Paroisse catholique
Saint Michel
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Semaine du 28 mars 2004 au 3 avril 2004 Premier Dimanche de la Passion
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Homélie du 1° Dimanche de la Passion « Frères, quand le Christ est venu comme grand prêtre des biens à venir, c’est par une tente plus grande et plus parfaite, une tente qui n’est pas l’œuvre des hommes, - c’est-à-dire qui n’appartient pas à cette création, - et ce n’est point par le sang des boucs et des taureaux, mais par son propre sang, qu’il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, ayant acquis une rédemption éternelle…Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, afin que, sa mort étant intervenue pour racheter les fautes commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés, reçoivent l’héritage éternel, objet de la promesse, dans le Christ Jésus notre Seigneur ». (Hb 9 11-15). La Passion est le cri d’amour
de Dieu, de Notre Seigneur Jésus-Christ. L’amour, vous dis-je, est toute la Passion. C’est tout l’Evangile. C’est Jésus-Christ, hier, présenté entre les bras de sa Mère, aujourd’hui proposé à notre contemplation, sur les bras de la Croix. L’amour de Jésus sur le bois de la Croix, nous « enveloppe », nous provoque, nous fait violence. Et le ministère du Prêtre, qu’est-il ? sinon de montrer aux âmes, le cœur divin blessé d’amour sur la Croix, dans le sacrement de Pénitence, dans la célébration de la messe. Le prêtre, finalement, n’est rien d’autre que le « vicaire » de l’amour de Jésus-Christ. Oui ! Car il est avant tout le dispensateur de la miséricorde divine par les sacrements. Lisez l’Evangile ! Lisez-le en le méditant ! Ouvrez-le à n’importe quelle page et vous trouverez, même dans les anathèmes et l’indignation de Jésus, les palpitations de son cœur tout d’amour. Ne changeons ni le texte ni le
sens de sa Passion. Il est venu pour sauver et pour donner ici
bas la paix, pour pardonner et offrir le Ciel, même et surtout,
dirais-je, à ceux là qui lui prépareront
un gibet : « Père, pardonnez leur, ils ne savent
ce qu’ils font ». Alors on peut s’arrêter quelques instants et méditer cette réflexion : « l’abîme appelle l’abîme ». L’ « abîme »
de notre misère, de notre corruption, de nos maux a attiré
l’abîme de sa miséricorde, de sa bonté,
de son amour. C’est bien là sur la Croix, en cette Passion que je sens qu’il m’a aimé passionnément, aimé jusqu’à la folie. Là, devant la Croix plus que partout ailleurs, je comprends -O combien ! – je goûte cette parole étonnante : « Je ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive » Ou encore, cette autre parole : « Je suis venu pour chercher et sauver ce qui était perdu ». L’amour qu’il nous
porte, à nous indignes misérables pécheurs,
est fait d’une condescendance infinie. Et en quoi, l’avons-nous
mérité ? Et devant cette Passion qu’aujourd’hui, l’Eglise nous demande de méditer, nous devons, à notre tour, aimer. Aimer NSJC, l’aimer en retour. C’est la loi de l’Evangile. On le comprend. : « Tu aimeras ton Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme ». Oui ! La perfection de la Loi, c’est l’amour de charité. O mystère insondable d’une charité infinie…se peut-il qu’il m’oblige à l’aimer en retour…comme s’il craignait de me perdre, comme si ma perte laissait un vide en celui qui, étant Dieu, possède toutes choses, la plénitude d’être et de perfections ? Il en est ainsi. Le premier et
le plus grand de ses droits est celui d’être aimé.
Ce droit divin a créé en lui, je dirais presque,
la nécessité de se sentir à nous et nous
à lui, par amour. Il en devient le mendiant, lui qui pourtant
a mérité notre amour. « J’ai soif »
dira-t-il sur le bois de la Croix. De quoi avait-il soif, s’exclame
Sainte Thérèse dans son manuscrit autobiographique,
sinon de notre amour. « O mon Dieu, Trinité
Bienheureuse, je désire vous aimer et vous faire aimer,
travailler à la glorification de la Sainte Eglise, en sauvant
les âmes qui sont sur la terre et en délivrant celles
qui souffrent dans le Purgatoire. Je désire accomplir parfaitement
votre volonté et arriver au degré de gloire que
vous m’avez préparé dans votre royaume ; en
un mot, je désire être sainte, mais je sens mon impuissance
et je vous demande, ô mon Dieu, d’être vous-même
ma sainteté. Que ce martyre, après m’avoir
préparée à paraître devant vous, me
fasse enfin mourir, et que mon âme s’élance
sans retard dans l’éternel embrassement de votre
miséricordieux amour ! La primauté de l’amour » dans la spiritualité de sainte Thérèse de l’enfant Jésus.
