Paroisse
catholique Saint Michel
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Du 10 au 16 mai 2009 |
4 ème dimanche après Pâques. Sainte Jeanne d’Arc.
Mes Bien Chers Frères, Nous affirmons, à l’occasion
de la fête de sainte Jeanne d’Arc que sa mission
principale fut de rappeler aux nations, la Royauté
de NSJC. Une royauté non pas « éthérée
», non pas «repoussée à la fin des
temps », non pas « une Royauté seulement
à la Parousie ». Mais bien une Royauté
réelle, hinc et nunc sur chaque nation et plus particulièrement
sur la France. Voilà ce qu’elle affirma. Après avoir entendu Saint Michel et les Saintes, la presser d’aller à Chinon : « Va. Va Fille de Dieu, il y a grande pitié au Royaume de France », elle a rétabli un édifice politique dont la clef de voûte est, était et devait rester, fort la Révolution française, le Christ Roi. Cette pensée n’est plus familière aux français – à tort – et c’est là son drame et sa perte. L’humanisme païen, le laïcisme d’Etat, le libéralisme catholique nous ont éloignés de cette doctrine. Et pourtant cette doctrine est au coeur de la « geste » politique de Jeanne d’Arc. A l’époque de Jeanne, la France
est au plus bas. Sur le point même de disparaître.
L’Angleterre, avec cet odieux traité de Troyes,
escomptait mettre la main sur le saint Royaume de France.
L’arrivée de Jeanne est assurément la
réponse de la Procidence qui ne l’entendait pas
ainsi et qui a entendu l’angoisse de la patrie et de
son roi. Nous sommes en mars 1428, Jeanne , poussée
par ses voix, s’en vient pour la première fois
à Vaucouleurs, accompagnée de son oncle, Durand
Laxard. Voici huit ans déjà, qu’Isabeau
de Bavière, le duc de Bourgogne…ont fait signer
au pauvre roi fou Charles VI, le traité de Troyes qui
déshérite le Dauphin calomnieusement traité
par sa mère d’enfant adultérin. A la mort
du roi Charles, Henri V de Lancastre - ou son fils - sera
proclamé roi de France et d’Angleterre. L’anglais
occupe déjà une grande partie du pays. Le Dauphin,
« le petit roi de Bourges » voit fondre son royaume.
Les grands trahissent le Dauphin. L’université
de Paris aussi. Georges de Trémouiille, Régnault
de Chartres, les propres conseillers du Dauphin jouent un
jeu contradictoire et équivoque, à leur propres
avantages. Eclatante réponse ! Le Royaume de France n’appartient pas au roi. Il a seulement un droit d’accession à la couronne par ordre successoral de primogéniture. Le Royaume est un bien de Dieu qui en possède le haut domaine. Et c’est en conséquence de ce domaine suzerain qu’il en concède à Charles la royauté. Elle va s’adresser ensuite au Dauphin lui-même. Elle le rencontre à Chinon. Elle passe la poterne. On l’introduit dans une immense salle. Plus de trois cents chevaliers sont là. Voici Jeanne. Elle reconnaît le Roi, évite celui qui voulait se faire passer pour Roi et devant le Dauphin, modestement vêtu, fléchit le genou et lui dit : « Gentil Dauphin, j’ai nom Jeanne la Pucelle. Vous mande le Roi des Cieux par moi que vous serez sacré et couronné en la ville de Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est le Roi de France » « Le Roi des Cieux qui est le Roi de France ». Jamais n’était descendu des Cieux pareil message politique ! Le Dauphin recevra l’onction sainte à Reims et sera lieutenant du Christ qui est le Roi de France. C’est l’onction sainte qui le fera roi et lieutenant du Christ qui est « Roi de France ». Et c’est pourquoi elle affirme : « Je ne dirai pas le Roi avant qu’il soit sacré et couronné ». La voici enfin devant les hommes d’armes. Là point de discours. Mais elle leur donne l’étendard. C’est l’étendard du Christ-Roi. Il tient lieu ici du drapeau du Suzerain. Il représente le Christ en gloire tenant en sa main le globe du monde. Cet étendard sera vainqueur à Orléans, à Jargeau, à Patay, à