Les Nouvelles
de
Chrétienté
n°40
Le 3
février 2006
Sommaire
1-L’enseignement
de Benoît XVI
1-De la charité.
2-Le Message de Carême de Benoît XVI.
2-Les
nouvelles de Rome
1-Le pape a reçu le président grec Karolos papoulias
2-Le voyage de Benoît XVI en Turquie pourrait avoir
lieu à la saint André, le 30 novembre 2006
3-es évêques polonais confirment la date du voyage
du pape
4-«
Dieu est Amour » : Cinq cent mille copies en 5 jours en Italie
5-Le pape rappelle l'indissolubilité du
mariage
6-Vérité
et démocratie véritable
5-Jugements
de Jean Madiran sur le cours du temps
1-Le 2 février 2006 à
Flavigny : vers la rupture ! Le chaud et le froid !
2-Le 13 février 2006 :
réunion autour de Benoît XVI des chefs des dicastères romains
1-L’enseignement de Benoît XVI
1-De la charité.
Nous publions ci-dessous une
partie du texte de l’allocution que le pape Benoît XVI a prononcée à l’occasion
de la prière de l’Angélus de ce dimanche 29 janvier . Il revient sur le thème
fondamental de
« Chers frères et soeurs,
Dans l’Encyclique publiée mercredi dernier, j’ai voulu rappeler, en réaffirmant
la primauté de la charité dans la vie du
chrétien et de l’Eglise, que les
témoins privilégiés de cette primauté sont les saints, qui ont fait de leur
vie, avec certes un nombre infini de nuances différentes, un hymne à l’amour de
Dieu.
Nous les célébrons chaque
jour de l’année à travers la liturgie. Je pense par exemple à ceux dont nous
faisons mémoire ces jours-ci : l’apôtre Paul avec les disciples Timothée et
Tite, sainte Angèle Mérici, saint Thomas d’Aquin, saint Jean Bosco.
Ce sont des saints très
différents les uns des autres : les premiers datent des débuts de l’Eglise et
ce sont les missionnaires de la première évangélisation ; au Moyen-âge, Thomas d’Aquin est le modèle du théologien catholique,
qui trouve dans le Christ la synthèse suprême de la vérité et de l’amour ; à l’époque de
En vérité, toute l’histoire de l’Eglise
est une histoire de sainteté, animée par l’Amour unique qui a sa source en
Dieu. En effet, seule la charité
surnaturelle, comme celle qui jaillit, toujours nouvelle, du cœur du Christ,
peut expliquer la floraison prodigieuse, au cours des siècles, d’Ordres,
d’Instituts religieux masculins et féminins, et d’autres formes de vie
consacrée. Dans l’Encyclique j’ai cité, parmi les saints les plus célèbres pour
leur charité, Jean de Dieu, Camille de Lellis, Vincent de Paul, Louise de
Marillac, Joseph B. Cottolengo, Louis Orione, Teresa de Calcutta (cf. n. 40) ».
2-Le Message de
Carême de Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI
consacre son premier message de carême au développement. Il affirme que le développement fondamental de l’homme qui
aspire au vrai, à la joie, à la paix est indissociable du message du Christ.
C’est à lire.
MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LE CARÊME 2006
«Voyant les foules, Jésus eut pitié d’elles» (Mt 9, 36)
Chers frères et sœurs !
