Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Semaine du 7 au 13 juin 2004

Deuxième Dimanche après la Pentecôte

 

Sommaire

 

 

Homélie du 2° Dimanche après la Pentecôte


Oh ! Quelle unité dans les textes de cette messe.
Surtout quel bel enseignement de l’Eglise sur Dieu, notre Père, sur sa bonté. On pourrait résumer ainsi cet enseignement : « Deuxième Dimanche après la Pentecôte ou le plan salvifique de Dieu. »

Cette messe est en effet toute dominée par le thème de l’Evangile. Et l’Evangile centre notre attention sur l’attitude de «cet homme qui offre un festin » (Lc 14 16-24), image de Dieu et de son plan salvifique.

Méditons ce texte : « un homme donnait un grand festin et il avait invité beaucoup de monde… »

« Un homme », « Homo quidam ». De cet homme, nous ne savons rien, sinon qu’il veut offrir un grand repas, un festin, « cenam magnam », et qu’il appelle de nombreux convives à sa table : « vocavit multos ».

De cet homme, vous dis-je, nous ne savons rien : « homo quidan ». On parle en ce sens en français aussi d’un « quidam ». Apparemment, une indétermination remarquable. Apparemment !

Apparemment ! Car il faut corriger immédiatement cette première impression.

Si l’on porte attention à la volonté de ce « quidam », on voit qu’il veut offrir un « grand repas » et qu’il veut y inviter de « nombreux convives » : « vocavit multos ».

Cela nous permet de dire que cet homme doit être riche, avoir grande richesse. Il doit même vivre dans un grand palais. C’est pourquoi il peut avoir une telle volonté. Parce qu’il est riche et habite grande demeure, il peut avoir pareil sentiment : inviter beaucoup de gens. Il peut les recevoir dans les salles de son palais.

Mais on peut être riche, habiter grande demeure sans, pour autant, vouloir s’ouvrir aux autres, vouloir convier de nombreux convives. On peut fermer son cœur.

Cette remarque peut nous permettre de comprendre que cet « homo quidam » est, lui, au contraire, « généreux », « attentif au prochain ». Il doit être même « magnanime ». il veut donner de son bien. Il a de la « grandeur d’âme ». Il n’aime pas non plus la « solitude ». Il veut être entouré d’amis, de convives. Il y a même de la « sollicitude » dans cet homme. Il y a nécessairement de la « bonté ». Il est même animé d’une bonté « généreuse », « active », un bonté qui donne de son bien, de ce qu’il a, de ce qu’il est. Nul doute, qu’il aime son prochain. Il le prouve par cette initiative : inviter des convives à sa table.

Le choix de l’épître de Saint Jean sur la charité.

Et c’est ainsi que nous comprenons le choix de l’épître de Saint Jean : la première épître de Saint Jean qui nous parle de la charité, non pas d’une charité « abstraite », mais d’une charité « active », d’une charité qui se prouve, d’une charité qui aime son frère ; non pas d’une charité seulement « en parole et de bouche », mais « en actes et donc en vérité ». La vérité de la charité dans un cœur se manifeste par ses actes, par son don, par sa générosité et non pas seulement par de simples désirs. Une pure velléité. Rien n’est plus odieux qu’une charité « feinte »
Et c’est ainsi que Saint Jean nous donne deux exemples concrets de vraie charité :

-la charité de Dieu : « A quoi avons-nous connu l’amour de Dieu ? » « A ceci qu’Il a donné sa vie pour nous ». Et là, dans ce cas, c’est un amour total, absolu. Il se prouve. Il va jusqu’au bout de soi-même.

-la charité de cet homme qui possède grand bien. Celui-là, s’il gardait tout pour lui, serait d’un égoïsme extrême. Il manquerait, à l’évidence, de la charité la plus élémentaire.

