Les Nouvelles
de
Chrétienté
n°45
Le 17 mars 2006
1-L’enseignement de Benoît XVI
a-
Choisir résolument la vie, ce que Benoît XVI appelle « l’option pour
la vie »
b-Benoît
XVI et son estime pour la mère de famille.
c-Foi
et Eglise.
d-Les menaces sur la famille et
pourtant son importance.
e-Le ministère sacerdotal et la femme dans
l’Eglise. Son rôle dans l’Eglise
f- L’Afrique, l’Europe et l’Eglise.
g-Interprétation par Benoît XVI de son
discours du 22 décembre 2005.
a-Changements
à
b-Jean-Paul
II face aux balles du KGB
3-L’affaire
de « Da Vinci Code
a-L’Eglise catholique aux USA crée un site internetréfutant
le « Da Vinci Code »
b-Un Professeur d'Université Israelien juge
"Da Vinci Code"
Les bons papiers de Jean Madiran dans Présent de cette semaine
6-
Réflexions sur l’Islam et l’islamisation
a-Conflit de cultures
b-Le Saint Siège : les différences
entre l’Islam et Christianisme.
« Ce n’était pas facile d’être chrétien
ou juif en Algérie. Ça va devenir pire encore »
1-L’enseignement
de Benoît XVI
Le jeudi 2 mars, Benoît XVI a reçu les membres du
clergé de Rome, au Vatican, comme il a coutume de le faire en début de carême.
Il a répondu aux questions du clergé « ex abundantia cordis ». Il a
ainsi abordé plusieurs questions. Je retiens ici les interventions du Pape qui
m’apparaissent les plus importantes.
a- Choisir résolument la vie, ce que Benoît
XVI appelle « l’option pour la vie »
« Choisir la vie. Telle
est notre vocation sacerdotale: choisir nous aussi la vie et aider les autres à
choisir la vie. Il s'agit de renouveler pendant le Carême, notre « option
fondamentale » en quelque sorte, l'option
pour la vie.
1-Le monde moderne refuse le
christianisme qui est vu comme « une option contre la vie » en raison
de ses interdictions. L’influence de Nietzsche. Le monde moderne affirme volontiers : « nous voulons avoir
la vie en abondance, rien d'autre que la vie »
Mais une question se pose
immédiatement: comment choisit-on la vie? Comment fait-on ? En réfléchissant,
il m'est venu à l'esprit que la grande défection du christianisme qu’a vécu
l’Occident au cours des cent dernières années s’est réalisée précisément au nom
de l'option pour la vie. On a dit — je pense à Nietzsche, mais également à tant
d'autres — que le christianisme est une option contre la vie. A travers
2- Le pape réfute cette présentation du
christianisme en invoquant immédiatement la phrase de l’Evangile : « Car
celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi
la sauvera » (Lc 9, 24).Il affirme que « l'option pour la vie et l'option
pour Dieu sont identiques ». L’un ne va pas sans l’autre. Dès lors « Un monde vide de Dieu, un
monde qui a oublié Dieu perd la vie, affirme le pape, et tombe dans une culture
de la mort ». « Ainsi, en
choisissant ce Dieu, le Christ, nous choisissons la vie ». A contrario
« Une société qui oublie Dieu, qui
exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de la mort.
Dès lors la véritable pastorale consiste à « donner Dieu ».
Ici vient immédiatement en
mémoire la parole de l'Evangile d'aujourd'hui : « Car celui qui veut sauver sa
vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera » (Lc 9, 24).
Tel est le paradoxe que nous devons avant tout garder en mémoire dans l'option
pour la vie. Ce n'est pas en s’arrogeant la vie pour soi-même qu’on la trouve,
mais seulement en la donnant, ce n'est pas en ayant la vie et en la prenant,
mais en la donnant, qu’on peut la trouver. Tel est le sens ultime de
Ainsi, Nouveau et Ancien Testament vont de pair. Dans la première Lecture du
Deutéronome, la réponse de Dieu est: « Écoute les commandements que je te donne
aujourd'hui : aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses chemins, garder ses
ordres, ses commandements et ses décrets. Alors, tu vivras et te multiplieras ;
le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession »
(30, 16). A première vue, cela ne nous plaît pas, mais c’est le chemin: l'option pour la vie et l'option pour Dieu
sont identiques. Le Seigneur le dit dans l'Evangile de saint Jean: « La vie
éternelle, c'est de te connaître, toi » (Jn 17, 3). La vie humaine est une
relation. Ce n'est qu'au sein d'une relation, et non pas fermés sur nous-mêmes,
que nous pouvons avoir la vie. Et la relation fondamentale est la relation avec
le Créateur, car les autres relations sont fragiles. Choisir Dieu est donc l'essentiel. Un monde vide de Dieu, un monde qui a oublié Dieu perd la vie et tombe
dans une culture de la mort. Choisir la vie, faire le choix de la vie,
signifie donc avant tout choisir l'option-relation avec Dieu. Mais la question
suivante se pose aussitôt: avec quel Dieu ? Ici encore, l'Evangile nous vient
en aide: avec ce Dieu qui nous a montré son visage dans le Christ, avec le Dieu
qui a vaincu la haine sur
Le pape Jean-Paul II nous a donné la grande encyclique Evangelium vitae.
Il apparaît de façon visible, dans cette encyclique — qui est en quelque sorte
un tour d'horizon des problèmes de la culture actuelle, de ses espérances et de
ses dangers — qu'une société qui oublie
Dieu, qui exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de
la mort. C'est précisément en voulant avoir la vie que l'on dit « non » à
l'enfant, car il ôte quelque chose à ma vie; on dit « non » à l'avenir, pour
avoir tout le présent ; on dit « non » tant à la vie qui naît qu'à la vie qui
souffre, qui va vers la mort. Cette apparente culture de la vie devient
l'anti-culture de la mort, dans laquelle Dieu est absent, dans laquelle est
absent le Dieu qui n'ordonne pas la haine, mais qui vainc la haine. Ici, nous
faisons le choix véritable de la vie. Tout est alors lié: l'option la plus
profonde pour le Christ crucifié avec l'option la plus totale pour la vie, du
premier jusqu’au dernier moment.
