Le Pape, la famille et l’Europe

 

Les présidents des commissions épiscopales pour la famille et la vie de l’Europe, accompagnés d’experts et de représentants de plusieurs mouvements et associations, se sont réunis du 11 au 14 juin 2003, au Palais Saint Calixte, dans la Cité du Vatican, à la demande de Son Eminence le Cardinal Lopez Trujillo, président du Conseil Pontifical pour la famille

Ils ont fait le point sur la situation que connaît la famille et la vie en Europe. Leur but était « d’établir un bilan sur la situation de la famille en Europe, qui traverse des moments difficiles » ( O.R. 1 juillet 2003.p.5).

Ils ont donné leurs conclusions dans un texte que publie l’O.R. en deux numéros : celui du 29 juillet 2003 p.4-5 et celui du 5 août 2003. Vous en trouverez ici le texte en cliquant ici.

Ils furent aussi reçu par le Souverain Pontife dans la matinée du vendredi 13 juin 2003 dans la salle Clémentine. Le Pape leur donnait les grandes lignes du bilan

a)    les aspects négatifs de la situation de la famille en Europe

« C’est l’identité même de la famille qui est soumise à des menaces déshumanisantes ».Et de fait, dit le Pape, on perd de plus en plus de vue que la famille est d’abord « une communion de personnes ». « Perdre la dimension « humaine » dans la vie familiale conduit à remettre en question la racine anthropologique de la famille comme communion de personnes ».

 On ne voit plus dans la famille « un bien précieux et nécessaire au tissu social ». Et voilà pourquoi « apparaissent un peu partout à travers le monde, des alternatives trompeuses ».Le texte des évêques des commissions de la famille en Europe, parlera très heureusement, par exemple, de « famille monoparentale », de « famille recomposée », « d’union de fait », et  même, aujourd’hui de « famille homosexuelle ». Toutes situations, de fait, « qui vident de son sens, la notion même de la famille, et dit le pape qui « sont indignes de l’homme ». C’est très fort.

Le Pape attire l’attention, également, sur « le manque de sens des responsabilités et d’engagements à l’égard de la famille »(O.R. 1 juillet 2003) : « Dans l’Europe d’aujourd’hui, l’institution familiale souffre d’une fragilité préoccupante qui devient plus grande pour ceux qui ne sont pas préparés à faire face à leurs responsabilités en son sein, dans une attitude de totale donation réciproque et d’amour véritable »(O.R.1juillet 2003 p 5).

Dans la société actuelle européenne, en outre, « apparaissent des tendances qui non seulement ne contribuent pas à défendre cette institution humaine fondamentale, mais qui la contrarient même, fragilisent sa cohérence intérieure en diffusant des manières de penser favorables au divorce, à la contraception et à l’avortement, en niant, de fait, le sentiment authentique de l’amour, en attentant, en définitive, à la vie humaine, en ne reconnaissant pas le plein droit à la vie de l’être humain ».( n.4)

Le Pape annonce alors les conséquences terribles pour les générations à venir : « De cette manière,…on court le risque d’avoir à payer, malheureusement, un coût social élevé dont les générations futures auront à assumer les conséquences, victimes d’une mentalité malsaine et confuse et de style de vie indigne de l’homme ».(O.R.1 juillet 2003)

b)    les aspects positifs de la famille en Europe

Mais, à coté de ce bilan négatif et préoccupant sur la famille en Europe, le Pape sait toutefois rappeler le bel exemple de nombreuses familles dans le sein de l’Eglise : «  Il faut dans le même temps reconnaître que de très nombreuses familles chrétiennes offrent un témoignage ecclésial et social réconfortant : elles vivent cette générosité réciproque de manière admirable dans l’amour conjugal, en surmontant les difficultés et les adversités. C’est précisément de cette générosité totale que naît le bonheur de couple, lorsque celui-ci demeure fidèle jusqu’à la mort et s’ouvre avec confiance au don de la vie… »(O.R. 1 juillet n.3)

Ces familles « réagissent aux attaques d’une certaine culture contemporaine hédoniste et matérialiste et s’organisent pour proposer ensemble une réponse emplie d’espérance ».(O.R. 1 juillet 2003)

c)     conclusion

Bilan positif. Bilan négatif. Quoiqu’il en soit, « la pastorale familiale est aujourd’hui un devoir prioritaire ».(O.R. 1 juillet 2003). Et il faut le reconnaître : « on enregistre des signes de reprise et d’un nouveau réveil pour la famille ».(O.R. 1 juillet 2003. n.4) Ainsi, par exemple, certaines interventions législatives favorisant ou provoquant des aides opportunes « pour freiner l’avancée de l’hiver démocratique », ainsi  que « les mouvements en faveur de la famille et pour la vie croissent…interpellant la conscience sociale ».Et de toute façon, il ne faut pas oublier que la famille dispose…de riches potentialités : « Elle est une institution solidement enracinée dans la nature humaine ». «  Elle bénéficie des énergies dont l’Esprit la comble et qui ne feront jamais défaut dans l’accomplissement de sa sainte mission de transmettre la vie et de diffuser l’amour familiale à travers les générations.(O.R. 1 juillet 2003)

Et la Pape de conclure, en lançant un appel au monde politique pour défendre la famille et la vie : « Je voudrais renouveler ici mon invitation adressée aux responsables des peuples et aux législateurs afin qu’ils assument pleinement leurs engagements pour la défense de la famille et qu’ils favorisent la culture de la vie »(O.R. 1 juillet 2003.n.5)

Et de rappeler aussi la charte des Droits de la famille rédigée et publiée par le Saint Siège, le 29 Novembre 1983, qui « rappelle la loi inscrite par le Créateur au cœur de tout être humain ».