Paroisse catholique Saint Michel

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 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 27 au 3 mai 2008


Le discours de Benoît XVI aux jeunes d’Amérique.


Benoît XVI a rencontré, le dimanche 20 avril, quelque 20000 jeunes des diocèses de la côte Est des Etats-Unis et 300 séminaristes dans le terrain de sport qui jouxte le séminaire Saint-Joseph. La rencontre était animée par un orchestre de jeunes du mouvement Communion et Libération.
Après une salutation de l'archevêque de New York, le cardinal Edward Egan, trois jeunes ont offert au pape du riz et du maïs, comme présents symboliques de la richesse de leurs différentes traditions.
Ils ont souhaité au pape un bon anniversaire pour son élection au siège de Pierre, le 19 avril 2005. Quatre jeunes lui ont offert une histoire du catholicisme dans le diocèse de New York, utilisée dans les écoles catholiques, avec des photos de personnalités nées dans cet Etat et devenus saints, bienheureux ou serviteurs de Dieu.

Les considérations de Benoît XVI aux jeunes sont très belles, très profondes. Il faut les lire et les méditer. Cela vaut vraiment la peine. Ce sont certainement les plus belles paroles prononcées au cours de son voyage.

Voici le discours du pape aux jeunes

Votre Eminence,
Chers frères évêques,
Chers jeunes amis,

Proclamez le Christ Seigneur « toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous » (1 P 3, 15). C'est avec ces mots de la première épître de Pierre que je salue chacun de vous avec une affection cordiale. Je remercie le cardinal Egan pour ses aimables paroles de bienvenue et je remercie aussi les représentants choisis parmi vous pour leurs gestes d'accueil. A Mgr Walsh, recteur du séminaire Saint-Joseph, au personnel et aux séminaristes, j'exprime mes souhaits et ma gratitude.
Jeunes amis, je suis très heureux d'avoir l'occasion de parler avec vous. Communiquez, je vous en prie, mes chaleureuses salutations aux membres de votre famille et à vos parents, aux professeurs et au personnel des différentes écoles, collèges et universités que vous fréquentez. Je sais que beaucoup de personnes ont travaillé de manière intense pour que notre rassemblement puisse avoir lieu. Je leur suis à tous profondément reconnaissant. Je souhaite mentionner votre chant de « Joyeux anniversaire ». Merci de ce geste émouvant, je vous donne à tous un « A + » pour votre prononciation allemande. Ce soir, je veux partager avec vous quelques pensées sur le fait d'être disciples de Jésus Christ : sur les pas du Seigneur, nos vies deviennent un voyage d'espérance.

Face à vous, il y a les images de six hommes et femmes ordinaires, qui ont grandi et qui ont mené des vies extraordinaires. L'Eglise les honore en tant que vénérables, bienheureux ou saints : chacun a répondu à l'appel du Seigneur à une vie de charité et chacun l'a servi ici, dans les allées, les rues, et les banlieues de New York. Je suis frappé par le fait qu'ils constituent un groupe incroyablement diversifié : pauvres et riches, hommes et femmes laïcs, - dont une très riche épouse et mère de famille -, des prêtres et des religieuses, des immigrés de l'étranger, la fille d'un père guerrier Mohawk et d'une mère Algonquin, un autre, un esclave Haïtien, et un intellectuel cubain.
Sainte Elizabeth Ann Seton, sainte Françoise-Xavier Cabrini, saint Jean Neumann, la bienheureuse Kateri Tekakwitha, le vénérable Pierre Toussaint, et le Père Felix Varela : n'importe qui d'entre nous pourrait être parmi eux, parce qu'il n'y a aucun stéréotype dans ce groupe, aucun modèle uniforme. Mais à y regarder de plus près, ils ont des éléments communs. Embrasées par l'amour de Jésus, leurs vies sont devenues de remarquables voyages de l'espérance. Pour certains, cela voulait dire quitter leur maison, et s'embarquer pour un pèlerinage de centaines de milles. Pour chacun d'eux, il y a eu un acte d'abandon à Dieu, avec la confiance qu'il est la destination finale de tout pèlerin. Et ils ont tous offert une main tendue d'espérance à ceux qu'ils rencontraient sur leur chemin, en éveillant souvent en eux la vie de la foi. Par des orphelinats, des écoles et des hôpitaux, en se faisant amis des pauvres, des malades, et des marginaux, et par le témoignage convainquant qui vient du fait de marcher humblement dans les pas du Christ, ces six personnes ont ouvert la voie de la foi, de l'espérance et de la charité à un nombre incalculable de personnes, y compris peut-être vos propres ancêtres.

