement mais pour l'empêcher et il est du devoir du gouvernement de s'assurer qu'elle est appliquée", a déclaré Francesco Storace au quotidien Corriere della Sera de lundi, des propos confirmés par son service de presse.
La loi italienne sur l'IVG, qui date de 1978, légalise l'avortement pendant les trois premiers mois de la grossesse. Mais les associations opposées à l'IVG insistent sur le fait que la loi protège aussi le droit de l'enfant à naître avec ces centres médicaux où les femmes enceintes peuvent demander conseil. Pour les "pro-vie", on doit aussi y proposer des alternatives à l'avortement.
M. Storace a l'intention de réformer ces dispensaires afin que puisse aussi y donner des conseils le Mouvement pour la vie, une association catholique. Les centres de santé en question, par lesquels il n'est pas nécessaire de passer pour subir un avortement, sont animés par des médecins, des psychologues et des assistantes sociales. AP

 

Les Nouvelles religieuses de France

 

Une nouvelle Publication :  "Simples questions sur la vie"
L'Eglise catholique en France a élaboré un document intitulé "Simples questions sur la vie", pour présenter clairement ses réponses sur le couple, la famille, l'amour et la mort.
Tiré à 100.000 exemplaire, rédigé dans un style volontairement grand public avec des témoignages, des adresses utiles et des photos, "Simples questions sur la vie" a été édité par une société d'édition lyonnaise,
Satisfecit.
La différence des sexes, l'acte sexuel, le rôle des parents, la naissance d'un enfant handicapé, l'homosexualité, le suicide ou l'euthanasie: 24 questions sont passées en revue, allant du commencement de la vie à la maladie et la mort.
Initié par Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, alors qu'il présidait la commission épiscopale pour la famille, le fascicule vendu en librairie à partir de mardi au prix de sept euros, a été élaboré par  Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, avec l'Institut des sciences de la famille de l'Université catholique de Lyon.
AFP 141900 NOV 05
 
Une nouvelle Maison pour l’épiscopat à Paris
 
 
AFP - Les évêques de France disposeront d'ici un an d'une Maison à Paris, symbole de la réorganisation des services de l'épiscopat français, ont expliqué samedi les responsables du projet.
Cette Maison de la Conférence des évêques de France, dont le principe a été arrêté en 2003, "donnera une visibilité à l'Eglise de France", a déclaré à la presse Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis.
Elle permettra également de faire des économies avec la mise en place de services communs.
L'investissement représente au total 35 millions d'euros, dont 17,3 millions pour l'achat d'un immeuble avenue de Breteuil, dans le centre de Paris, qui appartenait aux soeurs du Cénacle, a précisé Mgr Laurent
Ulrich, évêque de Chambéry, Maurienne et Tarentaise. Le financement est assuré notamment par la cession de biens immobiliers et les apports des diocèses, ainsi que des dons.
Les travaux de rénovation de cet immeuble, construit en 1927 et doté d'une chapelle, devraient être achevés en novembre 2006. Le site, avec 5.000 m2 de surface utile, accueillera quelque 170 postes de travail et
regroupera les services de la Conférence des évêques jusqu'à présent répartis sur une vingtaine de lieux différents dans Paris avec un peu plus de 200 postes.
Il sera doté d'un amphithéâtre de 150 places, de douze salles de réunion et d'un centre de documentation avec plus de 10.000 ouvrages.
 
 
 
Un miracle authentifié à Lourdes. 
 
Une Italienne de 94 ans reconnue comme 67e personne miraculée à Lourdes
 
Une Italienne aujourd'hui âgée de  94 ans, venue gravement malade en pèlerinage à Lourdes (sud-ouest) en
1952, est devenue officiellement la semaine dernière la 67e personne reconnue miraculée, a annoncé lundi le Sanctuaire de Lourdes.
Anna Santaniello souffrait d'une maladie cardiaque qui avait disparu après sa visite au sanctuaire de la cité mariale.
Le comité médical international de Lourdes avait qualifié la guérison de cette femme d'"extraordinaire" en 1961.
 
Lors de son pèlerinage, Anna Santaniello était atteinte de la maladie de Bouillaud, qui se traduit notamment par une élocution pénible, une impossibilité de marcher, des crises d'asthme intenses, une cyanose de la face et des lèvres ainsi que des oedèmes des membres inférieurs.
Après sa guérison, elle était revenue à plusieurs reprises à Lourdes lors de pèlerinages, en qualité d'infirmière.
Bernadette Soubirous, fillette illettrée d'une famille pauvre d'anciens meuniers, a été, selon l'Eglise catholique, témoin à l'âge de 14 ans de 18 apparitions de la Vierge Marie entre février et juillet 1858 dans la Grotte de Massabielle à Lourdes.
La ville accueille chaque année quelque six millions de pèlerins, dont un très grand nombre de malades.
AFP 141127 GMT NOV 05
 
La Révolution des banlieues
 

Contagion : Une église saccagée en Belgique.

Les faits de vandalisme ont été commis dans la journée de jeudi, à un moment où l’église Sainte-Aldegonde, à Rance, dans l’entité de Sivry-Rance en Belgique, était sans surveillance particulière.

Une fidèle a seulement constaté, vers midi, que des affiches qui se trouvaient dans le porche d’entrée avaient été arrachées. Peu après, c’est un membre de la chorale qui a constaté les dégâts commis : des chaises ont été brisées, des cierges et des vases cassés, et des étagères renversées. Dans la sacristie, des linges sacerdotaux ont été aspergés de peinture.

Les voyous continuent de mettre à sac la France: une chapelle saccagée.

 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un coron repéré comme zone urbaine sensible à Houdain (près de Bruay-La Buissière) a été le théâtre de violences. Une chapelle a été saccagée.

La façade de la chapelle polonaise, construite en 1961 par des mineurs, a été bombardée avec des bouteilles. La trentaine de vitres n’ont pas résisté.

La meute au comportement ordurier a aussi détruit la porte d’entrée et renversé l’orgue des paroissiens. Le vicaire de la mission catholique polonaise, Thomasz Tobys, affichait sa tristesse de ne plus pouvoir célébrer la messe franco-polonaise, comme il le fait chaque samedi

 

Une mosquée à Carpentras endommagée

Les FAITS :

"Aux alentours de 18H15, la mosquée [de Carpentras] a fait l’objet du jet de deux engins incendiaires artisanaux. Seul l’un d’entre eux a pris feu et légèrement endommagé le porche d’entrée", a indiqué le sous-préfet de permanence, Xavier Daudin-Clavaud.

Les dégâts ont été qualifiés de "très minimes" par une source policière.

Il n’y a eu aucun blessé. Le culte a repris dès les constatations faites par la police.

Voici ensuite le déroulement des évènements :


21:53
-  Mosquée de Carpentras : "solidarité" de Sarkozy qui parle d’un acte "indigne"


23:45
-  Mosquée de Carpentras : Chirac "condamne avec la plus extrême fermeté"


02:40
-  Mosquée de Carpentras : le MRAP condamne une "action islamophobe"


12:15
-  Mosquée de Carpentras : le préfet de Vaucluse vient "soutenir" les musulmans


12:21
-  Le CFCM condamne "l’ignoble attentat" contre la mosquée de Carpentras


13:21
-  Mosquée Carpentras : SOS Racisme dénonce une "incitation à la haine raciale"


14:19
-  Mosquée Carpentras : Borloo condamne un "acte odieux", dit sa "solidarité"


14:33
-  Le PS "condamne avec force" l’acte perpétré contre la mosquée de Carpentras


15:31
-  Le PCF condamne "l’attentat" contre la mosquée de Carpentras


Rappelons les FAITS :

"Aux alentours de 18H15, la mosquée [de Carpentras] a fait l’objet du jet de deux engins incendiaires artisanaux. Seul l’un d’entre eux a pris feu et légèrement endommagé le porche d’entrée", a indiqué le sous-préfet de permanence, Xavier Daudin-Clavaud.

