Paroisse catholique
Saint Michel
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Du 17 au 23 juillet Neuviéme Dimanche après la Pentecôte |
Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Quoi qu’il en soit, l’Introït de la messe nous met sur le chemin, nous donne le thème de cette messe et le sens et de l’Epître et de l’Evangile. Et tout d’abord l’Introït. L’introït, de fait, nous oblige à contempler le Seigneur dans sa fonction de « protecteur », d’ « aide » de « soutien ». Ces trois mots définissent bien le Dieu d’Abraham d’Isaac et de Jacob. Il est un Dieu aimant et attentif aux misères de son peuple. « Ecce Deus adjuvat me et Dominus
susceptor est anima mea ». Il est intéressant de s’arrêter sur le sens des mots. « Adjuvare », « adjutor », « adjutrix ». Ce mot veut dire : aider, seconder…Un peu comme Simon de Cyrène aidant le Seigneur à porter sa croix sur le chemin du Golgotha…Il veut dire encourager, favoriser, protéger. « Adjutor » est celui qui aide, mais c’est aussi le « partisan », l’ « auxiliair », même le « comparse ». Ainsi ce mot connote-t-il l’idée d’intérêt porté à la cause soutenu. Le « partisan » est plus qu’un simple aide. Il prend parti. Il prend « fait et cause » pour celui qu’il aide. Il ne reste pas indifférent, lointain, absent. Il ne méprise pas ni son aide, ni celui qu’il veut aider. Le « partisan » fait sienne la cause défendue. Il se passionne. Il sait s’engager. Il fait « cause commune ». Il sait se dévouer. Il est « partisan ». Le sens de ce mot qui connote une vraie passion, une action prochaine…une sollicitude est également exprimé par une autre traduction possible : « adjutor » peut aussi se traduire par « comparse ». C’est celui qui fait sienne la cause de l’ami…Il est très proche de l’ami. « Adjutorium », c’est
non seulement l’aide, mais aussi le « secours ». Il
y a dans ce mot une note d’action, d’activité. Il
n’est pas passif. Il agit, il est efficace. Il porte secours.
« Adjutorium nostrum in nomine Domini »… « Notre secours est dans le nom du Seigneur ». Il est intéressant de noter que ce verset de psaume contenant le mot « adjutorium »sert d’introduction à la messe tridentine. Ce n’est peut-être pas anodin… Cela pourrait donner tout son sens à la messe, à la Passion du Seigneur…Ne serait-elle pas le secours par excellence… Mais nous y reviendrons… Adjutorium c’est donc un attribut divin. Et si l’agir suit l’être, il est même l’expression de l’être divin. Ne manquons pas de retenir que « l’adjutorium » est un « nom » du Seigneur. Il le qualifie. Il qualifie ce qu’Il est. « Deus, adjutor meus », « Deus protector meus ». Il est celui qui porte secours, aide… Qui sait faire sien la cause d’autrui. Il est volontiers « partisan ». , « comparse » dans l’action. Il sait prendre « fait et cause »…Il n’est pas un Dieu indifférent, lointain qui ne se souci pas de… Non ! Il sait se « passionner ». Il sait porter secours. Il sait porter aide et réconfort. Vous le voyez. Le sens des mots est important. Le mot qualifie la chose, l’être nommé. Il dit ce qu’est la chose. Comme les prénoms souvent donnent le caractère de la personne nommée. Adjutrix c’est celui qui aide, qui assiste, quelque fois c’est aussi le complice. A travers ce mot, je peux, me semble-t-il, parfaitement définir toute la vie du Seigneur Jésus, notre Maître, notre Dieu. Il est celui qui porte aide et secours. Il est aussi celui qui a su porter secours à la veuve…Touché de compassion, il utilisa sa puissance au bénéfice de sa miséricorde, de son cœur… Il lui redonna son enfant, son unique…elle, déjà veuve… Il est le Bon Samaritain qui porta, Oh Combien ! secours à ce malheureux Adjutor. Mais n’est-ce pas avec ce mot que je puis le mieux définir le Christ souffrant sa Passion, son sacrifice. Il est, là, le serviteur souffrant décrit par Isaïe au chapitre 52. Qu’a-t-il fait dans ce sacrifice
sinon nous porter secours, aide. Qu’a-t-il fait, sinon être
notre aide, notre secours, notre libérateur, notre paix. Par
son sacrifice, il « intercède » pour les pécheurs. L’anéantissement du serviteur,
son sacrifice est raison de son bienfait, de son aide…Il verra
une postérité. Il aura une postérité à
qui il aura fait du bien. Il est notre aide, notre secours, notre
