« Les Nouvelles

de

Chrétienté »

n° 7

Vendredi 27 mai

 

Sommaire

1-             Les enseignements de Benoît XVI

A-  Le premier discours de Benoît XVI et l’unité des chrétiens.

B-  ‘Je’ ou ‘Nous’ : le Cardinal et le Pape

C-  Benoît XVI et l’Europe : « L’U.E ne peut pas être seulement géographique ou économique »

 

2-              Du nombre de séminaristes dans l’Eglise

 

3-              Le pape ira à Bari dimanche pour rappeler l’importance de l’Eucharistie

 

4-              Benoît XVI et la Secrétairerie d’Etat

 

5-              France: Assemblée plénière des évêques du 13 au 15 juin

 

6-              En Savoie, le son du coq

 

7-              Dans le diocèse de Coutances, en France

 

8-              DossierCWNews-Un évêque autrichien démissionne après des abus liturgiques

 

9-              Dans le diocèse de Paris : A la Chapelle Polonaise de Paris, près de la Madeleine

 

10-        Au sujet  du Referendum

 

A-    LES EGLISES « CHRETIENNES » RECRUTENT POUR LE « OUI »

 

B-    Gerard Leclerc, dans « la France Catholique, s’interroge sur        l’Europe et son avenir

 

C- Le docteur Dor et la constitution européenne

 

11-        Eglise et Modernité : LA FAILLITE D’UNE ‘ÉGLISE’ ACQUISE A LA« MODERNITE »

 

    12-Affaire Saint Eloi. Bordeaux. Le Conseil d’Etat rend hommage.

A-Les Documents

 

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1- Les enseignements de Benoît XVI

 

A-  Le premier discours de Benoît XVI et l’unité des chrétiens.

De nombreux observateurs s’étonnent que Benoît XVI, lors de sa première allocution en tant que souverain pontife, ait mis l’accent sur la réunification des chrétiens et la continuation du dialogue avec les autres religions. Ils auraient été moins étonnés s’ils n’avaient pas jugé superficiellement les précédentes prises de position de Joseph Ratzinger, dans lesquelles il soulignait le rôle essentiel de l’Eglise catholique pour le salut éternel, et plus généralement pour son rôle constant de garant des dogmes fondamentaux de la foi. La seule chose qui a évolué, en réalité, c’est qu’en changeant de "métier", Ratzinger peut aborder ce thème différemment.

En tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il se devait de défendre l’orthodoxie, tandis que devenu pape, il peut s’y consacrer de façon plus ouverte. Ce qui ne veut pas dire qu’il sera plus conciliant : Ratzinger, par exemple, s’est toujours farouchement opposé à tout relativisme – chacun voit midi à sa porte –, et il paraît assez peu probable qu’il change d’avis sous l’habit de Benoît XVI.

Abordant l’œcuménisme il y a quelque temps, il déclarait : « Quand on s’égare du droit chemin, plus on court et plus on s’éloigne de la ligne d’arrivée », ajoutant que « dans le domaine de l’œcuménisme, les propos équivoques, les impatiences, l’optimisme excessif éloignent du but plus qu’ils n’en rapprochent… Les définitions claires de sa propre foi servent à tous, même à celui qui s’exprime ». Une phrase qui résume parfaitement le combat que Ratzinger mène, depuis toujours, contre la tendance à attribuer à toutes les parties la même importance, qu’il considère comme un faux œcuménisme, pour ouvrir la voie, longue et difficile, au vrai rapprochement. Les positions de Ratzinger sur cette question, longtemps considérées comme le signe de son désintérêt pour la question œcuménique, sont en réalité la marque de son attention à « ne pas courir dans la mauvaise direction ».

On se rappellera surtout son opposition à ceux qui soutenaient "l’intercommunion", à savoir la possibilité de voir l’eucharistie donnée, indifféremment, par des prêtres catholiques ou par des pasteurs protestants. Ce qui pose problème à Ratzinger sur cette question réside dans la "continuité apostolique", c’est-à-dire un sacerdoce qui naît de l’ordination administrée par des évêques descendant historiquement des apôtres. S’il accepte l’intercommunion pratiquée par les popes orthodoxes, qui descendent de générations d’évêques qui remontent aux apôtres, il la refuse aux protestants, qui ne reconnaissent pas le sacerdoce comme un sacrement et chez qui les pasteurs sont seulement des fonctionnaires de la congrégation.

L’obstacle principal à la réunification avec les orthodoxes tient, lui, au caractère "autocéphale" de chaque église nationale. Si elles sont liées entre elles, elles ne reconnaissent pas une hiérarchie unitaire, comme celle qui obéit, chez les catholiques, à l’évêque de Rome. Il s’agit bel et bien de difficultés réelles, de conceptions de l’Eglise qui trouvent leur origine dans l’interprétation des Ecritures et le sens que lui a conféré la tradition : des décisions prises durant deux mille ans de conciles, qui restent valides et n’ont pas été effacées par Vatican II, comme le prétendent les courants des conciliaires les plus extrêmes.