Cela me semble, d'une certaine façon, également le coeur de notre pastorale;
aider à faire un véritable choix pour la vie, renouveler la relation avec Dieu
comme la relation qui nous donne la vie et nous indique le chemin vers la vie.
Et ainsi, aimer à nouveau le Christ qui, de l'Etre le plus inconnu auquel nous
n'arrivions pas et qui demeurait énigmatique, est devenu un Dieu connu, un Dieu
au visage humain, un Dieu qui est amour. Nous gardons précisément à l'esprit ce
point fondamental pour la vie et nous considérons que dans ce programme est
présent tout l'Evangile, de l'Ancien au Nouveau Testament, qui a comme centre
le Christ. Le Carême, pour nous aussi, devrait être un temps pour renouveler
notre connaissance de Dieu, notre amitié avec Jésus, pour être ainsi capables
de guider les autres de façon convaincante à l'option pour la vie, qui est
avant tout une option pour Dieu. Nous devons comprendre clairement qu'en
choisissant le Christ, nous n'avons pas choisi la négation de la vie, mais nous
avons réellement choisi la vie en abondance.
L'option chrétienne est, au fond, très
simple: il s'agit de l'option du « oui » à la vie. Mais ce « oui » ne se
réalise qu'avec un Dieu qui n’est pas inconnu, avec un Dieu au visage humain.
Il se réalise en suivant ce Dieu dans la communion de l'amour. ».
b-Benoît XVI et son estime pour la mère de
famille.
Parce qu’elle donne la vie et parce
qu’elle forme dans l’âme de leurs enfants l’amour de Jésus.
« Venons-en à présent à
la deuxième intervention, si sympathique, à propos des mères. Je dirais qu'à
présent, je n'ai pas de grands programmes, de paroles que vous puissiez
transmettre aux mères. Dites simplement: le pape vous remercie ! Il vous
remercie, car vous avez donné la vie, car vous voulez aider cette vie qui
grandit et vous voulez ainsi construire un monde humain, contribuant à un
avenir humain. Et vous le faites non seulement en donnant la vie biologique,
mais en communiquant le centre de la vie, en voulant faire connaître Jésus, en
introduisant vos enfants à la connaissance de Jésus, à l'amitié avec Jésus. Tel
est le fondement de toute catéchèse. Il
faut donc remercier les mères, surtout car elles ont eu le courage de donner la
vie. Et il faut prier les mères de compléter ce don de la vie par le don de
l'amitié avec Jésus »
c-Foi et Eglise.
La foi est un don de Dieu qui se vit
dans l’Eglise.
« A présent, venons-en à
la quatrième question….« Comment parvenir à une foi vivante, à une foi
réellement catholique, à une foi concrète, vive et efficace ? ». La foi, en
définitive, est un don. La première condition est donc de se laisser donner
quelque chose, de ne pas être auto-suffisants, de pas faire tout tout seul, car
cela n'est pas possible, mais de nous ouvrir, conscients du fait que le
Seigneur donne réellement. Il me semble que ce geste d'ouverture est également
le premier geste de la prière: être ouvert à la présence du Seigneur et à son
don. C’est aussi le premier pas lorsque nous recevons quelque chose que nous ne
faisons pas et que nous ne pouvons pas avoir par nous-mêmes. Ce geste
d'ouverture, de prière — donne-moi la foi, Seigneur ! — doit être réalisé de tout
notre être. Nous devons entrer dans cette disponibilité d'accepter ce don et de
laisser ce don imprégner notre pensée, nos sentiments, notre volonté. Il me
semble très important ici de souligner un point essentiel: personne ne croit,
seul, par lui-même. Nous croyons
toujours dans et avec l'Eglise. Le credo est toujours un acte partagé, qui
nous introduit dans une communion de chemin, de vie, de parole, de pensée. Nous
n'« accomplissons » pas la foi, en ce sens que c'est avant tout Dieu qui la
donne. Mais nous ne l'« accomplissons » pas également dans le sens où elle ne
doit pas être inventée par nous. Nous devons nous laisser entraîner, d’une
certaine manière, dans la communion de la foi, de l'Eglise. Croire est un acte
catholique en soi. C'est une participation
à cette grande certitude, qui est présente dans le sujet vivant de l'Eglise.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons également comprendre l'Ecriture Sainte dans
la diversité d'une lecture qui se développe depuis mille ans. Il s'agit d'une
Ecriture, car c'est l'expression de l'unique sujet — le Peuple de Dieu — qui,
au cours de son pèlerinage, est toujours le même sujet. Naturellement, il
s'agit d'un sujet qui ne parle pas de lui-même, mais c'est un sujet créé par
Dieu — l'expression classique est « inspiré » —, un sujet qui reçoit, puis qui
traduit et communique cette parole. Cette synergie est très importante. Nous
savons que le Coran, selon la foi islamique, est une parole donnée oralement
par Dieu, sans médiation humaine. Le Prophète n'y est pour rien. Il l'a
uniquement écrite et transmise. C'est la pure parole de Dieu. Tandis que pour
nous, Dieu entre en communion avec nous, il nous fait coopérer, il crée ce
sujet et c'est dans ce sujet que croît et se développe sa parole. Cette partie
humaine est essentielle, et nous donne également la possibilité de voir que les
paroles individuelles ne deviennent réellement Parole de Dieu que dans l'unité
de toute l'Ecriture, dans le sujet vivant du peuple de Dieu. Le premier élément est donc le don de Dieu;
le second est la participation à la foi du peuple en pèlerinage, la communion
dans
d-Les menaces sur la famille et pourtant son importance.
