A-Homélie sur l’Ascension.
Quel est donc ce mystère
?
C’est le mystère de la glorification divine de
l’humanité du Christ Seigneur, au-dessus de tous
les cieux, à la « droite du Père ».
Expliquons un peu ce mystère,
cette glorification divine et voyons-en les conséquence.
Ce sera les deux parties de notre
homélie.
Jésus rassemble une dernière
fois ces disciples et les conduit à Béthanie au
sommet de la montagne des Oliviers. Il leur renouvelle la mission
de prêcher l’Evangile à toute la terre. Puis,
les ayant bénis, il s élève par sa propre
puissance divine au dessus des nuages et disparaît à
leurs yeux.
Les Apôtres, ce cette Ascension,
n’en virent pas le terme, la fin…Mais le Credo nous
dit qu’il « parcourut tous les cieux », dépassa
les chœurs des Angers pour « être à
la droite de Dieu ». Cette expression : « à
la Droite de Dieu » qui n’a rien de physique ou
de local, Dieu est pur esprit, l’Ecriture Sainte et l’Eglise
l’emploient pour marquer la sublimité des honneurs
et la majesté du triomphe accordés au Christ.
C’est ainsi que s’exprime le catéchisme du
Concile de Trente : « parce que, parmi les hommes, placer
quelqu’un à sa droite, c’est lui donner la
plus grande marque d’honneur, on a transporté l’idée
de cette coutume aux choses spirituelles, et pour mettre dans
tout son jours la gloire que Jésus-Christ s’est
acquise, et qui l’élève comme homme au-dessus
de toutes les créatures, nous disons qu’il est
assis à la droite de son Père ». (p. 74)
Saint Paul célèbre
en termes merveilleux cette glorification :
« Dieu, dit-il, a déployée
dans le Christ la suréminente grandeur de sa puissance,
attestée par l'efficacité de sa force victorieuse
lorsqu'il l'a ressuscité des morts et l'a fait asseoir
à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté,
de toute autorité, de toute puissance, de toute domination
et de tout ce qui se peut nommer, non seulement dans le siècle
présent, mais encore dans le siècle à venir.
Il a mis toutes choses sous ses pieds et il l'a donné
pour chef suprême à l'Eglise » (Eph 1 19-22)
Désormais, son nom est devenu
si grand, si glorieux que « tout genou fléchira
devant Lui, au Ciel et sur la terre et dans les enfers…Que
toute langue publiera que Jésus vit et règne à
jamais dans la gloire de Dieu le Père » (Phil 2
10-11)
Et saint Jean nous permet de contempler cette glorification
dans son Apocalypse au Chapitre 5 :
« Puis je vis dans la main droite de Celui qui était
assis sur le trône un livre écrit en dedans et
en dehors, et scellé de sept sceaux. Et je vis un ange
puissant qui criait d'une voix forte " Qui est digne d'ouvrir
le livre et de rompre les sceaux? Et personne ni dans le ciel,
ni sur la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder.
Et moi je pleurais beaucoup de ce qu'il ne se trouvait personne
qui fût digne d'ouvrir le livre, ni de le regarder. Alors
un des vieillards me dit : " Ne pleure point; voici que
le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu,
de manière à pouvoir ouvrir le livre et ses sept
sceaux. Et je vis, et voici qu'au milieu du trône et des
quatre animaux, et au milieu des vieillards, un Agneau était
debout: il semblait avoir été immolé; il
avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de
Dieu envoyés par toute la terre. Il vint, et reçut
le livre de la main droite de Celui qui était assis sur
le trône. Quand il eut reçu le livre, les quatre
animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent
devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or
pleines de parfums, qui sont les prières des saints.
Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : " Vous
êtes digne de recevoir le livre et d'en ouvrir les sceaux;
car vous avez été immolé et vous avez racheté
pour Dieu, par votre sang, des hommes de toute tribu, de toute
langue, de tout peuple et de toute nation ; et vous les avez
faits rois et prêtres, et ils régneront sur la
terre. Puis je vis, et j'entendis autour du trône, autour
des animaux et des vieillards, la voix d'une multitude d'anges,
et leur nombre était des myriades et des milliers de
milliers. Ils disaient d'une voix forte : " L'Agneau qui
a été immolé est digne de recevoir la puissance,
la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la
bénédiction. " Et toutes les créatures
qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la
mer, et toutes les choses qui s'y trouvent, je les entendis
qui disaient : " A Celui qui est assis sur le trône
et à l'Agneau, louange, honneur, gloire et puissance
dans les siècles des siècles! " Et les quatre
animaux disaient : " Amen ! " Et les vieillards se
prosternèrent et adorèrent [Celui qui vit aux
siècles des siècles] »
C’est notre « Gloria in Excelsis Deo ». :
« Vous qui êtes assis à la droite du Père,
ayez pitié de nous parce que vous êtes seul saint,
seul Seigneur, seul Très Haut. O Jésus Christ,
avec l’Esprit Saint, dans la gloire de Dieu, votre Père
». « Tu solus Altissimus, Jesus-Christus…in
gloria Dei Patris ».
