Les Nouvelles
de
Chrétienté


n° 64

Le 30 septembre 2006

 

L’islamisation de la France

 

A- Jean Madiran, dans Présent de mercredi, jeudi, vendredi de cette semaine , fait d’intéressantes remarques sur l’islamisation de la France. Un drame…

B-Je les ferai suivre d’ une présentation du livre d’ Alcader dont je recommande vivement la lecture: « Le vrai visage de l’Islam »

A- Remarque de Jean Madiran sur l’islamisation de la France.

 

L’islam en Europe

On est passé de la présence massive

à l’implantation institutionnelle

 

Lundi matin à Castel gandolfo, Benoît XVI a reçu les ambassadeurs du monde musulman. A cette occasion le cardinal Etchegaray,bien connu des Français, président émérite du Conseil pontifical Justice et Paix, a fait pour La Croix du même jour une déclaration où l’on peut lire :« Ce qui me frappe, c’est de constater qu’en Europe occidentale ne suffit plus de réfléchir sur la présence de plus en plus massive de musulmans, mais sur l’implantation institutionnelle de l’islam dans notre société. »

 

La « présence massive » n’était pas un bien. Quand elle évolue en implantation institutionnelle », le mal s’aggrave.

Il y avait déjà cette croissante et massive présence de populations,en majorité musulmanes, légalement ou illégalement entrées en France. C’est un grand malheur : nous ne pouvons les loger, les nourrir, les soigner, les instruire tous qu’au détriment des Français les plus pauvres. Et, même ainsi, on finit par ne plus y arriver. Cette situation ne semble pas inquiéter le cardinal Etchegaray ni d’ailleurs le cardinal Poupard, et on le comprend,ils ont des responsabilités spirituelles, ils ne portent pas la responsabilité de cette situation temporelle.

 

Ils ne paraissent pas non plus, et pour la même raison, s’inquiéter de l’implantation institutionnelle de l’islam en Europe. Du moins ils ne s’abusent pas, ils ne s’aveuglent pas, ils la désignent et ils la nomment: « implantation institutionnelle ». C’est-à-dire : islamisation. Le mot est moins savant, il est mieux compris, il fait peur, la censure médiatique le récuse et le supprime comme étant « islamophobe». Mais quand la présence massive devient implantation institutionnelle,c’est bien d’une islamisation qu’il s’agit.

 

On ne voit pas comment le « dialogue inter-religieux » pourrait apporter un remède à cette islamisation,ni même la freiner ou y faire obstacle (si ce n’est d’une manière hypothétique et très lointaine). Même si le dialogue progressait, ce qui n’est pas le cas, il ne résoudrait pas de façon prochaine les problèmes quasiment insolubles créés par tolérance dont jouissent en Europe la « présence de plus en plus massive» et l’« implantation institutionnelle».

 

Lundi, à la rencontre de Castel gandolfo,le cardinal Poupard a salué« les représentants hautement qualifiés des nations qui m’entourent», c’est-à-dire des nations musulmanes.

On n’imagine pas que nations européennes puissent semblablement,par des représentants qualifiés, participer à une rencontre inter-religieuse : d’une part les Etats européens se veulent religieusement« neutres », d’autre part leur « incompétence  religieuse » a été décrétée (paraît-par Vatican II. Seuls les Etats musulmans conservent donc en fait une compétence religieuse. Le dialogue inter-religieux espère-t-il leur retirer ?

 

 

Benoît XVI a rappelé une fois de plus que « le respect et le dialogue requièrent la réciprocité dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne les libertés fondamentales ». Cette réciprocité, l’islam s’obstine à la refuser dans la plupart des Etats où il est dominant.Le Maroc et la Tunisie sont une heureuse exception, à la suite de circonstances historiques qui leur sont particulières. Mais les autres Etats musulmans n’esquissent même pas une vague promesse de réciprocité à venir.

 

Pour toutes ces raisons, les Etats d’Europe, face à l’islamisation, ne peuvent pas se défausser valablement de leurs responsabilités sur les incertitudes et les impasses actuelles du dialogue inter-religieux.

JEAN MADIRAN (Présent du 27 septembre 2006)

 

 

 

 

Le signal de Montpellier

Pas de fonds publics pour les mosquées !

