Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 23 juin au 30 juillet

En la fête de Sainte Anne.

 

Sommaire

A-Homélie

 


A Homélie.

Alors que je méditais pour préparer cette fête de Sainte Anne en son sanctuaire de Chiry du diocèse de Beauvais et que je réfléchissais à ma prédication, je me mis à penser à la généalogie de NSJC, à sa descendance, à son ascendance.

Sainte Anne me fit penser à Joachim, son époux… Et tout naturellement, je pensais à Notre Dame, leur enfant, à Marie, l’Immaculée. Et Notre Dame me fit penser à la généalogie donnée par saint Mathieu, dans son Evangile et à sa finale : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus que l’on appelle Christ ».

Et cette généalogie, solennelle en sa conclusion, me fit penser au Prologue merveilleux de saint Jean, qui est bien, aussi, en son genre, une généalogie :
« Au commencement, était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu…
Tout fut par lui et sans lui rien ne fut.
De tout être, il était la vie
Et la Vie était la lumière du monde
Il est venu chez lui
Et les siens ne l’ont pas reçu
Mais à tous ceux qui l’ont reçu
Il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu
A ceux qui croient en son nom

Et le Verbe s’est fait chair
Et Il a demeuré parmi nous
Et nous avons vu sa gloire
Gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce te de vérité ».

Mes horizons ainsi s’élargissaient, peu à peu, au dimension du plan divin…plan salvifique, une œuvre d’amour, au cœur duquel se trouve le Christ…Notre Sauveur

Et quelle généalogie pour arriver au Christ ! D’Abraham à Moïse en passant par Jacob , puis au Christ par Joseph et Marie, Notre Dame, l’Immaculée, la fille de Sainte Anne. Oui quelle généalogie ! En toutes ces branches et ramifications !

Certes, une généalogie est grande en elle-même, par elle-même. Elle captive aujourd’hui beaucoup les esprits d’une même famille qui aiment connaître les ancêtres. Elle permet de traverser les générations. Elle permet de remonter le temps. Elle permet de refaire l’histoire du passé. Elle permet de revoir l’histoire d’une famille, les personnalités marquantes, les caractères d’une famille…Et c’est ainsi qu’Anne, Joachim, Notre Dame, Joseph, Jésus qu’on appelle Christ…leur généalogie, selon les différentes branches considérées, me permettaient de poser quelque temps mon regard sur les patriarches…Abraham, Isaac, Jacob…puis Moïse, David. Je repensais au très beau chapitre XI de l’Epître aux Hébreux qui fait le panygérique des anciens pour arriver enfin à « Joseph, l’époux de Marie de laquelle naquit Jésus qu’on appelle Christ ». ..Mais Marie, Notre Dame, qui nous donna le Verbe de Vie, vint, elle, de sainte Anne… Quelle gloire pour Sainte Anne ! Quel honneur ! Quelle descendance !

Une généalogie est grande, noble en elle-même en raison de l’histoire des ascendants.
Mais ici dans le cas du Christ, cette généalogie est grande, surtout en raison de son terme, le Christ.

Et c’est bien le Prologue de saint Jean qui me le fait comprendre :

« Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu
Et le Verbe était Dieu… »
C’est ce « Verbe » qui en fait toute la grandeur

Saint Jean invoque le témoignage de Jean le Baptiste : « Jean, le Baptiste, lui rend témoignage
Il proclame : voici Celui dont j’ai dit : lui qui vient après moi est passé devant moi
Parce qu’avant moi, il était… »

Et je pense alors à Elizabeth et Zacharie qui sont de la généalogie du Christ et qui, sur leur vieillesse, ont engendré Saint Jean…Mais Elizabeth était la cousine de Notre Dame…fille de sainte Anne…de laquelle est né le Christ…

Et saint Jean poursuit :

« Oui de sa plénitude nous avons tous reçu
Grâce pour grâce.
Car la Loi fut donnée par l’intermédiaire de Moïse, la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ. Nul n’a jamais vu Dieu, Le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, la fait connaître ».

Et c’est de cette connaissance de Dieu
Et c’est dans cette connaissance de Dieu
- qui vient du Christ -
que naît une nouvelle génération :
la génération du Christ,
des vrais fils de Dieu.
« A tous ceux qui l’ont reçu
Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu à ceux qui croient en son nom »

Et cette généalogie, grandiose du Christ, qui engendre d’autres christs, d’autres fils qui peuplent le ciel : les élus, les saints, les familles et instituts, m’interpelle aussi fortement et attire mon regard sur l’amour de Dieu, sur le plan divin, qui est un plan salvifique, qui est un plan d’amour, et qui s’est réalisé aussi à travers une famille, une généalogie, celle d’Abraham…
La généalogie me rappelle l’histoire et cette histoire me rappelle le péché des hommes…Depuis le péché de nos premiers parents, Dieu n’a cessé d’être outragé par toutes sortes de désordres et de crimes…Aujourd’hui encore.
Néanmoins Dieu nous conserve tout son amour. Il ne se dépare jamais de sa sollicitude si touchante qu’Il a pour nous.
Il nous promet un Sauveur : « Jésus qu’on appelle le Christ ». Nous en connaissons la généalogie, sa généalogie.
Penser que Dieu nous oublie serait même blasphémer, serait une pensée abominable, serait le plus cruel outrage.
Le prophète Isaïe y insiste fortement : « Sion dit : Le Seigneur m’a délaissé, mon Dieu m’a oublié. Mais répond le Seigneur : une mère peut-elle oublier son enfant et n’être pas émue par le fils de ses entrailles ? Et cependant quand elle l’oublierait, Moi, je ne l’oublierai jamais. Je te porte gravé dans mes mains ».
Oui Dieu n’oublie jamais les hommes. Et voilà pourquoi nous avons cette généalogie du Christ…qui est finalement une généalogie d’amour…

En tout temps, il leur prodigue les témoignages de sa tendresse paternelle… « Il nous promet un Sauveur : Jésus qu’on appelle le Christ ».

