:
Les Nouvelles
de
Chrétienté
n° 71
« La personne humaine,
Au cœur de la paix »
C’est le message
de Benoît XVI pour la prochaine journée mondiale de
1. AU DÉBUT DE
La personne humaine et la paix: don et tâche
2.
En même temps, il est appelé, par grâce,
à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de foi et d'amour
que nul autre ne peut donner à sa place(1). C'est dans cette admirable perspective que se comprend la tâche
confiée à l'être humain de parvenir lui-même à une maturation de sa capacité
d'aimer et de faire progresser le monde, en le renouvelant dans la justice et
dans la paix. Dans une synthèse saisissante, saint Augustin enseigne: « Dieu,
qui nous a créés sans nous, n'a pas voulu nous sauver sans nous »(2). Il est par conséquent du devoir de tous les êtres
humains d'entretenir en eux-mêmes la conscience du double aspect de don et de
tâche.
3. La paix est aussi à la fois un don et
une tâche. S'il est vrai que la paix entre les individus et entre les
peuples — capacité de vivre les uns à côté des autres en tissant des relations
de justice et de solidarité — représente un engagement qui ne connaît pas de
répit, il est aussi vrai, et même encore plus vrai, que la paix est un don de Dieu. La paix est en effet une
caractéristique de l'agir divin, qui se manifeste à la fois dans la création d'un univers ordonné et
harmonieux, et dans la rédemption de l'humanité, qui a besoin d'être
rachetée du désordre du péché. Création
et rédemption offrent donc la clé de lecture qui introduit à la compréhension
du sens de notre existence sur la terre. Mon vénéré prédécesseur Jean-Paul
II, en s'adressant à l'Assemblée générale des Nations unies le 5 octobre 1995,
affirmait que « nous ne vivons pas dans un monde irrationnel ou privé de sens,
mais que, au contraire, il y a une logique morale qui éclaire l'existence
humaine et qui rend possible le dialogue entre les hommes et entre les peuples
».(3)
La
« grammaire » transcendante, à savoir l'ensemble des règles de l'agir
individuel et des relations mutuelles entre les personnes, selon la justice et
la solidarité, est inscrite dans les consciences, où se reflète le sage projet
de Dieu. Comme j'ai voulu le réaffirmer récemment, « nous croyons qu'à
l'origine, il y a le Verbe éternel,
Dans cette perspective, les normes du
droit naturel ne doivent pas être considérées comme des directives s'imposant
de l'extérieur, contraignant presque la liberté de l'homme. Au contraire, elles
doivent être accueillies comme un appel à réaliser fidèlement le projet divin
universel inscrit dans la nature de l'être humain. Guidés par de telles
normes, les peuples — dans leurs cultures respectives — peuvent ainsi
s'approcher du mystère le plus grand, qui est le mystère de Dieu. La reconnaissance et le respect de la loi
naturelle constituent par conséquent, aujourd'hui encore, le grand fondement du
dialogue entre les croyants des diverses religions, et entre les croyants et
les non croyants eux-mêmes. C'est là un grand point de rencontre et donc un
présupposé fondamental pour une paix authentique.
Le droit à la
vie et à la liberté religieuse
4. Le devoir de respecter la dignité de tout être humain, dont la nature
reflète l'image du Créateur, comporte comme conséquence que l'on ne peut pas disposer de la personne
selon son bon plaisir. La personne qui jouit d'un plus grand pouvoir politique,
technologique, économique, ne peut pas s'en prévaloir pour violer les droits
des personnes moins chanceuses. C'est
en effet sur le respect des droits de tous que se fonde la paix.
Consciente de cela, l'Église s'emploie à
défendre les droits fondamentaux de toute personne. Elle
revendique en particulier le respect de la vie et de la liberté religieuse de
chacun.
Le respect du droit à la vie à toutes ses étapes constitue un point fort d'une
importance décisive: la vie est un don; le sujet n'en a pas la pleine
disponibilité.