Le tribunal administratif de Montpellier, au nom de la loi laïque de 1905, annule une délibération du conseil municipal qui en 2002 avait accordé un financement à la construction

d’une mosquée.

 

 

 La municipalité socialiste de Montpellier avait, le 28 janvier 2002, décidé de financer la construction d’« une salle polyvalente à caractère associatif et à vocation de réunions ». Le tribunal administratif a cassé la décision, comme contraire à l’article 2 de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »

 

Il existe on ne sait combien de municipalités qui tournent la loi en finançant les parties dites culturelles d’un édifice qui sera en réalité à usage cultuel. C’est ce qu’avait fait la municipalité de Montpellier. Mais le tribunal n’a pas été dupe de la tricherie. Il a observé que l’édifice était destiné à l’usage exclusif d’une association de Franco-Marocains

et avait « pour vocation de constituer une mosquée ».

 

Le jugement de Montpellier n’est pas encore définitif. En outre, s’agissant de l’islam, la distinction entre le « cultuel » et le « culturel » relève davantage de l’arbitraire que de l’évidence. Il semble plutôt que le « culturel » ne soit pas, pour

des musulmans, séparable du cultuel », et qu’il soit artificiel de prétendre appliquer cette distinction d’origine chrétienne aux réalités islamiques. De toute façon il s’agit de mœurs religieuses importées, ce qui pose la question : est-il donc souhaitable qu’elles soient institutionnalisées chez nous ? On va peut-être entendre : « C’est une

chance pour la France. » Nous connaissons déjà cette trompeuse chanson.

Que la loi de 1905 soit dans l’immédiat utilisée contre l’islamisation du paysage français, tant mieux.

Mais ce n’est là qu’une protection très précaire.

 

D’ailleurs Nicolas Sarkozy a institué la commission Marchandon pour qu’elle conclue à la nécessité de modifier la loi en faveur du culte musulman. Et justement la commission a conclu comme il le fallait.

 

Pour sa part le chef du « bureau des cultes au ministère de l’intérieur » Didier Leschi a bien compris le signal de Montpellier venu rappeler que, légalement, « on ne peut pas financer la construction de lieux de culte ». Mais au lieu d’en conclure qu’en conséquence on ne financera pas la construction de mosquées, il en conclut qu’il faut « modifier le cadre juridique existant ». Une telle laïcité républicaine risque de ne pas résister longtemps aux pressions de l’islamisation.

 

 

L’entretien ou la réfection de monuments du culte catholique peut bénéficier de fonds publics au titre des monuments historiques et de la protection et mise en valeur du patrimoine français. Les mosquées n’appartiennent pas à ce patrimoine et relèvent plutôt de son altération.

 

L’idée fausse est de prétendre appliquer un traitement identique à toutes les religions, alors qu’elles sont différentes et qu’en toute justice elles doivent être traitées différemment. La laïcité républicaine est conduite à accorder à l’islam tout

ce qu’elle accorde au catholicisme ; et elle se sent contrainte de supprimer au catholicisme ce qu’elle veut refuser à l’islam, en vertu du principe erroné de l’égalité des religions. Cette égalité arbitraire est sans doute une attitude courtoise, voire méthodologique, dans le dialogue interreligieux. Il en va autrement dans la gestion du bien commun

temporel d’une patrie.

JEAN MADIRAN (Présent du 28 septembre)

 

 

L’islam tel qu’on le voit

L’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe 56 Etats musulmans, persiste dans l’arrogance : mardi 26 septembre, elle exige à nouveau des excuses de Benoît XVI.

 

 

 

Faudrait-il eux aussi les prendre pour des « islamistes », des « extrémistes », des « intégristes », à ne pas confondre ni amalgamer avec l’« islam » authentique ? Ce sont les ministres des affaires étrangères des 56 Etats musulmans de l’OCI, réunis à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Mardi dernier, ils ont réitéré leurs exigences, ils réclament que Benoît XVI présente des excuses et qu’il retire ou corrige son discours du 12 septembre sur l’islam et la raison.