Telles notre croyance, celle de l’Eglise sur le mystère
de l’Ascension, mystère de glorification
Et qu’elle en est la raison ?
Le catéchisme du Concile de Trente l’explique clairement
et merveilleusement. On ne peut rien dire de plus beau. Je veux
m’y attarder un peu.
Cette suprême glorification du Christ en son Ascension
est une récompense aux humiliations que Jésus
a subies par justice pour son Père et par charité
pour nous. Cela est vrai ! En entrant dans ce monde le Christ
s’est livré vraiment, tout entier au bon plaisir
du Père. « Je viens O Père pour faire votre
volonté ». Il a accepté les abaissements
annoncés. Il a accepté de boire jusqu’à
la lie l’amer calice des souffrances et des ignominies
sans nom. Il s’est anéanti jusqu’à
la mort de la croix. Et pourquoi cela ? « Afin que le
monde sache que j’aime mon Père » et ses
décrets.
Voilà pourquoi : « Propter quod - remarquez ce
mot, il indique le motif, la raison - « voilà pourquoi
Dieu le Père a glorifié son Fils, pourquoi il
l’a exalté au-dessus de toutes choses, au ciel,
sur la terre dans les enfers : « Propter quod et Deux
exaltavit illum » «(Phip 2 9)
Après les batailles, les princes dignes récompensent
les soldats qui ont mené à la victoire.
Il en est ainsi de Dieu le Père, le meilleur des chefs..
Il en est ainsi dans ce mystère de l’Ascension
Jésus venait d’accomplir l’oeuvre de salut,
celle commandée par le Père, voulue par le Père
: « Opus consummavi » (Jn 17 4). Maintenant que
tout était consommé, expié, soldé
et racheté…maintenant que les puissances des ténèbres
étaient défaites, maintenant que les droits du
Pères étaient reconnus et ses droits vengés,
que les portes du royaume de Dieu étaient rouvertes à
toute la race humaine…c’était alors l’heure
de couronner le Vainqueur, son Fils, après la victoire
remportée. Quelle joie d’appeler la sainte humanité
de Jésus de venir goûter les splendeurs, la béatitude
et la puissance d’une éternelle exaltation…d’autant
qu’au moment d’achever son sacrifice, Jésus
en personne avait demandé à son Père cette
gloire : « Père l’heure est venue : glorifiez
votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie ».(Jn 17
4)
L’Ascension est donc l’heure de la glorification
de Notre Sauveur, au Ciel comme récompense due à
son triomphe.
Le Christ alors entraîne avec lui notre humanité
pour la faire asseoir dans la gloire et la béatitude.
C’est là la grande action de NSJC, l’exploit
magnifique de ce géant divin : de rouvrir par ses souffrances
les portes du ciel à l’humanité déchue
et de la transporter, à sa suite, dans les splendeurs
des cieux.
Il faut lire ici la Préface de l’Ascension.
Quand le Christ est monté au ciel, dit Saint Paul, tout
un cortège d’âmes saintes, conquête
glorieuse du Christ, y pénétrait avec lui. Et
ainsi depuis c’est sans cesse que se fait l’Ascension
des âmes.
L’Ascension du Christ est donc aussi la nôtre. La
gloire de la tête fonde aussi l’espérance
du corps. Comme le dit très heureusement saint Léon
: « Les ruses de l’antique ennemi nous avait arrachés
au premier séjour de félicité ; le Fils
de Dieu, en nous incorporant à lui, nous a placés
à la droite de son Père ».
Comme nous comprenons, nous venons de le citer plus haut, le
coeur d’actions de grâces que les élus chantent
à la louange de l’Agneau immolé pour les
hommes ! Comme nous comprenons ces acclamations et ces adorations
qu’ils offrent sans cesse à celui qui a payé
par d’indicibles tourments leur béatitude sans
fin ! Comme nous comprenons nos adorations ici bas, dans nos
églises.
L’heure de cette glorification n’a pas encore sonnée
pour nous. Mais en attendant, nous devons par la pensée
habiter souvent dans le ciel. C’est ce à quoi nous
invite le saint Catéchisme de Trente.
Il écrit en effet bien joliment : Jésus-Christ
est monté au ciel pour « exciter dans nos cœurs
la pensée, le désir de L’y suivre. De même
qu’Il nous avait laissé dans sa Mort et dans sa
Résurrection le modèle d’une mort et d’une
résurrection spirituelles, ainsi par son Ascension, Il
veut nous apprendre et nous persuader que tout en restant ici-bas
nous devons par la pensée nous transporter jusque dans
le Ciel, et reconnaître, comme dit saint Paul, que nous
ne sommes sur la terre que des hôtes et des étrangers,
à la recherche de notre patrie et comme les membres de
la cité des Saints et de la maison de Dieu. En effet,
dit encore le même Apôtre, nous vivons déjà
dans le ciel » (p 76)
Telle est en effet la merveille de la miséricorde divine.
