Les Nouvelles
de
Chrétienté

n°41


Le 9 février 2006

Sommaire.

1- L’enseignement de Benoît XVI

a-Benoît XVI remercie les femmes pour leur action dans l’Eglise

b-Décret sur les indulgences accordées par le pape pour la Journée mondiale du Malade

 2-Les Nouvelles de Rome.

a-Du 7 au 11 février  2006, la congrégation pour la Doctrine de la Foi tient, à Rome,  son assemblée plénière.

b- Un concordat avec la Slovaquie

3-Autour de l’assassinat du prêtre italien, don Santoro, en Turquie.

a- Hommage du pape au prêtre romain

b- Lettre de don Santoro au pape Benoît XVI, écrite le 31 janvier

c- Turquie: le meurtrier présumé d'un prêtre catholique italien arrêté, selon Anatolia

4- La vague de  violence islamique

5- Les réactions

 

a- L’Occident multiplie les appels au dialogue

 

b- Un ministre italien demande l'usage de la force contre les musulmans

 

6- Les Nouvelles de France 

 

a- Dimanche 5 février : Mgr Michel Pansard évêque de Chartres

 

b- Profanations en série : les villages bretons s'inquiètent

 

 

1- L’enseignement de Benoît XVI

a-Benoît XVI remercie les femmes pour leur action dans l’Eglise

Le dimanche matin 5 février 2006 à 10h00, Benoît XVI a visité la petite église paroissiale Sainte Anne du Vatican. Il a  remercié les femmes pour leur action dans l’Eglise. Improvisant son discours, s’inspirant du récit évangélique de la guérison de la belle mère de Pierre, en saint Marc,  il a dit : « Les femmes sont l’âme de la famille, l’âme de la paroisse ».  Il a aussi évoqué la Journée nationale pour la Vie en rappelant: « l’homme n’est pas le maître de la vie ».

Il a vu en cette scène évangélique la signification de la mission du Christ. Il a dit  « Dans cet épisode, disait-il, apparaît symboliquement toute la mission de Jésus. Jésus, venant du Père, se rend dans la maison de l’humanité, sur notre terre, et trouve une humanité malade, malade de fièvre, de cette fièvre des idéologies, des idolâtries, de l’oubli de Dieu ».

b-Décret sur les indulgences accordées par le pape pour la Journée mondiale du Malade

Texte intégral

Nous publions ci-dessous le texte intégral du décret concernant les indulgences accordées par le pape à l’occasion de la Journée mondiale du Malade qui sera célébrée le 11 février prochain.

DECRET

Des indulgences spéciales sont accordées aux fidèles
A l’occasion de la « 14ème Journée Mondiale du Malade »

Le Souverain Pontife Benoît XVI, poussé par le vif désir que les maladies et les souffrances des hommes, supportées avec résignation et offertes au Père Eternel par l’intermédiaire de la Vierge Marie en union avec les souffrances de son Fils Rédempteur, portent d’abondants fruits spirituels, et surtout soutenu par l’espérance que soient promues des œuvres et des initiatives de compassion chrétienne et de solidarité sociale en faveur des malades, en particulier de ceux qui, affectés de troubles mentaux, sont plus facilement marginalisés par la société et par leur propre famille, a établi, lors de l’Audience accordée au soussigné Cardinal Pénitencier Majeur le 2 janvier dernier, que des Indulgences spéciales, décrites comme suit, soient accordées aux fidèles à l’occasion de la « 14ème Journée mondiale du Malade », le 11 février prochain, fête liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, dont le couronnement sera la célébration eucharistique dans la cathédrale Saint-François-Xavier, à Adelaïde, en Australie.

A. L’indulgence plénière sera accordée aux fidèles qui, aux conditions habituelles (confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Saint-Père) et avec l’âme détachée de tout péché, participeront avec ferveur le 11 février prochain, dans la cathédrale d’Adélaïde ou tout autre lieu établi par l’Autorité ecclésiastique, à une cérémonie sacrée célébrée pour implorer de Dieu les finalités de la « Journée mondiale du Malade ».

Les fidèles qui, dans les hôpitaux publics ou dans tout foyer privé assistent les malades, spécialement ceux qui à cause d’un trouble mental exigent davantage de patience, de zèle et d’attention, dans la charité, comme de « bons samaritains », et, en raison de leur service ne peuvent participer à la cérémonie évoquée ci-dessus, obtiendront le même don de l’Indulgence plénière, si ce jour-là ils offrent aux malades leur assistance pleine de charité au moins pendant quelques heures, comme s’ils l’offraient au Seigneur Jésus Christ lui-même (cf. Mt 25, 40), en ayant l’âme détachée de tout péché et l’intention de remplir, lorsqu’ils le pourront, les conditions requises pour l’obtention de l’Indulgence plénière.

Enfin, les fidèles qui, du fait de la maladie, de leur âge avancé ou de toute autre raison similaire, sont dans l’impossibilité de participer à la cérémonie évoquée ci-dessus, obtiendront l’Indulgence plénière à condition qu’unis au Saint-Père, l’âme détachée de tout péché et se proposant de remplir, lorsqu’ils le pourront les conditions requises, ils participent, ce jour-là, en esprit et en le désirant, à la célébration mentionnée, à condition qu’ils prient avec ferveur pour tous les malades et offrent à Dieu, par l’intermédiaire de la Vierge Marie, « santé des malades » leurs souffrances physiques et spirituelles.