Les dégâts ont été qualifiés de "très minimes" par une source policière.

Il n’y a eu aucun blessé. Le culte a repris dès les constatations faites par la police.

PENDANT CE TEMPS LA :

Une chapelle était saccagée dans le nord de la France, après que deux églises aient été incendiées la semaine dernière.Ah, oui... pour les deux églises de la semaine dernière, nous avons eu droit à la télévision aux... REMERCIEMENTS DE SARKOZY (sic !) pour ne pas nous être énervés !!!! Véridique ! Lisez ensuite le Flash-info du 18 novembre…

Paroles anti-françaises.

 

Nous avons reçu de différents correspondants quelques extraits de cette musique de sauvage appelée "rap" ?  Ces paroles anti-françaises sont diffusées à la radio et n'entraînent aucune poursuite.  Ces dernières ne sont réservées qu'aux Français qui se défendent et aux policiers qui font leur devoir.  Etonnez-vous !

 

Extrait d’une chanson de 113

” J’crie haut, ,j’baise votre nation l’uniforme bleu, depuis tout p’tit nous haïssons. On remballe et on leur pète leur fion. Faut pas qu’y ait une bavure ou dans la ville ça va péter, du commissaire au stagiaire, tous détestés ! A la moindre occasion, dès qu’tu l’peux, faut les balayer, bats les couilles, les porcs qui représentent l’ordre en France ”

 

Nique le système ” de Sniper

” Niquer l’systeme, ils auront le feu car ils ont semé la haine qu’on les brule, qu’on les pende ou qu’on les jette dans la Seine. Elle cherche a bruler nos racines, mais y a des soldats, des vrais guerriers dans l’ghetto. J’aimerais être dans la peau de ce flingue, tenu dans la main d’un beur qui se verrait caler LePen ”

Extrait de la chanson ”

 

 Extrait de la chanson “La France ” de Sniper

” Pour mission exterminer les ministres et les fachos. La France est une garce et on s’est fait trahir. On nique la France sous une tendance de musique populaire, les frères sont armés jusqu’aus dents, tous prêts à faire la guerre ! Faudrait changer les lois et pouvoir voir bientôt à l’Elisées des arabes et des noirs au pouvoir, faut que ça pète ! Frère je lance un appel, on est là pour tous niquer, la France au français, tant qu’j'y serai ça serait impossible, leur laisser des traces et des séquelles avant de crever. Faut leur en faire baver v’la la seule chose qu’ils ont mérités, t’façon j’ai plus rien a perdre, j’aimerais les faire pendre. Mon seul souhait désormais est de nous voir les envahir, ils canalisent la révolte pour éviter la guerre civile. “

 

Extrait d’une chanson de Salif

” Allez - y lâchez les pitts, cassez les vitres quoi, rien à foutre, d’façon en face c’est des flics, c’est UNITY, renoi, rebeu, babtou, tway, mais si on veut contrôler Paris, tu sais que ça sera tous ensemble. Ca y est les pitts sont lâchés, les villes sont à chier, les vitres sont cassées, les keufs sont lynchés, enfin ça soulage, faut que Paris crame. Ce soir à mort LePen, on redémarre la guillotine, pire qu’à Djibouti, Poitiers brûle et cette fois - ci, pas de Charles Martel on vous élimine, puisque c’est trop tard, la France pète, j’espère que t’as capté le concept. ”

 

Extrait de la chanson ” Flirt avec le meurtre ” du Ministère Amer

” J’aimrais voir brûler Panam au nappalm sous les flammes façon Vietnam tandis que ceux de ton espèce galopent ou 24 heures par jour et 7 jours par semaine. J’ai envie dégainer sur des faces de craie dommage que ta mère ne t’ai rien dit sur ce putain de pays, me tirer ma carte d’identité avec laquelle je me suis plusieurs fois torché. ”

 

L’impertinent ” de Fabe

” C’est physique, biologique, au bleu, blanc, rouge, j’suis allergique. Je leur en fait baver, ces navets, j’peux les braver, la vie est une manif, la France une vitre et moi le pavé. ”

Chanson ”

 

Extrait d’une chanson de Ménage A 3

 "Car mon armée en un seul attentat va tout exploser, le troisième front en force contre le front. J’parle aux boys céfran 98 la troisième guerre se passe maintenant j’les saigne faut qu’y m’craignent. On rosse les gringos du front, faut calotter Jean - Mari et Debrey envoyer les GIA. ”

 

Extrait de la chanson ” Meurtre Légal “Bougnoul Smala Un Groupe De Lyon

” Quand le macro prend le micro, c’est pour niquer la France. Guerre raciale, guerre fatal, oeil pour oeil, dent pour dent, organisation radicale. Par tous les moyens ils faut niquer leurs mères. Gouers ( Français ) c’est toi qui perd, flippent pour ta femme, tes enfants pour ta race. On s’est installé ici c’est vous qu’on va mettre dehors ”

 

Monsieur R

La France est une garce, n’oublie pas de la baiser jusqu’à l’épuiser, comme une salope il faut la traiter, mec !” ; “Moi, je pisse su r Napoléon et le général de Gaulle” .

Un projet de mosquée à Nice suscite l'hostilité des riverains et du maire

LE MONDE
CORRESPONDANT NICE


Au centre de Nice, les musulmans qui pratiquent leur culte dans une petite salle de prières située rue de Suisse sont parfois contraints, faute de places, de prier sur le trottoir. L'association Moubarak (2 600 adhérents), qui gère cette salle, et l'Association des musulmans de France cherchent à acheter un immeuble, afin d'y implanter une mosquée. L'association Moubarak avait engagé des pourparlers au sujet d'un immeuble de 800 m2, mais les propriétaires ont mis brutalement fin au mandat de vente, confié à la société immobilière Rispoli.

Le président de l'association Moubarak, Abdelhamid Razzouk, membre du conseil régional du culte musulman (CRCM) Provence-Alpes-Côte d'Azur, assure que la mairie "a fait capoter le projet en faisant pression auprès du propriétaire pour que la vente ne se fasse pas". "Le maire, Jacques Peyrat, veut nous priver d'une mosquée, c'est une attitude raciste et discriminatoire", dit-il.

Le projet de mosquée a provoqué une réaction d'hostilité de la part de nombreux commerçants et riverains. Début octobre, le comité de quartier Nice-Coeur de ville a fait circuler une pétition pour faire obstacle à la vente qui a recueilli 3 000 signatures. Depuis que la vente de l'immeuble est compromise, le président du comité, Jean Laurent, fait part de son "soulagement". "La religion musulmane n'est pas en cause, assure-t-il. Mais c'est un quartier déjà touché par les travaux du tramway et dont la circulation est engorgée. Les riverains craignent pour le stationnement."

Auguste Verola, adjoint au maire chargé des cultes et élu du quartier, n'a pas le même point de vue : "Le problème de la circulation est un prétexte. Les riverains ne veulent pas d'une mosquée. Les musulmans sont en droit de disposer d'une mosquée dans les Alpes-Maritimes, mais il n'en faut pas dans le centre-ville, dans des quartiers où résident déjà des populations immigrées, afin d'éviter un certain communautarisme."

