" Les Nouvelles
de
Chrétienté "
n°35
Le 29 décembre 2005
Sommaire :
-
L’enseignement de
Benoît XVI
-
Les nouvelles de
Terre Sainte
-
La situation religieuse
en Iran
Le dimanche 18 décembre
Benoît XVI, lors de l’Angelus du dimanche 18 décembre
Voilà ses propos.
Chers frères et soeurs,
En ces derniers jours de l’Avent la liturgie nous invite à contempler de
manière spéciale
Le bien-aimé pape Jean-Paul II, qui avait une grande dévotion pour saint
Joseph, nous a laissé une merveilleuse méditation qui lui est consacrée, dans
l’Exhortation apostolique Redemptoris Custos « Le Gardien du Rédempteur
». Parmi les nombreux aspects qu’il met en lumière figure l’accent particulier
sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence imprégné de
contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de totale disponibilité à
la volonté divine. En d’autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste
pas un vide intérieur mais au contraire, la plénitude de la foi qu’il porte
dans le cœur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un
silence grâce auquel Joseph, à l’unisson avec Marie, conserve la parole de
Dieu, découverte à travers les Saintes Ecritures, en la confrontant
continuellement avec les événements de la vie de Jésus ; un silence tissé de
prière constante, de prière de bénédiction du Seigneur, d’adoration de sa
sainte volonté et d’abandon sans réserve à sa providence. Il n’est pas exagéré
de penser que c’est de son « père » Joseph que Jésus a appris – sur le plan
humain – cette robuste intériorité, prémisse de la justice authentique, la «
justice supérieure », qu’un jour Il enseignera à ses disciples (cf. Mt 5, 20).
Laissons-nous « contaminer » par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant
besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le
recueillement intérieur, pour accueillir et garder Jésus dans notre vie.
Le vendredi 23 décembre 2005,
De l’interprétation du Concile Vatican II.
Benoît XVI s’est adressé
aux membres de
Après avoir fait une
belle médiation sur les années de souffrance que supporta saintement Jean Paul
II, après avoir fait une jolie allusion aux JMJ de Cologne ainsi qu’au récent
synode des Evêques, consacré à
….
« Le dernier
événement de cette année sur lequel je voudrais m'arrêter en cette occasion,
est la célébration de la conclusion du Concile Vatican II, il y a quarante ans.
Ce souvenir suscite la question suivante : quel a été le résultat du Concile ?
A-t-il été accueilli de la juste façon ? Dans l'accueil du Concile, qu'est-ce
qui a été positif, insuffisant ou erroné ? Que reste-t-il encore à accomplir ?
Personne ne peut nier
que, dans de vastes parties de l'Eglise, la réception du Concile s'est déroulée
de manière plutôt difficile, même sans vouloir appliquer à ce qui s'est passé
en ces années la description que le grand Docteur de l\'Eglise, saint Basile,
fait de la situation de l'Eglise après le Concile de Nicée : il la compare à
une bataille navale dans l'obscurité de la tempête, disant entre autres : « Le
cri rauque de ceux qui, en raison de la discorde, se dressent les uns contre
les autres, les bavardages incompréhensibles, le bruit confus des clameurs
ininterrompues a désormais rempli presque toute l'Eglise en faussant, par excès
ou par défaut, la juste doctrine de la foi...» (De Spiritu Sancto, XXX, 77; PG
32,
Une question se pose :
pourquoi l'accueil du Concile, dans de grandes parties de l'Eglise, s'est-il
jusqu'à présent déroulé de manière aussi difficile ? Tout dépend en réalité de
la juste interprétation du Concile ou – comme nous le dirions aujourd'hui – de
sa juste herméneutique, de la juste clef de lecture et d'application.
Les problèmes de la
réception sont nés du fait que deux herméneutiques contraires se sont trouvées
confrontées et sont entrées en conflit. L'une a engendré la confusion, l'autre,
silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des
fruits.
D'un côté, il existe
une interprétation que je voudrais appeler « herméneutique de la discontinuité
et de la rupture » ; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des mass
media, et également d'une partie de la théologie moderne.
D'autre part, il y a
l'« herméneutique de la réforme », du renouveau dans la continuité de l'unique
sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné ; c'est un sujet qui grandit dans le
temps et qui se développe, tout en restant toujours le même, l'unique sujet du
Peuple de Dieu en marche.
L'herméneutique de la
discontinuité risque de finir par une rupture entre Eglise préconciliaire et
Eglise post-conciliaire. Celle-ci affirme que les textes du Concile comme tels
ne seraient pas encore la véritable expression de l'esprit du Concile. Ils
seraient le résultat de compromis dans lesquels, pour atteindre l'unanimité, on
a dû encore emporter avec soi et reconfirmer beaucoup de vieilles choses
désormais inutiles. Ce n'est cependant pas dans ces compromis que se révélerait
le véritable esprit du Concile, mais en revanche dans les élans vers la
nouveauté qui apparaissent derrière les textes: seuls ceux-ci représenteraient
le véritable esprit du Concile, et c'est à partir de ces textes et conformément
à ces textes qu'il faudrait aller de l'avant. Précisément parce que les textes
ne refléteraient que de manière imparfaite le véritable esprit du Concile et sa
nouveauté, il serait nécessaire d'aller courageusement au-delà des textes, en
laissant place à la nouveauté dans laquelle s'exprimerait l'intention la plus
profonde, bien qu'encore indistincte, du Concile. En un mot: il faudrait non
pas suivre les textes du Concile, mais son esprit.