B. L’indulgence partielle sera accordée à tous les fidèles, du 9 au 11 février, chaque fois qu’ils adresseront à Dieu miséricordieux, avec un cœur contrit, des prières ferventes pour implorer les finalités mentionnées ci-dessus pour venir en aide aux malades.

Le présent décret est valable pour cette occasion. En dépit de toute disposition contraire.

Donné à Rome, au siège de la Pénitencerie Apostolique, le 18 janvier 2006, début de la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens.

JAMES FRANCIS S.R.E. Card. STAFFORD
Pénitencier majeur
Gianfranco Girotti, O.F.M. Conv.
Régent

2-Les Nouvelles de Rome.

a-Du 7 au 11 février  2006, la congrégation pour la Doctrine de la Foi tient, à Rome,  son assemblée plénière.

La congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi tient son assemblée plénière annuelle du 7 au 11 février, au Vatican, sous la présidence de son préfet, Mgr William Levada.

Profitons-en pour nous informer sur cette Congrégation romaine dont le rôle fut prestigieux. (cf. www.vatican.va).

Appelée à l'origine « Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle », la Congrégation pour la Doctrine de la Foi fut fondée par Paul III avec la Constitution Licet ab initio du 21 juillet 1542, pour défendre l'Église des hérésies. C'est la plus ancienne des neuf Congrégations de la Curie romaine.

Le titre du Dicastère fut changé en "Sacrée Congrégation du Saint-Office", par la Constitution « Sapienti consilio » du pape Pie X, le 29 juin 1908. Enfin, Paul VI en a redéfini les compétences et lui a donné le nom actuel, à la veille de la conclusion du Concile Vatican II, par le Motu proprio « Integrae servandae », du 7 décembre 1967. Aujourd\'hui, selon l'article 48 de la Constitution apostolique sur la Curie romaine « Pastor bonus », promulguée par le pape Jean-Paul II en 1988, «la tâche propre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique: tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence».

La Congrégation est constituée, pour le moment, de 23 membres —cardinaux, archevêques et évêques provenant de 14 nations diverses—. Elle est actuellement présidée par l'archevêque émérite de San Francisco (Etats-Unis), Mgr William J. Levada. Elle a pour Secrétaire S.E. Mgr Angelo Amato, S.D.B., pour Sous-secrétaire, le Père Joseph Augustine Di Noia, O.P., et pour Promoteur de la Justice Mgr Charles Scicluna. De plus, 37 autres personnes, "Ufficiali", "Scrittori", "Ordinanze", lui prêtent un service stable. Le Dicastère comporte trois sections qui correspondent à ses différents secteurs de compétence: doctrinale, disciplinaire et matrimoniale. Cette dernière s'occupe de tout ce qui concerne le "privilegium fidei\".

La Congrégation est assistée d'un collège de 33 consulteurs, professeurs des Universités pontificales romaines, experts dans les diverses disciplines ecclésiastiques et originaires de différents pays.

Pour exercer son devoir de promouvoir la doctrine catholique et de favoriser «les études destinées à faire croître l'intelligence de la foi, pour qu\'à la lumière de la foi, l'on puisse donner réponse aux nouveaux problèmes nés du progrès des sciences et de la civilisation» (Pastor bonus, art. 49), la Congrégation veille à «l'organisation de symposiums ou rencontres scientifiques sur les problèmes de qui concernent la doctrine» (Règlement propre, art.76), et promeut des initiatives «en faveur de la diffusion de la saine doctrine et de la défense de ces points de la Tradition chrétienne et du magistère qui sont mis en péril par des doctrines neuves et inacceptables» (Attività della Santa Sede 1996, Cité du Vatican 1997, p. 669).

Quand, tous les cinq ans, les évêques viennent à Rome à l'occasion de la visite "ad limina Apostolorum", ils sont reçus à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi «pour un échange mutuel d'informations et pour un approfondissement des problèmes relatifs à la situation doctrinale des pays respectifs ainsi que pour la recherche commune de solution des principales questions doctrinales locales» (ibid., p. 671).

Le préfet, en raison de sa charge, est aussi président de la Commission biblique pontificale et de la Commission théologique internationale, qui ont leur siège et secrétariats respectif à l'intérieur du Dicastère. L'activité des deux Commissions est donc intimement liée à celle de la Congrégation avec laquelle elles collaborent régulièrement. Dans le Dicastère se trouve aussi le siège de la Commission interdicastérielle chargée de la rédaction et de la publication du Catéchisme de l'Église catholique, constituée par le Saint-Père en février 1993, sous la présidence du cardinal Ratzinger.

Depuis quelques années, en collaboration avec la maison d'édition Libreria Editrice Vaticana, le Dicastère publie, dans la collection "Documenti e Studi", ses propres documents, accompagnés des articles de commentaire parus dans "L'Osservatore Romano".

b- Un concordat avec la Slovaquie

L’objection de conscience dans le « concordat » avec la Slovaquie. L’Union européenne donne un avis contraire.

Le 6 février 2006, sur ce sujet, L’Agence Zeni communiquait cette note :

« ROME, Lundi 6 février 2006 (ZENIT.org) – Le « Traité entre la République slovaque et le Saint-Siège sur le droit d'exercer l'objection de conscience » réaffirme le droit universel à la vie et à la dignité humaine, souligne aujourd’hui la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

En effet, un projet de concordat entre le Saint-Siège et la Slovaquie devrait être signé la semaine prochaine.

