Les
Nouvelles
de
Chrétienté
n° 73
Discours de Benoît XVI à
Le
vendredi 22 décembre, le pape a prononcé en présence des cardinaux et des
membres de
Nous
le publions in extenso
Le
pape dresse un bilan de l’année 2006
* * *
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!
C'est avec une grande joie que je vous rencontre aujourd'hui et que j'adresse à
chacun de vous mon salut cordial. Je vous remercie de votre présence à ce
rendez-vous traditionnel, qui a lieu à l'approche du Saint Noël. Je remercie en
particulier le cardinal Angelo Sodano des paroles avec lesquelles il s'est fait
l'interprète des sentiments de toutes les personnes présentes, en s'inspirant
du thème central de l'Encyclique Deus caritas est. En cette circonstance
significative, je désire lui renouveler l'expression de ma gratitude pour le
service que, pendant tant d'années, il a rendu au pape et au Saint-Siège, en
particulier en qualité de secrétaire d'Etat, et je demande au Seigneur de le
récompenser pour le bien qu'il a accompli avec sa sagesse et son zèle pour la
mission de l'Eglise. Dans le même temps, je suis heureux de renouveler mes vœux
particuliers au cardinal Tarcisio Bertone pour la nouvelle tâche que je lui ai
confiée. J’étends volontiers ces sentiments à ceux qui, au cours de cette
année, sont entrés au service de
L'année qui touche à son terme – comme vous l’avez dit, Eminence – reste
marquée dans notre mémoire par la profonde empreinte des horreurs de la guerre
qui s'est déroulée près de
Ce salut de l'ange aux pasteurs au cours de la nuit de la naissance de Jésus à
Bethléem révèle un lien indissoluble entre la relation des hommes avec Dieu et
leur relation réciproque. On ne peut trouver la paix sur la terre sans la
réconciliation avec Dieu, sans l'harmonie entre le ciel et la terre. Cette
corrélation entre le thème de « Dieu » et le thème de la « paix » a été
l'aspect déterminant des quatre voyages apostoliques de cette année: c'est à
ces derniers que je voudrais revenir en mémoire maintenant. Il y a tout d'abord
eu la visite pastorale en Pologne, le pays natal de notre
bien-aimé pape Jean-Paul II. Le voyage dans sa patrie a représenté pour moi un
profond devoir de gratitude pour tout ce que, au cours du quart de siècle de
son service, il m'a donné, à moi personnellement mais surtout à l'Eglise et au
monde. Son don le plus grand pour nous tous a été sa foi inébranlable et le
caractère radical de son dévouement. « Totus tuus » était sa devise : dans
celle-ci se reflétait tout son être. Oui, il s'est donné sans réserve à Dieu,
au Christ, à
La visite à Auschwitz-Birkenau, sur le lieu de la barbarie la plus cruelle — de
la tentative d'effacer le peuple d'Israël, de rendre ainsi vaine l'élection
faite par Dieu, de bannir Dieu lui-même de l'histoire, ne pouvait pas manquer
dans mes déplacements en Pologne. Ce fut pour moi un motif de grand réconfort
de voir à ce moment-là un arc-en-ciel apparaître dans le ciel, alors que devant
l'horreur de ce lieu, dans l'attitude de Job, j'invoquais Dieu, ébranlé par la
frayeur de son absence apparente et, dans le même temps, soutenu par la
certitude que, malgré son silence, il ne cesse d'être et de demeurer avec nous.
L'arc-en-ciel a été comme une réponse : oui, je suis là, et les paroles de la
promesse, de l'Alliance, que j'ai prononcées après le déluge, sont valables
aujourd'hui également (cf. Gn 9, 12-17).