C’est à ce concile que Benoît XVI a voulu faire référence lors de sa première homélie en tant que pontife, sans doute aussi pour réfuter les critiques qui le dépeignent comme le fossoyeur des décisions qui y ont été prises. Par ailleurs, il avait déjà soutenu qu’ « il y avait des dangers dans les délibérations préliminaires, marquées par la fermeture et l’intransigeance, qui laissaient peu d’espace à la fraternité ». La clé de l’œcuménisme façon Ratzinger tient justement dans la "fraternité" : un défi difficile, rationnel, mais sincère. Pour lui, la division entre les Eglises est la faute de tous les chrétiens, et il parle douloureusement d’« infidélité au Christ de la part de tous les chrétiens, et pas seulement des catholiques ».

Ce que Ratzinger ne supportait pas était "le comportement d’un certain œcuménisme catholique postconciliaire, marqué d’un certain masochisme, comme un besoin un peu pervers de se sentir responsable de tous les désastres de l’Histoire". Il est peu probable que, sur ce point, Benoît XVI ait beaucoup changé. Il mettra l’accent sur la fraternité, sur la cohabitation concrète des Eglises, sur la recherche de solutions communes sur les questions qui les divisent, sans pour autant se leurrer sur les divergences, les vrais problèmes. Il entend, en un mot, se diriger dans la bonne direction, en sachant pertinemment que la route est longue et difficile.

Il Foglio de Milan, dans Courrier international du 28 avril 2005

 

B-  ‘Je’ ou ‘Nous’ : le Cardinal et le Pape

Lors de sa première homélie le matin du 24 avril, Benoît XVI qui s’exprimait en latin n’a pas employé parlant de lui le ‘je’ mais le ‘nous’. D’aucuns l’ont d’autant plus remarqué que l’habitude s’en était perdue depuis 1978. On a cru à une curiosité du nouvel élu, signe de son attachement à des formes plus hiératique et distanciées, bref ‘conservatrices’. Que nenni ! il s’agit de la part du St Père d’une perspective, comme en toute chose qu’il aborde, proprement théologique dont lui-même a donné la clef dans son livre Jean-Paul II. Vingt ans dans l’histoire (Bayard, 1999), où, encore Cardinal, il  déclarait que l’opinion d’un pape doit s’effacer devant la foi de l’Eglise.

« Le fait d’avoir changé le « nous » du style pontifical pour le « je » personnel et immédiat de l’orateur (…) peut paraître comme l’élimination normale d’un usage antique peu approprié à notre temps. Mais l’on ne saurait oublier que ce "nous" n’était pas seulement une formule de la rhétorique de cour.

« Quand le pape parle, ce n’est pas en son nom propre qu’il parle. A ce moment-là, en dernière analyse, les théories et les opinions privées qu’il a élaborées au cours de sa vie ne comptent pas, quelque élevé que puisse être leur niveau intellectuel. Le pape ne parle pas alors comme un homme singulier, un simple savant doté de son « je » privé, ou encore comme un soliste sur la scène de l’histoire spirituelle de l’humanité, mais en puisant au « nous » de la foi de toute l’Eglise à l’intérieur duquel le « je » se doit de s’effacer.

« Il me vient à la mémoire, à ce propos, l’exemple du grand pape humaniste Pie II, Enea Silvio Piccolomini : en tant que pape puisant à ce « nous » du Magistère pontifical, il devait parfois dire des choses en contradiction avec les théories du savant humaniste qu’il avait été auparavant. Quand on lui faisait remarquer de telles contradictions, il avait l’habitude de répondre : « Eneam rejicite, Pium recipite » (« Rejetez Enea, recevez Pie »). En un sens, le remplacement du "nous" par le "je" n’est donc pas un fait anodin. n

Abbé Charles Tinotti

 

C- Benoît XVI et l’Europe : « L’U.E ne peut pas être seulement géographique ou économique »

 

Alors que Benoît XVI recevait ce jeudi 19 mai les lettres de créance de Bartolomej Kajtazi, nouvel ambassadeur  près le Saint-Siège de  l’ancienne république yougoslave de Macédoine, il déclara au sujet de l’Europe, encourageant les pays des Balkans à entrer dans l’Union Européenne :  « L’entrée dans la communauté européenne ne doit pas toutefois être vue uniquement comme la panacée pour surmonter les difficultés économiques ».

« Dans le processus de l’expansion de l’Union européenne il est d’une importance capitale de se souvenir qu’elle manquera de substance si elle est réduite à des dimensions purement géographiques et économiques »

« L’union doit consister avant tout en un accord concernant des valeurs qui trouvent leur expression dans ses lois et sa vie », a expliqué le pape. Pour cela il faut que chaque Etat ordonne la société de manière à rappeler de manière créative l’âme de l’Europe
« acquise à travers la contribution décisive du christianisme, en affirmant la dignité transcendante de la personne humaine et les valeurs de la raison, de la liberté, de la démocratie et de l’Etat constitutionnel », a poursuivi Benoît XVI.

 

2- Du nombre de séminaristes dans l’Eglise

L’« Annuaire statistique de l’Eglise 2003 » donne les chiffres et les statistiques sur le nombre des séminaristes par continents.

