de
Chrétienté
N°
118
Les obsèques, dans la
cathédrale d'Athènes, ont été présidées
par le Patriarche Bartholomée Ier et l'homélie fut prononcée par le métropolite
Antime de Salonique. Au nom du Saint-Siège y ont participé le cardinal Paul
Poupard, président émérite du Conseil pontifical de
Rappelons-nous le contact historique entre Benoît XVI et S.B. Christodoulos,
A son arrivée à Rome, le 13
décembre 2006, S.B. Christodoulos a été accueilli à l’aéroport par la
délégation du Saint-Siège présidée par le cardinal Kasper ainsi que par Mgr
Guénadios, métropolite grec d’Italie et des prêtres orthodoxes grecs de Rome. A
son arrivée, le primat de l’Eglise grecque a déclaré que le but de sa visite
était : « le renforcement des liens et de
la coopération de nos deux Eglises et l'encouragement de nos efforts pour la
paix et l'unité entre nous, puisque le monde exige de nos Eglises chrétiennes
qu'elles collaborent pour la consolidation de la paix, de la justice et de
l'amour dans les sociétés », mais non point les sujets dogmatiques.
La visite au Vatican.
Nous
étions le 14 décembre 2006 , à 11h ,
le Saint-Père Benoît XVI a reçu en audience S.B. Christodoulos, Archevêque
d'Athènes et de toute
Après
une rencontre privée entre Sa Sainteté Benoît XVI et Sa Béatitude
Christodoulos, les membres de la suite de l'archevêque d'Athènes et de toute
a-Discours du Saint Père Benoît XVI - texte intégral
«À vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus
Christ» (1 Co 1,3)
Béatitude,
Chers Frères dans le Christ qui accompagnez le vénérable Archevêque d’Athènes
et de toute
Avec une joie profonde, je suis heureux de vous accueillir avec la même formule
que saint Paul adressait «à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont
été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui
invoquent en tout lieu le nom de notre Seigneur Jésus Christ» (1 Co 1, 2). Au
nom du Seigneur et avec une affection sincère et fraternelle, je vous souhaite
la bienvenue parmi nous, dans l’Église de Rome, et je remercie Dieu qui nous
donne de vivre ce moment de grâce et de joie spirituelle.
Votre présence ici ravive en nous la grande tradition chrétienne qui est née et
qui s’est développée dans votre bien-aimée et glorieuse Patrie. À travers la
lecture des Épîtres de Paul et des Actes des Apôtres, cette tradition nous
rappelle quotidiennement les premières communautés chrétiennes qui se sont
formées à Corinthe, à Thessalonique et à Philippes. Nous nous souvenons ainsi
de la présence et de la prédication de saint Paul à Athènes, et de sa
courageuse proclamation de la foi au Dieu inconnu et révélé en Jésus Christ, et
du message de la résurrection, difficile à entendre pour ses contemporains.
Dans la première épître aux chrétiens de Corinthe qui ont été les premiers à
connaître des difficultés et de graves tentations de division, nous pouvons
voir un message actuel pour tous les chrétiens. En effet, un danger réel
apparaît lorsque des personnes ont la volonté de s’identifier à tel ou tel
groupe en disant: Moi, j’appartiens à Paul, moi à Apollos, moi à Céphas. C’est
alors que Paul pose la redoutable question : «Le Christ est-il divisé ?» (1 Co
1,13).
La Grèce et Rome intensifièrent leurs relations dès l’aube du christianisme et
poursuivirent leurs rapports, qui ont donné vie aux différentes formes de
communautés et de traditions chrétiennes dans les régions du monde qui
aujourd’hui correspondent à l’Europe de l’Est et à l’Europe de l’Ouest. Ces
intenses relations ont également contribué à créer une sorte d’osmose dans la
formation des institutions ecclésiales. Cette osmose – dans la sauvegarde des
particularités disciplinaires, liturgiques, théologiques et spirituelles des
deux traditions romaine et grecque – a rendu fructueuse l’action
évangélisatrice de l’Église et l’inculturation de la foi chrétienne.
Aujourd’hui, nos relations reprennent lentement mais en profondeur et avec un
souci d’authenticité. Elles sont pour nous l’occasion de découvrir toute une
gamme nouvelle d’expressions spirituelles riches en signification et en
engagement mutuel. Nous en rendons grâce à Dieu.
