Paroisse catholique
Saint Michel
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Semaine du 31 mai au 6 juin 2004 Fête de la Sainte Trinité |
Homélie en l’honneur de la Très Sainte Trinité. Voilà ce que nous confessons de la Très Sainte Trinité, vous et moi. Premièrement : nous croyons que le Père, le Fils et le Saint Esprit ne sont pas trois noms, trois formes, trois développements de l’unité divine, mais trois personnes réellement distinctes, réellement distinguées entre elles à tel point que l’une d’elles a pu se faire homme sans que cela soit vrai et puisse se dire des autres. Deuxièmement :nous croyons que ces trois personnes sont consubstantielles l’une à l’autre. Que chacune est véritablement et réellement Dieu et possède également et éternellement la nature divine. Troisièmement : nous croyons qu’il existe un ordre inviolable et naturel dans les personnes divines : que le Père qui est le premier, est sans principe et le principes des deux autres ; que le Fils qui est la seconde procède du ¨Père par voie de génération ; que le Saint Esprit qui est la troisième, procède du Père et du Fils, comme d’un seul principe, non par voie de génération. Quatrièmement : nous croyons que ces trois personnes, dans leur distinction, malgré l’ordre inviolable de leurs processions, ne sont néanmoins qu’une seule chose souveraine et absolue, qu’elles possèdent toutes et chacune, la même nature, la même divinité et sont ensemble un seul et même Dieu. Quiconque se dit catholique doit professer ces quatre vérités. Elles se tirent toutes des textes scripturaires. L’Ecriture Sainte, que nous prenons comme un document inspiré, comme un lieu théologique, nous permet de tirer ces conclusions certaines. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à trouver dans l’Ecriture Sainte, les notions philosophiques de « personne », de « nature », de « processions »... Ces notions sont élaborées par la théologie. Mais le mystère trinitaire y est contenu en substance en ce sens que l’Ecriture Sainte nous permet de dire que le Père, le Fils et le Saint Esprit sont trois distincts et que ces trois distincts sont une seul Dieu. Le Prologue de l’Evangile de Saint Jean Il met en relief à la fois « Au commencement était
le Verbe et le Verbe était en Dieu » « apud Deum
» comme un Fils unique sur le sein de son Père : «
Unigenitus Dei Filius qui est in sinu Patris » (Jn 5 18) Dans le baptême de Jésus
: la distinction des personnes est proclamée avec la même
évidence. Le Père s’y distingue du Fils, comme
d’une autre personne : « Voici mon Fils bien aimé,
dont il parle, à laquelle il parle et dans laquelle il met
« toute sa complaisance ». La personnalité du Saint Esprit est aussi affirmée dans le baptême du Sauveur. L’Evangéliste a bien en vue trois distincts. Chacun a son nom propre ; à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Chacun a son opération propre : le Père parle du Ciel, Le Fils reçoit le baptême. Le Saint-Esprit descend sous la forme d’une colombe. La formule du Baptême que
propose Notre Seigneur Jésus-Christ : « Je te baptise
au nom du Père, du Fils et du saint Esprit » enseigne
le mystère tout entier : et la distinction et la relation
des personnes. Dans l’expression du Christ : « Allez
enseigner toutes les Nations au nom du ¨Père, du Fils
et du Saint Esprit », le Père est nommé le premier,
en premier lieu et le Saint Esprit, après le Fils. Il est
dit : « …au nom de…. ». Cette locution ne
s’emploie que lorsqu’il s’agit d’une personne
et ne se dit point d’une simple force, d’une simple
vertu. On ne dit pas : « ceci est donné au nom de telle
force ou de telle vertu », mais bien : « au nom de telle
personne ». Mais si l’on dit par exemple : « au
nom de la puissance royale, l’expression est synonyme de la