Il reste ainsi
évidemment une grande marge pour se demander comment on définit alors cet
esprit et en conséquence, on laisse la place à n’importe quelle fantaisie. Mais
de cette façon on interprète mal, à la racine, la nature d'un Concile en tant
que tel. Il est ainsi considéré comme une sorte de Constituante, qui élimine
une vieille constitution et en crée une nouvelle. Mais
A l'herméneutique de la discontinuité s'oppose l'herméneutique de la réforme
comme l'ont présentée tout d'abord le pape Jean XXIII, dans son discours
d'ouverture du Concile le 11 octobre 1962, puis le pape Paul VI, dans son
discours de conclusion du 7 décembre 1965. Je ne citerai ici que les célèbres
paroles de Jean XXIII, dans lesquelles cette herméneutique est exprimée sans
équivoque, lorsqu'il dit que le Concile « veut transmettre la doctrine de façon
pure et intègre, sans atténuation ni déformation » et poursuit: « Notre devoir
ne consiste pas seulement à conserver ce trésor précieux, comme si nous nous
préoccupions uniquement de l'antiquité, mais de nous consacrer avec une ferme volonté
et sans peur à cette tâche, que notre époque exige... Il est nécessaire que
cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit
approfondie et présentée d'une façon qui corresponde aux exigence de notre
temps. En effet, il faut faire une distinction entre le dépôt de la foi,
c'est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérée doctrine, et la façon
dont celles-ci sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la
même portée » (S. Oec. Conc. Vat. II Constitutiones Decreta Declarationes,
1974, pp. 863-865).
Il est clair que cet
engagement en vue d'exprimer de façon nouvelle une vérité déterminée, exige une
nouvelle réflexion sur cette vérité et un nouveau rapport vital avec elle; il
est également clair que la nouvelle parole ne peut mûrir que si elle naît d'une
compréhension consciente de la vérité exprimée et que, d'autre part, la
réflexion sur la foi exige également que l'on vive cette foi.
Dans ce sens, le
programme proposé par le pape Jean XXIII était extrêmement exigeant, comme
l'est précisément la synthèse de fidélité et de dynamique. Mais partout, cette
interprétation a représenté l'orientation qui a guidé la réception du Concile,
une nouvelle vie s'est développée et des fruits nouveaux ont mûri. Quarante
ans après le Concile, nous pouvons révéler que l'aspect positif est plus grand
et plus vivant que ce qu'il pouvait apparaître dans l'agitation des années qui
ont suivi 1968. Aujourd'hui, nous voyons que la bonne semence, même si elle se
développe lentement, croît malgré tout, et que notre profonde gratitude pour
l'œuvre accomplie par le Concile croît également.
Paul VI, dans son discours lors de la conclusion du Concile, a ensuite indiqué
une autre motivation spécifique pour laquelle une herméneutique de la
discontinuité pourrait sembler convaincante. Dans le grand débat sur
l'homme, qui caractérise le temps moderne, le Concile devait se consacrer en
particulier au thème de l'anthropologie. Il devait s'interroger sur le
rapport entre l'Eglise et sa foi, d'une part, et l'homme et le monde
d'aujourd'hui, de l'autre (ibid. pp. 1066, sq). La question devient encore plus
claire, si, au lieu du terme générique de « monde d'aujourd'hui », nous en
choisissons un autre plus précis : le Concile devait déterminer de façon
nouvelle le rapport entre l’Eglise et l'époque moderne. Ce rapport avait
déjà connu un début très problématique avec le procès fait à Galilée. Il
s'était ensuite totalement rompu lorsque Kant définit la « religion dans le
cadre de la raison pure » et lorsque, dans la phase radicale de
Entre-temps,
toutefois, l'époque moderne avait, elle aussi, connu des développements. On se
rendait compte que la révolution américaine avait offert un modèle d'Etat
moderne différent de celui théorisé par les tendances radicales apparues dans
la seconde phase de
Ainsi, les deux
parties commençaient progressivement à s\ouvrir l'une à l'autre.
Dans la période entre
les deux guerres mondiales et plus encore après la seconde guerre mondiale, des
hommes d'Etat catholiques avaient démontré qu'il peut exister un Etat moderne
laïc, qui toutefois, n'est pas neutre en ce qui concerne les valeurs, mais qui
vit en puisant aux grandes sources éthiques ouvertes par le christianisme. La
doctrine sociale catholique, qui se développait peu à peu, était devenue un
modèle important entre le libéralisme radical et la théorie marxiste de l'Etat.
Les sciences
naturelles, qui professaient sans réserve une méthode propre à laquelle Dieu n'avait
pas accès, se rendaient compte toujours plus clairement que cette méthode ne
comprenait pas la totalité de la réalité et ouvraient donc à nouveau leurs
portes à Dieu, conscientes que la réalité est plus grande que la méthode
naturaliste, et de ce qu'elle peut embrasser.
On peut dire que
s'étaient formés trois cercles de questions, qui à présent, à l'heure du
Concile Vatican II attendaient une réponse.
Tout d'abord, il
fallait définir de façon nouvelle la relation entre foi et sciences modernes ;
cela concernait d'ailleurs, non seulement les sciences naturelles, mais
également les sciences historiques, car, dans une certaine école, la méthode
historique-critique réclamait le dernier mot sur l'interprétation de
En second lieu, il fallait définir de façon
nouvelle le rapport entre Eglise et Etat moderne, qui accordait une place aux
citoyens de diverses religions et idéologies, se comportant envers ces
religions de façon impartiale et assumant simplement la responsabilité d'une
coexistence ordonnée et tolérante entre les citoyens et de leur liberté
d'exercer leur religion.