 

 

Quatorze jours après, les ambassadeurs des Etats musulmans auprès du Vatican n’ont pas encore trouvé le moyen de transmettre à leurs gouvernements la substance exacte et l’exacte portée du discours de Benoît XVI.

Cette incapacité, est-ce de l’islamisme, de l’extrémisme, de l’intégrisme, à ne pas amalgamer ni confondre avec

 l’islam ?

Ou bien est-ce l’islam tel qu’on le voit ?

 

On le voit déclarer insupportable que puisse s’énoncer une critique doctrinale à son égard. Même si l’on interprète les analyses faites dans le discours de Benoît XVI comme comportant une critique de l’islam, il ne s’agit point d’une déclaration de guerre ou d’une invective, mais d’une critique théologique concernant les rapports théoriques entre la croyance et la raison.

Et c’est cela que l’islam ne veut pas supporter.

 

 

Le pape Benoît XVI, dans son discours du 12 septembre, a exprimé [une partie de] ce qu’a toujours été la pensée catholique sur l’islam. Si erreur il y a, c’est une erreur théologique, relevant d’une réfutation également théologique. Mais non : voici des musulmans qui prétendent censurer le discours religieux du Pape, ils exigent de lui qu’il corrige

ou bien qu’il retire ses propos. Ce ne sont pas des « extrémistes », ce ne sont pas des « islamistes » qui énoncent

une telle prétention. Ce sont les 56 Etats musulmans de l’OCI. C’est l’islam tel qu’il se parle. L’islam « modéré » ?

 

Le dialogue « interreligieux » avec l’islam est dans une impasse. Ce dialogue, entrepris sous le patronage de la « déclaration » conciliaire Nostra aetate, et activé surtout depuis l’an 2000, ne trouve pas d’interlocuteurs musulmans qui soient religieusement représentatifs. C’est probablement parce qu’il n’y en a pas en dehors des pouvoirs politiques

des Etats musulmans. En février dernier, Benoît XVI a supprimé le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, qui a été en quelque sorte absorbé par le Conseil pontifical pour la culture. Mgr Michael Fitzgerald, qui était l’animateur du dialogue pontifical avec l’islam, a été envoyé en disgrâce dans une nonciature en Egypte auprès de la Ligue arabe. La bonne volonté vaticane semble avoir ainsi voulu prendre acte du fait qu’elle ne rencontrait dans le monde islamique aucune réciprocité.

Modéré ou pas, l’islam est ce qu’il est.

 

 

L’ayant trouvé dans Le Point de cette semaine, Alain Sanders me communique un intéressant propos de José Maria Aznar : « Je n’ai jamais entendu un musulman présenter ses excuses pour avoir occupé l’Espagne pendant huit siècles… Pour quelle raison devons- nous toujours demander pardon et eux jamais ? »

C’est sans doute que les précautions temporelles à prendre devant l’islam ne sont pas seulement de nature

dialoguante et verbale.

 

JEAN MADIRAN (Présent du Vendredi 29 septembre 2006)

 

 

B- Présentation du livre de M Alcader : le vrai visage de l’islam.

 

CIVITAS, lors de sa session d’ét 2006,  réuni sur le thème « la Chrétienté, unique réponse à l’Islam », avait invité parmi ses intervenants Jean-Michel Alcader, auteur du livre  : « Le vrai visage de l’Islam ». Civitas vient de mettre sur son site une interview avec  lui. Elle est écrite  par Jean-Marie LAGARDE en date du 01-08-2006 

Il est intéressant de la lire.

 

D’origine arabo-musulmane,  licencié d'Etat en théologie de l'Institut Pontifical du Caire, spécialiste des questions de civilisation et de linguistique arabes et président de l'association Kyrollos qui vient en aide aux Coptes d'Egypte, Monsieur ALCADER apporte un éclairage nouveau autant que fondamental à l'ensemble des question sur l’Islam. Il récuse l'apport moral de cette religion, condamne son matérialisme et fustige son agressif prosélytisme.

 

Son expérience de plusieurs années en terre d'islam lui permet de présenter des éléments objectifs corroborés par des témoignages vécus. Sa maîtrise de la langue arabe lui donne encore d'avoir accès aux subtilités linguistiques indispensables à une véritable compréhension de la doctrine islamique. L’interview de Monsieur ALCADER que nous publions ci-dessous ne pourra qu’inciter nos lecteurs à approfondir ce sujet fondamental.

