Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

06 80 71 71 01

 

Du 22 au 28 mai 2006.

Jeudi de l’Ascension.

 

 

A-Homélie sur l’Ascension.

Quel est donc ce mystère ?
C’est le mystère de la glorification divine de l’humanité du Christ Seigneur, au-dessus de tous les cieux, à la « droite du Père ».

Expliquons un peu ce mystère, cette glorification divine et voyons-en les conséquence.

Ce sera les deux parties de notre homélie.

Jésus rassemble une dernière fois ces disciples et les conduit à Béthanie au sommet de la montagne des Oliviers. Il leur renouvelle la mission de prêcher l’Evangile à toute la terre. Puis, les ayant bénis, il s élève par sa propre puissance divine au dessus des nuages et disparaît à leurs yeux.

Les Apôtres, ce cette Ascension, n’en virent pas le terme, la fin…Mais le Credo nous dit qu’il « parcourut tous les cieux », dépassa les chœurs des Angers pour « être à la droite de Dieu ». Cette expression : « à la Droite de Dieu » qui n’a rien de physique ou de local, Dieu est pur esprit, l’Ecriture Sainte et l’Eglise l’emploient pour marquer la sublimité des honneurs et la majesté du triomphe accordés au Christ. C’est ainsi que s’exprime le catéchisme du Concile de Trente : « parce que, parmi les hommes, placer quelqu’un à sa droite, c’est lui donner la plus grande marque d’honneur, on a transporté l’idée de cette coutume aux choses spirituelles, et pour mettre dans tout son jours la gloire que Jésus-Christ s’est acquise, et qui l’élève comme homme au-dessus de toutes les créatures, nous disons qu’il est assis à la droite de son Père ». (p. 74)

Saint Paul célèbre en termes merveilleux cette glorification :

« Dieu, dit-il, a déployée dans le Christ la suréminente grandeur de sa puissance, attestée par l'efficacité de sa force victorieuse lorsqu'il l'a ressuscité des morts et l'a fait asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté, de toute autorité, de toute puissance, de toute domination et de tout ce qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a mis toutes choses sous ses pieds et il l'a donné pour chef suprême à l'Eglise » (Eph 1 19-22)