La visite mémorable de mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, à
Athènes, dans le cadre de son pèlerinage sur les pas de saint Paul, en 2001,
demeure un point déterminant dans l’intensification progressive de nos contacts
et de notre collaboration. Au cours de ce pèlerinage, le Pape Jean-Paul II fut
accueilli avec honneur et respect par Votre Béatitude et par le Saint-Synode de
l’Église de Grèce, et nous nous souvenons en particulier de l’émouvante
rencontre à l’Aréopage où saint Paul prêcha. Des échanges de délégations de
prêtres et d’étudiants ont ensuite eu lieu.
De même, je ne voudrais ni ne pourrais oublier la fructueuse collaboration qui
s’est établie entre l’Apostolikì Diakonia et
De telles initiatives contribuent à une connaissance concrète réciproque et je
ne doute pas qu’elles auront leur part dans la promotion de relations nouvelles
entre l’Église de Grèce et l’Église de Rome.
Si nous tournons notre regard vers l’avenir, Béatitude, nous avons devant les
yeux un vaste champ où pourra grandir notre collaboration culturelle et
pastorale.
Les différents pays d’Europe travaillent à la création d’une nouvelle Europe,
qui ne peut pas être une réalité exclusivement économique. Catholiques et
orthodoxes sont appelés à offrir leur contribution culturelle et surtout
spirituelle. Ils ont en effet le devoir de défendre les racines chrétiennes du
Continent, qui l’ont façonné au cours des siècles, et de permettre ainsi à la
tradition chrétienne de continuer à se manifester et d’œuvrer de toutes ses
forces en faveur de la sauvegarde de la dignité de la personne humaine, du
respect des minorités, en ayant soin d’éviter une uniformisation culturelle qui
risquerait d’entraîner la perte d’immenses richesses de la civilisation ; de
même, il convient de travailler à la sauvegarde des droits de l’homme, qui comprennent
le principe de liberté individuelle, en particulier de la liberté religieuse ;
ces droits sont à promouvoir et à défendre dans l’Union européenne et dans
chaque pays qui en est membre.
En même temps, il convient de développer une collaboration entre chrétiens dans
chaque pays de l’Union européenne, de manière à faire face aux nouveaux risques
auxquels est confrontée la foi chrétienne, à savoir la sécularisation
croissante, le relativisme et le nihilisme, qui ouvre la voie à des
comportements et même à des législations qui portent atteinte à la dignité
inaliénable des personnes et qui mettent en cause des institutions aussi
fondamentales que le mariage. Il est urgent d’entreprendre des actions
pastorales communes, qui constitueront pour nos contemporains un témoignage
commun et nous disposeront à rendre compte de l’espérance qui est en nous.
Votre présence ici, à Rome, Béatitude, est le signe de cet engagement commun.
Pour sa part, l’Église catholique a une volonté profonde d’entreprendre tout ce
qui sera possible pour notre rapprochement, en vue de parvenir à la pleine
communion entre catholiques et orthodoxes, et, pour l’heure, en faveur d’une
collaboration pastorale à tous les niveaux possibles, afin que l’Évangile soit
annoncé et que le nom de Dieu soit béni.
Béatitude, je vous renouvelle mes vœux de bienvenue, à vous-même et aux frères
bien-aimés qui vous accompagnent dans votre visite. En vous confiant à
l’intercession de
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b- Discours de S.B. Christodoulos
Sainteté Évêque et Pape de Rome,
Avec joie, nous venons aujourd’hui de l’Église apostolique d’Athènes en
pèlerinage aux monuments des saints, tout particulièrement de saint Paul
l’apôtre des nations, fondateur de notre Église, situés dans la célèbre ville
de l’Ancienne Rome. Nous venons nous prosterner sur le tombeau du saint apôtre
Pierre et rendre hommage aux martyrs des catacombes et aux saints grecs Cyrille
et Méthode, égaux aux Apôtres. Nous venons prier pour que la vérité du Christ
brille dans le monde, en nous appliquant « à garder l’unité de l’esprit par le
lien de la paix »1 et pour que « nous grandissions à tous égards vers celui qui
est la tête, Christ »2. Avec joie, nous venons, en qualité de Primat de la très
sainte Église de Grèce, Vous rendre visite pour la première fois en votre
qualité d’Évêque de cette ville, sur votre courtoise invitation. Nous venons
vers vous, l’éminent théologien et l’universitaire, le chercheur assidu de la
pensée grecque antique et des Pères grecs de l’Orient ; mais aussi le
visionnaire de l’unité des chrétiens et de la coopération des religions pour
assurer la paix du monde entier. Nous nous souvenons de notre précédente
rencontre, le 8 avril 2005, jour des funérailles du bienheureux pape Jean-Paul
II. La visite que ce grand Pape d’éternelle mémoire avait rendue à Athènes et
notre rencontre, le 4 mai 2001, au cours de laquelle nous avions eu l’occasion
d’échanger des paroles d’amour et de vérité, a marqué notre désir commun de
poser la pierre angulaire pour y édifier la compréhension, le pardon, la
réconciliation et la purification de la mémoire de l’Église.