Le Carême est le temps privilégié du pèlerinage intérieur vers Celui qui est la
source de la miséricorde. C’est un pèlerinage au cours duquel Lui-même nous
accompagne à travers le désert de notre pauvreté, nous soutenant sur le chemin
vers la joie profonde de Pâques. Même dans les «ravins de la mort» dont parle
le Psalmiste (Ps 22 [23], 4), tandis que le tentateur nous pousse à désespérer
ou à mettre une espérance illusoire dans l’œuvre de nos mains, Dieu nous garde
et nous soutient. Oui, aujourd’hui encore le Seigneur écoute le cri des
multitudes affamées de joie, de paix, d’amour. Comme à chaque époque, elles se
sentent abandonnées. Cependant, même dans la désolation de la misère, de la
solitude, de la violence et de la faim, qui frappent sans distinction personnes
âgées, adultes et enfants, Dieu ne permet pas que l’obscurité de l’horreur
l’emporte. Comme l’a en effet écrit mon bien-aimé Prédécesseur Jean-Paul II, il
y a une «limite divine imposée au mal», c’est la miséricorde (Mémoire et
identité, 4, Paris, 2005, pp. 35 ss.). C’est dans cette perspective que
j’ai voulu placer au début de ce Message l’annotation évangélique selon
laquelle, «voyant les foules, Jésus eut pitié d’elles» (Mt 9, 36). Dans cet esprit, je voudrais m’arrêter
pour réfléchir sur une question très débattue parmi nos contemporains : la
question du développement. Aujourd’hui encore le «regard» de compassion du
Christ ne cesse de se poser sur les hommes et sur les peuples. Il les regarde
sachant que le «projet» divin prévoit l’appel au salut. Jésus connaît les
embûches qui s’opposent à ce projet et il est pris de compassion pour les
foules : il décide de les défendre des loups, même au prix de sa vie. Par ce
regard, Jésus embrasse les personnes et les multitudes, et il les remet toutes
au Père, s’offrant lui-même en sacrifice d’expiation.
Éclairée par cette vérité pascale,
l’Église sait que, pour promouvoir un développement plénier, il est nécessaire
que notre «regard» sur l’homme soit à la mesure de celui du Christ. En
effet, il n’est en aucune manière possible de dissocier la réponse aux besoins
matériels et sociaux des hommes de la réponse aux désirs profonds de leur cœur.
Il convient d’autant plus de souligner cela à notre époque de grandes
transformations, où nous percevons de manière toujours plus vive et plus
urgente notre responsabilité envers les pauvres du monde. Mon vénéré
Prédécesseur, le Pape Paul VI, identifiait déjà avec précision les dommages du
sous-développement comme étant un amoindrissement d’humanité. Dans cet esprit,
il dénonçait dans l’Encyclique Populorum progressio «les carences
matérielles de ceux qui sont privés du minimum vital, et les carences morales
de ceux qui sont mutilés par l'égoïsme, […] les structures oppressives, qu'elles
proviennent des abus de la possession ou des abus du pouvoir, de l'exploitation
des travailleurs ou de l'injustice des transactions» (n. 21). Comme antidote à
de tels maux, Paul VI suggérait non seulement «la considération accrue de la
dignité d'autrui, l'orientation vers l'esprit de pauvreté, la coopération au
bien commun, la volonté de paix», mais aussi, «la reconnaissance par l’homme
des valeurs suprêmes et de Dieu, qui en est la source et le terme» (ibid.).
Dans cette ligne le Pape n’hésitait pas à proposer «la foi, don de Dieu accueilli
par la bonne volonté de l'homme, et l'unité dans la charité du Christ» (ibid.).
Donc, le «regard» du Christ sur la foule nous incite à affirmer le véritable
contenu de «l’humanisme intégral» qui, toujours selon Paul VI, consiste dans le
«développement intégral de tout l'homme et de tous les hommes» (ibid., n. 42). C’est pourquoi la première contribution que
l’Église offre au développement de l’homme et des peuples ne se concrétise pas
en moyens matériels ou en solutions techniques, mais dans l’annonce de la
vérité du Christ qui éduque les consciences et enseigne l’authentique dignité
de la personne et du travail, en promouvant la formation d’une culture qui
réponde vraiment à toutes les interrogations de l’homme.