De
la même façon, l'affirmation du droit à
la liberté religieuse met l'être humain en relation avec un Principe
transcendant qui le soustrait à l'arbitraire de l'homme. Le droit à la vie et à
la libre expression de la foi en Dieu ne relève pas du pouvoir de l'homme. La
paix a besoin que s'établisse une frontière claire entre ce qui est disponible
et ce qui ne l'est pas: on évitera ainsi d'introduire des éléments
inacceptables dans le patrimoine de valeurs qui est propre à l'homme en tant
que tel.
5. En ce qui concerne le droit à la vie,
on doit dénoncer toutes les terribles violations qui lui sont faites dans notre
société: outre les victimes des conflits armés, du terrorisme et des multiples
formes de violence, il y a les morts silencieuses provoquées par la faim, par
l'avortement, par l'expérimentation sur les embryons et par l'euthanasie.
Comment ne pas voir en tout cela un attentat à la paix?
L'avortement et l'expérimentation sur
les embryons constituent la négation directe de l'attitude d'accueil envers
l'autre, qui est indispensable pour instaurer des relations de paix durables.
Pour
ce qui concerne la libre expression de
la foi, un autre symptôme préoccupant du manque de paix dans le monde est
constitué par les difficultés que rencontrent souvent aussi bien les chrétiens que les croyants d'autres
religions à professer publiquement et librement leurs convictions religieuses.
En parlant particulièrement des chrétiens, je dois relever avec souffrance
que, parfois, ils ne sont pas seulement empêchés; dans certains États, ils sont
même persécutés, et récemment encore on a pu enregistrer de tragiques épisodes
de violence abominable. Il y a des
régimes qui imposent à tous une religion unique,
tandis que des régimes indifférents nourrissent non pas une persécution
violente, mais une dérision culturelle systématique des croyances religieuses.
Dans tous les cas, un droit humain fondamental n'est pas respecté, avec des
répercussions graves sur la convivialité pacifique. Cela ne peut que promouvoir
une mentalité et une culture négatives pour la paix.
L'égalité de
nature de toutes les personnes
6. À l'origine des nombreuses tensions qui menacent la paix, il y a assurément
les innombrables et injustes inégalités
qui sont encore tragiquement présentes dans le monde. Parmi elles, de manière particulièrement insidieuse, on trouve, d'une
part, les inégalités dans l'accès aux biens essentiels, comme la nourriture,
l'eau, un toit, la santé; d'autre part, les inégalités persistantes entre homme
et femme dans l'exercice des droits humains fondamentaux.
La reconnaissance de l'égalité
essentielle entre les personnes humaines, qui découle de leur commune dignité
transcendante, constitue un élément de première importance pour
l'édification de la paix. L'égalité à ce
niveau est donc un bien de tous inscrit dans la « grammaire » naturelle,
qui ressort du projet divin de la création; un bien qui ne peut pas être laissé
de côté ou bafoué sans provoquer de graves répercussions mettant la paix en
péril. Les très graves manques dont souffrent de nombreuses populations,
spécialement sur le continent africain, sont à la source de revendications
violentes et constituent donc une blessure profonde infligée à la paix.
7. Le fait que la condition féminine
soit insuffisamment prise en considération introduit aussi des facteurs
d'instabilité dans l'ordre social. Je pense à l'exploitation de femmes
traitées comme des objets et aux nombreuses formes de manque de respect pour
leur dignité; je pense également — dans un contexte différent — aux
perspectives anthropologiques persistantes dans certaines cultures, qui réservent
aux femmes une place encore fortement soumise à l'arbitraire de l'homme, avec
des conséquences qui portent atteinte à leur dignité de personne et à
l'exercice des libertés fondamentales elles-mêmes. On ne peut se faire
illusion: la paix ne sera pas assurée tant que ces formes de discrimination,
qui lèsent la dignité personnelle, inscrite par le Créateur en tout être
humain, ne seront pas abolies.(5)
« L'écologie de la paix »
8. Dans l'encyclique Centesimus annus,
Jean-Paul II écrit: « Non seulement la terre a été donnée par Dieu à l'homme
qui doit en faire usage dans le respect de l'intention primitive, bonne, dans
laquelle elle a été donnée, mais l'homme, lui aussi, est donné par Dieu à
lui-même et il doit donc respecter la structure naturelle et morale dont il a
été doté ».(6) C'est en répondant à cette consigne, qui lui a été adressée par
le Créateur, que l'homme, avec ses semblables, peut donner vie à un monde de
paix. En plus de l'écologie de la nature, il y a donc une « écologie » que nous pourrions appeler « humaine », qui requiert
parfois une « écologie sociale ». Et
cela implique pour l'humanité, si la paix lui tient à cœur, d'avoir toujours
plus présents à l'esprit les liens qui existent entre l'écologie naturelle, à savoir le respect de la nature, et l'écologie
humaine. L'expérience montre que toute attitude irrespectueuse envers
l'environnement porte préjudice à la convivialité humaine, et inversement. Un
lien indissoluble apparaît toujours plus clairement entre la paix avec la
création et la paix entre les hommes. L'une et l'autre présupposent la paix
avec Dieu. La poésie-prière de saint François, connue
aussi comme « le Cantique de Frère Soleil », constitue un exemple admirable —
toujours actuel — de cette écologie multiforme de la paix.