« La famille est
fortement menacée, « comme nous le savons, en Occident. Nous devons aider
d’autant plus, en tant qu'Eglise, les familles qui représentent la cellule
fondamentale de toute société saine. C’est le seul moyen de créer dans la famille
une communion des générations, dans laquelle la mémoire du passé vit dans le
présent et s'ouvre à l'avenir. Ainsi, la vie se poursuit, se développe et va
réellement de l'avant. Aucun véritable progrès n'est possible sans cette
continuité de vie, et, de même, sans l'élément religieux. Sans la confiance en
Dieu, sans la confiance dans le Christ qui nous donne également la capacité de
la foi et de la vie, la famille ne peut survivre. Nous le voyons aujourd'hui. Seule la foi dans le Christ et seul le
partage de la foi de l'Eglise sauve la famille et, d'autre part, l’Eglise
ne peut vivre que si la famille est sauvée. Je ne possède pas de solution toute
faite. Mais il me semble que nous devons toujours garder cela à l'esprit. C'est
pourquoi nous devons faire tout notre
possible pour sauvegarder la famille: cercles familiaux, catéchèses familiales,
enseigner la prière en famille. Cela me semble très important: là où l'on
prie ensemble, là où le Seigneur est présent, est présente cette force qui peut
également rompre la «sclérose», la dureté du cœur qui, selon le Seigneur, est
le véritable motif du divorce. Seule la présence du Seigneur, nous aide à vivre
réellement ce qui était voulu dès le début par le Créateur et qui a été
renouvelé par le Rédempteur. Enseigner la prière familiale et ainsi, inviter à
la prière avec l'Eglise. Et trouver ensuite d’autres moyens »
e-Le ministère sacerdotal et la femme dans
l’Eglise. Son rôle dans l’Eglise
Autre le ministère sacerdotal accompli
comme « sacrement » du Christ, i.e. « in persona Christi »,
autre le rôle des femmes et leurs grandes responsabilités dans l’Eglise et même
dans son gouvernement. Voyez les saintes femmes…Sainte Hildegarde, Sainte
Cathérine de Sienne, Sainte Brigitte, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Mère Teresa…
« Je réponds à présent
au vicaire de Saint-Jérôme — je constate également qu'il est très jeune — qui
nous parle de ce qu'accomplissent les femmes dans l'Eglise, également pour les
prêtres. Je dois souligner que je suis
toujours très impressionné, dans le premier Canon, le Canon romain, par la
prière spéciale pour les prêtres: « Nobis quoque peccatoribus ».
Voilà, dans cette humble réalité des prêtres, nous, précisément en tant que
pécheurs, nous prions le Seigneur pour qu'il nous aide à être ses serviteurs. Dans cette prière pour les prêtres, et
seulement dans celle-ci, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre.
Celles-ci se présentent précisément comme les femmes croyantes qui nous aident
sur notre chemin. Chacun a certainement vécu cette expérience. Et ainsi, l'Eglise a une grande dette de
reconnaissance à l'égard des femmes. Et vous avez justement souligné que,
au niveau charismatique, les femmes font beaucoup, j'oserais dire, pour le
gouvernement de l'Eglise, à commencer par les religieuses, par les sœurs des
grands Pères de l'Eglise, comme saint Ambroise, jusqu'aux grands noms du
Moyen-âge — sainte Hildegarde, sainte Catherine de Sienne, puis sainte Thérèse
d'Avila — et jusqu'à Mère Teresa. Je
dirais que ce secteur charismatique se distingue certainement du secteur
ministériel au sens strict du terme, mais il s'agit d'une participation
véritable et profonde au gouvernement de l'Eglise. Comment pourrait-on
imaginer le gouvernement de l'Eglise sans cette contribution, qui devient
parfois très visible, comme lorsque sainte Hildegarde critique les évêques ou
lorsque sainte Brigitte et sainte Catherine de Sienne lancent des
admonestations et obtiennent le retour des papes à Rome? Il s'agit toujours d'un facteur déterminant, sans lequel l'Eglise ne
peut pas vivre. Toutefois, vous dites à juste titre: nous voulons voir de
manière plus visible, également de façon ministérielle, les femmes dans le
gouvernement de l'Eglise. Disons que la question est la suivante. Le ministère sacerdotal du Seigneur est,
comme nous le savons, réservé aux hommes, dans la mesure où le ministère
sacerdotal est un gouvernement au sens profond qui, en définitive, est le
Sacrement qui gouverne l'Eglise. Voilà le point décisif. Ce n'est pas
l'homme qui fait quelque chose, mais le prêtre fidèle à sa mission qui
gouverne, dans le sens où il est le Sacrement; c'est-à-dire, qu’à travers le
Sacrement c'est le Christ lui-même qui gouverne, que ce soit à travers
l'Eucharistie ou les autres Sacrements, et ainsi le Christ préside toujours. Toutefois,
il est juste de se demander si, dans le service ministériel aussi — malgré le
fait que le Sacrement et le charisme sont ici la voie unique par laquelle se
réalise l'Eglise —, on ne peut pas offrir plus de place, plus de postes de
responsabilité aux femmes. »
f- L’Afrique, l’Europe et l’Eglise.
« Cela nous fait penser
au continent africain, qui est la grande espérance de l'Eglise. J'ai reçu ces
derniers mois une grande partie des évêques africains en visite « ad limina ».
Cela a été très édifiant pour moi, et aussi réconfortant, de voir des évêques
de haut niveau théologique et culturel, des évêques zélés, qui sont réellement
animés par la joie de la foi. Nous savons que cette Eglise se trouve entre de
bonnes mains, mais qu’elle souffre, car les nations ne se sont pas encore
formées. En Europe, c'est précisément par l'intermédiaire du christianisme que,
au-delà des ethnies qui existaient, se sont formés les grands corps des
nations, les grandes langues, et ainsi des communions de cultures et des
espaces de paix. Même si, ensuite, ces grands espaces de paix se sont opposés
entre eux et ont aussi créé une nouvelle espèce de guerre qui n'existait pas
auparavant. Toutefois, en Afrique, dans de nombreuses régions, cette situation
existe encore, surtout là où il y a des ethnies dominantes. Le pouvoir colonial
a ensuite imposé des frontières, entre lesquelles doivent à présent se former
des nations. Mais il existe encore cette difficulté à se retrouver dans un
grand ensemble et à trouver, au-delà des ethnies, l'unité du gouvernement
démocratique et également la possibilité de s'opposer aux abus coloniaux qui
continuent. De plus, l’Afrique continue à être, toujours de la part des grandes
puissances, l'objet d'abus, et de nombreux conflits n'auraient pas pris cette
forme sans la présence des intérêts des grandes puissances. J'ai pu constater
aussi que l'Eglise, dans toute cette confusion, avec son unité catholique, est
le grand facteur qui unit face à la dispersion. Dans de nombreuses situations,
surtout après la grande guerre dans
g-Interprétation par Benoît XVI de son
discours du 22 décembre 2005.