Désormais, son nom est devenu si grand, si glorieux que « tout genou fléchira devant Lui, au Ciel et sur la terre et dans les enfers…Que toute langue publiera que Jésus vit et règne à jamais dans la gloire de Dieu le Père » (Phil 2 10-11)
Et saint Jean nous permet de contempler cette glorification dans son Apocalypse au Chapitre 5 :
« Puis je vis dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, et scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant qui criait d'une voix forte " Qui est digne d'ouvrir le livre et de rompre les sceaux? Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder. Et moi je pleurais beaucoup de ce qu'il ne se trouvait personne qui fût digne d'ouvrir le livre, ni de le regarder. Alors un des vieillards me dit : " Ne pleure point; voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu, de manière à pouvoir ouvrir le livre et ses sept sceaux. Et je vis, et voici qu'au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, un Agneau était debout: il semblait avoir été immolé; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint, et reçut le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. Quand il eut reçu le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : " Vous êtes digne de recevoir le livre et d'en ouvrir les sceaux; car vous avez été immolé et vous avez racheté pour Dieu, par votre sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; et vous les avez faits rois et prêtres, et ils régneront sur la terre. Puis je vis, et j'entendis autour du trône, autour des animaux et des vieillards, la voix d'une multitude d'anges, et leur nombre était des myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d'une voix forte : " L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la bénédiction. " Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer, et toutes les choses qui s'y trouvent, je les entendis qui disaient : " A Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles! " Et les quatre animaux disaient : " Amen ! " Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent [Celui qui vit aux siècles des siècles] »
C’est notre « Gloria in Excelsis Deo ». : « Vous qui êtes assis à la droite du Père, ayez pitié de nous parce que vous êtes seul saint, seul Seigneur, seul Très Haut. O Jésus Christ, avec l’Esprit Saint, dans la gloire de Dieu, votre Père ». « Tu solus Altissimus, Jesus-Christus…in gloria Dei Patris ».
Telles notre croyance, celle de l’Eglise sur le mystère de l’Ascension, mystère de glorification
Et qu’elle en est la raison ?
Le catéchisme du Concile de Trente l’explique clairement et merveilleusement. On ne peut rien dire de plus beau. Je veux m’y attarder un peu.
Cette suprême glorification du Christ en son Ascension est une récompense aux humiliations que Jésus a subies par justice pour son Père et par charité pour nous. Cela est vrai ! En entrant dans ce monde le Christ s’est livré vraiment, tout entier au bon plaisir du Père. « Je viens O Père pour faire votre volonté ». Il a accepté les abaissements annoncés. Il a accepté de boire jusqu’à la lie l’amer calice des souffrances et des ignominies sans nom. Il s’est anéanti jusqu’à la mort de la croix. Et pourquoi cela ? « Afin que le monde sache que j’aime mon Père » et ses décrets.
Voilà pourquoi : « Propter quod - remarquez ce mot, il indique le motif, la raison - « voilà pourquoi Dieu le Père a glorifié son Fils, pourquoi il l’a exalté au-dessus de toutes choses, au ciel, sur la terre dans les enfers : « Propter quod et Deux exaltavit illum » «(Phip 2 9)
Après les batailles, les princes dignes récompensent les soldats qui ont mené à la victoire.
Il en est ainsi de Dieu le Père, le meilleur des chefs..
Il en est ainsi dans ce mystère de l’Ascension
Jésus venait d’accomplir l’oeuvre de salut, celle commandée par le Père, voulue par le Père : « Opus consummavi » (Jn 17 4). Maintenant que tout était consommé, expié, soldé et racheté…maintenant que les puissances des ténèbres étaient défaites, maintenant que les droits du Pères étaient reconnus et ses droits vengés, que les portes du royaume de Dieu étaient rouvertes à toute la race humaine…c’était alors l’heure de couronner le Vainqueur, son Fils, après la victoire remportée. Quelle joie d’appeler la sainte humanité de Jésus de venir goûter les splendeurs, la béatitude et la puissance d’une éternelle exaltation…d’autant qu’au moment d’achever son sacrifice, Jésus en personne avait demandé à son Père cette gloire : « Père l’heure est venue : glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie ».(Jn 17 4)
L’Ascension est donc l’heure de la glorification de Notre Sauveur, au Ciel comme récompense due à son triomphe.
Le Christ alors entraîne avec lui notre humanité pour la faire asseoir dans la gloire et la béatitude. C’est là la grande action de NSJC, l’exploit magnifique de ce géant divin : de rouvrir par ses souffrances les portes du ciel à l’humanité déchue et de la transporter, à sa suite, dans les splendeurs des cieux.
Il faut lire ici la Préface de l’Ascension.
Quand le Christ est monté au ciel, dit Saint Paul, tout un cortège d’âmes saintes, conquête glorieuse du Christ, y pénétrait avec lui. Et ainsi depuis c’est sans cesse que se fait l’Ascension des âmes.
L’Ascension du Christ est donc aussi la nôtre. La gloire de la tête fonde aussi l’espérance du corps. Comme le dit très heureusement saint Léon : « Les ruses de l’antique ennemi nous avait arrachés au premier séjour de félicité ; le Fils de Dieu, en nous incorporant à lui, nous a placés à la droite de son Père ».
Comme nous comprenons, nous venons de le citer plus haut, le coeur d’actions de grâces que les élus chantent à la louange de l’Agneau immolé pour les hommes ! Comme nous comprenons ces acclamations et ces adorations qu’ils offrent sans cesse à celui qui a payé par d’indicibles tourments leur béatitude sans fin ! Comme nous comprenons nos adorations ici bas, dans nos églises.
L’heure de cette glorification n’a pas encore sonnée pour nous. Mais en attendant, nous devons par la pensée habiter souvent dans le ciel. C’est ce à quoi nous invite le saint Catéchisme de Trente.
Il écrit en effet bien joliment : Jésus-Christ est monté au ciel pour « exciter dans nos cœurs la pensée, le désir de L’y suivre. De même qu’Il nous avait laissé dans sa Mort et dans sa Résurrection le modèle d’une mort et d’une résurrection spirituelles, ainsi par son Ascension, Il veut nous apprendre et nous persuader que tout en restant ici-bas nous devons par la pensée nous transporter jusque dans le Ciel, et reconnaître, comme dit saint Paul, que nous ne sommes sur la terre que des hôtes et des étrangers, à la recherche de notre patrie et comme les membres de la cité des Saints et de la maison de Dieu. En effet, dit encore le même Apôtre, nous vivons déjà dans le ciel » (p 76)
Telle est en effet la merveille de la miséricorde divine. « Dieu est riche en miséricorde, s’écrit l’Apôtre ;à cause de l’amour immense qu’il nous a porté, alors que nous étions morts par le péché, il nous a rendus vivants avec le Christ, «(car c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités avec lui ; il nous afait asseoir tous avec lui dans les cieux, afin de manifester par là aux siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce, par la bonté qu’il nous témoigne en Jésus-Christ » (Eph 2 4-7)

B- L’enseignement de Benoît XVI sur la famille

Discours du pape au Conseil pour la Famille, le samedi 13 mai
Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît XVI a adressé aux participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Famille à l’occasion du 25ème anniversaire de la création du dicastère, le samedi 13 mai.