9. Le problème, chaque jour plus grave, des approvisionnements énergétiques
nous aide à comprendre combien est étroit le lien entre ces deux écologies. Au
cours des dernières années, de nouvelles Nations se sont engagées avec
dynamisme dans la production industrielle, faisant croître les besoins en
énergie. Cela est en train de provoquer une course aux ressources disponibles
sans précédent. En même temps, dans certaines régions de la planète, il existe
encore des situations de grand retard, où le développement est pratiquement
bloqué, notamment en raison de la hausse des prix de l'énergie. Que deviendront
les populations de ces régions? Quelle sorte de développement ou de non-développement leur sera imposée par la raréfaction des
approvisionnements énergétiques? Quelles injustices et quelles oppositions
provoquera la course aux sources d'énergie? Et comment réagiront les exclus de
cette course? Ce sont des questions qui
mettent en évidence que le respect de la nature est étroitement lié à la
nécessité de tisser entre les hommes et entre les Nations des relations dans
lesquelles on porte attention à la dignité des personnes et qui puissent
satisfaire leurs besoins authentiques. La destruction de l'environnement,
son usage impropre ou égoïste et la mainmise violente sur les ressources de la
terre engendrent des déchirures, des conflits et des guerres, justement parce
qu'ils sont le fruit d'une conception inhumaine du développement. En effet, un développement qui se
limiterait à l'aspect technique et économique, négligeant la dimension morale
et religieuse, ne serait pas un développement humain intégral et finirait,
parce qu'il est unilatéral, par encourager la capacité destructrice de l'homme.
Visions réductrices de l'homme
10. Il est donc urgent, même dans le cadre des difficultés actuelles et des
tensions internationales, de s'engager pour donner vie à une écologie humaine
qui favorise la croissance de l'arbre de la paix. Pour tenter une telle entreprise, il est nécessaire de se laisser
guider par une vision de la personne qui ne soit pas corrompue par les préjugés
idéologiques et culturels, ou par des intérêts politiques et économiques, qui
incitent à la haine et à la violence. Il est compréhensible que les visions
de l'homme varient en fonction des cultures. À l'inverse, on ne peut admettre
que soient entretenues des conceptions
anthropologiques qui renferment en elles-mêmes le germe de l'opposition et de
la violence. Les conceptions de Dieu qui
incitent à l'intolérance envers nos semblables et au recours à la violence à
leur égard sont également inadmissibles. C'est un point qu'il faut rappeler
avec clarté: une guerre au nom de Dieu
n'est jamais acceptable! Quand une certaine conception de Dieu est à l'origine
de pratiques criminelles, c'est le signe qu'une telle conception s'est déjà
transformée en idéologie.