Le voyage en Espagne — à Valence — s'est entièrement déroulé à
l'enseigne du thème du mariage et de la famille. Il a été beau d'écouter,
devant l'assemblée de personnes de tous les continents, le témoignage d'époux
qui — bénis par de nombreux enfants — se sont présentés devant nous et ont
parlé de leurs chemins respectifs dans le sacrement du mariage et au sein de leurs
familles nombreuses. Ils n'ont pas caché le fait d'avoir également vécu des
jours difficiles, d'avoir dû traverser des périodes de crise. Mais c'est
précisément dans la difficulté de devoir se supporter réciproquement jour après
jour, précisément en s'acceptant toujours à nouveau dans le creuset des
difficultés quotidiennes, en vivant et en souffrant jusqu'au bout le oui
initial — justement sur ce chemin où l'on « se perd soi-même » de manière
évangélique, qu'ils avaient mûri, qu'ils s'étaient eux-mêmes trouvés et qu'ils
étaient devenus heureux. Le oui qu'ils s'étaient donnés réciproquement, dans la
patience du chemin et dans la force du sacrement avec lequel le Christ les
avait liés ensemble, était devenu un grand oui face à eux-mêmes, aux enfants,
au Dieu Créateur et au Rédempteur Jésus Christ. Ainsi, du témoignage de ces
familles, nous arrivait une vague de joie, non pas une allégresse superficielle
et pauvre qui se dissipe rapidement, mais une joie mûrie également dans la
souffrance, une joie qui va au plus profond et qui rachète vraiment l'homme.
Devant ces familles et leurs enfants, devant ces familles dans lesquelles les
générations se serrent la main et où l'avenir est présent, le problème de
l'Europe, qui en apparence ne désire plus avoir d'enfants, est entré
profondément en mon âme. Pour un étranger, cette Europe semble lasse, elle
semble même vouloir prendre congé de l'histoire. Pourquoi les choses sont-elles
ainsi ? Telle est la grande question. Les réponses sont sûrement très
complexes. Avant de chercher ces réponses notre devoir est d'adresser un
remerciement aux nombreux époux qui aujourd'hui aussi, en Europe, disent oui à
l'enfant et acceptent les difficultés que cela comporte : les problèmes sociaux
et financiers, ainsi que les préoccupations et les fatigues jour après jour ;
le dévouement nécessaire pour ouvrir aux enfants le chemin vers l'avenir. En
mentionnant ces difficultés, apparaissent peut-être également de manière claire
les raisons pour lesquelles le risque d'avoir des enfants apparaît trop grand
pour un grand nombre de personnes. L'enfant a besoin d'une attention pleine
d’amour. Cela signifie : nous devons lui donner un peu de notre temps, du temps
de notre vie. Mais cette « matière première » essentielle de la vie — le temps
— semble précisément manquer toujours davantage. Le temps que nous avons à
disposition suffit à peine pour notre propre vie ; comment pourrions-nous le
céder, le donner à quelqu'un d'autre ? Avoir du temps et donner du temps — cela
représente pour nous une manière très concrète d’apprendre à se donner
soi-même, à se perdre pour se trouver. A ce problème s'ajoute le calcul
difficile : de quelles normes sommes-nous débiteurs à l’égard de l’enfant pour
qu'il suive le juste chemin et, en faisant cela, comment devons-nous, en
faisant cela, respecter sa liberté ? Le problème est devenu particulièrement
difficile également parce que nous ne sommes plus sûrs des normes à transmettre
; parce que nous ne savons plus quel est le juste usage de la liberté, quelle
est la juste façon de vivre, ce qui constitue moralement un devoir et ce qui
est en revanche inadmissible. L'esprit moderne a perdu l'orientation, et ce
manque d'orientation nous empêche d'être pour les autres des indicateurs du
juste chemin. La problématique va même encore plus loin. L'homme d'aujourd’hui
est incertain à propos de l'avenir. Est-il admissible d'envoyer quelqu'un dans
cet avenir incertain ? En définitive, est-ce une bonne chose d'être un homme ?