Cela était lié, en troisième lieu, de façon plus
générale avec le problème de la tolérance religieuse – une question qui
exigeait une nouvelle définition du rapport entre foi chrétienne et religions
du monde. En particulier, face aux récents crimes du régime
national socialiste, en général, dans le cadre d'un regard rétrospectif sur une
longue historie difficile, il fallait évaluer et définir de façon nouvelle le
rapport entre l'Eglise et la foi d'Israël.
Il s'agit là de thèmes de grande portée – ce furent les thèmes de la seconde
partie du Concile – sur lesquels il n'est pas possible de s'arrêter plus
amplement dans ce contexte.
Il est clair que dans
tous ces secteurs, dont l'ensemble forme un unique problème, une certaine forme
de discontinuité pouvait ressortir et que, dans un certain sens, s'était
effectivement manifestée une discontinuité dans laquelle, cependant, une fois
établies les diverses distinctions entre les situations historiques concrètes
et leurs exigences, il apparaissait que la continuité des principes n'était pas
abandonnée – un fait qui échappe facilement au premier abord.
C'est précisément dans
cet ensemble de continuité et de discontinuité à différents niveaux que
consiste la nature de la véritable réforme.
Dans ce processus de
nouveauté dans la continuité, nous devions apprendre à comprendre plus
concrètement qu'auparavant, que les décisions de l'Eglise en ce qui concerne
les faits contingents – par exemple, certaines formes concrètes de libéralisme
ou d'interprétation libérale de
En revanche les formes
concrètes ne sont pas aussi permanentes, elles dépendent de la situation
historique et peuvent donc être soumises à des changements. Ainsi, les
décisions de fonds peuvent demeurer valables, tandis que les formes de leur
application dans des contextes nouveaux peuvent varier.
Ainsi, par exemple, si
la liberté de religion est considérée comme une expression de l'incapacité de
l'homme de trouver la vérité, et par conséquent, devient une exaltation du
relativisme alors, de nécessité sociale et historique, celle-ci est élevée de
façon impropre au niveau métaphysique et est ainsi privée de son véritable sens,
avec pour conséquence de ne pas pouvoir être acceptée par celui qui croit que
l'homme est capable de connaître la vérité de Dieu, et, sur la base de la
dignité intérieure de la vérité, est lié à cette connaissance.
Il est, en revanche,
totalement différent de considérer la liberté de religion comme une nécessité
découlant de la coexistence humaine, et même comme une conséquence intrinsèque
de la vérité qui ne peut être imposée de l'extérieur, mais qui doit être
adoptée par l'homme uniquement à travers le mécanisme de la conviction. Le
Concile Vatican II, reconnaissant et faisant sien à travers le Décret sur la
liberté religieuse, un principe essentiel de l'Etat moderne, a repris à nouveau
le patrimoine plus profond de l’Eglise.
Celle-ci peut être
consciente de se trouver ainsi en pleine syntonie avec l'enseignement de Jésus
lui-même (cf. Mt 22, 21), comme également avec l'Eglise des martyrs, avec les
martyrs de tous les temps. L'Eglise antique, de façon naturelle, a prié pour
les empereurs et pour les responsables politiques, en considérant cela comme
son devoir (cf. 1 Tm 2, 2), mais, tandis qu'elle priait pour les empereurs,
elle a en revanche refusé de les adorer, et, à travers cela, a rejeté
clairement la religion d'Etat. Les martyrs de l'Eglise primitive sont morts
pour leur foi dans le Dieu qui s'était révélé en Jésus Christ, et précisément
ainsi, sont morts également pour leur liberté de conscience et pour leur
liberté de professer leur foi, une profession qui ne peut être imposée par
aucun Etat, mais qui ne peut en revanche être adoptée que par la grâce de Dieu,
dans la liberté de conscience. Une Eglise missionnaire, qui sait qu'elle doit
annoncer son message à tous les peuples, doit s'engager en vue de la liberté de
la foi. Elle veut transmettre le don de la vérité qui existe pour tous, et
assure dans le même temps aux peuples et à leurs gouvernements qu'elle ne veut
pas détruire leur identité et leurs cultures, mais leur apporter au contraire
une réponse qu’au fond, ils attendent, une réponse avec laquelle la
multiplicité des cultures ne se perd pas, mais avec laquelle croît au contraire
l'unité entre les hommes, et ainsi, également, la paix entre les peuples.
Le Concile Vatican II, avec la nouvelle définition de la relation entre la
foi de l'Eglise et certains éléments essentiels de la pensée moderne, a
revisité ou également corrigé certaines décisions historiques, mais dans cette
apparente discontinuité, il a en revanche maintenu et approfondi sa nature
intime et sa véritable identité.
L'Eglise est, aussi
bien avant qu'après le Concile, la même Eglise une, sainte, catholique et
apostolique, en chemin à travers les temps ; elle poursuit « son pèlerinage à
travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu », annonçant la
mort du Seigneur jusqu'à ce qu'Il vienne (cf. Lumen gentium, n. 8).
Ceux qui espéraient qu'à travers ce « oui »
fondamental à l'époque moderne, toutes les tensions se seraient relâchées et
que l'« ouverture au monde » ainsi réalisée aurait tout transformé en une pure harmonie,
avaient sous-estimé les tensions intérieures et les contradictions de l'époque
moderne elle-même; ils avaient sous-estimé la dangereuse fragilité de la nature
humaine qui, dans toutes les périodes de l'histoire, et dans toute
constellation historique, constitue une menace pour le chemin de l'homme. Ces
dangers, avec les nouvelles possibilités et le nouveau pouvoir de l'homme sur
la matière et sur lui-même, n'ont pas disparu, mais prennent en revanche de
nouvelles dimensions : un regard sur l'histoire actuelle le démontre
clairement.