Oui ! La charité exige le don de soi, le don de ses biens, exige de venir en aide à son prochain, sinistré, pauvre…à lui ouvrir les portes de son cœur, à lui offrir de ses biens, selon, bien sûr, la sagesse et la justice.

Et la charité - la vraie – qui habite un cœur est la preuve que ce cœur est passé, nous dit Saint Jean, « de la mort à la vie ». : « Nous autres, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères ». La charité est signe de vie. L’égoïsme, qui ferme son cœur au prochain, est signe de mort. L’égoïsme d’un cœur, c’est la mort. La charité d’un cœur, c’est la vie.

Et cela nous permet de donner une autre caractéristique à cet « homo quidam » de l’Evangile. Il est quelqu’un qui vit, qui est passé de la mort à la vie. Il agit par charité.

Il est non seulement « magnanime ».
Mais il est également « bon ».

Richesse. Magnanimité. Bonté. Charité.

L’homme de l’Evangile de ce dimanche n’est pas finalement si anonyme que cela, qu’il apparaît au premier abord.

Il possède même toutes les qualités divines.

Il a un agir royal, un cœur royal. Mieux un agir et un cœur divin.

Ne serait-il pas même l’image de Dieu dans ses relations avec le genre humain.

Il a une demeure opulente, comme Dieu !
Il a de la condescendance, comme Dieu !
Il a de la bonté, comme Dieu !
Il invite à un festin, comme Dieu !
Il donne de son bien, comme Dieu !
Il a de la constance, comme Dieu !

Tout laisse penser que cet « homo quidam » est à l’image de Dieu, est même l’image de Dieu.

Le « paterfamilias »

Et alors, de cette analyse tirée de l’Evangile et de l’Epître, notre intelligence rebondit.

S’il en est ainsi, je dois regarder avec plus d’attention encore ce personnage, « cet homo quidam »…. D’autant qu’il sera appelé à la fin de notre récit : « Paterfamilias » : « Tunc…Paterfamilias dixit servo tuo » (Luc 14 21) « Alors le Père de famille dit à son serviteur…. » Donc cet « homme » devient « un vrai père de famille »

Or un vrai père de famille est animé de ces sentiments. Il est, de soi, « condescendant », « attentif » aux enfants, à tous et à chacun. Il est « prévenant ». Il veut se réjouir avec ses invités. Il veut communiquer de ses biens. Il aime ses enfants qu’ils soient prodigues ou non.

« Va vite, dit-il, à son serviteur ». « Exi cito ». Il y a du « pneuma » dans cet « homme », dans ce « paterfamilias ». « Va vite ». « Exi cito ». « Cito » de « citus » qui veut dire : « vif », « rapide ». Il est « vif », « prompt ». Il y a de la « sollicitude » dans cette âme. Il y a de l’ « ardeur ». Il y a un esprit de vivacité ; Il y a une « vie ». Il y a de la « largesse ». « Ce n’est pas un cœur étroit ». « Exi cito »… et cherche à introduire ici -« introduc huc « « les pauperes », les « débiles » et les « caecos » et « claudos » : les « miséreux », les « estropiés », les « aveugles » et les « boiteux ».

Voici les convives du festin.

Il y a de la « générosité » dans ce cœur, une générosité « pleine de miséricorde », « pleine d’attention », « pleine de sollicitude ». Le cœur de ce paterfamilias sait se pencher sur la misère.

Le serviteur s’exécute.

Il revient et dit au maître : « Domine factum est ut imperasti ». « Maître, il a été fait comme vous l’avez commandé »….Mais il y a encore des places. « Adhuc locus est ».

Alors le maître, ce « paterfamilias » renouvelle son ordre : « exi », « va de nouveau ».
Il y a, vous dis-je, de la « constance » dans ce cœur du père de famille. C’est l’attitude même de Dieu dans sa volonté salvifique. C’est la parabole des « vignerons homicides »…Malgré la brutalité, la méchanceté des vignerons, le maître de la vigne ne se décourage pas. Il persévère dans son but. Il va même jusqu’à leur envoyer son Fils unique. Vous connaissez cette parabole… Ici, nous retrouvons la même constance, le même propos généreux. C’est une qualité particulière de ce père de famille. C’est « sa » qualité.