Face aux terribles défis de la pauvreté d’une si grande part de l’humanité,
l’indifférence et le repli sur son propre égoïsme se situent dans une
opposition intolérable avec le «regard» du Christ. Avec la prière, le jeûne et
l’aumône, que l’Église propose de manière spéciale dans le temps du Carême,
sont des occasions propices pour se conformer à ce «regard». Les exemples des saints et les multiples
expériences missionnaires qui caractérisent l’histoire de l’Église constituent
des indications précieuses sur le meilleur moyen de soutenir le développement.
Aujourd’hui encore, au temps de l’interdépendance globale, on peut constater
qu’aucun projet économique, social ou
politique ne remplace le don de soi à autrui, dans lequel s’exprime la charité.
Celui qui agit selon cette logique évangélique vit la foi comme amitié avec le
Dieu incarné et, comme Lui, se charge des besoins matériels et spirituels du
prochain. Il le regarde comme un mystère incommensurable, digne d’une attention
et d’un soin infinis. Il sait que celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu,
comme le disait la bienheureuse Teresa de Calcutta : «La première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ».
Pour cela il faut faire découvrir Dieu dans le visage miséricordieux du Christ
: hors de cette perspective, une civilisation ne se construit pas sur des bases
solides.
Grâce à des hommes et à des femmes obéissant à l’Esprit Saint, sont nées dans
l’Église de nombreuses œuvres de charité, destinées à promouvoir le
développement : hôpitaux, universités, écoles de formation professionnelle,
micro-réalisations. Ce sont des initiatives qui, bien avant celles de la
société civile, ont montré que des personnes poussées par le message
évangélique avaient une préoccupation sincère pour l’homme. Ces œuvres
indiquent une voie pour guider encore aujourd’hui l’humanité vers une
mondialisation dont le centre soit le bien véritable de l’homme et conduise
ainsi à la paix authentique. Avec la
même compassion que Jésus avait pour les foules, l’Église ressent aujourd’hui
encore comme son devoir de demander à ceux qui détiennent des responsabilités
politiques et qui ont entre leurs mains les leviers du pouvoir économique et
financier de promouvoir un développement fondé sur le respect de la dignité de
tout homme. Une importante authentification de cet effort consistera dans
la liberté religieuse effective,
entendue non pas simplement comme possibilité d’annoncer et de célébrer le
Christ, mais aussi comme contribution à l’édification d’un monde animé par la
charité. Dans cet effort, s’inscrit également la considération effective du
rôle central que les valeurs religieuses authentiques jouent dans la vie de
l’homme, en tant que réponse à ses interrogations les plus profondes et
motivation éthique par rapport à ses responsabilités personnelles et sociales.
Tels sont les critères sur la base desquels les chrétiens devront aussi
apprendre à évaluer avec sagesse les programmes de ceux qui les gouvernent.
Nous ne pouvons pas ignorer que des erreurs ont été commises au cours de
l’histoire par nombre de ceux qui se disaient disciples de Jésus. Souvent, face
aux graves problèmes qui se posaient, ils ont pensé qu’il valait mieux d’abord
améliorer la terre et ensuite penser au ciel. La tentation a été de croire que
devant les urgences pressantes on devait en premier lieu pourvoir au changement
des structures extérieures. Cela eut comme conséquence pour certains la
transformation du christianisme en un moralisme, la substitution du croire par
le faire. C’est pourquoi, mon Prédécesseur de vénérée mémoire, Jean-Paul II, observait
avec raison : «Aujourd'hui, la tentation existe de réduire le christianisme à
une sagesse purement humaine, en quelque sorte une science pour bien vivre. En
un monde fortement sécularisé, est apparue une ‘sécularisation progressive du
salut’, ce pourquoi on se bat pour l'homme, certes, mais pour un homme mutilé,
ramené à sa seule dimension horizontale. Nous savons au contraire que Jésus est
venu apporter le salut intégral» (Encyclique Redemptoris missio, n. 11).
C’est justement à ce salut intégral que le Carême veut nous conduire en vue de
la victoire du Christ sur tout mal qui opprime l’homme. En nous tournant vers
le divin Maître, en nous convertissant à Lui, en faisant l’expérience de sa
miséricorde grâce au sacrement de
Du Vatican, le 29 septembre 2005.