Mais à notre époque,
l'Eglise demeure un « signe de contradiction » (Lc 2, 34). Ce n'est pas sans
raison que le pape Jean-Paul II, alors qu'il était encore cardinal, avait donné
ce titre aux Exercices spirituels prêchés en 1976 au pape Paul VI et à la curie
romaine. Le Concile ne pouvait avoir l'intention d'abolir cette contradiction
de l'Evangile à l'égard des dangers et des erreurs de l'homme.
En revanche, son
intention était certainement de mettre de côté les contradictions erronées ou
superflues, pour présenter à notre monde l'exigence de l'Evangile dans toute sa
grandeur et sa pureté. Le pas accompli par le Concile vers l'époque moderne,
qui de façon assez imprécise a été présenté comme une « ouverture au monde »,
appartient en définitive au problème éternel du rapport entre foi et raison,
qui se représente de façons toujours nouvelles.
La situation que le
Concile devait affronter est sans aucun doute comparable aux événements des
époques précédentes.
Saint Pierre, dans sa
première Lettre, avait exhorté les chrétiens à être toujours prêts à rendre
raison (apo-logia) à quiconque leur demanderait le logos, la raison de leur foi
(cf. 3, 15). Cela signifiait que la foi biblique devait entrer en discussion et
en relation avec la culture grecque et apprendre à reconnaître à travers
l'interprétation la ligne de démarcation, mais également le contact et
l'affinité qui existait entre elles dans l'unique raison donnée par Dieu.
Lorsqu'au XIIIe
siècle, avec les philosophes juifs et arabes, la pensée aristotélicienne entra
en contact avec le christianisme médiéval formé par la tradition platonicienne,
et que la foi et la raison risquèrent d'entrer dans une opposition
inconciliable, ce fut surtout saint Thomas d'Aquin qui joua le rôle de
médiateur dans la nouvelle rencontre entre foi et philosophie
aristotélicienne, plaçant ainsi la foi dans une relation positive avec la forme
de raison dominante à son époque.
Le douloureux débat
entre la raison moderne et la foi chrétienne qui, dans un premier temps, avait
connu un début difficile avec le procès fait à Galilée, connut de nombreuses
phases, mais avec le Concile Vatican II, arriva le moment où une nouvelle
réflexion était nécessaire. Dans les textes conciliaires, son contenu
n'est certainement tracé que dans les grandes lignes, mais cela a déterminé la
direction essentielle, de sorte que le dialogue entre religion et foi,
aujourd'hui particulièrement important, a trouvé son orientation sur la base du
Concile Vatican II. A présent, ce dialogue doit être développé avec une
grande ouverture d'esprit, mais également avec la clarté dans le discernement
des esprits que le monde attend à juste titre de nous précisément en ce moment.
Ainsi, aujourd'hui, nous pouvons tourner notre
regard avec gratitude vers le Concile Vatican II: si nous le lisons et que nous
l'accueillons guidés par une juste herméneutique, il peut être et devenir
toujours plus une grande force pour le renouveau toujours nécessaire de
l'Eglise ».
….
Le Vendredi 23 décembre 2005
Benoît XVI a fait
l’éloge de la « noblesse » et la « grandeur » du travail manuel à l’occasion de
la fin des travaux de son appartement pontifical
En effet l’appartement pontifical a été rénové en trois
mois.
Le
pape a remercié les quelque 200 employés qui ont accompli ce travail, en les
recevant vendredi matin en la salle Clémentine du Palais apostolique, en
soulignant la « noblesse » et la « grandeur » de leur travail. Il leur a parlé
du Christ comme artisan charpentier, et du Créateur, Celui qui de ses mains a
créé l’homme.
« En moins de trois mois, disait-il encore , vous avez fait un travail immense
pour rénover mon appartement. Ma nouvelle bibliothèque me plaît
particulièrement avec le beau plafond ancien. Maintenant les étages et mes
livres sont arrivés ».
Le
pape ajoutait cette note personnelle: « Maintenant, à la veille de la fête de
Noël, c’est le moment de dire « merci » pour tout cela, pour votre travail qui
m’encourage – puisque vous vous êtes donnés à fond – à me donner à fond autant que je peux moi aussi, en cette heure tardive
de ma vie ».
Le dimanche 25 décembre 2005
Benoît XVI a donné son premier message de Noël au monde.
Nous remarquerons
l’inquiétude du pape : c’est « l’atrophie spirituelle » qui menace
le monde, d’où son appel au monde à
s’ouvrir au Christ et à son message :
Nous retiendrons
plus particulièrement cette phrase. Elle donne le ton du message.
« L’homme de l’ère technologique risque cependant d’être
victime des succès mêmes de son intelligence et des résultats de ses capacités
d’action s’il se laisse prendre par une atrophie spirituelle, par un vide du
cœur. C’est pourquoi il est important qu’il ouvre son esprit et son cœur à
Voici le message
dans son intégralité.
Message
«Je vous annonce une grande joie... aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la
ville de David. Il est le Messie, le Seigneur» (Lc 2, 10-11). Cette nuit, nous
avons écouté à nouveau les paroles de l’Ange aux bergers, et nous avons revécu
le climat de cette sainte Nuit,
En ce jour solennel, retentit l’annonce de l’Ange et pour nous aussi, hommes et
femmes du troisième millénaire, c’est une invitation à accueillir le Sauveur.
