Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

06 80 71 71 01

 

Du 10 au 16 février 2008


En l’honneur du 150ème anniversaire des apparitions de Notre Dame à Lourdes

Le lundi 11 février 2008, alors qu’au sanctuaire même de Lourdes se déroulait une grande cérémonie en mémoire des apparitions de Notre Dame , à l’église saint Michel de Rolleboise, (Yveline) les fidèles attachés au culte traditionnel de l’Eglise catholique et romaine se sont aussi réunis pour gagner, avec leur vice chapelain, comme nous y a invité le Pape Benoît XVI, l’indulgence plénière qu’il a accordée à l’occasion du 150 anniversaire des apparitions de Notre Dame à Lourdes.
Dans ce petit sanctuaire de Rolleboise, dédié à Saint Michel - de sorte que ma paroisse « virtuelle Saint Michel », devient, aujourd’hui, bien réelle, nous y reviendrons - nous pouvions, en effet, gagner cette douce indulgence comme nous l’indique le paragraphe 2 du décret de la Sacré Pénitencerie :
« Tous les fidèles et chacun d'eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit par le sacrement de la Confession, et nourris par la Sainte Communion, élevant enfin de ferventes prières aux intentions du Souverain Pontife, pourront quotidiennement obtenir l'Indulgence plénière, également applicable, sous forme de suffrage, aux âmes des fidèles du Purgatoire :
- ….

- « Si, du 2 février 2008, en la Présentation du Seigneur, jusqu'au 11 février compris, jour de la mémoire liturgique de Notre-Dame de Lourdes et du 150e anniversaire de la première Apparition, ils ( les fidèles) rendent visite avec dévotion, dans n'importe quelle église, oratoire, grotte ou lieu digne, à l'image de la Vierge de Lourdes, solennellement exposée à la vénération publique et si, face à cette image, ils participent à un exercice fervent de dévotion mariale, ou tout au moins font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, de la Profession de foi sous toutes ses formes légitimes et de l'invocation de la Bienheureuse Vierge Marie »
Ce fut le cas. Une jolie statue de la Vierge Marie fut solennellement exposée à la vénération publique des fidèles. Un beau et fervent chapelet fut récité, dès 18h30, entrecoupé du récit de quelques apparitions, les plus notoires, comme celle de l’apparition de la source miraculeuse et la définition de Notre Dame comme l’Immaculée, avec le chant de l’Ave Maria de Lourdes. C’était la deuxième cérémonie qui réunissait les fidèles attachés au rite traditionnel en cette église. La piété était grande. Notre Dame y a été à l’honneur, bien illuminée. Les « Ave » de Lourdes bien chantés. La joie était intérieure et intense. Tout a été accompli conformément au décret. Il ne nous reste plus que la confession à accomplir. Samedi 16 février, cela pourra être satisfait puisque les confessions sont prévues à Rolleboise dès 18h00, avant la messe de 19h00.

C’est pour intensifier notre dévotion mariale que vous trouverez
A- Le récit des 18 apparitions de Notre Dame à Lourdes
B- Une synthèse des apparitions par M Yves Chiron,
C- L’entretien du Père Zambelli, recteur du sanctuaire au journal La Nef
D- Le texte du décret de la Pénitencerie apostolique, publié le 5 décembre 2007, où sont annoncées les conditions d'obtention de cette Indulgence.
E- L’enseignement de l’Eglise sur ce qu’est l’indulgence plénière.

Il faut aller à Lourdes cette année.

A-LOURDES - 1858 : RECIT DES APPARITIONS

Notre-Dame est apparue à Lourdes dix-huit fois à Bernadette Soubirous du 11 février au 16 juillet 1858.

Première apparition, le Jeudi 11 février 1858
C'était le jeudi gras. Il faisait bien froid. Vers 11 heures, Bernadette Soubirous, sa soeur Marie-Antoinette et une amie, Jeanne Abadie, se dirigèrent vers les bords du Gave du côté de la grotte de Massabielle pour chercher du bois. Pendant que Toinette et Jeanne s'éloignaient de Bernadette, celle-ci avant de passer l'eau glaciale du canal se mit à genoux pour réciter l'Angélus qu'on venait de sonner. Et elle aura le bonheur de voir Celle qu'elle aimait saluer à l'heure de l'Angélus. Laissons parler Bernadette elle-même: "J'avais commencé à ôter mon premier bas, quand tout à coup j'entendis une grande rumeur pareille à un bruit d'orage. Je regardai à droite, à gauche, sur les arbres de la rivière. Rien ne bougeait; je crus m'être trompée. Je continuai à me déchausser, lorsqu'une nouvelle rumeur, semblable à la première, se fit encore entendre. Oh! alors, j'eus peur et me dressai. Je n'avais plus de parole et ne savais que penser, quand, tournant la tête du côté de la Grotte, je vis à une des ouvertures du rocher un buisson, un seul, remuer, comme s'il avait fait grand vent. Presque en même temps il sortit de l'intérieur de la Grotte un nuage couleur d'or, et peu après une Dame jeune et belle, belle surtout, comme Je n'en avais jamais vu, vint se placer à l'entrée de l'ouverture au-dessus du buisson. Aussitôt elle me regarda, me sourit et me fit signe d'avancer, comme si elle avait été ma mère. La peur m'avait passé, mais il me semblait que je ne savais plus où j'étais. Je me frottais les yeux, je les fermais, je les ouvrais, mais la Dame était toujours là, continuant à me sourire et me faisant comprendre que je ne me trompais pas. Sans me rendre compte de ce que je faisais, je pris mon chapelet dans ma poche et me mis à genoux. La Dame m'approuva par un signe de tête et amena elle-même dans ses doigts un chapelet qu'elle, tenait à son bras droit. Lorsque je voulus commencer le chapelet et porter ma main au front, mon bras demeura comme paralysé, et ce n'est qu'après que la Dame se fut signée que je pus faire comme elle. La Dame me laissa prier toute seule; elle faisait bien passer entre ses doigts les grains de son chapelet, mais elle ne parlait pas; et ce n'est qu'à la fin de chaque dizaine qu'elle disait avec moi: Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Quand j'eus fini de réciter mon chapelet, la Dame me fit signe d'approcher. Mais je n'ai pas osé. Alors elle rentra à l'intérieur de la roche et le nuage disparut avec elle. "La Dame avait l'air d'une jeune fille de seize à dix-sept ans, aux yeux bleus. Elle était vêtue d'une robe blanche, serrée à la ceinture par un ruban bleu glissant le long de la robe. Elle portait sur sa tête un voile blanc, laissant à peine apercevoir ses cheveux, retombant ensuite en arrière jusqu'au dessous de la taille. Ses pieds étaient nus, mais couverts par les derniers plis de la robe sauf à la pointe où brillait sur chacun d'eux une rose jaune, épanouie. Les grains de son chapelet étaient blancs et la chaîne d'or brillante comme les deux roses des pieds. Je n'en ai jamais vu de semblable, ça brillait comme de l'or et bien plus encore."

