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N° 163

 

 

Le dossier de la levée de l’excommunication des quatre évêques de la FSSPX

 

A-                     les documents officiels

 

Le samedi 24 janvier2009 a été publié un décret de la Congrégation des Évêques levant l’excommunication portée contre les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre en 1988.

Voici d’abord, dans leur intégralité, trois documents:

 

- le décret de la Congrégation, en date du 21 janvier ;

- le communiqué de Mgr Fellay, Supérieur général de la FSSPX, en date du 24 janvier ;

- la lettre aux fidèles du Supérieur général de la FSSPX, du même jour.

 

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Décret de la Congrégation pour les Évêques

 

Prot. N. 126/2009

 

Par la lettre du 15 décembre 2008 adressée à Son Éminence, le Cardinal Dario Castrillón Hoyos, Président de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, Mgr Bernard Fellay, en son nom ainsi qu’au nom des trois autres Évêques consacrés le 30 juin 1988, sollicitait de nouveau la levée de l’excommunication latae sententiae formellement déclarée par Décret du Préfet de cette même Congrégation pour les Évêques en date du 1er juillet 1988. Dans la lettre ci-mentionnée, Mgr Fellay affirme, entre autre : « Nous sommes aussi toujours bien ancrés dans la volonté de rester catholiques et de mettre toutes nos forces au service de l’Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est l’Eglise catholique romaine. Nous acceptons son enseignement filialement. Nous croyons fermement à la Primauté de Pierre et à ses prérogatives et c’est pourquoi la situation actuelle nous fait d’autant plus souffrir ».

Sa Sainteté Benoît XVI – paternellement sensible au malaise spirituel manifesté par les intéressés à cause de la sanction d’excommunication et confiant dans l’engagement exprimé par eux dans la lettre citée de n’épargner aucun effort pour approfondir dans les nécessaires colloques avec les Autorités du Saint-Siège les questions encore ouvertes, et de pouvoir ainsi parvenir rapidement à une pleine et satisfaisante solution du problème posé à l’origine – a décidé de reconsidérer la situation canonique des Évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta relative à leur consécration épiscopale.

Cet acte exprime le désir de consolider les relations réciproques de confiance, d’intensifier et de rendre stables les rapports de la Fraternité Saint-Pie X avec le Siège Apostolique. Ce don de paix, au terme des célébrations de Noël, se veut aussi un signe pour promouvoir l’unité dans la charité de l’Église universelle et, par là, enlever le scandale de la division.

En souhaitant que ce pas soit suivi sans tarder de la pleine communion avec l’Église de toute la Fraternité Saint-Pie X, en témoignage d’une vraie fidélité et d’une vraie reconnaissance du Magistère et de l’autorité du Pape par la preuve de l’unité visible.

Selon les facultés qui m’ont été expressément concédées par le Saint Père Benoît XVI, en vertu du présent Décret, je remets aux Évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta la censure d’excommunication latae sententiae déclarée par cette Congrégation le 1er juillet 1988, ainsi que je déclare privé d’effets juridiques, à partir de la date d’aujourd’hui, le Décret publié à cette époque.

 

Rome, de la Congrégation pour les Évêques, le 21 janvier 2009.

 Card. Giovanni Battista Re

 Préfet de la Congrégation pour les Évêques

 

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Communiqué du Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

 

L’excommunication des évêques sacrés par S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre le 30 juin 1988, qui avait été déclarée par la Congrégation pour les évêques par un décret du 1er juillet 1988 et que nous avons toujours contestée, a été retirée par un autre décret de la même Congrégation en date du 21 janvier 2009, sur mandat du pape Benoît XVI.

 

Nous exprimons notre gratitude filiale au Saint Père pour cet acte qui, au-delà de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, sera un bienfait pour toute l’Eglise. Notre Fraternité souhaite pouvoir aider toujours plus le pape à porter remède à la crise sans précédent qui secoue actuellement le monde catholique, et que le pape Jean-Paul II avait désignée comme un état d’« apostasie silencieuse ».

 

Outre notre reconnaissance envers le Saint Père, et envers tous ceux qui l’ont aidé à poser cet acte courageux, nous sommes heureux que le décret du 21 janvier envisage comme nécessaires des “entretiens” avec le Saint-Siège, entretiens qui permettront à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X d’exposer les raisons doctrinales de fond qu’elle estime être à l’origine des difficultés actuelles de l’Eglise.

 

Dans ce nouveau climat, nous avons la ferme espérance d’arriver bientôt à la reconnaissance des droits de la Tradition catholique.