« intercesseur ». Il est notre « adjutor ». « Suscipere » veut dire : « soutenir, recevoir, recueillir, élever un enfant, mais aussi se charger de…Comme le serviteur souffrant s’est chargé de nos iniquités… alors qu’il est juste. Ce verbe veut dire encore prendre, accueillir, recevoir, contacter… Ne pensez-vous pas que là encore, avec ce mot, nous avons la meilleure description de l’être divin ? Ne pensez-vous pas que c’est Dieu qui nous soutient. Il fut le soutien de son peuple. Il est celui qui soutient le monde dans l’être, notre être dans l’être. Il est celui qui nous reçoit, qui nous recueille. Voyez le devant la femme accusée d’adultère. Quelle bonté, quel accueil. Quel empressement, Quelle éducation, Quel enseignement sur la compassion. Oui vraiment ces deux mots : « adjutor », « susceptor » sont les plus beaux mots pour décrire le mieux Notre Dieu et Sauveur. Alors, nous qui sommes dans ce monde, au milieu de mille tracas, difficultés, tentations, ne nous décourageons pas. Ces difficultés sont d’abord
décrites par Saint Paul en son Epître…Nous nous mouvons
au milieu de l’idolâtrie, des faux dieux. « Ne devenez
pas idolâtres comme certains d’entre eux, selon qu’il
est écrit : le peuple s’assit pour manger et pour boire,
puis ils se levèrent pour se divertir » Et nous trouvons alors la belle sentence paulinienne : « Aucun e épreuve ne nous atteint qui dépasse l’homme. Dieu est fidèle. Il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces, mais en même temps que l’épreuve, il donnera le moyen d’en sortir , si bien que vous pourrez la supporter », « ut possitis sustinere ». Oui Dieu est notre aide, « adjutor noster » Il nous assure même une aide fidèle. Et plus encore, l’Evangile nous donne
le moyen pour être plus que vainqueur dans ses difficultés
inévitables : celui de la foi en Dieu. « Si tu avais pu
reconnaître, toi aussi en ce jour qui était le tien, ce
qui t’apportait la paix…mais cela s’est dérobé
à tes yeux… », dit Notre Seigneur, pleurant sur Jérusalem.
Et Notre Seigneur enchaîne immédiatement sur le malheur
qui tombera, un jour, sur Jérusalem… comme une conséquence
du précèdent refus de Dieu, du refus de la foi en sa paix
apportée et donc à son aide. Mais la foi est aussi principe d’ordre. Et l’ordre est le fruit de la paix. Aussi souvent les épreuves sont-elles moindres pour celui qui vit dans l’ordre. Et sous ce rapport, on peut dire que l’homme est souvent à lui-même la source de ses propres épreuves, comme la foi, ce don de Dieu, est au principe d’une plus grande paix. Quoi qu’il en soit de cette réflexion, il ne faut pas craindre de dire également que la foi en Dieu, notre protecteur, est la meilleure manière de supporter et l’épreuve et la tentation. Que vous en semble ? « La laïcité dans l’Eglise » de Jean Madiran.
Pour vous donner le goût de le lire, je me permets en cette « Paroisse Saint Michel » du temps des vacances, de vous retranscrire son appendice II, intitulé « Réflexion sur les deux pouvoirs (ou ce qu’il en reste) ». 1.- L’Eglise catholique nous l’a
redit en 2003 : elle « ne demande pas un retour à des formes
d’Etat confessionnel ». A quoi elle ajoute aussitôt
un « mais » : La distinction nécessaire et l’union souhaitable entre les « institutions civiles » et « les confessions religieuses » est une traduction, dans la langue aujourd’hui usuelle et la sensibilité moderne, de la doctrine traditionnelle fondée sur l’Evangile : « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il était traditionnellement précisé que distinction des deux pouvoirs, le spirituel et le temporel, ne signifiait pas la séparation que réclamait et qu’instituait la laïcité républicaine (dénommée laïcisme dans le vocabulaire ecclésiastique), mais qu’au contraire on souhaitait leur union d’intention et de coopération. Aujourd’hui l’on préfère officiellement insister sur le souhait que la « séparation » ne soit pas «hostile » et que son « laïcisme » ne soit pas « idéologique » : c’est-à-dire en somme qu’il soit simplement pragmatique, sans doute au sens qu’Emile Poulat donne à un tel pragmatique dans son livre de 2003 : « Notre laïcité publique ». II.- Revenons à la parole du Seigneur : « Rendez à César ce
qui est à César, et à Dieu ce qui est à
Dieu ». C’est-à-dire que le pouvoir
politique légitime dispose d’une autorité autonome,
dans l’ordre temporel, Dieu l’a voulu ainsi, cette autorité
lui vient de Dieu, omnis potestas a Deo ; dans l’ordre spirituel,
rendre à Dieu ce qui est à Dieu consiste, pour le pouvoir
politique, dans l’acceptation du fait qu’il ne fonde pas,
ne décrète pas ni ne modifie la loi morale : il la reçoit. Dans les temps de la grande pénurie,
l’Eglise fera avec le minimum : un pouvoir temporel qui soit respectueux
au moins de la loi (morale) naturelle, sans omettre ce qui, dans les
trois premiers commandements du Décalogue, relève de la
droite raison. Et s’il arrive que l’Etat ou son chef ne
respecte pas la loi naturelle, qu’au moins ce soit par accident
et non point par dessein délibéré ou par disposition
habituelle. III. – L’Eglise de France est une Eglise du silence devant le massacre des âmes. Quand il lui arrive de faire allusion à
un tel massacre, elle n’y oppose pas une parole proportionnée.