BENEDICTUS PP. XVI
1-Le pape a reçu le président grec Karolos papoulias
Le pape Benoît XVI a
reçu en audience samedi dernier, 29 janvier, au Vatican, le président grec
Karolos Papoulias, sa femme et leur suite, dont Mme Marietta Giannakou,
ministre grecque de l\'Education.
Le président était en effet en visite officielle en Italie. Il a quitté
l’Italie après la visite au Vatican.
L’entretien entre le pape et le président a duré environ 15 minutes, et, après
le traditionnel échange des présents, le président a rencontré le cardinal
secrétaire d’Etat Angelo Sodano.
A l’issue de la rencontre la ministre Giannakou, a précisé qu’une commission mixte
devait être mise en place pour examiner le statut juridique des catholiques de
Grèce, pays à 95 % orthodoxe.
2-Le voyage de Benoît
XVI en Turquie pourrait avoir lieu à la saint André, le 30 novembre 2006
L’agence italienne « Ansa »,
qui cite des sources vaticanes, annonce
que : « Le voyage de Benoît XVI en Turquie aurait bien lieu à
l’occasion de la fête du saint patron du patriarcat de Constantinople, saint
André, le 30 novembre 2006,.
Rappelons que l’apôtre André était le frère de saint Pierre, patron de Rome,
qu’il a conduit au Christ. Chaque année, pour le 30 novembre, une délégation de
Rome se rend en effet au Phanar, le siège du patriarcat, tandis qu’une
délégation du patriarcat se rend à Rome à l’occasion du 29 juin.
Le pape a été invité par le patriarche Bartholomaios Ier, et par le président
turc : le voyage envisagé initialement pour le 30 novembre 2005 aura été
reporté d’un an.
Un voyage d’autant plus important que le cardinal Joseph Ratzinger s’était
naguère prononcé non en faveur de l’entrée de
3-Les
évêques polonais confirment la date du voyage du pape
Zenit, du mardi 31
janvier annonce que les évêques polonais ont confirmé ce mardi la date du
voyage du pape Benoît XVI en Pologne, déjà connue par des indiscrétions : ce
sera du 25 au 28 mai 2006 (cf. http://www.pap.com.pl).
Les dates et les étapes du voyage ont été confirmées par le Vatican, a indiqué
Mgr Piotr Libera, secrétaire général de la conférence épiscopale polonaise.
Ce programme, non encore publié, comportera une visite du pape à Auschwitz, et,
toujours sur les pas de Jean-Paul II, à Wadowice, Cracovie – avec une rencontre
des jeunes avec le pape –, au sanctuaire marial de Czestochowa, et à Kalwaria
Zebrzydowska, où Karol Wojtyla enfant avait l’habitude de se rendre en
pèlerinage avec son père.
4-«
Dieu est Amour » : Cinq cent mille copies en 5 jours en Italie
La
première encyclique, un succès de librairie
La
première encyclique de Benoît XVI, « Dieu est amour », publiée mercredi
dernier, 25 janvier est d’ores et déjà un succès de librairie en Italie avec
une vente de cinq cent mille copies en 5 jours, souligne, au micro de Radio
Vatican, le directeur de
5-Le pape
rappelle l'indissolubilité du mariage
Le pape Benoît XVI a rappelé, à l’occasion de
l’ouverture de l’année judiciaire, le principe de l'indissolubilité du mariage
chrétien et regretté que cette "vérité soit si souvent oubliée dans la
conscience chrétienne et des personnes de bonne volonté".
Au cours de son intervention devant les 20 auditeurs,
aux officiers et aux avocats du tribunal de
C'est "justement pour cette raison, a-t-il
poursuivi, que le service que l'on peut offrir aux fidèles et aux conjoints non
chrétiens en difficulté est trompeur. Il peut malheureusement et implicitement
renforcé en eux la tendance à oublier l'indissolubilité de leur union".