"J'userai de mon droit de préemption, avertit le sénateur et maire (UMP) de Nice, Jacques Peyrat. Ce n'est pas le moment, face aux violences urbaines et à la montée de l'islam radical, d'installer en plein coeur de Nice une terre d'islam. Je m'opposerai à toute implantation de mosquée à Nice." Le maire, cependant, se déclare prêt à favoriser l'implantation d'un lieu de prière dans la plaine du Var, à une dizaine de kilomètres du centre.

"Il ne faut surtout pas refuser un permis de construire parce qu'il s'agit d'une mosquée, estime le préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil. Il y a nécessité dans les Alpes-Maritimes comme ailleurs, pour les musulmans pratiquants, de disposer de lieux de culte en milieu urbain et pas forcément dans des banlieues lointaines."

Les 120 000 membres de la communauté musulmane du département, qui disposent de 28 lieux de culte, souvent modestes, aspirent à pratiquer leur religion dans des mosquées. Quatre permis de construire ont été déposés ces derniers mois : un à Cannes, trois à Nice.

Paul Barelli

 

 

SOS Racisme a porté plainte

 

pour discrimination contre Mr Peyrat qui s'est opposé à l'implantation d'une mosquée dans la ville

 

L'association SOS Racisme a indiqué lundi 14 novembre avoir porté plainte pour discrimination religieuse contre le maire de Nice Jacques Peyrat (UMP) qui s'était déclaré, dans la presse, opposé à l'implantation d'une mosquée "en plein cœur de Nice".

SOS Racisme reproche à Jacques Peyrat des propos parus dans l'édition du quotidien Le Monde de dimanche-lundi, où il affirme: "Ce n'est pas le moment, face aux violences urbaines et à la montée de l'islam radical, d'installer en plein coeur de Nice une terre d'islam. Je m'opposerai à toute implantation de mosquée à Nice."
Jacques Peyrat s'exprimait sur la réponse qu'il entendait apporter à un projet d'installation de mosquée dans un immeuble de 800 m2 actuellement en vente dans le centre de Nice.

Discrimination par "annonce" et "pression"

Pour le vice-président de SOS-Racisme, Samuel Thomas, Jacques Peyrat s'est rendu coupable de discrimination par "annonce" et par "pression".
Le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier, a confirmé réception de la plainte de l'association SOS Racisme, qui vise également l'adjoint chargé des cultes à la mairie, Auguste Vérola. 
 
Le président de l'association Moubarak, intéressée par l'acquisition de l'immeuble au centre de Nice pour le transformer en mosquée, Abdelhamid Razzouk, membre du conseil régional du culte musulman (CRCM) de Provence-Alpes-Côte d'Azur, affirme dans Le Monde que la mairie "a fait capoter le projet en faisant pression auprès du propriétaire pour que la vente ne se fasse pas".

Source : Nouvel Obs du 16 novembre 2005

 

Le Bulletin d’André Noël publie cette semaine  un numéro spécial sur la pénétration islamique dans la société française.

C’est à lire.

Le gouvernement semble surpris par les émeutes en banlieue et par le rôle des « frères » musulmans qui agissent désormais à découvert). Pourtant, ce ne sont pas les rapports qui lui manquent sur cette question, ceux de ses propres services comme ceux d’organismes privés. Tous montrent l’importance de la pénétration de l’islamisme dans la société française et pas seulement celui des banlieues, qui n’en est que la partie émergée. C’est le N°1978 de la semaine du 14 au 20 novembre 2005

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Des nouvelles de Russie 
 
La Russie filtrera l'entrée des missionnaires (presse)
 
MOSCOU, 14 nov 2005 (AFP) - L'Etat russe prépare une réforme qui lui permettra de renforcer son contrôle sur les communautés religieuses et combattre "l'expansion religieuse étrangère", a rapporté lundi la presse
russe.
Selon le quotidien Vedomosti, le ministère de la Justice a rédigé des propositions visant à "durcir la procédure d'octroi de visas aux missionnaires et à simplifier celle de suppression des organisations
religieuses".
Ces mesures ont été présentées en octobre au Conseil de sécurité de Russie, selon le journal.
Le ministère de la Justice a confirmé qu'"il s'agissait d'un rapport secret". "Nous ne comprenons pas comment il a pu filtrer dans les médias", a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère, avant d'assurer que les mesures proposées "visaient à parfaire certaines procédures, et notamment l'octroi de visas" aux missionnaires religieux
étrangers.
Selon Vedomosti, le rapport dénonce une "expansion religieuse étrangère" en Russie où le nombre de mouvements religieux a grimpé en dix dernières années de 20 à 69.
Le ministère de la Justice voudrait également avoir le droit de supprimer l'existence légale d'une communauté religieuse si ses membres ont été condamnés pour des actes extrémistes à deux reprises en l'espace
de douze mois.
Une seule structure administrative devra en outre suffire à chaque confession en Russie, où rien que les musulmans disposent d'une quarantaine de "centres spirituels", selon le rapport.
Un responsable de l'Eglise orthodoxe russe, de loin majoritaire en Russie, a "approuvé en gros" les mesures envisagées. "Nous ne pouvons pas accepter que des forces extrémistes se cachent derrière des slogans religieux", a expliqué Mikhaïl Doudko, responsable au Patriarcat de la coopération entre l'Eglise et la société, à la radio
Echo de Moscou.
 
Les nouvelles d’Espagne 
 
Espagne: plus d'un million de personnes manifestent contre une réforme du système éducatif
 
MADRID (AP) -- Des centaines de milliers d'Espagnols, parents, enfants, enseignants et membres du clergé catholiques, ont défilé samedi dans les rues de Madrid pour protester contre une proposition de réforme du
système éducatif proposé par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.
Selon les organisateurs, 1,5 million de personnes ont participé à cette manifestation, tandis que le bureau de la protection des citoyens de la ville de Madrid a avancé le chiffre de 1,2 million.
 
La proposition de loi, débattue au Parlement, envisage une réforme nationale des écoles qui abolit les classes d'enseignement catholique, pour l'heure obligatoires, et demande le redoublement des élèves qui ont
échoué dans plus de trois matières, le nombre d'élèves quittant le lycée sans diplôme atteignant les 30% en Espagne.
"Cette proposition de loi nous projette vers un meilleur avenir", a déclaré la ministre de l'Education Maria Jesus San Segundo lors d'une conférence de presse précédant le défilé de samedi. "Nous devons aller de l'avant avec tout le monde; nous ne pouvons pas nous permettre d'exclure qui que ce soit."
 
Mais selon certains catholiques et l'opposition politique espagnole, la nouvelle législation reverra les critères d'éducation à la baisse, tandis que le parti populaire (conservateurs) et l'Eglise catholique insiste sur la nécessité de garder des classes d'enseignement catholique obligatoires.
 
La proposition du gouvernement "est une loi qui ne garantit pas les droits fondamentaux d'avoir les enfants éduqués selon les désirs de leur parents", a assuré un porte-parole de la conférence des évêques espagnols, Antonio Martinez Camino.
 
Samedi, au défilé, des groupes d'enfants ont manifesté dans les rues en chantant le slogan "je ne veux pas être éduqué par Zapatero", tandis que les manifestants brandissaient des pancartes "Non à la loi sur l'Education". AP
 

Réaction du gouvernement de Zapatero.

 

Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé lundi son intention de réduire le financement public de l'Eglise catholique espagnole, au surlendemain d'une manifestation massive à Madrid appuyée par les évêques contre une réforme de l'éducation.