Dans un rapport publié dans son édition quotidienne en italien (9-10 mai 2005), l’Osservatore Romano constate que « l’évolution a été très différente selon les continents ».

En 1978 l’Europe fournissait 37% des prêtres dans le monde, l’Amérique 34%, l’Asie 18% etl’Afriquemoinsde9%.

Vingt-cinq ans plus tard la contribution de l’Europe est descendue à moins de 22%, la contribution américaine était plus ou moins stable (33%), l’Asie était montée à 25% et l’Afrique à près de 20%. Ces dernières années on note cependant un net ralentissement des vocations en Afrique et en Asie.

L’Afrique et l’Asie comptent respectivement 72 et 60 candidats au sacerdoce pour 100 prêtres. « En Europe, où la vocation sacerdotale apparaît très affaiblie avec seulement 12 candidats au sacerdoce pour 100 prêtres en 2003 (même si en 1978 ils étaient encore moins nombreux, moins de 10), la situation est particulièrement préoccupante », affirme l’Osservatore Romano.

 

3- Le pape ira à Bari dimanche pour rappeler l’importance de l’Eucharistie

Le pape a confirmé ce dimanche, 22 mai,  qu’il « présidera » la messe de clôture du congrès eucharistique  dimanche prochain à Bari.

Le premier voyage apostolique du pape en Italie aura pour but de souligner l’importance de l’Eucharistie dans la vie de l’Eglise. Il souhaite que « ces journées de prière intense et d’adoration du Christ Eucharistie suscitent dans l’Eglise italienne une ardeur renouvelée de foi, d’espérance et de charité ».

 

4- Benoît XVI et la Secrétairerie d’Etat

Le pape a  rencontré samedi 21 mai les chefs de bureau et les membres de la Secrétairerie d’Etat du Vatican

La rencontre a eu un caractère informel. Le pape a improvisé son discours. Il a déclaré qu’en recevant cette masse d’information de la Secrétaireire d’Etat, il apprenait à en connaître les structures.

Et de fait  qu’est-ce que la Secrétaireire d’Etat ?

Voici quelques éléments

« Le 28 juin 1988, Jean-Paul II promulgua la Constitution apostolique Pastor Bonus qui réforma la Curie romaine et divisa la Secrétairerie d'Etat en deux Sections, la Section pour les Affaires Générales et la Section pour les Relations avec les Etats, explique le site du Vatican (cf. www.vatican.va).

La Secrétairerie d'Etat est présidée par un Cardinal qui prend le titre de Secrétaire d'Etat. Premier collaborateur du Pape dans le gouvernement de l'Eglise universelle, le Cardinal Secrétaire d'Etat peut être considéré comme l'acteur principal de l'activité diplomatique et politique du Saint-Siège, représentant, en des circonstances particulières, la personne même du Souverain Pontife.

La Section pour les Affaires Générales

La Section pour les Affaires générales, ou Première Section, a pour mission d'expédier les affaires qui concernent le service quotidien du Souverain Pontife, tant dans sa sollicitude pour l'Eglise universelle que dans ses relations avec les dicastères de la Curie romaine. Il travaille à la rédaction des documents que lui confie le Saint-Père. Il s'occupe des actes qui concernent les nominations dans la Curie romaine et il garde le sceau de plomb ainsi que l'anneau du Pêcheur. Il régule le service et l'activité des représentants du Saint-Siège, surtout dans leurs rapports avec les Eglises locales. Il traite de tout ce qui concerne les Ambassades près le Saint-Siège. Il exerce sa vigilance sur les organes de communication officiels du Saint-Siège et sur la publication des Acta Apostolicæ Sedis et de l'Annuaire pontifical.

La Première Section de la Secrétairerie d'Etat est dirigée par un Archevêque, le Substitut pour les Affaires générales, aidé par un Prélat, l'Assesseur pour les Affaires générales.

La Section pour les Relations avec les Etats

La Section pour les Relations avec les Etats, ou Seconde Section, a pour mission propre de suivre les questions qui doivent être traitées avec les gouvernements civils. Relèvent de sa compétence les relations diplomatiques du Saint-Siège avec les Etats, y compris l'établissement de Concordats ou d'accords similaires, la représentation du Saint-Siège auprès des conférences et des organismes internationaux; dans des circonstances particulières, sur mandat du Souverain Pontife et après consultation des Dicastères compétents de la Curie, la préparation des nominations dans les Eglises particulières, ainsi que la constitution de ces dernières ou leur modification; les nominations des Evêques dans les pays qui ont conclu avec le Saint-Siège des traités ou des accords de droit international, en collaboration avec la Congrégation pour les Evêques.

La seconde Section de la Secrétairerie d'Etat est dirigée par un Archevêque, le Secrétaire pour les Relations avec les Etats, aidé par un Prélat, le Sous-Secrétaire pour les Relations avec les Etats, et assisté par des Cardinaux et par des Evêques ».

5- France: Assemblée plénière des évêques du 13 au 15 juin

 L’assemblée plénière des évêques de France aura finalement lieu du 13 au 15 juin en Région parisienne, à Chevilly-Larue. Prévue initialement du 5 au 8 avril à Lourdes, elle a été reportée en raison du décès de Jean-Paul II. L’essentiel des travaux portera sur la réforme de la Conférence des évêques de France.

