A- Homélie du dimanche
" Je crie vers Toi, Seigneur, tout le jour "
" Ad te clamavi tota die "
" Quia " - " Parce que "
" Tu es bon, " suavis ", clément,
" mitis ", riche en miséricorde, " copiosus in
misericordia "
Pour tous ceux qui t'invoquent "
Et à la fin de l'Inroït, on retrouve ce
fameux : " Inclina Domine aurem tuam mihi", expression d'un
supplique forte et audacieuse mais qui trouve sa légitimité
dans la bonté coutumière de Dieu.
Essayons, comme les dimanches précédents,
de trouver l'unité de cette messe, sa ligne directrice, sa pensée
dominante qui va justifier le choix de tous les textes, de l'épître,
de l'évangile, du graduel, du chant de l'offertoire.
Comme toujours, la pensée dominante de cette
messe se trouve toujours exprimée dans l'Introït. C'est,
du moins, une constatation que je constate chaque dimanche.
Ici, en ce dimanche, l'Introït insiste sur la miséricorde
de Dieu. Il nous présente Dieu avec trois qualificatifs : "
bon ", " clément ", " riche en miséricorde
".
On comprend alors immédiatement, le choix de
l'épître qui est tiré de l'Epître de saint
Paul aux Ephésiens. Là, on trouve cette hymne à
la charité miséricordieuse de Dieu. Ce que l'Introït
nous fait chanter de la miséricorde de Dieu, l'Epître de
Saint Paul l'affirme, l'atteste. Dieu est bien tel. Vous pouvez chanter,
acclamer sa bonté, sa clémence, sa miséricorde
Il
est, de fait, tel. Il est miséricordieux. Il est riche en miséricorde.
Il est plein de bonté, de charité
Et d'une bonté
telle qu'elle surpasse même tout ce que vous pouvez imaginer,
penser, savoir, connaître.
Et si vous êtes, à votre tour, bons et
charitables, à l'imitation de votre Maître, " Soyez
mes imitateurs comme je le suis du Christ ", vous ne serez point
les esclaves de la Loi, Vous ne serez point " rigoristes "
et attachés à la seule Loi. Votre Loi sera la charité.
C'est elle qui règlera votre comportement moral, social, politique,
familial
Et si votre " âne " se fait mal, même
le jour du Sabbat, votre bon cur, avant même votre propre
intérêt
vous fera le secourir, illico presto
même
un jour de Sabbat
. Et si vous êtes plein de bonté,
de douceur de suavité, de miséricorde
votre loi sera
non seulement la charité
mais aussi l'humilité, la
simplicité
Nous retrouvons ainsi l'enseignement de notre évangile
de ce dimanche
dont le choix, à prime abord
m'a surpris.
Reprenons, si vous le voulez bien ces quelques idées.
Et tout d'abord, les qualités de Dieu.
Il est " plein de miséricorde "
.mais
peut-être même avant cette qualité révélée,
Saint Paul nous dit qu'Il est " Père " et que "
toute paternité, au ciel et sur la terre tient son nom ",
" ex quo omnis paternitas in coelis et in terra nominatur ".
C'est dire, équivalemment qu'Il est au principe de toute paternité.
Si donc Il en est au " principe "
C'est donc qu'Il l'est
Lui-même, le premier : Père.
Et de fait Dieu s'est révélé comme
Père.
C'est tout l'enseignement de Notre Seigneur Jésus
Christ dans son Evangile. Les citations, à méditer, sont
innombrables. Et tout d'abord, on peut penser immédiatement à
la prière que Notre Seigneur a enseignée à ses
disciples : " Lorsque vous priez, dites : " Notre Père,
" Pater noster ", Notre Père qui êtes au cieux,
que votre nom soit sanctifié ". (Mt 6 9 ; Lc 11 2). Dieu
est Père.
