Homélie
du 2° Dimanche après la Pentecôte
Oh ! Quelle unité dans les textes de cette messe.
Surtout quel bel enseignement de l’Eglise sur Dieu, notre
Père, sur sa bonté. On pourrait résumer ainsi
cet enseignement : « Deuxième Dimanche après
la Pentecôte ou le plan salvifique de Dieu. »
Cette messe est en effet toute dominée par
le thème de l’Evangile. Et l’Evangile centre
notre attention sur l’attitude de «cet homme qui offre
un festin » (Lc 14 16-24), image de Dieu et de son plan salvifique.
Méditons ce texte : « un homme donnait
un grand festin et il avait invité beaucoup de monde…
»
« Un homme », « Homo quidam ».
De cet homme, nous ne savons rien, sinon qu’il veut offrir
un grand repas, un festin, « cenam magnam », et qu’il
appelle de nombreux convives à sa table : « vocavit
multos ».
De cet homme, vous dis-je, nous ne savons rien :
« homo quidan ». On parle en ce sens en français
aussi d’un « quidam ». Apparemment, une indétermination
remarquable. Apparemment !
Apparemment ! Car il faut corriger immédiatement
cette première impression.
Si l’on porte attention à la volonté
de ce « quidam », on voit qu’il veut offrir un
« grand repas » et qu’il veut y inviter de «
nombreux convives » : « vocavit multos ».
Cela nous permet de dire que cet homme doit être
riche, avoir grande richesse. Il doit même vivre dans un grand
palais. C’est pourquoi il peut avoir une telle volonté.
Parce qu’il est riche et habite grande demeure, il peut avoir
pareil sentiment : inviter beaucoup de gens. Il peut les recevoir
dans les salles de son palais.
Mais on peut être riche, habiter grande demeure
sans, pour autant, vouloir s’ouvrir aux autres, vouloir convier
de nombreux convives. On peut fermer son cœur.
Cette remarque peut nous permettre de comprendre
que cet « homo quidam » est, lui, au contraire, «
généreux », « attentif au prochain ».
Il doit être même « magnanime ». il veut
donner de son bien. Il a de la « grandeur d’âme
». Il n’aime pas non plus la « solitude ».
Il veut être entouré d’amis, de convives. Il
y a même de la « sollicitude » dans cet homme.
Il y a nécessairement de la « bonté ».
Il est même animé d’une bonté «
généreuse », « active », un bonté
qui donne de son bien, de ce qu’il a, de ce qu’il est.
Nul doute, qu’il aime son prochain. Il le prouve par cette
initiative : inviter des convives à sa table.
Le choix de l’épître de Saint
Jean sur la charité.
Et c’est ainsi que nous comprenons le choix
de l’épître de Saint Jean : la première
épître de Saint Jean qui nous parle de la charité,
non pas d’une charité « abstraite », mais
d’une charité « active », d’une charité
qui se prouve, d’une charité qui aime son frère
; non pas d’une charité seulement « en parole
et de bouche », mais « en actes et donc en vérité
». La vérité de la charité dans un cœur
se manifeste par ses actes, par son don, par sa générosité
et non pas seulement par de simples désirs. Une pure velléité.
Rien n’est plus odieux qu’une charité «
feinte »
Et c’est ainsi que Saint Jean nous donne deux exemples concrets
de vraie charité :
-la charité de Dieu : « A quoi avons-nous
connu l’amour de Dieu ? » « A ceci qu’Il
a donné sa vie pour nous ». Et là, dans ce cas,
c’est un amour total, absolu. Il se prouve. Il va jusqu’au
bout de soi-même.
-la charité de cet homme qui possède
grand bien. Celui-là, s’il gardait tout pour lui, serait
d’un égoïsme extrême. Il manquerait, à
l’évidence, de la charité la plus élémentaire.
Oui ! La charité exige le don de soi, le
don de ses biens, exige de venir en aide à son prochain,
sinistré, pauvre…à lui ouvrir les portes de
son cœur, à lui offrir de ses biens, selon, bien sûr,
la sagesse et la justice.