Cet accord, explique la même source, protègerait le droit à tous d\'exercer, en toute liberté, une objection de conscience dans le respect de ces valeurs universelles.

Ainsi, ajoute « Gènéthique », un médecin catholique aura le droit de refuser de pratiquer des avortements, de faire de la procréation médicalement assistée, d\'expérimenter sur les embryons humains et les cellules sexuelles humaines, d'euthanasier, de stériliser...

Or, écrit la revue de presse, « à l'instigation des groupes pro-avortement comme le « Centre de droits reproductifs », « Catholics for Free Choice » et la « Fédération Internationale pour la planification familiale », le réseau d'experts de l'Union européenne sur les droits fondamentaux a rendu public le 15 décembre dernier un avis relatif au droit à l\'objection de conscience religieuse dans les concordats ».

Selon l'étude, qui relate essentiellement, écrit « Gènéthique », le projet de concordat entre la République slovaque et le Saint-Siège, l'exercice du droit à l'objection de conscience aurait un impact négatif sur ce que le réseau d\'experts nomme des « droits fondamentaux » (avortement, mariage homosexuel, euthanasie et accès à la contraception). Cet avis est donc défavorable au droit à l'objection de conscience.

Un membre de ce réseau, l'italien Bruno Nascimbene, professeur de droit à l'Université de Milan, non catholique, déplore l'avis rendu qu'il juge « injuste » et « insensé », fait observer la même source.

« D'une part, il constate que les associations auditionnées promeuvent toutes l'avortement, d\'autre part il relève que beaucoup de pays membres de l'Union ont déjà signé des concordats avec d'autres églises prévoyant des clauses de conscience. Pour lui, la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat ne relève pas des compétences de l'Union européenne », explique « Gènéthique ».

3-Autour de l’assassinat du prêtre italien, don Santoro, en Turquie.

a- Hommage du pape au prêtre romain

Au moment où Benoît XVI a prononcé le nom de don Andrea Santoro, au terme de l’audience générale du mercredi, les huit mille personnes présentes en la salle Paul VI du Vatican ont fait une ovation debout au prêtre du diocèse du pape, tué le 4 février à Trébisonde, et dont les funérailles seront célébrées solennellement vendredi prochain par le cardinal Camillo Ruini en la basilique Saint-Jean du Latran, cathédrale de l’évêque de Rome.

« Que le sacrifice de sa vie contribue à la cause du dialogue entre les religions et de la paix entre les peuples », a déclaré le pape, reprenant les termes de son télégramme de condoléances (Zenit, 5 février).

« Nous ne pouvons pas ne pas rappeler aujourd’hui don Andrea Santoro », disait le pape à la fin de l’audience, interrompu immédiatement par de longs applaudissements tandis que peu à peu toute l’assistance se mettait debout.

« Merci pour ces applaudissements », disait le pape avant de poursuivre la présentation de ce « prêtre Fidei donum du diocèse de Rome, tué en Turquie dimanche dernier, alors qu’il était en prière à l’église ».

« Hier soir justement, ajoutait le pape en improvisant, m’est arrivée une belle lettre de lui, écrite le 31 janvier dernier, avec la petite communauté chrétienne de la paroisse Sainte-Marie de Trébisonde » (cf. section « Documents » pour le texte de la lettre).

Le pape disait avoir lu la lettre « hier » avec une « émotion profonde », parce qu’elle « reflète son âme sacerdotale », son « amour du Christ et des hommes » et son « engagement pour les petits, dans l’esprit du psaume que nous venons d’entendre ».

Benoît XVI a annoncé la publication de cette lettre dans « L’Osservatore Romano » en soulignant : « C’est un témoignage d’amour et d’adhésion au Christ et à son Eglise ».

« A cette lettre, ajoutait le pape, il a joint un message de femmes de sa paroisse, qui m’invitent à me rendre là-bas. Et dans la lettre de ces femmes, se reflètent aussi le zèle, la foi, et l’amour qui étaient vivants dans le cœur de don Andrea Santoro ».

On se souvient que le pape Benoît XVI projette un voyage en Turquie pour novembre prochain, autour de la fête de saint André, le 30 novembre.

Le pape revenait à son texte écrit en disant : « Que le Seigneur accueille l’âme de ce serviteur silencieux et courageux de l’Evangile et qu’Il fasse que le sacrifice de sa vie contribue à la cause du dialogue entre les religions et de la paix entre les peuples ».

Le père Santoro, 60 ans, exerçait son ministère en tant que prêtre « Fidei donum » du diocèse de Rome à l’Eglise de Turquie, depuis 5 ans, à Trabzon (Trébisonde), en Anatolie, c’est-à-dire au nord-est de la Turquie, sur la Mer Noire. L’église Santa-Marie qu’il desservait accueille une petite communauté chrétienne, surtout d’immigrés. Il a été tué dimanche de deux balles tirées par un lycéen de 16 ans, dans le contexte des émeutes internationales déclenchées par les caricatures du prophète Mahomet.