 

6- En Savoie, le son du coq

Le 30 novembre 1974 Le Monde rendait hommage au garde des sceaux Jean Lecanuet qui avait fait taire en lui la voix du catholique convaincu et torturé pour venir exprimer in extremis sa solidarité gouvernementale », afin de soutenir Simone Veil et le projet de loi sur l'avortement. César servi avant Dieu.

30 ans plus tard on sait dénombrer les victimes : un silence pour 7 millions de cris silencieux...

Espérons qu’il en a touché plus de 30 deniers, ce politique qui fit taire le catholique mais enfin, le passé est à la miséricorde.

Le présent, non.

v

Lorsqu’Hervé Gaymard, que d’aucuns croient un catholique convaincu, et qui est membre actif de l’Opus Dei, donne une interview dans VSD et qu'il regrette des rumeurs « calomnieuses », on veut savoir. On poursuit la lecture et on trouve : « j’ai vu fleurir des articles sur le thème ‘Gaymard membre de l'Opus Dei’, ‘Gaymard soutient les commandos antiavortement’. Moi ça m’a fait rigoler mais pas mes proches... on ne peut rien faire contre la calomnie ».

Ah, bon ! C’est calomnier un chrétien de dire, à tort ou à raison, qu’il prie devant les hôpitaux avec le docteur Dor ? C’est calomnier un catholique de dire qu’il est fils spirituel de saint José Maria Escriva et participant à son œuvre ? Alors, même si quelques lignes plus tard, Gaymard précise qu’il est contre l’homoparentalité, qu'il est catholique « comme la moitié des Français » (Bigre ! si à l’Opus Dei on n’est pas plus chrétien que la moitié des Français, nous v’là beaux…), quel besoin a-t-il de se désolidariser, de se démarquer ? De quelle peste a-t-il besoin de se purifier ?

Si l’ambition politique est bonne, les reniements ne le sont jamais. Surtout quand ils sont petits. Et il faut les pleurer au chant du coq pour avoir un grand destin.

Saint Pierre, qui vous chauffâtes un soir de Passion près d’une certaine servante, priez pour nos politiques de la ‘génération Jean Paul II’…

Héli Trottincas

 

7- Dans le diocèse de Coutances, en France

 

Mgr Jacques Fihey, évêque de Coutances (50) a accordé la célébration d'une Messe dominicale dans le rite de Saint Pie à la demande d'un groupe de fidèles.

A partir de ce dimanche 22 mai, la Messe sera célébrée en l'église Notre-Dame de Valognes (50700) à 10h00 par un prêtre du diocèse, Monsieur l’abbé Le chat.

Valognes se situe à 55km au nord de Coutances et à 45 km au nord ouest de Saint Lô.

 

8-  DossierCWNews-Un évêque autrichien démissionne après des abus liturgiques

 

18-May-2005 -- DossierCWNews-Un évêque autrichien démissionne après des abus liturgiques

Vatican,18 Mai. (CWNews.com) -Le pape Benoit XVI a accepté la démission d'un évêque autrichien dont le diocèse était au centre de plaintes au sujet d'abus liturgiques répandus. Le Vatican annoncé le 18 mai que l'évêque Maximilian Aichern avait démissionné du diocèse de Linz, qu'il avait dirigé depuis 1982. À 72 ans , l'évêque allait sous peu atteindre l'âge de la retraite obligatoire, 75 ans . L'annonce du Vatican a indiqué que sa démission avait été acceptée selon le Canon 401/2 du code de Droit Canon, qui se rapporte à la "maladie ou à toute autre raison grave" à propos de la démission d'un évêque. Plus tôt cette année, une enquête réalisée par une agence de nouvelles catholiques de langue allemande, Kath.net, avait découvert des abus liturgiques sérieux dans le diocèse de Linz, avec des femmes étant encouragées à porter les vêtements de cérémonie liturgiques et à diriger les cérémonies , et des prières offertes "aux bonnes bergères." Le cardinal Francis Arinze a indiqué à Kath.net qu'il se rendait compte des plaintes au sujet des abus, et que la Congrégation pour le culte divin "faisait ce qu'il peut aider à les enlever." Après l'annonce du 18 mai, l'évêque Aichern a dit qu'il avait informé le Vatican il y a une année environ sur son désir de démissionner. Le cardinal Christoph Schönborn de Vienne, président de la conférence des évêques autrichiens, a confirmé que l'évêque Aichern avait indiqué un désir de prendre sa retraite .Le cardinal Schönborn a félicité l'évêque sortant pour ses années de service en tant qu'abbé bénédictin et comme chef du diocèse de Linz pendant plus de 23 ans.
SOURCE:EWTN

 

 

 

9- Dans le diocèse de Paris : A la Chapelle Polonaise de Paris, près de la Madeleine

 

Un lecteur nous informe ainsi de la suspension de la messe en latin dos au peuple à la Chapelle Polonaise de Paris, près de la Madeleine :

"Depuis deux semaines, de vives pressions contre cette messe s'étaient faites sentir, car il s'agissait d'une (messe selon le missel de 1962) et non plus Paul VI latin dos au peuple.