Aujourd’hui, nous rendons grâces à Dieu de l’occasion prodiguée d’échanger avec
Votre Sainteté le baiser fraternel de charité. De franchir ainsi une nouvelle
étape sur le parcours commun de nos Églises pour affronter les problèmes du
monde actuel. La pérennisation par nos Églises de la vénération des saintes
reliques a souvent été soulignée lors de la remise courtoise par l’Église de
Rome de telles reliques à divers diocèses métropolitains et lieux de pèlerinage
de notre Église. Nous sommes dans l’attente de recevoir, dans les heures qui
suivent, un fragment des chaînes du saint apôtre Paul qui sera précieusement et
pieusement conservé en la très sainte Église d’Athènes.
Avec grande satisfaction, nous rappelons que des délégations officielles de
l’Église de Grèce se sont rendues au Saint-Siège, notamment à partir de 2002,
chargées d’approfondir la connaissance mutuelle, d’informer et de coopérer dans
le domaine social, culturel, éducatif, écologique et bioéthique. Nous évoquons,
entre autres, les délégations officielles envoyées à l’Église de Grèce,
conduites par Son Éminence le cardinal Walter Kasper en 2003, et les autres
dirigées respectivement par Leurs Éminences les cardinaux Jean-Louis Tauran,
Dionigi Tettamanzi et Angelo Scola. Nous évoquons aussi les visites que nous
ont rendues Son Excellence l’évêque Vincenzo Apicella, à la tête d’une
délégation d’ecclésiastiques de l’évêché de Rome, et Son Excellence l’évêque
Josef Homayer, président émérite de comece3, qui a souligné l’importance d’une
collaboration suivie de la délégation de notre Église dans l’Union européenne
avec ladite commission pour donner, grâce à cette coopération, un témoignage
crédible à l’Européen du XXIe siècle par l’évangile de vie, de grâce et de
liberté.
Nous devons citer les nombreux membres de notre Église, ecclésiastiques et
laïcs, qui ont fait des études supérieures dans les établissements éducatifs
catholiques romains, ayant bénéficié des bourses octroyées par le Conseil
pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. À notre tour, en guise
d’antidoron à ce don fraternel, durant ces deux dernières années, nous avons
attribué à cinquante ecclésiastiques et novices catholiques romains, qui font
leurs études à Rome, des bourses leur permettant d’apprendre le grec, de se
familiariser avec la culture grecque et la tradition orthodoxe. Nous avons
surtout le désir de continuer ce programme de connaissance et de coopération.