« Il ne faut pas vivre —
comme je l'ai dit avant Noël à
a-Changements
à
Le cardinal Paul
Poupard et le cardinal Renato Raffaele Martino
Ce
samedi 11 mars 2006, la salle de presse
du Saint-Siège annonçait que le pape Benoît XVI a uni quatre conseils sous la
présidence de deux cardinaux, annonçait.
Le pape a accepté la démission, pour limite d’âge, du cardinal Stephen Fumio
Hamao, président du Conseil pontifical de
« En conséquence, le pape a nommé le cardinal Renato Raffaele Martino comme
nouveau président du Conseil pontifical de
Le cardinal Martino, 73 ans, est président du Conseil pontifical Justice et
Paix depuis octobre 2002. Il avait auparavant été, en qualité de nonce
apostolique, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à
New York.
Le communiqué précise par ailleurs que « le pape, afin de favoriser un dialogue
plus intense entre les hommes de culture et les représentants des différentes
religions, a uni, pour le moment, la présidence du Conseil pontifical pour le
Dialogue interreligieux à celle du Conseil pontifical de
Le dernier président de ce Conseil était l’archevêque britannique Michael Louis
Fitzgerald, récemment nommé nonce apostolique en Egypte et délégué du
Saint-Siège auprès de l’Organisation de
La cardinal Poupard, 75 ans, fut collaborateur de Jean XXIII puis de Paul VI à
Cette initiative de Benoît XVI va dans le sens d’une proposition de réduire les
structures de
b-Jean-Paul II face aux balles du KGB
Dans Présent
du mardi 14 mars.
« Les enquêtes successives sur l’identité des
commanditaires de l’attentat contre Jean-Paul II le 13 mai 1981 évoquaient
toutes la responsabilité du KGB. Une enquête récente vient les confirmer,
déclenchant la fureur des maîtres actuels du Kremlin… Et pour cause : tous ou
presque) sont issus des rangs de l’organisme incriminé ! Pour comprendre cette
réaction, il faut se souvenir que, face à la domination soviétique, la
résistance des peuples à majorité catholique fut sans conteste plus forte et
plus structurée que celle des pays à majorité orthodoxe. Les insurrections
hongroises, tchèques, polonaises allaient durablement ébranler le bloc de
l’Est. Les Eglises catholiques locales étaient au côté du peuple, le soutenant
dans toutes les épreuves. Au prix de lourds sacrifices. D’où cette haine féroce
du Kremlin à l’encontre du Vatican. A l’inverse, en URSS même, les autorités
marxistes, dès le début de leur prise du pouvoir et au prix d’une répression,
sans merci de la religion, ont su muscler et mettre au pas la partie du clergé
orthodoxe qui acceptait les diktats du pouvoir. Les récalcitrants furent
éliminés. Cette allégeance au régime correspondait aux directives du
métropolite Serge qui, en 1927, affirmait sa loyauté aux Soviets. Ainsi
inféodés au système, de hauts dignitaires du Patriarcat de Moscou osèrent même
affirmer que « les joies et les peines » du gouvernement soviétique
étaient aussi « les joies et les peines » de l’Eglise
orthodoxe russe. Au même moment des millions de chrétiens disparaissaient dans
l’enfer du Goulag. Pire encore : de nombreux ecclésiastiques rejoindront les
rangs du NKVD puis du KGB avec, en prime, des grades d’officiers au service
d’un pouvoir athée ! Certains, en Occident, rêvaient d’apparenter le KGB à une
sorte d’Ecole d’administration et de formation de la nouvelle élite russe,
voire même à
une « nouvelle aristocratie ». C’est par le mensonge,
la corruption, la manipulation, la désinformation, la délation, la torture et
le meurtre que les hommes du KGB ont tenté d’asservir les peuples et les
nations. Quel titre de noblesse peuton accorder à cette « élite », assurément,
mais une « élite » marxiste-léniniste, pour de tels actes ? L’avènement d’un
pape polonais représentait en effet une grave menace pour la dictature
soviétique qui venait de subir de sérieux revers en Pologne depuis la naissance
de Solidarnosc. Un bouleversement moral, spirituel et populaire se précisait.
En URSS même, les chrétiens orthodoxes sincères
voyaient en Jean-Paul II un envoyé de Dieu. Celui qui allait réveiller les
consciences et contribuer enfin à la disparition de l’athéisme. Ce nouveau
Pape, hors du commun, n’accepterait aucun compromis et le KGB l’avait très bien
compris. Aussi, pour préserver son influence et sauver le système soviétique,
n’allait-il pas hésiter à recourir à des moyens extrêmes. Mais Dieu veillait
sur la vie de Jean- Paul II afin que passe sur le monde, de nouveau, un vrai
message d’amour et de paix.
Réflexions d’un ours (russe) blanc
Mickta
3-L’affaire de « Da Vinci
Code
a-L’Eglise catholique aux USA crée un site internetréfutant le « Da
Vinci Code »
« L’Eglise catholique américaine a mis en ligne un site internet destiné
à réfuter les assertions du roman Da Vinci Code, dont l’adaptation au grand
écran sort en mai prochain. Le site Jesusdecoded.com est destiné à « fournir
des informations exactes sur Jésus, l’enseignement catholique et d’autres
sujets mentionnés dans le Da Vinci Code, explique le service de
communication de
sur le Christ et les origines de la chrétienté.
L’USCCB a parallèlement réalisé un documentaire télévisé dans le même but. Le
directeur de la communication de l’USCCB, Mgr Francis Maniscalco, précise que
cette initiative n’est pas un réflexe d’autodéfense.
Les
journalistes ont demandé si un roman, même qui se vend très bien, peut
gravement porter atteinte à une Eglise d’un milliard de croyants. Non, pas sur
le long terme. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. L’inquiétude pastorale
de l’Eglise est pour chaque personne et l’image qu’elle a de Jésus. Vendu à
près de 40 millions d’exemplaires dans le monde, Da Vinci Code prend
comme postulat l’existence d’une descendance de Jésus avec Marie-Madeleine, qui
aurait été occultée par le Vatican et l’Eglise catholique pendant vingt
siècles. Considéré comme l’un des événements cinématographiques de l’année
2006, le film à gros budget adapté du livre, tourné par Ron Howard, avec Tom
Hanks, Audrey Tautou et Jean Reno dans les rôles principaux, sort le 19 mai
prochain aux Etats-Unis ».