personne du Roi. L’enseignement de Saint Jean 4 16 Le passage classique, dont l’autorité est particulièrement irréfragable et la force particulièrement convaincante, c’est celui où Notre Seigneur promet d’envoyer le saint Esprit. « Et moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre paraclet, afin qu’il soit avec vous toujours…Le Paraclet que le Père enverra en mon nom, c’est lui qui vous apprendra tout et qui vous rappellera tout ce que je vous ai dit…Quand sera venu le paraclet, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi…Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous fera pénétrer dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il vous dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, car il prendra du mien et vous l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi ; c’est pourquoi je vous ai dit qu’il prendra du mien et vous l’annoncera ». Ici encore, nous trouvons les trois personnes nettement distinguées : le Père qui donne et qui envoie. Le Fils qui envoie de la part du Père et au nom de qui se fait l’envoi. Le Saint Esprit qui est envoyé et qui est autre que le Père et le Fils. Ce sont bien des réalités
ayant chacun un rôle propre, comme de vraies personnes distinctes
et non moins inséparables. « Dieu a envoyé l’Esprit
de son Fils qui crie en nous : Abba, Père » (Gal 4
6) La distinction des personnes est ainsi clairement affirmée par le Nouveau Testament. Deuxième conclusion : Mais tout également, l’autre point fondamental du dogme trinitaire est aussi enseigné : à savoir que les trois personnes sont consubstantielles, c’est-à-dire, ont la même nature divine et sont un seul et même Dieu. Le Père, le Fils et le Saint Esprit sont un seul et même Dieu. On ne peut nier la divinité du Fils ni du Saint Esprit. La divinité du Fils : Et nous retrouvons, entre autres textes scripturaires, le texte du témoignage du Père au baptême de Jésus au Jourdain : « Tu es mon Fils bien aimé, en toi j’ai mis mes complaisances ». On retrouve également le texte du témoignage du Père lors de la Transfiguration. Le Père se complet dans le Fils d’une manière toute singulière, comme en quelqu’un dans lequel il se retrouve lui-même : ce qui signifie que le Fils est la ressemblance exacte du Père. Et cette ressemblance n’est autre chose que la nature même de Dieu. On peut également invoquer la confession de Saint Pierre à Césarée. Vous le savez : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant… » Devant le Grand Prêtre qui pose la question à Notre Seigneur: Es-tu le Christ, le Fils de Dieu ? La réponse est claire ; « Je le suis et vous verrez le Fils d de l’homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du Ciel ». (Mc 14 61-62) et Caïphe, alors, de la condamner pour blasphème et Jésus de subir la mort parce que c’est bien la vérité qu’il est Dieu. Saint Jean affirme aussi clairement que possible la divinité du Fils. C’est l’essentiel de son Evangile. Jésus a la nature divine. Il a les propriétés et les attributs de Dieu. La nature divine : il faut citer le prologue de Saint Jean. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu ». La divinité est dans le Verbe au même titre que dans le Père, car c’est la même terme Dieu qui est appliqué à l’un et à l’autre : le Verbe était auprès de Dieu le Père, et il était Dieu comme le Père. La formule auprès du Père « ne doit pas s’entendre d’une proximité locale ni non plus d’une subordination du verbe à Dieu ; elle exprime simplement la vie menée en commun par les deux personnes. C’est ainis que, dans un passage exactement parallèle, Saint Jean écrit pareillement : « La vie éternelle qui é »tait auprès du Père nous est apparue » (1 Jn 1 2) Les propriétés et les attributs divins. D’abord il faut faire remarquer qu’il a « l’éternité divine ». Il est avant tous les temps ; aussi haut que remonte la pensée, « au commencement… », il est déjà, dès le principe. Qu’il a l’intelligence divine, car il a l’intuition du Père, lequel reste pour tout esprit créé un mystère insondable : personne n’a vu Dieu, mais le Dieu, le Monogène, qui est dans le sein du Père, celui-là nous l’a fait connaître. Il a la puissance divine ; la puissance de créer : « tout a été fait par lui et sans lui rien n’a été fait ». Il a la puissance de donner la vie, la vie naturelle et la vie surnaturelle : « En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes/ Il a la puissance de régénérer les âmes, de les déifier, de leur infuser la grâce : à ceux qui croient en lui, il a donné le pouvoir de devenir fils de Dieu et de naître de Dieu. Or il est manifeste que celui qui déifie les autres doit être Dieu par essence Et quant à la divinité du saint Esprit, invoquons ici seulement la formule baptismale. Là le Saint Esprit est sur le même rang divin que le Père et le Fils. Puis donc que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu, le Saint Esprit est Dieu, consubstantiel aux deux autres. Et puis donc l’Esprit Saint est dit, dans l’Ecriture Sainte, diviniser le baptisé, il est Dieu lui car celui qui divinise doit avoir la nature divine. Donc l’Esprit Saint est Dieu. On voit ainsi que le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l’Esprit Saint est Dieu. Les trois personnes sont donc consubstantielles. A travers ces quelques témoignages de l’Ecriture Sainte, nous pouvons affirmer que c’est bien Dieu lui même qui a révélé le dogme de la Très Sainte Trinité. Il nous a enseigné qu’il
y a un seul Dieu, que le Père , le Fils et le Saint Esprit
sont trois distincts, Trois personnes vivantes dont aucune ne se
confond avec l’autre, que toutes les trois ont la même
nature divines et donc sont consubstantielles. Les textes scripturaires nous ont
appris cette Sainte Trinité au nom de laquelle les martyrs
iront au supplice parce qu’ils l’aiment comme la plus
suprême et adorable réalité.
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Conseils et Souvenirs de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Qui lira ces quelques pages, connaîtra, même s’il est dans l’épreuve, une grande paix intérieure.
« Savez-vous quels sont mes dimanches et jours de fête ?… Ce sont les jours où le bon Dieu m’éprouve davantage »
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-Mais, repris-je, si Dieu ne juge
pas nos bonnes actions, il jugera nos mauvaises, et alors ?
« Que le juste me brise par
compassion pour le pécheur. Que l’huile dont on parfume
la tête n’amollisse pas la mienne ».
a- sur l’interview du cardinal Castrillon Hoyos Je vous ai adressé, cette semaine,
le texte de l’interview du cardinal Castrillon Hoyos, préfet
de la Congrégation du Clergé, en date du 5 mai 2004,
donné à un journal américain « The Latin
Mass ». Il aborde bien des sujets… entre
autre celui de la Sainte Messe célébrée dans
« ses formes liturgiques et disciplinaires précédentes
de la Tradition latine ». Il veut parler de la messe dite de
Saint Pie V. Il en rappelle, d’une manière particulièrement
soutenue, « son droit de cité dans l’Eglise ».
Que de difficultés ! Il est vrai. Il semble vouloir leur dire « qu’avez-vous fait, dans vos diocèses, de la messe « traditionnelle ». « Elle a droit de cité ». Un peu comme le pape Jean Paul II haranguant le peuple de France, au Bourget :« qu’as-tu fait de la foi de ton baptême » ? Comment les évêques vont-ils réagir ? Déjà, en 1998, le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, leur conseillait de ne pas craindre d’ouvrir de nouveau leur diocèse à ce rite : la « présence de l’ancienne liturgie ne dérange ni ne brise l’unité de (vos) diocèses mais elle est plutôt un don destiné à construire le Corps du Christ, dont nous sommes tous les serviteurs »(La Nef n°89, p. 21). Cet appel fut peu entendu, semble-t-il. Quand sera-t-il de cet nouvel appel ? Le temps le dira bientôt. b- Bref commentaire de l’interview du Cardinal Quoi qu’il en soit, je me permets de vous communiquer quelques réflexions sur cet interview ne voulant considérer, pour l’instant, que le problème de la messe. Cet interview fera l’objet, n’en doutons pas, de biens d’autres considérations…
Cet interview est important. Il fera, certainement, date dans l’Eglise. Dans tout ce qui va suivre, je vais me mettre pour ainsi dire dans la pensée du cardinal Castrillon Hoyos et l’interpréter en meilleure part possible. Il marque une prise de position nette
et très favorable de la hiérarchie de l’Eglise
en faveur des « communautés de traditionalistes ».