« Dieu est riche en miséricorde, s’écrit
l’Apôtre ;à cause de l’amour immense
qu’il nous a porté, alors que nous étions
morts par le péché, il nous a rendus vivants avec
le Christ, «(car c’est par grâce que vous
êtes sauvés) ; il nous a ressuscités avec
lui ; il nous afait asseoir tous avec lui dans les cieux, afin
de manifester par là aux siècles à venir
l’infinie richesse de sa grâce, par la bonté
qu’il nous témoigne en Jésus-Christ »
(Eph 2 4-7)
B- L’enseignement
de Benoît XVI sur la famille
Discours du pape au Conseil pour
la Famille, le samedi 13 mai
Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît
XVI a adressé aux participants à l’Assemblée
plénière du Conseil pontifical pour la Famille
à l’occasion du 25ème anniversaire de la
création du dicastère, le samedi 13 mai.
Monsieur le cardinal,
Vénérés frères dans l'épiscopat
et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!
C'est pour moi un motif de joie
de vous rencontrer au terme de l'Assemblée plénière
du Conseil pontifical pour la Famille, qui célèbre
ces jours-ci son 25e anniversaire, ayant été créé
par mon vénéré prédécesseur
le pape Jean-Paul II le 9 mai 1981. J'adresse à chacun
de vous un salut cordial, avec une pensée particulière
pour le cardinal Alfonso López Trujillo, que je remercie
de s'être fait l'interprète de vos sentiments communs.
Votre réunion vous a donné l'occasion d'examiner
les défis et les projets pastoraux concernant la famille,
considérée à juste titre comme Eglise domestique
et sanctuaire de la vie. Il s'agit d'un domaine apostolique
vaste, complexe et délicat, auquel vous consacrez de
l'énergie et de l'enthousiasme, dans l'intention de promouvoir
l'« Evangile de la famille et de la vie ». Comment
ne pas rappeler, à ce propos, la vision ample et clairvoyante
de mes prédécesseurs, et de manière particulière
de Jean-Paul II, qui ont promu, avec courage, la cause de la
famille, la considérant comme une réalité
décisive et irremplaçable pour le bien commun
des peuples ?
La famille fondée sur le
mariage constitue un « patrimoine de l'humanité
», une institution sociale fondamentale; elle est la cellule
vitale et le pilier de la société et cela concerne
les croyants et les non-croyants. Elle est une réalité
pour laquelle tous les Etats doivent avoir la plus haute considération,
car, comme aimait à le répéter Jean-Paul
II, « l'avenir de l'humanité passe à travers
la famille » (Familiaris consortio, n. 86). En outre,
dans la vision chrétienne, le mariage, élevé
par le Christ à la très haute dignité de
sacrement, confère une plus grande splendeur et profondeur
au lien conjugal, et engage plus profondément les époux
qui, bénis par le Seigneur de l'Alliance, se promettent
fidélité jusqu'à la mort dans l'amour ouvert
à la vie. Pour eux, le centre et le cœur de la famille
est le Seigneur, qui les accompagne dans leur union et les soutient
dans la mission d'éduquer les enfants vers l'âge
mûr. De cette manière, la famille chrétienne
coopère avec Dieu non seulement en engendrant à
la vie naturelle, mais également en cultivant les germes
de la vie divine donnée dans le Baptême. Tels sont
les principes bien connus de la vision chrétienne du
mariage et de la famille. Je les ai rappelés encore une
fois jeudi dernier, en m'adressant aux membres de l'Institut
Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille.
Dans le monde actuel, dans lequel
se diffusent certaines conceptions équivoques sur l'homme,
sur la liberté, sur l'amour humain, nous ne devons jamais
nous lasser de présenter à nouveau la vérité
sur l'institution familiale, telle qu'elle a été
voulue par Dieu dès la création. Malheureusement,
le nombre des séparations et des divorces s'accroît,
rompant l'unité familiale et créant de nombreux
problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations.
La stabilité de la famille est aujourd'hui particulièrement
à risque; pour la sauvegarder il faut souvent aller à
contre courant par rapport à la culture dominante, et
cela exige de la patience, des efforts, des sacrifices et une
recherche incessante de la compréhension mutuelle. Mais
aujourd'hui aussi, il est possible aux conjoints de surmonter
les difficultés et de rester fidèles à
leur vocation, en ayant recours au soutien de Dieu avec la prière
et en participant assidûment aux sacrements, en particulier
de l'Eucharistie. L'unité et la solidité de la
famille aide la société à respirer les
valeurs humaines authentiques et à s'ouvrir à
l'Evangile. C'est à cela que contribue l'apostolat de
nombreux Mouvements, appelés à œuvrer dans
ce domaine dans une entente harmonieuse avec les diocèses
et les paroisses.
Ensuite, un thème plus que
jamais délicat de nos jours est le respect dû à
l'embryon humain, qui devrait toujours naître d'un acte
d'amour et être déjà traité comme
une personne (cf. Evangelium vitae, n. 60). Les progrès
de la science et de la technique dans le domaine de la bioéthique
se transforment en menace lorsque l'homme perd le sens de ses
limites et, en pratique, prétend se substituer Dieu créateur.
