Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 17 au 23 avril 2006

1er dimanche aprés Pâques

 

 

A-Homélie

« Quasi modo geniti infantes. Alleluia ! rationalbile sine dolo lac concupiscite, alleluia, alleluia, alleluia ».

« Tels des enfants nouveau-nés, alleluia ! soyez avides du pur lait spirituel, alleluia, alleluia, alleluia ».

Ce texte de l’Introït de cette messe est tiré de la première épître de saint Pierre, au chapitre 2 verset 2.
Il nous donne le sens de cette messe, dite messe de « quasi modo ». Ce sont même les premiers mots de cet Introït.

Cette messe nous appelle à la foi. Mieux, nous appelle à goûter les enseignements délicieux de la foi, à en vivre pour rendre, dans l’Eglise du Christ, un culte digne de Dieu.

C’est de fait l’enseignement de l’épître de saint Pierre dans son chapitre 2.

Il y a une relation entre le culte sincère que je dois à Dieu et la connaissance même de Dieu et de son mystère. Il y a un lien ontologique de l’un à l’autre. La foi, la connaissance de Dieu et de ses mystères doit s’exprimer dans un culte spirituel…D’où l’importance de l’église, du temple, de la paroisse pour le chrétien. Elle est le lieu de son culte et le culte est le fruit de sa connaissance divine.

C’est donc à juste titre qu’un commentateur de l’Ecriture Sainte, le père Spicq, intitule ce passage de l’épître de saint Pierre : « de l’innocence baptismale au culte spirituel dans l’Eglise du Christ ».

Et de fait, là, dans ce chapitre 2 de l’épître de saint Pierre d’où est tiré notre Introït, est décrit le lien entre la connaissance et le culte. L’un conduit à l’autre. La connaissance conduit au culte. L’un est dépendant de l’autre. Plus la connaissance est goûtée, appréciée, plus le culte est fervent. D’où je peux dire que le précepte dominical n’est pas d’abord un précepte moral. Il est, si je peux dire, un précepte « ontologique ». Il a son fondement dans l’être, c’est-à-dire, dans la connaissance de la foi. Qui dit foi, dit culte. L’un ne peut aller sans l’autre. On voit ce que l’on peut penser de ces catholiques qui disent avoir la foi mais qui ne pratiquent pas…
L’église, la paroisse, est comme ce lieu où l’on apprend à goûter les choses de Dieu pour l’acclamer dans la prière et le temple. Les membres de l’Eglise, ces « pierres vivantes » sont comme des prêtres dont la fonction propre est d’offrir des sacrifices qui plaisent à Dieu.

C’est tout le sens de ce chapitre 2 de l’épître de saint Pierre.

Ecoutez ! « Semblable à des nourrissons qui viennent de naître » -je vous donne la traduction du père Spicq – « soyez avides du lait non frelaté de la Parole afin que par lui vous grandissiez pour le salut…Vous-mêmes, comme pierres vivantes insérez-vous dans la construction de la demeure spirituelle (l’Eglise) pour former une sainte corporation sacerdotale en vue d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ »… « Vous, vous êtes une race élue, un royal collège sacerdotal, une nation sainte, un peuple privilégié de telle sorte que vous célébrez les œuvres de puissance de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière… »

Voici bien situé l’Introït de cette messe dans son contexte exact que je résume : de la connaissance spirituelle au culte dû à Dieu.

Telle est « la catena orea » du chrétien.
Etudions en le premier maillon…La connaissance spirituelle…celui retenue par l’Introït de cette messe.

« Quasi Modo geniti infantes rationabile sine dolo concupiscite »
« Semblables à des nourrissons qui viennent de naître… »

C’est définir le baptisé par une métaphore. Il est à l’exemple du nourrisson. « Quasi modo geniti infantes »…à la manière de…Il est comme un enfant nouvellement engendré. Saint Pierre compare les nouveaux baptisés aux nouveau-nés.

Cette métaphore est normale puisque, de fait, les élus sont engendrés eux aussi par Dieu.

C’est l’affirmation même de saint Pierre dans cette même épître. Plus haut en effet, il dit : « Béni soit Dieu, le Père de NSJC qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vivante espérance par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts.