Deuxième apparition: le Dimanche 14 février 1858

C'était le dimanche de la Quinquagésime et des Quarante-Heures. Voici Bernadette qui, après la grand-messe, descend avec onze ou douze jeunes filles à la Grotte, emportant une bouteille d'eau bénite au cas où l'apparition serait celle d'un mauvais esprit. Elles s'agenouillent et récitent le chapelet. Bientôt la voyante s'écrie avec émotion: "Elle y est! Elle y est! La voilà!" Et Bernadette de se lever, de jeter avec hâte de l'eau bénite dans la direction du rosier en disant: "Si vous venez de la part de Dieu, approchez..." Le beau sourire de l'Apparition tranquillise totalement l'âme de Bernadette qui se tourne vers ses compagnes en disant: "Elle ne s'en fâche pas, au contraire, elle approuve de la tête et sourit vers nous toutes. Plus je lui en jette, plus elle sourit." Et au nom sacré de Dieu le visage de Marie s'illumina merveilleusement. A ce nom Elle s'inclina à plusieurs reprises. A ce nom Elle s'avança jusque sur le bord du rocher. Et devant l'Apparition qui resplendit d'une beauté céleste et qui est si près d'elle, Bernadette se prosterne et dit instinctivement ses Ave Maria en récitant le chapelet. Et bientôt elle ne voit que Marie. Elle est dans l'extase qui durera une heure. "Elle semblait un ange", dit Jeanne Abadie qui était parmi les jeunes filles, "nous la croyions morte, nous la regardions et nous pleurions toutes". Et un autre témoin, Antoine Nicolau, dira: "Bernadette était à genoux, blême, les yeux très ouverts, fixés vers la niche, les mains jointes, le chapelet entre les doigts; les larmes coulaient des deux yeux; elle souriait et avait un visage plus beau que tous ceux que j'ai vus."

Troisième apparition: le Jeudi 18 février 1858

Après avoir assisté à la messe, Bernadette descend à la Grotte vers 7 heures. Elle est accompagnée de Mme Millet et de Mlle Peyret. Elle a le bonheur de voir la Dame pendant environ une heure. Mais c'est la première fois qu'elle entendra la voix de l'Immaculée. "Va demander à la Dame ce qu'elle veut et qu'elle le mette par écrit", avait dit Antoinette Peyret à Bernadette, en lui donnant un papier, une plume et de l'encre. Bernadette obéit. La Dame va dire en effet ce qu'Elle veut. Elle a souri et répondu: "Ce que j'ai à vous dire, il n'est pas besoin que je le mette par écrit." Après s'être recueillie, l'Apparition demanda: "Voulez-vous avoir la bonté de venir ici pendant quinze jours?" Bernadette n'en reviendra pas de cette politesse de la Dame à l'égard de la pauvre fille qu'elle était. Elle nous raconte: "Elle m'a dit: vous. Elle m'a dit d'avoir la bonté de venir! " Aussi la réponse de Bernadette fut-elle prompte, joyeuse et confiante: "Eh! oui, Madame, je vous le promets... si mes parents le permettent." Et cette promesse de Bernadette lui vaut la promesse merveilleuse de Marie: "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre." A l'adresse de nous tous la Dame ajoute cette invitation si discrète: "Je désire y voir du monde. " Et Bernadette pourrait nous dire ce qu'elle disait à Antoinette Peyret: "Elle te regarde en ce moment."

Quatrième apparition: le Vendredi 19 février 1858 - 2e jour de la quinzaine

Après la messe, vers 7 heures, nous voyons Bernadette, sa maman, sa tante Bernarde Castérot, Mme Millet et quelques autres femmes à la Grotte. Bernadette fait son beau signe de croix, qu'elle a vu faire à la Dame, et récite son chapelet. Les témoins la voient dès le troisième Ave "ravie" pendant environ une demi-heure. Ils admirent "les ondées de joie" qui passent sur sa face, "les sourires qui illuminent son visage". La mère voyant sa fille transfigurée s'écrie: "Oh! mon Dieu, je vous en conjure, ne me l'enlevez pas." "Oh! qu'elle est belle!", entend-on dire. Et qu'a dit Marie ? Cela semble être si peu et pourtant c'est si important dans la formation d'une âme. "Elle m'a remerciée d'être venue." La Reine et Mère qui dit "merci"! "Elle m'a, dit que plus tard elle aurait des révélations à me faire." Il fallait préparer Bernadette à une plus grande intimité. Tandis que les hommes ne constatent que bien tard l'importance de ce qui vient d'en haut, l'enfer le devine bien plus tôt. Bernadette révélera ceci: "Pendant que je priais, des voix m'ont appelée, on aurait dit mille personnes en colère. C'était horrible. La voix la plus forte a crié: "Sauve-toi! Sauve-toi!" Mais la Dame a regardé vers le Gave en fronçant les sourcils et les voix se sont évanouies."

Cinquième apparition: le Samedi 20 février 1858 - 3e jour de la quinzaine

Avec sa mère, sa tante Basile, Bernadette descend tout de suite après la messe vers la Grotte. Il y a cette fois une trentaine de témoins. "Le matin de la cinquième apparition, Bernadette arriva à Massabielle vers 6 heures 30. Elle ne fut ni étonnée ni émue d'y trouver la foule qui l'y attendait. Elle se présenta avec le même air que si elle eût été simple spectatrice et elle alla s'agenouiller à sa place ordinaire. Sans faire attention aux yeux fixés sur elle, elle prit naturellement son chapelet et se mit à prier."
"Le visage de la voyante, disaient des témoins, devient tout à coup si clair, si transfiguré, si éclatant, si imprégné de rayons divins que ce reflet merveilleux que nous apercevons nous donne la pleine assurance du centre lumineux que nous n'apercevons pas." On voyait ce jour-là Bernadette comme bouleversée tantôt de joie, tantôt de crainte; son corps comme mû et attiré en avant, vers en haut; ses mains jointes, levées, tendues; son visage tout bleu et émacié; ses yeux agrandis remplis de larmes qui coulaient sur le visage, des larmes tout autres que celles que nous versons, des larmes venant d'une douleur pure. Quelle grâce dans les gestes, dans les inclinations de tête, dans ses saluts, dans ses sourires, dans ses regards! Ce n'était plus la fille de Louise Soubirous, mais la fille d'une mère céleste! Bernadette après ces quarante minutes d'extase, rentrant avec sa mère terrestre lui confia que la Dame "eut la bonté de lui apprendre mot à mot une prière pour elle toute seule", prière qu'elle récitera fidèlement chaque jour de sa vie sans la faire jamais connaître.
Sixième apparition: le Dimanche 21 février 1858 - 4e jour de la quinzaine

En ce premier dimanche de Carême 1858, vers 6 heures du matin, les abords de la Grotte se remplissent de centaines de témoins. Parmi eux se trouve un médecin. Le Dr Dozous, qui observe de près l'état de Bernadette pendant une demi-heure d'extase, ne peut détecter aucune "surexcitation nerveuse". Ce médecin nous raconte: "Bernadette, après que j'eus abandonné son bras, s'avança un peu vers le haut de la Grotte; bientôt, je vis son visage, qui jusque-là avait offert l'expression de la béatitude la plus parfaite, s'attrister; deux larmes tombèrent de ses yeux et roulèrent sur ses joues. Ces changements survenus dans sa physionomie pendant cette station me surprirent. Je lui demandai, quand elle eut terminé ses prières et que l'être mystérieux eut disparu, ce qui s'était passé en elle durant cette longue station; elle me répondit: "La Dame, en me quittant un instant de son regard, le dirigea au loin par-dessus ma tête; ensuite le reportant sur moi, qui lui avais demandé ce qui l'attristait, elle me dit: Priez pour les pauvres pécheurs, pour le monde si agité. Je fus bien vite rassurée par l'expression de bonté et de sérénité que je pus revoir sur son visage, et aussitôt elle disparut." Voilà la grande intention de Marie en ce premier dimanche de Carême: prier et faire prier pour les pécheurs. Mais il faudra aussi souffrir. Ce même jour Bernadette doit comparaître devant deux autorités civiles et subir leurs interrogatoires. La journée finit dans une grande souffrance, le père défend à Bernadette d'aller dorénavant à la Grotte.