 

En quelques mots, pouvez-vous vous présenter ?

 

  Je vous renverrai ici simplement à l'avant-propos de mon livre :

 

« D'origine arabo-musulmane du côté de mon père c’est toujours avec beaucoup de plaisir que je côtoie ma famille et nombre de mes amis musulmans. Pourtant, j’ai eu l’immense grâce de connaître dès ma jeunesse, « grâce à Dieu » (« el Hamdulillah » dit-on en arabe), le mystère insondable de l’amour du Christ, à travers une éducation chrétienne authentique au sein de l'Eglise catholique. De par mon origine, le désir d'annoncer l'Evangile auprès des musulmans émergea au fur et à mesure des années.

 

Si mes paroles, au cours de cette étude, paraissent dures à l’égard de l’islam, que les musulmans sachent qu’elles n’enlèvent rien au respect que je leur porte. Il s’agit ici, en effet, de juger des idées, ainsi qu’il est de mon devoir, et non des personnes, que je me dois de respecter. Mais si toute personne est digne de respect, ainsi que nous l’enseigne notre bien-aimé Seigneur et Maître Jésus-Christ, la vérité doit être dite car, comme Il le déclare encore, « elle rend libre  » (Jn 8, 32). »

 

« Le vrai Visage de l'islam » est le titre de votre ouvrage, qu'avez-vous voulu dire ?

 

Déjà plus de quatorze siècles que l’islam existe et se maintient, perdure et même persiste, et se répand encore. N’est-il pas temps, enfin, qu’il soit mis à jour, dans ses principes, ses finalités, et sa raison même d’exister ? N’est-il pas temps de cesser de se « voiler la face » sur ses réalités ? N’est-il pas plus que temps, finalement, au-delà de polémiques médiatisées comme le port du voile ou non à l’école, davantage de percer le « voile de son mystère » que ces mêmes médias sont chargés de maintenir, bref, d'en découvrir son « vrai visage »  ?

 

Mais pour comprendre un phénomène et ses raisons d’être et même d’exister, encore faut-il en avoir les clefs de lecture, soit encore les pièces maîtresses qui permettent d’analyser ses principes existentiels et de saisir, de l’intérieur, ses mécanismes. L'on nous parle en effet souvent de l'islam dans les conversations privées et sans cesse dans nos médias avec moult détails futiles ou inutiles, mais sans nous permettre de le connaître jamais vraiment... « Le vrai Visage de l'islam" constitue une synthèse qui permet désormais à chacun de posséder les clefs nécessaires à une compréhension profonde de l’islam, de ses origines comme de sa doctrine, de ses principes comme de leur prolongement dans la vie sociale, de sa finalité comme de ses desseins expansionnistes, bref, de ses raisons d’être et de perdurer. Je présente en effet dans mon ouvrage différentes analyses corroborées par nombre de citations du Coran, textes d'auteurs ou exemples tirés de témoignages personnels.

 

Quelles sont ces clés de compréhension de l'islam ?

 

Ces clefs sont au nombre de trois :

 

La première : historique. L’étude des origines de l’islam permet de remonter à sa genèse et prépare ainsi l’esprit à la compréhension de sa doctrine et de ses principes fondateurs.

 

La deuxième : doctrinale. Elle permet, après la mise à jour de ses origines et à partir de ses principes fondateurs, de comprendre son mécanisme vital, sa doctrine, sa « foi ».

 

La troisième : politique. Incontournable de par le fait que l’islam est un système politico-religieux, elle donne un éclairage essentiel sur le phénomène actuel de sa croissance et de son développement.

 

C’est seulement par la mise en commun, ordonnée, de ces trois analyses que je développe dans mon livre que l’islam peut véritablement être compris et son « mystère » ainsi dévoilé.

 

Pouvez-vous préciser ?