Le cardinal les présente comme des communautés «
liées aux formes liturgiques et disciplinaires précédentes
de la Tradition latine » ou plus simplement dit « liées
à la Tradition ». N’est-ce pas la première fois qu’un prélat donne pareil témoignage, en faveur de ces fidèles de la Tradition, et cela, publiquement ? Souvenez-vous des propos plutôt désobligeants tenus par l’évêque de Metz, sur ce clergé traditionnel. Il n’en voudrait pas pour un empire !. In illo tempore! M’est avis que le cardinal Gagnon
qui, lui aussi, nous a fréquenté pendant des semaines
lors de sa visite canonique en 87, a du donner même témoignage
dans son rapport. Il ne nous est pas connu, me direz-vous ! Soit !
Il est connu de Rome. Cela suffit. Nous, nous savons ce que nous sommes.
C’est bien comme le décrit le cardinal Castrillon Hoyos.
Il suffisait, ces trois jours de Pentecôte, de suivre cette
« Tradition » en liesse sur les routes de Chartres, dans
les deux sens, pour s’en convaincre. Telles sont de fait ces fidèles qu’il ne faut pas traiter, dit le cardinal, comme « des fidèles de seconde zone ». - Je pense que les évêques de France liront ce passage de l’interview avec profit, tout particulièrement l’évêque de Nanterre - et qu’enfin, des solutions positives seront trouvées pour chaque cas, nombreux et divers. Et c’est pourquoi ces « communautés de fidèles » sont l’objet d’une réelle «affection du Souverain Pontife ». Ils sont l’objet de sa « sollicitude pastorale » attentive et renouvelée. Et en ce sens, le Pape est attentif à leur légitime demande de célébrer le saint mystère, -l’eucharistie -, dans le rite de Saint Pie V. Et de fait, malgré les difficultés rencontrées en ce domaine et qui viennent – là le cardinal parle sans ambages - de « différents évêques qui restent perplexes ou qui sont plutôt hésitants à accorder les permissions nécessaires » - et qui, ainsi, de fait, ont ralenti le saint désir du Pape -, le Pape et le Siège apostolique « ont généreusement répondu aux demandes légitimes » des prêtres et des fidèles de ces communautés. C’est le cardinal qui parle. Le cardinal refait, alors, l’histoire de cette attention particulière du Pape et de ces différentes étapes. D’une simple « permission » (avec l’indult de 1984), nous sommes passés à une « autorisation » de plus en plus généreuse, pour en arriver, avec l’affaire de Campos, a une pleine reconnaissance du « droit » objectif de cette messe dans l’Eglise. Le cardinal est clair : « On ne peut oublier que le Rite dit de Saint Pie V est le rite ordinaire accordé, le 18 janvier 2002, par décision de Sa Sainteté, à l’Administration Apostolique personnelle Saint Jean Marie Vianney de Campos (Bresil) ». Et notez bien la conclusion : « Tout ceci fait voir clairement que ce rite, par concession du Saint Père, a plein droit de cité dans l’Eglise, sans que cela veuille diminuer la validité du Rite approuvé par Paul VI et actuellement en vigueur dans l’Eglise latine ». Car telles furent les demandes des fidèles et des prêtres de ces communautés traditionalistes. Et ces demandes sont déclarées à plusieurs reprises dans cet interview comme « des demandes légitimes », Légitimes, les demandes des prêtres et des fidèles de Campos : « Sa sainteté et le Siège Apostolique ont généreusement répondu aux demandes légitimes de ces prêtres et fidèles de Campos ». Légitime encore la volonté de « vouloir exprimer sa foi et sa piété en participant à ces formes