Et aujourd'hui ? Qui porte témoignage à la Bonne nouvelle de Jésus, dans les rues de New York, dans les banlieues troublées des grandes villes, sur les places où les jeunes se rassemblent, cherchant quelqu'un en qui avoir confiance ? Dieu est notre origine et notre destination, et Jésus le chemin. La route de cette journée (comme cela a été le cas pour nos saints) serpente à travers les joies et les épreuves de la vie quotidienne ordinaire : dans les familles, à l'école ou au collège, au cours de vos activités de détente, et dans vos communautés paroissiales. Tous ces endroits sont marqués par la culture dans laquelle vous grandissez. En tant que jeunes Américains, on vous offre de nombreuses occasions de développement personnel, et vous êtes élevés avec un sens de la générosité, du service et de la loyauté.

Pourtant vous n'avez pas besoin que je vous dise qu'il y a aussi des difficultés : des activités et des modes de pensée qui étouffent l'espérance, des voies qui semblent conduire au bonheur et à l'accomplissement mais en fait s'achèvent dans la confusion et la peur.

Mes années d'adolescence ont été dévastées par un régime sinistre qui pensait avoir les réponses à tout. Son influence a grandi, - infiltrant les écoles et les milieux sociaux, politiques et religieux - avant d'être pleinement reconnu comme le monstre qu'il était. Il bannit Dieu et devint ainsi inaccessible à tout ce qui était vrai et bon. Beaucoup de vos grands-parents et arrière-grands-parents vous auront raconté l'horreur de la destruction qui a suivi. En effet certains d'entre eux vinrent en Amérique justement pour fuir cette terreur.

Remercions Dieu du fait qu'aujourd'hui beaucoup de gens de votre génération peuvent jouir de libertés qui ont surgi grâce à l'extension de la démocratie et au respect des droits humains.
Remercions Dieu pour tous ceux qui s'efforcent de vous assurer de pouvoir grandir dans un environnement qui nourrit ce qui est beau, bon, et vrai : vos parents et vos grands-parents, vos professeurs et vos prêtres, ces responsables civils qui cherchent ce qui est droit et juste.

Le pouvoir de destruction demeure cependant. Prétendre le contraire, ce serait se faire illusion. Pourtant, il ne triomphe pas : il est défait. C'est l'essence de l'espérance qui nous définit en tant que chrétiens. Et l'Eglise rappelle cela dramatiquement lors du triduum pascal, et elle le célèbre avec une grande joie pendant le temps pascal !
Celui qui nous montre le chemin au-delà de la mort est celui qui nous montre comment surmonter les destructions et la peur : ainsi, c'est Jésus qui est le vrai maître de la vie (cf. Spe Salvi, 6). Sa mort et sa résurrection signifie que nous pouvons dire au Père « tu nous a rendu la vie » (Prière après la communion, Vendredi saint). Et ainsi, il y a seulement quelques semaines, au cours de la belle liturgie de la Veillée pascale, ce n'est pas par désespoir ou par peur que nous avons crié vers Dieu pour notre monde, mais avec une confiance pleine d'espérance : chasse les ténèbres de notre cœur ! Chasse les ténèbres de notre esprit ! (cf. Prière sur le cierge pascal).

Qu'est-ce donc que cette ténèbre ?

Qu'est-ce qui se passe lorsque les gens, spécialement les plus vulnérables, rencontrent le poing fermé de la répression ou de la manipulation, plutôt qu'une main d'espérance ?

Un premier groupe d'exemples appartient au cœur. Ici, les rêves et les aspirations des jeunes peuvent être assombris ou détruits. Je pense à ceux qui sont affectés par la drogue et par l'abus de stupéfiants, les sans abri, les pauvres, les victimes du racisme, de la violence, de la dégradation - spécialement les jeunes filles et les femmes. Les causes de ces problèmes sont complexes mais ils ont tous en commun un état d'esprit empoisonné qui se manifeste dans le fait de traiter les personnes comme de simples objets - il en résulte une dureté de cœur qui tout d'abord ignore et ensuite ridiculise la dignité de tout être humain donnée par Dieu.