Le jeune n’est pas entré dans l’église, ont indiqué des témoins, il a juste passé le bras pour tirer deux balles, au cri de « Dieu est grand », alors que le prêtre était en prière. Se retournant et voyant le revolver, don Santoro a immédiatement crié à un jeune catéchumène, qui lui aussi se trouvait dans l’église, de se jeter à terre. L’agresseur a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi et a avoué le meurtre et sa motivation : la colère suscitée par les caricatures.

b- Lettre de don Santoro au pape Benoît XVI, écrite le 31 janvier

L’original en italien est publié dans L’Osservatore Romano du 9 février. Voici la traduction de cette lettre.

Rome, 31 janvier 2006

Sainteté,

Je vous écris au nom de quelques femmes de Géorgie, de ma paroisse « Sancta Maria » à Trabzon (Trébisonde) sur la Mer Noire, en Turquie. Elles me l’ont dictée en turc. Je la traduis avec leurs propres mots, et ainsi je vous la ferai parvenir lors de ma venue à Rome. Je m’appelle don Andrea Santoro, prêtre « Fidei donum » de l’Eglise de Rome en Turquie, dans le diocèse d’Anatolie, où je réside depuis 5 ans. Mon troupeau est formé de 8/9 catholiques, des nombreux orthodoxes de la ville et des musulmans qui représentent 99% de la population. Vous êtes, Sainteté, aussi bien l’évêque de mon diocèse de provenance (Rome) que celui de mon diocèse d’arrivée puisqu’il s’agit d’un « Vicariat apostolique ». C’est à ce double titre que je vous fais parvenir la lettre des trois Géorgiennes.

« CHER PAPE,
Nous vous saluons au nom de tous les Géorgiens.
Nous demandons à Dieu la santé pour toi au nom de Jésus.
Nous sommes très heureux que Dieu t’ai choisi comme Pape. Prie pour nous, pour les pauvres, pour les personnes dans la misère, dans le monde entier, et pour les enfants. Nous croyons que tes prières arrivent directement à Dieu. Les Géorgiens sont très pauvres, endettés, ils n’ont pas de maison, ils n’ont pas de travail. Nous n’avons plus de forces.

Nous vivons à Trébisonde en ce moment et nous travaillons. Prie pour que Dieu nous bénisse et qu’il nous donne un cœur nouveau et pur. Nous n’oublions pas la vie chrétienne et nous essayons d’être un bon exemple au nom de Dieu, pour les Turcs, afin qu’à travers nous ils voient Dieu et le glorifient.

Nous avons beaucoup de choses à dire et à raconter mais, Inshallah, si tu viens à Trébisonde, nous pourrons parler en tête à tête. Ta venue sera une fête joyeuse. Nous demandons à Dieu et nous souhaitons pour toi santé, paix, et vie dans le Christ. Nous baisons tes mains. Nous serions heureux que tu nous répondes et que tu nous envoies une photo avec ta signature.
Comme Pape commun à tous, prie pour don Andrea et Loredana, afin que Dieu leur donne la force et qu’à Trébisonde l’Eglise grandisse et se multiplie grâce à eux.
Maria, Marina et Maria ».
Au nom des autres chrétiens de Géorgie nous t’invitons à Trébisonde lors de ta prochaine venue en Novembre en Turquie.

Sainteté,
Je m’unis à ces trois femmes pour vous inviter vraiment chez nous. C’est un petit troupeau, comme le disait Jésus, qui tente d’être le sel, le levain et la lumière sur cette terre. Votre visite, même brève, serait une consolation et un encouragement. Si Dieu le veut… Rien n’est impossible à Dieu.
Je vous salue et vous remercie pour tout. Vos livres m’ont nourri pendant mes études de théologie. Donnez-moi votre bénédiction. Et que Dieu vous bénisse et vous assiste, vous aussi.

Don Andrea Santoro
Prêtre « Fidei donum » du diocèse de Rome en Turquie,
Diocèse d’Anatolie, ville de Trabzon sur la Mer Noire,
église de « Sancta Maria »

c- Turquie: le meurtrier présumé d'un prêtre catholique italien arrêté, selon Anatolia


ANKARA (AP) -- La police turque a arrêté le meurtrier présumé d'un prêtre catholique italien, rapporte l'agence semi-officielle Anatolia, mardi, 7 février 2006.

Andrea Santoro avait été tué par balles dimanche dans son église à Trabzon, ville portuaire turque sur la mer Noire, par un adolescent qui a crié "Allah est grand" avant de prendre la fuite, selon la police et des témoins. On ignore pour l'instant si ce meurtre est lié à l'affaire des caricatures de Mahomet.
L'agression avait été commise en plein après-midi, vers 15h30 (13h30 GMT), quelques heures après la messe dominicale célébrée dans cette église Santa Maria. Le prêtre âgé de 60 ans avait été abattu de deux balles dans le dos, l'une qui a traversé le coeur, l'autre le foie.
Lors de son homélie à la mémoire du prêtre assassiné, le vicaire apostolique d'Anatolie, Mgr Luigi Padovese, s'était refusé à toute spéculation du tueur. "Mais, malheureusement, cet événement s'est produit au même moment. Peut-être que cette personne, parce que c'est un fanatique, a été incité à commettre son geste par les informations, et qu'il l'a fait par vengeance, qu'il l'a fait contre la présence chrétienne en Turquie", avait toutefois souligné le prélat.
Le gouvernement turc avait condamné ce meurtre.
L'église Santa Maria a été construite au 19e siècle sous le règne du sultan ottoman Abdulmecid pour les chrétiens qui visitaient Trabzon, alors appelée Trébizonde. AP

4- La vague de  violence islamique

Cet assassinat confirme que désormais la Turquie est atteinte par cette vague de violence islamiste qui embrase toute la région.