Cette constance : elle s’exprime par ce triple envoi, cette triple mission du serviteur.

Le père ne se décourage pas.
Une première fois : il envoie son serviteur, « hora cena », à l’heure du repas, dire aux invités qu’ils viennent, tout est prêt, tout est fin prêt.
Il l’envoie une deuxième fois : « Exi… Il y a même une note de précipitation « cito », « précipitation » qui montre l’ « ardeur » de son désir de voir ici ses invités.
Il l’envoie une troisième fois : « Exi » « Va in vias et saepes », « par les chemins et les jardins »….Et même à cette occasion, le père de famille précise à son serviteur : « compelle intrare », « Pousse-les à entrer ». « Compellere » veut dire : « rassembler, réunir, pousser, forcer, amener ». « Pousse les, force les même ». Enfin réunis-les moi pour qu’ils entrent.

Ici, dans ce troisième envoi, il y a même une insistance. Il y a dans ce cœur du maître un « désir sincère », une volonté « ferme », une « énergie même farouche », un « propos bien arrêté »: « Compelle intrare ». Il y a de la « véhémence ».

Tel est l’amour de Dieu pour le genre humain.

« Ut impleatur domus mea » « Pousse les à entrer, je veux que ma maison soit pleine »

« Ut », « afin que » : c’est l’intention exprimée. « Ut » : c’est la finalité d’une action, d’un cœur, d’une personne.

Quelle est la finalité de ce père de famille ?

Que sa maison soit pleine. C’est sa finalité : un désir, une volonté nette, claire, véhémente, généreuse : « Que ma maison soit pleine » !

Le choix du texte de l’Introït, du Graduel….


Et c’est ainsi que je peux comprendre le choix des textes de l’Introït, le choix du texte du Graduel, de l’Alléluia, de l’Offertoire et du chant de Communion.

En effet, éclairé, par l’analyse de cette parabole, sur la bonté de ce « paterfamilias », sur son caractère, sur son désir, sur sa volonté de bien, connaissant ainsi un peu la sagesse de Dieu, son vouloir, je peux élever mon âme à Dieu et lui exprimer ma prière.

Oui ! Parce que je sais, à la lumière cette parabole, que Dieu est animé d’une volonté de bien, parce que je sais que sa volonté est de m’appeler, même avec véhémence, de ce monde en sa maison, « domus mea », je sais aussi qu’Il est « mon protecteur ». Je peux lui dire : « Factus est Dominus protector meux ». Je peux lui dire aussi : « qu’il est mon sauveur » « salvum me fecit ».
Parce que je sais la « fermeté » et la « constance de son propos », je peux même lui dire : « Quoniam voluit me », « parce qu’il m’a voulu, avec lui, en sa maison, pour ce festin éternel. N’est-ce pas le sens exprimé dans la parabole de l’Evangile : « compelle intrare ut impleatur domus mea » : « Pousse les à entrer, je veux que ma maison soit pleine ».

L’introït poursuit : « Diligam te Domine ». En effet cette volonté de bien de la part de Dieu à mon égard, m’oblige, en retour, à lui exprimer mon amour : « Diligam te Domine, Virtus mea ». C’est un subjonctif : « Que je vous aime, Seigneur, Vous, ma « force ». Son désir est tel, le Désir de Dieu est tel, illustré par cette volonté du « paterfamilias », que je peux même aller jusqu’à dire, « qu’il n’est pas seulement ma force, mais qu’il est mon soutien : « Dominus, firmamentum meum », qu’il est mon « refuge », mon « libérateur ».

« Que je vous aime Seigneur, car vous êtes ma force, mon soutien, mon refuge, mon libérateur »

N’est-ce pas là une belle prière du matin.