Et la charité - la vraie – qui habite
un cœur est la preuve que ce cœur est passé, nous
dit Saint Jean, « de la mort à la vie ». : «
Nous autres, nous savons que nous sommes passés de la mort
à la vie parce que nous aimons nos frères ».
La charité est signe de vie. L’égoïsme,
qui ferme son cœur au prochain, est signe de mort. L’égoïsme
d’un cœur, c’est la mort. La charité d’un
cœur, c’est la vie.
Et cela nous permet de donner une autre caractéristique
à cet « homo quidam » de l’Evangile. Il
est quelqu’un qui vit, qui est passé de la mort à
la vie. Il agit par charité.
Il est non seulement « magnanime ».
Mais il est également « bon ».
Richesse. Magnanimité. Bonté. Charité.
L’homme de l’Evangile de ce dimanche
n’est pas finalement si anonyme que cela, qu’il apparaît
au premier abord.
Il possède même toutes les qualités
divines.
Il a un agir royal, un cœur royal. Mieux un
agir et un cœur divin.
Ne serait-il pas même l’image de Dieu
dans ses relations avec le genre humain.
Il a une demeure opulente, comme Dieu !
Il a de la condescendance, comme Dieu !
Il a de la bonté, comme Dieu !
Il invite à un festin, comme Dieu !
Il donne de son bien, comme Dieu !
Il a de la constance, comme Dieu !
Tout laisse penser que cet « homo quidam »
est à l’image de Dieu, est même l’image
de Dieu.
Le « paterfamilias »
Et alors, de cette analyse tirée de l’Evangile
et de l’Epître, notre intelligence rebondit.
S’il en est ainsi, je dois regarder avec plus
d’attention encore ce personnage, « cet homo quidam
»…. D’autant qu’il sera appelé à
la fin de notre récit : « Paterfamilias » : «
Tunc…Paterfamilias dixit servo tuo » (Luc 14 21) «
Alors le Père de famille dit à son serviteur….
» Donc cet « homme » devient « un vrai père
de famille »
Or un vrai père de famille est animé
de ces sentiments. Il est, de soi, « condescendant »,
« attentif » aux enfants, à tous et à
chacun. Il est « prévenant ». Il veut se réjouir
avec ses invités. Il veut communiquer de ses biens. Il aime
ses enfants qu’ils soient prodigues ou non.
« Va vite, dit-il, à son serviteur
». « Exi cito ». Il y a du « pneuma »
dans cet « homme », dans ce « paterfamilias ».
« Va vite ». « Exi cito ». « Cito
» de « citus » qui veut dire : « vif »,
« rapide ». Il est « vif », « prompt
». Il y a de la « sollicitude » dans cette âme.
Il y a de l’ « ardeur ». Il y a un esprit de vivacité
; Il y a une « vie ». Il y a de la « largesse
». « Ce n’est pas un cœur étroit ».
« Exi cito »… et cherche à introduire ici
-« introduc huc « « les pauperes », les
« débiles » et les « caecos » et
« claudos » : les « miséreux », les
« estropiés », les « aveugles » et
les « boiteux ».
Voici les convives du festin.
Il y a de la « générosité
» dans ce cœur, une générosité «
pleine de miséricorde », « pleine d’attention
», « pleine de sollicitude ». Le cœur de
ce paterfamilias sait se pencher sur la misère.
Le serviteur s’exécute.
Il revient et dit au maître : « Domine
factum est ut imperasti ». « Maître, il a été
fait comme vous l’avez commandé »….Mais
il y a encore des places. « Adhuc locus est ».
Alors le maître, ce « paterfamilias
» renouvelle son ordre : « exi », « va de
nouveau ».
Il y a, vous dis-je, de la « constance » dans ce cœur
du père de famille. C’est l’attitude même
de Dieu dans sa volonté salvifique. C’est la parabole
des « vignerons homicides »…Malgré la brutalité,
la méchanceté des vignerons, le maître de la
vigne ne se décourage pas. Il persévère dans
son but. Il va même jusqu’à leur envoyer son
Fils unique. Vous connaissez cette parabole… Ici, nous retrouvons
la même constance, le même propos généreux.