Que l’humanité d’aujourd’hui n’hésite pas à le faire entrer dans ses maisons,
dans ses villes, dans ses nations et en tout point de la terre! Il est vrai,
qu’au cours du millénaire qui s’est achevé il y a peu, et spécialement pendant
les derniers siècles, les progrès accomplis dans le domaine technique et
scientifique ont été nombreux; les ressources matérielles dont nous pouvons
disposer aujourd’hui sont importantes. L’homme de l’ère technologique risque
cependant d’être victime des succès mêmes de son intelligence et des résultats
de ses capacités d’action s’il se laisse prendre par une atrophie spirituelle,
par un vide du cœur. C’est pourquoi il est important qu’il ouvre son esprit et
son cœur à
«Homme, éveille-toi: pour toi, Dieu s’est fait homme» (saint Augustin,
Discours, 185). Éveille-toi, homme du troisième millénaire! À Noël, le
Tout-Puissant s’est fait petit enfant et il demande aide et protection; sa
façon d’être Dieu provoque notre façon d’être hommes; le fait qu’il frappe à
nos portes nous interpelle, interpelle notre liberté et nous demande de revoir
notre rapport à la vie et notre façon de l’envisager. L’époque moderne est
souvent présentée comme une période de réveil du sommeil de la raison, comme la
venue de l’humanité à la lumière, émergeant ainsi d’une période obscure.
Néanmoins, sans le Christ, la lumière de la raison ne suffit pas à éclairer
l’homme et le monde. C’est pourquoi la parole évangélique du jour de Noël – «La
lumière véritable qui éclaire tout homme en venant dans le monde» (Jn 1, 9) –
retentit plus que jamais comme une annonce du salut pour tous. «Le mystère de
l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné» (const.
Gaudium et spes, n. 22). L’Église répète sans se lasser ce message d’espérance
repris par le Concile Vatican II, qui s’est achevé il y a exactement quarante
ans.
Homme moderne, adulte pourtant parfois faible dans sa pensée et dans sa
volonté, laisse-toi prendre par la main par l’Enfant de Bethléem; ne crains
pas, aie confiance en Lui! La force vivifiante de sa lumière t’encourage à
t’engager dans l’édification d’un nouvel ordre mondial, fondé sur de justes
relations éthiques et économiques. Que son amour guide les peuples et éclaire
leur conscience commune d’être une «famille» appelée à construire des relations
de confiance et de soutien mutuel. L’humanité unie pourra affronter les
problèmes nombreux et préoccupants du moment présent: de la menace terroriste
aux conditions d’humiliante pauvreté dans laquelle vivent des millions d’êtres
humains, de la prolifération des armes aux pandémies et à la dégradation de
l’environnement qui menace l’avenir de la planète.
Le Dieu qui s’est fait homme par amour de l’homme soutient ceux qui, en
Afrique, agissent en faveur de la paix et du développement intégral, s’opposant
aux luttes fratricides, pour que se consolident les transitions politiques
actuelles encore fragiles et que soient sauvegardés les droits les plus
élémentaires de ceux qui se trouvent dans de tragiques situations humanitaires,
comme au Darfour et en d’autres régions de l’Afrique centrale. Qu’Il incite les
peuples latino-américains à vivre dans la paix et la concorde. Qu’Il donne
courage aux hommes de bonne volonté qui agissent en Terre Sainte, en Iraq, au
Liban, où les signes d’espérance qui, s’ils ne manquent pas, attendent d’être
confirmés par des comportements inspirés par la loyauté et la sagesse; qu’Il
favorise les processus de dialogue dans
À Noël, notre esprit s’ouvre à l’espérance en contemplant la gloire divine
cachée dans la pauvreté d’un Enfant enveloppé de langes et déposé dans une
mangeoire : c’est le Créateur de l’univers réduit à l’impuissance d’un
nouveau-né. Accepter un tel paradoxe, le paradoxe de Noël, c’est découvrir
Avec les bergers, entrons dans la grotte de Bethléem sous le regard aimant de
Marie, témoin silencieux de cette prodigieuse naissance. Qu’elle nous aide à
vivre un bon Noël; qu’elle nous apprenne à conserver dans notre cœur le mystère
de Dieu qui, pour nous, s’est fait homme; qu’elle nous conduise à être dans le
monde des témoins de sa vérité, de son amour, de sa paix.
C’était le 16
décembre
Benoît XVI a élevé
l'Eglise métropolitaine gréco-catholique roumaine (c’est à dire l’Eglise
catholique de Roumanie de rite byzantin) au rang d'Eglise archiépiscopale
majeure.
Pour repère, rappelons que c’est le statut qu’a également l’Eglise catholique
ukrainienne de rite byzantin.
En même temps, le pape a élevé Mgr Lucian Muresan à la dignité d'archevêque
majeur de Fagaras et Alba Iulia des Roumains.
Les fidèles des 5 circonscriptions ecclésiastiques gréco-catholiques de
Roumanie sont quelque 737 900, les prêtres diocésains 716, et les séminaristes,
pas moins de 347.
Les 5 évêques de l’éparchie collaborent étroitement avec les 6 évêques
catholiques latins. Ils forment ensemble la conférence épiscopale roumaine qui
a son siège à Bucarest. Egalement intense, la collaboration avec le Saint-Siège
et la nonciature guidée par l’archevêque français Jean-Claude Périsset.
Le nonce apostolique en Roumanie, Mgr Gerald P. O’Hara, avait été expulsé en
1950. Les relations diplomatiques ont repris avec le Saint-Siège avec le retour
à la démocratie.
Un peu d’histoire pour notre culture
catholique
Au XVIIIe s. les
Roumains de Transylvanie s’unissent à Rome et gardent leur rite
C’est au début du XVIIIe
siècle que la grande majorité des Roumains de Transylvanie se sont unis à Rome,
avec à leur tête leur évêque Athanase, tout en conservant leur rite oriental,
rappelle une note publiée par la salle de presse du Saint-Siège.