De telles tragédies soulignent aussi ce qui aurait pu se passer et ce qui pourrait se passer, si d'autres mains - vos mains - s'étaient tendues, se tendaient vers elles. Je vous encourage à inviter les autres, spécialement les personnes vulnérables et innocentes, à se joindre à vous sur le chemin de la bonté et de l'espérance.

Le deuxième domaine de ténèbres - celles qui affectent l'esprit - passe souvent inaperçu et est, pour cette raison, particulièrement sinistre. La manipulation de la vérité déforme notre perception de la réalité et ternit notre imagination et nos aspirations. J'ai déjà mentionné les nombreuses libertés dont vous avez la chance de jouir. L'importance fondamentale de la liberté doit être rigoureusement sauvegardée. Ce n'est donc pas surprenant que de nombreuses personnes proclament bruyamment leur liberté sur la place publique. Cependant, la liberté est une valeur délicate. Elle peut être mal comprise, et mal utilisée, et ainsi conduire non pas au bonheur que nous attendons tous de la liberté, mais à une zone sombre de manipulation dans laquelle notre compréhension de nous-mêmes et du monde devient confuse, et même déformée par ceux qui ont un autre projet.

Avez-vous remarqué le nombre de fois où la liberté est revendiquée sans jamais une référence à la vérité de la personne humaine ?

Il y a ceux qui affirment aujourd'hui que le respect de la liberté de la personne individuelle rend injuste la recherche de la vérité, y compris la vérité sur ce qui est bien.

Dans certains milieux, parler de la vérité est considéré comme une source de discussions et de divisions et on préfère donc réserver cela à la sphère privée. Et à la place de la vérité - ou plutôt de son absence - s'est répandue l'idée qu'en donnant de la valeur à tout sans distinctions, on assure la liberté et on libère la conscience. C'est ce que nous appelons le relativisme. Mais quel est l'objectif d'une « liberté » qui, ignorant la vérité, poursuit ce qui est faux ou injuste ? A combien de jeunes a-t-on proposé une aide qui, au nom de la liberté et de l'expérience les a conduits à une accoutumance aux stupéfiants, à la confusion morale ou intellectuelle, à blesser, à la perte du respect de soi, et même au désespoir, et ainsi, tragiquement et tristement, au suicide ?

Chers amis, la vérité n'est pas une imposition. Elle n'est pas non plus un simple ensemble de règles. C'est la découverte de Quelqu'un qui ne nous trahit jamais ; de Quelqu'un en qui nous pouvons toujours avoir confiance. En cherchant la vérité nous finissons par vivre selon la foi car, en définitive, la vérité est une personne : Jésus Christ. C'est la raison pour laquelle la liberté authentique n'est pas le choix de « se désengager de ». C'est le choix de « s'engager pour » ; rien de moins que sortir de soi et se laisser associer à l'« être pour les autres » du Christ (cf. Spe salvi, 28).

Comment pouvons-nous alors en tant que croyants, aider les autres à marcher sur le chemin de la liberté qui conduit à l'épanouissement et au bonheur durable ?

Tournons-nous à nouveau vers les saints. De quelle manière leur témoignage a-t-il véritablement libéré d'autres personnes des ténèbres du cœur et de l'esprit ? La réponse se trouve dans le noyau de leur foi - de notre foi. L'incarnation, la naissance de Jésus, nous dit que Dieu trouve vraiment une place parmi nous. Il n'y a plus de place à l'auberge mais il entre par l'étable, et il y a des personnes qui voient sa lumière. Elles reconnaissent le monde sombre et fermé d'Hérode, pour ce qu'il est, et suivent en revanche l'étoile qui brille et les guide dans le ciel nocturne. Et quelle lumière répand-elle ? Vous pouvez ici vous souvenir de la prière prononcée lors de la très sainte nuit de Pâques : « O Père, toi qui, par ton Fils, lumière du monde, nous as transmis la lumière de ta gloire, allume en nous la flamme vivante de ton espérance ! » (cf. Bénédiction du feu). Et ainsi, dans une procession solennelle avec nos cierges allumés, nous nous sommes passé la lumière du Christ les uns aux autres. C'est la lumière qui « triomphe du mal, lave nos fautes, redonne l'innocence aux pécheurs, la joie aux affligés, dissipe la haine, nous apporte la paix et humilie l'orgueil du monde » (cf. Exsultet). C'est la lumière du Christ à l'œuvre. C'est le chemin des saints. C'est la magnifique vision de l'espérance - la lumière du Christ vous invite à être des étoiles pour guider les autres, en marchant sur la route du Christ qui est la route du pardon, de la réconciliation, de l'humilité, de la joie et de la paix.