Et le vœu du ministre des Affaires étrangères, de la Turquie, Abdullah Gül, que l’assassinat du père Andrea Santoro ne nuise pas au «climat de tolérance» en Turquie semble bien dérisoire face à ce déchaînement de haine islamique qui soulève tout le Proche-Orient.

 

5- Les réactions

 

a- L’Occident multiplie les appels au dialogue

 

La recrudescence de violence dans le monde musulman, après la publication des caricatures du prophète Mohammad dans la presse européenne, a suscité hier diverses réactions en Occident.
L’Administration Bush, à la recherche d’une position équilibrée et elle aussi embarrassée par la controverse qui enflamme une partie du monde musulman, a dit comprendre la colère des musulmans, mais souhaiter aussi une condamnation de leur part des « discours de haine » antichrétiens et antisémites.
Les représentants des 25 États membres de l’UE, réunis à Bruxelles, ont souhaité un retour « au calme et au dialogue », mais n’ont pas décidé de mesures concrètes pour la protection des missions diplomatiques ou des ressortissants européens dans les pays arabes et musulmans. La présidence autrichienne de l’UE a, par contre, indiqué à Vienne avoir demandé à la Syrie, au Liban et à l’Autorité palestinienne de protéger les ressortissants communautaires après des attaques et des menaces.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a appelé les musulmans en colère à « pardonner » et à s’abstenir de tout recours à la violence. « J’appelle les musulmans à agir avec calme et dignité (…) », a lancé M. Annan. Il a réitéré son appel aux musulmans à « accepter les excuses formulées » par le journal danois, qui a, le premier, publié les caricatures incriminées.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a répété que la violence « ne peut être un moyen de régler un différend ». De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré que Berlin veut utiliser ses contacts dans le monde arabe pour désamorcer les violences suscitées au Proche-Orient et éviter une « guerre des cultures ».
À Paris, le président français Jacques Chirac a exprimé sa « solidarité » avec le Danemark et a encouragé « tous les gestes qui peuvent contribuer à l’apaisement ». Il a exprimé sa « condamnation de tous les actes de violence dirigés contre les Danois et des représentations (diplomatiques) étrangères (…) ». M. Chirac « a souhaité que toute la lumière soit faite sur ces violences » et a rappelé que, « conformément au droit international, les gouvernements sont responsables de la sécurité des personnes et des biens étrangers ».
À Londres, le porte-parole du Premier ministre Tony Blair a déclaré que rien ne peut justifier la violence contre des ambassades et nous sommes pleinement solidaires des pays visés. Il a clairement blâmé la Syrie, soulignant qu’elle avait « pour obligation de protéger les ambassades sur son sol, en vertu de la convention de Vienne ».
Par ailleurs, un responsable au Vatican du dialogue interreligieux, l’archevêque britannique Michael Fitzgerald, a invité les chrétiens et les musulmans à « calmer les esprits ». Mgr Fitzgerald a également souhaité que la crise soit « l’occasion d’une réflexion sérieuse sur le respect dû aux valeurs religieuses dans toutes les sociétés ». « L’exercice de la liberté d’expression doit être utilisé avec responsabilité », et « cela a manqué » dans cette affaire, a-t-il estimé.
De même, la Russie a appelé au calme et à la tolérance. Enfin, la Ligue arabe a appelé à « la retenue ». « La Ligue arabe exprime son inquiétude à la suite des actes de violence qui ont eu lieu dans la région (...) et qui ont mené à l’incendie des ambassades du Danemark et de Norvège dans certaines capitales », indique un communiqué de l’organisation panarabe. « La retenue est nécessaire, malgré l’atteinte grave portée aux musulmans et aux Arabes », ajoute le texte, estimant que « le dialogue doit remplacer la violence ».

 

b- Un ministre italien demande l'usage de la force contre les musulmans

 

 

ROME, 8 fév 2006 (AFP) - Un ministre italien demande l'usage de la force contre les musulmans

 

Un ministre italien, membre du parti populiste et xénophobe de la Ligue du Nord, a demandé mercredi l'usage de la force contre les musulmans et l'intervention du pape Benoît XVI pour organiser une sorte de croisade moderne.

 

"La situation est grave. Une haine folle s'est déchaînée de la part des peuples musulmans. Le moment est arrivé de prendre des contre-mesures. Tu ne peux vaincre ces gens-là qu'avec la force", a déclaré Roberto Calderoli, ministre des Réformes institutionnelles dans une interview à La Repubblica.

 

"Les islamistes ont changé de stratégie: avant ils n'utilisaient que les terroristes, maintenant ils utilisent les masses. Ils lancent des assauts contre les ambassades. Nous en sommes au fanatisme collectif. Le pape doit intervenir comme le firent Pie V et Innocent XI au XVIè et XVIIè siècle", a poursuivi le ministre connu pour ses attaques contre les musulmans.

 

"Aux temps de la bataille de Vienne et de la bataille de Lépante (contre les Turcs en 1683 et en 1571, ndlr), les papes ont remplacé les gouvernements et ils ont créé de grandes coalitions pour vaincre le danger islamiste", a ajouté M. Calderoli.