Le financement public de l'Eglise, fixé par un accord de 1979 entre l'Etat espagnol et le Vatican "va devoir diminuer", a déclaré la vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de La Vega, à la radio Cadena Ser.

"L'Eglise n'a pas atteint son objectif d'autofinancement et nous sommes parvenus à un point où l'apport (de l'Etat) est très important, mais ne peut augmenter et va devoir diminuer, car l'Eglise devra remplir son objectif d'autofinancement", a averti la numéro 2 du gouvernement espagnol.

Mme de La Vega n'a pas précisé quand le gouvernement envisageait d'engager ce débat sensible au Parlement, soulignant que l'Espagne était le pays de l'Union européenne "le plus généreux" avec l'Eglise.

La coalition écolo-communiste Izquierda Unida (IU) a de son côté annoncé lundi une initiative parlementaire en 2006 pour "en finir avec le surfinancement" de l'Eglise, dont le montant global dépasse les 3 milliards d'euros annuels, selon le quotidien El Pais de dimanche.

IU, allié parlementaire des socialistes au pouvoir, conteste le versement anticipé par l'Etat des fonds reversés à l'église via l'impôt sur le revenu, sur la base du volontariat des contribuables catholiques.

L'enveloppe versée par l'Etat "est toujours supérieure aux fonds finalement récoltés via l'impôt et cette différence n'est jamais reversée à l'Etat mais reste entre les mains de l'Eglise", a dénoncé IU dans un communiqué.

Ces prises de position interviennent dans un contexte très tendu entre le gouvernement et l'Eglise, à propos d'un projet de loi sur l'éducation rendant facultatif l'apprentissage de la religion catholique.

Plusieurs centaines de milliers de personnes, dont six évêques, ont manifesté samedi à Madrid contre cette réforme, activement combattue par la Conférence épiscopale espagnole.

M. Zapatero a fait annoncer dimanche qu'il recevrait les organisateurs de cette manifestation pour écouter leurs doléances et expliquer la position de son gouvernement.

Le président de la puissance Confédération catholique nationale des pères de familles et des parents d'élèves (Concapa), Luis Carbonell, ainsi que le leader du Parti Populaire d'opposition (PP- droite), Mariano Rajoy, ont réclamé lundi l'abandon pur et simple du projet de loi, et une nouvelle négociation.


(La Croix)

 
Les nouvelles du Portugal 
 
Des milliers de fidèles à une procession religieuse à Lisbonne
 
LISBONNE, 12 nov 2005 (AFP) - Des milliers de fidèles ont défilé samedi après-midi dans le centre de Lisbonne lors d'une procession en l'honneur de la Vierge de Fatima, décrite par les médias comme l'une des plus
importantes manifestations religieuses de ces dernières années dans la capitale portugaise.
 
"Des centaines de milliers" de croyants, selon l'agence de presse Lusa, ont participé, bougies à la main, sous la pluie, à cette marche en tête de laquelle était portée la statue de Notre Dame de Fatima.
Intitulée "la marche de la lumière", cette procession, conduite par le cardinal José Policarpo, patriarche de Lisbonne, se tenait dans le cadre du congrès international de la nouvelle évangélisation organisé cette année à Lisbonne après Vienne en 2003, Paris l'année dernière.
 
La procession, retransmise par la télévision publique portugaise, a emprunté les principales artères de la capitale, où la circulation avait été coupée une bonne partie de la journée. Quelque 400 policiers étaient chargés de la sécurité de l'évènement.
Le sanctuaire de Fatima (environ 130 km de Lisbonne), est un haut lieu de pèlerinage au Portugal, un pays à forte tradition catholique.
 

Nouvelles de Terre Sainte.

 
a- Des prisonniers découvrent un site archéologique exceptionnel en Terre sainte
--par Ramit Plushnick-Masti--
 
PRISON DE MEGIDDO, Israël (AP) -- Des détenus israéliens chargés de creuser le sol en vue d'agrandir la prison de Megiddo (nord d'Israël), ont fait une découverte exceptionnelle: des mosaïques chrétiennes du
IIIe siècle qui, selon les archéologues responsables de ce chantier, recouvraient le sol d'une église, peut-être la plus ancienne de Terre sainte.
"Ce qui est clair aujourd'hui, c'est qu'il s'agit des plus anciens restes archéologiques d'une église en Israël, peut-être même dans toute la région, voire dans le monde entier, c'est encore trop tôt pour le dire", s'est enthousiasmé dimanche Yotam Tepper, l'archéologue en chef de ces fouilles.
 
Ce qui fait le caractère exceptionnel de la découverte, c'est la période à laquelle remontent ces ruines: le IIIe siècle, soit des décennies avant que l'empereur Constantin ne légalise le christianisme dans l'Empire byzantin. Jusqu'à présent, aucune trace d'église n'était avérée avant le IVe siècle.
Les autorités israéliennes sont restées interloquées par cette découverte, jusqu'au Premier ministre Ariel Sharon qui a parlé d'"une histoire incroyable".
 
Même le Vatican, habituellement très prudent sur ces questions, s'est exclamé devant ce petit miracle archéologique. "Une découverte de cette sorte rendra Israël plus intéressant pour tous les chrétiens, pour
l'Eglise à travers le monde entier", s'est félicité l'archevêque Pietro Sambi, émissaire du Vatican à Jérusalem. "S'il est avéré que cette église et ces splendides mosaïques datent du IIIe siècle, ce serait l'une des églises les plus anciennes du Proche-Orient."
 
Deux mosaïques à l'intérieur de l'église -dont l'une représentant un poisson, ancien symbole chrétien ayant précédé la croix- racontent l'histoire d'un officier romain et d'une femme nommée Aketous qui a fait
un don pour la construction de l'église en mémoire "de Dieu, Jésus Christ".
 
La découverte de morceaux de poterie du IIIe siècle, le style d'écriture grecque utilisée dans les inscriptions, les anciens motifs géométriques représentés sur les mosaïques et la présence d'un poisson plutôt que de la croix laissent penser que l'église n'était plus en activité au Ive siècle, a expliqué M. Tepper.
L'endroit où a été découverte l'église, non loin du lieu présenté par le Nouveau Testament comme étant le site d'Armageddon -lieu où, à la fin du monde, se rassembleront et seront anéanties les forces hostiles à Dieu,
selon l'Apocalypse de saint Jean- paraît plausible puisqu'on sait qu'un évêque était actif dans la région à l'époque, a précisé M. Tepper, qui travaille pour l'Autorité israélienne chargée des antiquités.
Une cinquantaine de détenus israéliens avaient été conduits dans la prison de haute sécurité de Megiddo, où vivent déjà des centaines de prisonniers palestiniens, pour effectuer les travaux d'excavation, avant que ne débutent les travaux d'extension de la prison proprement dits. Ramil Razilo et Meimon Biton, les deux criminels israéliens qui sont tombés les premiers sur les précieuses mosaïques, ont cru au départ qu'ils retiraient de simples débris sans intérêt. Mais, ils ont vite changé d'avis lorsqu'est apparu au bout de leurs pelles le bord de la
mosaïque très élaborée.
 