Cependant, nous sommes parfois tentés de nous refermer sur nous-mêmes, de douter de la force de rayonnement du Christ, de limiter l'horizon de l'espérance. Courage ! Fixez votre regard sur nos saints ! La diversité de leurs expériences de la présence de Dieu est une invitation à redécouvrir la largeur et la profondeur du christianisme. Laissez votre imagination se promener librement le long de l'expansion illimitée des horizons du disciple du Christ. Nous sommes parfois considérés comme des personnes qui ne parlent que d'interdictions. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité ! Ce qui caractérise un authentique disciple du Christ, c'est le sens de l'émerveillement. Nous sommes devant ce Dieu que nous connaissons et aimons comme un ami, devant l'immensité de sa création et la beauté de notre foi chrétienne.

Chers amis, l'exemple des saints nous invite alors à considérer quatre aspects essentiels du trésor de notre foi : la prière personnelle et le silence, la prière liturgique, la charité vécue et les vocations.

Le plus important est que vous développiez une relation personnelle avec Dieu.

Cette relation s'exprime dans la prière. De par sa nature même, Dieu parle, écoute et répond. Saint Paul nous rappelle en effet que nous pouvons et devons « prier sans cesse » (cf. 1 Th 5, 17). Loin de nous replier sur nous-mêmes et de fuir les hauts et les bas de la vie, à travers la prière nous nous tournons vers Dieu et, à travers Lui, nous nous tournons les uns vers les autres, y compris les personnes marginalisées et celles qui suivent des voies qui ne sont pas celles de Dieu (cf. Spe salvi, 33). Comme les saints nous l'enseignent de manière particulièrement vivante, la prière devient l'espérance en acte. Le Christ était leur compagnon de toujours, avec lequel il parlait à chaque instant sur leur chemin au service des autres.

Il y a un autre aspect de la prière dont nous devons nous rappeler : la contemplation dans le silence. Saint Jean, par exemple, nous dit que pour accueillir la révélation de Dieu il faut d'abord écouter et ensuite répondre en annonçant ce que nous avons vu et entendu (cf. 1 Jn 1, 2-3 ; Const. Dei Verbum, 1). N'avons-nous pas peut-être un peu perdu l'art d'écouter ? Laissez-vous un peu d'espace pour entendre le murmure de Dieu qui vous appelle à la bonté ?

Chers amis, n'ayez pas peur du silence et du calme, écoutez Dieu, adorez-le dans l'Eucharistie ! Laissez sa parole façonner votre chemin comme un développement de la sainteté.

Dans la liturgie nous trouvons l'Eglise tout entière en prière. Le mot « liturgie » signifie la participation du Peuple de Dieu à « l'œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise » (Sacrosanctum Concilium, 7). En quoi consiste cette œuvre ? Elle se réfère avant tout à la Passion du Christ, à sa mort et sa résurrection et à son ascension - ce que nous appelons « Mystère pascal ». Elle se réfère aussi à la célébration de la liturgie elle-même. Les deux significations sont en effet liées de manière inséparable, car cette « œuvre de Jésus » est le véritable contenu de la liturgie. A travers la liturgie, l' « œuvre de Jésus » est continuellement mise en contact avec l'histoire ; avec notre vie, pour la façonner.