Cette profonde insécurité sur l'homme lui-même — à côté de la volonté de
posséder toute la vie pour soi — est peut être la raison la plus profonde pour
laquelle le risque d'avoir un enfant apparaît à de nombreuses personnes comme
un risque qui n'est pratiquement plus envisageable. De fait, nous ne pouvons
transmettre la vie de manière responsable que si nous sommes en mesure de
transmettre quelque chose de plus que la simple vie biologique, c'est-à-dire un
sens qui tienne également dans les crises de l'histoire à venir et une
certitude dans l'espérance qui soit plus forte que les nuages qui assombrissent
l'avenir. Si nous ne réapprenons pas les fondements de la vie — si nous ne
découvrons pas de manière nouvelle la certitude de la foi – nous aurons
également toujours plus de mal à confier aux autres le don de la vie et la
tâche d'un avenir inconnu. Le problème des décisions définitives est, enfin,
lié à cela : l'homme peut-il se lier pour toujours ? Peut-il dire un oui pour
toute la vie ? Oui, il le peut. Il a été créé pour cela. C'est précisément
ainsi que se réalise la liberté de l'homme et ainsi que se crée aussi le
domaine sacré du mariage qui s'élargit en devenant une famille et qui construit
l'avenir.
A
ce point, je ne peux pas taire mon inquiétude au sujet des lois sur les unions
de fait. Beaucoup de ces couples ont choisi cette voie car, — au moins pour le
moment — ils ne se sentent pas en mesure d'accepter la coexistence
juridiquement organisée et contraignante du mariage. Ils préfèrent ainsi rester
dans un simple état de fait. Lorsque de nouvelles formes juridiques qui
relativisent le mariage sont créées, la renonciation au lien définitif obtient,
pour ainsi dire, également un sceau juridique. Dans ce cas, se décider, pour
ceux qui ont déjà du mal, devient encore plus difficile. S'ajoute ensuite, pour
l'autre forme de couples, la relativisation de la différence des sexes. Ainsi,
que ce soit un homme et une femme qui se mettent ensemble, ou deux personnes du
même sexe revient au même. Ceci est une confirmation tacite des théories
funestes qui ôtent toute importance à l'aspect masculin ou féminin de la
personne humaine, comme s'il s'agissait d'un fait purement biologique : des
théories selon lesquelles l'homme — c'est-à-dire son intellect et sa volonté —
déciderait de manière autonome de ce qu'il est ou n'est pas. Il y a là une
dépréciation de l'aspect corporel, qui a pour conséquence que l'homme, en
voulant s'émanciper de son corps — de la « sphère biologique » — finit par se
détruire lui-même. Si l'on nous dit que l'Eglise ne devrait pas s'ingérer dans
ces affaires, alors nous ne pouvons que répondre : l'homme ne nous
intéresse-t-il pas ? Les croyants, en vertu de la grande culture de leur foi,
n'ont-ils pas le droit de se prononcer sur tout cela ? N'est-ce pas plutôt leur
— nôtre — devoir d'élever la voix pour défendre l'homme, cette créature qui,
précisément dans l'unité inséparable de son corps et de son âme, est l'image de
Dieu ? Le voyage à Valence est devenu pour moi un voyage à la recherche de ce
que signifie être un homme.