Mais c'est aussi " dans les mains de son Père
que NSJC remit son âme : " Pater in manus tuas commendo spiritum
meum " (Lc 23 46)
Il faut citer aussi tous les textes de Saint Jean qui
nous a gardé la si belle prière dite sacerdotale de NSJC,
après l'institution de la sainte Eucharistie :
-" Pater venit hora, clarifica Filium tuum ",
" Père, l'heure est venue, glorifiez votre Fils afin que
votre Fils vous glorifie " (Jn 17 1)
- " Pater sancte, serva eos in nomine tuo ", " Père
saint, gardez dans votre nom ceux que vous m'avez donnés afin
qu'ils ne fassent qu'un comme nous " (Jn 17 11)
- " Et maintenant Père, glorifiez moi auprès de vous
en me rendant la gloire que j'avais en vous avant que le monde fut "
(Jn 17 5)
-" Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui,
par leur parole, croiront en moi, pour que tous, ils soient un comme
vous, Mon Père, vous êtes en moi et moi en vous "
(Jn 17 20-21)
- " Père, ceux que vous m'avez donné, je veux que
là où je suis, ils y soient avec moi afin qu'ils voient
ma gloire, la gloire que vous m'avez donnée parce que vous m'avez
aimé avant la création du monde. Père juste, le
monde ne vous a pas connu, mais moi je vous ai connu et ceux-ci ont
connu que c'est vous qui m'avez envoyé. Je leur ai fait connaître
votre nom et je le leur ferai connaître afin que l'amour dont
vous m'avez aimé soit en eux et que je sois moi-même en
eux ". (Jn 17 24-25
Voici quelques textes entre mille qui enseignent la
paternité de Dieu : Il est Père. Et remarquons au passage
la qualité de ce Père : il est " saint ". Il
est " juste ". Il est charité. C'est même là
une affirmation répétée par deux fois par NSJC.
Or il savait de quoi il parlait. N'a-t-il pas dit : " sicut novit
me Pater et ego cognosco " (Jn 10 15). Ou encore : " Je suis
le Bon Pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent,
comme mon Père me connaît et que je connais mon Père
et je donne ma vie pour mes brebis ". Ou encore " Et personne
ne connaît le Fils si ce n'est la Père et personne ne connaît
le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils a bien
voulu le révéler " (Mt 11 27)
Notre Seigneur nous a donc révélé
Dieu comme " Père ", un " Père aimant,
animé de charité ", un Père juste. Il est
juste.
Mais avant même cela, il est glorieux. Et parce
qu'il est plein de gloire et de vérité, je l'adore : "
Je fléchis les genoux, nous dit saint Paul, je fléchis
les genoux devant le Père de NSJC de qui toute paternité,
au ciel et sur la terre tient son nom ; qu'il nous donne selon la richesse
de sa gloire, d'être puissamment affermis par son esprit au profit
de l'homme intérieur ".
Il est un Père juste, aimant, glorieux que j'adore.
Il faut dire que Dieu est amour.
Mais les jeunes, toujours en quête de trouver
les fondements de leur foi, pourraient encore m'en réclamer les
preuves
Saint Paul vous les donne.
Dieu est charité parce qu'il est Père
et l'auteur de toute paternité dont la propriété
est la charité
C'est si vrai qu'un père tyrannique
choque le bon sens
parce qu'il est un contre témoignage
de la réalité, de l'essence de la paternité.
Voilà une première preuve.
Il est amour de Charité parce qu'Il est l'auteur
du plan salvifique qui veut la glorification de sa créature.
Ce plan est un plan d'amour puisque son terme est la vie éternelle,
qui n'est rien d'autre que le Bien substantielle possédé
éternellement et paisiblement. Or " nemo dat quod non habet
". " Nul ne donne ce qu'il n'a pas ". Celui qui donne
le bien, la vie éternelle, celui-là est charité.
Il se donne lui-même.
Voilà une deuxième justification.
Et la meilleure preuve de cette charité, c'est
également le don du Fils
A tel point que Saint Jean a pu
écrire : " Dieu a tellement aimé le monde qu'il a
donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse
pas mais ait la vie éternelle " (Jn 3 16). Au principe de
l'Incarnation, il y a l'amour de Dieu. La cause efficiente de l'Incarnation
c'est l'amour de Dieu. Mais la cause finale de l'Incarnation montre
aussi la charité de Dieu, à savoir la vie éternelle
: " afin que -ut- quiconque croit en lui ne périsse pas
mais ait la vie éternelle ". Dès lors l'Incarnation
rédemptrice est bien justement dite : " l'épiphanie
" de la Charité de Dieu, sa manifestation.