Nous avons ici un nouvel aperçu de la grandeur de notre foi chrétienne. Chaque fois que vous vous réunissez pour la messe, quand vous allez vous confesser, chaque fois que vous célébrez un des sacrements, Jésus est à l'œuvre. A travers l'Esprit Saint, il vous attire vers lui, dans son amour sacrificiel pour le Père, qui devient amour pour tous. Nous voyons ainsi que la liturgie de l'Eglise est un ministère d'espérance pour l'humanité. Votre participation pleine de foi est une espérance active qui aide à maintenir le monde - les saints comme les pécheurs - ouvert à Dieu ; voilà la véritable espérance humaine que nous offrons à chacun (cf. Spe salvi, 34).

Votre prière personnelle, vos moments de contemplation silencieuse et votre participation à la liturgie de l'Eglise vous rapprochent de Dieu et vous préparent également à servir les autres. Les saints qui nous accompagnent ce soir nous montrent que la vie de foi et d'espérance est aussi une vie de charité. En contemplant Jésus sur la croix nous voyons l'amour sous sa forme la plus radicale. Nous pouvons commencer à imaginer le chemin de l'amour sur lequel nous devons avancer (cf. Deus caritas est, 12). Les occasions pour avancer sur ce chemin sont nombreuses. Regardez autour de vous avec les yeux du Christ, écoutez avec ses oreilles, ayez les mêmes sentiments que lui et pensez avec son cœur et son esprit. Etes-vous prêts à tout donner pour la vérité et la justice, comme Il le fit ? Beaucoup des exemples de souffrance auxquels nos saints ont répondu avec compassion se trouvent encore dans cette ville et ses alentours. Et de nouvelles injustices sont apparues : certaines sont complexes et dérivent de l'exploitation du cœur et de la manipulation de l'esprit ; notre habitat commun, la terre elle-même, gémit aussi sous le poids de l'avidité consumériste et de l'exploitation irresponsable. Nous devons écouter profondément. Nous devons répondre avec une action sociale renouvelée qui naisse de l'amour universel qui ne connaît pas de limite. Ainsi, nous serons sûrs que nos œuvres de miséricorde et de justice deviendront une espérance en acte pour les autres.

Chers jeunes, pour finir je voudrais vous dire encore un mot sur les vocations.

Tout d'abord, mes pensées vont à vos parents, à vos grands-parents et à vos parrains et marraines. Ils ont été vos premiers éducateurs dans la foi. En vous présentant pour le Baptême, ils vous ont donné la possibilité de recevoir le don le plus grand de votre vie. Ce jour-là, vous êtes entrés dans la sainteté de Dieu lui-même. Vous êtes devenus des fils et des filles adoptifs du Père. Vous avez été incorporés au Christ. Vous avez été transformés en demeures de son Esprit. Nous prions pour les pères et les mères du monde entier, en particulier pour ceux qui luttent à chaque instant, socialement, matériellement, spirituellement. Nous honorons la vocation du mariage et la dignité de la vie familiale. Nous voulons toujours reconnaître que les familles sont le lieu où naissent les vocations.

Rassemblés ici au « Saint Joseph Seminary », je salue les séminaristes présents et, j'encourage tous les séminaristes d'Amérique. Je suis heureux de savoir que votre nombre augmente ! Le Peuple de Dieu attend de vous que vous soyez des prêtres saints, sur un chemin quotidien de conversion, en suscitant chez les autres le désir d'entrer plus profondément dans la vie ecclésiale des croyants. Je vous exhorte à approfondir votre amitié avec Jésus, le Bon Pasteur. Parlez avec Lui à cœur ouvert. Rejetez toute tentation d'ostentation, de carriérisme ou de vanité. Recherchez un style de vie vraiment caractérisé par la charité, la chasteté et l'humilité, à l'imitation du Christ, le Prêtre Suprême éternel dont vous devez devenir l'image vivante (cf. Pastores dabo vobis, n. 33).

Chers séminaristes, je prie pour vous chaque jour. Rappelez-vous que ce qui compte devant le Seigneur est de demeurer dans son amour et de faire rayonner son amour pour les autres.