Voici de beaux sentiments exprimés ! De beaux sentiments d’un cœur amoureux ayant l’intelligence de Dieu et de son plan salvifique ici exprimé en cet évangile sous la forme de cette parabole qui est un appel au festin dans la maison du Seigneur.

Je peux alors crier vers le Seigneur : « Il m’exaucera certainement », en période difficile.

Je peux mettre en lui mon espérance ; « Domine, Deus meus, in te speravi ».

Comme le dira Saint Paul : “Je sais en qui j’ai mis mon espérance”. En celui qui est animé en mon endroit d’une telle bienveillance.

‘Salvum me fac… Libera me ». « Sauvez moi… Libérez moi ». Je peux lui crier cela, l’en prier, Lui dont je sais qu’il a un tel propos bénéfique et libéral, qui veut tellement voir sa maison pleine. Comment pourrait-il ne pas entendre mon cri, exaucez ma prière ?

« Salvum me fac….propter misericordiam » Oui, je peux même invoquer sa miséricorde. Il l’a prouvée. Il l’a manifestée. Il est animé d’une charité miséricordieuse. Et c’est le chant de l’Offertoire.

Et enfin, si j’ai bonne intelligence du plan salvifique de Dieu, présenté ici dans cet Evangile et cet Epître, je peux, de fait, passer ma vie à chanter le Seigneur, à le louer : « Cantabo Domino qui bona tribuit mihi », « lui qui me comble de biens » « qui bona tribuit mihi ».

Mais oui ! Souvenez-vous de son désir exprimé dans la parabole : « Compelle intrare ut impleatur domus mea ». « Domus mea », « Ma maison » ! mais ce sont précisément les biens, les bienfaits de Dieu. Sa demeure est ma demeure, mon bien. Ainsi le veut-il. Amen ! Alleluia !

« Conseils et souvenirs » de Sainte Thérèse l’Enfant Jésus.


« Un novice demandait à plusieurs sœurs de l’ aider à secouer des couvertures, et leur recommandait, un peu vivement, de veiller à ne pas les déchirer, parce qu’elles étaient passablement usées. La Bienheureuse lui dit alors : « Que feriez-vous si vous n’étiez pas chargée de raccommoder ces couvertures ?…Comme vous agiriez avec dégagement d’esprit ! Et si vous faisiez remarquer qu’elles sont faciles à déchirer, comme ce serait sans attache ! Ainsi, qu’en toutes vos actions ne se glisse jamais l’ombre la plus légère d’intérêt personnel ».
Ce n’est pas chose facile !


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Voyant une de nos sœurs très fatiguée, je dis à soeur Thérèse de l’Enfant-Jésus : « Je n’aime pas voir souffrir, surtout les âmes saintes. » Elle reprit aussitôt :
« Oh, je ne suis pas comme vous ! Les saints qui souffrent ne me font jamais pitié. Je sais qu’ils ont la force de supporter leurs souffrances, et qu’ils donnent ainsi une grande gloire au bon Dieu ; mais ceux qui ne sont pas saints, qui ne savent pas profiter de leurs souffrances, oh que je les plains ! ils me font pitié ceux-là ! Je mettrais tout en œuvre pour les consoler et les soulager. »


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« Si je devais vivre encore, l’office d’infirmière serait celui qui me plairait davantage. Je ne voudrais pas le solliciter ; mais s’il me venait directement de l’obéissance, je me croirais bien privilégiée. Il me semble que je le remplirais avec un tendre amour, pensant à ce que dit Notre-Seigneur : « J’étais malade et vous m’avez visité. » La cloche de l’infirmerie devrait être pour vous une mélodie céleste. Il faudrait passer tout exprès sous les fenêtres des malades, pour leur donner la facilité de vous appeler et de vous demander des services. Ne devez-vous pas vous considérer comme une petite esclave à laquelle tout le monde a le droit de commander ? Si vous voyez les Anges qui, du haut du Ciel, vous regardent combattre dans l’arène ! Ils attendent la fin de la lutte, pour vous couvrir de fleurs et de couronnes. Vous savez bien que nous prétendons être de petits martyrs : à nous de gagner nos palmes !
« Le bon Dieu ne méprise pas ces combats ignorés et d’autant plus méritoires : « l’homme patient vaut mieux que l’homme fort, et celui qui dompte son âme vaut mieux que celui qui prend les villes. »

