Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

06 80 71 71 01

 

Du 22 au 28 juin 2008


Homélie pour la communion solennelle.

 

Voici un beau jour pour nous tous, pour nos familles, pour votre prêtre, pour votre église de Rolleboise. Les cloches, du reste, ont sonnées plus joliment, plus joyeusement que jamais. Elles voulaient se mettre à l’unisson des cœurs, être de la fête, être, comme tous ici, joyeuses. Joyeuses d’entendre votre engagement de suivre NSJC pour toujours, avec fierté et esprit chevaleresque, entendre votre profession de foi solennelle proclamée haut et fort sur le Saint Evangile, votre renouvellement des promesses de votre baptême.

E vous ferez, de fait, avec force et conviction, cette promesse car vous savez, aujourd’hui mieux que hier, qu’elle est votre Dieu, qu’il est un Dieu de justice et d’amour et qu’Il faut le servir fidèlement. C’est juste. Il nous a tant aimé. Votre promesse est une « simple « redamatio », un simple retour de votre cœur au Cœur de NSJC

Cet amour de Dieu, connu et recherché, fut le thème de votre retraite de hier qui s’est déroulé dans un cadre champêtre, merveilleux de beauté et de paix.

Tous les deux, nous sommes partis, comme un véritable explorateur à la quête de Dieu, à la recherche du mystère de Dieu tel qu’il s’est révélé dans la sainte Ecriture, à la recherche du trésor, guidés, non par notre libre arbitre, mais riche de notre catéchisme, riche de l’enseignement de l’Eglise. Nous avons cherché tous les deux la perle précieuse de l’Evangile, Nous avons cherché tous les deux à faire « briller » la beauté de ce trésor, de ce Dieu d’amour.

Nous savons qu’Il est, qu’Il existe. La raison nous l’indique. Rien de ce qui est ne serait sans un principe premier qui existe par Lui-même, qui a en Lui-même sa raison d’être et qu’on appelle Dieu.

Il est. Mais quel est-il ?

Il n’est pas resté dans sa Transcendance. Il s’est communiqué. Il s’est révélé dans l’Ancien Testament, par ses prophètes, dans le Nouveau testament, par son Fils Jésus-Christ. Et nous sommes donc partis à la recherche de ce « trésor ». Nous avons voulu, comme un bon explorateur, découvrir ce « trésor », ce mystère de Dieu.

Dans l’Ancien Testament, vu d’un seul coup d’œil, à tire d’aile pourrait-on dire, nous avons vu que Dieu révèle déjà sa bonté, mais aussi sa justice dans son comportement avec le peuple élu, peuple à la nuque raide, plus infidèle que fidèle à la loi de Dieu. Et nous avons compris qu’il fallait nourrir nos âmes de la crainte de Dieu, Souverain juge et Maître de toutes choses, de nos vies comme de nos âmes.

Nous avons découverts sa bonté. Nous avons vu que c’est ainsi qu’il s’est révélé à Moïse. « Je ferai passer devant toi toute ma bonté » et nous avons admiré cette bonté de Dieu et compris que la bonté est l’essence de Dieu.

Mais c’est surtout le Nouveau Testament qui nous révèle ce qu’est Dieu. Transcendant, il ne reste pas dans une solitude absolue, inabordable. Il a les entrailles du Père de l’enfant prodigue qui s’émeut à la vue du retour de son fils. Il m’était facile de parler de cette expression « les entrailles du père ». Il avait tout proche, en mémoire, depuis 13 ans un exemple frappant. Mutatis mutandis , bien sûr… Il comprenait. C’était un plaisir.

Mais ce Dieu, dont nous recherchions la nature, a un Fils, un Fils unique, cher, aimé d’une dilection insigne et qu’Il aime désigner, dans l’évangile, comme l’objet privilégié de sa charité. Et nous avons rappelé la scène du baptême de Jésus au Jourdain par Jean Baptiste et nous avons médité les phrases venues du Ciel, la voix du Père : « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui j’ai mis ma complaisance », ou encore, en un autre synoptique : « Tu es mon Fils bien aimé en toi l’ai mis mes complaisances ». Et nous comprenions, c’était notre exploration qu’en Dieu est la Charité et que cette charité peut s’exprimer différemment….soit comme les entrailles d’un père, i.e. avec condescendance et émotion…mais aussi avec l’intention d’honorer, d’exalter, de glorifier. Nous comprenions que c’était le cas dans la théophanie du baptême de NJSC au Jourdain. Nous expliquions tous ces mots savants…
Dans notre exploration, nous comprenions que Jésus était l’objet de la faveur divine, objet de la bienveillance de Dieu, comme due à ce Fils, engendré et égal en tout à son principe.