C’est une qualité particulière de ce père
de famille. C’est « sa » qualité.
Cette constance : elle s’exprime par ce triple
envoi, cette triple mission du serviteur.
Le père ne se décourage pas.
Une première fois : il envoie son serviteur, « hora
cena », à l’heure du repas, dire aux invités
qu’ils viennent, tout est prêt, tout est fin prêt.
Il l’envoie une deuxième fois : « Exi…
Il y a même une note de précipitation « cito
», « précipitation » qui montre l’
« ardeur » de son désir de voir ici ses invités.
Il l’envoie une troisième fois : « Exi »
« Va in vias et saepes », « par les chemins et
les jardins »….Et même à cette occasion,
le père de famille précise à son serviteur
: « compelle intrare », « Pousse-les à
entrer ». « Compellere » veut dire : « rassembler,
réunir, pousser, forcer, amener ». « Pousse les,
force les même ». Enfin réunis-les moi pour qu’ils
entrent.
Ici, dans ce troisième envoi, il y a même
une insistance. Il y a dans ce cœur du maître un «
désir sincère », une volonté «
ferme », une « énergie même farouche »,
un « propos bien arrêté »: « Compelle
intrare ». Il y a de la « véhémence ».
Tel est l’amour de Dieu pour le genre humain.
« Ut impleatur domus mea » « Pousse
les à entrer, je veux que ma maison soit pleine »
« Ut », « afin que » : c’est
l’intention exprimée. « Ut » : c’est
la finalité d’une action, d’un cœur, d’une
personne.
Quelle est la finalité de ce père
de famille ?
Que sa maison soit pleine. C’est sa finalité
: un désir, une volonté nette, claire, véhémente,
généreuse : « Que ma maison soit pleine »
!
Le choix du texte de l’Introït, du Graduel….
Et c’est ainsi que je peux comprendre le choix des textes
de l’Introït, le choix du texte du Graduel, de l’Alléluia,
de l’Offertoire et du chant de Communion.
En effet, éclairé, par l’analyse
de cette parabole, sur la bonté de ce « paterfamilias
», sur son caractère, sur son désir, sur sa
volonté de bien, connaissant ainsi un peu la sagesse de Dieu,
son vouloir, je peux élever mon âme à Dieu et
lui exprimer ma prière.
Oui ! Parce que je sais, à la lumière
cette parabole, que Dieu est animé d’une volonté
de bien, parce que je sais que sa volonté est de m’appeler,
même avec véhémence, de ce monde en sa maison,
« domus mea », je sais aussi qu’Il est «
mon protecteur ». Je peux lui dire : « Factus est Dominus
protector meux ». Je peux lui dire aussi : « qu’il
est mon sauveur » « salvum me fecit ».
Parce que je sais la « fermeté » et la «
constance de son propos », je peux même lui dire : «
Quoniam voluit me », « parce qu’il m’a voulu,
avec lui, en sa maison, pour ce festin éternel. N’est-ce
pas le sens exprimé dans la parabole de l’Evangile
: « compelle intrare ut impleatur domus mea » : «
Pousse les à entrer, je veux que ma maison soit pleine ».
L’introït poursuit : « Diligam
te Domine ». En effet cette volonté de bien de la part
de Dieu à mon égard, m’oblige, en retour, à
lui exprimer mon amour : « Diligam te Domine, Virtus mea ».
C’est un subjonctif : « Que je vous aime, Seigneur,
Vous, ma « force ». Son désir est tel, le Désir
de Dieu est tel, illustré par cette volonté du «
paterfamilias », que je peux même aller jusqu’à
dire, « qu’il n’est pas seulement ma force, mais
qu’il est mon soutien : « Dominus, firmamentum meum
», qu’il est mon « refuge », mon «
libérateur ».
« Que je vous aime Seigneur, car vous êtes
ma force, mon soutien, mon refuge, mon libérateur »
N’est-ce pas là une belle prière
du matin.
Voici de beaux sentiments exprimés ! De beaux
sentiments d’un cœur amoureux ayant l’intelligence
de Dieu et de son plan salvifique ici exprimé en cet évangile
sous la forme de cette parabole qui est un appel au festin dans
la maison du Seigneur.