Ou encore, toujours du même saint Pierre au v 23 du même chapitre 1er « Vous qui avez reçu une vie nouvelle, non d’une naissance corruptible, mais d’une semence incorruptible, de la parole de Dieu vivante et éternelle » (Pet 2 23)

C’est l’affirmation de saint Jean dans le Prologue de son Evangile : « Il est venu dans son héritage et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, enfants qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mas de Dieu » (Jn 1 13).

Enfants qui sont nés de Dieu.
Le baptisé est donc comme un enfant qui vient de naître.

A cet âge, toute la vitalité de l’enfant, du nouveau-né, semble se résumer dans l’effort pour saisir le sein maternel. L’allaitement pour l’enfant est une question de vie ou de mort.
Ainsi cette analogie métaphorique suggère avec quelle avidité les croyants doivent chercher à alimenter leur foi.

« Concupiscite… » Le verbe est particulièrement bien choisi. Il signifie : « désirer ardemment ; brûler du désir de… être ambitieux de… »

Il s’emploie de la « biche haletante après les cours d’eau » : « Comme la biche soupire après les sources d’eau. Ainsi mon âme soupire après toi, O mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant »…

Il s’emploie aussi de l’âme hantée du désir de Dieu en qui elle prend ses délices : « Mon âme est brisée par le désir qui toujours la porte vers tes préceptes…Je soupire après ton salut, Dieu et ta loi fait mes délices ».

Dans ce désir, il y a une nuance d’anxiété comme celle de l’aigle qui vole au dessus de ses petits.
De toute façon, il y a une nuance d’intensité que l’on peut rendre par « soupirer » ou même « languir ». C’est ainsi que l’âme sainte aspire à Dieu, à l’instar de la biche altérée qui recherche les eaux vives.
C’est ainsi, nous l’avons vu en citant le psalmiste, qu’il soupire après les parvis du Seigneur…qu’il se consume à désirer ses jugements…Une si violente aspiration suppose que l’on est profondément épris…Ce désir est proche de l’amour…encore qu’il le suppose… Ce verbe « concupiscere » peut exprimer le vif désir de revoir des êtres chers dont on est séparé…Ainsi de saint Paul pour Philémon qu’il désire ardemment revoir…

Ainsi ce verbe exprime-t-il un désir intense en relation immédiate avec l’amour qui le suscite. Dans l’Ecriture sainte, il n’a pas le sens de « convoitise ». Dans le Nouveau Testament, il n’est employé qu’en bonne part. Il exprime l’aspiration vive de l’âme, du cœur allant d’un simple penchant jusqu’à la tendresse fraternelle la plus fervente…De ce désir, c’est bien la charité qui en est l’origine et la cause lui communiquant son élan, son expressivité, sa véhémence et surtout son caractère si spécifique de totalité : « comme la biche languit et défaille tant qu’elle n’a pas trouvé les eaux courantes »… « comme les convertis ne peuvent vivre sans la nourriture de l’évangile.

Ainsi le baptisé, à l’instar du nourrisson sur le lait maternel, doit-il être animé d’un désir passionné, vital, instinctif sur la « nourriture spirituelle ». Cette nourriture spirituelle lui est vitale pour entretenir sa vie divine. Ce désir passionné de la nourriture spirituelle doit avoir en le baptisé comme la force de l’instinct. Un manque d’empressement et de goût serait signe d’un état spirituel déplorable. Seuls les « avides » sont rassasiés : « Heureux vous qui avaient faim maintenant, vous serez rassasiés » (Lc 6 21)

« Quasi modo geniti infantes…concupiscite rationalbile sine dolo lac ».

« Soyez avides du lait non frelaté de la Parole ». C’est la traduction du père Spicq. Ailleurs on aura : « Soyez avides du pur lait spirituel ».

Le père Spicq traduit « rationabile » par Parole : le lait de la Parole…

Cette expression « lait » évoque naturellement les rudiments de l’instruction religieuse.