Mais malgré cet attachement du Père à son Fils, bien aimé, dans notre découverte de l’Evangile, guidés par notre Credo, notre exploration… nous avons vu qu’Il n’hésite pas à l’envoyer en personne pour traiter avec les chefs de son peuple qui se sont pourtant obstinément refusés à recevoir les messagers ‘autrefois et le message de ses serviteurs, les prophètes. Et nous avons trouvé, comme un explorateur trouve un trésor, cette belle parabole des vignerons homicides. Ici, Dieu est assimilé au propriétaire d’une vigne laquelle symbolise le peuple élu qu’Il a comblé de biens par des interventions successives et gratuites. Il envoie un puis deux puis trois puis beaucoup d’autres serviteurs. Tous ils reçoivent mauvais traitements. Attitude ignominieuse et méchante du peuple élu. Dieu est patient…ce qui relève de la longanimité divine…Dieu ne tient pas compte de l’injure…Au lieu de châtier sur le champ, Il laisse le temps de se convertir. Ainsi jaillit son amour, sa charité. Elle est d’autant plus présente que la méchanceté des hommes est réelle.

Toutes les missions des serviteurs ayant échoué, Dieu se décide à faire le choix de son Fils. C’est encore le maître de la vigne qui garde l’initiative. Dieu a un amour prévenant….La situation est pathétique….C’est son Fils, le Bien Aimé. C’est l’unique. Le dernier envoi possible. Au lieu de l’esclave, c’est le Fils, c’est le Bien aimé. C’est dire l’exceptionnelle dilection dont celui-ci est l’objet. Le propriétaire de la vigne ne craint pas d’exposer, de sacrifier maintenant l’être qui lui est le plus cher, son aimé. Sans doute il escompte qu’il recevra bon accueil, qu’ils se laisseront attendrir. Mais lui, le Maître de l’histoire, sait bien qu’Il voue son Fils à la mort, au sacrifice. « Et Dieu a tellement aimé le monde qu’Ildonna so Fils unique ».
Telle est, en deux mots, l’histoire poignante de notre rédemption, la preuve éclatante de l’amour divin pour le peuple juif, pour l’humanité toute entière.

Ainsi, Ah merveilleuse découverte de notre explorateur en herbe ! l’amour est au cœur de Dieu, la raison même de l’Incarnation rédemptrice. Ainsi a-t-il agi. Ainsi agira-t-il au fil de l’histoire, de mon histoire.

Longanimité de l’amour divin
Magnanimité de l’amour divin.
Ce fut l’objet de nos découvertes lors de notre exploration à deux du mystère de Dieu.

Longanimité. Magnanimité…

Mais ce furent aussi les qualités qui ressortent de la parabole du Bon Samaritain. Bon Samaritain qui est le modèle du zèle de NJSC ? Le Fils fut celui qui se mit aussi à la recherche de la breis perdue ou égarée. Et nous avons regardé la belle parabole de la femme à la recherche de la drachme perdue. Du propriétaire achetant le champ où se trouve la pierre précieuse.

Oui toute la mission du Fils fut commandée par la volonté du Père qui ne peut consentir à la perte du moindre de ses enfants. Et NSJC fut, comme le Père, rempli du même amour, du même empressement. La charité sera l’inspiration foncière de son existence, comme la raison suprême de tous ses actes.

Et de fait, les évangélistes envisagent tout le ministère de Jésus comme une manifestation de charité active, délicate, prévenante, toute de bénignité. Le Fils qui est le Fils bien aimé du Père, est lui-même charité, il aime les âmes.
Et notre explorateur a pu voir l’attitude Jésus avec Zaché, avec Marie Madeleine. Quelle bonté !

Et nous approchions de la conclusion de notre recherche. Il était déjà 17h00…
Si Dieu a manifesté tant d’amour à l’homme pécheur, il va de soi que l’homme doit avoir pour ce Dieu, de l’amour, de la confiance, de la fidélité, de l’adoration, en un mot, de la charité.
Là, est la deuxième révélation de l’Evangile. La première révélation est l’amour de Dieu. La deuxième révélation est que le Dieu de Jésus-Christ veut s’attacher les hommes par la réponse de leur amour. Leur culte et leur service consistent dans les manifestations de charité, dans un attachement absolu, une consécration exclusive et totale, une exigence du don de soi, un esprit de sacrifice.
Et c’est dans cet esprit que vous allez prononcer votre engagement au service de Dieu partout et toujours. .