Monsieur le cardinal,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!

C'est pour moi un motif de joie de vous rencontrer au terme de l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Famille, qui célèbre ces jours-ci son 25e anniversaire, ayant été créé par mon vénéré prédécesseur le pape Jean-Paul II le 9 mai 1981. J'adresse à chacun de vous un salut cordial, avec une pensée particulière pour le cardinal Alfonso López Trujillo, que je remercie de s'être fait l'interprète de vos sentiments communs. Votre réunion vous a donné l'occasion d'examiner les défis et les projets pastoraux concernant la famille, considérée à juste titre comme Eglise domestique et sanctuaire de la vie. Il s'agit d'un domaine apostolique vaste, complexe et délicat, auquel vous consacrez de l'énergie et de l'enthousiasme, dans l'intention de promouvoir l'« Evangile de la famille et de la vie ». Comment ne pas rappeler, à ce propos, la vision ample et clairvoyante de mes prédécesseurs, et de manière particulière de Jean-Paul II, qui ont promu, avec courage, la cause de la famille, la considérant comme une réalité décisive et irremplaçable pour le bien commun des peuples ?

La famille fondée sur le mariage constitue un « patrimoine de l'humanité », une institution sociale fondamentale; elle est la cellule vitale et le pilier de la société et cela concerne les croyants et les non-croyants. Elle est une réalité pour laquelle tous les Etats doivent avoir la plus haute considération, car, comme aimait à le répéter Jean-Paul II, « l'avenir de l'humanité passe à travers la famille » (Familiaris consortio, n. 86). En outre, dans la vision chrétienne, le mariage, élevé par le Christ à la très haute dignité de sacrement, confère une plus grande splendeur et profondeur au lien conjugal, et engage plus profondément les époux qui, bénis par le Seigneur de l'Alliance, se promettent fidélité jusqu'à la mort dans l'amour ouvert à la vie. Pour eux, le centre et le cœur de la famille est le Seigneur, qui les accompagne dans leur union et les soutient dans la mission d'éduquer les enfants vers l'âge mûr. De cette manière, la famille chrétienne coopère avec Dieu non seulement en engendrant à la vie naturelle, mais également en cultivant les germes de la vie divine donnée dans le Baptême. Tels sont les principes bien connus de la vision chrétienne du mariage et de la famille. Je les ai rappelés encore une fois jeudi dernier, en m'adressant aux membres de l'Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille.

Dans le monde actuel, dans lequel se diffusent certaines conceptions équivoques sur l'homme, sur la liberté, sur l'amour humain, nous ne devons jamais nous lasser de présenter à nouveau la vérité sur l'institution familiale, telle qu'elle a été voulue par Dieu dès la création. Malheureusement, le nombre des séparations et des divorces s'accroît, rompant l'unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La stabilité de la famille est aujourd'hui particulièrement à risque; pour la sauvegarder il faut souvent aller à contre courant par rapport à la culture dominante, et cela exige de la patience, des efforts, des sacrifices et une recherche incessante de la compréhension mutuelle. Mais aujourd'hui aussi, il est possible aux conjoints de surmonter les difficultés et de rester fidèles à leur vocation, en ayant recours au soutien de Dieu avec la prière et en participant assidûment aux sacrements, en particulier de l'Eucharistie. L'unité et la solidité de la famille aide la société à respirer les valeurs humaines authentiques et à s'ouvrir à l'Evangile. C'est à cela que contribue l'apostolat de nombreux Mouvements, appelés à œuvrer dans ce domaine dans une entente harmonieuse avec les diocèses et les paroisses.