 

Menzingen, le 24 janvier 2009

+ Bernard Fellay

 

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Lettre du Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

 

Bien chers fidèles,

 

Comme je l’annonce dans le communiqué ci-joint, « l’excommunication des évêques sacrés par S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre le 30 juin 1988, qui avait été déclarée par la Congrégation pour les évêques par un décret du 1er juillet 1988 et que nous avons toujours contestée, a été retirée par un autre décret de la même Congrégation en date du 21 janvier 2009, sur mandat du pape Benoît XVI.». C’était l’intention de prière que je vous avais confiée à Lourdes, le jour de la fête du Christ-Roi 2008. Vous y avez répondu au-delà de nos espérances, puisqu’un million sept cent trois mille chapelets ont été récités pour obtenir de l’intercession de Notre Dame la fin de cet opprobre qui pesait, à travers la personne des évêques de la Fraternité, sur tous ceux qui étaient attachés de près ou de loin à la Tradition. Sachons remercier la Très Sainte Vierge qui a inspiré au Saint Père cet acte unilatéral, bienveillant et courageux. Assurons-le de notre prière fervente.

Grâce à ce geste, les catholiques du monde entier attachés à la Tradition ne seront plus injustement stigmatisés et condamnés pour avoir maintenu la foi de leurs pères. La Tradition catholique n’est plus excommuniée. Bien qu’elle ne l’ait jamais été en soi, elle l’a été bien souvent et cruellement dans les faits. Tout comme la messe tridentine n’avait jamais été abrogée en soi, ainsi que l’a heureusement rappelé le Saint Père par le Motu Proprio Summorum pontificum du 7 juillet 2007.

Le décret du 21 janvier cite la lettre du 15 décembre dernier au cardinal Castrillon Hoyos dans laquelle j’exprimais notre attachement « à l’Eglise de N.S. Jésus-Christ qui est l’Eglise catholique », y réaffirmant notre acceptation de son enseignement bimillénaire et notre foi en la Primauté de Pierre. Je rappelais combien nous souffrons de la situation actuelle de l’Eglise où cet enseignement et cette primauté sont bafoués, et ajoutais : « Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV, nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves. » En tout cela, nous avons la conviction de rester fidèles à la ligne de conduite tracée par notre fondateur, Monseigneur Marcel Lefebvre, dont nous espérons la prompte réhabilitation.

Aussi souhaitons-nous aborder ces « entretiens » - que le décret reconnaît « nécessaires » - sur les questions doctrinales qui s’opposent au magistère de toujours. Nous ne pouvons que constater la crise sans précédent qui secoue l’Eglise aujourd’hui : crise des vocations, crise de la pratique religieuse, du catéchisme et de la fréquentation des sacrements…

Avant nous, Paul VI parlait même d’une infiltration des « fumées de Satan » et de « l’autodémolition » de l’Eglise. Jean-Paul II n’a pas hésité à dire que le catholicisme en Europe était comme en état d’ « apostasie silencieuse ». Peu de temps avant son élection au Souverain Pontificat, Benoît XVI lui-même comparait l’Eglise à un « bateau qui prend l’eau de toute part ». Aussi voulons-nous, dans ces entretiens avec les autorités romaines, examiner les causes profondes de la situation présente et y en apportant le remède adéquat, parvenir à une restauration solide de l’Eglise.

Chers fidèles, l’Eglise est entre les mains de sa Mère, la Très Sainte Vierge Marie. En elle, nous nous confions. Nous lui avons demandé la liberté de la messe de toujours, partout et pour tous.  Nous lui avons demandé le retrait du décret des excommunications. Nous lui demandons dans nos prières, à elle qui est le Siège de la Sagesse, ces nécessaires éclaircissements doctrinaux dont les âmes troublées ont tant besoin.

 

Menzingen, le 24 janvier 2009   

+ Bernard Fellay

Quelques remarques

D’Yves Chiron dans Aletheia.

 

• La Fraternité Saint-Pie X avait demandé, à plusieurs reprises, « le retrait du décret d’excommunication » de 1988. Elle a obtenu la levée de ce décret (rimozione dans le texte original italien du cardinal Re). Ce n’est pas la même chose. Un « retrait » aurait signifié que l’excommunication était injustifiée. La « levée » d’excommunication signifie que la situation canonique des quatre évêques concernés est changée. Cette décision est prise, dit le texte du décret, pour deux raisons : à cause du « malaise spirituel » (disagio spirituale dit, plus fortement, le texte original) créé par l’excommunication et à cause de « l’engagement » pris par les intéressés.

Si le décret d’excommunication avait été retiré, autant dire annulé, il aurait concerné non seulement les quatre évêques consacrés en 1988 mais aussi les deux évêques consécrateurs (Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer). Or, ce n’est pas le cas. Mgr Fellay, dans sa lettre aux fidèles, y fait allusion quand il espère « la prompte réhabilitation » de Mgr Lefebvre.