L'Encyclique Humanae vitae réaffirme avec clarté
que la procréation humaine doit toujours être le
fruit de l'acte conjugal, avec sa double signification unitive
et procréative (cf. n. 12). C'est ce qu'exige la grandeur
de l'amour conjugal selon le projet divin, comme je l'ai rappelé
dans l'Encyclique Deus caritas est: « L'eros rabaissé
simplement au “sexe” devient une marchandise, une
simple “chose” que l'on peut acheter et vendre;
plus encore, l'homme devient une marchandise... En réalité,
nous nous trouvons devant une dégradation du corps humain
» (n. 5). Grâce à Dieu de nombreuses personnes,
en particulier parmi les jeunes, redécouvrent la valeur
de la chasteté, qui apparaît toujours davantage
comme la garantie sûre de l'amour authentique. Le moment
historique que nous vivons demande aux familles chrétiennes
de témoigner avec une cohérence courageuse que
la procréation est le fruit de l'amour. Un tel témoignage
ne manquera pas d'encourager les hommes politiques et les législateurs
à sauvegarder les droits de la famille. En effet, on
voit comment l'on accorde toujours plus de crédit aux
solutions juridiques pour ce qu'on appelle les « unions
de fait » qui, bien que refusant les obligations du mariage,
prétendent jouir de droits équivalents. En outre,
on veut parfois arriver à une nouvelle définition
du mariage pour légaliser des unions homosexuelles, en
leur attribuant également le droit d'adopter des enfants.
De vastes zones du monde subissent
ce qu'on appelle l'« hiver démographique »,
avec le vieillissement progressif de la population qui s'ensuit
; les familles semblent parfois menacées par la peur
de la vie, de la paternité et de la maternité.
Il faut leur redonner confiance, pour qu'elles puissent continuer
à accomplir leur noble mission de procréer dans
l'amour. Je suis reconnaissant à votre Conseil pontifical
car, lors de diverses rencontres continentales et nationales,
il cherche à dialoguer avec ceux qui ont des responsabilités
politique et législative à ce propos, de même
qu'il s'efforce de tisser un vaste réseau de colloques
avec les évêques, en offrant aux Eglises locales
l'opportunité de cours ouverts aux responsables de la
pastorale. Je profite ensuite de l'occasion pour réitérer
l'invitation faite à toutes les communautés diocésaines
de participer avec leurs délégations à
la Ve Rencontre mondiale des Familles, qui aura lieu en juillet
prochain à Valence, en Espagne, et à laquelle,
si Dieu le veut, j'aurai la joie de participer en personne.
Merci encore pour le travail que
vous accomplissez; que le Seigneur continue à le rendre
fécond! Je vous assure pour cela de mon souvenir dans
la prière, alors que, en invoquant la protection maternelle
de Marie, je vous donne à tous ma Bénédiction,
que j'étends volontiers aux familles, afin qu'elles continuent
à construire leur foyer sur l'exemple de la Sainte Famille
de Nazareth ».
C- Da Vinci code et la
foi catholique
Monsieur l’abbé Vernoy,
du prieuré de Montpellier, a fait une excellente réfutation
des erreurs du roman et du film « Da Vinci code ».
Il répondait à un curé du diocèse
de Montpellier qui voulait minimiser la « chose »,
Monsieur l’abbé Noêl Saignes,Curé
de la paroisse Saint Philippe du Vidourle – Lunel 70 r
Henri de Bornier 34400 LUNEL
Voici, ci-dessous, sa réponse, bien argumentée.
Vous trouverez ce texte dans DICI de cette quinzaine.
Monsieur l’abbé Vernoy l’a adressée
également à l’évêque du lieu
ainsi qu’au Nonce de Paris, Mgr Baldelli qui lui a fait
une réponse. « Le salon beige » s’en
fait l’écho et nous donne les éléments
du dossier. Vous le trouverez en la note D.
A- Le dossier. Les erreurs de «
Da Vinci code.
« L’ignorance est notre pire ennemi », S.
Pie X, pape (1903-1914)
1- Une arme sournoise
Un style
L’histoire est présentée comme une banale
fiction. Mais, en prétendant l’étayer sur
des faits, des personnes et des lieux réels, l’auteur
lui donne, peu à peu, le caractère d’un
documentaire. Au final, nous sommes en présence d’un
méchant pamphlet anti-chrétien. Son habileté
naît d’une subtile confusion entre fiction et réalité.
« Dans mon livre, je révèle un secret qui
est murmuré depuis des siècles. Je ne l’ai
pas inventé. C’est la première fois que
ce secret est dévoilé dans un thriller à
succès. J’espère sincèrement que
Da Vinci code servira à ouvrir aux lecteurs de nouvelles
pistes de réflexion.» (Site internet de l’auteur:
www.danbrown.com).