6-Vérité et démocratie
véritable
Le 27 janvier, au matin, le Saint-Père a reçu le
Président et les dirigeants des Associations chrétiennes des travailleurs
italiens, qui fêtent leur 60 anniversaire.
Benoît XVI leur a rappelé les trois missions qu'ils se
sont engagés à incarner, la première étant la fidélité aux travailleurs, dont
le Magistère a toujours souligné la dimension humaine du travail, sans oublier
"le commandement du repos. Ceci exige donc -a dit le Pape- que le dimanche
ne soit pas homologué aux autres jours, ce qui est un choix de
civilisation".
"D'autres priorités dérivent du primat de la
valeur éthique du travail humain, celle de l'homme sur le travail, du travail
sur le capital, de la destination universelle des biens sur la propriété privée,
en résumé la priorité de l'être sur l'avoir".
Ayant rappelé que la science et la technique offrent
aujourd'hui "d'extraordinaires possibilités d'amélioration de la
vie", le Saint-Père a dit qu'un "mauvais usage de ce pouvoir peut
entraîner de graves et mêmes irréparables conséquences pour la vie à
venir".
"La défense de la vie de sa conception à son
terme naturel, où qu'elle soit menacée ou offensée, est le premier devoir dans
lequel s'exprime la véritable éthique de la responsabilité, qui s'étend logiquement
à toutes les autres pauvretés, injustices ou exclusions ".
"La fidélité à la démocratie peut seule garantir
l'égalité des droits de tous" et "la justice est la condition de tout
véritable démocratie. Mais on ne saurait oublier que la recherche de la vérité
est également la condition d'une démocratie réelle et non de façade. Une
démocratie sans valeur -a souligné le Pape en citant Centesimus Annus- devient
vite un totalitarisme déclaré ou rampant, comme l'histoire l'a démontré".
Puis le Pape a évoqué la troisième mission des ACLI,
la fidélité à l'Eglise, qui "est une adhésion cordiale et passionnée au
cheminement ecclésial, garantissant l'identité qui doit se manifester dans tous
les milieux sociaux sans perdre la saveur de l'Evangile".
"En tant que laïcs et travailleurs chrétiens
associés, ayez toujours soin de la formation des membres et des dirigeants -a
recommandé Benoît XVI à ses hôtes-, dans la perspective de votre service
spécifique... Soyez présents avec courage dans les débats importants de la vie
sociale".
Un juge italien suspendu pour son refus du crucifix au
tribunal
Un juge italien a été suspendu pour avoir refusé de
travailler dans une salle d'audience ornée du crucifix, ravivant ainsi le débat
sur la laïcité dans la péninsule.
De l’agence Reuters
Luigi Tosti, 57 ans, refuse depuis mai dernier de
présider le tribunal de Camerino, dans le centre de l'Italie, les autorités lui
ayant interdit de retirer le crucifix de la salle.
Pour le magistrat, arborer la croix dans les tribunaux
est une marque de discrimination envers les justiciables non chrétiens.
"C'est mon droit sacro-saint de ne pas vouloir
travailler avec un crucifix au-dessus de la tête", a-t-il expliqué par
téléphone à Reuters.
En décembre, Tosti a été condamné à sept mois de
prison avec sursis pour avoir refusé de remplir ses fonctions. Mercredi, il a
été suspendu par ses pairs et ne touche plus son salaire.
A la suite des accords du Latran, signés en 1929 entre
l'Italie fasciste et le Vatican, un décret stipulait que le crucifix devait
être accroché dans toutes les salles de classe et les tribunaux d'Italie.
Depuis 1984, le catholicisme n'est plus religion
d'Etat en Italie mais les crucifix sont toujours dans les salles d'audience des
palais de justice.
Tosti, un sceptique qui dit avoir des
"sympathies" pour le judaïsme, avait demandé à placer une menorah, le
chandelier à sept branches, à côté du crucifix. Demande rejetée.