Je peux alors crier vers le Seigneur : « Il
m’exaucera certainement », en période difficile.
Je peux mettre en lui mon espérance ; «
Domine, Deus meus, in te speravi ».
Comme le dira Saint Paul : “Je sais en qui
j’ai mis mon espérance”. En celui qui est animé
en mon endroit d’une telle bienveillance.
‘Salvum me fac… Libera me ». «
Sauvez moi… Libérez moi ». Je peux lui crier
cela, l’en prier, Lui dont je sais qu’il a un tel propos
bénéfique et libéral, qui veut tellement voir
sa maison pleine. Comment pourrait-il ne pas entendre mon cri, exaucez
ma prière ?
« Salvum me fac….propter misericordiam
» Oui, je peux même invoquer sa miséricorde.
Il l’a prouvée. Il l’a manifestée. Il
est animé d’une charité miséricordieuse.
Et c’est le chant de l’Offertoire.
Et enfin, si j’ai bonne intelligence du plan
salvifique de Dieu, présenté ici dans cet Evangile
et cet Epître, je peux, de fait, passer ma vie à chanter
le Seigneur, à le louer : « Cantabo Domino qui bona
tribuit mihi », « lui qui me comble de biens »
« qui bona tribuit mihi ».
Mais oui ! Souvenez-vous de son désir exprimé
dans la parabole : « Compelle intrare ut impleatur domus mea
». « Domus mea », « Ma maison » !
mais ce sont précisément les biens, les bienfaits
de Dieu. Sa demeure est ma demeure, mon bien. Ainsi le veut-il.
Amen ! Alleluia !
« Conseils
et souvenirs » de Sainte Thérèse l’Enfant
Jésus.
« Un novice demandait à plusieurs sœurs
de l’ aider à secouer des couvertures, et leur recommandait,
un peu vivement, de veiller à ne pas les déchirer,
parce qu’elles étaient passablement usées. La
Bienheureuse lui dit alors : « Que feriez-vous si vous n’étiez
pas chargée de raccommoder ces couvertures ?…Comme
vous agiriez avec dégagement d’esprit ! Et si vous
faisiez remarquer qu’elles sont faciles à déchirer,
comme ce serait sans attache ! Ainsi, qu’en toutes vos actions
ne se glisse jamais l’ombre la plus légère d’intérêt
personnel ».
Ce n’est pas chose facile !
++++++
Voyant une de nos sœurs très fatiguée, je dis
à soeur Thérèse de l’Enfant-Jésus
: « Je n’aime pas voir souffrir, surtout les âmes
saintes. » Elle reprit aussitôt :
« Oh, je ne suis pas comme vous ! Les saints qui souffrent
ne me font jamais pitié. Je sais qu’ils ont la force
de supporter leurs souffrances, et qu’ils donnent ainsi une
grande gloire au bon Dieu ; mais ceux qui ne sont pas saints, qui
ne savent pas profiter de leurs souffrances, oh que je les plains
! ils me font pitié ceux-là ! Je mettrais tout en
œuvre pour les consoler et les soulager. »
++++++
« Si je devais vivre encore, l’office
d’infirmière serait celui qui me plairait davantage.
Je ne voudrais pas le solliciter ; mais s’il me venait directement
de l’obéissance, je me croirais bien privilégiée.
Il me semble que je le remplirais avec un tendre amour, pensant
à ce que dit Notre-Seigneur : « J’étais
malade et vous m’avez visité. » La cloche de
l’infirmerie devrait être pour vous une mélodie
céleste. Il faudrait passer tout exprès sous les fenêtres
des malades, pour leur donner la facilité de vous appeler
et de vous demander des services. Ne devez-vous pas vous considérer
comme une petite esclave à laquelle tout le monde a le droit
de commander ? Si vous voyez les Anges qui, du haut du Ciel, vous
regardent combattre dans l’arène ! Ils attendent la
fin de la lutte, pour vous couvrir de fleurs et de couronnes. Vous
savez bien que nous prétendons être de petits martyrs
: à nous de gagner nos palmes !
