Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 3 au 9 février 2008



La Purification de Marie et la présentation de l’enfant Jésus au Temple.


Cette fête se célèbre le 2 février parce que, voulant se soumettre à la Loi de Moïse, Notre Dame devait aller à Jérusalem quarante jours après la naissance de Jésus pour y offrir le sacrifice prescrit.

C’est sur cette offrande du sacrifice que je voudrais surtout aujourd’hui m’arrêter.

C’est, du reste, le sens de la lecture de Malachie : « Le Seigneur Dieu dit :Voici que j’envoie mon ange et il préparera la voie devant ma face et aussitôt viendra dans son Temple le Dominateur que vous cherchez et l’ange de l’Alliance que vous désirer ».

C’est une claire allusion à l’Alliance conclue par Dieu avec son peuple dans le sang de l’Agneau, une claire allusion au sacrifice, hier celui de l’Agneau pascal, aujourd’hui, celui du véritable Agneau, Notre Seigneur Jésus Christ sacrifié : « Voici l’Agneau de Dieu », dira saint Jean Baptiste. Oui ! Il est « l’ange de l’Alliance ». C’est, du reste, le sens de la belle prière du « Supplices te rogamus » du canon de la messe : « Nous vous en supplions, Dieu tout puissant, ordonnez que ces offrandes soient portées par les mains de votre saint ange sur votre autel sublime, en présence de votre sublime majesté »…Il est « l’ange de l’Alliance » annoncé par Malachie et présenté aujourd’hui par Notre Dame au Temple et qui s’offrira Lui-même plus tard à Dieu son Père : « Que ces offrandes soient portées par les mains de votre saint ange sur votre autel sublime… »

Et Malachie poursuit sa méditation en décrivant les effets de cette venue, de la venue de « l’ange de l’Alliance » : « Il sera comme le feu qui fond les métaux. .Il est celui qui « épure l’argent… » , « Il purifiera les fils de Lévi et les rendra purs comme l’or ».

Tels sont les fruits du sacrifice de l’Agneau. Ce sacrifice fut annoncé hier par Malachie, Il est réalisé aujourd’hui, par la dévotion de Notre Dame et de Saint Joseph portant « l’ange de l’Alliance » dans le temple de Jérusalem », son Temple.

C’est ce qu’annonce L’Evangile de ce jour. Il est formel : « Quand furent accomplis les jours de la purification de Marie, selon la Loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur ».
En latin, nous avons le verbe « sistere » qui signifie bien une présentation. Mais ce verbe ne signifie pas n’importe qu’elle présentation. Non ! Il a un sens particulier. Il veut dire : « faire venir, amener devant ». Mais mieux encore : « faire comparaître en justice ». Voilà le sens spécifique qu’il faut donner à cette présentation. Ils le portèrent à Jérusalem pour « le faire comparaître en justice ». Oui ! Il est déjà, Il sera l’Agneau immolé, Sainte Victime de la justice de Dieu le Père…Et l’offrande des tourterelles ou des deux petites colombes est là, précisément, pour symboliser ce sacrifice, cette offrande de l’enfant à Dieu son Père. Ils montent au Temple « pour offrir en sacrifice selon ce qui est prescrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles ou deux petites colombes »

Et le chant de Siméon, son « Nunc dimittis » est là aussi pour nous confirmer cette interprétation : « Seigneur vous pouvez laisser votre serviteur s’en aller en paix, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le salut qui vient de vous, que vous avez préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, votre peuple ».

« Mes yeux ont vu le salut », i.e. celui qui posera la satisfaction nécessaire par son sacrifice, seul capable d’apaiser la justice divine outragée par la faute originel et les fautes personnelles en raison de sa charité infinie compensant surabondamment l’injustice des hommes.

Et c’est ainsi que Marie et Joseph, accomplissant la loi de Moïse, posent un acte nous donnant un merveilleux exemple : l’offrande du sacrifice.

Le premier acte de la sainte Famille fut l’oblation, l’offrande de l’Enfant Jésus en son Temple, comme victime satisfactoire due à l’honneur de Dieu et à sa justice.

Et de fait, Malachie, toujours dans le même texte de ce dimanche annonçait l’offrande de ce sacrifice dans la Nouvelle Alliance : « Ils offriront des sacrifices au Seigneur dans sa justice ». « Et erunt Domino offerentes sacrificia in justitia » et « le sacrifice de Juda et de Jérusalem sera agréable au Seigneur ». Ainsi la présentation de l’Enfant Jésus au Temple par Marie et Joseph est le premier acte de la sainte Famille, un acte à imiter en famille. L’offrande du sacrifice est un acte de justice à l’égard de la toute puissance de Dieu. Il est le Maître de tout. On lui offre en sacrifice les prémices de toutes choses, ici le premier, pour confesser et reconnaître la suprême Domination de Dieu sur toutes choses. C’est là un acte de justice, avant d’être un acte légal d’obéissance. C’est là un acte du à l’excellence de Dieu.