Présent du
14 mars 2006
b-Un Professeur d'Université Israelien juge "Da Vinci
Code"
Da Vinci Code est un roman à suspens dont l’essentiel de
l’intrigue consiste à percer un code. Mais, si le début est prometteur, tout ce
qui suit concernant le code est assez décevant, écrit Aviad Kleinberg,
professeur à l’Université de Tel-Aviv, dans le "Haaretz Daily de
Jérusalem" .
Haaretz Daily de Jérusalem
17 Juin 2004
Le roman passe rapidement d’un cliché à un autre, est rempli
d’éléments logiques et psychologiques peu probables et culmine dans un
dénouement à l’eau de rose (...).
Il semble que le succès du livre ne soit dû ni à la complexité des énigmes, ni
à sa piètre qualité littéraire. Ce qui passionne nombre de lecteurs, c’est la
prétendue révélation et l’interprétation audacieuse de matériaux authentiques
de l’histoire de la chrétienté et de la religion chrétienne. Da Vinci Code se
propose de mettre à jour une conspiration et de montrer sur quoi elle se fonde.
Bien sûr, l’auteur ne nie pas que son livre soit un roman. Mais il affirme que
celui-ci se base sur un matériau authentique qui soulève quelques questions.”
En effet, cette affaire de Jésus épousant Marie-Madeleine n’est pas très
crédible, même si, en ayant recours à ce subterfuge historique, Dan Brown
prétend caresser une partie de son public dans le sens du poil pour insinuer
que l’Église a depuis toujours refoulé la féminité.
“Qu’il y a-t-il de vrai dans cette histoire?”, demande le journaliste
israélien. “Quasiment rien. Les principales affirmations de Brown sont tirées
d’une suite d’inventions concoctées en France dans les années trente et
quarante par un groupes d’adeptes de doctrines ésotériques, des gauchistes, des
antisémites et des partisans de Pétain.
Plus tard, ces absurdités ont acquis une certaine publicité et elles ont
circulé dans de nombreux livres, dont le plus connu est Sang sacré, Graal
sacré, publié dans les années quatre-vingt, et qui eut un très vif succès.
Toutes ces inventions (sur le Prieuré de Sion et la prétendue liste de ces
responsables) furent démasquées il y a pas mal de temps, y compris les dossiers
secrets que Brown mentionne comme d’authentiques documents de
À l’appui de ses critiques, Aviad Kleinberg rappelle notamment
1. qu’”à l’époque de Constantin, le christianisme n’était pas une religion en
expansion, mais une secte persécutée dont l’existence même était en danger” et
qu’” concile de Nicée, il ne fut pas décidé que Jésus était de nature divine —
ce fait est déjà suggéré dans le Nouveau Testament et a été accepté par la
plupart des chrétiens depuis les débuts du christianisme. Il fut décidé lors de
ce concile de rejeter la doctrine arienne selon laquelle le Père avait
préséance sur le fils. Les résultats du vote ne furent pas du tout équilibrés
comme le prétend Brown mais il se dégagea un forte majorité contre les ariens.”
2. qu’il n’y eut jamais “d’ordre secret appelé Le Prieuré de Sion. L’ordre des
Templiers fut créé en 1119 à Jérusalem, c’était un ordre militaire qui n’avait
pas de prétention ésotérique ou vraiment spirituelle. Après la conquête de
3. que “Mona Lisa” n’est pas un autoportrait. Il s’agit d’une femme qui a
existé, l’épouse de Francesco Da Giocondo. (...) Dans le tableau de
4. que “l’affirmation selon laquelle les descendants de Jésus entrèrent par le
mariage dans la dynastie royale des Mérovingiens est basée sur un personnage
appelé Giselle de Razes qui aurait épousé le roi Dagobert II au 7e siècle.
Giselle de Razes n’a jamais existé, mais fut inventée au 20e siècle.”
Ceci, conclut Aviad Kleinberg, “n’est qu’un échantillon des inepties qui
apparaissent dans ce livre. Tout cela n’a pas empêché Da Vinci Code de devenir
un énorme succès de librairie aux Etats-Unis. Pourquoi? Dieu seul (ou la
déesse) le sait”.
Les bons papiers de Jean Madiran dans Présent de cette semaine
a-Dans Présent du 11 mars :
« Hélas ! » dit Chirac
« Les
excisions et les mariages forcés », maintenant Chirac les dénonce comme il
dénonçait naguère, en une formule restée célèbre, « le bruit et les odeurs ».
Le bruit et
les odeurs, c’était (et c’est toujours) fort dérangeant. Mais les excisions et
les mariages forcés, voilà qui est beaucoup plus grave. Et alors ?
Nous lisons
là les « propos » du Président, tenus mercredi à l’inauguration de
« Les violences dans nos écoles qui, hélas, se
développent actuellement », a noté le
Président. Il a bien dit hélas. C’est une parole beaucoup plus
contemplative qu’active ; plus apitoyée qu’interrogative. Comment
cela se faitil ? Comment se fait-il qu’après tant d’années
d’enseignement républicain, avec des budgets de plus en plus
pharaoniques,
Les violences qui se développent actuellement dans les
écoles de
Comme il l’occulte pour les « excisions », les «
mariages forcés », les « violences conjugales » (il en oublie : il devrait
nommer aussi la polygamie, violence contre la nature du mariage). Ces « actes
», dit le Président, « sont
marqués d’abord et avant tout par le mépris total de
la vie humaine ». Mais non ! D’abord et avant tout, ils sont marqués par le
fait d’être des mœurs d’importation. Ce n’est pas de la civilisation française
qu’est issue cette multiplication, récente en France, des excisions, des
mariages forcés, des violences conjugales. Il ne fallait ni donner ni laisser
la nationalité française aux importateurs de ces mœurs barbares. Là se trouve
la véritable responsabilité de
_
Avec
restreinte et généralisée sont devenues obligatoires,
ayant été promues au rang de composantes constitutives du principe de laïcité
nouvelle version. Cela était clairement annoncé dans l’exposé des motifs de la
loi du 15 mars
2004 « en application du principe de laïcité » : «
La réaffirmation du principe de laïcité à l’école (…) paraît aujourd’hui
indispensable. « L’école doit en effet être préservée afin d’y
assurer l’égalité des chances, l’égalité devant
l’acquisition des valeurs et du savoir, l’égalité
entre les filles et les garçons,
telle laïcité « recueille l’adhésion de toutes les
confessions et de tous les courants de pensée ». A cet égard aussi,
JEAN MADIRAN
b-Dans Présent du 15 mars
De Benoît XIV à Benoît XVI
Le chant grégorien
C’est Benoît XIV (quatorze), pape de 1740 à 1758, qui
inaugura la pratique moderne des encycliques pontificales. Dans une encyclique
de 1749, il parlait de la situation du chant grégorien comme on pourrait le
faire en 2006 : « Le chant grégorien est celui qui incite les âmes à
la dévotion et à la piété. C’est lui qui, s’il est exécuté comme
il convient dans les églises, est préféré à bon droit par les fidèles.