Le recteur de la mission polonaise a tranché hier en INTERDISANT TOUTES AUTRES MESSES QUE celle de PAUL VI FACE AU PEUPLE

L'abbé Le Coq a donc célébré dimanche dernier à 17H30 la dernière messe à la chapelle polonaise, messe qui avait lieu depuis plusieurs dizaines d'années.

 

10- Au sujet  du Referendum

A- LES EGLISES « CHRETIENNES [1]  » RECRUTENT POUR LE « OUI »

« Le référendum n’a d’autre objet que d’accepter ou de rejeter le Traité établissant une constitution pour l’Europe. Chaque électeur est invité à former sa conviction et à se prononcer en conscience en tenant pour évident qu’il s’agit de se prononcer sur le texte lui-même, sans se laisser distraire par des questions d’ordre purement national ou des débats annexes, qui ne sont certes pas secondaires, mais ne doivent en aucun cas occulter l’objet de la consultation : l’éventuelle adhésion de la Turquie ne dépendra en rien de l’adoption ou du rejet du Traité. » Et ce document d’ajouter : « Rappelons-nous donc que l’Europe nous a apporté, tout d’abord, la paix qui était le premier objectif de ses fondateurs. Reconnaissons, ensuite, qu’elle a permis non seulement un développement économique mais aussi la mise en place d’un modèle social que beaucoup nous envient : soins de santé, protection sociale et éducation y sont accessibles à tous. »

On aura reconnu-là l’essentiel de l’argumentaire des partisans du « oui ». D’où sort ce texte et pourquoi vous l’infliger alors que nous l’avons entendu cent fois déjà ? Parce que cet appel n’est pas extrait d’un tract de l’UMP, de l’UDF ou du Parti socialiste, mais c’est celui du Conseil des églises chrétiennes de France, qui comprend catholiques, protestants et orthodoxes. Le signataire pour l’Eglise catholique est Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux, président de la Conférence des évêques de France. Le document a été rendu public le 29 mars dernier mais, actuellement, dans beaucoup de paroisses françaises, les bulletins paroissiaux le reprennent à une semaine du scrutin. Le but est évident : faire en sorte que les catholiques votent « oui ». Ces ecclésiastiques, mués en spécialiste des traités européens, assurent les fidèles que « le texte apporte des améliorations substantielles aux traités existants, et en particulier au Traité de Nice signé en 2000 ». Voilà – entre autres – qui devrait inciter les disciples du Christ à voter « oui ». On l’a compris : une nouvelle fois nos évêques, via ce texte œcuménique, se prononcent sur une question où ni la loi naturelle, ni la révélation ne sont engagées et négligent celles qui sont de leur compétence. C’est un abus de pouvoir : ils usent de leur autorité de successeur des apôtres à des fins politiques partisanes. C’est pourquoi, il ne faut pas se laisser impressionner : on peut voter « non » – et, personnellement, nous pensons que nous le devons – en toute liberté de conscience chrétienne.

Sur l’absence de références aux origines chrétiennes de l’Europe qu’ils avaient pourtant réclamées, il se bornent désormais à dire : « A défaut d’honorer le passé par une référence explicite à l’héritage chrétien, le Traité prend soin du présent et de l’avenir. » Comment peut-on bâtir l’avenir de l’Europe en niant son passé ? Ils se consolent facilement en soulignant que : «  Le préambule du Traité rappelle que l’Europe est un “ espace privilégié de l’espérance humaine” en tant que chrétiens, nous ne pouvons donc ni nous en désintéresser, ni lui tourner le dos. »

Les constituants se désintéressent des racines chrétiennes de l’Europe, les fidèles devront faire la même chose, s’aligner sur eux et célébrer « l’espérance humaine ». Faut-il comprendre aussi que « l’espérance humaine » a déserté les nations qui composent l’Europe pour se reporter sur cet « espace privilégié » que serait l’Europe ?

C’est absurde : ce qui reste, temporellement, quand tout s’effondre, c’est la patrie, la terre de nos pères.

Les catholiques qui veulent savoir ce qu’il faut penser de cette question préfèreront se reporter au jugement des papes Jean-Paul II et Benoît XVI plutôt qu’à celui du « Conseil des églises chrétiennes en France ». Jeudi dernier, en recevant les lettres de créance de l’ambassadeur de Macédoine, Benoît XVI a souhaité, une nouvelle fois, que l’organisation des sociétés de chaque Etat membre de l’Union européenne se réclame « avec créativité de l’esprit de l’Europe, acquis à travers la contribution décisive du christianisme par l’affirmation de la dignité transcendante de la personne humaine ». Lors de sa première audience générale, il a évoqué saint Benoît de Nursie, qui « représente un repère fondamental pour l’unité de l’Europe et un rappel fort des racines chrétiennes de sa culture et de sa civilisation auxquelles on ne saurait renoncer ». L’épiscopat français, lui, a déjà renoncé…