« Par nos petits actes de charité pratiqués dans l’ombre, nous convertissons au loin les âmes, nous aidons aux missionnaires, nous leur attirons d’abondantes aumônes ; et, par là, nous construisons de véritables demeures spirituelles et matérielles à Jésus-Hostie. »

Voilà un bel esprit missionnaire ! On peut le pratiquer partout, en tout lieu, à toute occasion. Voilà pourquoi, Sainte Thérèse fut déclarée « patronne des missions ». Belle doctrine, apaisante doctrine de la « communion des saints » !

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J’avais vu notre Mère parler de préférence à l’une de nos sœurs et lui témoigner, me semblai-il, plus de confiance et d’affection qu’à moi. Je racontais ma peine à Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus, croyant recevoir de sympathiques condoléances, lorsqu’à ma grande surprise, elle me dit :
« Vous croyez aimer beaucoup Notre Mère ?

- Certainement ! Si je ne l’aimais pas, il me serait indifférent de lui voir préférer les autres à moi.
- Eh bien, je vais vous prouver que vous vous trompez absolument : ce n’est pas Notre Mère que vous aimez, c’est vous-même.
« lorsqu’on aime vraiment, on se réjouit du bonheur de la personne aimée, on fait tous les sacrifices pour le lui procurer. Donc, si vous aviez cet amour véritable et désintéressé, si vous aimiez Notre Mère pour elle-même, vous vous réjouiriez de lui voir trouver plaisir à vos dépens ; et, puisque vous pensez qu’elle a moins de satisfaction à parler avec vous qu’avec une autre, vous ne devriez pas avoir de peine lorsqu’il vous semble être délaissée ».


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« Je me désolais de mes nombreuses distractions dans mes prières :
« Moi aussi, j’en ai beaucoup, me dit-elle, mais aussitôt que je m’en aperçois, je prie pour les personnes qui m’occupent l’imagination, et ainsi elles bénéficient de mes distractions.

« J’accepte tout pour l’amour du bon Dieu, même les pensées les plus extravagantes qui me viennent à l’esprit. «

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« On m’avait demandé une épingle qui m’était très commode et je la regrettais. Elle me dit alors :
« Oh que vous êtes riche ! Vous ne pouvez pas être heureuse ! »


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La bienheureuse étant chargée de l’ermitage de l’Enfant Jésus, et sachant que les parfums incommodaient une de nos Mères, elle se priva toujours d’y mettre des fleurs odorantes, même une petite violette, ce qui fut matière à de vrais sacrifices.
Un jour qu’elle venait de placer une belle rose artificielle au pied de la statue, cette bonne Mère l’appela. Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus devinant que c’était pour lui faire enlever la rose, et ne voulant pas l’humilier, prit la fleur et, prévenant toute réflexion, elle lui dit :
« Voyez, ma Mère, comme on imite bien la nature aujourd’hui. Ne dirait-on pas que cette rose vient d’être cueillie dans le jardin ? »


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Elle disait un jour :

« Il y a des instants où l’on est si mal chez soi, dans son intérieur, qu’il faut se hâter d’en sortir. Le bon Dieu ne nous oblige pas alors à rester en notre compagnie. Souvent même, il permet qu’elle nous soit désagréable, pour que nous la quittions. Et je ne vois pas d’autre moyen de sortir de chez soi que d’aller rendre visite à Jésus et à Marie, en courant aux œuvres de charité. »