 

 • Il serait intéressant de connaître le texte intégral la lettre du 15 décembre 2008 dans laquelle a été sollicitée « de nouveau la levée d’excommunication ». Pour le moment, on en connaît un extrait cité dans le décret du cardinal Re et un autre cité par Mgr Fellay dans sa lettre aux fidèles.

Il est remarquable que l’acceptation de tous les enseignements du concile Vatican II n’a pas été une condition posée par Rome à la levée de l’excommunication. Dans la lettre du 15 décembre, Mgr Fellay, en son nom et au nom des trois autres évêques, a déclaré « nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves ».

Le décret de levée d’excommunication ne cite pas ce passage de la lettre de Mgr Fellay mais y fait allusion en parlant, de façon plus minimaliste, de « questions encore ouvertes » à propos desquelles des « entretiens » (colloqui) avec les autorités du Saint-Siège » seront nécessaires.

 

• Le Saint-Siège considère que « la pleine communion avec l’Eglise de toute la Fraternité Saint-Pie X » n’est pas encore atteinte, même avec ce décret.

Le 7 décembre 1965, par le bref Ambulate in dilectione, Paul VI voulut « effacer du souvenir de l’Eglise la sentence d’excommunication »  portée en 1054 contre le patriarche de Constantinople. Il espérait que cette décision (non unilatérale) favoriserait le rétablissement de « la parfaite unité » entre catholiques et orthodoxes et permettrait de « supprimer les obstacles et les entraves ». Quarante ans plus tard, cette « parfaite unité » n’est pas encore atteinte – même si Benoît XVI y consacre beaucoup d’efforts.

Du côté de la FSSPX, on estime qu’un « nouveau climat » est créé par cette levée des excommunications. Mais ce n’est pas une pleine communion. La FSSPX continuera-t-elle, par exemple, à ordonner à nouveau les prêtres, ordonnés selon le nouveau rite, qui la rejoignent ? Continuera-t-elle à conseiller à ses fidèles de ne pas aller à la messe le dimanche plutôt que d’assister à une messe selon le rite de Paul VI ? 

 

 

B- Réaction de l’Institut du Bon Pasteur

« Les membres de l'Institut du Bon Pasteur se réjouissent profondément de la levée des excommunications qui frappaient les quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X depuis 1988, et ils unissent leurs actions de grâce au concert de ceux qui aiment la paix de l'Eglise et l'Eglise en paix, sous la houlette du pape de la Paix.

On ne peut s'empêcher de souligner que cette décision unilatérale de Benoît XVI n'est pas un événement isolé. Elle fait partie d'un processus, qui a commencé le 22 décembre 2005, avec la condamnation par le pape de "ce que l'on nomme abusivement l'esprit du concile Vatican II". Nous membres de l'Institut du Bon Pasteur, nous sommes particulièrement concernés par la décision suivante, le 8 septembre 2006, où c'est "par une volonté expresse du pape" comme l'a souligné à l'époque le cardinal Ricard, que notre Institut du Bon Pasteur est érigé, avec cinq anciens prêtres de la Fraternité Saint-Pie X. Le 7 juillet 2007, Benoît XVI promulguait le Motu proprio Summorum pontificum, libéralisant l'usage de la messe traditionnelle. Enfin, le 21 janvier 2009 est signé l'acte levant les sanctions qui avaient frappé les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Mgr Bernard Fellay, le 15 décembre 2008, avaient écrit de son côté, en demandant la levée des excommunications : "Nous sommes toujours bien ancrés dans la volonté de rester catholique (...) croyant fermement à la primauté de Pierre et à ses prérogatives".

Nous sommes convaincus que ce processus de réconciliation des catholiques entre eux est désormais inéluctable. Grâce à l'instrument herméneutique que nous a offert le pape Benoît XVI, l'enseignement de Vatican II se trouvant placé dans la continuité de l'enseignement de tous les Conciles, les discussions à venir entre les responsables de la Fraternité Saint Pie X et les autorités romaines ne peuvent pas ne pas aboutir.

Le courage de Mgr Lefebvre trouve dans la situation présente une sorte d'hommage post mortem, rendu par ses successeurs. Mais s'il a fallu du courage pour dire non à ce que Paul VI appelait "l'auto-destruction de l'Eglise", il en faut bien autant aujourd'hui à celui qui dit "Oui", appliquant simplement la parole du Christ : "celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors".