Pas d'apparition : le Lundi 22 février 1858 - 5e jour de la quinzaine

Vers 8 heures 30, Bernadette est attirée à la Grotte. Elle récite son chapelet devant de nombreuses personnes, elle prie longuement, mais elle se relève en confessant n'avoir rien vu. Elle rentre toute désolée, en pleurs. Elle explique à ses parents "qu'une barrière invisible l'empêchait de passer" devant le chemin allant à la Grotte et qu'une force irrésistible l'avait emmenée à la Grotte. Croyant avoir déplu à la Dame, Bernadette ne cessera de pleurer toute la soirée, appuyée contre le lit. Devant cette sincère et poignante douleur le père leva sa défense. Ainsi en n'apparaissant pas la Vierge très prudente a obtenu de merveilleux effets: la souffrance très pure de Bernadette pour rendre fécondes ses Apparitions, la levée de la défense paternelle, soulignant ainsi le respect dû aux ordres parentaux.
Septième apparition: le Mardi 23 février 1858 - 6e jour de la quinzaine

Malgré la déception du 22 février 150 à 200 personnes se rendent à la Grotte déjà vers 6 heures. Beaucoup y attendent Bernadette en priant à genoux. Il y a quelques messieurs ne croyant pas encore à la réalité des apparitions. Ils explorent la Grotte, son intérieur, ses alentours, mais ils ne découvrent rien de suspect. Parmi eux le médecin M. Dozous et M. Estrade, témoin fidèle et historien des événements de Lourdes. Bernadette arrive accompagnée de sa mère et de ses tantes Bernarde et Basile. Elle entre en extase dès les premiers Ave et y reste pendant une heure. Pour pré- munir Bernadette qui sera de plus en plus en butte aux contradictions des uns, et, ce qui était bien plus dangereux pour elle, à l'adoration des autres, la Dame la laisse entrer dans son intimité. Elle lui confie en ce jour trois secrets. Cette intimité rivera Bernadette étroitement à Elle, la séparera des autres, lui apprendra à rester fidèle à sa mission. Trois ans après ce jour Bernadette pourra dire: "La Dame m'a défendu de les dire à personne: j'ai été fidèle jusqu'à présent." Elle le fut jusqu'au bout. Elle a emporté ses secrets dans l'éternité.

Huitième apparition: le Mercredi 24 février 1858 - 7e jour de la quinzaine

"La voyante, nous dit M. Estrade, peu de temps après être entrée en extase, s'était mise à écouter du côté du rocher, puis, comme quelqu'un qui apprend une douloureuse nouvelle, elle avait laissé tomber ses bras, et des larmes abondantes coulaient sur se joues. Dans une attitude humiliée, elle avait gravi à genoux la pente qui précédait la niche en collant à chaque pas ses lèvres contre terre." D'après les témoignages il faut conclure que la Dame s'est montrée d'abord sur l'églantier comme d'ordinaire, qu'Elle a disparu ensuite, que la voyante l'a recherchée "sous la voûte de la Grotte" et qu'elle l'a retrouvée. C'est alors qu'elle se retourne vers la foule de 400 à 500 personnes. Son visage est en pleurs. La voix étranglée de sanglots Bernadette doit passer à la foule le message de l'Immaculée: "Pénitence, Pénitence, Pénitence!"

Neuvième apparition: le Jeudi 25 février 1858 - 8e jour de la quinzaine

L'Immaculée en ce jour du 25 février a voulu que Bernadette s'humilie profondément. Elle lui a donné des ordres apparemment incompréhensibles et déraisonnables. Cette humilité et cette obéissance feront jaillir ce que le monde appelle volontiers la Source Miraculeuse de Lourdes. La foule de 400 personnes voit Bernadette s'avancer sur ses genoux jusqu'au fond de la Grotte, puis redescendre sur la pente, se diriger vers la rive du Gave, s'arrêter subitement, revenir dans la Grotte, et là comme écouter quelqu'un dont elle semble ne pas comprendre les ordres. On la voit ensuite gratter la terre, boire d'une eau trouble qui en sort, s'en laver pour montrer en public une figure toute barbouillée de boue. On la voit enfin manger de l'herbe. Tandis que Bernadette voit sourire la Dame, la foule pense que la voyante n'est qu'une déséquilibrée, une folle. Bernadette a expliqué elle-même plus tard cette scène qui avait déçu tout le monde: "Pendant que j'étais en prière, la Dame m'a dit d'une manière amicale, mais en même temps sérieuse: Allez boire à la fontaine et vous y laver: Comme je ne savais pas où était cette fontaine et que je croyais que cela n'y faisait rien, je me suis dirigée vers le Gave. La Dame m'a rappelée et m'a fait signe du doigt de me rendre sous la Grotte à gauche; j'ai obéi, mais je ne voyais pas d'eau. Ne sachant où en prendre j'ai gratté la terre et il en est arrivé. Je l'ai laissée s'éclaircir un peu, puis j'ai bu et je me suis lavée." Interrogée pourquoi elle avait mangé de l'herbe, Bernadette répondit: "La Dame m'y a poussée par un mouvement intérieur." Il semble que Bernadette pendant cette vision de trois quarts d 'heure n'a pas eu de transfiguration.

Pas d'apparition: le Vendredi 26 février 1858 - 9e jour de la quinzaine

Bernadette a affirmé plus tard qu'elle avait été privée de l'Apparition deux fois au cours de la quinzaine, un lundi et un vendredi, donc le lundi 22 et le vendredi 26 février. Pourquoi la Vierge n'a-t-elle pas paru? Elle veut, semble-t-il, attirer l'attention de la foule vers cette source qui va devenir le témoignage permanent de son Apparition, le signe de sa présence comme médiatrice de grâces. Et les larmes que Bernadette a versées tout le long du chemin de la Grotte jusqu'au Cachot féconderont ces eaux.
Dixième apparition: le Samedi 27 février 1858 - 10e jour de la quinzaine
Une "masse compacte" de 800 à 900 personnes attend Bernadette qui arrive vers 6 heures et demie à la Grotte. Pendant un quart d'heure Bernadette marche sur les genoux et baise la terre à plusieurs reprises. "La Dame m'avait dit: Allez baiser la terre par pénitence pour les pécheurs. " La Sainte Vierge aurait ajouté: "...si cela ne doit pas vous coûter trop de répugnance ni de fatigue." Par deux fois Bernadette commande par geste à la foule d'en faire autant. La deuxième fois celle-ci obéit. Depuis ce jour le sol et la pierre sacrée de Massabielle se couvrent des baisers du monde. Ce jour-là encore la Dame donne à la voyante ce message: "Allez dire aux prêtres de faire bâtir ici une chapelle. "
Onzième apparition: le Dimanche 28 février 1858 - 11e jour de la quinzaine
En dépit d'une pluie fine et constante, d'un froid terrible, un ou deux milliers de personnes se trouvent à la Grotte dès les premières heures. Bernadette arrive à 7 heures. Lorsqu'elle se met à genoux, récite son chapelet et baise la terre, un souffle puissant semble passer sur l'assistance. Tous les spectateurs s'agenouillent ou s'efforcent de le faire, ils prient et ceux qui le peuvent baisent la terre avec Bernadette. La Dame fait à Bernadette quelques communications intimes dont personne n'a jamais rien su, des communications qui devaient préparer et fortifier Bernadette en face des tribulations à venir. Déjà ce même dimanche, après la grand-messe, Bernadette devra subir l'interrogatoire du juge d'instruction Rives. Il la menacera même de prison.