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« La principale indulgence plénière, et celle que tout le monde peut gagner sans les conditions habituelles, c’est l’indulgence de la charité qui couvre la multitude des péchés. »


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Quelques informations

1 – Mgr Bruno Forte, actuel recteur de la Faculté Théologique Pontificale d’Italie Méridionale, serait un possible successeur du Cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Le « Courrier de Rome », dans un excellent article, très étudié, du numéro de mai 2004 fait cette annonce. L’article est intitulé : « Bruno Forte : possible préfet de la Congrégation pour la Foi ?

a) présentation de la personne

Il nous présente la personne en ces termes :

« Les exercices spirituels pour la préparation de la fête de Pâques pour la Curie romaine ont été confiés cette année à Mgr Bruno Forte. Né à Naples en 1949, docteur en théologie et philosophie, Bruno Forte est l’un des « penseurs » les plus connus de l’après –concile.

Il est actuellement professeur de théologie dogmatique à la Faculté Théologique Pontificale d’Italie méridionale, dont il est également président. Il est aussi conseiller au Conseil pontifical pour la Culture, membre de la Commission Théologique Internationale, invité de la Congrégation pour le Clergé pour la formation permanente des prêtres, et enfin conseiller au Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des Chrétiens, dont le président est le célèbre cardinal Kasper, son « maître » et « protecteur ».

Formé en Allemagne, à l’Université de Tubingue, Bruno Forte fut pour la première fois connu du monde catholique lors du Congrès de l’Eglise italienne à Loreto en 1985, grâce à l’appui du Cardinal Martini qui le choisit comme Secrétaire. Le nom de Bruno Forte est en outre lié au célèbre document « Mémoire et Réconciliation de la Commission Théologique Internationale » ; il a été un promoteur actif de la « purification de la mémoire », en organisant par exemple, dans l’Université qu’il préside, un congrès sur Giordano Bruno.

Mais, nous demanderez-vous, d’où vient un si grand intérêt pour Bruno Forte ? Au fond, il n’agit certainement pas plus mal que ses maîtres…

C’est vrai, mais le problème est autre : l’aile libérale appuie sa candidature à la succession du cardinal Ratzinger à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Dans ce but, après l’avoir progressivement honoré de tous les titres et fonctions que nous avons signalés, la longa manus libérale a trouvé bon de le proposer à l’acceptation du saint Père, à travers la prédication des Exercices spirituels au Vatican. Ce « mécanisme » avait déjà été utilisé pour la promotion de Martini comme cardinal archevêque de Milan. Nous nous trouvons donc face à une machination aux contours plutôt inquiétants ; en effet, l’esprit de l’école de Tubingue est déjà bien représenté au Vatican par des personnages de poids comme le cardinal Kasper, le cardinal Marchisano, S.E. Mgr Paolo Sardi, etc…Si Mgr Forte devait prendre la place de Mgr Ratzinger, la coupe serait vraiment pleine… » (Courrier de Rome, mai 2004)

Quel « curriculum vitae » ! On ne ferait meilleur présentation pour « gêner » un candidat dans son « ascension », d’autant que pendant trois grosses pages du numéro du Courrier de Rome, très lu au Vatican, - du moins dans son édition italienne « SiSi NoNo » - sa pensée est passée au peigne fin. Et elle est de fait bien inquiétante.


b- présentation de la pensée de Mgr Bruno Forte.

Il a été très influencé dans sa formation par la théologie protestante. La théologie d’un Karl Barth a été prépondérante, ainsi que celle d’un Bultmann. Ses sources « théologiques » catholiques ne sont pas meilleurs . C’est un Karl Rahner. C’est un Henri de Lubac. C’est un Hans Urs von Balthasar. Rien d’étonnant de trouver, alors, dans la pensée de Mgr Forte, toute la théologie « étonnante » sur l’œcuménisme. Le fameux « subsistit in » est encore au cœur de sa pensée.
Sa doctrine sur le peuple d’« Israël » est surprenante. L’auteur du « Courrier de Rome » nous la présente dans un paragraphe intitulé: « L’Eglise et Israël incrédule ».

