Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 6 au 12 janvier 2008


Le vrai disciple du Christ (II)


Je voudrais poursuivre, en cette fête de l’Epiphanie, notre méditation de dimanche dernier : être vrai disciple du Christ. A l’invitation de Benoît XVI dans son discours au cardinaux du 21 décembre 2007, nous avons cherché à comprendre ce que veut dire « être vrai disciple du Christ ».

Nous savons que pour être disciple du Christ, il faut le connaître et épouser ses propres sentiments. Et nous avons commencé cette connaissance par la méditation du mystère de l’Incarnation, le mystère de la crèche. Là, Nous avons contemplé son humilité comprenant alors que c’est une disposition foncière de tout chrétien. Ce fut l’attitude de Notre Dame. Ce fut l’attitude de saint Jean Baptiste. Ce fut, de fait, l’attitude de tous les saints. L’humilité c’et avoir d’humbles sentiments de soi-même et savoir tout rapporter à Dieu.

Nous avons vu que la crèche est aussi le mystère où éclate l’amour de Dieu. Ce qui nous a permis de comprendre que l’on ne peut imaginer un chrétien sans cette vertu de Charité : charité de Dieu, charité du prochain. Saint Paul nous a profondément encouragé dans cette voie.

Nous avons également contemplé dans la crèche le mystère de l’Incarnation dans sa finalité, dans sa finalité salvifique. L’Incarnation est pour la rédemption, avons-nous dit, pour le salut éternel, pour la possession du Royaume de Dieu. « Un sauveur vous est né ». Cette finalité salvifique est donc source de joie profonde. Ce mystère de l’Incarnation nourrit notre espérance qui est raison de notre joie, de notre allégresse, raison, tout également, de notre piété, de notre action de grâces. Le don engendre la reconnaissance.

Ainsi, de cette méditation de la crèche, nous pouvions cueillir ce beau bouquet de fleurs, symboles des vertus du chrétien, du disciple. Le disciple doit nourrir l’humilité, la charité, la joie, l’action de grâces, la piété. Ce sont là, il est vrai, quatre belles fleurs qu’il faut cultiver sans cesse en notre âme pour les offrir à Dieu.

Mais j’aimerais poursuivre cette petite méditation spirituelle en poursuivant la connaissance du Christ et l’étude de l’Ecriture Sainte.

Aujourd’hui notre méditation portera sur le mystère de l’Epiphanie.

L’Eglise nous fait méditer l’Epiphanie en citant dans l’épître la prophétie d’Isaïe. Il voit les nations se lever : « la force des nations viendra à toi. Tu seras couverte d’une foule de chameaux, de dromadaires de Madian et d’Epha…Tous viendront de Saba apportant de l’or et de l’encens et publiant les louanges du Seigneur ». Paroles du prophète Isaïe.

Et la prophétie s’est réalisée. Et l’évangile nous en raconte le récit : « Voici que des mages d’Orient vinrent à Jérusalem, disant : Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile et nous sommes venus l’adorer… »
Ils rencontrent Hérode.
De sa bouche, ils apprennent le lieu de la nativité : Béthléem.
Ils prennent congés
« Ils trouvèrent enfin l’enfant avec Marie, sa Mère et se prosternèrent, ils l’adorèrent. Puis ayant ouverts leurs trésors, ils lui ofrirent pour présents de l’or, de l’encens et de la myrrhe ».

De tout cela, je tire une conclusion importante. Le disciple de Notre Seigneur doit savoir louer son Seigneur et Maître. C’est là une disposition foncière. Et non seulement le louer, mais l’adorer. La louange, l’adoration se sont là deux dispositions importantes du disciple de Notre Seigneur.
Ils doivent également confesser sa royauté, sa majesté. Et devant tant de grandeur, se prosterner. La confession de la Royauté, de la seigneurie du Maître exige la sujétion, la soumission, la dépendance, l’obéissance.