Cette ambiguïté instrumentale entend placer de très
graves accusations, « nouvelles pistes de réflexion
», au-delà du vrai et du faux, du bien et du mal.
Une haine décomplexée du Christ et de l’Église
se couvre ainsi des habits de l’immunité.
Un contexte
Cette fable perfide profite du contexte d’inculture historique,
d’ignorance religieuse et de méconnaissance de
l’Évangile. Vatican II a été l’occasion
d’une rupture avec l’histoire et la tradition de
l’Église. Des clercs et des fidèles en nombre,
privés de racines, sont maintenant livrés au désarroi.
Alors, falsifier lieux et acteurs de l’Histoire, argumenter
sans preuves, utiliser la mode pseudo-scientifique, s’accaparer
de puériles légendes ésotérico-gnostiques
est un jeu malhonnête, mais facile au royaume de l’ignorance.
Il prépare de rapides et incalculables ravages spirituels,
scientifiques et culturels.
Un but
Le Da Vinci code s’inspire de récentes et fantaisistes
élucubrations gnostiques, ésotériques,
féministes, new-age et kabbalistiques. Une malice consommée
les arrange avec de vieilles fables antichrétiennes,
des légendes apocryphes et des délires païens.
Il accuse la foi catholique d’avoir manipulé l’Histoire,
après avoir détruit les documents concernant «
un Christ véritable ».
En fait, son but ultime est la perte des chrétiens par
la ruine de la religion catholique.
2- Contrefaçons historiques à l’assaut de
la foi catholique
« Une grande partie de ce que l’Église nous
a enseigné, affirme Dan Brown (Da Vinci code, Lattès,
p. 294) – et nous enseigne encore – sur Jésus
est tout simplement faux. ». Il entonne là un refrain
ânonné depuis longtemps par les sectes, dont plus
récemment les Témoins de Jéhovah, et par
l’Islam. Il fallait décrédibiliser l’Église
pour promouvoir une nouvelle version des faits. Les sources
et le but de ce « roman historique » s’attaquent
ainsi fondamentalement à la théologie du Verbe
incarné, le Christ. Sa trame s’articule donc essentiellement
autour d’une thèse sur Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Il n’aurait été qu’un simple homme
mortel (p. 291), certainement un grand prophète, mais
en aucun cas Dieu. Il aurait marié Marie-Madeleine, son
principal disciple, dont le sein, « le saint Graal »,
aurait porté Sarah, fruit de ce mariage. Et les rois
de France descendraient de cette union.
3- Avant-propos, propos trompeurs
« Toutes les descriptions de monuments, d’œuvres
d’art, de documents et de rituels secrets évoqués
sont avérées » (p. 9). Dès l’avant-
propos, le lecteur est abusé.
La « Cène de Vinci », vue avec les yeux de
la méthode Coué selon Dan Brown, remplace saint
Jean par sainte Marie-Madeleine. Or la tradition picturale représente
toujours saint Jean ainsi, à la droite du Christ. S’il
n’y a pas de calice, sur la toile devant le Christ, ce
n’est pas parce que Marie-Madeleine est le saint Graal.
Mais Vinci peint l’heure, avant l’institution de
l’eucharistie, où le Christ dévoile la trahison
de Juda.
Le Prieuré de Sion, « - une société
secrète européenne fondée en 1099 - est
une organisation réellement existante. En 1975, la Bibliothèque
Nationale de Paris a découvert des parchemins connus
sous le nom de Dossiers Secrets, identifiant plusieurs membres
du prieuré de Sion, dont Sir Isaac Newton, Botticelli,
Victor Hugo et Léonard de Vinci» (p. 9). Pourtant,
il n’a jamais été qu’une association
créée en 1956 par « Sa Majesté druidique
», Pierre Plantard, escroc antisémite. Pour forger
la légende, il commanda, en 1967, la confection de faux
documents qu’il fit déposer à la Bibliothèque
Nationale.
L’église S. Sulpice à Paris n’a aucun
lien avec le « Prieuré de Sion », rien d’ésotérique,
ni de païen. Fiction ou réalité, Dan Brown
joue sur la crédulité. L’obélisque
et la bande de laiton qui traverse l’église ne
sont pas des traces secrètes, mais appartiennent à
un instrument scientifique du 18ème siècle. Les
lettres « P » et « S », au coeur d’un
vitrail, ne sont pas les initiales d’un « Prieuré
de Sion », mais celles des saints patrons de cette église
: Pierre et Sulpice.
Le méridien de Paris, dont se sert Dan Brown dans ses
théories, ne traverse pas le Louvre là où
le Da Vinci code l’indique. Il ne passe pas non plus par
l’église Saint Sulpice.
Les limites de l’érudition de M. Brown sont frappantes,
spécialement lorsqu’elles ridiculisent le cœur
de sa pseudo-démonstration du mariage de Jésus
et de Marie-Madeleine. M. Durson, universitaire américain,
relate que « dans le Da Vinci code, Teabing affirme que
tout érudit de l’araméen nous dirait que
compagne signifie épouse. En réalité, le
document cité a été écrit en copte,
pas en araméen, et le mot employé pour compagne
est un emprunt du grec qui signifie probablement soeur spirituelle.