Ce paragraphe est facile. Et il vaut le détour.

« Traitant en particulier du rapport entre Israël et l’Eglise, Forte écrit : « A la thèse de la « substitution », pour laquelle l’Eglise réalise pleinement ce qui en Israël n’était qu’implicite, et prend donc sa place dans le dessein divin du salut, est venue s’opposer la thèse de l’unicité de l’alliance », selon laquelle l’irrévocabilité de l’élection exclurait toute césure entre ancienne et nouvelle Alliance…Les deux communautés( !?) devraient remplir chacune leur rôle dans la communion réciproque sous le signe de l’unique appel divin : Israël comme « racine », témoin tenace du mystère de l’élection qui sépare et consacre( !), l’Eglise comme arbre, dont les branches s’étendent dans le temps et dans l’espace. Jésus-Christ, dans cette perspective théologique, serait l’anneau de conjonction entre les deux communautés… » (dans son livre « Où va le Christianisme »)

Cette perspective « exclut tout dualisme d’opposition entre elles, ainsi que toute logique de substitution, et requiert une perspective de complémentarité effective ».

D’après Forte, donc, il ne subsisterait qu’un seul peuple héritier de la promesse, au sein duquel on aurait simplement une distinction.
Et quelle est cette distinction ?
Une bêtise : une partie de ce peuple, celle qu’on appelle chrétienne, croit en Jésus-Christ ; l’autre non !Quelle complémentarité ! C’est au contraire une véritable contradiction ! Notre Seigneur a plusieurs fois été très clair sur ce point. Voici comment il s’adresse aux juges : « Le Père qui m’a envoyé a rendu témoignage de moi, mais vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous puisque vous ne croyez pas en celui qu’il a envoyé. Scrutez les Ecritures dans lesquelles vous pensez avoir la vie ; elles-mêmes témoignent de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie…Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai auprès de mon Père : votre accusateur, c’est Moïse en qui vous avez placé votre confiance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce que c’est de moi qu’il a écrit » (Jn 5 37-40, 45-47) Et encore : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu…Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu. Voilà pourquoi vous n’entendez pas : parce que vous n’êtes pas de Dieu » (Jn 8 42-47)

Le vrai Israël a cru en Jésus-Christ : la Vierge Marie, Saint Joseph, les Apôtres, sainte Marie Madeleine…ils sont le vrai Israël, héritier de la promesse, parce qu’ils ont cru en le Fils du Père ! Voilà pourquoi, dans le texte du Concile de Florence l’Eglise enseigne : « Ceux qui sont hors de l’Eglise catholique, non seulement les païens, mais aussi les juifs ou les hérétiques et les schismatiques ne pourront obtenir la vie éternelle, mais iront au feu éternel, « préparé pour le diable et ses anges (Mt 25 41) si avant leur mort ils ne se sont pas unis à elle ».
Saint Jean Chrysostome, en commentant la limpide parole des vignerons qui tuent ceux que le maÎtre envoie à la vigne pour en recueillir les fruits, y compris le fils même du maître (Mt 21 33-42) dit : « Quand les Juifs affirment : « il fera périr misérablement ces scélérats et affermera la vigne à d’autres vignerons », de fait ils prononcent eux-même avec emphase leur propre condamnation…or, qu’auraient dû faire les juifs ? N’aurait-il pas été de leur devoir d’adorer le Seigneur et d’admirer sa sollicitude, passé et présente ? Mais si aucun de ces raisons ne les poussait à se corriger, du moins la crainte de la punition aurait dû les rendre plus sages. Mais il n’en fut pas ainsi » (Com. Sur l’Ev de S Mat) L’Evangile et Saint Jean Chrysostome font tous deux remarquer que les Juifs, en entendant les paroles de Jésus : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui en produise les fruits » (Mt 21 43), avaient compris qu’Il parlait d’eux ; pourquoi Forte et ceux qui pensent comme lui aujourd’hui ne veulent-ils pas le comprendre ? Est-ce de la charité que de mentir à des personnes qui ont besoin aussi de l’unique Sauveur et de l’unique arche de salut » ?