Dans une première partie de mon ouvrage je soulève la question très décriée aujourd'hui des origines de l'islam et, plus particulièrement, celle de savoir s'il constitue réellement, ainsi que le prétendent ses fidèles, une « religion nouvelle » :

 

« L’islam a-t-il constitué au moment de sa naissance, ainsi que le prétendent les musulmans, une « religion nouvelle » apportant, par conséquent, une « révélation nouvelle » ? Est-il original, en ce sens qu’il apporte un message nouveau au monde, complémentaire du judaïsme et du christianisme et clôturant la révélation divine, ainsi qu’il le dit de lui-même ?

 

C’est bien sûr ce que soutiennent nos frères musulmans : l’islam se présente en effet depuis ses origines comme une religion monothéiste, c'est à dire qui ne reconnaît qu'un seul Dieu, qui clôt les deux précédentes (le judaïsme et le christianisme) en les complétant et les dépassant, mais également détentrice d'une nouveauté radicale. Elle se veut donc religion nouvelle (l’islam), gratifiée d'une révélation nouvelle (le « message » mahométan) transcrite dans un nouveau « livre saint » (le Coran) par un nouveau « prophète » (Mahomet) s'adressant à de nouveaux fidèles (les musulmans) dans un nouveau contexte géographique (La Mecque et le désert sub-arabique), en une ère nouvelle (l’hégire), etc.

 

L’analyse historique, l’exégèse coranique et l’étude des sources nous permettront désormais d’y voir un peu plus clair sur cet a priori musulman ».

 

Pour traiter de ces questions, je présente en premier lieu une analyse historique et montre la désormais quasi certaine origine judéo-chrétienne et plus précisément judéo-nazaréenne (ébionite) de cette religion. Puis, après avoir présenté un ensemble de traditions et rites musulmans issus du corpus judéo-chrétien, je donne pour confirmation des origines bibliques du Coran et de toute la tradition musulmane, un témoignage personnel vécu lors de ses périples en pays arabes.

 

Alors que je passais quelques jours chez une famille algérienne musulmane amie, Mona, l’une des jeunes filles, qui recherchait honnêtement la « vérité », fut un jour étonnée par mes paroles concernant Jésus et la doctrine chrétienne. Je lui expliquai également la présence dans la bible des prophètes qu’elle vénérait, des patriarches, de la Vierge etc. Je lui apportai une Bible qu’elle commença à feuilleter en ma présence. Elle ne cessa dès lors de s’y intéresser et, durant les trois derniers jours de mon séjour en Algérie, elle en avait déjà lu les trois cents premières pages ! Quand je la revis l’année suivante, elle l’avait lue entièrement !

 

Si Mona fut bouleversée par cette découverte biblique c’était que, m’a-t-elle confié :

 

« J’y ai retrouvé les racines de ma religion musulmane. Tout y est et rien n’y manque : d'Adam à Noé comme d’Abraham à Jésus en passant par les rites et les traditions ! Mais plus clair et plus détaillé ».

 

Son témoignage résonnait comme si la Bible était le « texte originel du Coran »...

 

Votre maîtrise de la langue arabe apporte-elle un « plus » à ces analyses ?

 

Naturellement. Pour permettre à chacun d'accéder à la compréhension de l'islam, je présente différentes analyses de la terminologie arabe, tel lors de ce passage :

 

Contrairement à ce que l'on entend désormais trop souvent, « islam »  ne signifie pas « paix » mais bien « soumission ».

 

« Mais alors que le terme « islam » signifie « soumission » (du verbe « aslama » : « livrer à » « soumettre »), l’on cherche aujourd’hui à imposer, par un double rapprochement, de sens et de terme, qu’il veut dire « paix » (de « salem »). L’on ne saurait faire contresens grammatical plus grossier ! » (...).

 

Quant au terme de « musulman », en arabe « mouslim », il est construit à partir de la même racine que « aslama » et « islam » (s-l-m), les racines des mots arabes étant toujours composées de trois consonnes ordonnées. Le préfixe « mou » est alors ajouté pour désigner la personne qui fait l’action : le « mouslim », (le musulman) est donc par définition « celui qui est soumis ».

 

Mais en quoi consiste finalement cette soumission ?