11. Aujourd'hui, cependant, la paix n'est pas mise en question seulement par le
conflit entre les visions réductrices de l'homme, à savoir entre les idéologies. Elle l'est aussi par l'indifférence pour
ce qui constitue la véritable nature de l'homme. En effet, de nombreux contemporains nient l'existence d'une nature
humaine spécifique et ils rendent ainsi possibles les interprétations les
plus extravagantes au sujet des éléments qui sont essentiellement constitutifs
de l'être humain. Ici aussi la clarté est nécessaire: une conception « faible » de la personne, qui laisse place à n'importe
quelle conception, même excentrique, ne favorise la paix qu'en apparence. En réalité, elle empêche le dialogue
authentique et elle ouvre la voie à l'apparition de positions autoritaires,
conduisant ainsi à laisser la personne elle-même sans défense et, par
conséquent, à en faire une proie facile de l'oppression et de la violence.
Droits humains et Organisations internationales
12. Une paix véritable et stable présuppose le respect des droits de l'homme.
Si ces droits se fondent cependant sur une conception faible de la personne,
comment n'en sortiraient-ils pas eux-mêmes affaiblis? On voit ici de manière évidente l'insuffisance profonde d'une
conception relativiste de la personne, lorsqu'il s'agit d'en justifier et d'en
défendre les droits. L'aporie est
ici manifeste: les droits sont proposés comme absolus, mais le fondement qu'on
invoque pour eux est seulement relatif. Faut-il donc s'étonner si, face aux
exigences « dérangeantes » de tel ou tel droit, quelqu'un puisse se présenter
pour le contester ou pour décider de le mettre de côté? Les droits qui sont
attribués à l'homme peuvent être affirmés sans crainte d'être démentis
seulement s'ils sont enracinés dans les exigences objectives de la nature,
données à l'homme par le Créateur. Par ailleurs,
il va de soi que les droits de l'homme impliquent pour ce dernier des devoirs.
À ce sujet, le mahatma Gandhi déclarait à juste titre: « Le Gange des droits
descend de l'Himalaya des devoirs ». C'est seulement en faisant la clarté sur
ces présupposés de fond que les droits humains, aujourd'hui soumis à des
attaques continuelles, peuvent être défendus de manière appropriée. Sans une
telle clarté, on finit par utiliser la même expression « droits humains »,
sous-entendant alors des sujets très différents entre eux: pour certains, la
personne humaine marquée par une dignité permanente et des droits toujours
valables, partout et pour quiconque; pour d'autres, une personne à la dignité
changeante et avec des droits négociables dans leur contenu, dans le temps et
dans l'espace.
(Ce que j’ai souligné en rouge me parait
très important. C’est un langage nouveau. Avec un tel langage nous assistons à
un redressement du discours tenu sur ce
sujet des droits de l’homme dans l’Eglise depuis 20 ans. Il était un peu amorcé
avec Jean-Paul II. Sur ce sujet, il faut relire le livre de Jean Madiran :
« Les droits de l’homme sans Dieu »)
13. Les Organisations internationales font constamment référence à la
sauvegarde des droits humains, en particulier l'Organisation des Nations unies
qui, par
Droit
international humanitaire et droit à l'intérieur des États
14. À partir de la prise de conscience
qu'il existe des droits humains inaliénables liés à la nature commune des
hommes, on a élaboré un droit international humanitaire, que les États se
sont engagés à observer, même en cas de guerre. Cela n'a malheureusement pas
été mis en œuvre de manière cohérente, indépendamment du passé, dans certaines
situations de guerre qui se sont déroulées récemment. Cela s'est ainsi produit
par exemple dans le conflit qui, il y a quelques mois, a eu pour théâtre le
Liban sud, où l'obligation de « protéger et d'aider les victimes innocentes » et
de ne pas impliquer les populations civiles a été en grande partie négligée. Le
douloureux conflit du Liban et la nouvelle configuration des conflits, surtout
depuis que la menace terroriste a mis en œuvre des formes inédites de violence,
requièrent que la communauté internationale rappelle le droit international
humanitaire et l'applique à toutes les situations actuelles de conflits armés,
y compris à celles qui ne sont pas prévues par le droit international en
vigueur. En outre, le fléau du terrorisme nécessite une réflexion approfondie