"A partir du moment où on autorise un symbole
religieux et où on en interdit un autre, c'est de la discrimination. C'est
comme si on demandait aux noirs et aux juifs de s'asseoir dehors", a
déploré le magistrat.
La "guerre des crucifix" déchaîne les
passions en Italie.
En 2003, un tribunal avait suscité un tollé en
décidant de faire retirer les crucifix d'une école, après la plainte d'un
parent d'élève musulman. Cette interdiction avait ensuite été levée.
Deux églises
chaldéennes, celle de Saint-Joseph et celle de
Ce sont les premières attaques contre des églises depuis les élections de
décembre 2005.
En août 2004, une série d’attaques
avaient été menées contre des églises à Mossoul et à Bagdad, faisant une
douzaine de morts et des centaines de blessés, et détruisant des églises
d’importance historique.
Sur une population de quelque 24,2 millions d’habitants, la communauté chrétienne compte
quelque 800.000 personnes, tous rites et confessions confondues.
5-Jugements de Jean Madiran sur le cours du
temps
« L’image de l’islam ? »
Douze dessins de presse intitulés « Les visages de
Mahomet » sont devenus cette semaine une affaire mondiale : publiés le 30
septembre dans le quotidien danois Jyllands-Posten,
reproduits le 10 janvier dans le magazine norvégien Magazinet,
et maintenant, avec un commentaire stupide, dans FranceSoir de
mercredi, ils représentent Mahomet d’une
manière légèrement caricaturale, selon la loi du
genre, mais surtout ils enfreignent la loi coranique qui interdit sous peine de
mort la représentation du Prophète.
Vingt-deux pays musulmans, dont les représentants
viennent de se réunir à Tunis, exigent du Danemark et de
Ce que réclament en fait les pays musulmans, ce n’est
pas le respect de toutes les croyances religieuses, qu’ils ne pratiquent point,
c’est l’application de la loi coranique dans « l’Occident », comme ils disent.
On construit des mosquées en France et même à Rome. On
ne peut construire des églises à Riyad ni à Abou Dhabi, où la publication d’une
Bible en langue arabe est aussi interdite que d’y arborer le moindre insigne
chrétien. Même la « Croix-Rouge » ne peut s’y afficher.
Pourtant l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis,
entre autres, sont des alliés politiques de
l’Occident. A moins qu’il ne faille dire plutôt qu’ils
tiennent l’Occident par son ravitaillement en pétrole.
La bonne réaction a été, mardi, celle du président
Bush, qui envisage de réduire de 75 % la
dépendance énergétique à l’égard de ce ravitaillement-là.
Malheureusement, il prévoit de ne pouvoir y arriver avant 2025. On aurait dû y
penser il y a trente ou cinquante ans. Un roi de France y aurait pensé dès
1920.
_
Le ministre des affaires étrangères du Liban sous la
botte syrienne, qui est « proche du Hezbollah chiite », réclame que «
l’Occident » restreigne sa liberté d’opinion pour tenir compte des « sentiments
des musulmans ». Le secrétaire de
précise : il exige que « la presse européenne »,
puisqu’elle « craint d’être accusée d’antisémitisme » soit mise en état
d’éprouver la même crainte à l’égard des musulmans,
ce qui l’empêchera d’« invoquer la liberté
d’expression pour caricaturer l’islam ». Et voici
qu’aussitôt l’ancien président américain Bill Clinton
reprend à son compte le même langage : « En Europe, la plupart des
batailles que nous avons menées durant les cinquante dernières
années étaient destinées à combattre l’antisémitisme. Et
maintenant, allons- nous remplacer les préjugés antisémites par
des préjugés antiislamiques ? »
Le journal danois Jyllands-Posten a donc
présenté ses excuses lundi soir dans une lettre adressée à
l’agence jordanienne Petra. Le gouvernement norvégien a demandé à
ses diplomates en poste dans les pays musulmans d’exprimer ses
regrets. Mais des regrets ne
sont pas des excuses. D’autant plus qu’il a précisé
que ses regrets concernaient non point « la publication de ces dessins », mais
« l’agitation qu’ils ont créée ». De telles repentances sont, bien sûr, jugées
largement insuffisantes dans le monde musulman.