Notre auteur conclut sobrement son article en disant : Tout cela « nous semble très inquiétant. Surtout s’il s’agit d’un possible Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ». (Courrier de Rome Mai 2004)


2 – Merveilleux. L’abbaye Sainte Marie d’Orbieu à Lagrasse, dans l’Aude, va continuer de vivre.


Les Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu, fondés par Mgr Wladimir, installés depuis quelques années déjà dans le diocèse de Gap, grâce à la belle protection de Mgr Lagrange et aujourd’hui de Mgr Di Falco, vont faire revivre la belle abbaye Sainte-Marie d’Orbieu à Lagrasse, dans l’Aube.

La Nef du mois de juin (n° 150) l’annonce.

Mgr Wladimir présente lui-même ce joyau architectural et historique en ces termes : « Fondée par Charlemagne, l’Abbaye Sainte-Marie a été, dès le XII siècle, la plus importante du Languedoc. 30 000 visiteurs y passent chaque année, le village de Lagrasse comptant lui-même parmi les plus jolis bourgs médiévaux de France. Sise dans le Massif des Corbières , notre nouvelle Abbaye se situe entre Carcassonne et Narbonne, non loin de Gaussan et de la splendide Abbaye cistercienne de Fontfroide »

Le monastère bénédictin de « Gaussan »… fondation de Dom Forgeot, - où nous nous sommes trouvés, une fois, en 1993, avec mes confrères de la FSSPX, alors que nous entretenions déjà des conversations théologiques sous l’autorité de Dom de Lesquin, et Dom Forgeot -, aura les meilleurs relations avec Mgr Wladimir. « Nos spiritualités sont complémentaires », dit-il.

Cette installation est vraiment providentielle. Elle fut « permise par la libération inattendue du Monastère, par le paternel accueil de Mgr Despierre, évêque de Carcassonne et par l’efficace action de saint Joseph »

Et en toute fidélité à leur idéal catholique. Mgr Wladimir y insiste : « Fidèle servante de la tradition liturgique et doctrinale depuis plus de 30 ans, notre Communauté n’entend pas renoncer aujourd’hui à cette richesse, Mgr l’évêque de Carcassonne le comprend fort bien ».

Félicitations. Voilà une abbaye qui va pouvoir continuer de vivre pour la gloire de Dieu et le bien de ceux qui la fréquenteront.

A l’adresse de mes confrères de la FSSPX : Vous voyez bien que les choses changent ! Et qu’aujourd’hui, la hiérarchie voit, avec une meilleur disposition de cœur, la fidélité à la liturgie « tri dentine », latine et grégorienne. Une « opposition » systématique, acharnée… continuellement, n’est peut-être pas la meilleure des manières, aujourd’hui. Il faut être sensible au cours des choses, à l’unité du « troupeau ». Des choses continuent d’être « scandaleuses », certainement… mais des bonnes choses, ce font aussi. La possible installation des Chanoines de la Mère de Dieu à l’abbaye d’Orbieu, par la « grâce » de Mgr Despierre, avec la totale fidélité à « la liturgie traditionnelle », latine et grégorienne, en est une. Courage !


3 – l’interview en italien du Cardinal Castrillon Hoyos au journal italien « Il Giornale »


il faut enfin signaler le tout récent interview du Cardinal Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation du Clergé, au journal italien : « Il giornale ». Il aborde au peu près les mêmes question que dans l’interview qu’il donnait à la fin mai au Journal américain « The latin mass ». Vous pourrez trouver ce texte intégral dans ITEM (http://item.snoozland.com) à la rubrique « dernières nouvelles ».