C’est ainsi que Saint Paul s’exprime auprès des Corinthiens : « je vous ai donné du lait à boire, non de la nourriture solide car vous n’en étiez pas capables et vous ne l’êtes pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels ». (1 Cor 3 2)

C’est ainsi qu’il s’exprime encore dans l’épître aux Hébreux : « Vous en effet qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers éléments des oracles de Dieu, et vous en êtes venus à avoir besoin de lait, plutôt qu’une nourriture solide » (Hb 5 12)

Ce « lait » est spécifié de deux adjectifs : « rationabile » et « sine dolo ».

« Rationabile » : le Père Spicq le réfère au « logos de Dieu » engendrant. Le « lait » serait donc l’enseignement spirituel, c’est-à-dire l’enseignement du Christ maternellement transmis par les Apôtres comme saint Paul s’en rend le témoignage : « Notre prédication n’a pas procédé de l’erreur ni d’intention vicieuse…Jamais en effet nos discours n’ont été inspirés par la flatterie…ni par un motif de cupidité….Nous avons été au contraire plein de condescendance au milieu de vous. Comme une nourrice entoure de tendres soins ses enfants, ainsi dans notre affection pour vous, nous aurions voulu vous donner, non seulement l’Evangile de Dieu, mais notre vie même, tant vous nous étiez devenus chers ».(1 Thes)

Cette nourriture, c’est-à-dire cet enseignement du Christ, est la seule nourriture appropriée et vitalisante pour les enfants de Dieu…

C’est cette nourriture…C’est cet enseignement que le Christ lui-même donna, dans cet évangile de l’apparition du Christ ressuscité, aux Apôtres et plus particulièrement à Thomas.

Elle est « sine dolo ». « Dolus » veut dire « sans ruse, sans tromperie, nullement perfide…Elle n’est pas trompeuse.

C’est parfaitement illustré dans cet évangile de ce dimanche :
« Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées par crainte des juifs, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : la paix soit avec vous. Et en disant cela, il leur montra ses mains et son côté… »

Un enseignement « sine dolo »…

Puis une semaine plus tard, devant Thomas … « avance ton doigt ici et vois mes mains. Avance ta main et mets la dans :mon côté et ne sois plus incrédule mais croyant… »

C’est bien là un enseignement « sine dolo »

« Concupiscite lac rationabile et sine dolo » : c’est l’étude de la parole de Dieu…c’est la parole de Dieu transmise par le Christ, les Apôtres et l’Eglise, et aujourd’hui par Benoît XVI…

C’est cet Evangile qui seul peut me donner vie, me régénérer, me vivifier jusqu’au salut définitif… « Afin que par lui, vous grandissiez pour le salut »…la vie éternelle.
Comme le lait maternel assure vie et croissance… ainsi le lait spirituel, c’est-à-dire la parole de Dieu, son mystère, assure-t-il à tout baptisé vie et croissance spirituelles qui s’épanouira, un jour, en bonheur éternel.
C’est la foi, la connaissance de Dieu par l’Ecriture et la Tradition qui est régénération, vivification…jusqu’au salut définitif, parce qu’éternel…

« Que vous procure la foi ?
La réponse est claire : « La vie éternelle »

B- Message de Pâques de Benoît XVI

Dimanche 16 avril 2006 .
Nous publions ci-dessous le message de Pâques que Benoît XVI a adressé au monde en ce Dimanche de la Résurrection.
Après avoir lu son message, le pape a donné la bénédiction « urbi et orbi » (aux milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre et à tous ceux qui l’écoutaient à travers la radio ou la télévision).
* * *


Chers Frères et Sœurs,

Christus resurrexit ! – Le Christ est ressuscité !

La grande Veillée de cette nuit nous a fait revivre l’événement décisif et toujours actuel de la Résurrection, mystère central de la foi chrétienne. D’innombrables cierges de Pâques se sont allumés dans les églises pour symboliser la lumière du Christ qui, ayant vaincu à jamais les ténèbres du péché et du mal, a illuminé et illumine l’humanité. En ce jour, résonne de manière forte les paroles qui laissèrent stupéfaites les femmes arrivées, au matin du premier jour après le sabbat, près du tombeau où le corps du Christ, descendu en toute hâte de la croix, avait été déposé. Tristes et désespérées en raison de la perte de leur Maître, elles avaient trouvé la grosse pierre roulée sur le côté et, entrant dans le tombeau, elles avaient constaté que son corps n’y était plus. Tandis qu’elles restaient là, pleines d’incertitude et perdues, deux hommes en habit éblouissant les surprirent en leur disant: «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, il est ressuscité» (Lc 24, 5-6). «Non est hic, sed resurrexit» (Lc 24, 6). Depuis ce matin-là, ces paroles ne cessent de résonner dans l’univers comme une joyeuse annonce qui traverse les siècles de manière immuable et, en même temps, chargée de significations infinies et toujours nouvelles.