Douzième apparition: le Lundi 1er mars - 12e jour de la quinzaine

Pour la première fois le père de Bernadette l'accompagne à la Grotte, où 2600 personnes l'attendent de bonne heure. Elles éprouveront le bonheur de vivre pendant trois quarts d'heure en présence de cette Apparition céleste dont la beauté se reflète sur le visage de Bernadette. En ce jour, la Dame a donné à Bernadette et à toute la foule une leçon inoubliable: celle d'aimer son chapelet, si pauvre soit-il, et de le porter toujours avec soi. La voyante s'étant servie du chapelet d'une autre personne, la Dame lui demanda: "Qu'est devenu votre chapelet?" Bernadette tira le sien de sa poche et le montra à la Dame. Et la Vierge en souriant ajouta: "Servez-vous de celui-là. "

Treizième apparition Mardi 2 mars - 13e jour de la quinzaine

Ce matin, à l'heure ordinaire, Bernadette n'a qu'une brève vision de la Dame. Environ 3000 personnes ont le bonheur d'y assister. La Dame avait renouvelé son message du 27 février: "Vous irez dire aux prêtres de faire bâtir ici une chapelle." Elle aurait ajouté cette fois: "au plus court, quand même elle serait toute petite, et d'y venir en procession." Bernadette, une ou deux fois déjà fort mal reçue par M. le Curé, trouvera le courage d'aller le trouver deux fois ce même jour, le matin et le soir. Elle fait cette démarche pénible parce qu'elle aime la Dame. A celui qui aime tout est possible. Celui qui aime, dira Bernadette, fait tout sans peine ou bien sa peine, il l'aime.

Quatorzième apparition: le Mercredi 3 mars 1858 - 14e jour de la quinzaine

D'après le commissaire de police, 4000 personnes attendent ce matin la voyante qui arriva vers 6 heures 45. Bernadette prie longuement. Mais elle se relève, les yeux pleins de larmes, et s'écrie: "Elle ne m'a pas apparu." Mais dans la matinée elle entend un appel intérieur de la Dame. Elle retourne à la Grotte et cette fois elle voit la Dame qui lui dit: "Vous ne m'avez pas vue ce matin, parce qu'il y avait des personnes venues ici pour voir la contenance que vous auriez en ma présence, et qui n'en étaient pas dignes; car ayant passé la nuit à la Grotte, elles l'ont déshonorée." La grande peine qu'en a ressentie Bernadette était comme une expiation. Quel témoignage! La Vierge voit tout dans la Lumière de Dieu. Et Bernadette va dire à M. le Curé: "La Dame a souri quand je lui ai dit que vous demandiez un miracle. Quand je lui ai dit de faire fleurir le rosier, elle a souri de nouveau; mais elle tient à sa chapelle."

Quinzième apparition: le Jeudi 4 mars 1858 - dernier jour de la quinzaine

Bernadette descend à la Grotte après la messe, un peu après 7 heures. 20000 personnes assistent au ravissement qui dure une heure et qui commence au troisième Ave de la seconde dizaine. La Dame se montre d'abord dans l'excavation de droite. Bernadette sourit et pleure tour à tour. Puis la voyante doit monter sous le rocher où elle parle longuement avec la Dame en pleurant. La Dame lui ouvre certes tantôt les heureux secrets du ciel, tantôt les tristes secrets du monde pécheur.
Mais il fallait une déception pour faire mûrir les âmes dans la foi. La Dame ne s'est pas nommée, le rosier n'a pas fleuri devant la foule, la Dame ne s'est pas montrée aux pèlerins. Des centaines et des milliers de personnes iront visiter la Grotte les jours suivants, inaugurant ainsi le pèlerinage de Lourdes. Tous aimeraient savoir enfin le nom de Celle qui est apparue ici, où se faisaient déjà de si grands miracles de guérisons. Des aveugles voient, des paralysés marchent, des mourants se relèvent...

Seizième apparition: le Jeudi 25 mars 1858 - en la fête de l'Annonciation

La Dame va s'annoncer. La veille de l'Annonciation Bernadette entend l'appel de la Vierge. Oh! douce voix! Cette sainte nuit de l'Incarnation sera une sainte nuit pour Bernadette, une nuit entrecoupée d'Ave Maria. Dès la pointe de l'aube, peu après 5 heures, elle voudrait courir à la Grotte, mais une crise d'asthme l'empêche de courir. Oh! bonté de la Vierge! En descendant vers la Grotte, Bernadette voit la niche déjà illuminée! La Dame l'attend. Une prévenance à n'y pas croire. Bernadette ne voit que Marie, mais pas la foule qui se presse aux abords de la Grotte. Mais laissons Bernadette raconter: "Quand je fus devant elle, je lui ai demandé pardon d'arriver ainsi en retard. Toujours bonne pour moi, elle me fit signe de la tête que je n'avais pas besoin de m'excuser. Alors, je lui exprimai, comme je pus, toutes mes affections, tous mes respects et le bonheur que j'avais de la retrouver. Après l'avoir entretenue de tout ce qui me vint au coeur, je pris mon chapelet. Pendant que j'étais en prière, la pensée de lui demander son nom s'imposa à mon esprit avec une persistance qui me faisait oublier toutes les autres pensées; je craignais de me rendre importune en réitérant une demande toujours demeurée sans réponse, et cependant quelque chose m'obligeait à parler. Enfin, d'un mouvement que je ne pus contenir, les paroles sortirent de mes lèvres et je priai la Dame: "Madame, voulez-vous avoir la bonté de me dire qui vous êtes?" Comme à mes précédentes questions la Dame inclina la tête, sourit, mais ne répondit pas. Je ne sais pourquoi, ce matin-là, je me sentis plus courageuse et je revins à lui demander la grâce de me faire connaître son nom. Elle renouvela son sourire et sa gracieuse salutation et continua de se taire. Alors une troisième fois, les mains jointes, et tout en me déclarant indigne de la faveur que je réclamais, je recommençai ma prière. La Dame se tenait debout au-dessus du rosier. A ma troisième demande, elle prit un air grave et parut s'humilier. Puis elle joignit les mains, les porta à son coeur et regarda le ciel. Enfin, les séparant lentement, comme dans la médaille miraculeuse, et se penchant vers moi, elle me dit, la voix très douce:

"Qué soy era Immaculada Councepciou."
"Je suis l'Immaculée Conception."
Mais Marie ne s'en va pas sans exprimer encore son grand désir: "Je désire une chapelle ici." Il faut que là où a été l'Immaculée il y ait un autel où Jésus, son Fils, puisse descendre, car la Vierge ne vient que pour donner Jésus. Bernadette n'a pas compris ce que voulait dire cette expression "Immaculée Conception". Mais M. le Curé le saura bien. Aussi va-t-elle tout de suite chez lui en répétant sans cesse la parole de la Dame. C'est ainsi que la Vierge s'est révélée d'abord au prêtre par l'intermédiaire de Bernadette. Et la grande nouvelle que c'est l'Immaculée, vraiment Elle, qui a visité la terre, va se répandre partout, par Lourdes, les villages voisins, par la France et le monde entier. Et c'était partout comme la joie de la Visitation.