 

C’est également ce que je développe dans une partie de mon ouvrage où je m’applique à montrer l’enfermement du fidèle musulman dans le cercle de la soumission. Et de citer à ce propos quelques exemples :

 

Plusieurs musulmans eux-mêmes m’ont confié leur peur viscérale de lire le Coran, tellement ils craignent la condamnation divine. Je me souviens, par exemple, de cette femme musulmane iranienne qui, alors que nous étudiions ensemble le Coran, devait régulièrement s’arrêter et, comme prise d’une panique contenue me disait :

 

« Changeons de passage, car celui-ci me fait peur ! »

Et elle m’expliquait alors combien elle avait peur lorsqu’elle lisait les foudres qu’Allah déversait sur les infidèles et sa crainte, par conséquent, de devenir elle-même infidèle.

 

Ou encore ce jeune maghrébin rencontré au hasard d’un voyage au Maroc et qui me confiait, se sachant condamné par la médecine, sa perplexité devant la peur qu’il avait d’Allah :

 

« Comment se fait-il, m’avoua-t-il, que nous, les musulmans, nous ayons si peur de Dieu (et moi-même j’en ai très peur), alors que vous, les chrétiens, vous n’en ayez pas peur ? »

 

Cette question, que beaucoup de musulmans se posent m’avait, je l’avoue, profondément ému, tant je sentis le désarroi de cette âme désireuse de paix intérieure. Il semblait en quête de l’Amour divin, et comme cherchant désespérément à se débarrasser de cet ennemi, invisible mais ô combien présent et oppressant, de la peur de son Dieu. Il avait en effet perçu chez les chrétiens un Dieu d’Amour dont son âme, avant de rejoindre le Père éternel, était assoiffée ».

 

Pouvez-vous nous présenter succinctement la clé doctrinale ?

 

Après avoir abordé la question des origines judéo-chrétiennes de l'islam, je m'attache à en découvrir la véritable identité en en exposant son principe fondateur exprimé dans sa « profession de foi » :

 

Comme toute religion, l’islam exprime sa foi à travers des prières, et spécialement à travers une « profession de foi » appelée en arabe « chahada », de la racine « ch-h-d » qui signifie « témoigner ». Celle-ci, telle la profession de foi catholique appelée « Credo », résume en quelques mots la foi musulmane. Contrairement à la profession de foi catholique au contenu développé, la profession de foi musulmane ne comporte qu’une courte phrase, composée de deux parties.

 

La proclamation de la chahada est encore aujourd’hui le signe de la « soumission » à Allah et elle représente, à elle seule, le signe de l’appartenance à l’islam. Pour être musulman il faut, et il suffit, en effet, de la prononcer une seule fois devant deux témoins. Elle constitue encore le cœur de la foi d’un musulman qui doit la répéter cinq fois à chacune des cinq prières quotidiennes ».

 

La chahada s'oppose à la Trinité professée par le christianisme. Là est la raison essentielle de la difficulté de conversion des musulmans au christianisme. Je cite à ce propos un exemple parlant :

 

Chose étrange, providentielle, une confirmation me vint par l’intermédiaire d’un ami musulman algérien. Celui-ci, inquiet, me raconta en effet un jour le rêve qu’il venait de faire la veille, à la suite d’une tentative de ma part de l’éveiller à la vérité de l’Evangile. Il me confia donc qu’il avait fait un terrible cauchemar : cette nuit là, il s’était senti comme réellement « emprisonné dans une armure ». Durant plusieurs heures, m’affirma-t-il, il resta ainsi entre le rêve et la réalité, effrayé, se débattant mais ne pouvant, malgré ses efforts, se dégager de cette armure qui l’emprisonnait. Je compris alors, par la grâce de Dieu, le sens de ce cauchemar et le lui expliquai :

 

« Cette armure représente le système islamique qui t’emprisonne : bloqué dans ton être comme dans une armure par les paroles du Coran, tu es empêché d'accueillir le mystère de la Trinité, de revenir à la Vérité évangélique, et de bénéficier ainsi de la grâce de la Rédemption. C’est pour cette raison que tu n’as pu, jusqu’à aujourd’hui, et malgré les nombreux échanges que nous avons eus ensemble, prendre la véritable mesure des paroles évangéliques que je t’ai communiquées ».