Voilà une troisième raison.
Mais l'on sait encore que le Fils révèle
le Père. " Qui me voit, voit le Père " dit-il
un jour à Philippe. Et le Fils en son Incarnation, s'est montré
" doux ", " suavis ", " clément ",
" mitis ", " riche en miséricorde ", "
copiosus in misericordia omnibus invocantibus te " ;
On retrouve notre " copiosus " de dimanche
dernier que l'évangéliste Saint Luc utilisait pour déterminer
la foule " immense " qui suivait Jésus à la
porte de Naïm. " Turba copiosa ". " Turba ",
c'est déjà la foule immense. Elle était en plus
" copiosa ". Or " copiosus " veut dire : "
en abondance ", " opulent ", " riche ", "
copieux ", " abondant ". Et " copia " veut
dire " abondance, fortune, richesse, foule ".
Il en est ainsi de la charité de notre Seigneur. Il est "
riche en miséricorde ". Or " Qui me voit, voit le Père
". Et nous l'avons vu répandre en abondance sa miséricorde
à pleine main, auprès des grands et des petits, des malades
et des bien portants. Sans acception des personnes.
Il était " avenant ", " prévenant ",
" délicat ". Dieu est tel.
C'est la quatrième justification.
Aussi est-il juste de chanter Dieu avec ces qualificatifs
" suavis et mitis, copiosus in misericordia ". J'adore un
Dieu saint, juste, aimant, suave, doux, riche en miséricorde,
glorieux dans sa charité
Tel est ce que m'évoque le nom de Dieu, tel qu'Il
s'est révélé en Jésus-Christ.
Je le révère, je le glorifie : " Timebunt gentes
nomen tuum, Domine ", " Les nations révéreront
ton nom, Seigneur et tous les rois de la terre ta gloire ". C'est
le chant du Graduel.
Et il faut bien être et vivre dans un siècle
" étrange " pour voir tant et tant de gens, pas mauvais
au demeurant, être cependant " oublieux " de Dieu
Un Dieu juste aimant
.glorieux dans ses qualificatifs
Voilà
l'objet de mon cantique et ce qui réjouit mon cur.
Et si je chante ce " cantique nouveau "
" nouveau
" Oui ! Aucun philosophe, même un Aristote, ne put élever
si haut son regard sur Dieu. Il en sait son existence et quelques autres
qualités
son omniprésence
mais il ignore "
l'aséité divine ", ce que Dieu est. " Deus caritas
est "
.Et si je chante ce " cantique nouveau " c'est
que j'aime ces vertus de douceur, de charité, de bonté.
J'en fais ma Loi, mon unique Loi, la Loi de Charité. Et j'aime
entendre alors saint Augustin dire : " aime et fais ce que tu veux
". Cette Loi de charité n'est pas un carcan, une rigidité,
un sectarisme. Je saurais compatir à la souffrance et saurai
éviter tout " pharisaïsme ", tout sectarisme,
toute rigidité. Et je comprendrai, il est vrai, spontanément,
cet enseignement du Christ Seigneur : " Mais le Sabbat est pour
l'homme et non l'Homme pour le Sabbat ". La charité est
l'absolu. La loi est relative
à autre chose qu'elle-même.
Comme le disait le Pape Benoît XVI, lors de la veillée
de prière à Cologne : " l'absolutisation de ce qui
n'est pas absolu mais relatif est le totalitarisme ". La loi peut
le devenir
Ainsi le " pharisaïsme " est un totalitarisme,
comme le Bolchevisme, comme l'Hitlérisme, le Libéralisme
Ces trois idéologies " absolutisent " un bien, mais
un bien relatif. La race est un bien mais un bien relatif. Le prolétariat
est un bien, mais un bien relatif. La liberté est un bien mais
un bien relatif
Comme le disait Jean-Paul II, un bien relatif à
la vérité qui la mesure
Et si donc je suis passionné par la charité,
l'absolu, je vivrai aussi dans l'humilité. Cela va de soi. Je
ne suis rien devant l'Absolu qu'est Dieu et qui est Charité Absolu
Alors,
je serai élevé
un jour dans la gloire de Dieu. Amen
Alleluia.