_
L’Arabie Saoudite a rappelé son ambassadeur à
Copenhague, lancé une campagne de boycott des produits danois, et invité les
autres Etats musulmans à la même fermeté.
Le premier ministre danois a déclaré que son
gouvernement « considère cette affaire avec beaucoup de gravité ». En effet le
gouvernement irakien exige des excuses officielles du Danemark et des
poursuites judiciaires contre le journal : celui-ci n’a enfreint aucune loi
danoise, mais la loi coranique. Le gouvernement danois a décidé d’évacuer tous
ses ressortissants de la bande de Gaza, ils y sont menacés de mort, comme ceux de
Cisjordanie ; il avertit ceux d’Algérie, d’Egypte, de Jordanie, du Liban,
d’Arabie Saoudite, de Syrie et du Pakistan qu’ils y sont en danger. La grosse
compagnie dano-suédoise Arla Foods a dû fermer
sa laiterie de Riyad. Un peu partout dans le monde
arabe, on observe de violentes manifestations de rue, souvent en armes. Le pronostic
pour la suite n’est pas
très bon.
_
Les gouvernements d’Arabie Saoudite, des Emirats
arabes unis, du Koweit, de l’Egypte sont en principe des alliés de l’Occident. Ils
n’ont théoriquement rien à voir avec l’« islamisme » et son terrorisme. S’il
existe un « islam modéré », c’est bien eux qui le représentent. Il est utile de
considérer jusqu’où va leur modération.
JEAN MADIRAN
1-Le 2 février 2006 à Flavigny : vers la rupture !
Du chaud au froid !
Sur le « Forum
Catholique », le 2 février, à 21h34, nous pouvions lire ce compte-rendu de la journée du 2
février 2006, journée traditionnellement consacrée au séminaire de Flavigny, à la remise de la soutane aux séminaristes.
Ce compte-rendu est fait par
un fidèle ayant assisté à la cérémonie. Son témoignage est intéressant…
« En attendant qu'un
liseur qui aurait pris des notes fasse un meilleur compte rendu, en attendant
que
Mgr Fellay a rappelé que la position de
-D'abord parce que
-Il est normal en revanche de discuter avec Rome, puisqu'on
ne pourra pas la remettre sur le droit chemin si on ne parle pas avec elle.
-Il est hors de question d'opérer un rapprochement tant
que les points doctrinaux litigieux ne sont pas réglés, il s'agit de la survie
de
-Le problème n'est pas
-Si tout le monde reconnaît désormais l'existence de
la crise, le diagnostic est différent. Pour
[Mgr a longuement rappelé comment toute autorité venant
de Dieu, il est naturel de demander au politique de rendre compte à Dieu]
Il a encore dit beaucoup d'autres choses dans un brillant
exposé. L'aspect qui m'a un peu indisposé, c'est quand il a parlé du rôle
de sauveteur de
Sinon très belle cérémonie de prise d'habit.
Pourvu qu'ils deviennent tous prêtres. »
Il sera intéressant de
comparer le texte du sermon de Mgr Fellay en date du 2 février aux déclarations
que le même prélat faisait à
Que de contradictions. C’est
le moment pour tous d’ouvrir l’œil et le bon…Il n’y aura pas d’accord avec
Rome…Croyez-moi ! Malheureusement. Mais
attention les conséquences !