La principale raison qui fait que le peuple chrétien fréquente
plus souvent les églises des Réguliers [c’est-à-dire les églises monastiques] que les
églises des Séculiers [c’est-à-dire les églises paroissiales], c’est que
d’une part les moines le cultivent avec soin et s’en servent dans les offices,
et qu’au
contraire beaucoup de clercs le négligent ou l’exécutent
comme par acquit de conscience. » C’est
donc une constante dans le clergé séculier : beaucoup de curés de
paroisse s’imaginent que le chant grégorien n’est pas fait pour le
peuple des paroisses, malgré toutes les démonstrations contraires qui
ont été réalisées, au cours des siècles et encore aujourd’hui, au
prix d’un peu de bonne volonté et de persévérance. Mais aujourd’hui
nous subissons en outre, depuis une quarantaine d’années, ce
dévastateur « esprit du concile », récusé par Benoît XVI, qui
d’ailleurs a sur ce point contredit la sentence de Vatican II :
« L’Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant
propre de la liturgie romaine : c’est donc lui qui, dans les actions
liturgiques, doit occuper la première place. »
Malgré cette sentence solennelle, la situation du
chant grégorien a été supplémentairement aggravée par l’institution d’une messe
nouvelle à partir du 1er janvier 1970 : une messe que l’on peut dire « non
grégorienne ». Cette institution comportait deux graves aspects.
I. – La messe de Paul VI devenait obligatoire d’une
manière qui, indirectement d’abord, et ensuite très explicitement, frappait
d’un interdit total
erreur sans crédit auprès des acharnés de
l’interdiction : ils considèrent que les messes traditionnelles actuellement
autorisées ne sont rien de plus qu’une faveur gratuite, par une dispense
exceptionnelle de l’interdiction toujours en vigueur, nullement abolie ni
tombée en désuétude. Pour clarifier la situation, il faudrait reconnaître que
la messe traditionnelle n’a « jamais été valablement interdite », parce
qu’elle ne pourrait l’être : le reconnaître explicitement, et non plus
implicitement ou à voix basse. Quoi qu’il en soit, la tendance actuelle va,
comme l’on dit, dans le bon sens.
II. – Mais il ne faudrait pas que ce sentiment
d’amélioration fasse perdre de vue l’autre aspect : les malfaçons inhérentes à
la messe de Paul VI. Cette messe est valide, le Bref examen critique ne
le nie pas, elle est valide quand elle demeure exactement fidèle à son texte
initial, ce qui est loin d’être toujours le cas, étant donné qu’elle a été
voulue
de nature « évolutive », et alors la certitude de sa
validité vacille, s’amenuise, on hésite à en être sûr. En ce qui la concerne,
cet état de chose lamentable ne pourra pas rester éternellement en l’état. Ceux
qui maintiennent en la célébrant la messe traditionnelle subissent maintenant
de vives pressions visant à leur faire accepter en fait une sorte de
biritualisme : ils seront d’autant plus assurés de conserver la messe
traditionnelle qu’ils accepteront aussi de célébrer (ou concélébrer) la messe
nouvelle. En soi une pluralité des rites n’est pas contraire aux coutumes de
l’Eglise.
S’il s’agit d’une transition pour des prêtres de la
nouvelle messe qui veulent ainsi revenir en douceur à la messe traditionnelle,
pourquoi pas ce biritualisme-là ? Mais s’il s’agit – et il s’agit – de ceux qui
ont assumé la responsabilité historique de maintenir vivante
inverse du courant qui grandit dans l’Eglise en faveur
d’une restauration de la liturgie.
JEAN MADIRAN
c- Dans Présent du 16 mars
Un soi-disant « mouvement étudiant » ?
L’école de
a engendré l’anarchie
Poitiers donne, bien comptée, une indication
significative. Réunis en assemblée générale, les étudiants ont voté la
poursuite de leur grève. Ils l’ont votée à la forte majorité de
2 155 étudiants ou supposés tels. L’université de
Poitiers compte 24 000 étudiants.
Leur « majorité » de grévistes est inférieure à un sur
dix.
Par violence physique ou par intimidation, les «
assemblées générales » sont interdites à la plupart des opposants. C’est un
système hérité des grands ancêtres,
Moins de un sur dix ? Mais, chef de file des gros
médias, Le Monde énonce, éditorialement et doctement, qu’il s’agit de «
la jeunesse », que ce sont « les jeunes », et « les étudiants et les lycéens »
dans leur totalité, et même, tant qu’on y est, l’ensemble de « l’opinion ».
C’est une erreur ? C’est de la désinformation ? Disons plus simplement : c’est
une imposture pure et simple. Et c’est encore une autre imposture, mais du même
tonneau, quand Le Monde titre vicieusement : « Les présidents
d’université sont de plus en plus nombreux à demander une
suspension du CPE. »
Selon l’article lui-même du Monde ainsi titré,
on en comptait cinq en tout. Cinq ou même sept sur quatrevingt-
quatre universités. Le « médiateur » du Monde va
avoir du travail. A moins qu’il ne préfère le passer sous silence.
Ces présidents d’université donnent un remarquable
exemple civique. Ce n’est pas sur un simple projet qu’ils se prononcent
publiquement. C’est contre une loi votée par l’Assemblée nationale. Ils en
réclament l’annulation en s’appuyant sur leurs universités « bloquées »,
c’est-à-dire en utilisant la menace et le chantage. Celui de Nancy est plus
prudent. Il énonce sagement : « Il n’est pas dans mes attributions de
me prononcer sur une mesure gouvernementale [et législative] où
les universités ne sont impliquées ni dans son élaboration ni
dans sa mise en œuvre. » C’est en effet le moins que l’on puisse dire.