Dix-septième apparition: le Mercredi 7 avril 1858

Quelle joie pascale pour Bernadette de revoir la "Dame", le mercredi de l'octave de Pâques, de revoir Celle qu'elle connaît maintenant, la Mère du Christ ressuscité! La Vierge l'avait appelée déjà dans la soirée du 6 avril. La rumeur s'étant répandue que la voyante descendrait à la Grotte, 1200 personnes l'attendaient lorsqu'elle arriva vers 6 heures. Elles voient le ravissement de Bernadette pendant trois quarts d'heure. C'est ce jour-là, croit-on, que le Dr Dozous a pu constater pendant un quart d'heure "le miracle du cierge". La flamme du cierge ne produisait aucune brûlure sur la chair de Bernadette qui participait pour ainsi dire pendant l'extase à l'impassibilité d'un corps glorieux.

Dix-huitième apparition: le Vendredi 16 juillet 1858 en la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel

Les adieux sur cette terre. L'appel de la Vierge surprend Bernadette en prière à l'église paroissiale, vers le soir. Comme la Grotte a été barricadée par ordre des Autorités, Bernadette se rend avec sa tante Lucile et quelques amies sur la rive droite du Gave dans la prairie de la Ribère, en face de la Grotte. Toutes s'agenouillent et prient. Après quelques instants Bernadette s'écrie: "Oui, oui, la voilà! La voilà! Elle nous sourit et nous salue par-dessus les barrières." La Vierge dans la niche illuminée considère longtemps Bernadette en souriant, incline la tête et disparaît, laissant son enfant dans une douce paix. La Vierge s'est montrée "au lieu ordinaire, sans rien me dire... Jamais je ne l'ai vue aussi belle." Elle L'a revue, le jour de sa mort, le 16 avril 1879 et elle La voit à jamais. Et nous aussi, nous irons La voir un jour.

B-La synthèse d’Yves Chiron.

Yves Chiron, dans Présent du samedi 9 février nous parle de Lourdes et dfait la synthèse de l’enseignement des apparitions de Lourdes :
Le pape Benoît XVI va venir à Lourdes, cette année, pour célébrer le 150e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie en ce lieu. Quelle est l’actualité du message de Lourdes ?
La Vierge Marie, en ses apparitions authentiques, délivre toujours un message qui est universel. Même si l’apparition peut être liée à une situation historique particulière, ce qui est dit par le Ciel s’adresse à tous et reste un enseignement utile pour toutes les époques.

Pour connaître le message de Lourdes, il suffit de se référer aux paroles de la Vierge en 1858 et son « actualité » s’impose car ce sont des exhortations vraies en tous temps et en tout lieu.
A Lourdes, la Vierge n’a commencé à parler qu’à sa 8e apparition, le 24 février, comme si elle avait voulu d’abord accoutumer Bernadette à sa présence et la rassurer par son sourire.
Le 24 février, elle demande par trois fois de faire « pénitence » et de prier Dieu « pour les pécheurs ». Le lendemain, la Vierge demande de « boire à la fontaine » et de s’ « y laver ». Le 27, elle demande de venir « ici en procession » et de « bâtir une chapelle ». Le 25 mars, elle révèlera enfin son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ».
Le 8 décembre dernier, pour l’ouverture de l’année jubilaire de Lourdes, le cardinal Dias, envoyé spécial du Pape, a dit la « signification du message de Lourdes aujourd’hui ». Dans « le marais d’un relativisme qui étouffe les valeurs de l’Evangile » et dans un monde qui voit « la lutte entre Dieu et son ennemi », Lourdes, a dit le cardinal, vient rappeler qu’une « immense bataille » continue à se dérouler. La prière du chapelet et les pèlerinages à Lourdes sont un moyen de « préparer la victoire de Jésus-Christ contre les forces du mal ».
J’ajouterai qu’à Lourdes un signe particulier de la bienveillance céleste nous est donné à travers les guérisons et les miracles qui s’y accomplissent : depuis cent cinquante ans, plus de 6 000 personnes ont déclaré avoir été guéries à Lourdes ou grâce à l’intercession de Notre-Dame de Lourdes. Après un solide examen, année après année, environ 2 000 guérisons ont été déclarées inexplicables par le Bureau médical du sanctuaire. Parmi celles-ci, 67, à ce jour, ont été reconnues canoniquement comme des miracles par les autorités diocésaines compétentes. On a là un signe surnaturel qui devrait nous inciter à une grande confiance dans l’intercession et la protection de la Vierge Marie.
PRÉSENT — Samedi 9 février 2008.

C- L’entretien du Père Raymond Zambelli avec Geoffroy, directeur de « La Nef ».

J’ai bien connu le Père Zambelli, alors que j’étais en Normandie. Il était, à cette même époque, le recteur du sanctuaire de Lisieux. Il était fort aimable et a toujours , autant qu’il a pu, favorisé le pèlerinage de la Tradition auprès de sainte Thérèse.
Cet entretien est fort intéressant et bien composé
Benoît XVI est attendu en septembre 2008 à Lourdes

La Nef - Quel est le message de Lourdes ?

Père Raymond Zambelli - Le message de Lourdes est essentiellement un appel à la conversion. En effet, au cours de ses apparitions à Bernadette, la Vierge Marie a dit à plusieurs reprises: « Pénitence! Pénitence! Pénitence ». « Priez pour les pécheurs! » Ce message est donc éminemment évangélique et ne fait que reprendre en écho l'invitation de Jésus au début de sa prédication apostolique : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». C'est d'ailleurs ce que nous rappelle l'Eglise chaque année au moment de notre entrée en Carême.
Cet appel permanent à la conversion est en fait un appel permanent à mener une vie cohérente avec notre conscience (tous les hommes ont une conscience), avec notre baptême, avec notre foi, avec l'Évangile. À moins d'estimer que nous ne sommes pas concernés par cet appel à la cohérence, nul doute que le message de la Vierge est d'une étonnante actualité.

Y a-t-il une spiritualité propre à Lourdes, et comment peut-on la définir ?

À proprement parler il n'y a pas de spiritualité propre à Lourdes dans la mesure où tout ici a une résonance évangélique. C'est ce qui confère aux Sanctuaires de Lourdes un caractère universel et donc authentiquement catholique propre à toucher tant d'hommes et de femmes de toutes races, de toutes langues et de toutes cultures plus que n'importe quel autre sanctuaire au monde.