 

Interrogé par le journaliste pour savoir si Benoît XVI devait "s'ériger en paladin du christianisme face à la menace de l'islam", M. Calderoli a répondu "oui, et rapidement".

 

Le ministre a également regretté le temps où "les Etats-Unis représentaient une barrière de défense de l'Occident".

 

"Aujourd'hui ils se taisent, comme les gouvernements européens. Ils sont étrangement mous dans l'histoire des caricatures. Peut-être parce que le pétrole est en jeu", a-t-il poursuivi.

 

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A l’initiative de Europae Gentes et à l’appel de nombreuses associations, un rassemblement de soutien aura lieu ce jeudi (9 février) à 19h15 Place Wagram à Paris (métro Wagram).

- Contre les atteintes et persécutions contre la foi chrétienne dans les pays musulmans !
- Contre la christianophobie des autorités turques !
- Pour le droit de pratiquer le culte dans la paix et la dignité

"

 

 

 

 

 

 

 

 

6- Les Nouvelles de France  

 

a- Dimanche 5 février : Mgr Michel Pansard évêque de Chartres

Mgr Pansard a été ordonné évêque par Mgr Aubertin, Archevêque de Tours, entouré de Mgr Daucourt et de Mgr Deniau, de 18 autres évêques, de près de 200 prêtres et diacres, et de plus de 4000 personnes.


Quelques mots de Mgr Pansard à la fin de la célébration d'ordination :

« A cause de l’Evangile » ces paroles de Paul sont gravées dans cet anneau que le clergé du diocèse de Chartres m’a offert.

« À cause de l’Evangile » qu’est Jésus le Christ.
À cause de ce que nous ne cessons d’accueillir et goûter en Lui, bon et nouveau de la part de Dieu pour tous les hommes que Dieu aime.

À cause de la rencontre de Jésus-Christ, le Seigneur de nos vies, où nous expérimentons que lui le Seigneur sert nos existences en nous donnant de vivre en vérité et en nous entraînant dans cette communion et fraternité à la mesure ou plutôt à la démesure du projet de Dieu que nous accueillons dans sa vie donnée, livrée pour nous et pour la multitude.

Oui, à cause de l’Evangile semé depuis des siècles en la vie d’hommes et de femmes sur ces terres de Beauce, du Dunois, du Perche, du Drouais et du Thymerais, disciples de Jésus aujourd’hui, nous sommes l’Eglise de Dieu en Eure et Loir.

Nous le sommes comme, des vases d’argiles, avec les fragilités, les pauvretés, les résistances et le péché de nos vies personnelles et communautaires. Nous n’avons pas d’autre raison d’être que de partager le trésor que nous avons reçu, que nous portons et qui nous fait vivre.

Nous marchons, au milieu des obscurités et vicissitudes de l’histoire de l’humanité comme de nos histoires personnelles. Nous n’avons pas d’autre chemin que de marcher à la suite de Jésus sans employer d'autres moyens que les siens et en repoussant comme lui les tentations messianiques. . Pas d’autres voies que d’entrer dans ses manières d’être et de faire, pour vivre à notre tour, à l’égard de nos frères et sœurs dans la foi et en humanité à la manière dont nous avons goûté que Lui, le Seigneur et le Serviteur de nos vies, se conduit et s’engage vis-à-vis de nous, vis-à-vis de l’humanité .

Parce que les premiers nous avons été aimés et servis, les uns et les autres, nos communautés et notre Eglise diocésaine sont appelés à prendre la tenue du service. Une triple tâche nous attend, trois services inséparables où se jouent la qualité et la vérité de notre vie ecclésiale.



• C’est le service de la Charité gratuite envers nos contemporains et en particulier envers tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont ou risquent d’être mis en marge ou à la périphérie d’une vie sociale normale. Ces petits, ces pauvres, la veuve et l’orphelin, ces malades, ces impurs, ces étrangers, ces enfants dont parle souvent l’écriture. Le souci de la place donnée, laissée à tous ceux que je viens d’évoquer, aussi bien dans notre société que dans nos communautés, est une priorité évangélique et un critère de la manifestation de l’amour de Dieu.

• C’est le service du témoignage, de l’annonce et de l’invitation à écouter et rencontrer Celui qui nous fait vivre. Inviter à entrer dans cette expérience vitale, personnelle et communautaire, liée à la rencontre de Jésus le Christ qui suscite et oriente notre existence selon l'amour de Dieu et du prochain.

• C’est aussi le service de la grâce de Dieu, car devant l’immensité de la tâche, (à moins de se croire fort et autosuffisant) il est vital de prendre appui sur autre que nous-même et savoir nous recevoir du Père du Fils et de l'Esprit. Ce signifient et accomplissent: l'écoute de la parole de Dieu, la prière, la célébration et la vie des sacrements de la foi.



Avec vous je suis disciple de Christ, Evêque pour vous je travaillerai à encourager, soutenir, conduire notre Eglise pour qu’avec la diversité, la richesse et la participation nécessaires de tous et chacun de ses membres, elle reste fidèle en continuant à donner corps et visage à l’Evangile.