"Nous avons travaillé pendant des mois avant de tomber sur ces morceaux", a raconté Razilo, placé sous les feux de l'actualité un mois seulement avant d'avoir fini de purger sa peine de deux ans de prison pour trafics divers. "D'abord, nous avons trouvé le premier fragment, le coin, mais nous n'avons pas compris de quoi il s'agissait, puis nous avons continué à regarder et lentement nous avons découvert toute cette
chose magnifique."
Une question se pose à présent: qui, de l'Autorité des antiquités ou de l'administration pénitentiaire, va s'adjuger le site au bout du compte? Les autorités israéliennes aimeraient bien transformer ce site archéologique en attraction touristique, mais pour cela il faudrait déplacer soit la mosaïque, soit la prison. Mais les travaux visent à y installer quelque 1.200 détenus de haute sécurité palestiniens supplémentaires...
En attendant que les deux administrations se concertent et tranchent, les fouilles se poursuivent. AP
FRFR FRS0499 4 R 0251 FRA /AFP-FD49 Religion-catholiques
Une Maison pour les évêques de France à Paris l'an prochain
 

 

b- Autre découverte

 

Des  archéologues découvrent une preuve de l’existence de Goliath.

 

Une inscription portant le nom du géant Goliath dans une antique langue cananéenne a été découverte dans le site archéologique de Tel Tsafit, près de Kiryat Malakhi, par un groupe d’archéologues de l’université de Bar Ilan, dirigés par le Pr. Aaron Meir.

Le site, identifié comme Gat, ville peuplée de Philistins, a été identifié par les chercheurs comme une des cinq villes de ces ennemis jurés du peuple d’Israël du temps de la Bible et comme étant la ville d’origine de Goliath.

Ce site renferme des découvertes des dix phases de l’époque philistine de 586 à 100 avant l’ère chrétienne. Entre autres, y ont été découvertes les preuves du siège de la ville par le roi d’Aram Hazael, décrit dans le livre des Rois.

La céramique où a été déchiffré le nom Goliath a été décryptée par le Pr. Aaaron Dameski de l’université de Bar Ilan et le Dr Stefan Wimer de l’université de Munich.

«Il s’agit de la preuve non écrite la plus antique de l’existence d’un Philistin répondant au nom de Goliath, découverte qui plus est dans sa ville d’origine», a déclaré le P. Meir. LD

Source : Aroust7

 

Les interviews de la semaine.

 

 

A-Interview du cardinal Castrillón Hoyos, président d'«Ecclesia Dei», sur les rapports entre Rome et les disciples de Mgr Lefebvre

 

Bien qu'elle n'ait pas été publiée dans la rubrique "Nos informations" de l'Osservatore romano, la nouvelle de l'audience accordée par le pape Benoît XVI a néanmoins été signalée dans un petit entrefilet du journal officieux du Saint-Siège, en bas de la page 4 de l'édition du 31 août.

Le journaliste Gianni Cardinale, pour la revue 30 JOURS (XXIIIe année N. 9 - 2005) a posé quelques questions sur cette rencontre à laquelle a aussi participé le père Franz Schmidberger, ancien collaborateur de Mgr Lefebvre, bien connu de Benoît XVI, au cardinal Dario Castrillón Hoyos. Tout en étant depuis avril 2000 le président de la Commission Pontificale «Ecclesia Dei», l'organisme du Vatican qui s'occupe des rapports avec le monde disparate des traditionalistes, ce dernier est aussi à la tête de la Congrégation pour le clergé depuis 1996.

Éminence, quelle est la valeur de l'audience accordée par le pape au supérieur général de la Fraternité Saint Pie X?

Castrillón Hoyos : L'audience fait partie d'un processus qui a commencé par une intervention très importante de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, qui a signé avec Monseigneur Lefebvre un protocole d'entente avant que ce dernier ne décide de procéder aux consécrations épiscopales de 1988.

Monseigneur Lefebvre n'est pas revenu en arrière…

Castrillón Hoyos : Malheureusement, Mgr Lefebvre a maintenu sa décision de consacrer des évêques et cela a donc créé cette situation de détachement, même s'il ne s'agit pas formellement d'un schisme.

Ensuite, il n'y a pas eu de contacts officiels jusqu'au grand Jubilé de l'an 2000.

Castrillón Hoyos : Comme j'ai vu qu'ils étaient en pèlerinage à Rome et en ma qualité de président de la Commission Pontificale «Ecclesia Dei», j'ai invité a déjeuner les évêques ordonnés par Monseigneur Lefebvre pour une rencontre informelle, pour nous connaître. Ensuite, j'ai eu de nombreuses rencontres avec Son Excellence Mgr Fellay et avec d'autres membres de la Fraternité, des rencontres qui se sont toujours déroulées dans un climat très positif, au point que j'ai cru un moment que nous étions vraiment proches d'une pleine réconciliation.

Le pape était-il au courant de ces contacts?

Castrillón Hoyos : Non seulement Jean Paul II était toujours mis au courant de tout, et le Saint-Père en personne a même accordé une brève rencontre dans sa chapelle privée à Monseigneur Fellay et au père Michel Simoulin. supérieur a l'époque de la communauté de la Fraternité d'Albano Laziale. Il ne s'est pas agi d'un véritable dialogue, mais à cette occasion, le pape a souhaité que le dialogue puisse être repris et il leur a donné sa bénédiction.

Vous avez dit tout à l'heure que vous avez pensé que la réconciliation était imminente; qu'est-il donc arrivé?

Castrillón Hoyos : J'ai eu la sensation que Monseigneur Fellay et ses collaborateurs éprouvaient une sorte de peur, comme si Rome était en train de leur tendre un piège. Comme si le Saint-Siège avait l'intention de les absorber pour empêcher ensuite toute possibilité de célébrer la messe de saint Pie V et pour réduire au silence leurs critiques bien connues par rapport à certains développements et à certaines interprétations qui ont succédé au Concile Vatican II. II n'y a donc pas eu de réconciliation, mais le dialogue a continué.

Et pourtant, dans ce contex­te, il y a eu en 2001 la réconciliation avec le groupe brésilien proche de la Fraternité, actuellement dirigé par Monseigneur Fernando Arêas Rifan qui a été élu en 2002 par le Saint-Siège comme évêque et titulaire de l'administration apostolique personnelle de Saint Jean-Marie Vianney de Campos.

Castrillón Hoyos : Dans ce cas-là, la situation était très différente. Tandis que la Fraternité saint Pie X est une association non reconnue, servie par des évêques qui se disent "auxiliaires", il n'en était pas ainsi pour l'évêque Castro Mayer. Lorsque celui-ci a renoncé au diocèse, il a été suivi par une cinquantaine de prêtres qui entretenaient de fait une organisation parallèle au diocèse. Et lorsque Monseigneur Castro Mayer est mort, un de ces prêtres a été consacré évêque par un des évêques qui suivaient Mgr Lefebvre. Mais au moment de demander la réconciliation et grâce à Dieu, cet évêque. Monseigneur Rangel, et ses prêtres (parmi lesquels se trouve l'actuel évêque administrateur apostolique Monseigneur Rifan) ont reconnu que les conditions que Monseigneur Lefebvre qualifiait "de nécessité" à l'époque pour justifier la consécration d'évêques sans mandat apostolique n'existaient plus. Ceci a été possible parce que le pape avait manifesté sa volonté de leur accorder l'usage du rite tridentin, en reconnaissant leur particularité. De leur côté, ils ont reconnu la validité du nouveau rite de la messe et la légitimité de Vatican il. tout en proposant de maintenir une discussion respectueuse et honnête sur certains textes conciliaires moins clairs, sur certaines interprétations de ces textes et sur certains développe­ments survenus après Vatican II.

Pensez-vous que la solution adoptée par Campos a réussi?