À cette occasion, nous désirons souligner plus particulièrement, la bonne
collaboration instaurée entre nos Églises pour publier le fac-similé du
ménologe de Basile II, un des plus importants manuscrits byzantins enluminés,
conservé à
Le souvenir de tout ceci, ainsi que la vive espérance de transcender les
obstacles dogmatiques qui entravent le chemin de l’unité dans la foi, enrichissent
notre prière et renforcent notre volonté de vivre par le consensus la pleine
unité, et de communier au Corps et au Sang précieux du Seigneur dans la même
Coupe de Vie. À cet effet, nous souhaitons à
Les conditions qui, aujourd’hui, informent le nouveau visage du monde, de
l’Europe plus particulièrement, requièrent de notre part – en notre qualité de
pères spirituels des membres pieux de nos Églises – de la vigilance pour
signaler à temps tout ce qui menace les valeurs et les structures de la
civilisation européenne profondément imprégnées de la foi chrétienne : le
courant prônant la déchristianisation progressive de l’Europe, visant
l’exclusion de l’Église de la vie publique et sa marginalisation sociale ; les
problèmes créés par le déplacement de milliers de réfugiés et de migrants de
toute origine ; les dangers issus du fanatisme religieux ; les développements présomptueux,
touchant les limites de l’offense [L$D4H] au sens grec ancien du terme, de la
biotechnologie en matière de génétique ; le fossé qui se creuse davantage entre
riches et pauvres ; les risques auxquels la jeunesse est exposée ;
l’éventualité d’un conflit de civilisations et de religions ; le besoin de
préserver l’identité spirituelle et culturelle des citoyens européens et de la
famille, cellule de la société ; l’avilissement et la dévalorisation de l’être
humain, de surcroît souvent sous le couvert des droits de l’homme ; la frénésie
de consommation cultivée par tous les moyens et, son corollaire, la production
d’un mode de vie conditionné dont le plaisir est l’unique valeur quel qu’en
soit le prix psychique. Bref, de nombreux problèmes sociaux, dont Vous avez
souvent parlé, sont pour nous des véritables défis que nous sommes prêts à
relever dans l’esprit vrai de la vie en Christ. En l’occurrence, la
contribution du discours orthodoxe, théologique et pastoral, est absolument
nécessaire. L’Église se doit de tendre la main pour tirer et sauver les noyés
du torrent de Baal. Elle sent que, dans le monde contemporain extrêmement
médiatisé, elle doit adopter les moyens de communication modernes et parler le
langage actuel à l’homme de notre temps. Cela, sans que ces moyens techniques
n’altèrent Son discours ni que Son message ne se plie à la technique
communicationnelle. Elle se sent obligée de s’opposer à l’État et aux
superpuissances de ce monde, lorsqu’elle considère que leurs décisions entament
l’image vivante de Dieu sur terre. Cela, sans céder à la tentation de se sentir
elle-même une puissance de ce monde.
Or, en invoquant l’intercession des saints Apôtres Pierre et Paul, ainsi que
celle de nos saints prédécesseurs athéniens, Anaclet, Hygeinos, Sixte II, nous
Vous souhaitons personnellement, Sainteté, santé et longue vie. « Que notre
Seigneur Jésus Christ lui-même et Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a
donné, par grâce, une consolation éternelle et une bonne espérance, vous
consolent et vous affermissent dans tout ce que vous faites et tout ce que vous
dites pour le bien ».
c- Déclaration
commune
1. Nous, Benoît XVI, Pape et Évêque de Rome,
et Christodoulos, Archevêque d’Athènes et de toute
2. Notre rencontre dans la charité nous rend davantage conscients de notre
tâche commune : parcourir ensemble le chemin ardu du dialogue dans la vérité en
vue de rétablir la pleine communion de foi dans le lien de l’amour. C’est ainsi
que nous obéirons au commandement divin et que nous réaliserons la prière de
notre Seigneur Jésus Christ, et que, éclairés par le Saint Esprit qui
accompagne et n’abandonne jamais l’Église du Christ, nous poursuivrons notre
engagement dans cette voie, suivant l’exemple apostolique et faisant preuve
d’amour mutuel et d’esprit de réconciliation.
3. Nous reconnaissons les pas importants accomplis dans le dialogue de la
charité et par les décisions du Concile Vatican II en matière de relations
entre nous. En outre, nous espérons que le dialogue théologique bilatéral
mettra à profit ces éléments positifs pour formuler des propositions acceptées
de part et d’autre dans un esprit de réconciliation, à l’instar de notre
illustre Père de l’Église, saint Basile le Grand, qui, durant une période de
multiples divisions du corps ecclésial, se disait persuadé « qu’avec la
communication réciproque plus durable et les discussions sans esprit de
querelle, s’il faut que soit ajouté quelque nouvel éclaircissement, le Seigneur
y pourvoira, lui qui fait coopérer toutes choses au bien de ceux qui l’aiment »
(Lettre 113).
4. Nous affirmons unanimement la nécessité de persévérer dans le chemin d’un
dialogue théologique constructif. Car, en dépit des difficultés constatées,
cette voie est une des voies essentielles dont nous disposons pour rétablir
l’unité tant désirée du corps ecclésial autour de l’autel du Seigneur, de même
que pour renforcer la crédibilité du message chrétien dans une période de
bouleversements dans les sociétés, que nous vivons, mais aussi de grandes
recherches spirituelles, chez bon nombre de nos contemporains, qui sont aussi
inquiets face à la mondialisation croissante, qui menace parfois l’homme, même
dans son existence et dans sa relation à Dieu et au monde.