Ensuite, un thème plus que jamais délicat de nos jours est le respect dû à l'embryon humain, qui devrait toujours naître d'un acte d'amour et être déjà traité comme une personne (cf. Evangelium vitae, n. 60). Les progrès de la science et de la technique dans le domaine de la bioéthique se transforment en menace lorsque l'homme perd le sens de ses limites et, en pratique, prétend se substituer Dieu créateur. L'Encyclique Humanae vitae réaffirme avec clarté que la procréation humaine doit toujours être le fruit de l'acte conjugal, avec sa double signification unitive et procréative (cf. n. 12). C'est ce qu'exige la grandeur de l'amour conjugal selon le projet divin, comme je l'ai rappelé dans l'Encyclique Deus caritas est: « L'eros rabaissé simplement au “sexe” devient une marchandise, une simple “chose” que l'on peut acheter et vendre; plus encore, l'homme devient une marchandise... En réalité, nous nous trouvons devant une dégradation du corps humain » (n. 5). Grâce à Dieu de nombreuses personnes, en particulier parmi les jeunes, redécouvrent la valeur de la chasteté, qui apparaît toujours davantage comme la garantie sûre de l'amour authentique. Le moment historique que nous vivons demande aux familles chrétiennes de témoigner avec une cohérence courageuse que la procréation est le fruit de l'amour. Un tel témoignage ne manquera pas d'encourager les hommes politiques et les législateurs à sauvegarder les droits de la famille. En effet, on voit comment l'on accorde toujours plus de crédit aux solutions juridiques pour ce qu'on appelle les « unions de fait » qui, bien que refusant les obligations du mariage, prétendent jouir de droits équivalents. En outre, on veut parfois arriver à une nouvelle définition du mariage pour légaliser des unions homosexuelles, en leur attribuant également le droit d'adopter des enfants.

De vastes zones du monde subissent ce qu'on appelle l'« hiver démographique », avec le vieillissement progressif de la population qui s'ensuit ; les familles semblent parfois menacées par la peur de la vie, de la paternité et de la maternité. Il faut leur redonner confiance, pour qu'elles puissent continuer à accomplir leur noble mission de procréer dans l'amour. Je suis reconnaissant à votre Conseil pontifical car, lors de diverses rencontres continentales et nationales, il cherche à dialoguer avec ceux qui ont des responsabilités politique et législative à ce propos, de même qu'il s'efforce de tisser un vaste réseau de colloques avec les évêques, en offrant aux Eglises locales l'opportunité de cours ouverts aux responsables de la pastorale. Je profite ensuite de l'occasion pour réitérer l'invitation faite à toutes les communautés diocésaines de participer avec leurs délégations à la Ve Rencontre mondiale des Familles, qui aura lieu en juillet prochain à Valence, en Espagne, et à laquelle, si Dieu le veut, j'aurai la joie de participer en personne.

Merci encore pour le travail que vous accomplissez; que le Seigneur continue à le rendre fécond! Je vous assure pour cela de mon souvenir dans la prière, alors que, en invoquant la protection maternelle de Marie, je vous donne à tous ma Bénédiction, que j'étends volontiers aux familles, afin qu'elles continuent à construire leur foyer sur l'exemple de la Sainte Famille de Nazareth ».

C- Da Vinci code et la foi catholique

Monsieur l’abbé Vernoy, du prieuré de Montpellier, a fait une excellente réfutation des erreurs du roman et du film « Da Vinci code ». Il répondait à un curé du diocèse de Montpellier qui voulait minimiser la « chose », Monsieur l’abbé Noêl Saignes,Curé de la paroisse Saint Philippe du Vidourle – Lunel 70 r Henri de Bornier 34400 LUNEL
Voici, ci-dessous, sa réponse, bien argumentée. Vous trouverez ce texte dans DICI de cette quinzaine.
Monsieur l’abbé Vernoy l’a adressée également à l’évêque du lieu ainsi qu’au Nonce de Paris, Mgr Baldelli qui lui a fait une réponse. « Le salon beige » s’en fait l’écho et nous donne les éléments du dossier. Vous le trouverez en la note D.