Nous poursuivons en esprit vers
Au thème de Dieu étaient et sont liés deux thèmes qui ont marqué les journées
de la visite en Bavière : le thème du sacerdoce et celui du dialogue. Paul
appelle Timothée — et à travers lui l'évêque et, en général le prêtre — « homme
de Dieu » (1 Tm 6, 11). Tel est le devoir central du prêtre : apporter Dieu aux
hommes. Certes, il ne peut le faire que si lui-même vient de Dieu, s'il vit avec
et de Dieu. Cela est exprimé de façon merveilleuse dans un verset d'un
Psaume sacerdotal que nous — l'ancienne génération — avons prononcé au cours de
l'admission à l'état clérical : « Yahvé, ma part d'héritage et ma coupe, c'est
toi qui garantis mon lot » (Ps 16 [15], 5). L'orant-prêtre de ce Psaume
interprète son existence à partir de la forme de la distribution du territoire
établie dans le Deutéronome (cf. 10, 9). Après la prise de possession de
Au thème de Dieu étaient et sont liés deux thèmes qui ont marqué les journées
de la visite en Bavière : le thème du sacerdoce et celui du dialogue. Paul
appelle Timothée — et à travers lui l'évêque et, en général le prêtre — « homme
de Dieu » (1 Tm 6, 11). Tel est le devoir central du prêtre : apporter Dieu aux
hommes. Certes, il ne peut le faire que si lui-même vient de Dieu, s'il vit avec
et de Dieu. Cela est exprimé de façon merveilleuse dans un verset d'un
Psaume sacerdotal que nous — l'ancienne génération — avons prononcé au cours de
l'admission à l'état clérical : « Yahvé, ma part d'héritage et ma coupe, c'est
toi qui garantis mon lot » (Ps 16 [15], 5). L'orant-prêtre de ce Psaume
interprète son existence à partir de la forme de la distribution du territoire
établie dans le Deutéronome (cf. 10, 9). Après la prise de possession de
Le célibat, qui vaut pour les évêques dans toute l'Eglise orientale et
occidentale, et, selon une tradition qui remonte à une époque proche de celle
des Apôtres, pour les prêtres en général dans l'Eglise latine, ne peut être
compris et vécu en définitive qu’à partir de ce fondement. Les raisons
uniquement pragmatiques, la référence à la plus grand disponibilité ne
suffisent pas : cette plus grande disponibilité de temps pourrait facilement
devenir également une forme d'égoïsme, qui s'épargne les sacrifices et les
difficultés découlant de l'exigence de s'accepter et de se supporter
réciproquement contenue dans le mariage; elle pourrait ainsi conduire à un
appauvrissement spirituel ou à une dureté de cœur. Le véritable fondement du
célibat ne peut être contenu que dans la phrase : Dominus pars — Tu es
ma terre. Il ne peut être que théocentrique. Il ne peut signifier être privés
d'amour, mais il doit signifier se laisser gagner par la passion pour Dieu, et
apprendre ensuite, grâce à une présence plus intime à ses côtés, à servir
également les hommes. Le célibat doit être un témoignage de foi : la foi en
Dieu devient concrète dans la forme de vie qui a un sens uniquement à partir de
Dieu. Placer sa vie en Lui, en renonçant au mariage et à la famille signifie
que j'accueille et que je fais l'expérience de Dieu comme réalité et que je
peux donc l'apporter aux hommes. Notre monde devenu totalement positiviste,
dans lequel Dieu entre en jeu tout au plus comme une hypothèse, mais non comme
une réalité concrète, a besoin de s'appuyer sur Dieu de la façon la plus
concrète et radicale possible. Il a besoin du témoignage de Dieu qui réside dans
la décision d'accueillir Dieu comme terre sur laquelle se fonde notre
existence. C'est pourquoi notre célibat est si important aujourd'hui, dans
notre monde actuel, même si son application à notre époque est constamment
menacée et remise en question. Une préparation attentive est nécessaire au
cours du chemin vers cet objectif ; de même qu'un accompagnement permanent de
la part de l'évêque, d'amis prêtres et de laïcs, qui soutiennent ensemble ce
témoignage sacerdotal. Il faut une prière qui invoque sans cesse Dieu comme le
Dieu vivant et qui s'appuie sur Lui dans les moments de confusion comme dans
les moments de joie. De cette façon, contrairement à la tendance culturelle qui
cherche à nous convaincre que nous ne sommes pas capables de prendre de telles décisions,
ce témoignage peut être vécu et ainsi, dans notre monde, il peut remettre en
jeu Dieu comme réalité.
L'autre
grand thème lié à celui de Dieu est le thème du dialogue. Le cercle intérieur
du dialogue complexe qui est aujourd'hui nécessaire, l'engagement de tous les
chrétiens pour l'unité, est apparu de façon évidente au cours des Vêpres
œcuméniques dans
A Ratisbonne, le dialogue entre les religions ne fut évoqué que de façon
marginale et sous un double point de vue. La raison sécularisée n'est pas en
mesure d'entrer dans un véritable dialogue avec les religions. Si elle demeure
fermée face à la question sur Dieu, cela finira par conduire à l’affrontement
entre les cultures. L'autre point de vue concernait l'affirmation selon
laquelle les religions doivent se rencontrer dans le cadre de leur devoir
commun de se placer au service de la vérité et donc de l'homme.