liturgiques et disciplinaires précédentes de la Tradition latine ». Le Saint Père dit que cela est « tout à fait légitime ». Comme on peut le voir, le cardinal survole l’histoire, sans entrer, il est vrai, dans les détails et les circonstances historiques. Il ne s’attarde qu’au positif, qu’à la conclusion, le retour de la messe. Comme tout bon soldat qui ne veut se souvenir que de la victoire, - la gloire -, oubliant de bon cœur, les difficultés du chemin. Un peu aussi comme le faisait Jean Madiran, dans Itinéraires, qui, à propos de l’indult de 84, faisait mille considérations vraies et quelque peu acerbes pour, enfin, conclure, quoi qu’il en soit « la messe revient ». C’est ce qui reste dans les esprits. J’aime cet état d’esprit. C’est positif. C’est ainsi que l’on va de l’avant. Nous aussi nous ne retiendrons que cela. Car il faut ce retour. Il est nécessaire. Il est même indispensable. Il fut un des objets de nos réclamations, celles que Jean Madiran précisait iterum et iterum dans Itinéraires. Cette réclamation est légitime. Nous le disions. Mais c’est l’Eglise, aujourd’hui, qui, par la bouche du cardinal, nous le dit. Oh merveille ! Elle nous le dit et avec quelle insistance ! Voyez : « Plus de quinze ans après ce Motu proprio -« Ecclesia Dei »- en considérant les nombreuses difficultés qui sont apparues entre ces fidèles et différents Évêques qui restent perplexes ou qui sont plutôt hésitants à accorder les permissions nécessaires -, je pourrais là, il est vrai, sur ce sujet, dire mille choses « ad confirmandum », mais c’est le cardinal qui le dit, j’en prends acte - une idée prend toujours plus corps, selon laquelle il est devenu nécessaire de rendre effective la concession de l'indult à une échelle plus vaste et davantage correspondante à la réalité; c'est-à-dire que l’on considère que les temps sont mûrs pour une nouvelle forme de garantie juridique, claire, de ce droit déjà reconnu par le Saint-Père par l'indult de 1988. Les Cardinaux et les Évêques, Membres de la Commission Pontificale Ecclesia Dei ont étudié très attentivement cette situation, en cherchant les meilleures suggestions à soumettre à qui de droit. » Garantir juridiquement et clairement
ce droit ! Cela est capital. Il nous faut une résolution ferme,
claire de la part de Rome. L’indult de 88 en est une début
de preuve. Le cardinal le dit ici. On peut en discuter. Soit ! Mais
il allait dans le bon sens …Mais il faut surtout s’en
reporter, nous dit le cardinal, à ce qui fut fait juridiquement,
pour l’Administration Saint Jean Marie Vianney. M’est avis que ce langage aurait retenu l’attention de Mgr Lefebvre, lui qui retira sa signature du protocole du 5 mai 88 par suspicion et crainte des intentions romaines. Car il est bon de mesurer le chemin parcouru par Rome depuis 1976 jusqu’à cet interview. En 1976, lors du Consistoire du 24
mai 1976, le Souverain Paul VI, au nom de son autorité apostolique,
demandait que toutes les communautés religieuses, prêtres,
fidèles … usent exclusivement de la messe nouvelle, laissant
entendre par la que le droit de la messe dite de Saint Pie V était,
dans l’Eglise, abolie. Ce choix n’était pas laisser
au libre vouloir et décision d’un chacun. Il y avait
un nouveau rite. Il était obligatoire pour tous. Il y eut,
ici, sur ce sujet, d’abrogation ou non du rite dit de Saint
Pie V, plus qu’« une désinformation ». C’est
le mot du cardinal. Il y eut une volonté clairement exprimée.