Castrillón Hoyos : Les faits le confirment. Grâce à Dieu les fidèles et les prêtres du diocèse et de l'administration coexistent fraternellement, les deux évêques se rencontrent fréquemment pour la coordination nécessaire et en plus, une dizaine d'évêques brésiliens ont déjà signé des conventions avec l'administration pour assister les fidèles de leurs diocèses qui aiment l'ancienne liturgie.

Mais il s'est agi d'une solu­tion qui n'a pas plu aux diri­geants de la Fraternité...

Castrillón Hoyos : Oui, La solution de Campos a représen­té un moment délicat, parce que la Fraternité s'est montrée contrariée. Mais pour moi, il s'est agi d'un fait providentiel parce qu'il mon­trait une voie possible pour résoudre plus largement le problème.

Éminence, revenons à l'au­dience du 29 août. Comment a-t-elle été organisée?

CASTRILLON HOYOS: L'audience a été demandée par Monseigneur Fellay par les voies normales, à travers ma personne en qualité de Préfet de la Congréga­tion pour le clergé et de président d'«Ecclesia Dei», étant donné que la Fraternité Saint Pie X est une réalité sacerdotale composée de prêtres ordonnés valablement, même si c'est de manière illégitime. Cette requête a été présentée au pape, et le pape a voulu accorder cette audience. Le théologien Ratzinger, le cardinal Ratzinger, avec sa grande compétence, avait toujours suivi la question. Il la connaissait bien, de même qu'il connaissait bien les personnes impliquées dans le dialogue. Le pape Benoît XVI a pu y ajouter l'assistance spéciale de l'Esprit Saint, ga­rantie par le fait qu'il était devenu le successeur de Pierre.

Que pouvez-vous raconter de l'audience?

Castrillón Hoyos : II s'est agi d'une rencontre sous le signe de la charité au sens théologique du terme, d'amour de Dieu et de son Église; d'un entretien entre frères qui désirent, avec l'aide de Dieu, raccommoder le tissu de la pleine unité. Le pape a laissé parler les participants : Monseigneur Fellay, le père Schmidberger et moi-même. Ensuite le Saint-Père a parlé, en lançant un appel vigoureux en faveur de l'unité et en exprimant le vœu que le rapprochement puisse advenir par étapes ni trop précipitées, ni trop lentes.

Quelles ont été les observa­tions du supérieur de la Fraternité?

Castrillón Hoyos : Mon­seigneur Fellay – mais c'est une chose qu'on savait déjà – a eu la possibilité d'exposer ses craintes quant à l'état de l'Église catholique à la lumière des abus, pas seulement liturgiques, qui ont eu lieu après le Concile Vatican II. Je crois que les contributions critiques qui pourront venir en ce sens de la Fraternité pourront être une richesse pour l'Église, si elles s'expriment sous le charisme de Pierre et dans la charité pour nos frères. En effet, dans l’Église, nous sommes tous libres de formuler des observations critiques sur ce qui ne concerne pas les dogmes et la discipline essentielle de l'Église elle-même. Je peux témoigner à ce propos que le cardinal Ratzinger était déjà pleinement convaincu de la nécessité d'un dia­logue théologique sur les points dif­ficiles. On trouve plus de lumière dans la pleine unité pour étudier ces points sensibles.

Après l'audience, un cardi­nal qui fait autorité a enjoint à la Fraternité de reconnaître la légitimité de l'actuel pontife…

Castrillón Hoyos : Ceci prouve malheureusement qu'à l'intérieur de l'Église, y compris à des niveaux élevés, on n'a pas toujours une connaissance complète de la réalité de la Fraternité. La Fraternité a toujours reconnu en Jean Paul II, et maintenant en Benoît XVI. le successeur légitime de saint Pierre. Ceci n'est pas un problème. Si par ailleurs il existe des réalités traditionalistes qui ne reconnaissent pas les derniers papes, ceux qu'on appelle des "sedevacantistes", c'est une autre question qui ne concerne pas la Fraternité Saint Pie X.

On sait que la Fraternité Saint Pie X demande au Saint-Siège une libéralisation de la messe tridentine et une déclaration attestant que cette litur­gie n'a jamais été abolie.

Castrillón Hoyos : La messe de saint Pie V n'a jamais été abolie. En ce qui concerne la libéralisation, je vous rappelle que s'est tenue, sous le pontificat de Jean Paul II, une réunion de tous les chefs de dicastères de la Curie et que très rares étaient ceux qui étaient hostiles à cette requête. Il serait dangereux de créer une opposition entre l'ancien rite et le nouveau. La liturgie ne peut pas être un champ de bataille. Comme prêtre, comme cardinal et comme Préfet de la Congrégation pour le clergé, j'éprouve une très grande douleur lorsque je vois le langage inacceptable avec lequel est traitée la volonté de Jésus de donner son corps et son sang et de les confier à l'Eglise. Et ceci ne vaut pas seulement pour certains représentants de la Fraternité Saint Pie X.

Y a-t-il de nombreux évêques qui résistent à la libéralisation?

Castrillón Hoyos : II arrive que le souci pastoral d'un évêque l'amène à penser qu'en accordant la permission de célébrer la messe tridentine dans son propre diocèse, il pourrait faire naître la confusion dans le peuple de Dieu. Et lorsque les fidèles qui demandent ce type de célébration sont en très petit nombre, on peut comprendre cette perplexité. En revanche, quand ceux qui deman­dent cette messe sont plus nombreux, il revient à la Commission «Ecclesia Dei» de rappeler à l’évêque, honnêtement et cordialement, que la volonté du successeur de Pierre est d'accorder généreusement la permission demandée par ces fidèles. Et je vois avec joie que, jour après jour, ceux qui l'accordent sont de plus en plus nombreux.

Vous connaissez bien le monde traditionaliste. Com­ment jugez-vous la piété per­sonnelle des prêtres qui en font partie?

Castrillón Hoyos : Un grand nombre de prêtres traditionalistes que j'ai connus m'ont fait une excellente impression: ils ont un amour sincère du mystère. Mal­heureusement, il peut aussi y avoir quelques fanatiques qui sont liés à l'ancienne liturgie comme on peut être lié à une formulation mathématique dont on ne comprend même pas complètement la valeur.

Pensez-vous qu'ils représentent l'héritage d'un passé qui serait de toute façon en voie de disparition?

Castrillón Hoyos : II y avait, aux JMJ de Cologne, un groupe important de jeunes liés à la messe traditionnelle. Les échos ont été positifs, et cela montre à quel point ceux qui considèrent le phénomène traditionaliste comme une espèce en voie de disparition man­quent de perspicacité, ne serait-ce que parce que proportionnellement, le nombre des vocations sa­cerdotales est nettement supérieur à celui de nombreux diocèses de l'Église.

En septembre 2001, dans un discours à la réunion pléniere de la Congrégation pour le culte divin, Jean-Paul II a fait l'éloge des «très belles prières» contenues dans le missel de saint Pie V. Cette allocution a été publiée avec un retard insolite par l'Osservatore romano et elle n'a jamais été publiée dans les Acta Apostolicæ Sedis, qui ont pourtant l'habitude d'impri­mer les discours du pape aux réunions plénières des dicastères romains. Et lorsque vous-même, le 24 mai 2003, vous avez célébré pour la première fois depuis la réforme liturgique postconciliaire une messe tridentine dans une ba­silique patriarcale romaine, Sainte-Marie-Majeure, l'Osservatore romano a totale­ment ignoré l'événement. Que pensez-vous de ces deux "cen­sures"?