« Le bon Dieu ne méprise pas ces combats ignorés
et d’autant plus méritoires : « l’homme
patient vaut mieux que l’homme fort, et celui qui dompte son
âme vaut mieux que celui qui prend les villes. »
« Par nos petits actes de charité pratiqués
dans l’ombre, nous convertissons au loin les âmes, nous
aidons aux missionnaires, nous leur attirons d’abondantes
aumônes ; et, par là, nous construisons de véritables
demeures spirituelles et matérielles à Jésus-Hostie.
»
Voilà un bel esprit missionnaire ! On peut
le pratiquer partout, en tout lieu, à toute occasion. Voilà
pourquoi, Sainte Thérèse fut déclarée
« patronne des missions ». Belle doctrine, apaisante
doctrine de la « communion des saints » !
++++++
J’avais vu notre Mère parler de préférence
à l’une de nos sœurs et lui témoigner,
me semblai-il, plus de confiance et d’affection qu’à
moi. Je racontais ma peine à Sœur Thérèse
de l’Enfant-Jésus, croyant recevoir de sympathiques
condoléances, lorsqu’à ma grande surprise, elle
me dit :
« Vous croyez aimer beaucoup Notre Mère ?
- Certainement ! Si je ne l’aimais pas, il
me serait indifférent de lui voir préférer
les autres à moi.
- Eh bien, je vais vous prouver que vous vous trompez absolument
: ce n’est pas Notre Mère que vous aimez, c’est
vous-même.
« lorsqu’on aime vraiment, on se réjouit du bonheur
de la personne aimée, on fait tous les sacrifices pour le
lui procurer. Donc, si vous aviez cet amour véritable et
désintéressé, si vous aimiez Notre Mère
pour elle-même, vous vous réjouiriez de lui voir trouver
plaisir à vos dépens ; et, puisque vous pensez qu’elle
a moins de satisfaction à parler avec vous qu’avec
une autre, vous ne devriez pas avoir de peine lorsqu’il vous
semble être délaissée ».
++++++
« Je me désolais de mes nombreuses distractions dans
mes prières :
« Moi aussi, j’en ai beaucoup, me dit-elle, mais aussitôt
que je m’en aperçois, je prie pour les personnes qui
m’occupent l’imagination, et ainsi elles bénéficient
de mes distractions.
« J’accepte tout pour l’amour
du bon Dieu, même les pensées les plus extravagantes
qui me viennent à l’esprit. «
++++++
« On m’avait demandé une épingle
qui m’était très commode et je la regrettais.
Elle me dit alors :
« Oh que vous êtes riche ! Vous ne pouvez pas être
heureuse ! »
++++++
La bienheureuse étant chargée de l’ermitage
de l’Enfant Jésus, et sachant que les parfums incommodaient
une de nos Mères, elle se priva toujours d’y mettre
des fleurs odorantes, même une petite violette, ce qui fut
matière à de vrais sacrifices.
Un jour qu’elle venait de placer une belle rose artificielle
au pied de la statue, cette bonne Mère l’appela. Sœur
Thérèse de l’Enfant-Jésus devinant que
c’était pour lui faire enlever la rose, et ne voulant
pas l’humilier, prit la fleur et, prévenant toute réflexion,
elle lui dit :
« Voyez, ma Mère, comme on imite bien la nature aujourd’hui.
Ne dirait-on pas que cette rose vient d’être cueillie
dans le jardin ? »
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Elle disait un jour :
« Il y a des instants où l’on
est si mal chez soi, dans son intérieur, qu’il faut
se hâter d’en sortir. Le bon Dieu ne nous oblige pas
alors à rester en notre compagnie. Souvent même, il
permet qu’elle nous soit désagréable, pour que
nous la quittions. Et je ne vois pas d’autre moyen de sortir
de chez soi que d’aller rendre visite à Jésus
et à Marie, en courant aux œuvres de charité.
»
++++++
« La principale indulgence plénière, et celle
que tout le monde peut gagner sans les conditions habituelles, c’est
l’indulgence de la charité qui couvre la multitude
des péchés. »
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