Et Jean-Paul II, rappelons encore ce texte, écrivait en 2002 quand il apprit que les origines chrétiennes de l’Europe ne figuraient pas dans le projet : « L'Europe existe ; elle a une histoire, des valeurs, une âme. Il est primordial d'appeler à la reconnaissance de l'âme de l'Europe. Depuis plusieurs mois, au sein des institutions européennes, nous assistons à une intensification des attaques antireligieuses, diffusant une image caricaturale de la spiritualité et une conception militante et exclusive de la laïcité. Ces attaques visent à disqualifier notre héritage religieux pour mieux fonder la Constitution européenne sur une conception matérialiste, relativiste et athée de la société » Il ajoutait : « On ne peut pas oublier que c'est la négation de Dieu et de ses commandements qui ont créé au siècle passé la tyrannie des idoles exprimée dans la glorification d'une race, d'une classe, d'un parti, de l'État ou de la nation. »

Ce n’est là ni le ton ni la vision des évêques de France, lesquels, néanmoins se plaignent de la façon dont l'Église et les chrétiens sont traités en France, dans les media comme dans la sphère politique. Mais s’ils ne défendent pas eux-mêmes les légitimes revendications chrétiennes, comment leurs opposants pourraient-ils les respecter ?

n Bulletin d’André Noël n° 1957

 

 
B- Gerard Leclerc, dans « la France Catholique, s’interroge sur l’Europe et son avenir 
 
Par Gérard Leclerc
http://leclerc.gerard.free.fr/
 
Dimanche prochain, chacun se déterminera en conscience pour approuver ou non le traité constitutionnel sur l'Europe. Nous n'aborderons ici le sujet, que pour émettre un regret. L'entente entre les peuples européens et l'organisation de leur solidarité constitue une nécessité évidente, comme l'était au
lendemain de la seconde guerre mondiale la réconciliation d'un continent déchiré. Cependant, il s'agirait de savoir en priorité quel est le sens de ce projet commun, s'il est en rapport avec le patrimoine historique et spirituel qui fait de l'Europe plus qu'une entité juridique, une aire de civilisation. C'est bien pourquoi le débat sur l'insertion dans le préambule du traité d'un rappel explicite de nos origines chrétiennes n'était pas secondaire. Une attitude amnésique n'était-elle pas le symptôme d'une sorte de refoulement avec la volonté plus ou moins explicite de faire de l'Europe un concept neutre, dépourvu de toute tonalité spirituelle, au risque d'un déracinement par rapport à l'histoire ?
 
Mais l'histoire n'est pas seule en cause. Le refoulement de toute inspiration spirituelle, celle qui fut à l'origine de l'éclosion de toutes nos nations ainsi que de la parenté profonde qui les unissait ne peut que produire des effets délétères que la bien-pensance ordinaire veut ignorer mais qui frappent cruellement notre continent. Ils sont rarissimes les hommes et les femmes qui dans les semaines de discussion acharnée qui ont précédé le référendum français ont osé mettre en évidence le suicide démographique européen. 
 
Jean-Paul II, lui, n'avait pas manqué de le faire, lors du synode des évêques d'Europe. A deux exceptions près, aucun de nos pays ne parvient à équilibrer le déficit de ses naissances par rapport à ses décès.
En ce début de vingt-et-unième siècle, l'Allemagne réunifiée est sur le point de perdre l'équivalent de la population de l'ancienne Allemagne de l'Est. George Weigel dans un essai pugnace sur le déclin européen n'hésite pas à écrire que cette catastrophe n'a pas d'équivalent dans les statistiques depuis la peste noire au XIVe siècle. (1)
Cela signifie que la vitalité du christianisme dans notre continent détermine une attitude devant la vie. Lorsque l'espérance, qui contredit le nihilisme vient à manquer, c'est la culture de mort qui prend le dessus. Ses effets se font sentir dans l'ensemble des attitudes sociales. C'est le même George Weigel qui signale des pratiques révoltantes où la mort humaine est désacralisée, après avoir été refoulée (il donne l'exemple de grands journaux qui ont renoncé à leur chronique nécrologique). Lorsqu'une censure
d'abord insidieuse devient totalitaire à l'égard de la foi chrétienne, le regard change sur l'existence et notre belle culture humaniste, celle même qui avait prétendu s'émanciper de sa tutelle judéo-chrétienne, se fissure.
 
Voilà où on en arrive, lorsqu'on refuse d'aborder la question des finalités. La réunification de toutes les Europes, rendue possible par Jean-Paul II  est une trop belle cause pour être gâchée par une entreprise d'étouffement de notre âme chrétienne.
 
G.L.
http://www.france-catholique.fr/
 
(1) George Weigel, Le cube et la cathédrale, La Table ronde.

 

C- Le docteur Dor et la constitution européenne

 

« Proclamée à Nice le 18 décembre 2000 par les chefs d’Etat des pays membres, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne a été insérée telle quelle dans la partie II du projet de Constitution. Outre un préambule, elle comprend cinquante quatre articles dont plusieurs ont trait au respect de la vie. Bref, parfois de belle apparence, ceux-ci sont surtout remarquables par ce qu’ils ne disent pas ou disent à tort.