Troyes, à Compiègne. Il conduira l’armée de victoire en victoire. Il sera enfin à Reims. « «Tout l’étendard, dira-t-elle à Roeun lors de son procès, était commandé par NSJC, par les voix de sainte Catherine et de sainte Marguerite qui me disaient : « Prends l’étendard de par le Roi du Ciel et porte le hardiment. Dieu t’aidera ». N’est-ce pas là l’affirmation de la particulière royauté du Christ sur la France même Enfin nous avons la formidable lettre de Jeanne au duc de Bedfort enjoignant l’anglais de quitter le sol de France car, dit-elle : « N’ayez point en votre opinion que vous tiendrez le royaume de France de Dieu, le Roi du Ciel, Fils de Sainte Marie, mais le tiendra le roi Charles car le Roi du Ciel le veut » Mais on peut évoquer aussi la lettre qu’elle fit adresser à Philippe de Bourgogne, le 17 juillet 1429. Trois fois elle lui rappelle que la France est le « Saint Royaume », le fief du Christ. Cette dernière lettre est une véritable supplication : « Je vous prie, supplie et requiert…tant humblement que requérir vous puis…Je vous requiers à mains jointes…de la part du Roi du Ciel, mon droiturier et souverain Seigneur, que vous ne guerroyez plus au Royaume de France…Tous ceux qui guerroient au dit saint Royaume de France font la guerre au Roi Jésus, Roi du Ciel et de tout le monde ». Cela fait au moins six fois que Jeanne proclame
la particulière royauté du Christ sur la France. Voilà affirmée, MBCF, la politique de Jeanne qui est l’alliance entre Dieu et la France, l’affirmation du haut domaine de Dieu sur la chose politique. Et cette alliance, pour la France, c’est faite par contrat, par un véritable « pacte ». Cela s’est passé à Chinon,
le 11 mars 1429, le lendemain de l’arrivée du
duc d’Alençon qui raconte la scène au
procès de réhabilitation de Jeanne :
Le saint Royaume de France est uni à son Suzerain par pacte solennel. Il est consacré à Dieu au Roi du Ciel, comme il est consacré à sa « Très Sainte Mère ». C’est dans cet esprit de dépendance
à la volonté divine que nous consacrerons, avec
la bénédiction du père Long, la Chapellenie
de Rolleboise, le dimanche 24 mai prochain. Nous refusons en conséquence le programme de la Révolution et ses violences, mais surtout son apostasie, la plus grande des violence, par elle, imposée à la France. Le crime capital, que nous refusons, c’est son athéisme, sa laïcisation. Cet athéisme, cette laïcisation c’est un reniement de ce qu’est la France. C’est usurpation politique, car, là, plus qu’ailleurs, le Christ possède des droits historiques imprescriptibles. C’est le message de Jeanne qui nous l’enseigne. Nous ne voulons pas la laïcisation des tribunaux, des hôpitaux, des écoles. Nous ne voulons pas le divorce, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais une légitime subordination, coopération. Nous voyons dans cette Révolution dite française et son idéalisme, un radicalisme destructeur. Au « nolumus hunc regnatre super nos », nous répondons, dans la fidélité à Sainte Jeanne d’Arc « volumus hunc regnum », le Règne du Christ. Nous dressons notre regard vers le Roi desC ieux. Et nous confessons qu’en Lui est le salut de la France. C’était le 10 mars 1431. Le gouverneur
anglais et l’évêque Cauchon, effrayés
par les victoires de la Pucelles, voyant le saint royaume
leur échapper, veulent à tout prix connaître
le « signe » miraculeux donné par Jeanne
à Charles VII. Ces juges s’en vinrent donc trouver
Jeanne dans sa prison pour un ultime interrogatoire, le 7
ème de son douloureux procès. On vit alors Jeanne
développer ce « signe ». Il est bel et
honorable, il est bon et le plus riche qui soit au monde…Il
n’y a pas homme qui puisse décrire chose aussi
riche que le signe…Un ange, de par Dieu et non pas un
autre, bailla le signe.
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