Pour épouse, on aurait employé le mot grec gynè".
4- La vérité contre les mensonges
Le mariage entre le Christ et la Madeleine, imaginé par
ce roman à prétention documentaire, est essentiellement
issu d’une tendance moderne à érotiser toutes
les relations humaines. La mentalité contemporaine ne
supporte pas la chasteté chrétienne que seule
la grâce de Dieu rend vraiment possible. Et elle ne cesse
de lutter contre le célibat religieux. Les baisers (p.
276) sur la bouche, évoqués dans l’évangile
apocryphe de Philippe étaient pratiqués dans les
communautés gnostiques. Cette pratique n’aurait
rien de sexuel. En effet, on retrouve ce geste avec Jacques
dans la 2nde apocalypse de Jacques. Elle symboliserait la communication
de l’esprit à l’initié. Mais le baiser
était aussi un usage spirituel de l’antiquité
chrétienne. Rien n’établit une quelconque
relation intime entre le Christ et la Madeleine. La seule épouse
connue du Christ est son Église, comme Yahvé pouvait
être l’époux d’Israël avant la
venue du Messie.
La femme, selon le Da Vinci code, serait méprisée
et discriminée dans l’Église depuis le début.
Dan Brown laisse entendre que le Christ aurait désigné
la Madeleine comme tête de l’Église. Les
apôtres auraient ensuite fomenté une conspiration
machiste pour usurper la place de Marie-Madeleine.
Cette manœuvre justifierait une attitude supposée
discriminatoire de l’Église contre la femme.
Or Marie, conçue sans péché et mère
de Dieu, Marie-Madeleine, pécheresse repentante et bien
d’autres saintes femmes, sont au coeur de la foi catholique.
Il est vrai que les protestants ont exclu le mystère
féminin dans leur religion.
L’Église fut la première société
dans l’histoire de l’humanité à reconnaître,
à enseigner et à rétablir l’égale
dignité des sexes. La civilisation chrétienne
a ensuite libéré la femme des mœurs païennes
antiques.
Le Nouveau Testament n’est pour Brown qu’une contrefaçon
de l’empereur Constantin. « La Bible, telle que
nous la connaissons aujourd’hui, a été collationnée
par un païen, l’empereur Constantin le Grand »
(p. 289), pour soutenir, à partir du 4ème siècle,
la divinité de Jésus-Christ. Ainsi aurait-il «
commandé et financé la rédaction d’un
Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant
les aspects humains de Jésus » (p. 293).
Or les 27 livres qui le composent sont tous scientifiquement
datés du 1er siècle (50-100). Dieu sait si la
critique de leur authenticité fut âpre. Aucune
autre religion n’est capable de présenter ses sources
de manière aussi précise et certaine.
Le Canon de Muratori, daté de 170, donne une liste de
ces textes. Elle a très probablement été
arrêtée dès 130. En outre, chaque document
et fragment du Nouveau Testament antérieur au 4ème
s. détruit le château de cartes du Da Vinci code.
Le Nouveau Testament fut divinement inspiré aux écrivains
sacrés. Il relate les prédications du Christ et
de ses apôtres. Il raconte la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ
et des premiers chrétiens. Il annonce surtout, avec la
tradition de l’Église, le message évangélique.
Son enseignement permet aux chrétiens de s’unir
à Dieu en devenant meilleurs.
C’est une claire exposition de la véracité
des natures humaine et divine du Christ. Ses « aspects
humains », dont le Da Vinci code dit qu’ils sont
occultés, apparaissent manifestement dans les évangiles.
Ils rapportent son enfance et sa vie, son obéissance
et sa colère, sa faim et sa soif, sa joie et sa tristesse,
son amour et ses souffrances, sa passion et sa mort.
Ces « aspects » sont, en revanche, systématiquement
gommés des écrits apocryphes gnostiques, dont
se sert le Da Vinci code contre la foi catholique.
La lourdeur de ces apocryphes légendaires et leurs contradictions
internes les rendent peu fiables. Ils s’emparent souvent
de bribes du Nouveau Testament, preuve supplémentaire
de leur rédaction tardive.
L’évangile de Philippe, cité plus haut,
date de la moitié du 3ème siècle. Comme
nombre de ces textes, il est issu de la gnose. Saint Irénée,
saint Hyppolite et Tertullien, aux 2ème et 3ème
siècles argumentèrent efficacement contre ces
légendes.
La gnose est une nébuleuse, ses croyances sont très
éclectiques. On peut la comparer au new age contemporain.
Elle rejette généralement la nature humaine du
Christ et prétend pouvoir initier à une connaissance
secrète du vrai Dieu.
5- La divinité du Christ rejetée
Selon Brown, l’empereur Constantin aurait en 325, lors
d’« un vote très serré », obtenu
du Concile de Nicée la définition de la divinité
du Christ (p. 291). Constantin n’a pas instrumentalisé
ce concile, mais lui a permis de se tenir. Son soutien conforta
l’autorité de l’Église et fit cesser
la controverse arienne. Arius soutenait que Jésus-Christ
était un dieu inférieur au Père.