Cette note du Vatican précise que le christianisme est parvenu dans la région
du Danube puis en Dacie à l’époque apostolique.
A l’époque médiévale, les Roumains du Nord étaient encore en contact avec les
Roumains « Olahi » et les monastères de Mitrovitsa, l’antique Sirmium, capitale
de l’Illyrie et la patrie de Saint Demétrius, le grand saint des Roumains et
des Balkans.
Après la fondation des principautés les catholiques étaient présents dans les
principales villes de Valachie. Ce fut alors que les Dominicains évangélisèrent
les Cumains.
L’évêque Théodoric s’installa en
Avec l’invasion mongole de 1242, le siège épiscopal disparut mais subsista en
tant que titre honorifique pendant 3 siècles environ.
Les diocèses de rite latin de Severin (1246), de Siret (1370), d’Arges¸ (1381)
et de Baia (1413) ne firent pas long feu non plus. A Cetatea Alba (Akkerman),
on parle d’un évêque catholique sous Etienne le Grand, jusqu’à la conquête de
la ville de la part des Turcs (1484).
A partir du XVIIe s., le soin pastoral des fidèles fut confié à l’évêque de
Nicopolis, en Bulgarie, et à des visiteurs ou préfets apostoliques.
Ce n’est qu’en 1883 que Léon XII fondait des diocèses latins de Iasi et
Bucarest.
En effet, dès 1700, la quasi-totalité des Roumains de Transylvanie s’était unie
à Rome, avec à leur tête leur évêque Athanase, tout en conservant leur rite
oriental.
En 1721, la résidence épiscopale fut transférée à Alba Iulia, et Fagaras, puis,
sous l’évêque Innocent Micu Klein, à Blaj (1737), ville qui, avec ses écoles,
allait être le foyer de la renaissance nationale de tous les Roumains.
Mais c’est le 6 juin 1777, que le pape Pie VI créa pour les gréco-catholiques
une nouvelle Eparchie à Oradea. Le 26 novembre 1853, Pie IX en érigea deux
autres, à Gherla et Lugoj, et les soumit, avec celle d’Oradea, à l’éparchie de
Blaj, elle-même élevée au rang de siège métropolitain, avec le titre d’Alba
Iulia.
L’Eglise
gréco-catholique de Roumanie fut persécutée sous le communisme
Deux grandes figures
de la résistance
L’Eglise
gréco-catholique de Roumanie a été systématiquement persécutée sous le
communisme: Staline voulait sa disparition pure et simple.
Au début du mois d’octobre 1948, explique la note du Vatican, le régime
communiste qui avait pris le pouvoir lança une politique visant à la
suppression de l’Eglise gréco-catholique roumaine, qui, alors comptait 1, 5
million de fidèles regroupés en 6 circonscriptions ecclésiastiques.
Tous les évêques furent déposés, et, par la fraude et par la terreur, on
commença à recueillir des signatures pour le passage soi disant « spontané »
des fidèles gréco-catholiques à l’Eglise orthodoxe, par des pressions auprès
des prêtres puis des fidèles.
Et c’est le jour même du 250e anniversaire de l’union des fidèles de rite
oriental avec l’Eglise de Rome (le 21 octobre 1948), que le gouvernement
communiste donna cette fois l’ordre de leur passage à l’Eglise orthodoxe. Les 6
évêques furent arrêtés et détenus en attente d’un procès. Les 4 cathédrales
catholiques furent données aux Orthodoxes, et l’on mit les écoles et les
hôpitaux catholiques sous séquestre.
Le 1er décembre 1948, un décret du présidium de la grande assemblée nationale
déclara comme éteints les diocèses, les communautés religieuses, toutes les
autres institutions de l’Eglise gréco-catholique, et les paroisses furent
cédées aux Orthodoxes.
Deux évêques furent particulièrement héroïques : Mgr Iuliu Hossu (1885-1970) et
le cardinal Alexandru Todea (1912-2002).
Mgr Hossu fut arrêté avec une centaine de prêtres et de fidèles qui s’étaient
refusés à abandonner la foi catholique. Ce fut le début de ce qu’il appelait le
« Calvaire de l’Eglise », la « voie des Béatitudes », et le long pèlerinage
d’une prison à l’autre.
Depuis sa résidence forcée, Mgr Hossu intensifia les prières pour l’Eglise. Il
faisait chaque année parvenir au président de la république un pro-memoria
demandant le respect des lois nationales et des engagements internationaux vis
à vis de l’Eglise gréco-catholique.
En 1969, le pape Paul VI manifesta son estime à l’évêque Hossu, en l’invitant à
accepter la dignité cardinalice. Mais lui demanda au pape de le laisser avec
ses fidèles et il fut créé cardinal « in pectore ». L’annonce en fut donnée
trois ans après sa mort, lors du consistoire du 5 mars 1975.
De son côté, le cardinal Alexandru Todea exerça son ministère en différentes
paroisses jusqu’à sa nomination comme évêque, en 1950, et son ordination
clandestine en la cathédrale Saint-Joseph de Bucarest le 19 novembre de cette
année-là.
Il fut arrêté en 1951, subit un procès et fut condamné à la prison à vie. Il ne
fut amnistié que treize ans plus tard, en 1964.
En 1990, après la chute du régime communiste, il fut nommé évêque de Fagaras et
Alba Iulia des Roumains et travailla à la réorganisation de la vie ecclésiale.
En mars 1991, il fut élu premier président de la conférence des évêques
catholiques de Roumanie.