sur les limites éthiques qui sont inhérentes à l'utilisation des instruments
actuels de maintien de la sécurité nationale. De plus en plus, en effet, les
conflits ne se déclarent pas, surtout lorsqu'ils sont déclenchés par des
groupes terroristes décidés à atteindre leurs buts par tous les moyens. Devant
les scénarios bouleversants de ces dernières années, les États ne peuvent pas
ne pas éprouver la nécessité de se doter de règles plus claires, capables de
s'opposer efficacement à la dérive dramatique à laquelle nous assistons. La
guerre représente toujours un échec pour la communauté internationale et une
grave perte d'humanité. Quand, malgré tout, on en arrive à ce point, il
convient au moins de sauvegarder les principes essentiels et les valeurs qui
fondent toute convivialité civile, en établissant des normes de comportement
qui en limitent le plus possible les dommages et qui tentent d'atténuer les
souffrances des civils et de toutes les victimes des conflits.(7)
15. Un autre élément qui suscite une vive inquiétude est la volonté manifestée
récemment par certains États de se doter d'armes nucléaires. Face à une possible catastrophe atomique, un climat diffus
d'incertitude et de peur s'est ensuite développé. Cela fait revenir en arrière,
aux peurs et aux angoisses de la période dite de « la guerre froide ». On
espérait alors que le péril atomique serait définitivement conjuré et que
l'humanité pourrait finalement pousser un soupir de soulagement durable. Comme
il apparaît actuel, à ce sujet, l'avertissement du Concile œcuménique Vatican
II: « Tout acte de guerre qui tend indistinctement à la destruction de villes
entières ou de vastes régions avec leurs habitants est un crime contre Dieu et
contre l'homme lui-même, qui doit être condamné fermement et sans hésitation ».(8) Malheureusement, des ombres menaçantes continuent à
s'amonceler à l'horizon de l'humanité. La voie qui peut assurer un avenir de
paix pour tous passe non seulement par des accords internationaux en vue de la
non-prolifération des armes nucléaires, mais aussi par l'engagement à
poursuivre avec détermination leur diminution et leur démantèlement définitif.
Que rien ne soit laissé de côté pour parvenir, par la négociation, à la
réalisation de tels objectifs! C'est le destin de la famille humaine tout
entière qui est en jeu!
L'Église pour la
défense de la transcendance de la personne humaine
16. Je désire enfin adresser un appel pressant au peuple de Dieu, pour que tout
chrétien se sente engagé à être un infatigable ouvrier de paix et un vaillant
défenseur de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables.
Dans un esprit de gratitude envers le Seigneur pour avoir été appelé à faire
partie de son Église qui est, dans le monde, « signe et sauvegarde de la
transcendance de la personne humaine »,(9) le chrétien
ne se lassera jamais d'implorer du Seigneur le bien fondamental de la paix, qui
a tant d'importance dans la vie de chacun. De plus, il éprouvera la fierté de
servir avec un généreux dévouement la cause de la paix, allant à la rencontre
de ses frères, spécialement de ceux qui, non seulement souffrent de la pauvreté
et de privations, mais sont aussi privés de ce bien précieux. Jésus nous a
révélé que « Dieu est amour » (1 Jn 4,8) et que la
vocation la plus grande de toute personne est l'amour. Dans le Christ, nous
pouvons trouver les raisons suprêmes de devenir de fermes défenseurs de la
dignité humaine et de courageux bâtisseurs de paix.
17. Que ne cesse donc jamais la contribution de chaque croyant à la promotion
d'un véritable humanisme intégral, selon les enseignements des encycliques Populorum progressio et Sollicitudo rei socialis, dont nous nous apprêtons à célébrer
respectivement le 40e et le 20e anniversaires. Au début de l'année 2007, je
confie ma prière insistante pour l'humanité entière à
Du Vatican, le 8 décembre 2006.
BENEDICTUS PP. XVI
(1) Cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 357.
(2) Saint Augustin, Sermon 169, 11, 13; PL 38, 923.
(3) N. 3:
(4) Homélie à l'Islinger Feld
de Ratisbonne (12 septembre 2006):
(5) Cf. Congrégation pour
(6) N. 38:
(7) À ce sujet, le Catéchisme de l'Église catholique a donné des critères
sévères et précis: cf. 2307-2317.
(8) Const. past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium
et spes, n. 80.
(9) Ibid., n. 76.