Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

06 80 71 71 01

 

Du 22 au 29 mars 2009


 

Le quatrième dimanche de Carême

MBCF,

« Laetare Jerusalem »

« Réjouissez-vous, Jérusalem et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez, -conventum facite omnes qui diligitis eam – Tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse afin que vous exultiez et soyez rassasiés à l’abondance des consolations » - Ab uberibus consolationis vesstrae – à l’abondance de vos consolations ».

Mais quelles sont donc ces consolations qui sont la raison de notre allégresse, de notre tressaillement de joie ?

Les textes de cette messe ne nous laissent pas dans l’ignorance. Ils nous donnent la réponse et sans attendre.

Après le texte d’Isaïe, l’Introït cite le psaume 121 : « Je me suis réjouis ». C’est le même verbe « laetare » de ce qui m’a été dit : « Nous irons dans la maison du Seigneur », « In domum Domini ibimus ». C’est donc cette espérance – ibimus - nous irons, c’est un futur - c’est cette espérance de posséder la maison du Seigneur qui est la raison de notre joie.

Nous irons –ibimus- c’est un pluriel. Je veux dire que cette espérance est une espérance « plurielle », « collective ». Elle est pour le peuple. Elle doit être partagée, commune. C’est ensemble que nous devons nous réjouir d’aller dans la maison du Seigneur. On ne se sauve pas seul. Notre salut, notre marche vers la maison du Seigneur est une marche collective. Cette marche est une entraide. D’où l’importance d’une paroisse, d’un clocher, d’un pasteur qui regroupe ses brebis pour les conduire ensemble en la bergerie, en la maison du Seigneur. Cette marche vers le Seigneur est donc une entraide, un soutien réciproque. Oui ! On ne se sauve pas seul. On ne recherche pas le Seigneur seul. Même le moine, dans son monastère, n’est pas seul dans son « quaerere Deum ». Il compte sur ses moines, ses frères, son monastère pour chanter le Seigneur et dans le chant commun, rejoindre la maison du Père. Et l’on comprend très bien pourquoi Dom Gérard voulait mourir au cœur, dans sa stalle, au milieu des chants de ses disciples aimés, chants qui auraient porté son âme dans le « sein d’Abraham », au ciel. Il en doit être de même ici dans cette « paroisse » de Rolleboise . C’est ensemble, soutenus ensemble, en familles, en paroisse que nous devons prendre résolument le chemin du ciel et de nous donner bons exemples.

D’ailleurs ce n’est pas pour rien que le texte d’Isaïe de l’Introït s’exprime au chapitre 65 au verset 10-11 d’une manière collective : Laetare. C’est un impératif. Un pluriel, la deuxième personne du pluriel du verbe « laetare ». Il n’est pas dit : « laeta », réjouis-toi, mais laetare, réjouissez-vous. Ce verbe s’adresse à plusieurs, aujourd’hui, à toute votre communauté paroissiale. J’insiste. On ne se sauve pas seul. Le salut, la marche joyeuse vers le Seigneur est plus facile en communauté, en famille. On se donne l’exemple. On s’entraide.
Retenons : « Laetare Jérusalem »

Mais il est dit aussi, dans le même texte d’Isaïe, ici cité : « Conventum facite omnis qui diligitis eam ». « Rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez. Littéralement : faites une assemblée. Conventus -us veut dire en effet « assemblée, réunion. Ce sont même les « asssires », en matières juridique. Ce mot vient du verbe « convenio » qui se traduit en français par « venir ensemble », s’assembler, se réunir en un même lieu, se rencontrer ou encore « être du ressort de « Nous retrouvons ici notre « Ibimus in dominum Domini »..
L’Ecriture nous supplie, nous enjoint, nous demande de faire un « convent », « conventum facite » pour rejoindre ensemble, le ciel, non point, bien sur, un convent maçonnique, mais un convent « ecclésial ». Du reste « ecclésia » - église »- c’est aussi un nom collectif qui veut dire « assemblée »..

Je pense que je suis assez clair, assez précis. Mon insistance est assez explicite. Il faut s’entraider pour rejoindre le ciel. On n’y va pas ni en carrosse ni seul. On se donne l’exemple. On goutte ensemble les biens qui font notre joie ici bas déjà, mais surtout dans l’au-delà.

Et quels sont ces biens ? C’est la maison du Seigneur.
Voici le terme de notre marche, de notre espérance, de notre joie commune. C’est le Ciel, c’est le Seigneur possédé contemplé, aimé dès maintenant et à jamais. L’Ecriture est formelle. Le psaume 124 est clair : « Et Dominus in circuitu populi sui ex hoc nunc et in saeculum ». « Le Seigneur est autour de son peuple dès maintenant et à jamais »

Et c’est pourquoi nous avons le texte évangélique de la multiplication des pains, texte qui annonce la Sainte Eucharistie, réalité de la présence réelle et substantielle de NSJC au milieu de nous, au milieu de son peuple, « in circuitu populi » dès ici bas.