 

a- Ce que la Charte ne dit pas :

 

Elle parle de la dignité humaine inviolable (art 11-61), du droit à la vie (11- 62) : « 1. toute personne a droit à la vie, et 2. nul ne peut être condamné à la peine de mort ni exécuté. » Mais elle ne dit pas un mot sur l’enfant dans le sein de sa mère, ni sur ce qui peut le concerner : contraception, stérilisation, avortement, diagnostic prénatal, procréation médicalement assistée…

 

Il est l’un des grands absents de la Charte. Dépouillé de toute considération et de protection – alors qu’il est le plus faible qui soit – elle en fait une nonpersonne. Innommé, sans existence juridique, on peut l’écarter ou en disposer.

 

C’est ainsi que l’interdiction des pratiques eugéniques (11-63-2b) ne peut le concerner alors qu’on élimine en France plus de 95 % des trisomiques 21, qu’une malformation congénitale grave in utero justiciable de l’avortement est la hantise de l’obstétricien, et que l’on pratique le tri embryonnaire.

 

On interdit le clonage reproductif (11-63-2d) mais non le clonage thérapeutique qui revient au même. Ici un aveu : l’article parle du « clonage reproduit des êtres humains ». A ce stade aussi précoce y aurait-il donc un être humain ?

 

Paradoxe inouï : on le tue, jamais on n’a autant tué, la peine de mort abolie pour les coupables ne l’est pas pour lui qui est innocent. Pour lui, ni sûreté (11- 66), ni égalité (11-80), ni non-discrimination même celle de l’âge (11-81), ni protection familiale (11-93), ni protection de la santé (11-95), ni justice avec présomption d’innocence (11-10). En effaçant jusqu’à son non, la Charte évite de remettre en cause les libertés sexuelle et scientifique, d’entrer en contradiction et conflit avec les lois qui, dans la plupart des pays de l’Union, protègent ces libertés, d’encourir le risque de poursuites et même d’opprobre.

 

En 1948, le droit à la vie était inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, et, en 1950, dans la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. En cinquante ans le glissement est tel que le droit à la vie cache son contraire.

 

Comment croire la Charte lorsqu’elle parle du droit de se marier et de fonder une famille (11-69), du droit des personnes âgées (11-85), alors qu’elle ne dit mot – comme pour l’avortement – ni du PACS ni de l’euthanasie pourtant omniprésents. Pour elle, silence vaut liberté.

 

b- Ce que la Charte dit à tort :

 

Ce qu’elle affirme dans l’article (11- 73) : « la recherche scientifique (est) libre » est inacceptable. La loi du 6 août 2004 permet en France de toucher au génome humain, c’est-à-dire non plus à l’existence mais à l’essence de l’être humain. Elle se fait Dieu et touche à ce qu’il y a de plus sacré. Rien n’est plus grave. La liberté absolue est une folie.

Folie aussi celle de l’article 11-81 qui interdit toute discrimination à l’encontre de l’orientation sexuelle. C’est admettre la perversion. Or la règle doit être celle-ci : respecter les homosexuels et non l’homosexualité.

 

La Charte des droits fondamentaux a quelque chose d’irréel et d’oppressant. Faite pour ordonner la société, elle se refuse à voir l’enfant non encore né qui en est la source, et Dieu qui en est l’origine et la fin. Dieu est ignoré, même comme Etre suprême. Les Grecs reconnaissaient les lois non écrites de la Cité.

 

La Charte est idéologique, son inspiration est maçonnique, son fondement est l’individualisme, celui-là même du mondialisme. Athée, laïciste, ultra-libérale, hypocrite, elle est mensongère par omission, homicide par destination. A lalettre elle est luciférienne.

X.D.

 

11-  Eglise et Modernité : LA FAILLITE D’UNE ‘ÉGLISE’ ACQUISE A LA« MODERNITE »

Sous Jean-Paul II, mais plus encore désormais avec l’accession de Benoît XVI au siège de Pierre, de bons esprits, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise catholique, ont demandé et demandent encore à celle-ci de s’ouvrir enfin à la « modernité ». Car, sinon, elle se coupera de plus en plus du monde d’aujourd’hui et les fidèles, ne supportant plus ses positions, déserteront encore plus les églises. Comprenez qu’il s’agit d’aligner la doctrine de l’Eglise sur les mœurs contemporaines, notamment dans le domaine sexuel. Il faudrait aussi que les femmes aient enfin accès au sacerdoce et que les prêtres puissent se marier – éventuellement entre eux…

Or, il existe déjà une « église » non négligeable – 70 millions de fidèles dans le monde entier ! – qui comble les vœux de ces apôtres de la modernité, c’est l’Eglise anglicane.

Depuis longtemps déjà elle admet la contraception, l’avortement, le remariage des divorcés et l’homosexualité, y compris chez les ministres du culte. Depuis 1978, les femmes peuvent être prêtres, bientôt évêques. Normalement, si l’on en croit les hérauts de l’ouverture au monde, on devrait se bousculer pour trouver une place à l’Église pour la messe du dimanche ! Il n’en est rien, c’est même tout le contraire : en 20 ans, pour la seule Grande-Bretagne, l’Eglise anglicane a perdu près d’un tiers de ses fidèles (29%), chiffre officiel.