Mais passons. Ne retenons, vous dis-je, que le positif. Si donc ce rite est « légitime », « nécessaire », il est clair aussi, comme le dit encore le cardinal, qu’ « il faut protéger ce droit » ( de ces traditionalistes). C’est alors que prend tout son sens cette phrase capitale du cardinal qu’il faut lire et relire : « Plus de quinze ans après ce Motu proprio -« Ecclesia Dei »- en considérant les nombreuses difficultés qui sont apparues entre ces fidèles et différents Évêques qui restent perplexes ou qui sont plutôt hésitants à accorder les permissions nécessaires - une idée prend toujours plus corps, selon laquelle il est devenu nécessaire de rendre effective la concession de l'indult à une échelle plus vaste et davantage correspondante à la réalité; c'est-à-dire que l’on considère que les temps sont mûrs pour une nouvelle forme de garantie juridique, claire, de ce droit déjà reconnu par le Saint-Père par l'indult de 1988. Les Cardinaux et les Évêques, Membres de la Commission Pontificale Ecclesia Dei ont étudié très attentivement cette situation, en cherchant les meilleures suggestions à soumettre à qui de droit. » En terminant, j’en profite pour dire au cardinal : Pourquoi les temps ne seraient-ils pas mûrs pour tout simplement reconnaître que la messe de saint Pie V n’a jamais été interdite et qu’elle peut être célébrée par tout prêtre, sans autre procédure ? »
Mais, sur ce sujet de la messe, voilà comment je vois les choses. Le droit de la messe « traditionnelle » ne me semble pas être d’abord fondé sur une « concession du pape » Jean-Paul II, celle du Motu Proprio « Ecclesia Dei, - concession qui pourtant me réjouit de facto, en ce sens que l’on peut dire que, sous ce rapport, « la messe revient » - mais son droit me semble plutôt fondé sur la coutume immémoriale, ainsi que sur la Bulle « Quo Primum Tempore » jamais abolie par l’autorité. Voilà le vrai fondement juridique de la messe dite de Saint Pie V. Et cette coutume immémoriale et cette Bulle « Quo Primum Tempore », jamais aboli, fondent alors le droit pour tout prêtre de célébrer cette messe et pour tout fidèle d’y participer. Voilà exactement la requête que je fais à l’autorité. Qui dira enfin le droit ? . Requête La messe « dite de Saint Pie V » est une messe multiséculaire. La messe « traditionnelle, latine
et grégorienne » est la messe " canonisée
" par la Bulle " Quo Primum Tempore " de Saint Pie
V. Elle en fut, pour l’Eglise romaine de rite latin, la «
règle » pendant des siècles. Cette messe est multiséculaire. Elle remonte, pour le moins, au 13
juillet 1570, date de publication de cette Bulle par Saint Pie V.
contraire mais s'il n'est pas fait
expressément mention, les lois ( contraires) ne révoquent
pas les coutumes centenaires ou immémoriales ". Donc, la simple volonté, tacitement
exprimée, voire même clairement exprimée comme
le Pape Paul VI le fit au consistoire du 24 mai 1976, ne suffit pas
pour abroger le rite. Au contraire, il était nécessaire
de faire figurer, dans la Constitution " Missale Romanum "
du même Pontife, une mention expresse révoquant la coutume
immémoriale, du type " non obstante quacumque consuetudine
etiam centenaria et immemorabili " ou autre formule semblable
(voir Padre Masseo da Casola o.f.m. cap.Compendio di Diritto Canonico
Marietti 1967- p. 91). La conclusion: la messe dite de Saint
Pie V est un vrai droit pour tout catholique Je fonde de plus ma requête sur le canon 221 -§ 1 : « Il appartient aux fidèles de revendiquer légitimement les droits dont ils jouissent dans l'Eglise et de les défendre devant le for ecclésiastique compétent, selon le droit ». C'est ce que je fais dans cette requête
persuadé de sa légitimité et désireux
de défendre le droit du faible.
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