C-Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre

La Congrégation pour les Évêques ayant rendu public aujourd’hui le décret levant l’excommunication déclarée en 1988 à l’encontre des quatre évêques ordonnés sans mandat pontifical par Mgr Lefebvre, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre tient à exprimer sa joie devant ce nouveau pas franchi vers l’unité.

Depuis sa fondation, la Fraternité Saint-Pierre n’a cessé de témoigner de son double attachement au Siège de Pierre et à la Tradition de l’Église, priant constamment pour qu’une réconciliation puisse se réaliser entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie X.

Aujourd’hui la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre s’unit pleinement au désir du Saint-Siège en souhaitant « que ce pas soit suivi sans tarder de la pleine communion avec l’Église de toute la Fraternité Saint-Pie X, en témoignage d’une vraie fidélité et d’une vraie reconnaissance du Magistère et de l’autorité du Pape par la preuve de l’unité visible ». (Décret de la Congrégation pour les Évêques du 21 janvier 2009)

La Fraternité Saint-Pierre tient à exprimer sa profonde gratitude au Souverain Pontife. Elle voit dans son geste magnanime un appel à l’unité de tous les catholiques pour étendre dans le monde, face à toutes les contradictions du temps, le Règne du Christ.

D- Una Voce

Una Voce France se réjouit du retrait du décret d’excommunication des évêques sacréspar son Excellence Mgr Marcel Lefebvre le 30 juin 1988.

C’est sur mandat du Saint Père Benoît XVI, en date du 21 janvier, et parution officielle le 24 janvier qu’a été annulé ce décret. C’est un événement historique.

Nous ne saurons trop remercier le Souverain Pontife de cet acte courageux qui confirme l’œuvre unificatrice de son pontificat et celle de ses collaborateurs de bonne volonté.

Prions pour que tous les lieux de culte traditionnels unissent leurs efforts et que le chant grégorien, la liturgie latine retrouvent leur place dans la Sainte Église !...   Oui…  Deo Gratias !

Patrick Banken, Président

E-Renaissance catholique

L’association Renaissance Catholique tient à exprimer sa vive gratitude à Sa Sainteté Benoît XVI à l’occasion de la remise de la censure d’excommunication qui frappait les quatre évêques consacrés par Mgr Marcel Lefebvre, le 30 juin 1988.

Avec d’autres associations de laïcs et plusieurs supérieurs de communautés religieuses, Renaissance Catholique s’était associée de grand cœur à une supplique adressée au Saint-Père, à l’initiative du GREC (Groupe de réflexion entre catholiques), à l’automne 2008, demandant la levée de ces excommunications.

Après le motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007, cet acte manifeste clairement la volonté du Saint-Siège de renouer avec la Tradition de l’Eglise. Renaissance Catholique salue le courage de Benoît XVI et se réjouit de cet acte de paix et de justice. Elle espère que ce geste donnera un nouvel élan à tous ceux, prêtres et laïcs qui, unis dans la même foi, fidèles au même credo, fortifiés par les mêmes sacrements, œuvrent pour que s’accomplisse la demande du Christ à son Père : "Que Votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel".

Renaissance Catholique a la conviction que les souffrances endurées et les sacrifices consentis pour rester fidèles à la tradition liturgique et doctrinale de l’Eglise – ce qui fut toujours la seule volonté de Mgr Lefebvre – préparent pour l’Eglise une abondante moisson et un authentique renouveau.

 

F- Extrait de l’interview que Mgr Fellay a donné au journal Le Temps

 Selon des observateurs, la décision du pape pourrait créer des divisions au sein de la Fraternité. Tous les fidèles et les prêtres ne seraient pas prêts à l’unité.

 Je ne crains rien. Il peut toujours y avoir une voix discordante ici ou là. Mais le zèle que les fidèles ont mis à prier le chapelet pour demander la levée des excommunications en dit long sur notre union; 1.700.000 rosaires ont été dits en deux mois et demi


Dans votre lettre aux fidèles du 24 janvier, vous manifestez votre souhait d’examiner avec Rome les causes profondes de «la crise sans précédent qui secoue l’Eglise aujourd’hui». Quelles sont ces causes ?

 Pour l’essentiel, cette crise est due à une nouvelle approche du monde, une nouvelle vue de l’homme, à savoir un anthropocentrisme qui consiste en une exaltation de l’homme et un oubli de Dieu. L’arrivée des philosophies modernes, avec leur langage moins précis, a amené une confusion dans la théologie.

 Le Concile Vatican II est-il aussi responsable de la crise de l’Eglise selon vous ?

Tout ne vient pas de l’Eglise. Mais il est vrai que nous rejetons une partie du concile. Benoît XVI lui-même a condamné ceux qui revendiquent l’esprit de Vatican II pour demander une évolution de l’Eglise en rupture avec son passé.