Le pape Jean-Paul II le « créa » cardinale le 28 juin 1991, et lors de son
voyage en Roumanie, le pape put l’embrasser avec émotion dans la cathédrale de
Bucarest, le 8 mai 1999.
Le témoignage héroïque du cardinal Todea a aidé l’Eglise catholique de rite
oriental à résister à l’implacable persécution communiste.
La figure du cardinal Todea ne représente pas seulement la grande histoire
chrétienne du peuple roumain, mais est motif d’espérance pour la construction
d’un avenir meilleur.
Avec le retour à la démocratie en décembre 1989, la hiérarchie gréco-catholique
a été reconstituée en Roumanie. Elle a peu à peu repris sa place dans l’Eglise
universelle.
Elle avait refusé tout compromis avec le pouvoir athée, pour revendiquer le
destin plus vrai de l’homme et la place que Dieu doit avoir dans sa vie.
Récemment, des propriétés confisquées par le régime communiste et passée à
l’Eglise orthodoxe ont été restituées, en particulier les cathédrales de Cluj,
Fagaras, Lugoj et Oradea Mare.
La commission mixte de dialogue entre les deux Eglises devrait reprendre son
travail pour chercher des solutions justes et satisfaisantes pour les problèmes
qui demeurent encore.
a-Mgr
Michel Pansard, nouvel évêque de Chartres
Le pape Benoît XVI a
nommé évêque de Chartres Mgr Michel Pansard, vicaire général de Nanterre depuis
2000.
Le siège épiscopal de Chartres était vacant depuis la nomination de Mgr
Bernard-Nicolas Aubertin à Tours.
Mgr Michel Pansard est né en 1955 à Rennes, il est titulaire d’une maîtrise de
théologie. Il a été ordonné prêtre en 1982 pour le diocèse de Nanterre.
Il a été, entre1988 et 2000, professeur et directeur au Séminaire
Saint-Sulpice-d’Issy-les-Moulineaux, et, de 1994 à 2003, responsable diocésain
de la formation permanente des prêtres.
b-Le coût
de l'immigration
(Correspondance
européenne) "Assumer la diversité de la société française", comme le
demande Jacques Chirac, suppose un coût qui n'a pas jusqu'ici été évalué dans
sa totalité tant les " faux frais " sont nombreux et inattendus. S'il
faut tout faire pour " corriger les discriminations raciales qui empêchent
des jeunes d'accéder normalement aux fonctions qu'ils méritent ", alors
que les trop nombreux chômeurs des cités ne font pas toujours l'effort d'adaptation
que
S'appuyant notamment sur les travaux d'Yves-Marie Laulan, président de
l'Institut de géopolitique des populations, et des professeurs d'économie
Jacques Bichot et Gérard Lafay, l' Essai estime le coût de l'immigration et de
son intégration (éducation, formation professionnelle, logement, santé, lutte
contre la délinquance, maintien de la sécurité, etc.) à 36 milliards d'euros
par an, soit 80 % du déficit public, 13,5 % des dépenses publiques, 3,5 fois le
"trou" de
D'après M. Laulan : " Il ressort que chaque immigré qui franchit la
frontière (250 000 par an) coûte 100 000 euros par an à la collectivité
nationale, soit vingt fois plus que les Corses. (...) Nous rejoignons ainsi les
calculs de Maurice Allais, Prix Nobel d'économie, qui estimait voici plusieurs
années à quatre fois son salaire annuel le coût d'installation d'un immigré. A
ceci près que M. Allais estimait qu'il s'agissait d'un coût effectué une fois
pour toutes alors qu'ici il s'agit d'un coût annuel ".
Comme l'explique le Professeur Lafay, ce prix à payer est celui " des
erreurs commises par tous les gouvernements successifs depuis trente ans
". Erreurs ayant consisté à laisser s'installer une immigration familiale,
sans qualification professionnelle et sans désir de s'intégrer à la culture
d'accueil ("Le Figaro", 18 novembre 2005). Cette analyse tient-elle
compte de la " fuite de capitaux " immanquablement liée à
l'immigration ? En 2004, 2,5 milliards d'euros est la somme que les immigrés
installés en France ont envoyée dans leur pays, en priorité pour aider leurs
proches.
Ce chiffre est donné par
Message de
Noël du patriarche Sabbah, patriarche latin de Jérusalem
.
Frères et Sœurs,
Heureuse et saint fête de Noël.
1. Notre message est celui des anges le jour de Noël: “Soyez sans crainte, car
voici que je vous annonce une grande joie: aujourd’hui vous est né un Sauveur,
qui est le Christ Seigneur » (Lc 2 :10-11). Soyez sans crainte, malgré toutes
les difficultés que nous vivons et qui peuvent inspirer la peur et
l’insécurité. Jésus nous dit aussi : « Que votre cœur ne se trouble ni ne
s’effraie » (Jn14.27). Avec la foi, avec la lumière et la sagesse, nous pouvons
fonder notre sécurité, et contribuer à la tranquillité générale dont a besoin
notre société.
Le deuxième message de Noël est la joie. L’ange dit : « Je vous annonce une
grande joie : un Sauveur vous est né qui est le Christ Seigneur ». Que la joie,
qui provient de la grâce de Dieu, comble vos cœurs, car vous en avez besoin
dans les souffrances que vous endurez. A tous nos fidèles, à tous ceux qui ont
peur, ceux qui comptent parmi les membres de la famille un prisonnier ou
quelqu’un sous les tortures, à ceux qui ont connu la mort, à tous ceux qui sont
enclins à remplir leurs cœurs de haine, nous disons : Purifiez vos cœurs, et
que la joie de Noël renouvelle en vous toute votre vie.
