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 de

Chrétienté

 

N° 154

 

 

 

 

 

A Saint Paul Hors Les Murs, les reliques de l’Apôtre des Nations

 

Sur l’ Agence de Presse « DICI », on peut lire :

 

 

Sera-t-il annoncé prochainement la découverte d’ossements dans le tombeau de saint Paul ? Selon des informations recueillies par I.Media, l’intérieur du sarcophage de l’apôtre a été examiné à la demande expresse de Benoît XVI, à l’approche de l’ouverture de l’année consacrée à saint Paul. Le sondage a été réalisé mi-mai 2007 à l’aide d’une petite caméra introduite par un orifice pratiqué dans le sarcophage, la basilique étant fermée au public.

 Les experts ont alors découvert des ossements, dont un fémur, mais également, à leur surprise, de l’eau. En février 2005, l’archéologue Giorgio Filippi avait annoncé à I.Media que le sarcophage pouvant contenir les reliques de l’apôtre Paul avait été identifié. La découverte, réalisée par une équipe restreinte d’experts des Musées du Vatican, avait été faite lors de deux sondages effectués après le Jubilé de l’an 2000 sur la base de relevés topographiques du milieu du 19ème siècle. Ces croquis avaient été réalisés au cours des travaux de reconstruction de la basilique après l’incendie qui la ravagea en 1823.

 Le 23 octobre, le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-murs, a annoncé que Benoît XVI avait « donné son accord pour que le sarcophage de saint Paul soit ouvert ». L’archiprêtre, architecte de formation, a précisé qu’il préférait cependant attendre la fin de l’année paulinienne, le 29 juin 2009, pour entreprendre des travaux sous le maître-autel. En effet ces travaux, a-t-il expliqué, « impliqueraient de devoir déplacer le baldaquin, ce qui nécessite un véritable chantier ». « Nous avons effectué des radiographies, mais les parois du sarcophage étaient trop épaisses pour que l’on puisse voir quelque chose », a-t-il ajouté. « S’il y a bien trois trous sur la plaque de marbre située sous le maître-autel, le sarcophage est fermé et scellé », a précisé le cardinal Cordero Lanza di Montezemolo.

 Un peu d’histoire

 Saint Paul arrive à Rome, en 61, pour y être jugé. Après deux années de résidence surveillée au cœur de la ville, qu’il emploie à évangéliser et à écrire, le procès s’arrête faute d’accusateurs. Mais après l’incendie de 64, Néron, menacé, accuse Paul d’avoir mené la rébellion. Il est aussitôt arrêté, enchaîné à la prison Mamertine, puis condamné à la décapitation hors de la muraille Aurélienne, sur la via Ostiense, entre 65 et 67. « O Paul, s’écrit saint Jean Chrysostome dans son Panégyrique des Princes des Apôtres, quel lieu a reçu ton sang qui a brillé, mêlé de lait, sur la chlamyde de ton bourreau ? Car ton sang, en rendant ainsi son âme barbare plus douce que le miel l’a amené, et avec lui ses compagnons, à la foi ». Ces trois soldats de l’escorte convertis par le martyre de saint Paul, Longinus, Augustus et Megistus, devaient être martyrisés trois jours après le Docteur des nations. La tête de l’apôtre, en tombant sous le glaive romain fit trois bonds et des trois points du sol qu’elle toucha sortirent trois fontaines.

 C’est sur les lieux de la cella memoriae, tombe de l’Apôtre, où les chrétiens venaient se recueillir, que l’empereur Constantin fit élever une basilique qui fut consacrée par le pape Sylvestre en 324. Restructurée et agrandie entre 384 et 395, sous les empereurs Théodose, Valentinien II et Arcadius, selon un plan à cinq nefs s’ouvrant sur un quadriportique, elle ne cessera au fil des siècles de connaître des embellissements et des ajouts de la part des papes. Ainsi l’imposante enceinte de murs fortifiés élevée contre les invasions à la fin du IXè siècle, le campanile et l’admirable porte byzantine du XIè siècle, les mosaïques de la façade de Pietro Cavallini, le cloître des Vassalletto, le dais gothique d’Arnolfo di Cambio et le candélabre pascal de Nicola d’Angelo et Pietro Vassalletto au XIIIè siècle. C’est alors l’âge d’or de la plus grande basilique de Rome, jusqu’à la consécration de la nouvelle basilique Saint-Pierre, en 1626. Le prêtre Gaïus, « qui vivait sous Zéphyrin, évêque des Romains de 199 à 217 », cité par Eusèbe au IIIe siècle, est le premier à rapporter avoir visité les memoria des deux Apôtres : « Je puis te montrer, écrit-il à Proclus, les trophées [monuments funéraires] des Apôtres. Que tu ailles au Vatican ou sur la route d’Ostie, tu y trouveras les trophées de ceux qui ont établi l’Église romaine ».

 Dans la nuit du 15 juillet 1823, un incendie ravage ce témoin unique des époques paléochrétienne et byzantine, de la Renaissance et de l’âge baroque. La basilique est reconstruite à l’identique, réemployant les éléments épargnés, et consacrée par le pape Grégoire XVI en 1840. En 1928, était ajouté le portique aux cent colonnes. Aujourd’hui, c’est la tombe de l’Apôtre qui est rendue visible. Sous le maître-autel actuel, une plaque de marbre porte l’inscription Paulo Apostolo Mart (Paul apôtre martyr). La plaque, composée de plusieurs morceaux, est munie de trois orifices, un rond et deux carrés. L’orifice rond est relié à un petit conduit qui rejoint la tombe et évoque l’usage romain, puis chrétien, de verser des parfums dans les tombeaux. Cette plaque du IVe - Ve siècle est vraisemblablement le vestige d’un culte antérieur à la grande construction de 386, et permettait la "confection" de reliques par simple contact avec le tombeau de l’apôtre.

 Saint-Paul-hors-les-murs constitue un vaste ensemble extraterritorial (Motu proprio du pape Benoît XVI, 30 mai 2005) régi par un archiprêtre qui comprend, outre la Basilique pontificale, une ancienne abbaye bénédictine réformée par Odon de Cluny en 936, ainsi que des musées et des annexes. (Sources : apic/imedia/vatican.va)