Au centre des critiques que vous faites à Vatican II, il y a l’œcuménisme et la liberté religieuse.

 La recherche de l’unité de tous dans le corps mystique de l’Eglise est notre désir le plus cher. Cependant, la méthode utilisée n’est pas adéquate. Aujourd’hui, on insiste tellement sur les points qui nous unissent aux autres confessions chrétiennes qu’on oublie ceux qui nous séparent. Nous pensons que ceux qui ont quitté l’Eglise catholique, c’est-à-dire les orthodoxes et les protestants, doivent y revenir. Nous concevons l’œcuménisme comme un retour à l’unité de la Vérité.

 Concernant la liberté religieuse, il convient de distinguer deux situations: la liberté religieuse de l’individu, et les relations entre l’Eglise et l’Etat. La liberté religieuse implique la liberté de conscience. Nous sommes d’accord avec le fait qu’on n’a pas le droit de forcer quelqu’un à accepter une religion. Quant à notre réflexion sur les relations entre l’Eglise et l’Etat, elle se base sur le principe de tolérance. Il nous paraît évident que là où il y a plusieurs religions, l’Etat doit veiller à leur bonne entente et à la paix. Reste qu’il n’y a qu’une religion qui est vraie, et les autres ne le sont pas. Mais nous tolérons cette situation pour le bien de tous.

 Que se passera-t-il si les négociations échouent ?

Je suis confiant. Si l’Eglise dit quelque chose aujourd’hui en contradiction avec ce qu’elle a enseigné hier, et qu’elle nous a obligés à accepter ce changement, alors elle doit en expliquer la raison. Je crois à l’infaillibilité de l’Eglise, et je pense que nous arriverons à une solution vraie.

 G- Les états d’âme de Golias

La levée d’excommunication des évêques lefebvristes ou le révisionnisme de Vatican II

par Christian Terras

 

Il serait inexact, ou du moins fort incomplet, de présenter la mesure de clémence de Benoît XVI à l’endroit des quatre évêques excommuniés par son prédécesseur, suite à leur consécration épiscopale par l’archevêque dissident Marcel Lefebvre, comme une simple mesure de magnanimité.

Il s’agit aussi, et peut-être d’abord, de fermer une parenthèse, celle qui dura exactement cinquante ans, depuis l’annonce du Concile Vatican II à venir par Jean XXIII, parenthèse enchantée d’ouverture et de dialogue, rompant avec l’arrogance doctrinaire qui condamne et avec l’intransigeance d’une institution fermée au monde qui l’entoure. Un cardinal italien (peut-être l’archevêque de Gênes Giuseppe Siri, ou le vieux gardien du Saint Office Alfredo Ottaviani) aurait justement prédit le 25 janvier 1959, alors que le Pape annonçait Vatican II : "il faudra cinquante ans pour réparer le quart d’heure de folie d’un Pape". Joseph Ratzinger s’en sera-t-il souvenu ?

La révolution d’Octobre de Vatican II (Père Congar)

Levant une sanction qui frappait les dissidents intégristes, Benoît XVI donne un signe éloquent de sa volonté de leur pleine réintégration dans la communion catholique. Il espère ainsi contribuer à une conjonction de toutes les forces intransigeantes contre la sécularisation et l’évolution du monde moderne. Trop conscient de la justesse du célèbre jugement "tout royaume divisé contre lui-même périra", il entend former un bloc identitaire, également défensif et conquérant, s’étendant de la galaxie traditionaliste au chemin néo-catéchuménal, en passant par les charismatiques et les conservateurs plus classiques. Il ne s’agit pas essentiellement d’une question de sensibilité esthétique, mais bel et bien de contribuer à donner à l’Église catholique romaine un nouveau visage, très éloigné de celui de l’après-Concile.

Avec cette levée d’excommunication des prélats lefebvristes, le peuple de Dieu est de plus en plus éprouvé dans sa confiance en une hiérarchie qui tourne le dos à leurs idéaux. Il est probable que ce blanc-seing accordé aux ennemis du Concile finisse tout de même par susciter de saintes colères. En allant très loin, et peut-être trop loin, Joseph RatzingerBenoît XVI - a franchi le mur du son. Sa décision de faire entrer au bercail les disciples de Mgr Lefebvre conduira nécessairement à un regain de résistance et à de nouvelles propositions auxquelles Golias appelle de toutes ses forces.

Golias appelle à une résistance spirituelle et ecclésiale !

Mgr Marcel Lefebvre partageait avec ses adversaires une analyse globalement identique du concile, mieux de l’« événement conciliaire », ce que le futur cardinal Yves Congar présenta un peu vite comme « la révolution d’octobre » de l’Église, mais non sans une part de vérité.