Je voudrais l’illustrer en citant Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. En lisant les saintes Ecritures, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a su découvrir à travers les paroles divines, le grand message d’amour de Dieu à son peuple. Voyez ce que dit Saint Thérèse
dans le chapitre 11 p 210 : « Je n’ai nul besoin des
boucs de vos troupeaux, parce que toutes les bêtes des forêts
m’appartiennent et les milliers d’animaux qui paissent
sur le collines ; je connais tous les oiseaux des montagnes. Si
j’avais faim, ce n’est pas à vous que je le
dirais ; car la terre et tout ce qu’elle contient est à
moi. Est-ce que je dois manger la chair des taureaux et boire
le sang des boucs ? « Voilà donc tout ce que Jésus réclame de nous », commente Sainte Thérèse. « Il n’a pas besoin
de nos œuvres, mais uniquement de notre amour. Ce même
Dieu, qui déclare n’avoir nul besoin de nous dire
s’il a faim, n’a pas craint de mendier un peu d’eau
à la Samaritaine…Il avait soif !!! Mais en disant
: « donne moi à boire » c’était
l’amour de sa pauvre créature que le Créateur
de l’univers réclamait. Il avait soif d’amour
! Sainte Thérèse a merveilleusement compris le commandement suprême de son divin Epoux et elle chantera son idéal dans son beau cantique : « Vivre d’Amour ». Il faut le lire en ce temps de la Passion. C’est certainement un des plus beaux textes de théologie mystique que possède aujourd’hui l’Eglise. Grâce à Sainte Thérèse. « Etre votre épouse,
ô Jésus ! être carmélite, être,
par mon union avec vous, la mère des âmes, tout cela
devrait me suffire. Cependant je sens en moi d’autres vocations
: je me sens la vocation de guerrier, de prêtre, d’apôtre,
de docteur, de martyr…Je voudrais accomplir toutes les œuvres
les plus héroïques, je me sens le courage d’un
croisé, je voudrais mourir sur un champ de bataille pour
la défense de l’Eglise. Dans la spiritualité thérésienne comme dans l’Evangile : l’amour est tout. Les innombrables témoignages
du procès prouvent cette vie d’amour. Sur la cloison de sa chambre, Sainte Thérèse avait écrit : « Jésus est mon unique amour ». Toutes ses occupations, même
les plus banales, Saint Thérèse les transformait
en un continuel exercice d’amour : « Qu’importe
les œuvres ? L’amour peut suppléer à
une longue vie. Jésus ne regarde pas au temps puisqu’il
est éternel. Il ne regarde qu’à l’amour.
Jésus ! Je voudrais tant l’aimer. L’aimer comme
jamais il n’a été aimé. A tout prix
je veux cueillir la palme d’Agnès, si ce n’est
par le sang, il faut que ce soit par l’amour » (lettre
à Mère Agnès de Jésus sept. 1890)
Le message de Sainte Thérèse sera d’avoir rappelé au monde que toute la vie spirituelle consiste à aimer Dieu avec un cœur d’enfant. Voilà les deux pôles de sa spiritualité. « Je suis la plus petite créature, je connais ma misère. Mon excuse c’est mon titre d’enfant : les enfants ne réfléchissent pas à la portée de leurs paroles…Ce que je demande c’est l’amour. Je ne sais plus qu’une chose : vous aimez, ô Jésus ! Les œuvres éclatantes me sont interdites. Je ne puis prêcher l’Evangile, verser mon sang. Qu’importe ! Mes frères travaillent à ma place et moi, petite enfant, je me tiens tout près du trône royal : j’aime pour ceux qui combattent ». (Hist d’une âme 11, 218). Ce que Sainte Thérèse
désire par-dessus tout : c’est d’aimer le Bon
Dieu pour lui-même sans retour égoïste sur soi.
Il s’agit pour elle de nourrir un amour désintéressé.
Ainsi, pour Sainte Thérèse, tout l’effort vers la sainteté consiste à aimer. « Notre Seigneur ne regarde pas tant à la grandeur de nos actions, ni même à leur difficulté qu’à l’amour avec lequel nous les accomplissons » (Lettre à Céline 20 oct. 1888) Il n’est donc pas besoin
de recourir aux choses extraordinaires mais simplement de tout
faire par amour. Sainte Thérèse transformait toutes
ses actions, même les plus indifférentes, en actes
d’amour.