À cause de l’Evangile, pour être le pasteur de notre Eglise diocésaine, « pour exercer le sacerdoce apostolique », je compte sur vous frères prêtres, vous m’êtes donnés et je vous reçois comme les « coopérateurs dont j’ai besoin» pour le service du corps du Christ et de la communion de ses membres.
Je compte sur vous frère diacres pour « le service de l’amour du prochain exercé d’une manière communautaire et ordonnée ».
Je compte sur vous fidèles laïcs du Christ et consacré(e)s, vous êtes avec nous, là où vous vivez, les pierres vivantes du Temple où Dieu est rencontré, des lettres du Christ écrites sur la chair et le cœur de vos vies .
Vous les jeunes, vous les jeunes adultes, je prie pour que notre Eglise, sans l’affadir vous fasse savourer la Parole Vivante de Dieu, douce comme le miel et incisive plus qu’un glaive , pour que comme la Parole d’un ami, elle aie du poids pour orienter vos vies. Au moment où beaucoup d’entre vous sont à l’heure des choix, de l’orientation, n’ayez pas peur de vous laisser appeler par le Christ. Il ne prendra pas à votre place la conduite de vos vies, mais il vous invitera à prendre à sa suite le chemin d’une vie humaine véritable et du bonheur d’aimer et d’être aimé.

Frères évêques, j’ai été touché par tous ces mots et signes de réelle fraternité que vous m’avez transmis à l’occasion de ma nomination, je sais que je pourrai compter sur votre expérience pour accompagner mes premiers pas, Je compte sur notre communion dans le collège apostolique pour vivre ce ministère dont l’un d’entre vous me disait « mission impossible si l’on est seul ». Monseigneur le nonce apostolique, votre présence est le signe de la communion de notre église diocésaine avec l’église de Rome et son Evêque le Pape Benoît XVI.

Pasteurs d’un diocèse de la communion anglicane, de communautés orthodoxes, de communautés réformées et à travers vous, vous tous Frères qui portez avec nous le beau nom de chrétien, nous sommes encore séparés, mais unis par un même baptême et l’écoute de la Parole de Dieu, votre présence exprime le désir commun de progresser sur le chemin de l’unité parfaire pour répondre à la prière du Seigneur « qu’ils soient un afin que le monde croie »
Diverses religions et communautés de croyants existent sur notre département, elles pourraient s’ignorer, rester indifférentes les unes aux autres ou entretenir des suspicions et des peurs. Des « chemins de dialogues » commencent à exister, dans le respect de la tradition et de la spiritualité de chacun, ils tissent des liens de fraternités et permettent en découvrant une autre tradition d’approfondir sa propre foi. Représentants de communautés musulmanes je veux saluer votre présence, puissions-nous avec nos communautés être des artisans et des porteurs de la paix de Dieu.

Monsieur le Préfet, Monsieur le président du Conseil Général, Monsieur le Maire de Chartes et vous élus et membres des services de l’Etat je vous remercie pour votre présence. Notre société à besoin d’hommes et de femmes qui travaillent à la justice, au bien commun et au lien social « devoir fondamental que chaque génération doit affronter » Je me réjouis de voir que de nombreux chrétiens du diocèse prennent une part active à la vie municipale et à la vie associative avec leurs concitoyens. Votre présence manifeste aussi que le principe de laïcité et de séparation des Eglise et de l’Etat n’est pas l’ignorance et le renvoi dans l’unique sphère privée de l’expression de la foi. Dans les respects des champs d'actions et des responsabilités, des relations réciproques se sont tissées depuis des années et j’entends bien les poursuivre.

Vous frères et sœurs du diocèse de Nanterre, vous ses évêques. Cette église m’a portée et formée et je lui dois une part de ce que je suis, merci de votre présence et de votre soutien.

Vous mes amis et les membres de ma famille comment vous exprimer tout ce que je vous dois, tout ce que j’ai reçu de vous dans ce long compagnonnage, alors tout simplement, merci. Et je n’oublierai pas le conseil de ma maman : surtout Michel reste humble.

Il me faut maintenant annoncer quelques décisions.
Le Père Laurent Percerou était administrateur, je le nomme vicaire général. Il a droit à quelques jours de repos bien mérité après ces mois de bonne administration du diocèse.

Les membres de l’ancien conseil épiscopal sont nommés au conseil épiscopal jusqu’à la fin de l’année pastorale. Il en va de même pour le conseil épiscopal élargi pour lequel je nomme deux nouveaux membres : le Père Laurent de Villeroché et le Père Dominique Aubert.

Le Père Daniel Rambure qui est doyen des Vallées, à sa demande et en concertation avec le moi et le père Aubert, cessera demain sa responsabilité de recteur de la Cathédrale, je nomme le père Dominique Aubert recteur de la Cathédrale. Je nomme le père Rambure délégué épiscopal pour l’année Fulbert pour laquelle il a déjà beaucoup travaillé. Merci Père Rambure pour ces années de rectorat, merci pour tout ce que vous avez fait avec les équipes de la cathédrale pour cette ordination, merci au Père Jean- Marie Lioult ; à Monsieur Philippe Frémont et aux chorales ; à Monsieur Patrick Delabre, organiste, à la communauté du Chemin Neuf ; à Madame Nicole Gausseron et son équipe pour l’organisation du verre de l’amitié, merci à tous ceux qui souvent de manière discrète et efficace ont travaillé depuis des semaines à faire de cette journée un temps de grâce.