A- Le dossier. Les erreurs de « Da Vinci code.
« L’ignorance est notre pire ennemi », S. Pie X, pape (1903-1914)
1- Une arme sournoise
Un style
L’histoire est présentée comme une banale fiction. Mais, en prétendant l’étayer sur des faits, des personnes et des lieux réels, l’auteur lui donne, peu à peu, le caractère d’un documentaire. Au final, nous sommes en présence d’un méchant pamphlet anti-chrétien. Son habileté naît d’une subtile confusion entre fiction et réalité.
« Dans mon livre, je révèle un secret qui est murmuré depuis des siècles. Je ne l’ai pas inventé. C’est la première fois que ce secret est dévoilé dans un thriller à succès. J’espère sincèrement que Da Vinci code servira à ouvrir aux lecteurs de nouvelles pistes de réflexion.» (Site internet de l’auteur: www.danbrown.com).
Cette ambiguïté instrumentale entend placer de très graves accusations, « nouvelles pistes de réflexion », au-delà du vrai et du faux, du bien et du mal. Une haine décomplexée du Christ et de l’Église se couvre ainsi des habits de l’immunité.
Un contexte
Cette fable perfide profite du contexte d’inculture historique, d’ignorance religieuse et de méconnaissance de l’Évangile. Vatican II a été l’occasion d’une rupture avec l’histoire et la tradition de l’Église. Des clercs et des fidèles en nombre, privés de racines, sont maintenant livrés au désarroi.
Alors, falsifier lieux et acteurs de l’Histoire, argumenter sans preuves, utiliser la mode pseudo-scientifique, s’accaparer de puériles légendes ésotérico-gnostiques est un jeu malhonnête, mais facile au royaume de l’ignorance. Il prépare de rapides et incalculables ravages spirituels, scientifiques et culturels.
Un but
Le Da Vinci code s’inspire de récentes et fantaisistes élucubrations gnostiques, ésotériques, féministes, new-age et kabbalistiques. Une malice consommée les arrange avec de vieilles fables antichrétiennes, des légendes apocryphes et des délires païens.
Il accuse la foi catholique d’avoir manipulé l’Histoire, après avoir détruit les documents concernant « un Christ véritable ».
En fait, son but ultime est la perte des chrétiens par la ruine de la religion catholique.
2- Contrefaçons historiques à l’assaut de la foi catholique
« Une grande partie de ce que l’Église nous a enseigné, affirme Dan Brown (Da Vinci code, Lattès, p. 294) – et nous enseigne encore – sur Jésus est tout simplement faux. ». Il entonne là un refrain ânonné depuis longtemps par les sectes, dont plus récemment les Témoins de Jéhovah, et par l’Islam. Il fallait décrédibiliser l’Église pour promouvoir une nouvelle version des faits. Les sources et le but de ce « roman historique » s’attaquent ainsi fondamentalement à la théologie du Verbe incarné, le Christ. Sa trame s’articule donc essentiellement autour d’une thèse sur Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il n’aurait été qu’un simple homme mortel (p. 291), certainement un grand prophète, mais en aucun cas Dieu. Il aurait marié Marie-Madeleine, son principal disciple, dont le sein, « le saint Graal », aurait porté Sarah, fruit de ce mariage. Et les rois de France descendraient de cette union.