Pour répondre aux hérésies, le concile
formula plus précisément l’objet de la foi
dans un Credo. Seuls 2 évêques sur environ 250
s’y opposèrent. Est-ce le résultat «
d’un vote très serré »? Jésus-Christ,
fils de Dieu est bien « engendré, non pas créé,
de même nature que le Père » (Credo de Nicée).
L’Église, fondée par le Christ, professe
depuis toujours la foi en un Dieu trinitaire : Père,
Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes.
Seuls les chrétiens croient en Dieu fait homme pour racheter
les péchés du monde. Le Christ a été
crucifié pour avoir révélé sa divinité,
les apôtres ont été martyrisés pour
en avoir témoigné. De nombreux chrétiens
ont fait de même.
Les évangiles (Io 8, 58; Mc 14, 61-62; Io 20,31; etc.)
rapportent cette révélation de la bouche même
du Christ et par les miracles. S. Paul (1 Cor. 8, 16 ; Col 1,
15-16) l’enseigne au milieu du 1er siècle.
En 112, Pline le jeune, gouverneur romain de Bithynie, écrit
que les chrétiens interrogés « affirmaient
que toute leur faute, ou leur erreur, s’était bornée
à avoir l’habitude de se réunir à
jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement
un hymne pour honorer le Christ comme Dieu… » (L.
10, l. 96).
Bien avant le concile de Nicée, Ignace d’Antioche
+117, Justin +165, Irénée +200, Clément
d’Alexandrie +215, Tertullien +225, et bien d’autres
Pères confessent très explicitement dans leurs
écrits la divinité du Christ .
L’Église ne dissimule rien au sujet du Christ,
bien au contraire. Elle s’attache à suivre le commandement
du Seigneur : « Allez donc, de toutes les nations faites
des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout
ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour
toujours jusqu’à la fin du monde » (Mat.
28, 19-20). Toute son histoire prouve sa fidélité
à répandre la connaissance de l’Évangile,
pour faire rayonner l’amour du Christ sur la terre et
rendre les hommes heureux et meilleurs.
Que penser de ces « premiers textes chrétiens »
(p. 276), que l’Église aurait détruits ou
dissimulés en faveur de la divinité de Jésus-Christ
?
Les manuscrits de la Mer Morte, découverts en 1947, ne
donnent aucun renseignement sur la vie des chrétiens
et leur religion. La bibliothèque gnostique de Nag Hammadi,
découverte en 1945, est datée du 4ème siècle.
Aucun secret n’y a été découvert.
Les apocryphes en question dans le Da Vinci code (Évangile
de Philippe et de Marie) sont tardifs et sans rapport réel
avec un quelconque apôtre.
6-Négationnisme au service de la haine
Cette fable gnostique contemporaine n’a rien d’une
innocente fiction. C’est une redoutable occasion de donner
libre cours à la haine du Christ et de ses disciples.
L’Église est soupçonnée d’être
un groupement d’intérêts occultes, parasitaire,
dissimulateur, conspirateur et donc dangereux. Nul besoin de
niaises moqueries, de critiques fondées, d’arguments
tangibles, on abandonne les chrétiens au murmure.
À la longue, cette suspicion emporte le jugement et encourage
l’élimination de ce qui apparaît comme une
sourde menace. Les pamphlets assassins de l’empire néronien
n’ont-ils pas appelé trois siècles de persécutions
sanglantes ?
Dans ce fatras gnostique, la religion chrétienne est
tristement dépréciée en un ramassis de
minables petits secrets.
D- La controverse à
Montpellier !
Sous le titre « DVC : le
Nonce apostolique intervient à Montpellier », «
le salon beige » nous raconte l’affaire dans le
détail.
Un prêtre diocésain a répondu aux questions
du "Midi Libre" de Montpellier en tenant des propos
sur le Da Vinci Code pour le moins surprenants :
"C’est un roman et à ce titre, le romancier
a le droit d’inventer l’intrigue comme cela l’arrange.
Ce livre et ce film constituent pour tous les chrétiens
une bonne occasion de réfléchir".
Dans un courrier parfois cinglant, un abbé de la Fraternité
Saint Pie X lui répond en voisin :
"On ne dit pas n’importe quoi sur le Christ qui est
Dieu, sur l’Église qu’Il a fondée
pour aider les hommes à s’élever vers Lui.
Celui qui aime Dieu, ne supporte pas que l’on traite indignement
l’objet de son amour".
L'abbé en adresse copie à Monseigneur Thomazeau,
évêque de Montpellier et à Monseigneur Baldelli,
nonce apostolique. Celui-ci lui répond trois jours après
et qualifie les propos parus dans le journal de "malheureux"
et rajoute : "je crois que vous avez eu raison de réagir",
sans pour autant accepter une attaque violente contre Vatican
II figurant dans le courrier de l'abbé, attaque que Monseigneur
Baldelli réfute longuement.