Fallait-il des apparitions pour délivrer un tel message qui est, dites-vous, le cœur de l'Évangile ?

Dans la mesure où les hommes sont menacés d'amnésie profonde, c'est la mission maternelle de la Vierge Marie de nous sortir de cette amnésie ou de notre torpeur en se manifestant régulièrement aux disciples de son Fils qu'elle a reçu mission d'éduquer en leur rappelant ce qu'elle avait dit déjà à Cana et qui constitue le prototype de tous ses messages à venir: « Faites tout ce qu'il vous dira ». On ne peut qu'admirer la patience infinie d'une telle mère face à l'insouciance permanente de ses enfants...

Comment expliquer ces apparitions dans le plan divin : ne contribuent-elles pas à discréditer l'Église auprès des non-croyants ou rationalistes de tous poils ?

Dès lors qu'il s'agit de parler des réalités spirituelles, l'Église se heurtera toujours au scepticisme et à l'incrédulité, qu'il s'agisse des apparitions ou par exemple de la conception virginale de Jésus. Et que dire du mystère de l'Eucharistie ou de la Résurrection? Il n'y a pas lieu de s'en étonner. Ces réalités sont d'un « autre ordre » pour reprendre l'expression célèbre de Pascal. Mais ce même auteur nous a prévenus. Ne lit-on pas dans les Pensées: « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la surpassent. Elle n'est que faible si elle ne va jusqu'à connaître cela. Que si les choses naturelles la surpassent, que dira-t-on des surnaturelles? » Et il me revient à l'esprit cette autre Pensée: « Que je hais ces sottises de ne pas croire l'Eucharistie. Si l'Évangile est vrai, si Jésus Christ est vrai, quelle difficulté y a-t-il là? »

Ces apparitions privées ne relèvent pas de la foi : peut-on ne pas croire à la réalité des apparitions de Lourdes et se dire catholique ?

Bien évidemment. Encore que l'intérêt constant des papes pour les apparitions de Lourdes depuis 1858, et après la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie en 1854, soit à prendre en considération comme il convient de prendre en considération les innombrables saints venus prier la Vierge en ce lieu et le flot de grâces qui ne cesse de couler ici depuis les apparitions. Tout ceci devrait donner à réfléchir...

Comment expliquer un tel engouement pour Lourdes ?

Il faudrait poser la question aux six millions de pèlerins qui viennent chaque année du monde entier pour prier en ce lieu. À l'évidence Lourdes est un lieu « phare » et un lieu « source ».
Chacun sait qu'il existe des lieux phares et des lieux sources qui, de ce fait, nous attirent quand nous avons besoin d'un surcroît de lumière pour orienter notre conduite et qui se présentent comme un repère sur notre route pour continuer à avancer ou pour refaire nos forces, faire le plein d'énergie, nous ressourcer et repartir courageusement. Lourdes est un de ces lieux providentiels comme chacun peut en faire l'expérience.

Les guérisons miraculeuses, somme toute assez rares, n'entretiennent-elles pas un faux espoir qui pousse à refuser la loi de Dieu ? Concrètement, sait-on si les grands miraculés de Lourdes ont été guéris par leur foi exceptionnelle ou si c'est plutôt la guérison qui a été le moteur de la conversion ?

C'est un fait dûment constaté et établi que plus de six mille guérisons inexpliquées se sont produites à Lourdes depuis le début des apparitions, et si les évêques des diocèses où demeuraient ces malades guéris n'ont retenu à ce jour que 67 de ces guérisons en leur donnant le label de « miracles », ceci ne constitue pas une invalidation des autres guérisons tout autant authentiques.
Certains malades avaient à l'évidence une très grande foi comme celle que l'on trouve souvent dans l'Évangile et qui faisait l'admiration de Jésus. Pour d'autres la guérison a été le point de départ d'un réel renouveau sur le plan spirituel qui a profondément transformé l'existence de ces malades guéris. Mais il faut aller plus loin et approfondir notre réflexion sur la présence des malades à Lourdes et leur signification profonde.
Quand on rend visite aux siens à l'hôpital, il nous arrive de croiser d'autres malades qui, la plupart du temps, restent dans l'anonymat. Chacun de nous a été, est ou sera malade. C'est la réalité de notre finitude. Quand on est en bonne santé, on n'aime pas trop être confronté au contact des malades, mais à Lourdes, on accepte de côtoyer les malades. Le regard change alors que dans d'autres situations, on aurait tendance à fuir la réalité, car elle nous déstabilise ou nous fait peur. À Lourdes on parvient à l'apprivoiser. On a moins peur de s'en approcher, on vit avec les malades. Ce n'est pas la présence des malades qui est étonnante à Lourdes mais le changement qui s'opère dans notre regard et notre cœur, et cela vaut tous les sermons.

À Lourdes, on apprend le respect de la vie. Et ce qui s'y vit nous éduque. La compassion est un sentiment très humain, proche de l'amour. On pourrait dire: « Lourdes, c'est triste car on y voit beaucoup de malades », mais ce n'est pas le cas. À Lourdes, c'est la vie qui parle. Or, la vie est faite d'enfants, d'adultes, de bien-portants et de malades. Il faut tout prendre dans la vie : les succès, les échecs, les maladies, les épreuves et la mort. À cet égard, Lourdes est un lieu unique dans le monde pour faire l'expérience de toutes les composantes de la vie humaine.

Les apparitions semblent plus nombreuses dans les périodes difficiles : cet engouement pour les lieux d'apparitions en général ne manifeste-t-il pas une certaine crise de la Foi ?

S'il en était ainsi la Vierge devrait apparaître en permanence car toutes les époques sont difficiles si on n'idéalise pas le passé. Ses apparitions reconnues par l'Église sont suffisamment nombreuses pour nourrir ou réveiller notre foi.

Un tel phénomène est-il nouveau ou a-t-il toujours plus ou moins existé ?

L'Histoire nous révèle que les apparitions de la Vierge Marie ont toujours eu lieu et dans de très nombreux pays. Si la France a été particulièrement gratifiée au XIXe siècle de telles manifestations mariales (la Rue du Bac, La Salette, Lourdes, Pontmain), il convient de ne pas oublier les autres.

Venons-en à la personnalité de Bernadette : qu'est-ce qui vous marque le plus chez elle ? Qu'est-ce qui caractérise sa sainteté ?

Je me suis souvent demandé pourquoi la Vierge Marie avait choisi Bernadette comme confidente et messagère. Ce n'était pas en raison de son rang social puisqu'elle vivait dans une grande précarité. Il me semble que Marie l'a choisie en raison de la richesse de son être et de la profondeur de son âme. Bernadette était une jeune personne transparente, très droite, qui ne pactisait jamais avec le mensonge. De plus, elle était ouverte sur le monde surnaturel de par son éducation familiale profondément religieuse. Ces qualités ont dû attirer l'attention de la Vierge Marie.