Les sœurs, les frères et les prêtres des congrégations religieuses contribuent largement à la mission de l'Eglise. Leur témoignage prophétique est caractérisé par une profonde conviction du primat avec lequel l'Evangile façonne la vie chrétienne et transforme la société. Aujourd'hui, je voudrais attirer votre attention sur le renouveau spirituel positif que les congrégations sont en train d'entreprendre en relation avec leur charisme. La parole « charisme » signifie un don accordé librement et gratuitement. Les charismes sont accordés par l'Esprit Saint qui inspire les fondateurs et les fondatrices et qui forme en conséquence les congrégations avec leur patrimoine spirituel. La merveilleuse série de charismes propres à chaque institut religieux est un trésor spirituel extraordinaire. En effet, la plus belle illustration de l'histoire de l'Eglise est peut-être l'histoire de ses écoles de spiritualité, dont la plupart remontent aux vies saintes de fondateurs et de fondatrices. Je suis certain qu'à travers la découverte des charismes qui produisent une telle profondeur de sagesse spirituelle, certains d'entre vous seront attirés par une vie de service apostolique ou contemplatif. N'ayez pas peur de parler avec des frères, des sœurs ou des prêtres religieux du charisme ou de la spiritualité de leur congrégation. Il n'existe aucune communauté parfaite, mais c'est le discernement de la fidélité à un charisme fondateur, et non à une personne en particulier, que le Seigneur vous demande. Soyez courageux ! Vous aussi pouvez faire de votre vie un don personnel pour l'amour du Seigneur Jésus et, en Lui, de chaque membre de la famille humaine (cf. Vita consecrata, n.3).

Mes amis, je vous le demande à nouveau, et aujourd'hui ? Que recherchez-vous ? Qu'est-ce que Dieu vous suggère ? L'espérance qui ne déçoit jamais est Jésus Christ. Les saints nous montrent l'amour désintéressé de son chemin. En tant que disciples du Christ, leurs itinéraires extraordinaires se développèrent au sein de cette communauté de l'espérance qui est l'Eglise. Et c'est de l'intérieur de l'Eglise que vous trouverez vous aussi le courage et le soutien pour marcher sur la voie du Seigneur. Nourris par la prière personnelle, préparés par le silence, façonnés par la liturgie de l'Eglise, vous découvrirez la vocation particulière que le Seigneur vous réserve. Embrassez-la avec joie. Aujourd'hui, c'est vous qui êtes les disciples du Christ. Faites rayonner sa lumière sur cette grande ville et au-delà. Montrez au monde les raisons de l'espérance qui est en vous. Parlez avec les autres de la vérité qui vous rend libres.

Avec ces sentiments de grande espérance en vous, je vous salue en vous disant « au revoir », dans l'attente de vous rencontrer à nouveau à Sydney, en juillet, pour la Journée mondiale de la jeunesse ! Et, en gage de mon affection pour vous et pour vos familles, je vous donne avec joie ma Bénédiction apostolique.
Chers séminaristes, chers jeunes, c'est pour moi une grande joie de pouvoir vous rencontrer tous au cours de cette visite, pendant laquelle j'ai aussi fêté mon anniversaire. Merci de votre accueil et de la gentillesse dont vous avez fait preuve à mon égard.
Je vous exhorte à ouvrir votre cœur au Seigneur, afin qu'il le comble pleinement, de façon à ce qu'avec le feu de son amour vous puissiez apporter son Evangile dans tous les quartiers de New York.

La lumière de la foi vous poussera à répondre au mal par le bien et par la sainteté de votre vie, comme l'ont fait les grands témoins de l'Evangile au cours des siècles. Vous êtes appelés à poursuivre cette chaîne d'amis de Jésus, qui trouveront dans son amour le grand trésor de leur vie. Cultivez cette amitié à travers la prière, aussi bien personnelle que liturgique, et à travers les œuvres de charité et l'engagement à aider ceux qui sont le plus en difficulté. Au cas ou vous ne l'auriez pas encore fait, demandez-vous sérieusement si le Seigneur ne vous invite pas à le suivre de manière radicale dans le ministère sacerdotal ou dans la vie consacrée. Un rapport sporadique avec le Christ ne suffit pas. Une telle amitié n'est pas une véritable amitié. Le Christ souhaite que vous soyez ses amis intimes, fidèles et persévérants.
En vous renouvelant mon invitation à participer à la Journée mondiale de la jeunesse à Sydney, je vous assure de mon souvenir dans la prière, dans laquelle je prie Dieu de faire de vous d'authentiques disciples du Christ ressuscité. Je vous remercie de tout cœur !