Notre message à tous nos fidèles et à tous nos frères et sœurs dans cette Terre
Sainte, à tout palestinien et à tout israélien : Dieu vous a créé non pour
avoir peur l’un de l’autre ou pour vous entretuer, mais pour vous aimer les uns
les autres, pour construire et collaborer ensemble.
2. A nos chefs politiques qui décident par leur politique de la vie ou de la
mort de plusieurs dans cette Terre Sainte, nous disons : « Soyez des
constructeurs de la vie, non de la mort. Apprenez enfin que la démolition, la
mort et la lutte n’ont porté et ne porteront que démolition, mort et permanence
de la lutte. Il est temps de changer de voies et de prendre les bonnes
décisions pour arriver une fois pour toutes à la paix et à la justice. Toute
lenteur à résoudre, avec la permanence des injustices sous ses différents
aspects, le mur, les barrières, les prisonniers, les assassinats, tout cela ne
fait que nourrir la violence. Lorsque les injustices cesseront, la violence
cessera et la sécurité règnera. Nous espérons pouvoir commencer une nouvelle
période dans laquelle toute violence cessera des deux côtés, israélien et
palestinien.
Et nous répétons : la sécurité pour les Israéliens veut dire liberté et
souveraineté pour les Palestiniens. Deux réalités interdépendantes et
incontournables. Et les demi-mesures, demi liberté, ou demi-souveraineté, ne
nous mèneront nulle part, sinon à retomber dans un cycle de violence et
d’insécurité interminable.
La position palestinienne actuelle qui consiste à réclamer tous les droits avec
les voies de la non-violence dit que la paix et la justice sont choses
possibles. Du côté israélien aussi, nous avons vu et entendu de nouveaux signes
et de nouvelles expressions. Nous espérons qu’ils indiquent une nouvelle vision
et une nouvelle décision. Les difficultés sont nombreuses. Mais une volonté
sincère réduit toute difficulté et lui trouve la solution. Si par contre il n’y
a pas de volonté sincère chaque difficulté devient un obstacle insurmontable.
Notre Terre Sainte est assoiffée de retrouver sa paix et sa sainteté. Procurez
aux deux peuples la vie, la sécurité et la dignité qu’ils réclament. Le
gouvernement est don et service, et non l’occasion d’occuper des sièges ou de
faire des bénéfices. Il faut mettre fin aux souffrances multiples qui ont trop
duré dans cette terre. Nous espérons que nos chefs cette fois mettront toutes
leurs énergies pour accomplir ce qu’il fallait accomplir depuis toujours : la
paix et la justice pour deux peuples capables de vivre côte à côte en paix et
en bon voisinage.
3. Frères et sœurs, vivant ici tout près de la grotte de Bethléem, à vous et au
monde entier, qui tourne ses regards aujourd’hui vers Bethléem, ville du Prince
de
Heureuse et sainte fête de Noël.
+Michel Sabbah
Patriarche Latin de Jérusalem
La situation religieuse
en Iran
La liberté
religieuse des non-musulmans est très lourdement réprimée
(Correspondance européenne) En Iran, la
liberté religieuse de ceux qui n'appartiennent pas à l'islam schiite est très
fortement réprimée. Les plus persécutés sont certainement les fidèles de la
religion bahaï, née justement en Iran au XIXe siècle. Mais également la petite
communauté chrétienne qui traverse de sérieuses difficultés. En Iran, l'Eglise
a des origines très anciennes, qui remontent au IIe siècle.
Se mêlant au zoroastrisme, alors dominant, et au manichéisme, elle s'affirma en
dehors de l'influence de Rome et de Constantinople et n'adhéra donc pas aux
dogmes christologiques fixés par le concile de Calcédoine. L'avènement
successif de l'islam stimula son expansion missionnaire en Orient, jusqu'en
Chine. Aujourd'hui, en Iran, les chrétiens appartiennent en majorité à l'Eglise
arménienne apostolique dite grégorienne, alors que les catholiques sont environ
10 000. Le fait de représenter des minorités ethniques - arméniens et
assyro-chaldéens - outre que religieuses rend les chrétiens doublement étrangers
au sein de l'Iran khomeyniste.
Sur la vie des chrétiens en Iran, circulent peu d'informations. Un certain
nombre se trouvent dans la revue "Oasis", qui, dans son dernier
numéro, publié à la fin octobre (n. 2, 2005) publie un reportage sur les chrétiens
en Iran, rédigé par Camille Eid, un Libanais, reportage dont nous reproduisons
quelques extraits.
" Alors que la population iranienne a presque doublé depuis l'institution
de
L'article 13 de
Mais l'article 14 du même texte fondamental, tout en soulignant le devoir de
l'Etat et de tous les musulmans de " traiter les non-musulmans en
conformité avec les normes éthiques et les principes de la justice et de
l'équité islamique, et de respecter leurs droits humains " avertit que
" ce principe s'applique à tous ceux qui s'abstiennent de prendre part à
des conspirations ou à des activités contre l'islam et
Les structures de l'Eglise latine, suspectées de nourrir des sympathies envers
l'Occident, ont été démantelées au cours des deux premières années de la
révolution khomeyniste : 14 écoles catholiques ont ainsi été fermées (dont de
prestigieux instituts), des pensionnats et des dispensaires confisqués, des
prêtres et des religieuses expulsés. " Nous sommes ici parce qu'il n'est
pas juste que les chrétiens demeurent seuls ", nous a confié une
religieuse étrangère qui vit en Iran depuis de nombreuses années. (CE 141/02 du
31/12/05)