Mais, gros malin, c’est pour se mettre à l’abri, et pouvoir ainsi soutenir le
mouvement en
toute tranquillité, se portant publiquement garant
qu’il y a « une forte mobilisation », qu’« il ne s’agit pas d’un groupuscule
qui manipule une majorité », mais d’« étudiants responsables ». Le ministre de
l’Education nationale a faiblement fait observer que ces présidents
d’université « dépassent leurs compétences ». Vain propos, puisqu’il n’a pas
prononcé leur suspension immédiate, en attendant leur comparution devant les
instances disciplinaires ou judiciaires dont relève leur opposition subversive
à une loi de
Il n’y
a, il ne peut, il ne doit y avoir rien de supérieur aux lois de
Mais il faut comprendre le sens implicite de cette
doctrine. Rien de supérieur aux lois de
ne peut s’opposer au progrès, toutes finissent
normalement par s’incliner devant les évolutions inévitables, les aspirations
généreuses du socialisme, le cheminement vers l’égalité des chances, etc. En
gros, en bref, les lois de la
République s’imposent inexorablement à la droite,
seule la gauche peut passer outre ; la démocratie théorique et juridique, le
suffrage universel lui-même, et ses institutions légales, doivent laisser
passer leur maître.
L’école publique, l’école de
Notre époque en France est celle qui aura pu apprendre
à connaître, non plus dans les livres, mais dans la réalité, le visage
maintenant à peine masqué, le véritable visage de l’anarchie.
JEAN MADIRAN
« L’association e-enfance, dont l’objectif est de
protéger les enfants et les adolescents des risques liés aux nouvelles
technologies, a lancé lundi un site e-enfance.org afin d’aider les familles à
éviter les pièges d’internet. Outre les informations détaillées sur les risques
et les conseils aux enfants et adolescents, le site propose aux parents des
règles de sécurité pour les enfants en fonction de leur âge (moins de 8 ans,
les 8-12 ans et les plus de 12 ans), a indiqué Christine du Fretay, fondatrice
de l’association, lors de la présentation du site. L’association a annoncé
qu’elle
réalisera trois fois par an des tests comparatifs des
logiciels de contrôle parental. Les fournisseurs d’accès internet vont devoir
proposer à partir d’avril prochain gratuitement à leurs abonnés ces logiciels
de contrôle parental. Cette obligation fait suite à un accord conclu en
novembre 2005 entre le ministère de
mars 2006, soit avant l’application de cette mesure.
Selon le classement d’e-enfance, AOL, qui a toujours misé sur la sécurité,
figure sans surprise en première place, devant Wanadoo, Tele2,Club-internet,
Free, Noos, Alice, Neuf Telecom et Cegetel. E-enfance est une des associations
qui luttent pour garantir la sécurité des enfants et des adolescents sur
internet »
Dans Présent.
6- Réflexions sur l’Islam et l’islamisation
a-Conflit de cultures
Sous ce titre, Jeanna Smoits, dans Présent, fait de
bonnes reflexions…
« LES TURCS – nous
apprend un sondage sur un échantillon de 1 644 personnes réalisé à la demande
de l’Université du Bosphore et publié par un journal turc de gauche – manquent de
tolérance envers les homosexuels, les relations extraconjugales et
l’émancipation des femmes. 76 % des sondés déclarent ressentir une « gêne » en
présence d’homosexuels (ce qui correspond déjà à la définition européenne de
l’homophobie), 65 % se disent catégoriquement opposés aux relations hors
mariage et 71 % (femmes comprises…) pensent que « le devoir de la femme est de
servir son mari ». Bien plus que les différences de culture ou de religion, ce manque
d’esprit d’ouverture risque de gêner (mais sans doute pas trop) la marche
forcée de l’intégration de
Dans le langage européen, on
sait aussi ce que cela veut dire : les femmes au travail, la relativisation de
l’autorité paternelle, le démantèlement du rôle central du mariage et de la
famille stable dans la société, les « droits égaux » pour les couples gays,
lesbiens, bi et trans… et les citoyens sont priés d’aimer ça. A l’inverse
(quoique…) les Pays-Bas, derrière leur énergique ministre Rita Verdonk, ont mis
en place un système de tests et d’évaluations, entrés en vigueur mercredi, qui
ont pour but de filtrer les nouveaux immigrés d’origine non-« occidentale » et candidats
au mariage aux Pays-Bas, au regroupement familial ou à un poste de chef
religieux (les imams sont expressément visés). Leur connaissance minimale de la
langue néerlandaise, de la vie en société aux Pays-Bas et des « valeurs »
locales seront testées par téléphone, d’après un kit d’apprentissage que l’on
peut commander pour quelque 60 euros.
Ce kit comprend un DVD et un
livre de photos illustrant le mode de vie des Néerlandais. Avertissement : en
Hollande, l’homosexualité s’exprime librement, les femmes peuvent aller et venir
légèrement vêtues… A l’appui, des séquences éducatives : deux homos qui
s’embrassent à pleine bouche, une femme aux seins nus se ballade sur la plage…
C’est ce qu’il faut « approuver » pour avoir le droit d’entrer dans la société
la plus tolérante du monde, sauf pour la pudeur, les interdits religieux et les
exigences de la loi naturelle. Sachant que dans certains pays, la possession de
telles images
est punie par la loi, les
autorités néerlandaises peuvent fournir une version « châtiée » (c’est le terme
employé) du DVD, ce qui ne dispense évidemment pas le candidat d’être interrogé
sur ces points. Au-delà de l’astuce, il y a bel et bien une idéologie
libertaire qui participe davantage que l’immigration « allochtone » (comme disent
les Néerlandais) au suicide européen. On mesure ici tout ce qu’il y a de faux
et de faible dans les relations de nos pays apostats avec le monde islamique.
On a choisi de scandaliser ces peuples qui, au sein de leur fausse
religion, conservent plus ou
moins la part qui seule
pourrait nous rapprocher d’eux : le respect du Décalogue. Ce faisant, comment
récolter autre chose que le mépris ?