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Il nous faut poursuivre
le bel exposé de Louis Chardon.
« Jamais, dit le grand Apôtre,
Jésus n’a pris aucune complaisance en lui-même tandis
qu’il était voyageur sur la terre. (Rm 15 3 : Etenim Christus
non sibi placuit ») Cette proposition est si générale
qu’elle comprend l’intelligence, le jugement, la mémoire
et les riches trésors de la science de Jésus. Il ne permettait
pas que la plénitude de sa grâce fit aucune impression
de joie en la partie de son âme qu’habitait la tristesse
; et lorsque le sentiment de sa gloire lui était présenté
avec l’allégresse inénarrable qui en découle,
il la refusait ; il donnait la préférence à la
pensée de la confusion de la Croix. (Hb 12 2). Cette pensée
douloureuse s’emparait d’une partie de son esprit, lorsque
l’autre était en possession de la Béatitude ; et
tandis que la perfection de sa vie et ses œuvres miraculeuses ravissaient
d’admiration ceux qui en étaient les témoins, elles
ne produisaient aucune impression de joie dans son cœur. Nous trouvons de cette même vérité des preuves bien frappantes en un grand nombre d’exemples tirés des Evangiles. Toutes les fois qu’on lui parle de sa dignité de Fils de Dieu, il rejette cette pensée pour ne considérer que l’avilissement où sa mort et sa passion le devaient réduire. S’il n’en avait été ainsi qu’une seule fois, nous pourrions présumer qu’il obéissait peut-être à un autre dessein, mais puisqu’il en a toujours été de la sorte, disons qu’en lui s’est vérifiée toujours la parole de Saint Paul : Jésus ne s’est pas complu en lui-même ; et qu’il a réalisé ce que le Psalmiste avait écrit : « Les blasphèmes de ceux qui vous outrageaient, sont tombés sur moi ». (Rm 15 3 ; Lc 9 ; Mc 9 ; Mt 17) Sur le Thabor, la voix du Père
s’écrie du haut des cieux : Vous êtes mon Fils !
Jésus semble ne pas vouloir l’entendre pour s’entretenir
du Calvaire. Il oublie sa glorieuse transfiguration pour ne songer qu’aux
horreurs ténébreuses de sa mort ; et la splendeur des
clartés qui l’entourent ne l’empêche point
d’évoquer, devant ses yeux, les plaies sanglantes dont
son corps sera couvert. Voici les trois croix du Calvaire, sur l’une
desquelles il se voit attaché ; et il oppose ce spectacle aux
trois tentes que Saint Pierre eût voulu dresser au Thabor. Les
deux voleurs qui partagent sont supplice font pâlir l’appareil
éclatant avec lequel Moïse et Elie viennent lui rendre leurs
hommages. Les insultes, les mépris et les blasphèmes sont
plus précieux à son âme que le sublime témoignage
qu’on rend à sa grandeur ; et, de peur qu’on ne publie
sa gloire avant sa passion, il commande aux trois Disciples le silence
sur ce qu’ils ont vu et entendu, durant leur ravissement sur cette
heureuse Montagne (Mt 17 9). Nous voyons la même chose, lors de son entrée à Jérusalem. Sur le bruit bientôt répandu du miracle de la résurrection de Lazare, le peuple s’était porté an foule à sa rencontre. Tout à coup, devant ce peuple assemblé, on entendit une voix venant du ciel, éclatante comme le tonnerre, qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore » ; et Jésus, à qui le Père vivant rendait ce témoignage, répond à cette voix d’une manière éloignée du sens qu’elle semblait exprimer. (Jn 12 31-33) : « Quand je serai élevé de la terre, dit-il, j’attirerai tout à moi » donnant à entendre par là, ainsi que le dit Saint Jean, quel devait être le genre de sa mort. Remarquons comme s’exprime cet Evangéliste ! Jésus répond, sans doute, à la voix du Père qui lui parle de gloire et d’une gloire égale à celle de son principe ; mais, lui, il parle de l’ignominie de la Croix. Il répond ainsi, non à la parole de l’Eternité, mais à l’inclination de son propre esprit, à la pente de son âme et à la pensée de son cœur. Job, guidé par le saint Esprit,
voulant faire entendre, en peu de mots, que la médiation de la