Il est intéressant de noter d'abord que le représentant
du Saint Siège ait pris la peine de répondre aussi
rapidement. Il aurait pu ne pas donner suite et renvoyer l'affaire
à l'évêque du lieu. Mais surtout son intervention
sans en approuver entièrement la forme, agrée
la réaction d'un prêtre de la Fraternité
Saint Pie X sur un problème de fond (défense de
la Foi et de l'Eglise).
Vous trouverez la lettre que Monsieur l’abbé Vernoy
a adressée au curé Noël Saignes et transmise
à l’évêque et au Nonce en (A) et la
réponse du Nonce en (B)
A- Lettre de Monsieur l’abbé
Vernoy.
Abbé Marc Vernoy,
Prieuré Saint François de Sales
1, rue Neuve-des-Horts 34690 Fabrègues - date : 20/5/2006
Monsieur le Curé,
Votre réaction, quant au Da Vinci Code, m’a été
apportée ce jour. Il m’a semblé que je devais
vous répondre. Vous trouverez ci-joint un modeste argumentaire
qui pourra peut-être vous ouvrir les yeux sur le but réel
de cette histoire.
« Le ‘Da Vinci Code’ remet-il en cause le
dogme religieux ? » Vous répondez : « C’est
un roman et à ce titre, le romancier a le droit d’inventer
l’intrigue comme cela l’arrange. Ce livre et ce
film constituent pour tous les chrétiens une bonne occasion
de réfléchir à ce qu’ont été
la vie de Jésus et les Évangiles. »
J’espère sincèrement que c’est le
journaliste qui a transformé le fond de votre pensée.
Parce que ce jugement est très objectivement intenable
pour un baptisé, pour un catholique et d’autant
plus pour un prêtre de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Un roman ne peut pas raconter n’importe quoi sur n’importe
qui. L’Église n’a jamais eu d’autre
discours, c’est une question de morale publique. L’État
non plus ne devrait pas tolérer ces romans, qui sous
couvert de fiction s’en prennent calomnieusement et injustement
à des personnes ou à des institutions respectables.
En l’occurrence, il s’agit de la personne du Christ,
Verbe incarné, et de son épouse, l’Église.
On ne dit pas n’importe quoi sur le Christ qui est Dieu,
sur l’Église qu’Il a fondée pour aider
les hommes à s’élever vers Lui. Celui qui
aime Dieu, ne supporte pas que l’on traite indignement
l’objet de son amour.
Monsieur le Curé, notre amour n’est pas désincarné,
il a un visage, celui de Jésus- Christ, Il est une personne
avec sa divinité et son humanité. Et l’Église
est bien divine et humaine, elle a une hiérarchie visible.
C’est proprement le génie de notre foi catholique.
Nous aimons l’Église dans son incarnation, sa visibilité,
par-delà ses misères. Outrager l’un et l’autre
par des fables mensongères ne peut que blesser l’âme
catholique. Laisser faire sans réagir serait aussi le
signe certain du respect humain, prenant sa source dans un cœur
prêt à trahir, ou ayant déjà trahi.
La trahison c’est abandonner une cause pour une autre.
Nous connaissons l’autre cause, c’est l’esprit
mondain et ses trois concupiscences. Le Christ nous met constamment
en garde contre le monde, Vatican II a malheureusement ouvert
ses portes à cet esprit qui milite contre le Christ,
contre les hommes de bonne volonté et contre notre mère
la sainte Église.
ABBÉ MARC VERNOY
PÈRE NOËL SAIGNES Curé de la paroisse Saint
Philippe du Vidourle – Lunel 70 r Henri de Bornier 34400
LUNEL
Objet : Votre jugement sur le Da Vinci Code
Midi Libre 13 mai 2006
B- La lettre du Nonce.
Nonciature apostolique en France Paris, le 17 mai 2006
Monsieur l’abbé,
J’accuse réception de la copie de la lettre que
vous avez adressée à un ecclésiastique
du diocèse de Montpellier. J’en ai pris connaissance
avec attention.
Les propos publiés par le journal que vous citez sont,
pour le moins, malheureux. Je crois que vous avez eu raison
de réagir. Vous me permettrez cependant de ne pas approuver
la remarque suivante : « Vatican II a malheureusement
ouvert ses portes à cet esprit qui milite contre le Christ,
contre les hommes de bonne volonté et contre notre mère
la sainte Eglise ».
Non le denier concile œcuménique, qui nous dit que
le Christ est « lumen gentium » n’a jamais
voulu agir ainsi, n’a jamais agi ainsi. Il ne faut pas
confondre son enseignement et certaines interprétations,
étrangères à sa lettre et à son
esprit. Notre devoir est donc d’être fidèle
au Magistère de l’Eglise, à qui le Seigneur
Jésus a promis son assistance toute spéciale.
Je vous prie de croire, Monsieur l’Abbé, à
mes sentiments dévoués « in Christo ».
Signé Fortunato Baldelli
Nonce apostolique.