3- Avant-propos, propos trompeurs
« Toutes les descriptions de monuments, d’œuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées » (p. 9). Dès l’avant- propos, le lecteur est abusé.
La « Cène de Vinci », vue avec les yeux de la méthode Coué selon Dan Brown, remplace saint Jean par sainte Marie-Madeleine. Or la tradition picturale représente toujours saint Jean ainsi, à la droite du Christ. S’il n’y a pas de calice, sur la toile devant le Christ, ce n’est pas parce que Marie-Madeleine est le saint Graal. Mais Vinci peint l’heure, avant l’institution de l’eucharistie, où le Christ dévoile la trahison de Juda.
Le Prieuré de Sion, « - une société secrète européenne fondée en 1099 - est une organisation réellement existante. En 1975, la Bibliothèque Nationale de Paris a découvert des parchemins connus sous le nom de Dossiers Secrets, identifiant plusieurs membres du prieuré de Sion, dont Sir Isaac Newton, Botticelli, Victor Hugo et Léonard de Vinci» (p. 9). Pourtant, il n’a jamais été qu’une association créée en 1956 par « Sa Majesté druidique », Pierre Plantard, escroc antisémite. Pour forger la légende, il commanda, en 1967, la confection de faux documents qu’il fit déposer à la Bibliothèque Nationale.
L’église S. Sulpice à Paris n’a aucun lien avec le « Prieuré de Sion », rien d’ésotérique, ni de païen. Fiction ou réalité, Dan Brown joue sur la crédulité. L’obélisque et la bande de laiton qui traverse l’église ne sont pas des traces secrètes, mais appartiennent à un instrument scientifique du 18ème siècle. Les lettres « P » et « S », au coeur d’un vitrail, ne sont pas les initiales d’un « Prieuré de Sion », mais celles des saints patrons de cette église : Pierre et Sulpice.
Le méridien de Paris, dont se sert Dan Brown dans ses théories, ne traverse pas le Louvre là où le Da Vinci code l’indique. Il ne passe pas non plus par l’église Saint Sulpice.
Les limites de l’érudition de M. Brown sont frappantes, spécialement lorsqu’elles ridiculisent le cœur de sa pseudo-démonstration du mariage de Jésus et de Marie-Madeleine. M. Durson, universitaire américain, relate que « dans le Da Vinci code, Teabing affirme que tout érudit de l’araméen nous dirait que compagne signifie épouse. En réalité, le document cité a été écrit en copte, pas en araméen, et le mot employé pour compagne est un emprunt du grec qui signifie probablement soeur spirituelle. Pour épouse, on aurait employé le mot grec gynè".
4- La vérité contre les mensonges
Le mariage entre le Christ et la Madeleine, imaginé par ce roman à prétention documentaire, est essentiellement issu d’une tendance moderne à érotiser toutes les relations humaines. La mentalité contemporaine ne supporte pas la chasteté chrétienne que seule la grâce de Dieu rend vraiment possible. Et elle ne cesse de lutter contre le célibat religieux. Les baisers (p. 276) sur la bouche, évoqués dans l’évangile apocryphe de Philippe étaient pratiqués dans les communautés gnostiques. Cette pratique n’aurait rien de sexuel. En effet, on retrouve ce geste avec Jacques dans la 2nde apocalypse de Jacques. Elle symboliserait la communication de l’esprit à l’initié. Mais le baiser était aussi un usage spirituel de l’antiquité chrétienne. Rien n’établit une quelconque relation intime entre le Christ et la Madeleine. La seule épouse connue du Christ est son Église, comme Yahvé pouvait être l’époux d’Israël avant la venue du Messie.
La femme, selon le Da Vinci code, serait méprisée et discriminée dans l’Église depuis le début. Dan Brown laisse entendre que le Christ aurait désigné la Madeleine comme tête de l’Église. Les apôtres auraient ensuite fomenté une conspiration machiste pour usurper la place de Marie-Madeleine.
Cette manœuvre justifierait une attitude supposée discriminatoire de l’Église contre la femme.
Or Marie, conçue sans péché et mère de Dieu, Marie-Madeleine, pécheresse repentante et bien d’autres saintes femmes, sont au coeur de la foi catholique. Il est vrai que les protestants ont exclu le mystère féminin dans leur religion.
L’Église fut la première société dans l’histoire de l’humanité à reconnaître, à enseigner et à rétablir l’égale dignité des sexes. La civilisation chrétienne a ensuite libéré la femme des mœurs païennes antiques.
Le Nouveau Testament n’est pour Brown qu’une contrefaçon de l’empereur Constantin. « La Bible, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été collationnée par un païen, l’empereur Constantin le Grand » (p. 289), pour soutenir, à partir du 4ème siècle, la divinité de Jésus-Christ. Ainsi aurait-il « commandé et financé la rédaction d’un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus » (p. 293).
Or les 27 livres qui le composent sont tous scientifiquement datés du 1er siècle (50-100). Dieu sait si la critique de leur authenticité fut âpre. Aucune autre religion n’est capable de présenter ses sources de manière aussi précise et certaine.
Le Canon de Muratori, daté de 170, donne une liste de ces textes. Elle a très probablement été arrêtée dès 130. En outre, chaque document et fragment du Nouveau Testament antérieur au 4ème s. détruit le château de cartes du Da Vinci code. Le Nouveau Testament fut divinement inspiré aux écrivains sacrés. Il relate les prédications du Christ et de ses apôtres. Il raconte la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des premiers chrétiens. Il annonce surtout, avec la tradition de l’Église, le message évangélique. Son enseignement permet aux chrétiens de s’unir à Dieu en devenant meilleurs.
C’est une claire exposition de la véracité des natures humaine et divine du Christ. Ses « aspects humains », dont le Da Vinci code dit qu’ils sont occultés, apparaissent manifestement dans les évangiles. Ils rapportent son enfance et sa vie, son obéissance et sa colère, sa faim et sa soif, sa joie et sa tristesse, son amour et ses souffrances, sa passion et sa mort.
Ces « aspects » sont, en revanche, systématiquement gommés des écrits apocryphes gnostiques, dont se sert le Da Vinci code contre la foi catholique.
La lourdeur de ces apocryphes légendaires et leurs contradictions internes les rendent peu fiables. Ils s’emparent souvent de bribes du Nouveau Testament, preuve supplémentaire de leur rédaction tardive.
L’évangile de Philippe, cité plus haut, date de la moitié du 3ème siècle. Comme nombre de ces textes, il est issu de la gnose. Saint Irénée, saint Hyppolite et Tertullien, aux 2ème et 3ème siècles argumentèrent efficacement contre ces légendes.
La gnose est une nébuleuse, ses croyances sont très éclectiques. On peut la comparer au new age contemporain. Elle rejette généralement la nature humaine du Christ et prétend pouvoir initier à une connaissance secrète du vrai Dieu.