 

Cette interprétation de son rêve le bouleversa et il en reconnut de suite l’authenticité. Il fut de fait, m’avoua-t-il quelques jours plus tard, instantanément apaisé après cette explication. Il fait, depuis lors, un chemin étonnant vers la recherche de la Vérité et bénéficie parfois, à cette intention, de grâces spirituelles exceptionnelles qui l’aident  à poursuivre sa route.

 

Quelles sont finalement les conséquences de ces principes ?

 

Les pressions et persécutions dont sont victimes les chrétiens et les non-musulmans en terre d’islam sont la conséquence directe de la doctrine d’opposition de cette religion au christianisme. J'en présente dans mon ouvrage un panorama agrémenté de témoignages. Voici un court extrait de ce lourd réquisitoire :

 

« Les résultats de l’enquête commandée par sa Sainteté, le Pape Jean-Paul II, pour établir un bilan des martyrs chrétiens du XXème siècle, et édités en langue française sous le titre « Ils sont morts pour leur Foi », (éd. Plon),  est on ne peut plus parlante.

 

Les millions de martyrs de ces dernières décennies sont pour la plupart victimes du communisme et de l’islam. Jamais, depuis l’époque des catacombes, les chrétiens n’avaient été autant persécutés que pendant le XXème siècle ! Les zones les plus touchées par la persécution musulmane, et pourtant pratiquement ignorées de l’Occident, se situent sur le continent asiatique, territoires de plus en plus envahis par l’islam : le Pakistan, l’Inde (à très forte proportion de musulman), le Sri Lanka ou encore et plus vastement l’Indonésie, se retrouvent donc en tête de la persécution islamique mondiale. Ensuite viennent les pays arabes du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord.

 

Le Pakistan par exemple, Etat créé spécialement en 1947 à partir de l’Etat indien pour ne dépendre que de la loi islamique, la charia, persécute la petite minorité chrétienne. L’été 2001, plusieurs chrétiens occidentaux furent arrêtés sur ce territoire pour avoir apporté des bibles, et condamnés à mort sous prétexte « d’espionnage ». Ce n’est que l’alerte internationale qui leur évita de subir la sentence prononcée contre eux. Voyez-vous en Occident des musulmans condamnés à mort pour avoir fait circuler des Coran, livre pourtant autrement dangereux et subversif que la Sainte Bible ? 

 

Plusieurs pays d’Afrique, plus spécialement le Soudan et le Nigeria, pour ne citer que les plus persécuteurs, pays à proportion de chrétiens avoisinant la moitié de leur population totale, ont vu à eux seuls disparaître sous le joug de la persécution plusieurs millions de personnes en une décennie... Soit autant que la seconde guerre mondiale ! Et le monde comme les grands médias se taisent ! ! !... Effroyable conspiration du silence qui, pour cause d’intérêts sordides ou de simple lâcheté, laisse perpétrer de tels génocides !

 

Et l’on n’en finirait pas de citer, de par le monde, les pays écrasés sous le joug de l’islam.

 

Peut-on envisager l'avenir européen avec une population obéissant à ces règles ?

 

La politique de l'autruche n'a jamais amené que des déconvenues... Il faut avoir en premier lieu bien à l'esprit, ainsi que je le montre à la suite de nombreux autres auteurs trop souvent écartés des grands médias, les principes conquérants et les desseins expansionnistes de cette religion. Et ceux-ci ne sont pas sans danger ! La quasi-impossibilité de l'islam de s'intégrer dans des sociétés qui sont étrangères à ses principes, c'est à dire dans des sociétés non régies ou influencées par la charia (la loi islamique), est malheureusement une conséquence inéluctable de ces principes que les faits ne font que confirmer. Les réalités de violence que véhiculent cette idéologie, et dores et déjà bien visibles dans nos propres cités, nos écoles, etc., devraient d'ailleurs au moins nous alerter. La Turquie, pays à 99% de musulmans, n'échappe pas, quoi qu'on en dise, à cette règle. Les principes discriminatoires envers les communautés non-chrétiennes ou non-croyantes y sont d'ailleurs en son sein les mêmes qu'en n'importe quel autre pays musulman !

 

Les différentes analyses exposées dans mon ouvrage donnent encore les raisons de ces graves difficultés et en expliquent le processus.