JEANNE
SMITS
Présent du Samedi 18 mars 2006
b-Le Saint Siège : les différences
entre l’Islam et Christianisme.
« Les profondes
différences entre le Christianisme et l’Islam ont été mise en évidence par Mgr
Walter Brandmüller, président du Comité pontifical pour les Sciences
historiques, lors d’une conférence qui s’est tenue mardi 13 décembre à
l’Université pontificale du Latran sur le thème : Christianisme et Islam,
hier et aujourd’hui.
« Une « laïcité » qui voudrait accuser
toutes les religions monothéistes de fondamentlaisme, ou qui exalterait le
dialogue en gommant les différences existantes – a déclaré Mgr Brandmuller -
voudrait oublier le conflit millenaire qui a opposé les deux communautés
religieuses ». Même s’il s’agit de deux religions monothéistes, « les différences entre Christianisme et
Islam sont nombreuses et fondamentales ». « Tout d’abord il existe une différence dans la conception de la
conversion et dans l’usage de la violence. Pour les chrétiens, la conversion
doit être volontaires et individuelle, obtenue principalement par le biais de
la prédication et de l’exemple. Pour les musulmans, en revanche, depuis le
début, à savoir lorsque Mahomet était encore en vie, la conversion a été imposé
par les armes ».
En outre, l’Islam, « à la différence du Christianisme, exprime un
projet global, à la fois religieux, culturel, social et politique » et
« s’est imposé par la force d’une
domination politique ». Il ne faut donc pas s’étonner du fait que « l’usage de la violence occupe une place
centrale dans la tradition musulmane, ainsi que le révèle le recours fréquent
au terme de djihad dans de très nombreux documents. Même si certains
chercheurs, surtout occidentaux, soutiennent que par djihad, on ne doit pas
entendre nécessairement la guerre (sainte) mais plutôt la lutte spirituelle,
l’effort intérieur, l’usage de ce terme dans la tradition musulmane, et l’usage
qui en est fait aujourd’hui, est
substantiellement univoque et indique la guerre faite au nom de Dieu pour défendre
l’Islam, guerre qui est une obligation pour l’ensemble des musulmans adultes de
sexe masculin ».
Qui soutient donc que
l’acceptation de djihad en tant que guerre sainte constitue une sorte de
déviation par rapport à la véritable tradition musulmane « ne dit pas la vérité et l’histoire démontre malheureusement que
la violence a caractérisé l’Islam depuis ses origines et que Mahomet lui-même a
organisé et conduit de manière systématique des razzias contre les tribus qui
ne voulaient pas se convertir et accepter sa domination, soumettant de cette
manière les tribus arabes l’une après l’autre ».
L’idée de la tolérance
religieuse exercée par le pouvoir islamique, dont certains milieux
intellectuels occidentaux se font le propagandistes, ne dispose pas, elle non
plus, de preuves historiques. « Dans
la réalités des faits, -explique Mgr Brandmuller, la situation était beaucoup moins idyllique. Les chrétiens et le juifs
pouvaient survivre seulement s’ils acceptaient la domination politique musulmane
et ce dans une situation, aggravée par l’obligation de payer des impôts
toujours plus lourds ».
Une autre différence entre le
Christianisme et l’Islam est celle qui concerne la conception de l’être humain.
« Dans la tradition musulmane, en
effet, le concept d’égalité de tous les êtres humains n’existe pas, pas plus
que celui de dignité de toute vie humaine. La shariah est basée sur une triple
inégalité : entre l’homme et la femme, entre le musulman et le non
musulman, entre l’homme libre et l’esclave. En substance, l’être humain de sexe
masculin est considéré comme pleinement titulaire de droits et de devoirs seulement
lorsqu’il appartient à la communauté musulmane. Celui qui se convertit à une
autre religion ou devient athée est par conséquent considéré comme une traite,
passible de la peine de mort ou, à tout le moins, de la perte de l’ensemble de
ses droits ».
« Correspondance
Européenne 28 février 2006, n° 144)
« Ce n’était pas facile d’être
chrétien ou juif en Algérie. Ça va devenir pire encore »
« Etre non-musulman dans l’Algérie de Bouteflika
n’est pas une sinécure. Mais il y avait, jusquelà, une sorte de flou législatif
qui permettait aux chrétiens et aux (quelques) juifs de passer entre les
gouttes. Cela va changer : la pratique des « cultes étrangers » sera désormais
strictement réglementée. Le Conseil des ministres algériens a adopté un projet
d’ordonnance fixant les règles d’exercice des cultes autres que musulman. Par
souci, comme l’explique Alger,
de combler le vide juridique que nous évoquions plus
haut quant « au cadre d’exercice des activités ou manifestations religieuses
autres que musulmanes ».
Cette mesure, très répressive, vise à endiguer la
vague d’évangélisation très importante de
clarifie ainsi les conditions d’exercice du
christianisme et du judaïsme notamment pour
éviter d’éventuels dérapages. » Pour que les choses
soient claires, le législateur rappelle d’entrée de jeu qu’en Algérie « l’islam
est religion d’Etat ». Et qu’il convient de « mettre un terme aux activités
anarchiques d’associations et de personnes dans ce domaine ainsi qu’aux
entreprises de prosélytisme menées à l’endroit de musulmans en Algérie ».
Dans le même temps, car Alger n’en est pas à une
hypocrisie près, on souligne que le peuple algérien – interdit de conversion
donc – est « fidèle à ses traditions et attaché au dialogue fécond entre les
religions et les civilisations ». Un dialogue qui est un monologue. Et, qui
plus est, un monologue désormais officiellement répressif. Rappelons que la
conversion d’un musulman à une autre religion que l’islam est sévèrement
condamné (et jusqu’à la peine de mort) par la charia. C’est la raison pour
laquelle on saluera le courage de ces centaines de Kabyles qui, depuis des
années et
dans des conditions de clandestinité risquée,
embrassent la foi du Christ. L’ancienne Afrique du Nord, qui résista par les
armes plus d’un siècle à l’invasion arabo-musulmane, était une terre
chrétienne. Au prix de nouveaux martyrs,
elle tend à le redevenir. Et ce n’est sans doute pas –
et tout au contraire – une loi islamique (voire islamiste) répressive qui
découragera ces Algériens qui ont choisi de retrouver la vérité.
ALAIN SANDERS