5. De manière toute spéciale, nous renouvelons solennellement notre désir
d’annoncer au monde l’Évangile de Jésus Christ, et notamment aux nouvelles
générations, car « l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5, 14) de leur faire
découvrir le Seigneur venu dans notre monde pour que tous aient la vie, et
qu’ils l’aient en abondance. Cela est particulièrement important dans nos
sociétés où de nombreux courants de pensée éloignent de Dieu et ne donnent pas
le sens à l’existence. Nous voulons annoncer l’Évangile de grâce et d’amour
afin que tous les hommes soient, eux aussi, en communion avec le Père, le Fils
et le Saint-Esprit et que leur joie soit parfaite.
6. Nous pensons que les religions ont un rôle à jouer pour assurer le
rayonnement de la paix dans le monde et qu’elles ne doivent nullement être des
foyers d’intolérance ni de violence. En tant que chefs religieux chrétiens,
nous exhortons ensemble tous les chefs religieux à poursuivre et à renforcer le
dialogue interreligieux, et à travailler pour créer une société de paix et de
fraternité entre les personnes et entre les peuples. Telle est une des missions
des religions. C’est dans ce sens que les chrétiens travaillent et veulent
continuer à travailler dans le monde, avec tous les hommes et femmes de bonne
volonté, dans un esprit de solidarité et de fraternité.
7. Nous voulons rendre hommage aux progrès impressionnants réalisés dans tous
les domaines de la science, notamment dans ceux qui concernent l’homme,
invitant cependant les Responsables et les scientifiques au respect du
caractère sacré de la personne humaine et de sa dignité, car sa vie est un don
divin. Nous sommes inquiets de voir que les sciences pratiquent des
expérimentations sur l’être humain, qui ne respectent ni la dignité ni
l’intégrité de la personne dans toutes les étapes de son existence, de la
conception à sa fin naturelle.
8. En outre nous demandons de faire davantage preuve de sensibilité pour
protéger plus efficacement, dans nos pays, en Europe et au niveau
international, les droits fondamentaux de l’homme, fondés sur la dignité de la
personne créée à l’image de Dieu.
9. Nous souhaitons une féconde collaboration pour faire redécouvrir à nos
contemporains les racines chrétiennes du Continent européen, qui ont forgé les
différentes nations et contribué au développement de liens toujours plus
harmonieux entres elles. Cela les aidera à vivre et à promouvoir les valeurs
humaines et spirituelles fondamentales pour les personnes comme pour le
développement des sociétés elles-mêmes.
10. Nous reconnaissons les mérites des progrès de la technologie et de
l’économie pour un grand nombre de sociétés modernes. Cependant, nous invitons
aussi les pays riches à une plus grande attention envers les pays en voie de
développement et les pays les plus pauvres, dans un esprit de partage solidaire
et reconnaissant que tous les hommes sont nos frères et qu’il est de notre
devoir de venir en aide aux plus petits et aux plus pauvres, qui sont les bien-aimés
du Seigneur. En ce sens, il importe aussi de ne pas exploiter de manière
abusive la création, qui est l’œuvre de Dieu. Nous en appelons aux personnes
qui ont des responsabilités dans la société et à tous les hommes de bonne
volonté pour que tous s’engagent dans une gestion raisonnable et respectueuse
de la création, afin qu’elle soit correctement gérée, avec le souci de
solidarité, notamment envers les peuples qui sont dans des situations de
famine, et pour laisser aux générations futures une terre vraiment habitable
pour tous.
11. En raison de nos convictions communes, nous redisons notre désir de
collaborer au développement de la société, dans une coopération constructive,
pour le service de l’homme et des peuples, en donnant un témoignage de la foi
et de l’espérance qui nous animent.
12. Pensant tout spécialement aux fidèles orthodoxes et catholiques, nous les
saluons et les confions au Christ Sauveur, pour qu’ils soient des témoins
inlassables de l’amour de Dieu, et nous élevons une fervente prière pour que le
Seigneur fasse à tous les hommes le don de la paix, dans la charité et l’unité
de la famille humaine.
Au Vatican, le 14 décembre 2006.