Castrillón Hoyos : Je préfère juger les faits plutôt que les intentions et j'ignore la cause de ces deux omissions, même si elles ont eu une grande répercussion.

Pensez-vous que le dis­cours de Jean Paul II pourrait enfin être publié dans les Acta?

CASTRILLÔN HOYOS: Si le Pape n'a pas exprimé sa volonté explicite de ne pas faire publier ce discours qu'il avait pourtant prononcé lui-même, je crois qu'il est grave que cela n 'ait pas été fait.

Lorsqu'il a annoncé, trois jours auparavant, l'audience que le pape allait accorder à la Fraternité, le Corriere della Sera du 26 août a écrit que la paix entre les disciples de Mgr Lefebvre et le Saint-Siège était une "paix impossible".

Castrillón Hoyos : Les journaux peuvent dire tant de choses… Heureusement, et je souligne heureusement, les journaux ne sont pas infaillibles.

Éminence, un dernier mot pour ceux qui reprochent à la Fraternité d'utiliser un langa­ge parfois lourd, à la limite de l'irrévérence, envers le Saint-Siège

Castrillón Hoyos : Cela peut gêner, mais au fond je ne suis pas frappé par le fait que puissent apparaître des mots, des articles, des lettres, y compris certaines af­firmations attribuées à Son Excellence Mgr Fellay, qui utilisent un langage plutôt cru. Tant qu'on n'est pas dans une pleine unité, et donc une pleine charité réciproque, on ne peut pas se scandaliser s'il y a encore certaines intempérances verbales. Il est toujours bon de rappeler les paroles de saint Augustin: «In necessariïs unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas».

 

B- Interview du cardinal Medina, ancien préfet de la Congrégation du culte au journal Présent. Publiée le samedi 19 novembre 2005.

 

— Fin août, Mgr Fellay a étéreçu par Benoît XVI ; le synode des évêques sur l’eucharistie vient de prendre fin, et l’on sait qu’il y a été question de la messe de saint Pie V, même si le texte final ne s’en est pas fait l’écho… Y a-t-il,

Eminence, une évolution de la question traditionnelle ?

 

- La question n’est pas ressentie partout avec la même sensibilité. Il y a des personnes qui se disent en faveur d’une grande largeur de vues sur beaucoup de sujets et qui, par contre, se montrent très rigides vis-à-vis de l’emploi de la forme ancienne du rite romain. Il y a des personnes qui prônent une plus grande liberté dans l’Eglise, mais qui, à mon grand étonnement, ne veulent pas admettre une survivance plus large de la forme ancienne du rite romain. C’est curieux, car l’on tolère, bon gré mal gré, des usages abusifs dans la célébration de la forme récente du rite romain.

Pour ma part je souhaite vivement que le Saint-Père fasse une déclaration dans le sens d’admettre une plus grande liberté dans l’usage de la forme ancienne du rite romain.

 

 — Vous êtes venu, au printemps, consacrer l’abbatiale Notre-Dame de l’Annonciation. Vous êtes un peu un habitué de la maison. Vous étiez venu une première fois pour les trente ans du Barroux, puis pour la nouvelle Mère Abbesse, enfin pour le nouveau Père Abbé ; par ailleurs, vous célébrez volontiers, lorsqu’on vous le demande, selon l’ancien rite. Vous êtes, en quelque sorte, un récidiviste. Pour quelle raison le faites-vous ?

 

Il y a plusieurs aspects à considérer. Le premier est que la forme ancienne du rite romain est le rite de mon ordination sacerdotale. Pendant une bonne quinzaine d’années, j’ai célébré l’ancienne messe et en ai apprécié les richesses ; ce qui ne signifie pas que je n’apprécie pas les richesses de la réforme décidée par le pape Paul VI

 

Deuxième point : ma nomination par le pape Jean-Paul II à la Commission pontificale Ecclesia Dei, qui a pour but d’aider les catholiques qui sont attachés à la forme ancienne du rite romain. C’est une raison qui me semble assez valable.

 

Troisième raison enfin : il faut souligner que, dans l’Eglise, il y a beaucoup de formes de spiritualité légitimes, qui méritent tout le respect de tous les catholiques. Et cette diversité ne constitue pas une menace pour l’unité de l’Eglise, mais bien plutôt une richesse. Si donc, pour ces trois raisons, je peux rendre service aux communautés

qui suivent la forme ancienne du rite romain, je le fais volontiers ; bien que je célèbre habituellement dans le nouveau

rite, parce que j’ai perdu un peu, depuis une trentaine d’années, l’habitude de l’ancienne forme. Mais, de temps à autre, je célèbre volontiers dans le rite de saint Pie V. Cela fait partie de mes responsabilités.

 

— Mais vous le faites plus facilement que certains autres cardinaux…

 

— J’ai commencé à utiliser de temps à autre l’ancien rite après avoir été invité au Barroux. Avant cette première visite, je ne l’avais plus célébré. Après cette visite – j’étais alors préfet de la Congrégation pour le culte divin –, il y a eu pas mal de réactions très négatives. Certains ont même manqué gravement de respect dû à ma personne et à un rite qu’accepte l’Eglise. Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai recommencé à rendre, volontiers, ce petit service.

 

— Sans difficulté particulière ?

 

— Non. Je dois dire qu’il y a certaines prières de l’ancien rite, notamment les prières de l’offertoire, qui me semblent d’une richesse vraiment extraordinaire, et qu’on aurait dû conserver, au moins, à mon avis, comme une alternative.

 J’ai essayé de le faire lors de la publication de la troisième édition du missel romain, mais je me suis heurté à des oppositions assez fortes… et j’ai dû y renoncer. Sans revenir, bien sûr, sur mon impression qu’il y a de très belles choses qu’il aurait fallu garder, pour la richesse de la vie spirituelle, et surtout parce qu’on y souligne beaucoup

le caractère sacrificiel de la sainte Messe.

Car les trois aspects de l’Eucharistie : le sacrifice, la présence réelle et la communion sont reliés entre eux, et le premier d’entre eux est l’aspect sacrificiel. C’est de l’aspect sacrificiel que découle la communion ; et c’est la présence réelle qui donne le sens le plus profond à l’offrande sacrificielle. Je suis très sensible à cet aspect depuis ma jeunesse.

Je me souviens que le premier article théologique que j’ai écrit après mon ordination sacerdotale était sur la messe comme sacrifice, il y a une cinquantaine d’années. C’est la raison pour laquelle j’ai énormément apprécié la dernière

encyclique de Jean-Paul II sur la messe comme sacrifice : Ecclesia de Eucharistia, où le mot sacrifice apparaît au moins 42 fois.

 

— Dans un entretien que vous avez accordé il y a quelques mois à La Nef et à L’Homme nouveau, vous évoquez les progrès réalisés depuis le Motu proprio Ecclesia Dei. Est-ce une atmosphère d’apaisement ou une réalité concrète ?

 

— Il y a un problème psychologique – jusqu’à un certain point. Certains pensent que l’attachement à l’ancien rite peut aller de pair avec un refus de l’enseignement du concile Vatican II, et à l’affirmation que le nouveau rite est hérétique et invalide. Mais cet excès n’est pas le fait de tous ceux qui sont attachés à l’ancien rite, et même pas de la plupart

d’entre eux. Si l’on arrive à surmonter cette difficulté psychologique, je crois que, petit à petit, on va avoir une acceptation pacifique. Et même joyeuse : la solution que le cardinal Castrillon Hoyos a trouvée pour Campos a été un exemple extraordinairement positif. Une communauté avec une tradition particulière et une hiérarchie tout à fait reconnue, et qui constitue une expérience et un fruit valables.