5- La divinité du Christ rejetée
Selon Brown, l’empereur Constantin aurait en 325, lors d’« un vote très serré », obtenu du Concile de Nicée la définition de la divinité du Christ (p. 291). Constantin n’a pas instrumentalisé ce concile, mais lui a permis de se tenir. Son soutien conforta l’autorité de l’Église et fit cesser la controverse arienne. Arius soutenait que Jésus-Christ était un dieu inférieur au Père.
Pour répondre aux hérésies, le concile formula plus précisément l’objet de la foi dans un Credo. Seuls 2 évêques sur environ 250 s’y opposèrent. Est-ce le résultat « d’un vote très serré »? Jésus-Christ, fils de Dieu est bien « engendré, non pas créé, de même nature que le Père » (Credo de Nicée).
L’Église, fondée par le Christ, professe depuis toujours la foi en un Dieu trinitaire : Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes.
Seuls les chrétiens croient en Dieu fait homme pour racheter les péchés du monde. Le Christ a été crucifié pour avoir révélé sa divinité, les apôtres ont été martyrisés pour en avoir témoigné. De nombreux chrétiens ont fait de même.
Les évangiles (Io 8, 58; Mc 14, 61-62; Io 20,31; etc.) rapportent cette révélation de la bouche même du Christ et par les miracles. S. Paul (1 Cor. 8, 16 ; Col 1, 15-16) l’enseigne au milieu du 1er siècle.
En 112, Pline le jeune, gouverneur romain de Bithynie, écrit que les chrétiens interrogés « affirmaient que toute leur faute, ou leur erreur, s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne pour honorer le Christ comme Dieu… » (L. 10, l. 96).
Bien avant le concile de Nicée, Ignace d’Antioche +117, Justin +165, Irénée +200, Clément d’Alexandrie +215, Tertullien +225, et bien d’autres Pères confessent très explicitement dans leurs écrits la divinité du Christ .
L’Église ne dissimule rien au sujet du Christ, bien au contraire. Elle s’attache à suivre le commandement du Seigneur : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mat. 28, 19-20). Toute son histoire prouve sa fidélité à répandre la connaissance de l’Évangile, pour faire rayonner l’amour du Christ sur la terre et rendre les hommes heureux et meilleurs.
Que penser de ces « premiers textes chrétiens » (p. 276), que l’Église aurait détruits ou dissimulés en faveur de la divinité de Jésus-Christ ?
Les manuscrits de la Mer Morte, découverts en 1947, ne donnent aucun renseignement sur la vie des chrétiens et leur religion. La bibliothèque gnostique de Nag Hammadi, découverte en 1945, est datée du 4ème siècle. Aucun secret n’y a été découvert. Les apocryphes en question dans le Da Vinci code (Évangile de Philippe et de Marie) sont tardifs et sans rapport réel avec un quelconque apôtre.
6-Négationnisme au service de la haine
Cette fable gnostique contemporaine n’a rien d’une innocente fiction. C’est une redoutable occasion de donner libre cours à la haine du Christ et de ses disciples. L’Église est soupçonnée d’être un groupement d’intérêts occultes, parasitaire, dissimulateur, conspirateur et donc dangereux. Nul besoin de niaises moqueries, de critiques fondées, d’arguments tangibles, on abandonne les chrétiens au murmure.
À la longue, cette suspicion emporte le jugement et encourage l’élimination de ce qui apparaît comme une sourde menace. Les pamphlets assassins de l’empire néronien n’ont-ils pas appelé trois siècles de persécutions sanglantes ?
Dans ce fatras gnostique, la religion chrétienne est tristement dépréciée en un ramassis de minables petits secrets.

D- La controverse à Montpellier !

Sous le titre « DVC : le Nonce apostolique intervient à Montpellier », « le salon beige » nous raconte l’affaire dans le détail.
Un prêtre diocésain a répondu aux questions du "Midi Libre" de Montpellier en tenant des propos sur le Da Vinci Code pour le moins surprenants :
"C’est un roman et à ce titre, le romancier a le droit d’inventer l’intrigue comme cela l’arrange. Ce livre et ce film constituent pour tous les chrétiens une bonne occasion de réfléchir".
Dans un courrier parfois cinglant, un abbé de la Fraternité Saint Pie X lui répond en voisin :
"On ne dit pas n’importe quoi sur le Christ qui est Dieu, sur l’Église qu’Il a fondée pour aider les hommes à s’élever vers Lui. Celui qui aime Dieu, ne supporte pas que l’on traite indignement l’objet de son amour".
L'abbé en adresse copie à Monseigneur Thomazeau, évêque de Montpellier et à Monseigneur Baldelli, nonce apostolique. Celui-ci lui répond trois jours après et qualifie les propos parus dans le journal de "malheureux" et rajoute : "je crois que vous avez eu raison de réagir", sans pour autant accepter une attaque violente contre Vatican II figurant dans le courrier de l'abbé, attaque que Monseigneur Baldelli réfute longuement.
Il est intéressant de noter d'abord que le représentant du Saint Siège ait pris la peine de répondre aussi rapidement. Il aurait pu ne pas donner suite et renvoyer l'affaire à l'évêque du lieu. Mais surtout son intervention sans en approuver entièrement la forme, agrée la réaction d'un prêtre de la Fraternité Saint Pie X sur un problème de fond (défense de la Foi et de l'Eglise).
Vous trouverez la lettre que Monsieur l’abbé Vernoy a adressée au curé Noël Saignes et transmise à l’évêque et au Nonce en (A) et la réponse du Nonce en (B)

A- Lettre de Monsieur l’abbé Vernoy.