 

Doit-on s'alarmer de cette réalité ?

 

La réponse à cette question est la conséquence directe de la précédente. Il me semble tout d'abord qu'il faille prendre la mesure de ces "réalités", ainsi que le suggère votre question. Il serait encore illusoire, dans cette mesure, de croire en un avenir idyllique de paix et de concorde avec nos frères musulmans. Il ne me semble pas, en effet, n'en déplaise aux éternels utopistes qui caressent indéfiniment le rêve d'un islam par essence tolérant, que l'avenir soit prometteur de paix ou d'harmonie entre l'islam et les communautés issues d'autres cultures.

 

Pensez-vous à la censure et aux mesures coercitives dont vous pourriez être l'objet ?

Cette question est importante dans la mesure où elle révèle déjà par elle-même le caractère de fragilité de la liberté telle que vécue en notre pays. Chacun sait en effet que cette liberté est aujourd'hui toute "relative" et que les vérités qui dérangent font le plus souvent l'objet de censure d'abord indirecte. Il est un fait avéré que de tels sujets sont très "contrôlés" et même "surveillés" de près et que leurs auteurs, s'ils ne rentrent pas dans le cadre de la "pensée unique", peuvent subir des pressions ou être même traînés en justice ! Mais il me semble pourtant qu'il vaille la peine de combattre pour la vérité comme pour sa Foi, au risque d'être victime de discrimination sociale, politique ou même religieuse.

 

Pourquoi l'Occident réagit-il si peu face à ces discriminations ou persécutions ?

 

Dans l’analyse socio-politique qui constitue la dernière partie de mon ouvrage, je dénonce encore la faiblesse de l’Occident, voire sa lâcheté, pire sa trahison et sa volonté hégémonique mondiale : 

 

(...) Les pétrodollars rentrent par milliards dans les comptes en banque personnels de ces Messieurs lors des transactions politico-islamiques, c’est-à-dire lorsqu’ils vendent nos terres à l’islam via les pays arabes ! Et comme le faisait remarquer avec un humour acerbe un représentant politique français en visite au Liban, en constatant que sur chaque billet de banque américain est transcrite cette maxime :

 

« In God we trust », ce qui signifie : « En Dieu nous avons mi notre foi »,

 

qu’il serait plus conforme que les « responsables » américains écrivent :

 

« In Gold we trust », c’est-à-dire : « dans l’Or nous avons mis notre foi » !

 

Et le même homme politique d’ajouter que désormais, après qu’ils aient annexé l’Irak, ils devraient même écrire :

 

« In Oil we trust », ce qui veut dire : « Dans le Pétrole nous avons mis notre foi »...

 

Cette note d’humour ne saurait malheureusement cacher la triste réalité qui apparaît derrière la course aux pétrodollars...

 

Votre livre a-t-il un écho favorable après sa parution toute récente ?

 

Je suis heureux de constater que ceux qui l'ont déjà lu sont, pour le moment, unanimes à reconnaître qu'il constitue un éclairage significatif quant à l'idéologie musulmane. Un conférencier de l'islam me confiait par exemple ces jours-ci au téléphone combien, malgré l'expérience cognitive qu'il avait de cette religion, il n'avait encore jamais perçu avec une telle acuité sa doctrine. Plusieurs musulmans convertis m'ont encore confié leur découverte profonde de la religion dans laquelle ils avaient pourtant si longtemps été plongés ! Comme si, finalement ils n'avaient, en tant que musulmans, jamais pu relier l'une à l'autre les nombreuses pièces du puzzle qu'ils possédaient... Comme si, encore, certaines clés de compréhension leur manquaient !

 

Un prêtre nous écrivait quant à lui après la lecture de ce livre :

 

« Si j'avais les moyens, j'enverrai ce livre à tous les évêques de France ! »

 

J'ajouterai simplement, pour ajouter une note d'humour :

 

« Mais qu'en feraient-il ?... »

 

Nous ne pouvons que vous encourager à vous procurer le livre de M. Alcader, « Le vrai visage de l'Islam », en vente auprès de l'Association Kyrollos, 98 bis rue Saint Pierre, 49430 Durtal (l' exemplaire 20 € + 3,50 € de port).