Vous connaissez tous l’exemple de nos premiers parents : ils avaient méprisé et violé les ordres formels de Dieu. Ils avaient été sévèrement blâmés et condamnés et cette sentence était tombée sur eux : « La terre est maudite dans votre travail, vous n’en tirerez chaque jour votre nourriture qu’avec un grand labeur…
Ils avaient été chassés du paradis terrestre et pour leur ôter tout espoir de n’y jamais rentrer, Dieu avait placé à l’entrée du jardin de délices, un chérubin de feu, tenant en la main un glaive flamboyant qu’il brandissait toujours.
Et enfin, Dieu, pour châtier leur outrage, les avait accablés de tous les maux intérieurs et extérieurs.

A la vue de ces terribles châtiments, ne dira-t-on pas que c’en est fait de l’homme ? Ne croirait-on pas qu’il est pour toujours dénué de tout secours divin et réservé à toutes les misères ?

Et cependant au milieu de tant et de tant de misères, le Dieu de toute justice annonce le salut.
« Alors Dieu dit au serpent :
Parce que tu as fait cela
Maudit sois-tu

Je mettrai une hostilité entre toi et la femme et entre ton lignage et le sien
Il t’écrasera la tête »(Gen 3)
C’est l’annonce de cette généalogie…

Là, je vois, de fait, la généalogie du Christ, le Sauveur : « Généalogie de Jésus-Christ, Fils de David, fils d’Abraham »…. « Il nous promet un Sauveur : Jésus qu’on appelle le Christ ».

Ainsi peut-on dire que jamais l’iniquité humaine n’épuisera la Bonté de Dieu. David l’exprimait aussi en ces termes : « La colère de Dieu enchaînera-t-elle ses miséricordes » (Ps 76 10)
Habacuc l’énonçait également quand il disait en s’adressant à Dieu : « Même au temps de votre colère, Vous vous souviendrez de votre miséricorde »
Et Michée le rendait aussi : « Qui est semblable à vous, O Dieu, qui ôtez l’iniquité et qui oubliez les péchés du reste de votre héritage ? Le Seigneur n’enverra plus désormais sa fureur parce qu’Il veut la miséricorde ».

Oui Dieu ne cesse de répandre sur nous les inépuisables trésors de sa miséricorde.

C’est ce que Notre Dame chanta dans son Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit trésaille de joie en Dieu mon Sauveur. Saint est son nom. Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent…Il a porté secours à Israël son serviteur se souvenant de sa miséricorde ainsi qu’il l’avait promis à nos pères en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais ».
C’est bien le chant d’une généalogie, une généalogie d’amour et de miséricorde…

Et lui fait écho, Zacharie et son « Benedictus » : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël de ce qu’il a visité et délivré son peuple et nous a suscité une puissance de salut, dans la maison de David son serviteur ainsi qu’il l’avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens pour nous sauver de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. Ainsi fait-il miséricorde à nos pères, ainsi se souvient-il de son alliance sainte, du serment qu’il a juré à Abraham, notre père… »

C’est bien encore le rappel d’une généalogie, celle du Christ, qui est une généalogie où l’amour est au cœur…

Oui tout cela nous rappelle inlassablement la charité de Dieu, sa miséricorde sans cesse exprimée et rappelée dans le temps…à nos pères…tout le long d’une généalogie…

Mais cette miséricorde éclate surtout dans le mystère de la Rédemption…qui se réalise dans le Christ, le dernier maillon de la généalogie qui part d’Abraham et qui fait de nous, qui acceptons dans la foi, le Christ, de vrais enfants de Dieu. « Car le Verbe, nous dit saint Jean, leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu et ils sont nés de Dieu »

C’est pourquoi, de cette généalogie nouvelle, le Christ en est aussi le premier maillon
C’est pourquoi le Baptême qui est le premier gage et le premier effet de notre Rédemption est appelé le sacrement de la régénération, car c’est par lui que nous naissons enfants de Dieu. « Vous avez reçu l’esprit d’adoption des enfants par lequel nous crions : Père, Père », nous dit saint Paul.
Et saint Jean, de son côté, affirme aussi : « Considérez quel amour le Père a eu pour nous de vouloir que nous soyons appelés et que nous soyons vraiment enfants de Dieu » (I Jn 31)

Voilà ce à quoi nous a fait pensé le beau nom de Sainte Anne. Sainte Anne est toute relative à Marie qui est toute relative au Christ, Seigneur, qui est tout à son Père, réalisant sa miséricorde, annoncée au fil du temps, réalisée surtout dans le Christ dans et par notre filiation divine. Voilà notre généalogie. Notre régénération. Ce que le Christ est par nature, nous le sommes par grâce.

Alors nous devons en retour à Dieu notre témoignage d’amour, de piété, d’obéissance et de respect…
Deo Gratias. Amen. Alleluia.


Historique du sanctuaire de Sainte Anne de Chiry-Ourscamp du diocèse de Beauvais.

Le pèlerinage de Sainte Anne de Chiry reprend vie…grâce au concours de nombreux fidèles qui entourent le curé, le père Guy Marie de la communauté d’Ourscamp. Il est organisé, chaque année, lors de la dernière semaine de juillet. Une journée est réservée pour le culte traditionnel…, le premier jour de la neuvaine. Vous pouvez demander l’historique en écrivant au curé de Chiry. C’est certainement le sanctuaire qui a la plus belle et plus importante relique de saint Anne…