Le fidèle confesse la royauté du Christ. C’est la confession même de l’Introït : « Voilà que vient le Seigneur Maître. Le pouvoir est dans sa main, la puissance et l’Empire. « Ecce advenit Dominator Dominus et regnum en manu eius et potestas ». Devant la Royauté de NSJC, les rois des nations, les Mages lui offrirent l’or –ils confessent un roi par ce présent. C’est bien ce que l’on offre au roi.
Et cette profession de foi est encore reprise par l’antienne du Magnificat des Premières Vêpres : « Les mages, voyant l’étoile, se dirent l’un à l’autre : Voici le signe du grand Roi –Hoc signum magni Regis est – allons et cherchons le , offrons lui, en présent, l’or, l’encens et la myrrhe ».

Et de fait NSJC confesse sa royauté. Il la confessa tout particulièrement devant Pilate : « es-tu Roi ? Tu l’as dit, je suis Roi ».

Et devant cette royauté, cette unique royauté, sachons comme les mages, nous prosterner, adorer. Nous devons aimer cette soumission, cette obéissance à sa loi, à ses commandements. Nous devons confesser cette royauté de NSJC, cette royauté sur nos personnes, sur nos familles, sur notre société et confesser l’obéissance que doivent avoir les sociétés à la volonté de Jésus-Christ, la soumission, alors, que doivent réaliser les lois civiles à l’égard de la loi de NSJC.

Bien Plus, NSJC veut que les âmes se sauvent indirectement sans doute, mais réellement cependant par une société civile chrétienne, pleinement soumise à l’Evangile, qui se prêtent à son dessin rédempteur qui est l’instrument temporel. Dès lors quoi de plus justes, de plus nécessaires, que des lois civiles qui se soumettent aux lois de NSJC dans le domaine public et social.

Qu’est ce que NSJC veut sinon que sa royauté et ses lois empreignent la société civile. Qu’est-ce que la civilisation chrétienne, qu’est-ce que la chrétienté sinon l’Incarnation de cette royauté de NSJC dans la vie de toute société. Et celui qui veut vraiment mener une « politique de civilisation » doit confesser, professer réaliser la royauté de NSJC et ses lois.

Cette royauté salvatrice n’est pas facultative. Elle n’est pas facultative pour la vie éternelle. « Il est la Voie, la Vérité et la Vie ».
Il est la porte : « Je suis la porte des brebis, dit-il Lui-même. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands. Mais les brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira et il trouvera les pâturages » (Jn 10 2-9) Il est la seule voix du salut pour tous les hommes. « La salut n’est en aucun autre, proclame saint pierre, car il n’y a pas sous le ciel un autre nom qui ait étét donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés » (Act 3 16)

L’unicité de cette royauté. Voilà ce qu’il faut réaffirmer aujourd’hui face à un œcuménisme d’essence libérale qui assure qu’il y a des valeurs de salut dans toutes les religions, autant dans l’Islam que dans le christianisme. Et faire l’apologie du christianisme dans un certain discours tout en cherchant à développer et à asseoir l’islam dans notre société française c’est pure hypocrisie ou discours de circonstances ! Ainsi Royauté, sujétion, soumission, adoration louange confession publique de toutes ces vérités : voilà qui est au cœur de tout disciple du Christ.

Louange, adoration : voilà ce que nous apprend notre liturgie tridentine. Elle est toute auréolée de piété, d’encens, de génuflexions, manifestations extérieures des louanges de notre cœur, de notre foi.
Ce que nous reprochons à toute la réforme liturgie nouvelle, c’est de nous donner des attitudes qui ne sont plus surnaturelles, qui ne sont plus dictées par notre foi et la divinité en la royauté de NSJC.
Cette réforme liturgique moderne impose très souvent un culte naturaliste et humaniste. C’est ainsi qu’on craint de faire des génuflexions, on ne veut plus manifester l’adoration qui est due à Dieu, à sa royauté. On veut réduire le sacré au profane. C’est ce que reconnaît aujourd’hui Benoît XVI dans sa lettre aux évêques pour justifier son récent Motu Proprio.
Chose sacrée, la liturgie l’est aussi, non seulement par ces adorations répétées mais aussi par la langue utilisée : le latin.

Amen !