Or toutes les paroisses ne subissent pas une telle hémorragie, certaines recrutent même spectaculairement : celles qui sont opposées à cette ouverture ! Dans The Observer, la journaliste Rachel Cooke raconte : « Tandis que certaines églises demeurent désespérément vides, d'autres sont pleines : ainsi, la paroisse de Saint-Thomas, à Sheffield (qui est la plus grande du Nord de l'Angleterre), attire 800 à 1.000 fidèles le dimanche soir et a recueilli plus de 70.000 £ lors d'une récente quête dominicale... L'importance des évangéliques dans l'Eglise d'Angleterre se mesure en effet aussi à leurs contributions : leurs dons représentent déjà 40% du budget annuel de 650 millions de livres. Ce simple fait suffirait à lui seul à contraindre les dirigeants anglicans à leur prêter attention : « S'ils le voulaient, ils pourraient mettre l'Eglise en faillite », observe Cooke. Dans l'immédiat, malgré leur insatisfaction face à certains développements au sein de l'anglicanisme (notamment sur l’homosexualité) ils y restent pour l’instant.»

D’autres quittent l’anglicanisme pour rejoindre l’Eglise catholique. Les ordinations d’ex-pasteurs anglicans sont de plus en plus nombreuses. Force est de constater que l’Eglise anglicane, à chacun de ses pas vers la « modernité », a vu ses effectifs se réduire et les schismes augmenter ! La perspective de voir des femmes évêques va provoquer de nouvelles divisions. L'archevêque de Canterbury, Rowan Williams, chef spirituel de l'anglicanisme, n'a pas caché sa crainte que la question n'ait déjà « affaibli, a-t-il dit, sinon détruit le sentiment que nous parlons le même langage au sein de la Communion anglicane. Nous faisons encore face à la possibilité d'une division», a-t-il reconnu. Les positions, loin de fléchir, paraissent peu conciliables. »

Tel est le programme que l’on voudrait que l’Eglise catholique mette en œuvre ! Non merci ! Soyons plutôt reconnaissants que Benoît XVI n’entende pas céder aux oukases de ceux qui, accrochés à ses basques, lui crient : « Modernité ! Modernité ! » n          P.R. Bulletin d’André Noël n° 1957

 

 

12-Affaire Saint Eloi. Bordeaux. Le Conseil d’Etat rend hommage.
 

 

Le commissaire du Gouvernement rend hommage au combat de l’association saint Eloi à Bordeaux.

 

Nous reproduisons (téléchargez le document PDF ici) les intéressantes conclusions du Commissaire du Gouvernement devant le Conseil d’Etat dans l’affaire de l’église Saint Eloi, qui viennent d’être publiées dans une grande revue juridique. Ces conclusions manifestent de la sympathie pour l’action de l’association, en des termes qu’il n’est pas fréquent de trouver dans les conclusions d’un commissaire du Gouvernement.

 

Ces conclusions montrent que l'association église Saint-Eloi a eu raison de défendre jusqu’au bout son droit dans le procès qui lui a été intenté par l’opposition socialiste bordelaise, au lieu de se résigner comme le voulaient l’abbé de Cacqueray et ses conseils. Le commissaire du Gouvernement ne craint pas de reconnaître que l’association avait de bonnes raisons de soutenir que l'archevêque de Bordeaux avait effectivement abandonné l'église, et il rend hommage au combat de l’association, des abbés Laguérie et Hery et de leurs conseils. On

comprend à la lecture de ces conclusions que si le Conseil d'Etat n’a cependant pas donné raison juridiquement à l’association, c'est parce qu’il n'a pas voulu prendre le risque de trop faciliter les désaffectations, souci que l'on peut comprendre effectivement. Dans le cas de Bordeaux, l'intérêt même du culte aurait été que le Conseil reconnaisse l’abandon de Saint-Eloi par l’évêché pour conforter son sauvetage, mais dans d'autres cas la désaffectation peut conduire à affecter les églises à des usages profanes.

Rappelons que, malgré cet échec contentieux, l’association église Saint Eloi a conservé la confiance de la Ville et de l’administration des Monuments Historiques, qui sont admiratifs et reconnaissants devant le remarquable travail de restauration qui est actuellement mené, sans parler de la sympathie confirmée des Bordelais.

Les abbés Laguérie et Hery n’ont pas obtenu la reconnaissance juridique de leur présence à Saint Eloi mais la reconnaissance morale de leur légitimité. Ils ont réalisé leur incroyable projet : Saint Eloi a été rouverte et rendue à la messe de Saint Pie V, et personne – ni le diocèse, ni la Ville, ni les Monuments Historiques – ne veulent la refermer. Pour la première fois depuis très longtemps, une église a été donnée à la Tradition par le Maire d’une grande ville, et elle ne lui sera pas retirée malgré le tintamarre de ses ennemis.

Et pour récompense, les abbés Laguérie et Hery ont été exclus de la FSSPX, à laquelle l’abbé Laguérie avait déjà apporté l’église Sainte-Colombe de SAINTES après qu’elle eût été restaurée de ses mains, et à laquelle il voulait apporter l’église Saint-Eloi - mais le Supérieur du District de France n’en a pas voulu. Les fidèles apprécieront.