«Il n’est pas ici... il est ressuscité». Les messagers célestes communiquent avant tout que Jésus «n’est pas ici»: le Fils de Dieu n’est pas resté dans le tombeau, parce qu’il ne pouvait pas rester prisonnier de la mort (cf. Ac 2, 24), et le tombeau ne pouvait pas retenir «le Vivant» (Ap 1, 18), qui est la source même de la vie. De même que Jonas est resté dans le ventre du poisson, de même le Christ crucifié est resté englouti au cœur de la terre (cf. Mt 12, 40), le temps d’un sabbat. Ce fut «vraiment un grand jour que ce sabbat», comme l’écrit l’évangéliste Jean (19, 31): le plus solennel de l’histoire, parce qu’avec lui le «Seigneur du sabbat» (cf. Mt 12, 8) porte à son accomplissement l’œuvre de la création (cf. Gn 2, 1-4a), élevant l’homme et le cosmos tout entier à la liberté de la gloire des fils de Dieu (cf. Rm 8, 21). Une fois cette œuvre extraordinaire accomplie, le corps sans vie a été traversé par le souffle vital de Dieu et, les barrières du tombeau ayant été rompues, il est ressuscité glorieux. C’est pourquoi les anges proclament «il n’est pas ici»: il ne peut plus se trouver dans le tombeau. Il a marché sur la terre des hommes, il a terminé son chemin dans le tombeau comme tous les hommes, mais il a vaincu la mort, et, de manière absolument nouvelle, par un acte de pur amour, il a ouvert la terre et il l’a ouverte en grand vers le Ciel.

Grâce au Baptême qui nous «incorpore» à Lui, sa résurrection devient notre résurrection. Le prophète Ézéchiel l’avait annoncé: «Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël» (Ez 37, 12). Le jour de Pâques, ces paroles prophétiques prennent une valeur singulière, parce que, aujourd’hui, s’accomplit la promesse du Créateur; aujourd’hui, également à notre époque marquée par l’inquiétude et l’incertitude, nous revivons l’événement de la résurrection, qui a changé la face de notre existence, qui a changé l’histoire de l’humanité. C’est du Christ ressuscité que les personnes encore opprimées par les liens de la souffrance et de la mort attendent l’espérance, parfois aussi sans le savoir.

Que l’Esprit du Ressuscité apporte tout particulièrement réconfort et sécurité en Afrique, aux populations du Darfour, qui s’enfoncent dans une dramatique situation humanitaire qui n’est plus tolérable; aux populations de la région des Grands Lacs, où de nombreuses plaies ne sont pas encore cicatrisées; aux peuples de la Corne de l’Afrique, de la Côte d’Ivoire, de l’Ouganda, du Zimbabwe et d’autres nations, qui aspirent à la réconciliation, à la justice et au développement. En Irak, que sur la violence tragique qui sans pitié continue à faire des victimes prévale enfin la paix. Je souhaite aussi vivement la paix à ceux qui sont engagés dans le conflit en Terre Sainte, les invitant tous à un dialogue patient et persévérant qui surmonte les obstacles anciens et nouveaux. Que la communauté internationale, qui réaffirme le juste droit d’Israël d’exister dans la paix, aide le peuple palestinien à dépasser les conditions précaires dans lesquelles il vit et à construire son avenir, en se dirigeant vers la constitution d’un véritable État propre. Que l’Esprit du Ressuscité suscite un dynamisme renouvelé pour l’engagement des pays de l’Amérique latine, afin que les conditions de vies de millions d’habitants soient améliorées, supprimant l'abominable plaie des séquestrations de personnes et que les institutions démocratiques soient consolidées, dans un esprit de concorde et de solidarité effective. En ce qui concerne les crises internationales liées au nucléaire, puisse-t-on parvenir à un arrangement honorable pour tous, au moyen de négociations sérieuses et loyales ; et que se renforce chez les responsables des Nations et des Organisations internationales la volonté d’atteindre une convivialité pacifique entre ethnies, entre cultures et entre religions, qui éloignera la menace du terrorisme. Tel est la voie de la paix pour le bien de l’humanité entière.