mort était le principal objet de sa pensée, dit qu’il
est sorti tout nu du sein de sa mère et qu’il retournera
là tout nu (Job 1 21). Il signifie par ce mot là le sépulcre
et non point le sein de sa mère. Car (bien que semblât
en penser, un instant, Nicodème parlant au Fils de Dieu), les
hommes ne retournent plus au sein de leur mère (Jn 3 4). Par
ce terme là, Job fait voir seulement quelle place la pensée
de la mort occupait dans son esprit. Nous ne nommons point, en effet,
mais nous montrons les choses qui nous sont présentes ; or, le
sépulcre étant le lieu où nous devons aller et
que le saint homme Job avait toujours présent en souvenir, il
lui suffit de le montrer comme du doigt sans l’appeler par son
nom. Ces exemples nous font comprendre le mystère de la réponse du Fils de Dieu à la parole glorieuse du Père. Jésus met sa grandeur dans les tourments de sa passion et l’amour qu’il pour la Croix ne peut permettre à aucune autre pensée d’altérer l’attrait que la grâce lui donne de mourir entre ses bras. C’est pourquoi il incline son souvenir vers sa condition d’homme mortel, et se plaît à exposer les circonstances qui doivent le faire paraître en proie à la honte, aux opprobres et à la souffrance. Il supprime ainsi, autant qu’il le peut, les conditions qui le rendent adorable et le montrent plein de la gloire qui lui est due. De cette gloire, il ne parle que sobrement et le moins possible, si ce n’est lorsqu’il se souvient que sa qualité de Fils de Dieu doit être cause de sa mort. Sans cesse et en tout lieu, il s’appelle le Fils de l’Homme, parce qu’il veut prendre de sa nature mortelle le devoir de souffrir et le motif d’éloigner de sa pensée tout ce qui peut le réjouir. De cette hauteur, je ne m’étonne
plus si Jésus ne semble point faire beaucoup d’estime des
services que Marthe lui rend avec autant d’amour que de respect.
Ces services lui étaient nécessaires, afin que, selon
l’ordre de Dieu, il put entretenir sa vie humaine jusqu’à
l’heure marquée dans l’éternité ; néanmoins,
ce qui lui plaît davantage, c’est la tendre attention de
Madeleine. Le chapitre suivant nous montrera ce qui arriva, pour le même motif, à Saint Pierre. Je conclus celui-ci par une remarque
de Saint Luc. Lors du baptême de Jésus, nous dit cet évangéliste
: aussitôt que le Père céleste eut reconnu et proclamé,
comme, depuis, sur le Thabor, que Jésus était son Fils,
le Saint Esprit, source de grâce en son âme, le conduisit
au désert pour y demeurer pendant quarante jours, et s’y
livrer au jeûne (Lc 3 1). Saint Marc nous signale la même
coïncidence en ces termes : « une voix vint du ciel disant
: « Tu es mon Fils bien aimé ! « et aussitôt
l’esprit l’entraîna dans le désert ».
Quel rapport entre le désert et les cieux que Jésus voit
ouverts ? Entre la toute-puissante attestation du Père, la complaisance
qu’il manifeste trouver en son Fils unique, et l’austérité,
la rigueur de la pénitence qu’on lui impose ? Quelle liaison
entre l’honneur que Jésus reçoit du Saint-Esprit
descendant visiblement sur lui et un changement si subit et si méprisable
? Saint Marc ne dit point que le saint-Esprit lui commande, qu’il
le presse, qu’il l’inspire ; mais qu’il l’entraîne
au désert (Mc 1 10 ; Jn 12 31). En cela, il s’accommode
bien à la disposition de l’âme de Jésus, puisque,
quand on entendit cette voix du tonnerre qui disait : « Je l’ai
glorifié et le glorifierai encore, « il se cacha, après
avoir répondu par la parole de sa Croix. Proclamé, par
la bouche même de Dieu, l’Image de sa gloire, il semble
ne plus oser paraître en la présence des hommes ».
« Exit » la mixité de l’ école. Il y a longtemps que la Tradition
catholique a renoncé à la mixité. Ou plutôt,
elle n’a jamais voulu créer d’ établissements
secondaires mixtes. Les pressions se sont pourtant quelquefois exercées.
En Amérique principalement. A l’école Saint Michel.