La visite en Turquie m'a offert l'occasion d'exprimer également
publiquement mon respect pour la religion musulmane, un respect, d'ailleurs,
que le Concile Vatican II (cf. Déclaration Nostra aetate, n. 3), nous a
indiqué comme un devoir. Je voudrais à présent exprimer une fois de plus ma
gratitude envers les Autorités de
Enfin, à Istanbul, j'ai pu vivre une fois de plus des heures heureuses de
proximité œcuménique lors de la rencontre avec le Patriarche œcuménique
Bartholomaios Ier. Il y a quelques jours, il m'a écrit une lettre dont les
paroles de gratitude provenant du plus profond du cœur m'ont fait revivre
l'expérience de communion de ces journées. Nous avons fait l'expérience d'être
frères non seulement sur la base de paroles et d'événements historiques, mais
du plus profond de l'âme; d'être unis par la foi commune des Apôtres jusque
dans notre pensée et nos sentiments personnels. Nous avons fait l'expérience
d'une unité profonde dans la foi et nous prierons le Seigneur avec encore plus
d'insistance afin qu'il nous donne bientôt la pleine unité dans le partage
commun du Pain. Ma gratitude profonde et ma prière fraternelle vont en cette
heure au Patriarche Bartholomaios et à ses fidèles, ainsi qu'aux diverses
communautés chrétiennes que j'ai pu rencontrer à Istanbul. Espérons et prions
pour que la liberté religieuse, qui correspond à la nature profonde de la foi
et est reconnue dans les principes de
«Et erit iste pax» — telle sera la paix, dit le prophète Michée (5, 4)
en ce qui concerne le futur dominateur d'Israël, dont il annonce la naissance à
Bethléem. Aux pasteurs qui gardaient leurs brebis dans les champs autour de
Bethléem, les anges dirent: celui que l’on attendait est arrivé. «Sur la terre
paix aux hommes» (Lc 2, 14). Lui-même a dit à ses disciples: «Je vous laisse la
paix; c'est ma paix que je vous donne» (Jn 14, 27). C'est de ces paroles que
s'est développé le salut liturgique: «La paix soit avec vous». Cette paix qui
est communiquée dans la liturgie est le Christ lui-même. Il se donne à nous
comme la paix, comme la réconciliation au-delà de toute frontière. Là où Il est
écouté se multiplient les îlots de paix. Nous, hommes, aurions voulu que le
Christ bannisse une fois pour toutes les guerres, qu'il détruise les armes et
établisse la paix universelle. Mais nous devons apprendre que la paix ne peut
être atteinte uniquement de l'extérieur à travers des structures et que la
tentative de l'établir par la violence ne conduit qu'à une violence
supplémentaire. Nous devons apprendre que la paix — comme le disait l'ange de
Bethléem —est liée à l'eudokia, à l'ouverture de nos cœurs à Dieu. Nous
devons apprendre que la paix ne peut exister que si la haine et l'égoïsme sont
surmontés de l'intérieur. L'homme doit être renouvelé de l'intérieur, il doit
devenir un homme nouveau, différent. Ainsi, la paix dans ce monde demeure
toujours faible et fragile. Nous en souffrons. C'est précisément pour cela que
nous sommes d'autant plus appelés à nous laisser pénétrer intérieurement par la
paix de Dieu, et à apporter sa force dans le monde. Dans notre vie doit se
réaliser ce qui a eu lieu en nous dans le Baptême de façon sacramentelle: la
mort de l'homme ancien et ainsi la renaissance de l'homme nouveau. Et nous
prierons toujours à nouveau le Seigneur avec insistance: Secoue nos cœurs! Fais
de nous des hommes nouveaux! Aide-nous afin que la raison de la paix l'emporte
sur la folie de la violence! Fais de nous les messagers de ta paix!
Que