En ce qui concerne sa vie au cachot, il faut noter que la misère est un état difficile à vivre et extrêmement dangereux car il peut engendrer très vite le ressentiment, la révolte contre la société ou contre Dieu et aigrir les êtres. Or ce qui est étonnant dans le cas de Bernadette et de sa famille, c'est de voir que l'état d'extrême misère où tous se trouvaient au cachot n'a pas fait naître en eux de sentiments négatifs. Au contraire, dans un sursaut de foi et de confiance en Dieu, ils ont placé toute leur existence sous son regard, ne comptant que sur Lui. C'est une très belle leçon qui nous enseigne que, face aux plus grandes épreuves, il n'y a pas de nécessité à se révolter.
Cette confiance inébranlable en Dieu au cœur de l'épreuve a dû toucher la Vierge Marie qui, elle-même, avait connu des heures angoissantes et terribles au moment de la mort de Jésus. Son espérance aurait pu sombrer mais elle n'a pas douté. En la personne de Bernadette, elle a donc trouvé une jeune fille dont la foi était extrêmement solide. Elle pouvait s'appuyer sur elle pour lui confier son message, sachant que rien ne l'ébranlerait, qu'elle tiendrait bon. Comme Marie, au sein de l'épreuve qui peut faire chavirer, Bernadette a tenu bon.

Elle n'a pas été canonisée comme voyante et messagère de la Vierge mais parce qu'elle a été la première à prendre au sérieux les paroles de Marie en y conformant sa vie de chaque jour à Lourdes et à Nevers.

Comment expliquer qu'un voyant ou une voyante qui a reçu la grâce d'une apparition ne soit pas systématiquement canonisé ?

Mélanie et Maximin, les voyants de la Salette, ne sont pas canonisés pas plus que ne le sont d'autres voyants, ce qui n'infirme pas leur témoignage. Cette grâce n'est pas un label suffisant pour garantir la sainteté d'une vie, il y faut répondre à d'autres critères.

Y a-t-il un lien entre Lourdes, le contexte de cette époque et les principales grandes apparitions suivantes, Fatima notamment?

Cette question appellerait à elle seule une longue réponse qu'on ne peut donner ici. Il reste que toutes les apparitions de la Vierge obéissent au même principe énoncé plus haut sur son rôle maternel d'éducatrice. Fatima contient à l'évidence un appel réitéré de la Vierge à la conversion mais développe d'autres harmoniques telles que la consécration au Cœur Immaculé de Marie et le rappel des fins dernières.

Que signifie pour vous la venue de Benoît XVI à Lourdes en septembre pour le 150e anniversaire des apparitions ?

C'est la confirmation réitérée de l'intérêt constant des successeurs de Pierre pour Lourdes depuis les apparitions et la prise en compte de l'importance des Sanctuaires et notamment des Sanctuaires de Lourdes dans la nouvelle évangélisation que les récents papes appellent de leurs vœux.

Quels seront les principaux moments de cette année anniversaire ?

À n'en point douter le principal moment coïncidera avec la venue du Saint-Père Benoît XVI. Mais nous avons voulu privilégier « Le Chemin du Jubilé » que chaque pèlerin sera invité à parcourir seul, en famille ou en groupe. C'est dans cette démarche que pourra être obtenue l'Indulgence accordée par le pape à cette occasion jusqu'au 8 Décembre 2008. Ce chemin englobe l'église paroissiale avec les fonts baptismaux de Bernadette, le cachot qui était son lieu de vie familiale au moment des apparitions, l'hospice où elle a fait sa première Communion le 3 juin 1858 comme elle le désirait tant, et la grotte des apparitions. Ce faisant les Sanctuaires de Lourdes invitent chaque pèlerin à renouveler la grâce de leur baptême et à redécouvrir la grandeur et le bonheur d'une famille unie où règne l'amour. Le chemin du jubilé offre également la grâce de redécouvrir l'importance de recevoir le Corps du Christ et de mener une vie en cohérence avec cette grâce eucharistique.

Quant à la Grotte, véritable épicentre des Sanctuaires de Lourdes, c'est le lieu de la rencontre, de l'écoute et de l'accueil du message. Devant la Grotte nous sommes invités à renouveler notre réponse à la vocation que nous avons reçue, quelle qu'elle soit, et à nous interroger sur notre fidélité à répondre à cet appel à l'exemple de Bernadette. Devant la Grotte chacun est amené à s'interroger sur sa propre vie et sur le vrai sens des choses, et à se demander sur quoi repose son existence. Roc ou sable? En présence de la Grotte notre cœur est mis à nu. Instant de vérité qui permet l'émergence de l'âme, prélude à une possible renaissance.

Je souhaiterais enfin que l'on redécouvre la beauté, la richesse et l'actualité du message de Lourdes. Quand on vient dans cette cité mariale régulièrement, on court le risque de s'habituer aux lieux, aux célébrations, à l'atmosphère. On peut perdre ainsi cet émerveillement que l'on a pu avoir la première fois que l'on est venu. L'intérêt du 150e anniversaire, c'est que cet événement ecclésial soit vécu comme une grâce que Dieu nous offre par les mains de sa Mère.

Quant aux douze missions définies par Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et de Lourdes, elles sont autant de portes d'entrée pour recevoir cette grâce du Jubilé.

propos recueillis par Christophe Geffroy

D- Indulgence plénière pour les fidèles de Marie

Le Pape Benoît XVI a décidé de concéder une Indulgence plénière spéciale – la troisième depuis le début de son pontificat – à l'occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie à sainte Bernadette Soubirous dans la grotte de Massabielle, près de Lourdes (France).

Voici le texte intégral du décret de la Pénitencerie apostolique, publié le 5 décembre 2007, où sont annoncées les conditions d'obtention de cette Indulgence


La toute-puissance et l'infinie bonté de Dieu ont relié, de manière admirable, la tâche providentielle de Marie, Mère de Notre Seigneur Jésus-Christ et donc Mère de son Corps mystique qui est l'Église, et l'œuvre salvifique de l'Église elle-même. De cette manière, le bienheureux Guerric, abbé, associe la protection, que les fidèles attendent avec confiance de Marie notre Mère, et le ministère universel de salut de l'Église catholique : « Cette bienheureuse Mère du Christ, qui se sait mère des chrétiens en raison de ce mystère, se montre aussi leur mère par le soin qu'elle prend d'eux et l'affection qu'elle leur témoigne… Voyez si, de leur côté, les fils ne reconnaissent pas leur mère. Poussés par une sorte d'instinct naturel inspiré par la foi, ils recourent spontanément et irrésistiblement à l'invocation de son nom en toutes nécessités et dans tous les dangers, comme des enfants se jettent dans les bras de leur mère » (Disc. 1. en l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie).

C'est ainsi que la Constitution dogmatique Lumen gentium du Concile Vatican II exalte la mission, que nous pouvons appeler conjointe, de la Bienheureuse Vierge Marie et de l'Église catholique : « Marie, en effet, intimement engagée dans l'histoire du salut, unit et reflète en elle-même d'une certaine façon les plus importantes données de la foi, et, quand elle est l'objet de la prédication et de la vénération, elle appelle les croyants à se tourner vers son Fils et son sacrifice, et vers l'amour du Père. L'Église, en cherchant la gloire du Christ, devient plus semblable à son type si éminent en progressant continuellement dans la foi, l'espérance et la charité, en recherchant en tout la volonté divine et en y obéissant » (n° 65).