Que le Seigneur ressuscité fasse ressentir partout sa force de vie, de paix et de liberté. À tous, aujourd’hui, sont adressées les paroles par lesquelles, au matin de Pâques, l’ange a rassuré le cœur apeuré des femmes: «N’ayez pas peur ! … Il n’est pas ici. Il est ressuscité» (Mt 28, 5-6). Jésus est ressuscité et il nous donne la paix; Il est lui-même la paix. C’est pourquoi l’Église répète avec force: «Le Christ est ressuscité – Christós anésti». Que l’humanité du troisième millénaire n’ait pas peur de Lui ouvrir son cœur. L’Évangile du Christ n’éteint pas, mais bien au contraire comble pleinement la soif de paix et de bonheur qui habite le cœur de tout homme. Le Christ est désormais vivant et marche avec nous. Immense mystère d’amour ! Christus resurrexit, quia Deus caritas est ! Alléluia !

Le mercredi 19 avril :
Benoît XVI fête sa première année de pontificat
par Nicole Winfield--

CITE DU VATICAN (AP) -- A l'occasion du premier anniversaire de son pontificat, Benoît XVI a appelé mercredi les fidèles à le soutenir dans sa mission, jugeant qu'il ne pouvait la mener à bien seul. "A chacun d'entre vous, je demande de continuer à me soutenir en priant Dieu de me laisser être le pasteur ferme et généreux de son Eglise", a-t-il lancé, visiblement ému, sur la place Saint-Pierre.
Devant quelque 50.000 personnes, le pape a assuré que son élection à la tête de l'Eglise catholique avait, pour lui, été une surprise totale. Comme pas tout à fait remis encore que les cardinaux aient choisi sa "pauvre personne" pour succéder au "grand pape Jean Paul II".
Comme si la croix de succéder à ce pontife si aimé était trop lourde à porter, l'ancien cardinal Joseph Ratzinger a ajouté: "j'ai toujours su que je ne pourrais mener ce travail, cette mission, tout seul". "Merci de tout mon coeur à tous ceux qui, de diverses manières, sont à mes côtés ou me suivent spirituellement avec affection et leurs prières à distance", a-t-il dit.
En étant désigné pour succéder à Jean Paul II, le 19 avril 2005, le cardinal Ratzinger est devenu le premier Allemand choisi à ce poste en près de mille ans. Et le plus vieux pape élu en 275 années, à l'âge de 78 ans.
Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la fois et bras droit de Jean Paul II, Joseph Ratzinger, favori pendant tout le processus électoral, a en outre été désigné à l'issue du conclave le plus rapide du siècle: à peine plus de 24 heures pour que la fumée s'élève de la chapelle Sixtine annonçant qu'un nouveau pape avait été choisi.
"Comme le temps passe vite", a médité le pape, se souvenant un an plus tard de ses premières remarques au balcon de Saint-Pierre après sa désignation, lorsqu'il s'était qualifié d"'humble travailleur dans les vignes du Seigneur".
Depuis lors, rapporte le Vatican, plus de quatre millions de personnes auront entendu Benoît XVI dire la messe, assisté à ses audiences et à ses prières publiques.
Le pape a fêté dimanche son 79e anniversaire, quittant pour cette audience anniversaire de mercredi la résidence de Castel Gandolfo, où il se repose d'une semaine pascale qui l'aura vu bien fatigué. Le pape doit revenir à Rome vendredi pour un grand concert en l'honneur de sa première année de pontificat.
La prochaine grande date au calendrier de Benoît XVI, toujours dans les traces de son illustre prédécesseur, est sa visite en Pologne fin mai. Sur la terre natale de Jean Paul II, il visitera notamment Wadowice, ville du défunt pape, ainsi que le camp de concentration d'Auschwitz. AP