En effet, il semble difficile de nier qu’au-delà de la matérialité des textes, de la sédimentation des rédactions, des compromis finaux, un véritable tournant s’est dessiné, déjà préparé (comme tous les tournants, car c’est la route qui tourne) mais nous conduisant dans une autre direction. Sans cette volonté d’une autre approche, d’une sensibilité plus modeste et plus fine à la fois, d’une rupture avec l’arrogance d’un intransigeantisme défensif qui combat, d’une volonté de dialoguer, d’écouter, de se laisser instruire, on se demande à quoi bon un tel concile ? À notre sens, là réside précisément l’aporie évidente des interprétations minimalisantes de Vatican II , qui tentent de noyer le poisson. Vatican Il ne se limite pas aux textes toujours de compromis et donc mi-chèvre mi-chou gui se trouvent dans les recueils. L’inspiration véritable va bien entendu au-delà : se limiter à la lettre, c’est tuer le concile, l’enterrer. Un corps sans âme n’intéresse personne.

Le courant lefebvriste ne se trompe pas de cible. En revanche, nos restaurateurs, plus adroitement, entreprennent une relecture du concile qui le neutralise. Ils parlent du vrai concile, d’un concile à la lumière de la Tradition, ou « in chiave mariologica » ; autrement dit, un concile qui n’a rien à dire, ne donne pas envie, n’ouvre pas un chemin d’espérance, de partage, de fraternité et de vie.

L’enjeu des manœuvres restauratrices de Benoît XVI, des négociations avec les courants « intégristes », des critiques acerbes adressées aux historiens de lÉcole de Bologne se trouve là. Les prochains temps seront décisifs. L’interprétation ouverte du concile comme un événement, un tournant, une nouvelle inspiration, une conversion du regard laissera-t-elle hélas la place à sa négation même, une sorte de Concile châtré, épisode fade parmi d’autres, accumulation ennuyeuse de textes doctrinaux indigestes ou convenus, qui n’empêche plus de dresser haut l’étendard menaçant d’une restauration intransigeante.

Au fond pour – Benoît XVI - Joseph Ratzinger le concile aura simplement marqué une parenthèse regrettable, que des naïfs auront cru « enchantée ».

La page est tournée. L’habileté de Benoît XVI entend précisément se mesurer à cet objectif qui est le sien : tourner cette page sans que cela ne se remarque de trop, par petites touches. 

 H- -le jugement d’Emile Poulat sur la levée des excommunications

Dans la Croix du 28 janvier 2009

 

Émile Poulat : “Ces évêques sont dans une situation aberrante et anomique”

 

Recueilli par Nicolas SENÈZE dans LA CROIX
Pour
Emile Poulat, spécialiste de l’histoire de l’intégrisme, du chemin reste à parcourir pour une pleine communion des intégristes avec l’Église

Benoît XVI est-il allé trop loin dans les concessions faites aux lefebvristes ?

Émile Poulat : N’est-ce pas plutôt Mgr Fellay qui est allé trop loin face à ses fidèles et à son clergé ? Sa lettre à Rome montre un assouplissement de la position de la Fraternité, qui demandait jusqu’ici l’annulation du Concile et ne fait plus qu’« émettre des réserves ».

 

Est-ce cela qui aurait justifié que leur demande de pardon soit acceptée ?

 

Ce serait aller un peu loin que de dire qu’ils ont demandé pardon. Leur démarche a été jugée suffisante pour une levée d’excommunication – ce qui, précise le Saint-Siège, est loin d’être la pleine communion mais un préalable à d’autres étapes de réconciliation.

Il n’y a donc pas pleine communion ?

 

Si elle était rétablie, le sort des 491 prêtres de la Fraternité serait réglé : ce n’est pas le cas. Il faudra bien régulariser ces prêtres en situation canonique irrégulière. De même pour les évêques, qui sont « de nulle part ».

 

Peut-on rapprocher leur cas des évêques émérites ?

 

Non. Les évêques émérites sont « anciens évêques de… ». Ici, on est dans une situation aberrante et anomique : dans l’Église catholique il n’y a pas d’« évêque de nulle part ». Ce ne sont pas là chinoiseries de canonistes : dans l’Église romaine, tout détail a sa signification et doit être interprété.

 

Pourtant, à Rome, des milieux proches du dossier parlent de « pleine communion »…

 

Les textes précisent que ce n’est pas la pleine communion ! à Rome, il y aurait donc des contradictions internes. Certains peuvent avoir tendance à prendre leurs désirs pour la réalité. Il semble que la puissance de leurs désirs supplée leur incapacité à analyser.