Abbé Marc Vernoy,
Prieuré Saint François de Sales
1, rue Neuve-des-Horts 34690 Fabrègues - date : 20/5/2006

Monsieur le Curé,
Votre réaction, quant au Da Vinci Code, m’a été apportée ce jour. Il m’a semblé que je devais vous répondre. Vous trouverez ci-joint un modeste argumentaire qui pourra peut-être vous ouvrir les yeux sur le but réel de cette histoire.
« Le ‘Da Vinci Code’ remet-il en cause le dogme religieux ? » Vous répondez : « C’est un roman et à ce titre, le romancier a le droit d’inventer l’intrigue comme cela l’arrange. Ce livre et ce film constituent pour tous les chrétiens une bonne occasion de réfléchir à ce qu’ont été la vie de Jésus et les Évangiles. »
J’espère sincèrement que c’est le journaliste qui a transformé le fond de votre pensée. Parce que ce jugement est très objectivement intenable pour un baptisé, pour un catholique et d’autant plus pour un prêtre de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Un roman ne peut pas raconter n’importe quoi sur n’importe qui. L’Église n’a jamais eu d’autre discours, c’est une question de morale publique. L’État non plus ne devrait pas tolérer ces romans, qui sous couvert de fiction s’en prennent calomnieusement et injustement à des personnes ou à des institutions respectables. En l’occurrence, il s’agit de la personne du Christ, Verbe incarné, et de son épouse, l’Église.
On ne dit pas n’importe quoi sur le Christ qui est Dieu, sur l’Église qu’Il a fondée pour aider les hommes à s’élever vers Lui. Celui qui aime Dieu, ne supporte pas que l’on traite indignement l’objet de son amour.
Monsieur le Curé, notre amour n’est pas désincarné, il a un visage, celui de Jésus- Christ, Il est une personne avec sa divinité et son humanité. Et l’Église est bien divine et humaine, elle a une hiérarchie visible. C’est proprement le génie de notre foi catholique. Nous aimons l’Église dans son incarnation, sa visibilité, par-delà ses misères. Outrager l’un et l’autre par des fables mensongères ne peut que blesser l’âme catholique. Laisser faire sans réagir serait aussi le signe certain du respect humain, prenant sa source dans un cœur prêt à trahir, ou ayant déjà trahi. La trahison c’est abandonner une cause pour une autre. Nous connaissons l’autre cause, c’est l’esprit mondain et ses trois concupiscences. Le Christ nous met constamment en garde contre le monde, Vatican II a malheureusement ouvert ses portes à cet esprit qui milite contre le Christ, contre les hommes de bonne volonté et contre notre mère la sainte Église.
ABBÉ MARC VERNOY
PÈRE NOËL SAIGNES Curé de la paroisse Saint Philippe du Vidourle – Lunel 70 r Henri de Bornier 34400 LUNEL
Objet : Votre jugement sur le Da Vinci Code
Midi Libre 13 mai 2006

B- La lettre du Nonce.
Nonciature apostolique en France Paris, le 17 mai 2006

Monsieur l’abbé,
J’accuse réception de la copie de la lettre que vous avez adressée à un ecclésiastique du diocèse de Montpellier. J’en ai pris connaissance avec attention.
Les propos publiés par le journal que vous citez sont, pour le moins, malheureux. Je crois que vous avez eu raison de réagir. Vous me permettrez cependant de ne pas approuver la remarque suivante : « Vatican II a malheureusement ouvert ses portes à cet esprit qui milite contre le Christ, contre les hommes de bonne volonté et contre notre mère la sainte Eglise ».
Non le denier concile œcuménique, qui nous dit que le Christ est « lumen gentium » n’a jamais voulu agir ainsi, n’a jamais agi ainsi. Il ne faut pas confondre son enseignement et certaines interprétations, étrangères à sa lettre et à son esprit. Notre devoir est donc d’être fidèle au Magistère de l’Eglise, à qui le Seigneur Jésus a promis son assistance toute spéciale.
Je vous prie de croire, Monsieur l’Abbé, à mes sentiments dévoués « in Christo ».
Signé Fortunato Baldelli
Nonce apostolique.