B- En ce centième anniversaire de la naissance
de Mgr Lefebvre.
Nous fêterons à la Mutualité en novembre
prochain, le 20 novembre prochain, le centenaire de Mgr Lefebvre. La
salle du 1er étage doit être pleine. Plus que pleine, archi-pleine
Pleine à tel point que les organisateurs devront dire : "
Nous avons manqué d'audace ".
Mais tout événement important, nécessaire,
se prépare. Aussi avons-nous décidé, en notre âme
et conscience, de consacrer une chronique de cette paroisse hebdomadaire
saint Michel à Mgr Lefebvre
Pour nous rappeler son esprit
et en vivre.
J'ouvre donc a cet effet une chronique : le " centenaire de Mgr
Lefebvre ". Venez y puiser chaque semaine votre réflexion.
En son honneur. Lisons ses textes
Aujourd'hui, vous trouverez la lettre qu'il adressait
aux prêtres, le 11 avril 1979. Il y parle de l'autorité
et de son mode paternel. C'est une chose importante à savoir
et à lire. Cette lettre est de nouveau, comme celle de la semaine
dernière, parfaitement en situation avec les évènements
douloureux que la FSSPX connaît aujourd'hui et qui peuvent se
résumer en un " certain " exercice de l'autorité.
Et puisque aujourd'hui l'exemple de l'obéissance
des " saints " et " saintes " est invoqué,
retenons aussi celui de sainte Jeanne d'Arc, disant à l'évêque
Cochon : " C'est par toi que je meure ". C'est que son gouvernement
n'était nullement paternel.
" Mercredi saint, le 11 avril 1979
Bien chers amis et confrères,
En vous communiquant les nominations nouvelles, les
décisions concernant les districts, en vous annonçant
le regroupement des services généraux dans la maison de
Rickenbach au cur de la Suisse, je ne puis m'empêcher de
rendre grâces à Dieu qui nous vient en aide visiblement,
mais aussi de Le supplier par l'intercession de la Vierge Marie de vous
communiquer la vraie sagesse, c'est-à-dire l'esprit de Notre
Seigneur.
Il faut bien avouer que ce n'est pas dans l'ordre habituel
des choses que de donner des charges importantes à des personnes
qui n'ont pas d'expérience. Or il nous est impossible de faire
autrement. Il est donc indispensable que votre sagesse, que votre vertu
suppléent à l'inexpérience. Saint Paul donnait
à Timothée et à Tite des directives et des conseils
que je voudrais vous redire à tous. Lisez, relisez ces pages
qui vous affermiront dans votre foi, dans votre apostolat, dans votre
zèle. " Que personne ne te méprise à cause
de ta jeunesse, mais sois l'exemple des fidèles, en paroles,
en conduite, en charité, en foi, en chasteté
Ne reprends
pas avec rudesse le vieillard, mais avertis-le comme un père,
les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées
comme des mères, celles qui sont jeunes comme des surs,
avec entière pureté " (1 Tim 4 5). " Pour toi,
recherche au contraire la justice, la piété, la foi, la
charité, la patience, la douceur
o Timothée garde
le dépôt, en évitant des discours vains et profanes
" (1 Tim)
Dans la confusion actuelle provoqués par l'absence
de doctrine, la disparition de la foi, devant les divisions qui surgissent
partout et qui sont l'uvre du diable, gardons la paix, la sérénité
de la foi, évitons les discutions stériles, mais agissons
en toutes choses selon la Tradition de l'Eglise, dans notre liturgie,
dans l'exercice des sacrements, dans la préparation aux sacrements,
dans l'éducation, dans la prédication, l'enseignement
du catéchisme.
C'est par notre attachement inébranlable à
cette Tradition que nous sanctifierons les âmes et que nous ferons
l'unité, la seule qui vaille, celle de la foi.
Prenons garde de nous enfermer et de nous durcir sur
une conception de l'autorité très administrative et qui
n'a plus l'aspect de la paternité. Et pourtant ces deux termes
sont synonymes. La paternité porte en elle le souci de communiquer
la vie et cette vie spirituelle dont nous sommes porteurs requiert des
conditions nombreuses, toute une atmosphère pour se développer.