 

Mais ce sont quand même ceux qui préparent les décisions du pape…

 

Peut-être, mais ils n’ont pas le pouvoir d’aller au-delà de ses décisions, même si elles ne satisfont pas la totalité de leurs désirs. Il y a une volonté d’interprétation laxiste des décisions par la commission Ecclesia Dei. Toute décision du pape est soumise à interprétation, et chacun interprète à sa manière. La question est de savoir qui saura faire prévaloir son interprétation.

 

Pensez-vous que des fidèles vont quitter l’Église ?

 

Je ne crois pas que, dans l’immédiat, les choses vont beaucoup changer en paroisses. Les négociations vont continuer. Mais certains des catholiques les plus militants pourraient effectivement être tentés de partir…

 

… Et ceux-là n’auront sans doute pas 500 prêtres dans leur escarcelle pour négocier leur retour ?

 

C’est le problème des progressistes chrétiens : ils n’ont guère de postérité. Ce catholicisme militant, fondé sur la promotion du laïcat, ne s’est pas soucié de la promotion du clergé. Il s’est donc condamné à dépérir.

 

 

I- Déclaration du Cardinal Jean-Pierre RICARD

 

A propos de la levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X

 

Le décret, signé le 21 janvier 2009 par le cardinal RE, préfet de la Congrégation des évêques, à la demande du pape BENOÎT XVI, lève l'excommunication encourue latae sententiae par les évêques ordonnés le 30 juin 1988 par Mgr LEFEBVRE et formellement déclarée par le décret du cardinal GANTIN, le 1° juillet 1988.

Cette levée a été demandée plus d'une fois par Mgr FELLAY, Supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, et tout particulièrement dans une lettre adressée au cardinal CASTRILLON HOYOS, le 15 décembre dernier, au nom des 4 évêques concernés. Il en faisait même, avec la possibilité pour tout prêtre de célébrer la messe avec le missel de Saint Pie V, une des deux conditions préalables à l'ouverture d'un dialogue avec Rome. Il avait fait prier ses fidèles à cette intention.

Le pape BENOÎT XVI a voulu aller jusqu'au bout de ce qu'il pouvait faire comme main tendue, comme invitation à une réconciliation. Le pape, théologien et historien de la théologie, sait le drame que représente un schisme dans l'Eglise. Il entend la question qui est souvent posée dans cette histoire des schismes : a-t-on pris vraiment tous les moyens pour éviter ce schisme ? Lui-même s'est senti investi de la mission de tout faire pour retisser les fils déchirés de l'unité ecclésiale. N'oublions pas que le pape connaît bien le dossier car il avait été chargé par le pape JEAN-PAUL II de prendre contact avec Mgr LEFEBVRE et d'essayer de l'empêcher de commettre l'acte irrémédiable des sacres épiscopaux. Celui qui était à l'époque le cardinal RATZINGER avait été marqué par l'échec de sa mission.

La levée de l'excommunication n'est pas une fin mais le début d'un processus de dialogue. Elle ne règle pas deux questions fondamentales : la structure juridique de la Fraternité Saint Pie X dans l'Eglise et un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques. Mais elle ouvre un chemin à parcourir ensemble. Ce chemin sera sans doute long. Il demandera meilleure connaissance mutuelle et estime. A un moment, la question du texte même du Concile Vatican II comme document magistériel de première importance devra être posée. Elle est fondamentale. Mais toutes les difficultés ne seront pas forcément de type doctrinal. D'autres, de type culturel et politique, peuvent aussi émerger. Les derniers propos, inacceptables, de Mgr WILLIAMSON, niant le drame de l'extermination des Juifs, en sont un exemple.

On peut pourtant penser que la dynamique suscitée par la levée des excommunications devrait aider à la mise en route de ce dialogue voulu par le pape.

En cette fin de Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, n'oublions pas que le chemin le plus sûr pour marcher vers l'unité de tous les disciples du Christ reste la prière.

A Bordeaux, le 24 janvier 2009

+ Jean-Pierre cardinal RICARD

 

 

 

NB Au sujet de la structure juridique de la FSSPX dans le sein de l’Eglise, Mgr Lefebvre a, depuis longtemps proposé sa « solution » dans une lettre au cardinal Gagnon datée de la fin novembre 1987 qu’il lui remettait à l’issue de la visite apostolique qu’il venait d’accomplir et qui se  terminait le 8 décembre 1988. J’aborde ce problème important dans mon dernier livre « Plaidoyer pour l’unité » aux Ed. F.X. de Guibert. P.18 euros.