Il me plait de reprendre le texte de NSJC en saint Jean, au chapitre 6 de son Evangile, que je citais dimanche dernier.

« Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en mois n’aura jamais soif…Tout ce que le Père me donne viendra à moi et celui qui vient à moi je ne mettrai point dehors. Car je suis descendu du Ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or la volonté de Celui qui m’a envoyé, est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés mais que je le ressuscite au dernier jour ».
Ainsi avec Notre Seigneur, fort de cet enseignement sublime, je peux dire, nous pouvons dire : « in domum Domini ibimus » Nous irons dan s la maison du Seigneur. Puisqu’Il dit que la volonté de Celui qui l’a envoyé est qu’il ne perde aucun de ceux qu’Il lui a donnés. Voilà une belle phrase qui fonde notre espérance

« Car c’est la volonté de mon Père qui m’a envoyé que quiconque voit le Fils et croit en Lui, ait la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour ».
La foi en Jésus-Christ est la raison de la vie éternelle. Et n’avons-nous pas la foi au Christ, nous qui nous nous réunissons tous les dimanches et plus souvent encore pour certains au pied de cet autel. « En vérité en vérité, celui qui croit en moi a la vie éternelle »
Oui ! Sont vraies ces paroles du Psaume : « le Seigneur est autour de son peuple dès maintenant et à jamais ». Voilà ce qui fonde mon bonheur et ma joie.

« Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts. Voici le pain descendu du Ciel, afin qu’on en mange et qu’on ne meurt point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour le salut du monde »

L’Eucharistie, c’est la chair du Seigneur. Il en est ainsi en raison de la force des paroles de la consécration, vi verborum, dit saint Thomas. Mais l’Eucharistie c’est aussi la sang, l’âme, l’humanité toute entière, la divinité de NSJC en raison du principe de concomitance, car là où est le corps, là est lâme, là est la sainte humanité, là est la divinité du Seigneur. Il est vraiment avec nous. Le Seigneur est autour de son peuple comme le berger avec ses brebis ou la poule avec ses poussins. Images que NSJC aime utiliser pour décrire sa présence au milieu de nous.
« En vérité, en vérité, je vous le dis si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez de son sang, vuus n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ».
L’Eucharistie que je trouve en l’Eglise me conduit « en la maison du Seigneur », en la vie éternelle qui est la source de ma joie.

Ainsi l’Eglise est-elle dès maintenant la « maison du Seigneur ». Elle est vraiment la « porte du ciel ». C’est la « maison de Dieu ». C’est la « palais de Dieu ». C’est le tabernacle de Dieu avec les hommes ? Là, Dieu est avec nous comme notre Dieu. Il habite avec nous. C’est donc le lieu de l’adoration. C’est là que l’on célèbre plus qu’ailleurs le nom du Seigneur. C’est le lieu du salut. C’est le lieu des pécheurs que nous sommes implorants le pardon divin, sa salut. Comme Zachée désirant voir le Seigneur montant dans le sycomore - j’avais écrit dans un premier jet « comme Zachée invitant le Seigneur à entrer en sa demeure. Point du tout. C’est le Seigneur qui s’invite lui-même à entrer chez lui, en son âme, comme en la notre par la pénitence, la sainte Communion. « Zachée hâte toi de descendre car aujourd’hui, il faut que je demeure en ta maison. Zachée se hâta de descendre et le reçut avec joie. « Festinans descendit et excepit illum gaudens ».
L’Eglise, c’est ce lieu de l’Eucharistie. C’est donc le lieu du sacrifice, de la célébration du sacrifice puisque le l’Eucharistie est la victime du sacrifice propitiatoire de NSJC. Elle en est le fruit. C’est pourquoi nous avons d’abord la consécration du pain en le corps du Christ, puis du vin en son sang, séparation qui signifie éloquemment la mort du Seigneur, son sacrifice rédempteur. C’est là aussi ce sacrifice notre plus grand bien.

Ainsi j’encourage, je remercie, j’enjoints tous d’aimer cette église, de la porter dans son cœur, de chercher peu à peu à l’embellir

En conclusion de son discours, Jésus pose la question décisive à ses disciples, aux 12 : « Et vous voulez-vous me quitter ? ».
Simon Pierre lui répondit : « Seigneur où irions nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle Et nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Saint de Dieu ».
Nous retrouvons le « nous, notre collectif, notre confession collective. Nous ne nous sauvons pas seul. Et notre joie se trouve en Celui qui est le Saint de Dieu qui se trouve en l’Eglise. « In domum Domini ibimus » et qui est pour tous, l’objet de biens des efforts et de bien des applications
tant des enfants de chœur
tant de la Chorale que je remercie
tant des différents services paroissiaux
tant des fidèles que je félicite
et un peu de son « vice chapelain » qui vaudrait tant faire pour vous conduire tous à la béatitude du ciel.
« Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel » Ainsi Soit-il.