Et tel est le sens premier , fondamental de la pratique dominicale, de l’assistance à la messe, au sacrifice de la messe dominicale. Reconnaître en famille, père, mère, enfants, que Dieu est tout et que je dois lui être soumis et vivre en sa suggestion.

Notre monde qui refuse le dimanche refuse d’abord de reconnaître la Transcendance de Dieu. Il montre ainsi son irrespect, son irréligion. Il veut protester de son indépendance vis-à-vis de Dieu. Et si le peuple n’est pas conscient de cet aspect des choses, croyez bien que nos politiques, sous le haut contrôle de la Franc Maçonnerie, savent parfaitement ce qu’ils font en s’attaquant aujourd’hui plus que jamais à la pratique dominicale. C’est un acte qui n’est pas anodin. Il signifie, au contraire, une volonté d’indépendance et d’insubordination de la créature à l’égard de son Créateur. C’est un acte de désobéissance, non seulement à la loi de Moïse, non seulement à la Loi Nouvelle du Christianisme. Mais fondamentalement, c’est un acte de révolte de la créature à l’égard de son Créateur. C’est un acte d’injustice, de refus de la justice, du refus de donner à Dieu son du : à savoir notre suggestion, notre subordination, ce qu’exprime parfaitement le sacrifice : on offre au Seigneur, son bien, de son bien car tout est à Lui.

La sainte Famille, en offrant Jésus au Temple nous donne le plus bel exemple de religion, de la vertu de religion. Elle confesse que Dieu est la source de tout bien, vérité qui meut la volonté à reconnaître, comme il convient, la dépendance de l’homme à l’endroit de Dieu, premier principe et fin dernière de tout, de qui dépend tout bien et toute perfection.
La sainte Famille, par ce sacrifice au Temple, montre que sa volonté est ordonnée à Dieu, ordonnée avec Dieu, reconnaissant comme il faut la souveraine majesté de Dieu, le servant et l’honorant par ses actes, son premier acte, comme demande d’être servi et honoré Celui dont l’excellence dépasse à l’infini toute chose et dans tous les ordres.

Et il faut remarquer encore, c’est l’Evangile qui le laisse clairement entendre, que Marie et Joseph font cet acte avec empressement, sans retard et sans mollesse, c’est-à-dire avec dévotion. C’est la définition même de la dévotion : accomplir le service de Dieu avec un saint empressement.
Ainsi ont-ils satisfaits la justice divine nous donnant ainsi l’exemple

Nous devons nous aussi satisfaire cette justice divine. Satisfaire cette justice divine ? Qu’est-ce à dire ?

Satisfaire. Satisfaction.
La satisfaction n’est pas autre chose que la compensation (ou réparation) de l’injure faite à quelqu’un. A l’égard de Dieu, la satisfaction exprime cette compensation qui s’établit lorsque l’homme paie quelque chose à Dieu pour les péchés qu’il a commis. Et la satisfaction qui nous intéresse ici c’est celle qui a payé suffisamment à Dieu tout ce que nous devions pour nos péchés quand même Il aurait voulu traiter avec nous en toute rigueur de justice.

Mais nous ne regardons comme telle que la satisfaction qui a apaisé Dieu et nous l’a rendu propice, favorable. Et c’est à Jésus-Christ seul que nous en sommes redevables. Car c’est Lui qui, sur la Croix, a payé la dette de nos péchés et a satisfait surabondamment à la justice de Dieu pour nous. Rien de créé n’aurait pu être d’un prix assez grand pour nous libérer d’une dette si considérable. Mais comme le dit saint Jean : « Jésus-Christ est Lui-même la victime de propitiation pour nos péchés et non seulement les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier ».
Cette satisfaction est donc pleine et entière. Elle est proportionnée d’une manière parfaite et adéquate au poids de tous les crimes qui ont été commis et qui se commettent en ce moment.

Voilà pourquoi Notre Seigneur est notre salut, salut que contemple Siméon. Et voilà pourquoi rien n’est plus beau que d’assister à la messe, au renouvellement de ce sacrifice le dimanche. Nous participons à l’acte de notre salut. Et ce salut aimé, adoré est la raison de notre action de grâce et de notre joie parce que de notre espérance. Nous confessons que nous voulons vivre « en Lui, par Lui et avec Lui » pour connaître la vie éternelle. Nous reconnaissons que nous n’avons d’autre Sauveur, d’autre Maître que Lui.
Et voilà pourquoi les ennemis de la Croix du Christ luttent à mort contre cette « paix dominicale. Ils ont en horreur ce peuple qui s’unit à cette Passion, qui courbe le genou, dans un acte d’amour, devant ce sacrifice rédempteur. Ils frémissent de haine et de colère et leur colère ne s’apaisera que lorsque toutes les églises seront vides. Peine perdue…Car l’Eglise a les promesses de la Vie éternelle.
Peine perdue…Car nous reprenons, reprendrons encore peu à peu nos églises, grâce aux familles qui comme la sainte Famille montent eux aussi « au Temple » pour y offrir « l’ange de l’Alliance », l’enfant du salut, « lumière pour éclairer les nations » « gloire d’Israël, gloire de l’Eglise, son peuple. Amen.