 

 — C’est en tout cas le sens de votre action, et votre conviction…

 

 — Oui. Dans le rite de saint Pie V, il faudrait accepter cependant quelque chose du rite nouveau : par exemple, retoucher le calendrier. Il y a de nouveaux saints qui sont tout à fait importants et qui n’apparaissent pas dans l’ancien

rite : le padre Pio, les martyrs du Vietnam, des Philippines, de Chine, du Mexique, qui sont des piliers de ces chrétientés. Il y a aussi la question du lectionnaire. Le nouveau lectionnaire, à mon avis, constitue une richesse.

Au moment de Vatican II, un évêque chilien m’avait demandé ce qu’il pouvait proposer au Concile, et je lui avais répondu : un emploi beaucoup plus large de l’Ecriture sainte. Cela ne touche en rien à la richesse, à la tradition de la forme ancienne du rite romain.

 

— Pour ce qui est du calendrier, le pontificat de Jean-Paul II a été une telle source de nouveaux saints et bienheureux qu’on ne saurait tous les intégrer…

 

 — Il faut distinguer les saints et les bienheureux déclarés officiellement tels et insérés dans le martyrologe

romain, soit à peu près 7 000 noms. Dont 25 % sont dus à Jean- Paul II ! Et ceux qui sont intégrés au calendrier universel. Il n’est pas question qu’ils y soient tous. Mais quelques-uns qui sont des saints emblématiques. Par exemple, pour l’Amérique latine, saint Juan Diego, le voyant de Guadalupe… Tous ne peuvent pas l’être, mais une

révision du calendrier romain s’impose, me semble-t-il.

 

— On a parfois l’impression d’une difficulté de compréhension : sensibilité et discipline, d’un côté ; dogme et théologie, d’autre part. N’y a-t-il pas une difficulté à s’entendre au même niveau ?

 

— Personnellement, je crois qu’il y a eu dans la théologie catholique certains progrès tout à fait orthodoxes

qui n’ont pas été assimilés par certains catholiques traditionnels. Par exemple, l’exégèse a produit des éléments valables – et certaines positions qui ne sont pas acceptables. Parfois, on a refusé tout progrès, et on voit des hérésies

partout, alors qu’il est question de véritables progrès, ou de simples opinions qui ne constituent pas une menace pour l’unité ou l’orthodoxie catholique. Certaines publications soupçonnent tout ce qui est dit dans l’Eglise catholique d’hérésie, ou d’infidélité à l’orthodoxie. Même les écrits du cardinal Ratzinger y sont farouchement critiqués ; des publications où un document tellement orthodoxe comme Dominus Jesus n’a pas été bien reçu ; où ce joyau

d’orthodoxie catholique qu’est l’encyclique Ecclesia de Eucharistia n’a pas été bien reçu parce qu’il y

manquait le mot propitiation. Or il faut bien comprendre ce mot que je sais bien avoir été employé par le concile de Trente, et qui appartient à la doctrine catholique : car, dans un sens rigide, il s’agirait d’apaiser un Dieu enragé ; ce qui est une vision tout à fait anthropomorphique de Dieu qui est avant tout amour et miséricorde. Je crois que le sens profond de la « propitiation » pourrait se rendre par « réparation », « grâce de conversion » et même « purification ». Au fond c’est l’amour vers Dieu qui donne le sens profond à l’attitude vraiment religieuse. Ce type de questions empoisonne les discussions.

 

 — Cela peut être dépassé ?

 

— Je le crois ; mais je crains que certaines personnes n’y arrivent que difficilement…

 

— On n’a pas toujours l’impression que les documents récents, notamment sur les normes liturgiques, aient eu un impact réel, notamment en Europe. Est-ce un effet de l’habitude de faire à sa façon ? Y a-t-il un moyen de faire

admettre ces textes ?

 

— Vers la fin de mon mandat comme préfet de la Congrégation pour le culte divin, j’avais commencé à ramasser les expériences de partout dans le monde sur l’ars celebrandi, la manière correcte, exacte, élégante de célébrer la liturgie

de l’Eglise. Or la liturgie est un acte public, et non privé qui comme tel dépendrait des impressions ou

des goûts personnels. Le ministre de l’Eucharistie est un serviteur de l’Eglise, et doit donc célébrer comme l’Eglise le veut. D’ailleurs, la réforme liturgique a établi certaines normes qui permettent des alternatives, laissent un espace prudent aux circonstances, aux choix du

prêtre et de la communauté. Pour le mariage, le rituel comprend une trentaine de textes bibliques que les

époux peuvent choisir. Il n’y a pas un seul schéma rigide à appliquer également partout. Même pour l’échange du consentement, il y a deux manières de faire. Pour la sainte messe, vous avez trois formules pour l’acte pénitentiel au

début ; la possibilité d’employer le Credo de Nicée, ou celui des apôtres ; la possibilité assez large, d’après l’Institution générale du Missel romain, de distribuer la sainte communion sous les deux espèces…

Donc, dans les textes officiels, il y a des possibilités très intéressantes, très pédagogiques que le prêtre peut choisir, ayant comme but toujours le bien spirituel du peuple, et pas du tout son goût personnel. Dans la

forme nouvelle du rite romain, on a au moins huit canons de la Messe… Cela correspond à un désir d’avoir des possibilités plus larges de changements raisonnables. Mais dans certains domaines on passe parfois

outre les règles de la célébration digne comme l’Eglise l’a établie. Par exemple, l’emploi obligatoire

des ornements, de tous les ornements prévus. Ou bien des défauts « petits », comme la mauvaise habitude de laisser les burettes sur l’autel. L’autel n’est pas une table où poser quoi que ce soit ; l’autel est la table du sacrifice. Donc, sur l’autel, le calice, l’hostie, les chandeliers, le missel et la croix ; et ça suffit. Le reste n’est pas homogène avec la dignité et la noblesse de l’autel comme partie d’un ensemble liturgique.

 

— L’Europe souffre d’un manque manifeste de prêtres. Quelle est l’explication de cette hémorragie ?

 

— Je pense qu’il faut s’interroger. La situation est très différente d’un pays à l’autre, même en Amérique

latine. Je ne parle pas du Chili d’où je viens. Mais regardez le Mexique : un pays qui a bénéficié de l’apparition de Guadalupe ; un pays qui a eu depuis le XVIe siècle des martyrs, une constante pendant tous les siècles ; un pays qui bénéficie – je ne me trompe pas dans le nombre… – de trois millions d’hommes qui participent à l’adoration

nocturne : trois millions de Mexicains qui se lèvent la nuit pour adorer le Saint Sacrement ; un pays où la piété populaire est très vivante, appuyée par les prêtres ; un pays où on a, certes, des péchés, mais où les gens se confessent ; un pays où il y a des actes, voire des habitudes contraires à la chasteté, mais qui sont considérés comme des choses négatives, comme des péchés. En Europe, il y a dans certains endroits une faiblesse de la foi, il y a une désaffection vis-à-vis de l’Eglise, on a perdu le sens du sacré, la chasteté n’est plus une valeur… Aux Etats-Unis, une association de jeunes compte un demimillion d’adhérents, qui promettent d’arriver vierges au mariage. Il y a donc de quoi s’interroger…

A Rome, le 6 novembre dernier, lors de la messe clôturant le colloque du CIEL.

Propos recueillispar Olivier Figueras(Suite de cet entretiendans notre édition du mardi(22 novembre.)