N'hésitons pas à le dire, il faut une atmosphère
surnaturelle, céleste qui nous vient de Notre Seigneur.
Tout ce qui à cause de nous vicierait cette atmosphère,
rend plus difficile la transmission de la vie surnaturelle. Or, il faut
le constater, même dans notre chère Fraternité,
les cas ne manquent pas de ceux qui auraient pu réaliser une
expansion de la vie divine, ils en avaient les moyens, et qui ne l'ont
pas fait, à cause de trop d'attachement à leur conception
humaine de l'autorité de l'apostolat.
L'autorité ne se reçoit pas seulement,
elle se conquiert en manifestant qu'elle ne nous appartient pas, que
nous savons bien que nous n'en sommes que les supports, mais aussi et
par le fait même que, nous disparus, l'autorité demeure.
Car n'est-il pas vrai que les hommes bien nés acceptent d'obéir
à Dieu et éprouvent une difficulté à obéir
aux hommes, ce qui veut dire qu'en notre autorité ne doit apparaître
que celle de Dieu, de Notre Seigneur.
L'exercice de l'autorité est chose sainte et précieuse
entre toutes. Il n'y a pas de réalité qui soit plus méprisée
et galvaudée aujourd'hui, même dans l'Eglise. C'est ce
qui explique la mort de toutes nos sociétés, l'autorité
étant la cause formelle de toute société.
Aucune notion n'a été autant battue en
brèche dans le Concile que la notion d'autorité, de paternité.
Elle est alors remplacée par la tyrannie, tyrannie des personnes
qui abusent de leur autorité, ou tyrannie impersonnelle du nombre,
qui est encore pire. La paternité nécessite une constante
union à Dieu, à Notre Seigneur, pour être à
la fois légitime et efficace. Puissions-nous le comprendre !
Heureusement beaucoup d'entre vous le comprennent et
c'est ce qui justifie les appels de tant de fidèles, de parents
afin que la Fraternité prenne en charge les paroisses, les écoles,
parce qu'ils y reconnaissent l'esprit de l'Eglise, qui uvre pour
Dieu, pour les âmes et se place au-dessus des divisions, des dissensions.
Vous remarquerez que nous faisons un effort particulier
pour le personnel des séminaires, qui est l'uvre des uvres
et aussi pour les écoles qui seront les pépinières
de vocations et de chrétiens convaincus.
Les districts se multiplient et les maisons autonomes
en préparent de nouveaux. Il est important que tous relisent
bien les Statuts de la Fraternité et les lettres qui donnent
des indications précises sur les fonctions de chacun. C'est d'ailleurs
dans le but de donner une organisation normale et solide à notre
Fraternité que nous avons décidé de grouper les
services généraux : Economat général et
Secrétariat général, dans une maison située
à Richenbach et qui fonctionnera au début de la prochaine
année scolaire. Cette maison deviendra peu à peu la Maison
générale. Les archives se trouveront ainsi regroupées.
C'est bien dans l'intention de servir l'Eglise et les
âmes que nous nous efforçons de donner à la Fraternité
tout ce dont elle a besoin pour être vraiment efficace et dans
le but de resserrer nos liens fraternels et spirituels, forts de la
reconnaissance officielle de l'Eglise qui nous a été donnée
et qui ne peut qu'être réaffirmée dans l'avenir.
Gardons la plus entière confiance dans la pérennité
de la Tradition, de la foi, de l'Eglise qui sont des valeurs éternelles.
Les graves épreuves subies par l'Eglise ne lui
enlèvent rien de sa vérité, de sa sainteté,
de son éternité. Les hommes d'Eglise passent, l'Eglise
demeure.
En ces jours de la Semaine Sainte et spécialement
demain en ce Jeudi Saint, nous renouvellerons notre union dans le sacerdoce
de Notre Seigneur et promettrons de lui demeurerez fidèles. Que
Marie, Mère du Prêtre éternel nous vienne en aide.
Votre tout dévoué in Christo et Maria.
+ Mgr Marcel lefebvre.
C- les Paroles du pape Benoît
XVI à l'Angélus du dimanche 4 septembre.