La direction tînt bon. Les jeunes filles et les jeunes garçons
disposent de structures différentes, de classes différentes,
de lieux de récréations différents, d’encadrements
différents. Les élèves, garçons et filles,
sont bien dans un même lieu géographique, mais ils constituent
cependant deux établissements différents. L’Eglise, en France, en acceptant la loi de Michel Debré, la loi de 1958, a subi les pressions, a suivi le mouvement. Elle a du accepter la mixité. La chute des vocations sacerdotales s’en est suivie. Tout se tient. Il faut être logique. Et savoir ce que l’on veut. Je mets à défit n’importe quel évêque de France de redresser la situation des vocations sacerdotales dans son diocèse, en maintenant la mixité dans les établissements scolaires encore sous son autorité. Je me permettais de le dire à quelques prélats rencontrés ces derniers temps. Ils ont du mal à envisager d’aller à contre courant. Mais il ne faut pas se décourager. Un mouvement contre la « mixité » est en train de se constituer de l’autre côté de l’Atlantique : aux USA. C’est ce qu’explique
d’une manière très pertinente et avec humour, Christian
Daisug, dans un article paru dans « Présent » le
13 mars 2004. Il a pour titre : « Démocratie, mixité…et
réalités. » Démocratie, mixité…et réalités.
On le voit : les valeurs de la démocratie libérale américaine donnent l’impression de partir en lambeaux. Plus grave : les lézardes qui s’obstinent à attaquer ce conformisme hautement statufié, ont même entamé une des parties essentielles de l’œuvre en péril – l’éducation. Et à l’intérieur de cette éducation méritant à elle seule un monument, ces mêmes lézardes sont en train de tarauder un principe qui paraissait jusqu’ici coulé dans le granit : la mixité. Plus inquiétant le pourvoyeur de gravats n’entre ni dans la catégorie des extrémistes de droite ni dans celle des excités de gauche. C’est Bush lui-même. L’imprévisible président avait donné, voilà deux ans, un premier coup de pioche. En janvier 2002, il signait en effet une loi intitulée No Child Left Behind (Aucun enfant à la traîne) qui autorisait les districts (circonscriptions administratives ou électorales) à utiliser annuellement 450 millions de dollars de subventions fédérales afin de promouvoir un enseignement à deux voies : une pour les garçons, l’autre pour les filles. Bush passa alors pour un incorruptible passéiste ? Vingt-six mois plus tard, il donnait un second coup de pioche. C’était au début de cette semaine.( NDRL :Donc la deuxième semaine de mars). N’hésitant pas cette fois-ci à passer pour un provocateur suicidaire, il confirma la fameuse loi en l’entourant d’une série de dispositions qui devraient permettre aux chefs d’établissements d’éviter d’éventuels procès pour discrimination. A la vue, sous les préaux, du retour officiel de la frontière du sexe, la statue du conformisme, jusqu’à présent interloquée, ne put que blêmir avant de se fendre sous le choc comme une solive qui a trop servi.
Deux trajectoires qui, dans les textes, se croisèrent exactement le 23 juin 1972. Ce jour là, Richard Nixon décide de créer une diversion au scandale du Watergate, qui l’entraînera plus tard vers sa perte, en ratifiant une loi susceptible de combler les rêves les plus fous des plus exigeants suppôts du politiquement correct. Cette loi, comme sous le nom énigmatique de Title IX, s’inscrit dans la mouvance des droits civiques acquis en 1964 et précise qu’aucune structure d’enseignement public n’a le droit de dispenser des cours distincts aux garçons et aux filles. La lutte contre la ségrégation raciale était ainsi rejointe par la lutte contre la ségrégation sexuelle. Les garçons allaient pouvoir tirer des nattes et les filles taper dans un ballon. Les féministes, les libéraux et les gauchistes sentirent le souffle d’une victoire qui renforçait leurs certitudes : si garçons et filles n’ont de distinct sur le plan biologique que de futiles apparences, pourquoi diable les séparer artificiellement devant un tableau noir ? Si leurs façons d’apprendre s’avèrent en tous points semblables parce que leurs cerveaux fonctionnent à l’unisson, la mixité ne s’impose-t-elle pas comme une évidence ? C’est ainsi que fut construit un tabou sur lequel, depuis trente ans, fonctionnent 95000 écoles et lycées publics où les deux sexes présents témoignent, pour beaucoup, d’une fulgurante avancée sur le terrain de l’égalitarisme.