L'histoire de l'Église et de mémorables témoignages du culte marial manifestent et recommandent souvent aux fidèles, avec une claire évidence, pour accroître leur dévotion, cette façon d'agir de la Divine Providence.

Or, la prochaine fête du 150e anniversaire du jour où la Très Sainte Vierge Marie – révélant qu'elle était l'Immaculée Conception à la jeune Bernadette Soubirous – voulut que soit érigé et vénéré un sanctuaire, trésor de grâce, au lieu-dit Massabielle, de la ville de Lourdes, évoque l'innombrable série de prodiges à travers lesquels la vie surnaturelle des âmes et la santé même des corps purent retirer un grand bénéfice de la bonté toute puissante de Dieu ; grâce à cette disposition de la Providence divine, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, se révèle avec évidence que la fin intégrale de l'homme est le bien de toute la personne, ici sur la Terre et surtout dans l'éternité du salut.

Dès les origines du sanctuaire de Lourdes, les fidèles comprirent que la Bienheureuse Vierge Marie, par le ministère de l'Église catholique, désirait prodiguer en ce lieu, de manière pleine d'amour, ce salut intégral des hommes.

En effet, en vénérant la Bienheureuse Vierge Marie dans le lieu « que ses pieds touchèrent », les fidèles se nourrissent des Sacrements, forment de fermes propos d'avoir, à l'avenir, une vie chrétienne toujours plus parfaite, perçoivent vivement le sens de l'Église et font l'expérience des fondements très solides de toutes ces choses. Du reste, au fil du temps, la relation entre divers événements merveilleux laisse entrevoir l'action conjointe de la Bienheureuse Vierge Marie et de l'Église. En effet, en l'an 1854, fut défini le dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie ; en l'an 1858, la Très Sainte Vierge se montra avec une ineffable douceur maternelle à la pieuse Bernadette Soubirous, en utilisant les mots de la définition dogmatique « Je suis l'Immaculée Conception ».

Afin que de cette pieuse mémoire jaillissent des fruits croissants de sainteté renouvelée, le Souverain Pontife Benoît XVI a établi d'accorder largement le don de l'Indulgence plénière, comme c'est expliqué ci-dessous : tous les fidèles et chacun d'eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit par le sacrement de la Confession, et nourris par la Sainte Communion, élevant enfin de ferventes prières aux intentions du Souverain Pontife, pourront quotidiennement obtenir l'Indulgence plénière, également applicable, sous forme de suffrage, aux âmes des fidèles du Purgatoire :

A. Si, du 8 décembre 2007 au 8 décembre inclus de la prochaine année 2008, ils visitent pieusement, de préférence selon l'ordre proposé : 1) le baptistère paroissial utilisé pour le baptême de Bernadette ; 2) la maison appelée « cachot » de la famille Soubirous ; 3) la grotte de Massabielle ; 4) la chapelle de l'hospice où Bernadette fit sa première communion et si, à chaque fois, ils font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, la Profession de foi sous une des formes légitimes, et la prière jubilaire ou une autre invocation mariale.

B. Si, du 2 février 2008, en la Présentation du Seigneur, jusqu'au 11 février compris, jour de la mémoire liturgique de Notre-Dame de Lourdes et du 150e anniversaire de la première Apparition, ils rendent visite avec dévotion, dans n'importe quelle église, oratoire, grotte ou lieu digne, à l'image de la Vierge de Lourdes, solennellement exposée à la vénération publique et si, face à cette image, ils participent à un exercice fervent de dévotion mariale, ou tout au moins font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, de la Profession de foi sous toutes ses formes légitimes et de l'invocation de la Bienheureuse Vierge Marie.

C. Les personnes âgées, les malades et tous ceux qui, pour une raison légitime, ne peuvent pas sortir de chez eux, pourront également obtenir l'Indulgence plénière, dans leur propre maison ou bien là où l'empêchement les retient, si, ayant le désir de rejeter tout péché et l'intention de remplir, dès que possible, les trois conditions, ils accomplissent avec le désir du cœur, spirituellement, entre le 2 et le 11 février 2008, une visite (aux lieux ci-dessus mentionnés), récitent les prières indiquées ci-dessus et offrent avec confiance à Dieu, par Marie, les maladies et les difficultés de leur vie.

Afin que les fidèles puissent plus facilement recevoir ces faveurs célestes, que les prêtres, approuvés pour l'écoute des confessions par les autorités compétentes, soient prêts à les accueillir avec disponibilité et générosité et guident solennellement la récitation de prières publiques à la Vierge Immaculée Mère de Dieu.

Nonobstant toutes choses contraires.

Rome, du siège de la Pénitencerie apostolique, le 21 novembre 2007, en la Présentation de la Vierge Marie.

James Francis card. STAFFORD, Grand Pénitencier
Mgr Gianfranco GIROTTI, O.F.M. conv., évêque titulaire de Meta, Régent

E Doctrine catholique sur l’indulgence

Dans l'Église catholique romaine, l’indulgence (du latin indulgere, « accorder ») est la rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle encourue en raison d'un péché.
Le Code de droit canonique consacre aux indulgences le chapitre IV du titre IV portant sur le sacrement de pénitence. Le canon 992 définit l'indulgence comme : « la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l'action de l'Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints. »
Effets de l'indulgence
Dans la doctrine catholique, le péché ( la faute) est effacé par le sacrement de pénitence Mais ce sacrement n'enlève pas la peine temporelle due au péché, qui se traduit généralement par un temps de purgatoire. Cette peine temporelle peut être atténuée voire effacée par l'indulgence. L’indulgence est dite partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché.
La semaine prochaine, je reviendrai sur cette belle doctrine de l’indulgence qui fut très bien exposée par la pape Paul VI dans sa Constitution apostolique : « Indulgentiarum doctrina ».
Dans l’immédiat voici ce que dit le Droit Canon de 1983 :
Chapitre 4 Les indulgences (992-997)
Can. 992
L’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est effacée, que le fidèle bien disposé, et à certaines conditions définies, obtient par le secours de l’Église qui, en tant que ministre de la Rédemption, distribue et applique avec autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints.
CIS 911
Can. 993
L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour les péchés.
Can. 994
Tout fidèle peut gagner pour lui-même ou appliquer aux défunts par mode de suffrage des indulgences partielles ou totales.
CIS 930
Can. 995
1 Outre l’autorité suprême de l’Église, seuls peuvent accorder des indulgences ceux à qui ce pouvoir est reconnu par le droit ou à qui il a été concédé par le Pontife Romain.
2 Nulle autorité inférieure au Pontife Romain ne peut confier à d’autres le pouvoir de concéder des indulgences, à moins que cela ne lui ait été expressément concédé par le Siège Apostolique.
CIS 913-914
Can. 996
1 Pour être capable de gagner des indulgences, il faut être baptisé, non excommunié et en état de grâce, au moins à la fin des ouvres prescrites.
2 Cependant, pour qu’un sujet capable les gagne, il doit au moins avoir l’intention de les acquérir et d’accomplir les oeuvres imposées dans le temps fixé et de la manière prescrite, selon la teneur de la concession.
CIS 925
Can. 997
Pour tout ce qui touche à la concession et à l’usage des indulgences, il faut en plus observer les autres dispositions contenues dans les lois particulières de l’Église.