 

 

J-  Communiqué du président de la conférence des évêques suisses

 

 

« A travers un décret signé par le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Giovanni Battista Re, le pape Benoît XVI a levé le 21 janvier la peine d'excommunication contre les quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. Ce décret est l'expression de la volonté du pape de résorber le schisme avec une communauté qui compte dans le monde quelques centaines de milliers de fidèles et 493 prêtres. On a cependant accordé peu d'attention au fait que ces quatre évêques demeurent suspendus (suspens a divinis). Il ne leur est donc pas permis légalement d'exercer leur ministère épiscopal.

Diverses réactions ont manifesté une grande préoccupation face à cette démarche du pape qui tend la main pour la réconciliation. Il faut ici éviter les malentendus : d'après le droit de l'Eglise, la levée de l'excommunication n'est pas la réconciliation ou la réhabilitation, mais l'ouverture de la voie vers la réconciliation. Cet acte n'est donc pas un aboutissement, mais bien le point de départ pour un dialogue nécessaire sur les questions disputées. Au regard des profondes divergences, ce chemin pourra être long.

L'interview donné par un des évêques concernés à la télévision suédoise, peu avant la publication de la levée de l'excommunication a également aggravé les préoccupations. Mgr Richard Williamson y affirmait qu'il n'y avait pas d'évidence historique concernant les chambres à gaz et que seuls 200 à 300'000 juifs avaient été tués par les nazis et non pas six millions. L'Eglise catholique ne peut en aucun cas accepter cette négation de l'holocauste. Le porte-parole du Saint-Siège a pris position lors de la publication du décret sur ces propos absurdes et les a qualifiés de «totalement inacceptables». Nous, évêques suisses, faisons nôtre cette condamnation et prions les membres des communautés juives de Suisse d'excuser les irritations survenues ces derniers jours. Ceux qui connaissent Benoît XVI et son attitude positive envers le judaïsme savent qu'il ne peut pas tolérer les déraillements indéfendables de Mgr Williamson.

Les évêques suisses ont en outre pris connaissance du fait que Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la  Fraternité Saint Pie X, a pris ses distances dans un interview avec les déclarations de Mgr Williamson. Par le passé cependant, les quatre évêques ont maintes fois déclaré, qu'eux-mêmes et la fraternité, n'acceptaient pas la déclaration du concile Vatican II «Nostra Aetate» sur les relations avec le judaïsme et les religions non-chrétiennes. Nous, évêques suisses, attendons qu'au cours des discussions préalables au rétablissement de la communion et à la levée des suspensions, les quatre évêques de la fraternité déclarent de manière crédible qu'ils acceptent le Concile Vatican II et en particulier la déclaration « Nostra Aetate » et qu'ils adoptent une attitude positive envers le judaïsme.

Mgr Kurt Koch

Président de la Conférence des évêques suisses

Soleure, le 27 janvier 2009

 

NB. A la lecture de ce communiqué de l’épiscopat suisse, on peut comprendre que les choses ne seront pas simples. Le document conciliaire « Nostra Aetete » est certainement un document qui est au cœur du problème….

 

 

K-Communiqué de Mgr Fellay déplorant les propos de Mgr Williamson

 

« Nous avons eu connaissance d'une interview accordée par Monseigneur Richard Williamson, membre de notre Fraternité Saint Pie X, à la télévision suédoise. Dans cette interview, celui-ci s'exprime sur des questions historiques, en particulier sur la question du génocide juif par les national-socialistes.

Il est évident qu'un évêque catholique ne peut parler avec une autorité ecclésiastique que sur des questions concernant la foi et la morale. Notre Fraternité ne revendique aucune autorité sur les autres questions. Sa mission est la propagation et la restauration de la doctrine catholique authentique, exposée dans les dogmes de la foi.

C'est pour ce motif que nous sommes connus, acceptés et estimés dans le monde entier.

C'est avec une grande peine que nous constatons combien la transgression de ce mandat peut porter tort à notre mission. Les affirmations de Mgr Williamson ne reflètent en aucun cas la position de notre société. C'est pourquoi je lui ai interdit, jusqu'à nouvel ordre, toute prise de position publique sur des questions politiques ou historiques.

Nous demandons pardon au Souverain Pontife, et à tous les hommes de bonne volonté, pour les conséquences dramatiques d'un tel acte. Bien que nous reconnaissons l'inopportunité de ces propos, nous ne pouvons que constater avec tristesse qu'il atteignent directement notre Fraternité dans le but de discréditer sa mission.

Cela nous ne pouvons l'admettre et nous déclarons que nous continuerons de prêcher la doctrine catholique et de dispenser les sacrements de la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Menzingen, le 27 janvier 2009

+ Bernard Fellay

Supérieur Général