Moins de 50 écoles et lycées qui séparent les sexes contre près de 95000 qui les mélangent : une goutte de ségrégation dans un océan de mixité. Mais c’est une goutte qui pourrait devenir bientôt un ruisseau, un torrent, une rivière. Pour deux raisons. Les deux raisons se complètent
pour entrer ensemble dans un vieux débat d’où les
partisans de la mixité, jusqu’à un passé
très récent, sont toujours sortis à leur avantage
en avançant quatre arguments : Les adversaires de cette solution globalisante, qui a l’avantage de simplifier les problèmes en mettant tout le monde dans le même sac, n’eurent aucun mal à enfoncer les rangs de ses défenseurs. Ils se sont contentés de laisser parler les faits. Leur entêtement a alimenté
une riposte qui s’articule autour de deux pôles : Alors ? La mixité n’est pas une vertu démocratique, encore moins une panacée, mais une solution possible - à condition de l’utiliser avec d’infinies précautions. Or, tous ses utilisateurs, presque sans exception, s’en sont servi pour obéir à des principes et couper dans les dépenses. En faisant semblant d’oublier l’essentiel. L’essentiel, c’est la nature qui nous le rappelle, en toute simplicité mais avec force : les garçons et les filles sont différents. Les premiers sont « mécaniques », plus mobiles, plus inventifs et réclament des structures, exigent des mentors qui les encadrent, leur lancent des défis, les stimulent dans une constante compétition intellectuelle. Les secondes sont plus verbales, plus
aptes à s’intégrer au système, plus souples
face au règlement, plus conscientes des enjeux. Elles brillent
dans l’expression, la communication, défendent leur indépendance
et s’obstinent à considérer le diplôme comme
un but à atteindre. Les chiffres sont éloquents : 34% des garçons - mais seulement 26% des filles - se trouvent dans une classe dont le niveau est inférieur à celui qui correspond à leur âge ; parmi les élèves qui ont de grosses lacunes en lecture, 76% sont des garçons ; de 1967 à 2000, la proportion des lycéennes qui ont franchi le seuil de l’université est passé de 25% à 46% alors que, dans le même temps, celle des lycéens tombait de 45% à 41%. Les garçons sont largués. La mixité en a fait des élèves de seconde catégorie. Et les structures enseignantes n’ont rien entrepris pour les aider. Sexisme ? Pas exactement. Pour aider quelqu’un, ou un groupe, il faut d’abord être conscient d’un besoin d’assistance. Or, du haut en bas de la hiérarchie éducative, on a toujours nié l’existence de problèmes liés à la condition d’élève mâle. Le politiquement correct, entraîné par les féministes, a tellement insisté sur l’injustice à l’égard des filles, que personne ne se rendit compte qu’elles étaient en train de rafler tous les trophées en ravalant les garçons au rang de victimes désignées. Echappée prévisible. Sous le microscope, le cerveau d’une fille de quatre ans ressemble à celui d’un garçon de six ans ; celui d’une fille de onze ans est comparable à celui d’un garçon de dix-sept ans. Les hommes ne rattrapent les femmes, selon des observations scientifiques récentes, qu’à l’approchent de la trentaine. Les garçons s’engluent dans un univers traumatisant. La mixité n’est pas pour eux. » Christian Daisug Quelques nouvelles de la semaine
Je vous encourage à aller cette semaine voir la « petite chronique romaine » du mois de mars. J’y analyse trois documents importants du Pape Jean-Paul II, deux sur la liturgie, un sur le rôle des « medias » et leur influence dans la formation morale des jeunes. B : Je remercie très sincèrement
Yves Chiron d’avoir consacré une grande partie de son «
Aletheia » du 21 mars 2004 (16, rue du Berry F 36250 Niherne)
à faire connaître non seulement le site Item et sa «
Paroisse virtuelle Saint Michel » ( qui compte aujourd’hui
plus de 1150 « fidèles » inscrits) mais également
la « Déclaration » que j’ai appelée
« déclaration d’honneur ou profession de foi ».
Il cite le témoignage que je donne concernant le rôle du
RP Marie-Dominique Philippe dans la fondation de la FSSPX, rôle
historique puisqu’il en fut au principe et la raison de son éloignement
ne voyant pas toute l’importance, pour la vie ecclésiale,
de la « messe » célébrée dans le rite
catholique tridentin. « Redonnez la Messe
à l’Eglise, vous lui redonnez son âme, sa vie. « Redonnez la liberté
à la Messe catholique « Vous comprenez pourquoi
nous sommes attachés à cette messe, pourquoi nous voulons
vivre de cette messe et chercherons toujours à la mieux comprendre.
« Et ne pas voir ces
efforts et cette évidente évolution dans l’Eglise
aujourd’hui tient de la cécité. « Aussi me suis-je
réjoui profondément à la lecture des conférences
du cardinal Stickler publiées par le CIEL.
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