Le Vatican qui connaît déjà
la substance de ce discours, appréciera …Considérer tous les
« efforts » de Rome, comme de simples « gesticulations »…est
– je trouve - assez injurieux et de plus malhabile… alors que le pape Benoît
XVI convoque pour le 13 février 2006, tous les responsables des Dicastères…pour
parler, entre autres, de
2-Le 13 février 2006 : réunion autour de Benoît XVI
des chefs des dicastères romains
Rome, 2 février 2006 (Apic)
Le pape Benoît XVI envisage de lever l'excommunication prononcée en 1988 par
son prédécesseur Jean Paul II contre les évêques de
Benoît XVI recevra en
audience les chefs de dicastères de la curie romaine, le 13 février 2006, à
10h30. Une réflexion sur le sort de
Benoît XVI a convoqué une
réunion des cardinaux responsables des 'ministères' du Saint-Siège afin de
réfléchir avec eux sur différents sujets. Il s'agirait de la première
consultation générale de l'ensemble des cardinaux de curie par le nouveau pape.
Durant les congrégations générales de la période vacante du Siège apostolique,
ceux-ci avaient exprimé leur désir d'avoir de telles réunions à une fréquence
régulière.
Parmi les points abordés
durant cette prochaine séance, figurera la question de l'évolution des
relations du Saint-Siège avec
Benoît XVI, dans un geste concernant
les traditionalistes en général, souhaiterait également parler, le 13 février,
de l'élargissement de l'utilisation du Missel pré-conciliaire, souhaité par
Silence pour l'instant du cardinal Hoyos
Si le cardinal Dario
Castrillon Hoyos, préfet de
"Les discussions (avec
le Saint-Siège) sont longues, mais elles sont probablement les plus fructueuses
de celles que nous avons eues jusqu’ici", avait pour sa part déclaré le
supérieur général de
Dans son discours, Benoît XVI
avait souligné que la bonne interprétation du Concile se trouvait dans "sa
juste herméneutique", celle du Concile interprété à la lumière de la
tradition. Il avait ainsi critiqué l'école "de la discontinuité et de la
rupture" pour valoriser celle de "l'herméneutique de la réforme, du
renouvellement dans la continuité".
Si, au Vatican, on parle de
"rapprochement" entre
Double langage des intégristes
A Rome, on dénonce aussi un
"double langage" de la part des supérieurs de
Il Giornale du 2 février 2006
mentionne le fait que le cardinal Julian Herranz, président du Conseil
pontifical pour les Textes législatifs, aurait prédit depuis longtemps une hypothèse
"d'accord canonique prévoyant l'institution d'une administration
apostolique" pour les intégristes. "Je suis presque sûr qu’on nous
l’accordera", a pour sa part rapporté Mgr Fellay en janvier dernier. Tout
en ajoutant: "Même si nous ne voulons pas être des catholiques à part :
l’ancienne messe, nous ne la demandons pas pour nous, mais pour tous". Le
22 mars 2001, Jean Paul II avait reçu les cardinaux à ce sujet, mais avait
estimé que "les temps n'étaient pas encore mûrs". En janvier 2002, un
accord de ce type avait été signé mais seulement avec la communauté de Campos
de Mgr Antonio de Castro Mayer, au Brésil, qui devint une administration
apostolique personnelle.
Rappelons que Benoît XVI a
reçu en audience privée Mgr Fellay à Castel Gandolfo le 29 août 2005. Nous
sommes arrivés à un consensus sur le fait "de procéder par étapes"
dans la résolution des problèmes et "dans un délais raisonnable", a
ensuite rapporté le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. "Rome
veut aller vite, mais nous ne sommes pas aussi sûrs de vouloir aller aussi vite
!", a toutefois nuancé Mgr Fellay courant janvier 2006, estimant que
"si nous signions aujourd’hui, tous nos fidèles ne nous suivraient
pas".
Alors que les élections du
nouveau responsable de
Basée à Menzingen, en Suisse,
Tout tenter...
"Nous devons tout tenter
en vue d'une réconciliation, autant qu'il est possible, et, pour cela, profiter
de toutes les occasions", avait affirmé le cardinal Joseph Ratzinger,
préfet de
02.02.2006 - Apic
APIC