Face à ce monde clos où elle-même
est pris en otage, il y a donc une Eglise du silence : le silence d’une
Eglise de France tantôt sans réaction et tantôt sans
réaction proportionnée. Et sans davantage de réaction proportionnée au triomphe insolent de l’inversion sexuelle dans les institutions et sur la voie publique. Par centaines de milliers les prosélytes de l’homo phobie promènent leur carnaval provocateur dans les rues de Paris : où sont les évêques appelant l’ensemble des fidèles à de grandes processions pénitentielles et réparatrices ? Les évêques de France sont dans le silence. S’ils appelaient à des manifestations publiques de réparation et de pénitences, ils seraient probablement transformés en martyrs, ils ne seraient ni guillotinés ni déportés dans des camps d’internement ; mais ils seraient t l’objet de contre manifestations violentes, d’accusations, de trouble à l’ordre public, selon les procédés expérimentés en réduction contre le docteur Dor, et de représailles administrativement et financières. Un tel risque suffit à les enfermer dans l’abstention et le silence. C’et en quoi cette Eglise contemporaine de l’avortement légalisé et de l’inversion honorée fait bien figure d’une Eglise du silence. IV.- La nature et la grâce de l’Eglise catholique font qu’elle survit à tout : aux crises de la société et aux décadences dans la barbarie, aux persécutions comme aux faiblesses ou erreurs pastorales de sa propre hiérarchie. Son état normal n’est cependant pas de vivre en Eglise du silence ou en Eglise des martyrs. L’Eglise sans la civilisation chrétienne ne fait que survivre, son apostolat s’anémie et régresse. La civilisation c’est « le lit de camp temporel ». Un pouvoir temporel du laïcat chrétien a tout à y voir. Pour le moment, ni le laïcat chrétien ni le clergé ne sont au mieux de leur forme intellectuelle, morale et sociale ; en particulier, ni l’un ni l’autre ne conçoit ce que devrait être l’autorité temporellement autonome d’un pouvoir temporel du laïcat chrétien, qu’ils imaginent tout au plus comme une espèce du genre « promotion des laïcs ». Ce pouvoir est tout à fait distinct de cette fameuse promotion, mais l’on mélange le plus souvent les deux, ce qui provoque une inextricable confusion. La « promotion des laïcs » est leur participation aux tâches d’apostolat, et c’est par exemple la déjà longue histoire des diverses catégories d’ « Action catholique ». Une telle participation ne peut évidemment exister sous la forme collective que par mandat et délégation de la hiérarchie épiscopale, sous son contrôle et sa direction. Il est normal que des laïcs qui en ont la vocation s’y engagent pleinement : s’ils y ont un rôle dirigeant, ils ne pourraient en même temps participer aux instances dirigeantes d’un pouvoir temporel du laïcat chrétien. Un tel pouvoir serait bien utile aujourd’hui pour éviter à l’inspiration chrétienne la dérive qui va comme inconsciemment de la souhaitable « convivialité » européenne à une « unification » dont on n’aperçoit rien de bon. Plus généralement, ce pouvoir du laïcat chrétien dispenserait l’Eglise, en s’en chargeant lui-même, de trop d’encombrer, jusqu’à s’y empêtrer, d’estimations aventureuses des variations saisonnières du bien commun temporel. Et ainsi l’Eglise serait plus libre de dire plus souvent Dieu le veut au lieu de se laisser aller à défendre des impératifs moraux par des considérations simplement sociologiques. Un pouvoir temporel du laïcat chrétien
aurait quelque chose à faire entendre à l’Eglise
au sujet d’une situation qu’un « responsable de l’information
de l’enseignement catholique » parlant ès qualités
peut définir en ces termes : -Même pas « en concurrence ». Surtout pas ? -Ils « travaillent ensemble ».
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