Je vous invite maintenant à chanter les merveilles que Dieu fait dans nos vies en nous laissant entraîner, dans cette Cathédrale qui porte son nom, par le cantique de Marie, la Mère du Seigneur, Notre-Dame…

+ Michel Pansard
Evêque de Chartres.

 

 

 

b- Profanations en série : les villages bretons s'inquiètent

 

Sophie de Ravinel

[Le Figaro 07 février 2006]

http://www.lefigaro.fr/cgi/edition/genimprime?cle=20060207.FIG0026

 

«LORSQUE je suis arrivé sur les lieux, à 3 heures du matin, j'ai été saisi d'effroi devant la mise en scène, éclairée par la fournaise.» Une semaine après la destruction et la profanation de la chapelle de Saint-Guen, Guy Jaouët est encore bouleversé. Les mots ne sont pas faciles à trouver. Le maire du petit village de Saint-Tugdual, dans le Morbihan, portait «à bout de bras» et depuis quatre longues années, la restauration de la chapelle du XVIe siècle qui devait être inaugurée le 7 juillet prochain.

 

Dimanche après-midi avec quelques centaines de personnes, il était sur place, autour des murs noircis et des tombes abîmées. Le mot d'ordre avait circulé d'autant plus rapidement dans les églises et par le biais de la presse locale que, la veille, des inscriptions sataniques avaient été retrouvées, une croix brûlée et un vitrail brisé dans une chapelle de Guiscriff, à trente kilomètres de là.

 

En une dizaine de jours et dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres, plusieurs dégradations d'édifices religieux ont été commises dont des profanations de tombes avec inscriptions sataniques. Dans cette région rurale isolée, la tension est palpable, selon le maire de Saint-Tugdual. «C'était horrible de voir les statues sorties de la chapelle, fichées la tête en terre ou renversées contre les tombes abîmées, avec ces trois 6 dessinés, et ces étoiles à cinq branches. Les gens ont peur, surtout les personnes âgées.» Guy Jaouët admet du bout des lèvres que «s'il s'agissait de jeunes de la région, ce serait très grave».

 

Seule une statue de saint Michel – l'ange qui terrasse Lucifer – est restée en place sur le pignon est. Il est devenu «le symbole de la renaissance de cette chapelle» qui sera assurée par l'Association des amis de Saint-Guen.

 

Peu d'indices sur les lieux

 

Pour l'instant, la gendarmerie aidée des RG poursuit son enquête sur les lieux. Le procureur de Lorient, Jean-Michel Fretigny, «ne privilégie pas la piste néonazie». Peu d'indices ont été laissés sur les lieux en dehors des symboles qui, selon lui, «se rapprochent des milieux sataniques et go thiques». Auteurs d'un ouvrage sur ces milieux (1), le père Benoît Domergue précise que «le chiffre 666 est celui que l'on retrouve dans le livre de l'Apocalypse pour désigner la «Bête», l'antéchrist que certains adorent en attendant son retour». Quant à l'étoile à cinq branches, «il s'agit du pentacle dans lequel était représentée la tête du bouc émissaire envoyé dans le désert avec le péché du monde sur son dos, voué au diable Azazel».

 

MgrRaymond Centène, évêque de Vannes, conseille la prudence face à ces «actes de barbarie» et s'interroge «sur leur nature religieuse, liée au culte satanique». Il était sur place, dimanche, pour conduire la prière des fidèles. Nicolas Sarkozy lui a écrit une lettre pour déplorer ces profanations : «Un outrage inacceptable, qui enfreint le respect dû à la foi.» Mgr Centène prévient : «S'il s'agit de jeunes, il faudra en tirer les leçons.» «On ne leur apprend pas à être des héritiers, ils vont se transformer en barbares.»

 

(1) Culture jeune et ésotérisme. Éditions Bénédictines.

 

 

 

Nouvelle profanation de chapelle dans le Morbihan

[Le Figaro 06 février 2006]

http://www.lefigaro.fr/cgi/edition/genimprime?cle=20060206.FIG0015

 

SATANISME.La chapelle Saint-Guénaël de Guiscriff (Morbihan) a été la cible ce week-end d'inscriptions sataniques : croix à l'envers, chiffre 666... Un vitrail a été brisé et une croix ainsi qu'une étoffe ont été brûlés. C'est la cinquième profanation en dix jours d'un édifice religieux isolé dans un rayon de trente kilomètres entre le Finistère et le Morbihan. «Nous étudions les similitudes de motivation et de façon de faire», note le capitaine de gendarmerie François Bernard, qui privilégie la piste satanique sans toutefois exclure celle de «petits malins qui imitent». Il y a une semaine, la chapelle Saint-Guen à Saint-Tugdual (Morbihan) avait été ravagée par un incendie criminel. Des inscriptions sataniques avaient été retrouvées sur les lieux. Ces mêmes symboles figuraient vendredi sur les murs de l'église de Lanvénégen (Morbihan), sur 63 tombes de Saint-Thurien (Finistère) la semaine précédente et sur un calvaire brisé à Rosporden (Finistère). «Il est possible que les faits se soient passés en même temps et que certains aient été constatés avec retard», indique-t-on à la préfecture du Morbihan, où l'on note que beaucoup d'éléments concordent. Environ 300 personnes ont prié hier devant les restes de la chapelle Saint-Guen en présence de l'évêque de Vannes. Dans une lettre adressée mardi au prélat, Nicolas Sarkozy a évoqué une «scandaleuse agression».