Nous publions ci-dessous les paroles que le pape Benoît
XVI a prononcées ce dimanche, 4 septembre, avant la prière
de l'Angélus, depuis la résidence pontificale de Castel
Gandolfo.
Elles ont trait à la prochaine Assemblée
Synodale du mois d'octobre à Rome.
Il faut noter la particulière importance que le pape donne non
seulement à cette Assemblée, mais surtout à son
objet : l'Eucharistie. Il veut attirer l'attention de la chrétienté
sur ce sacrement, au cur de l'Eglise et de notre foi. Il veut
faire de cet événement, manifestement, un événement
important pour l'Eglise. Ce sera très certainement un temps fort
pour son propre pontificat. N'oublions pas, également, qu'il
a invité aussi les enfants qui ont fait leur communion, à
la Basilique Saint Pierre quelques jours avant le Synode
" Chers frères et soeurs,
L'Année de l'Eucharistie touche désormais
à sa fin. Elle se terminera au mois d'octobre prochain, par la
célébration de l'Assemblée ordinaire du Synode
des évêques au Vatican, qui aura pour thème : "
L'Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise
".
Cette Année spéciale consacrée
au Mystère eucharistique a été voulue par le bien-aimé
pape Jean-Paul II pour réveiller dans le peuple chrétien,
la foi, l'émerveillement et l'amour pour ce grand Sacrement qui
constitue le vrai trésor de l'Eglise. Avec quelle dévotion
il célébrait la sainte messe, centre de chacune de ses
journées ! Et que de temps il passait en adoration, prière
silencieuse devant le tabernacle ! Les derniers mois, la maladie l'a
identifié de plus en plus au Christ souffrant. Il est frappant
de penser qu'à l'heure de sa mort, il s'est retrouvé à
unir l'offrande de sa propre vie à celle du Christ dans la messe
qui était célébrée près de son lit.
Son existence terrestre s'est conclue pendant l'Octave de Pâques,
précisément au cur de cette Année de l'Eucharistie,
au cours de laquelle a eu lieu le passage de son grand pontificat au
mien. C'est avec joie par conséquent, depuis le début
de ce service que le Seigneur m'a demandé, que je réaffirme
la centralité du Sacrement de la présence réelle
du Christ dans la vie de l'Eglise et dans celle de tout chrétien.
En vue de l'Assemblée synodale d'octobre, les
évêques qui en seront membres sont en train d'examiner
l'" instrument de travail " préparé pour cette
Assemblée. Je demande cependant que toute la communauté
ecclésiale se sente impliquée dans cette phase de préparation
immédiate et qu'elle y participe par la prière et la réflexion,
en valorisant toute occasion, événement, rencontre. Lors
de la récente Journée mondiale de la Jeunesse également,
les références au mystère de l'Eucharistie ont
été très nombreuses. Je repense par exemple à
la veillée suggestive de samedi soir, 20 août, à
Marienfeld, dont le point culminant a été l'adoration
eucharistique : un choix courageux qui a fait converger les regards
et les curs des jeunes vers Jésus présent dans le
Saint Sacrement. Je me souviens par ailleurs qu'au cours de ces journées
mémorables, l'adoration perpétuelle, jour et nuit, a eu
lieu dans certaines églises de Cologne, Bonn et Düsseldorf,
avec la participation de nombreux jeunes qui ont ainsi pu découvrir
ensemble la beauté de la prière contemplative !
J'espère que, grâce à l'engagement
de pasteurs et de fidèles, la participation à l'Eucharistie
sera de plus en plus assidue et fervente dans chaque communauté.
Je voudrais aujourd'hui en particulier exhorter à sanctifier
avec joie le " jour du Seigneur ", le dimanche, jour sacré
pour les chrétiens. Je suis heureux dans ce contexte de rappeler
la figure de saint Grégoire le Grand, dont nous avons célébré
hier la mémoire liturgique. Ce grand pape a apporté une
contribution de portée historique à la promotion de la
liturgie dans ses différents aspects et en particulier à
une célébration appropriée de l'Eucharistie. Que
son intercession, ainsi que celle de la très Sainte Vierge Marie
nous aide à vivre pleinement chaque dimanche la joie de Pâques
et de la rencontre avec le Seigneur ressuscité "
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